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  • Le chant d'Haïganouch | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le chant d'Haïganouch Ian Manook Albin Michel 28 septembre 2022 384 pages Historique biographique Chronique 18 décembre 2022 « Aux innocents d'Arménie et d'ailleurs. À ceux que j'aime encore, et aux autres quand même. À moi ! « « Être l'enfant d'une diaspora, c'est devenir un nomade culturel, même si le nomadisme n'est en fait qu'une technique de survie en milieu hostile... » Suite de « L'oiseau bleu d'Erzeroum » (lauréat des Trophées littéraires des Nouvelles d'Arménie magazine), ce très bel hommage testimonial de Patrick Manoukian, alias Ian Manook, à ses grands parents, remet en scène, pour notre plus grande joie, tous les personnages que nous avions laissés qui en URSS, qui en France à Meudon. Araxie et Anissa (qui se fait appeler Haïganouch) sont respectivement mariées à Haïgaz et Agop. Les deux couples vivent ensemble avec leurs enfants après avoir traversé de véritables cauchemars depuis 1915. Les voici, heureux et comblés, pourrait-on penser, en ces années d'après Seconde Guerre mondiale mais il n'en est rien pour Agop. La manière dont la France s'est comportée avec les Arméniens pendant l'occupation allemande ne passe pas. Il vit dans la rancœur et la nostalgie d'une Arménie fantasmée. Or, en cette année 1947, Staline lance une opération séduction auprès des ressortissants arméniens via le Parti Communiste et les organisations arméniennes en France. Des milliers de familles vont croire en cette propagande et en la possible résurrection de leur patrie. Agop, à près de cinquante ans, veut être de l'aventure. Il se propose de partir en éclaireur et de faire venir sa famille ensuite à Erevan si tout va bien. Évidemment, Haïgaz, Haïganouch 2 et Araxie sont très inquiets et sentent que c'est un piège. Comment croire aux belles paroles de ce fou de Staline ? Haïgaz sait que Haïganouch, la sœur véritable de Araxie, l'oiseau bleu aveugle, est vivante, poétesse et musicienne en URSS. Il révèle cette vérité à son vieil ami avant que le paquebot Rossia n'appareille de Marseille : en effet, Agop sera sur place pour retrouver la trace de la disparue qui se fait maintenant appeler Haïganouch Tertchounian. Au même moment, nous retrouvons cette dernière à Koultouk en Sibérie avec son mari et son fils Assadour sous le nom de Volochine. Mais bientôt, un de leurs ennemis, Anikine, les retrouve et reconnaît Sergueï Alexander Pliouchkine en l'époux de Haïganouch, recherché par le NKVD et le MGB. Le monde de la petite famille s'écroule. Haïganouch assiste à l'exécution de son compagnon et au rapt de son enfant sans pouvoir réagir, coincée dans les ténèbres de sa cécité. Le cauchemar recommence, la barbarie s'abat sur elle comme lors du génocide de 1915. Le destin semble s'acharner sur nos héros comme sur le peuple arménien massacré, torturé, exilé de par le monde. Ian Manook, investi du devoir de témoigner, de raconter à la place de ses chers disparus l'enfer traversé par les siens, réussit à nous plonger dans un cauchemar absolu tout en usant d'humour, d'ironie, élégance suprême afin de ne pas pleurer. À cette fin, l'auteur ajoute des personnages haut en couleurs, tel le jeune Zazou rencontré sur le paquebot. La grande force de ce texte d'une dimension universelle, est de ne jamais verser dans le victimaire, le pathos facile ou le trash gratuit. Il reste digne, teinté d'un sourire triste, souvent désespéré. Mais toujours, nos héros trouvent l'occasion de crier « Guenatz », et de trinquer à la Vie, à l'Amour, à l'Espoir. La tragédie sidérante du peuple arménien est restée trop longtemps niée par les Turcs, par les soviétiques, par tous. Il a été trahi, oublié, trompé, instrumentalisé, mais ses chants, sa musique et ses poèmes s'élèvent toujours plus haut, plus fort, en un grand crescendo pour que nul ne puisse ignorer son existence, son importance. Un livre d'une grande puissance, d'un grand courage, essentiel et incontournable. Je pressens une suite... Quatrième de couverture « On leur avait promis une terre qu'ils ne quitteraient plus. Et c'est à nouvel exil qu'ils sont contraints... » Ils en rêvaient : reconstruire leur pays et leur histoire. Comme des milliers d'Arméniens, Agop, répondant à l'appel de Staline, du Parti Communiste français et des principales organisations arméniennes de France, quitte sa famille et embarque en 1947 à bord du Rossia dans le port de Marseille. Mais au bout du voyage, c'est l'enfer soviétique qu'il découvre et non la terre promise. les bords du lac Baïkal, Haïganouch, une poétesse aveugle, séparée de sa sœur lors du génocide de 1915, aujourd'hui traquée par la police politique, affronte elle aussi les tourments de l'Histoire. Des camps de travail d'Erevan aux goulags d'Iakoutsk, leurs routes se croiseront plus d'une fois, au fil d'une odyssée où la peur rencontre l'espoir, le courage et l'entraide. Agop et Haïganouch parviendront-ils à vaincre, une fois de plus, les ennemis de la liberté, pour s'enfuir et retrouver ceux qu'ils aiment ? Après le succès de L'oiseau bleu d'Erzeroum ( lauréat des Trophées littéraires des Nouvelles d'Arménie magazine ), Ian Manook signe une nouvelle fresque familiale bouleversante et une saga historique tumultueuse, hymne à la résistance et à la mémoire d'un peuple. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Comment te dire | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Comment te dire Melissa Bellevigne City Editions 3 novembre 2022 288 pages Feel-good Chronique 7 novembre 2021 Un roman d'amour et d'amitié aux accents vintage, réconfortant pour tous ceux qui furent fans de Céliiiiiiiiine, je plaisante quoique... , romantisme et optimisme au programme même si teintés de mélancolie et de tristesse parfois. L'autrice situe son récit entre sa Savoie natale et la ville très British de Folkestone où elle réside maintenant avec ses quatre enfants et son mari. Arthur le romancier et Emily la fleuriste ont en eux beaucoup de Melissa Bellevigne qui signe ici une histoire bien et adroitement écrite, soutenant le suspense jusqu'à la fin quant au départ précipité et incompréhensible de la mère du jeune homme alors qu'il était enfant. Emily également a eu son lot de malheurs et éprouve énormément de gratitude pour cet auteur découvert par hasard qui lui a redonné, sans le savoir, l'espérance en l'avenir. La rencontre a lieu à Genève au salon du livre, un rendez-vous manqué entre deux pudiques et timides... Mais le regard échangé transforme à jamais leurs vies. Vous l'avez compris une romance très anglaise débute, style "Coup de foudre à Notting Hill" and Co. En parallèle, pour apporter de la profondeur au récit, nous découvrons l'échange de lettres entre les parents de Arthur, pendant des années de souffrance, après la fuite désespérée de la jeune maman. Deux vies gâchées, brisées, et en écho celles des enfants, des proches... Arthur et Emily seront-ils capables de tirer les leçons du passé ? Melissa Bellevigne ajoute des personnages secondaires qui relancent adroitement et avec humour l'action, dont Philip, le meilleur ami de Arthur qui lui dit très justement : "Quand vas-tu enfin te rendre compte que tu n'es pas destiné à être malheureux, que ça ne dépend que de toi mais qu'il va un jour falloir que tu deviennes acteur de ta propre histoire ?" Phrase de bon sens que nous nous devons d'appliquer bien que ce soit particulièrement difficile aujourd'hui, certaines décisions nous échappant. Le but de l'auteure est de nous donner de l'espoir, de nous créer une bulle de dépaysement consolante et déconnectée de la réalité actuelle. Ce n'est absolument pas un livre s'inscrivant dans le courant New Romance, souvent très hot, inutilement. Je dirais même que ce livre romantique pourrait également plaire à des jeune filles. Même si ce type de littérature n'est pas forcément ma cup of tea, ce fut cependant une trêve, une suspension, une respiration, un moment de lecture très agréable, me tenant en alerte jusqu'au dénouement : le dévoilement du secret entourant le départ de la mère de Arthur. " Une histoire d'amour et d'amitié qui fait la part belle aux secondes chances, celles que nous vivrons tous un jour ou l'autre." Quatrième de couverture Arthur Neil est un auteur anglais de romans à succès. Plutôt introverti, il passe le plus clair de son temps plongé dans la rédaction de ses manuscrits, et auprès de son meilleur ami, Philip, un amoureux de la vie à l'humour détonnant. Au détour d'une séance de dédicace à Genève, Arthur croise le regard d'Emily, qui le trouble profondément. Déboussolé, il observe la jeune femme disparaître dans la foule sans parvenir à la retenir. Malgré la fugacité de l'instant, son souvenir s'inscrit de manière indélébile dans ses pensées. De retour en Angleterre, Arthur réalise qu'il est plus à l'aise entre les pages de son imaginaire que dans la vie réelle et sombre peu à peu dans la mélancolie. Encouragé par Phil, Arthur va pourtant tenter de retrouver Emily qu'il espère être la réponse à son vague-à-l 'âme. Brisés par les secrets de leurs passés respectifs, Emily et Arthur vont alors tenter de panser leurs blessures tout en troquant leurs peines contre des joies nouvelles. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Filles de la mer | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Filles de la mer Mary Lynn Bracht Robert Laffont 2018 424 pages traduites par Sarah Tardy Historique Chronique 29 septembre 2019 Page 182 : « Séoul, décembre 2011 Les manifestants scandent des slogans devant l'ambassade du Japon. Emmitouflés dans leurs manteaux les plus chauds, bonnets sur la tête, brandissant des banderoles de leur mains gantées, il crient : Le Japon doit reconnaître ses crimes. Justice pour les grands-mères. La voix d'un homme résonne dans un mégaphone : Reconnaissez vos crimes de guerre, pas de paix tant que le Japon n'admettra pas sa culpabilité ! Près du portail, quelqu'un crie à son tour : TOUTES LES GUERRES SONT DES CRIMES CONTRE LES FILLES ET LES FEMMES DE CE MONDE. » Le viol, arme de guerre massive, attaquer son ennemi dans ce qu'il a de plus cher, de plus intime, détruire, abîmer, s'approprier ses biens. Car depuis le début de l'humanité, depuis que l'homme a compris que la capacité à porter et enfanter ne donnait aux femmes aucun caractère magique, que lui aussi participe à la conception d'une nouvelle vie, les femmes payent un lourd tribut. L'homme semble se venger de toutes ces années où les femmes avaient une place prépondérante dans la société, chamanes, prêtresses, déesses, égales des hommes. Nous payons une note sévère, nous avons été infantilisées, soumises, réduites à l'état d'objets, de biens par certains hommes, par un système patriarcal. Réduites à être des sous êtres... Aujourd'hui encore, fleurissent et sont édités en France et partout dans le monde, des théories masculinistes généralement accompagnant des textes fascistes, néo nazis, racistes, homophobes, antisémites. Ce roman terriblement beau et incontournable nous raconte un épisode de l'Histoire moderne peu connu, une ou deux lignes dans nos manuels d'écoliers. L'occupation japonaise jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale de la Corée, en particulier ici du sud. Annihilation des populations de rangs inférieurs, interdiction de pratiquer leur langue, de faire perdurer les coutumes ancestrales. Déjà vu des milliers de fois, pas original mais efficace pour assujettir toute une population. On estime entre 50 et 200 mille femmes, jeune filles voire fillettes kidnappées, enlevées, séquestrées, battues, torturées, violées, tuées, dans des bordels en Mandchourie. Elles sont devenues des femmes de réconfort pour les soldats de l'Empereur du Japon. Ce livre est la course l'une vers l'autre à travers le temps de deux sœurs, Hana et Emi sa petite sœur. L'aînée sera kidnappée en été 1943 sur une plage de l'île de Jeju alors qu'elle pêche avec les autres femmes de la communauté des haenyeo, les femmes de la mer. Sa petite soeur est sur le rivage, pour la protéger, elle se met à découvert et est emportée par un soldat, Morimoto, qui va littéralement faire une fixation sur elle. Vous découvrirez les raisons de sa folie, peu à peu, de Jeju à la Mandchourie jusqu'en Mongolie... Il la traque, la torture inlassablement... le portrait de cet homme est un véritable profilage de ce type de criminel pervers et narcissique, se donnant tous les droits en ces temps de guerre. Saut jusqu'en décembre 2011, sur l'île de Jeju où nous retrouvons Emi, une vieille dame, qui pêche toujours avec ses amies... Elle a eu deux enfants, une fille et un garçon, et un mari qu'elle n'a jamais aimé, mort depuis cinq ans.... Doucement, elle se dévoile dans toute sa détresse et sa force, en se rappelant sa vie pendant la guerre, la disparition de sa soeur Hana puis de ses parents, et toute la période de guerre civile entre coréens avec la scission du pays en deux Zones... Là à nouveau, les femmes sont des enjeux, des biens que l'on se partage, que l'on s'attribue, elles ne sont rien. Emi porte tout cela comme un fardeau, nul ne sait vraiment ce qui lui est arrivé, surtout pas ses enfants. Mais en décembre 2011, la millième manifestation du mercredi à Séoul des grands-mères, anciennes femmes de réconfort des soldats japonais, réclamant justice, a lieu. Depuis trois ans, Emi se rend à Séoul chez sa fille pour participer à cet événement exceptionnel et essentiel. Car Emi s'est enfin lancé à la recherche de sa sœur Hana... Au milieu de la foule, soudain elle voit une statue, celle de la Paix, son coeur s'arrête.... " Un premier roman époustouflant " Publishers Weekly Évidemment bouleversant, touchant, extrêmement dur, précis, les faits rien que les faits même si romancés : un roman fondamental en ce qu'il décrit minutieusement avec respect et déférence, en un hommage digne, sans pathos inutile, la vie et le martyre de ces milliers de femmes, nos soeurs, ayant dû traverser, supporter, dépasser pour continuer à vivre, l'impensable, l'indicible. Un devoir de transmettre, de raviver le souvenir, de faire réentendre les voix des disparues... " 2015 : les gouvernements japonais et coréen du Sud annoncent " un accord historique" au sujet des" Femmes de réconfort"- pour faire enlever la statue de la Paix et ne plus jamais soulever cette question." Tout va donc pour le mieux n'est-ce pas ? Cela est sans compter avec les artistes, les historiens, les témoins, les écrivains qui se font un devoir de rallumer la flamme du souvenir... Ne jamais oublier, rester vigilant.... Le Mal rode toujours.... L'américaine d'origine sud-coréenne, Mary Lynn Bracht l'a bien compris. Après une enfance passée au Texas dans une communauté sud-coréenne, dépositaire des souvenirs de sa mère et des milliers de femmes qui ont passé des heures cauchemardesques en Corée lors du conflit mondial, aujourd'hui londonienne, elle réussit grâce à ce premier texte un exploit, car il est extrêmement difficile d'écrire un tel récit avec une telle responsabilité sur les épaules vis à vis des siens. Quatrième de couverture " Il est parfois plus difficile de respirer en dehors de l'eau que dans les profondeurs des vastes océans... Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite sœur Emi appartiennent à la communauté des haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée. Un jour, alors qu'Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles, on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa sœur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu'elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie. Ainsi commence l'histoire de deux sœurs violemment séparées. Alternant entre le récit d'Hana en 1943 et celui de Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, où l'espoir triomphe des horreurs de la guerre." Un roman historique intemporel de nécessité absolue. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Adieu fantômes | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Adieu fantômes Nadia Terranova Editions De La Table Ronde 2019 230 pages traduites par Romane Lafore Roman Chronique 11 février 2020 Finaliste du Prix Strega 2019.Tout est parfaitement résumé dans cet avis de l'éditeur. J'ajouterai juste que j'ai effectivement trouvé ce texte d'une grande sensibilité et profondeur, ( ayant vécu moi-même la situation d'être en tête à tête avec ma mère pendant quelques années), mais aussi très violent. C'est dur, déboussolant de faire partie d'un tandem mère-fille dysfonctionnel. J'ai ressenti à nouveau le malaise, la tristesse, la solitude, l'incompréhension, générés par cette relation conflictuelle imposée. Egalement, avant la disparition du père ici évanoui du jour au lendemain, la mère fait porter à sa fille un poids énorme, une responsabilité impossible à gérer à l'adolescence. Et évidemment Ida n'y arrive pas, se sent nulle, incapable. La mère, dans l'urgence, ne prend pas les bonnes décisions, ne sait pas communiquer avec sa gamine, elle-même dans l'obligation de tout gérer, son mari étant dépressif, incapable d'assumer ses rôles de père et de mari. La mésentente avec sa fille prend racine dans ces années de malheurs pendant lesquels aucun des membres de la famille ne réussit à mettre des mots sur ce qu'il ressent. Ida se forge une personnalité taiseuse, solitaire avant et après la disparition mystérieuse de son père. Surdouée, elle n'a qu'une amie, à laquelle elle impose son mal être. Elle commence déjà à endosser le rôle de la victime malheureuse des circonstances. Et même après son départ pour Rome, elle continuera à tisser des liens avec les autres où elle est celle qu'il faut aider, protéger. Son mari est celui qui sera son sauveur. Le jeu est faussé indubitablement. Ainsi l'appel de sa mère lui demandant de venir trier ses affaires en vue de la vente de leur appartement à Messine, est peut-être l'élément déclencheur d'une révision de son mode de fonctionnement. Egalement, vivant en apnée depuis le départ paternel, ayant choisi une profession lui permettant de raconter des histoires à la radio, en réalité autant de solutions au mystère entourant la disparition de son père, va-t-elle pouvoir enfin tourner la page définitivement ? Entre souvenirs d'enfance, disputes permanentes avec sa mère, gestion du quotidien, tentatives de raccrocher les wagons avec son amie, analyses de sa vie actuelle, de son couple, de ses choix, remise en question de son interprétation des évènements tragiques survenus voici 23 ans et du comportement maternel, Ida va opérer une métamorphose radicale sans concession pour elle-même. En effet, Nadia/Ida ne se donne pas le beau rôle, elle est honnête... Conditions obligatoires pour, à 36 ans, passer enfin à l'âge adulte.... Et puis il y a cette boîte rouge cachée dans sa chambre qu'elle doit récupérer, réouvrir.....Beau texte sensible en effet, violent comme l'adolescence, sans zone d'ombres.... Remarquablement écrit et traduit. Quatrième de couverture Messine est la ville natale d’Ida. Elle y revient pour aider sa mère à faire du rangement avant l’intervention des ouvriers sur la terrasse de l’appartement où elle a vécu toute son enfance. Elle a trente-six ans, une vie à Rome, un mari, mais le passé a choisi ce moment pour ressurgir : vingt-trois ans après la disparition de son père, vingt-trois ans après ce matin où un homme rongé par la dépression a quitté le domicile familial sans rien laisser derrière lui, vingt-trois ans après que son corps s’est évaporé dans la nature, que son nom est devenu tabou, que son souvenir s’est mis à hanter les murs sous forme de taches d’humidité. Seule face aux fantômes de la maison, Ida devra trouver le moyen de rompre le sortilège pour qu’enfin son père puisse quitter la scène. Entre les souvenirs de jeunesse d’Ida et son récit d’adulte se tisse un roman d’une grande sensibilité, ponctué d’humour dans les dialogues mère-fille. Un deuxième roman sombre et introspectif où l’on retrouve ce qui faisait la beauté du précédent, Les Années à rebours : la finesse de l’observation des liens familiaux dans des familles frappées par le drame, le bonheur des choses simples même dans le chaos. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Will le Magnifique | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Will le Magnifique Stephen Greenblatt Flammarion 17 septembre 2014 480 pages traduites par Marie-Anne de Beru Historique Chronique 8 novembre 2017 Difficile pour moi de trouver une biographie de William Shakespear qui me plaise. Celle-ci est le coup de coeur des bibliothécaires de la ville de Paris donc déjà un bon point, et je viens de lire le formidable "Quattrocento" du même auteur, donc j'étais en sécurité. Il est ardu d'écrire sur l'intimité d'un homme qui n'a laissé que très peu de lettres ou témoignages. La grande chance est qu'en cette fin du XVIe siècle, les anglais étaient très procéduriers. Donc restent tous les actes notariés, judiciaires, municipaux etc... Ajoutons à cela les pièces et sonnets du poète dramaturge et Stephen Greenblatt peut alors, sous forme d'enquête presque policière et d'analyse psychologique fine, nous brosser le portrait de ce Will magnifique et incontournable de la culture universelle. C'était un tel bonheur tous les dimanches, enfant, de voir ses pièces parfaitement traduites et interprétées à la télévision. Aujourd'hui comme chanteuse lyrique j'apprécie encore plus sa contribution inspiratrice aux oeuvres de Verdi, Haendel, Berlioz, Donizetti, dont j'incarne les héroïnes fabuleuses. Une carrière courte et dense, une oeuvre incroyable après une enfance à Stratford-upon-Avon, dans une famille probablement catholique, ayant appris le latin à la grammar school où l'avait envoyé ses parents, John et Mary Shakespeare, eux-mêmes ne sachant pas écrire ; on suppose qu'il fut secrètement précepteur dans une famille catholique puis qu'il travailla avec son père gantier. Mais sa passion du théâtre naît vraisemblablement lors des représentations données par des troupes de comédiens itinérants dans son village, puis les grandes festivités organisées lors de la tournée d'Élisabeth 1ere dans toute l'Angleterre et non loin de chez lui. Ainsi a-t-il été certainement assuré de ses ambitions futures. De plus, édile et propriétaire, donc personnage important et notable, dont la femme Mary était un membre d'une riche lignée catholique, les Arden, John a fait de mauvaises affaires, et on suppose a eu également des problèmes d'alcool ; donc il est ruiné se terrant chez lui pour échapper à ses créanciers, son fils doit travailler. Entre temps à moins de dix neuf ans, William se marie à Anne Hathaway, bien plus âgée que lui, mais enceinte. Ce ne sera pas une alliance heureuse, loin s'en faut, comme le démontre les termes du testament de Will qui laisse tout à ses deux filles et rien à son épouse. En attendant nous voici à l'aube du XVIIeme siècle, dans une société elisabethaine se relevant tout juste du court règne de bloody Mary la catholique, pour revenir à la religion anglicane, dans un climat de suspicion entre catholiques et protestants, bien que la reine n'exige de ses sujets que leur présence une fois par mois au culte et est, somme toute en son début de règne, assez tolérante ; un monde aussi menacé en permanence par cette peste bubonique qui se réveille soudain et décime la population. Donc nous nous apprêtons à suivre William à Londres, laissant derrière lui sa femme et ses trois enfants chez ses parents pour poursuivre son destin. Je suis persuadée que des connaisseurs plus aguerris que moi de l'oeuvre de Shakespeare seront ravis de cette biographie. Je le fus aussi, heureuse également des illustrations et de la découverte de la vie intellectuelle et artistique de l'époque. Stephen Greenblatt décrit parfaitement ce monde, ses us et coutumes, son rapport aux divertissement, à la mort, à l'amour, au mariage, à l'homosexualité, à la Reine, à la religion, à la justice.... par le biais du destin de William Shakespear. Un très bon reportage ou enquête dans ce Londres de cette fin XVIe et début XVIIeme siècle. Will est vraiment le magnifique, tant par son talent incroyable, son humanité, son humour, son originalité, une énigme un peu dévoilée mais non totalement résolue. Quatrième de couverture Qui était Shakespeare ? De l’homme, rien ou presque n’a survécu. Seule l’œuvre a traversé les siècles. Se pourrait-il qu’elle éclaire une partie de ce mystère que le dramaturge semble avoir délibérément entretenu ? Stephen Greenblatt le croit. Et avec sa tranquille érudition nous en offre une lecture passionnante, la confrontant à l’histoire du XVIe siècle élisabéthain et aux plus récentes découvertes. La voix de Shakespeare est alors si présente, l’Angleterre décrite si vivante qu’elles donnent à l’ouvrage une saveur d’autobiographie. Le monde dans lequel le dramaturge a grandi revit sous nos yeux, les rites et les traditions, les travaux des jours et des saisons, les expériences sensorielles et émotionnelles. On découvre avec étonnement comment s’est forgé l’imaginaire de l’artiste, de quels souvenirs son œuvre est pétrie, quelles associations d’idées sont à l’origine d’un vers ou d’une scène, comment cet homme, qui a fui sa province natale et le métier de gantier qui lui était promis, a transformé sa vie, sans appui ni héritage, en une incroyable success story. Mais le portrait serait incomplet s’il n’avait pour toile de fond l’Angleterre elle-même, Londres et sa prodigieuse vitalité, cœur d’une nation déchirée par les persécutions religieuses et sur le point de basculer du Moyen Âge vers les Temps modernes, dans cette Renaissance foisonnante que Stephen Greenblatt - les lecteurs de Quattrocento le savent - raconte mieux que personne. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Veiller sur elle | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Veiller sur elle Jean-Baptiste Andrea L'Iconoclaste 17 août 2023 580 pages Historique Chronique 20 décembre 2023 Michelangelo Vitaliani dit Mimo et Viola Orsini sont de la catégorie des personnages inoubliables nous accompagnant tout au long de nos vies. Des êtres à part, hors normalité qui chercheront inlassablement le moyen de s'insérer dans une société carcan au risque de se trahir eux-mêmes. Mimo naît petit par la taille mais immense par son don de sculpteur. Viola naît surdouée capable de lire à trois ans et de mémoriser tout ce qu'elle déchiffre. Cette mémoire éléphantesque et son intelligence acérée ne sont pas les qualités attendues d'une femme, sous le régime mussolinien en particulier. Issue de la glorieuse lignée des Orsini, sa famille ne lui demande que de se marier et d'enfanter pour l'honneur du nom. Losque Mimo et Viola se rencontrent enfants c'est un coup de foudre ; pris dans une histoire d'amitié et d'amour à la vie à la mort, même lorsque Viola grandit et dépasse son camarade d'une tête. Leurs extractions sociales sont à l'opposé, leur physique également... Mais ils continuent à se voir, à rêver ensemble avec d'autres amis mis dans la confidence. Leur secret n'est pas éventé, se rejoignant dans le cimetière la nuit. Ils œuvrent même à la construction d'une aile qui permettrait à la jeune fille de s'envoler bien loin tel un Icare déjà condamné à tomber irrémédiablement. L'accident, le départ imposé de Mimo pour Florence, la séparation insupportable.... Les années passent mais pas la certitude de s'appartenir l'un à l'autre. Alors que le talent du jeune homme semble le libérer de ses chaînes faisant de notre artiste un sculpteur officiel du régime, Viola plie devant la volonté de sa famille n'ayant plus la force de se battre... Elle épouse un riche avocat. L'un comme l'autre font des concessions pour être acceptés : mais le naturel revient toujours au galop. Comment se libérer des pièges dans lesquels ils se sont eux-mêmes jetés ? Un magnifique roman d'une infinie délicatesse, d'une grande profondeur, poétique et essentiel, la liberté étant toujours mise à mal par certains gouvernements, certaines règles sociétales, certains régimes politiques... Splendide ! Quatrième de couverture Prix Goncourt - Prix du roman FNAC Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierresans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne. Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ? Un roman plein de fougue et d'éclats, habité par la grâce et la beauté. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Fantôme du Vicaire | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Fantôme du Vicaire Eric Fouassier Albin Michel 27 avril 2022 384 pages Polar Historique Chronique 27 avril 2022 Tome 2 de la série « Le Bureau des affaires occultes », consacrée aux enquêtes de Valentin Verne « Il pleut, il pleut sans cesse, il pleut de l'horreur, il pleut du vice, il pleut du crime, il pleut de la nuit ; il faut explorer cette obscurité pourtant, et nous y entrons, et la pensée essaye dans ce sombre orage un pénible vol d'oiseau mouillé. « Victor Hugo, Les Fleurs. Cher Éric Fouassier, une petite fille à mes côtes souhaiterait vous remercier de lui avoir permis de lire, noir sur blanc, ce qu'elle ressentait au fond de son cœur, de son âme, depuis ce jour de bascule ineffaçable faisant voler en éclat son enfance. J'ai commencé ce roman tous mes sens en éveil bien ancrée dans ma réalité d'adulte résiliente mais peu à peu, comme lors de la découverte du premier opus, j'ai été très vite en état de sidération, d'effarement, face à l'extrême justesse avec laquelle vous décrivez les tourments, les affects, les blocages dûs au fracassement d'une partie de la psyché d'une victime de pédophilie. J'ai à nouveau pilé sur certaines phrases, projetée à nouveau dans un monde dédoublé... Ce fut douloureux mais heureusement la petite Dany m'a repris la main, et m'a accompagnée jusqu'à la dernière page. C'est donc moi, d'hier et d'aujourd'hui, qui avons lu votre texte. Recevez notre profonde gratitude pour avoir exprimé ce qui nous est si difficile de dire. L'enfance bafouée, instrumentalisée, violée, détruite, est au centre de ce polar "occulte" tout a fait captivant sur le plan historique. On retrouve avec jubilation les marottes de l'auteur pour les codes, les énigmes et casse-têtes, la science, la chimie, la pharmacopée et la physique. Un roman très sombre, profondément dramatique qui pourtant nous offre des moments d'une rare cocasserie et drôlerie, en particulier lors de dialogues ciselés et savoureux et des descriptions amusées de certains personnages hauts en couleurs. Cette légèreté, pure élégance de style, ne doit en aucun cas vous tromper sur la gravité du sujet. L'inspecteur Valentin Verne, en ce mois de mars 1831, à la tête du tout nouveau Bureau des Affaires Occultes est plus que jamais sur les traces du monstre qui l'a enlevé, séquestré, torturé et abusé alors qu'il n'était qu'un gamin. L'auteur fait planer sur ce thriller une ambiance à la Bram Stoker, putride, où de chaque recoin ténébreux peut surgir un croque-mitaine, le Diable, un Nosferatu.... Aucune zone de gris ici, tout est blanc ou noir pour Valentin dès qu'il s'agit de protéger l'innocent, la pureté, la vérité ; homme-enfant en équilibre instable sur une frontière qui délimite d'un côté, le monde des lumières où vivent des citoyens lambdas ignorants des noirceurs de cette société ...et de l'autre, le territoire de l'indicible, de la souffrance, du Mal absolu. La France gronde de la fureur du peuple générée par les récents événements de la Révolution de juillet. Dans ces temps d'incertitudes, d'instabilité, d'injustice sociale, de turpitudes politiques, un vague espoir avait vu le jour à la nomination, par décision de Louis-Philippe, au poste de président du Conseil, du banquier Laffitte partisan de mesures progressistes et de réformes sociales et économiques ; tout s'est soudainement écroulé au retournement de veste du monarque désavouant Laffitte pour Casimir Périer, un Conservateur de la pire espèce. Les troubles se multiplient, les forces de l'ordre ne savent plus où donner de la tête, et dans ces heures de chaos comme toujours, ce sont les plus faibles et les plus pauvres qui payent l'addition présentée par les riches et puissants : les enfants particulièrement deviennent marchandises, prostitués ou esclaves de patrons peu scrupuleux. Lorsque l'on ne sait plus à quel Saint ou Dieu se vouer, des charlatans, faux médiums et arnaqueurs de haut vol font leur apparition pour abuser et voler les plus naïfs en mal d'un remède à leur deuil, leur perte. C'est l'époque joyeuse où des célébrités se passionnaient pour l'occultisme, le surnaturel, le dialogue avec nos chers disparus. Il n'était pas rare de croiser Victor Hugo, Théophile Gautier, Charles Baudelaire, Gérard de Nerval, Honoré Daumier ou Eugène Delacroix dans des salons huppés, lieux de fabuleuses séances de spiritisme. Croire au merveilleux, à une autre dimension parallèle à la nôtre pour ne pas affronter la réalité. Tout n'est qu'illusion, jeu d'images qui apparaissent et disparaissent mystérieusement... Beaucoup de travail donc pour le Bureau des Affaires Occultes en perspective ! Et cela ne tarde pas puisqu'une charmante jeune femme désespérée, madame Ferdinand d'Orval, demeurant à Saint Cloud, se présente rue de Jérusalem, persuadée que son pauvre mari est victime d'un de ces bonimenteurs de talent. Après le départ de Vidocq, d'autres ont pris sa place, et l'ultime changement de gouvernement laisse à penser qu'il ne serait donc pas vain de prouver que le département dirigé par Valentin est d'une utilité incontestable pour le pouvoir. Valentin Verne charge son collaborateur Isidore Lebrac de réunir les premiers éléments de cette enquête pendant que luimême souhaite suivre la piste à nouveau chaude qui doit le mener à son ennemi juré, celui qui hante ses cauchemars et l'empêche de vivre pleinement son histoire d'amour avec la belle Aglaé, comédienne féministe et indépendante rencontrée voici quatre mois. Valentin devra-t-il se transformer en monstre lui-même pour espérer détruire son tourmenteur ? Devra-t-il faire appel à sa part d'ombre et de violence pour vaincre ? Et ce faisant, ne perdra-t-il pas son âme ? Le danger est réel pour tout l'entourage de notre héros, de notre diable d'ange. Bientôt une première lettre du Vicaire lui parvient. Le jeu de piste infernal imaginé par celui-ci s'enclenche.... Nous recommençons une partie.... Game over. Quatrième de couverture Valentin Verne, inspecteur en charge du Bureau des Affaires Occultes, doit résoudre une nouvelle affaire : un médium aurait recours au spiritisme et à de mystérieux pouvoirs extralucides pour ramener à la vie de la fille de Ferdinand d'Orval, un noble très fortuné. Tables tournantes, étranges apparitions, incarnations inexplicables... Mystification ou réalité ? Des bas-fonds parisiens aux salons de la haute société, des espions de Vidocq aux troublants mystères du spiritisme, l'auteur nous entraîne dans un polar crépusculaire et addictif. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La femme qui ne vieillissait pas | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La femme qui ne vieillissait pas Grégoire Delacourt JC.Lattès / Le Masque Mars 2018 247 pages Roman Chronique 5 novembre 2018 Je sais que certaines amies attendent mon avis sur ce magnifique et délicat texte, cette si parfaite et originale réflexion sur le temps qui passe, l'âge qui prend toute la place, l'amour, la maternité, l'image de la femme dans notre société, le rapport entre les sexes, l'image qu'on a de soi ou que les autres ont de vous... une analyse tout en finesse grâce au talent de cet artisan d'art qui nous livre une œuvre ciselée, tout en simplicité somptueuse. Imaginez.... et si dès vos trente ans vous cessiez de vieillir. Formidable ! Merveilleux ! Vraiment.... « Ce qui arrive à Betty est le rêve de toutes les femmes. Et pourtant. Avec ce nouveau roman, l'auteur de " La liste de mes envies" ( JC Lattès, 2012), traduit dans le monde entier, offre un conte visionnaire où il est question de l'amour à l'épreuve du temps qui passe...ou qui ne passe pas. » Une très belle mise en page, une police agréable pour les dames et messieurs à lunettes, et une dernière phrase que j'affectionne : « La vieillesse est une victoire. » À lire instamment. Un regret, un livre trop court tant il donne de joie. Quatrième de couverture « À quarante-sept ans, je n'avais toujours aucune ride du lion, du front, aucune patte d'oie ni ride du sillon nasogénien, d'amertume ou du décolleté; aucun cheveu blanc, aucune cerne; j'avais trente ans, désespérément. » Il y a celle qui ne vieillira pas, car elle a été emportée trop tôt. Celle qui prend de l'âge sans s'en soucier, parce qu'elle a d'autres problèmes. Celle qui cherche à paraître plus jeune pour garder son mari, et qui finit par tout perdre. Et puis, il y a Betty. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Sadorski et l'ange du péché | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Sadorski et l'ange du péché Romain Slocombe Robert Laffont La Bête Noire 2018 663 pages Thriller Historique Chronique 2 novembre 2018 Troisième tome de la trilogie des collabos consacrée à l'inspecteur Sadorski Une enquête et une mission à mener pour Léon Sadorski, toujours aussi sinistre, fascinant dans ses contradictions, un inspecteur des service généraux en roue libre. On pensait au deuxième tome qu'une certaine remise en question de son antisémitisme de base, de son racisme et des ordres des nazis l'avait touché, et puis non, le revoilà aussi détestable, fringuant, violent et cruel qu'au premier tome. Chassez le naturel, il revient au galop. Le destin ou Dieu vont dont frapper un peu plus fort cette fois pour lui faire comprendre certaines choses, pour le mettre vraiment en vrac, afin qu'il se mette en danger et commette des erreurs, espérons, fatales pour lui. Les dossiers de police sont le prétexte encore une fois pour Romain Slocombe de remettre en lumière des évènements monstrueux tels le massacre du 13 juillet 1942 dans la forêt de Jozefow, un shetl polonais par les SS, les conditions inacceptables de détention au camp de Drancy, dans les trains de la mort, les tortures quotidiennes pratiquées avec sadisme par des policiers français, l'abus de pouvoir de ceux-ci forts de leur appartenance aux forces de l'ordre, des mesures plus inacceptables mis en place par des Français contre ceux issus d'une union juive catholique.... Les français ont quelques fois dépassé en horreur les nazis eux-mêmes dans leur chasse aux juifs ou "yourtes", communistes etc.... Mais nous sommes en fin de période faste pour tous ces sociopathes et meurtriers en puissance à qui la guerre semblait avoir donné carte blanche. Les Russes ont gagné contre les SS, le débarquement a eu lieu en Afrique du Nord, et se pressent sur les côtes normandes. Les voilà tous à essayer de se racheter une bonne conduite pour se défendre après la guerre quand ils devront répondre de leurs actes. A gerber. J'ai passé certains moments impossibles pour moi à lire et donc à emmagasiner dans ma mémoire pour toujours. L'enquête par elle-même est bien menée par un monstre par ailleurs bon flic qui a du mal étonnamment avec certains délits et qui, alors, se transforme en pitbull qui ne lâche rien. Un personnage comme je l'ai déjà écrit dans mes précédents retours qui s'inspire d'un inspecteur réel. C'est le plus glaçant dans tout cela, tout est vrai, même si ici romancé, et tout pourrait recommencer si nous ne restons pas ultra vigilants. A lire donc avec le cœur bien accroché en mémoire de toutes les victimes de génocide quel qu'il soit. Quatrième de couverture Le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs. Paris, mars 1943. Une femme est arrêtée dans un bistrot du 10e arrondissement. Elle aurait franchi la ligne de démarcation munie de faux papiers, pour un trafic de métaux précieux. L'inspecteur principal adjoint Léon Sadorski voit dans cette enquête une parfaite occasion de s'enrichir. Mais il a d'autres soucis, notamment protéger Julie, la lycéenne juive réfugiée chez lui depuis la rafle du Vél'd'Hiv. C'est alors qu'une affaire de lettre anonyme et d'adultère le conduit sur les plateaux du cinéma français de l'Occupation : parmi les jeunes actrices d'un drame tourné dans un couvent de dominicaines, l'inspecteur va rencontrer son « Ange du péché » et se transformer en criminel... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La fille dans les bois | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La fille dans les bois Patricia Macdonald Albin Michel 2018 314 pages traduites par Nicole Hibert Thriller Chronique 29 juin 2018 Un être vous manque et toute votre vie en est irrévocablement détruite. Molly et Blair, adolescentes, vont chez cette dernière pour une pyjama party à deux. Les parents de Molly ont dû partir, ils ne veulent pas qu'elle reste seule à la maison, leur voisin est un alcoolique qui devient vite méchant. Blair vit avec son oncle Ellis et sa grande sœur Celeste depuis la mort de leur mère. Ellis rentre chez lui et pique une colère pour rien comme souvent, s'en prend à Blair, Molly prend sa défense, le vieux la vire de la maison dans la nuit sous la pluie. On ne la reverra jamais vivante.... 15 ans que Blair n'est pas revenue dans la petite ville de Yorkville, c'est vraiment pour sa sœur Celeste qu'elle se force à reparaître dans un endroit où elle a été si malheureuse. Mais sa sœur est en phase terminal de cancer, elle est retournée vivre chez Ellis car elle fut mère célibataire à 20 ans de Malcolm, aujourd'hui âgé de dix ans. Il faut donc tout organiser pour ce fils après sa disparition et, étonnamment, Celeste l'a fait juridiquement : elle confie la garde de son enfant à sa meilleure amie Amanda et son mari à Yorkville. Ainsi il ne changera pas de cadre, grandira avec un autre garçon Zack. Molly est soulagée de cette décision car elle ne se voyait pas mère d'un adolescent à Philadelphie où elle dirige une entreprise florissante en informatique créant des organes humains en 3D. C'est fou qu'elle se sente si lamentable et nulle dès qu'elle remet les pieds dans cette maudite ville avec cet oncle qui la méprise et la rabaisse alors que dans sa vie actuelle elle est admirée, reconnue et aimée. Sa sœur va alors lui faire une confidence, juste avant de mourir, qui l'obligera à affronter les malheurs passés et la perte de Molly, une plaie non cicatrisée. Un garçon afro-américain a été arrêté il y a quinze ans, Celeste a refusé de lui donner un alibi. Or elle a menti par peur des représailles de son oncle raciste : elle était bien dans la voiture avec Adrian Jones, ils ont trouvé Molly marchant dans la nuit, sous la pluie, l'ont ramenée jusqu'à l'allée menant chez elle, et sont partis la laissant seule. Le lendemain on a trouvé son corps de l'autre côté de la route dans les bois. Le portable de la jeune fille était coincé entre deux sièges de la voiture d'Adrian, trop de preuves contre lui, Celeste qui se défausse, il est condamné et en prison depuis quinze ans pour rien. Celeste si belle mais si lâche, incapable de se confronter aux difficultés, de se révolter contre son oncle. La vie d'un homme foutue par sa faute, et elle refile le bébé à Blair. Celle-ci révoltée par l'acte de sa sœur avertit les parents de Molly, qui la vire de chez eux, la police qui refuse de rouvrir le dossier avec un témoignage sur un oui dire d'une moribonde sous médication lourde, elle va même à la prison révéler la vérité à Adrian devenu Yusef Muhammed après sa conversion. Évidemment il est amer, haineux, furieux. Puis une lueur d'espoir, elle rencontre Rebecca une journaliste qui eut son heure de gloire et qui accepte de l'aider.... C'est une course contre la montre dans un contexte familial difficile avec Ellis l'oncle acariâtre et Malcolm complètement paumé. Blair ne peut indéfiniment rester à Yorkville, ses affaires l'attendent à Philadelphie, mais en même temps elle doit faire innocenter Yusef. La journaliste ne semble pas très fiable, plus intéressée par un retour de notoriété grâce à cette affaire, que de la résoudre vraiment. C'est alors que l'avocat de la famille présente à Blair un personnage hors du commun. L'enquête peut vraiment commencer, elle les mènera au bout des ténèbres de l'âme humaine, en enfer.... Mais la liberté d'un homme et la paix de leur conscience l'exigent. Tout doucement l'auteure nous fait basculer dans l'horreur, par touche discrète, mettant tout en scène pour nous terroriser et créer un suspense et une tension insupportables. Très bon thriller écrit par une spécialiste du genre, lu en quelques heures avec joie et frisson. Tout ce que j'aime quand j'ouvre ce type de fiction. Mission totalement accomplie donc. À vous de vous y plonger... Quatrième de couverture Cela fait quinze ans que Blair n’est pas retournée dans la ville de son enfance. Depuis que sa meilleure amie, Molly, a été assassinée… Mais l’état de Céleste, sa sœur, atteinte d’un cancer, ne lui laisse pas le choix. « J’ai fait quelque chose de mal » : sur son lit de mort, celle-ci lui révèle que l’homme qui croupit en prison pour le meurtre de Molly est innocent. Pour preuve, elle était avec lui le soir du crime. Mais comment avouer à leur père, un raciste haineux, qu’elle avait une relation avec un afro-américain ? Blair lui promet de le faire libérer et, pour cela, de trouver les preuves dont la police a besoin. Elle se lance alors dans une enquête douloureuse pour comprendre ce qui s’est vraiment passé cette nuit-là, lorsque le corps de la petite Molly a été retrouvé dans les bois, non loin de sa maison... Blair est-elle prête à affronter l’atroce vérité ? Le passé est-il révolu ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Au feu les pompiers | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Au feu les pompiers M.J. Arlidge Les Escales Mars 2018 442 pages traduites par Séverine Quelet Thriller Chronique 26 avril 2018 « Retrouvez le monde tordu et terrifiant de M.J. Arlidge... » En effet tout brûle dans la ville de Southampton mais également dans la vie de Helen Grace. Décidément après Ams Tram Gram, Il court il court le furet et La maison de poupée, on espérait vraiment qu'elle s'en sortirait, mais il y en a, comme ça, qui ne parviennent pas à se pardonner et continuent à se flageller, se scarifier, pour dévier la douleur mentale sur une partie du corps. Elle a beau s'acharner, en appeler même à des tiers, le Mal est bien incrit en elle et la brûlure des souvenirs est cuisante. Comme celle qui cette fois lèche les corps de suppliciés pris au piège dans leurs maisons devenue bûchers. Six incendies en 24 heures, deux morts, plusieurs blessés dont une petite fille entre la vie et l'au delà. Et ce n'est pas fini... Quelqu'un a un message à passer en lettres de feu. Helen et les brigades de pompiers sont pris de vitesse par la rapidité d'exécution du criminel. Toujours deux incendies d'entreprises et un d'une habitation particulière. Les premiers utiles à dévier l'attention... Tout devient cendre, et bien qu'épaulée par son équipe constituée entre autres de Sanderson et Charlie, qui reprend juste du service, le pyromane a toujours une longueur d'avance sur Helen. Toute la population a les yeux braqués sur elle, largement influencée par les articles incendiaires d'une journaliste ambitieuse et amorale. Malgré l'urgence de la situation cependant, Helen ne réussit pas à freiner ses plus bas instincts et met tout le monde en danger. Son nouveau patron, au comportement collant et troublant n'arrange pas les choses avec son omniprésence et son onctuosité inquiétante. Helen va devoir faire montre de beaucoup d'empathie pour comprendre les motivations du coupable, qui de par ses actes terribles n'appelle à aucune compassion. L'excuser, certainement pas, seule la compréhension du mécanisme menant au passage à l'acte, afin d'avoir une vision claire des tenants et aboutissants, intéresse Helen. Bien consciente de ses propres failles, elle ne peut entériner la bascule vers le crime sous prétexte d'une trop grande douleur intime. Une vraie menace plane sur cette ville, sur l'équipe d'enquêteurs, et évidemment sur notre héroïne, une menace qui dès la dernière page tournée, devient plus sombre et malsaine. Du bel ouvrage que ce policier ; les descriptions des brasiers, des supplices, sont terrifiantes de vérité, monstrueuses. Le montage de toute l'affaire également est malin et nous réserve de beaux retournements. On croit savoir et puis tout se consume, nos certitudes en cendre. Les personnages sont toujours aussi attachants, parfaitement reliés les uns aux autres, c'est psychologiquement plus que crédible. Quant à la sensation d'un danger permanent, elle est créée avec virtuosité. L'auteur sait très bien où il va, et ouvre déjà la porte à la suite des enquêtes de Helen, Charlie, Sanderson. Quatrième de couverture À Southampton, des incendies meurtriers se déclarent dans toute la ville. Mais rien ne semble relier les personnes touchées... Six incendies en vingt-quatre heures, deux morts, plusieurs blessés. Le commandant Helen Grace, de la brigade criminelle, n'a jamais vu ça. Une vague meurtrière qui dévaste aussi bien les quartiers riches de Southampton que les zones déshéritées, fauchant des victimes sans aucun lien apparent. Et pourtant, un seul coupable est à l'œuvre. Helen Grace et son équipe se trouvent happés dans le cauchemar d'un esprit criminel qu'il va leur falloir décrypter au plus vite. Mais, alors que de plus en plus d'immeubles partent en fumée, certains des sombres penchants de la détective prennent le pas sur sa raison... Après le succès phénoménal d'Am Stram Gram, le commandant Helen Grace est de retour. Cernée par les flammes et par ses propres démons, elle n'a plus droit à l'erreur. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Chance sourit aux audacieuses  | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Chance sourit aux audacieuses Véronique Chauvy de Borée Le 3 avril 2025 320 pages historique Chronique 3 juin 2025 Tout commence et finit à Volvic, terre de lave d'où s'extrait une pierre, source de richesse pour le pays, utilisée pour les tombes et monuments funéraires ou de commémoration. Ainsi sera-t-elle appréciée des architectes et décorateurs d'intérieur. Mais ne brûlons pas les étapes. Voici Virginie, jeune fille de bonne famille éduquée selon des principes stricts à l'image de la société corsetée de l'époque, dessinatrice talentueuse, condamnée par un père rétrograde, Louis Domais, à un mariage arrangé avec le fils d'un autre propriétaire de carrière, Jean-Émile Jarrion. En terme clair, elle est utilisée comme monnaie d'échange afin que les deux bourgeois puissent encore plus s'enrichir. Mais il y a un hic et de taille ! Le garçon choisi est un fat, un mysogine méprisant, qui pense que la place des femmes est à la maison à élever les rejetons et à se taire. La passion de notre héroïne pour son art, son caractère bien trempé et son désir d'indépendance, lui font prendre la seule décision possible : fuir. Avec l'aide de son ancienne institutrice, elle part en catimini pour Paris chez le frère de l'enseignante. Elle deviendra la secrétaire de ce dernier, propriétaire d'un magasin de monuments funéraires non loin du cimetière du Père-Lachaise. Dans la capitale, la pierre de Volvic n'est plus à la mode. Cependant la jeune fille, tout en remplissant son rôle de secrétaire, dessine peu à peu de nouveaux modèles et gagne la confiance de son patron. Nous découvrons les coulisses d'une activité peu connue d'autant plus en ce début du XXe siècle. Tous les corps de métier sont présentés, au gré des visites de Virginie aux différents ateliers. Sculpteurs, graveurs, et bientôt émailleur sur lave. En effet, elle ne perd pas espoir quant à la réutilisation des matériaux de son pays en architecture et art funéraire. Nous sommes au début d'une aventure personnelle, amoureuse et artistique hors du commun, grâce à ce personnage attachant et singulier allant à l'encontre des attentes de son temps, poursuivant ses rêves, s'adaptant aux métamorphoses de la société, des goûts, des techniques, devenant un élément reconnu du monde restreint des grands noms de l'Art Nouveau puis de l'Art Déco. Difficile pour une femme de mener une carrière, de s'y adonner avec ambition, sans économiser son temps et son énergie lorsque, par habitude, par commodité, les hommes de son entourage professionnel, jusqu'à son compagnon, ne lui donnent pas la place qu'elle mérite. Quand la maternité s'invite dans sa vie tournée toute entière vers la création, notre héroïne culpabilise, écartelée entre ce qu'exige les autres et ses aspirations profondes. Toute la question épineuse de l'instinct maternel est ici évoquée avec une délicate justesse. Le chemin est encore long pour atteindre à une forme d'émancipation espérée par toutes. Ainsi, en mettant nos pas dans ceux de Virginie, nous parcourons un chemin ardu, d'initiation à une nouvelle vie, qu'il va falloir inventer jour après jour malgré des règles sociétales injustes et contraignantes. Mais le talent est là, sans genre, qui ouvre des portes insoupçonnées. Ce livre réjouira tous les amoureux de Paris, de ses monuments, de ses grands magasins, d'un certain art de vivre, tous les admirateurs de certaines façades d'immeubles tel l'hôtel particulier au 11 cité Malesherbes dans le 9e arrondissement dont les ornementations créées par le peintre Jollivet, ( auteur également des fresques de l'église Saint-Vincent-de-Paul), ont été réalisées par les ateliers d'émaillage de la rue Fénelon, de François Gillet, servant d'inspiration au personnage de Basile Garrel ; ils ont aussi oeuvré à l'élaboration de nombreux éléments d'urbanisme telles les entrées du Métropolitain parisien ou, en province, la maison Coilliot à Lille, 14 rue de Fleurus. Ainsi, avec toujours un immense talent de conteuse qui ne cesse de s'affirmer d'année en année, Véronique Chauvy nous permet de côtoyer tous ceux, Van de Velde, Tiffany, Émile Gallé, René Lalique, Hector Guimard, Frantz Jourdain... ayant atteint une immense notoriété grâce à leurs œuvres inoubliables créées pendant près de 30 ans. Ancienne designer et styliste, passionnée d'architecture, de décoration, d'artisanat d'art, j'ai lu ce roman avec un réel plaisir en tant que mordue de lecture mais aussi parisienne, admirative de sa ville, heureuse de la voir à nouveau resplendir à travers ces pages somptueuses. Fresque historique réussie et roman intimiste touchant, ce nouvel opus de Véronique Chauvy ne pourra que vous enthousiasmer. Je suis heureuse de l'avoir dans ma bibliothèque avec tous les titres précédents de l'autrice. Une mention spéciale pour la très jolie couverture. Merci infiniment à Véronique Chauvy pour ce voyage dans le temps dans un monde de beauté et d'effervescence artistique. Quatrième de couverture Dessinatrice douée et passionnée d'art, la jeune Virginie a des ambitions plein la tête. C'est compter sans son père, exploitant de carrières de pierre, qui voit dans le mariage de sa fille avec le fils d'un carrier un projet aussi intéressé que lucratif. Mais la jeune femme, au caractère bien affirmé, rêve en grand et aspire à mener sa vie comme elle l'entend. Attirée depuis toujours par le prestige de la capitale, elle parvient à s'y rendre à l'insu de sa famille. En ces années de foisonnement artistique intense, une autre vie, ponctuée d'embûches et de rencontres, commence alors pour Virginie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Azucena ou Les fourmis zinzines | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Azucena ou Les fourmis zinzines Pinar Selek Editions des Femmes Antoinette Fouque 7 avril 2022 224 pages Roman Chronique 8 avril 2022 Un très beau roman entre conte onirique contemporain, magique, porteur de joie, d'humanité profonde, et profession de foi politique sans être dogmatique, abordant nombre de sujets d'actualité avec beaucoup de grâce. C'est un texte qui enchante, dont la musicalité est particulière, qui réussit à rallumer la flamme de l'espérance. Lutter contre les inégalités, contre la toute puissance de l'industrie agroalimentaire, contre l'exclusion des plus pauvres, des réfugiés, essayer d'endiguer le rouleau compresseur néo-libéral et mondialiste pour revenir à une société à dimension humaine où chacun puisse trouver sa place, respirer, voilà les objectifs de Azucena et ses amis. Rêve d'un monde où être ultra sensible, zinzin, est une qualité, où l'on sait que les fêlés sont ceux par qui la lumière, et donc la vérité, rayonne. Maltraitance des humains par les humains mais aussi des animaux dits de compagnie. Une société qui maltraite les animaux est une société en décadence. Ne dit-on pas que l'on peut diagnostiquer un sociopathe dès les premiers crimes et tortures commis sur des bêtes ?Notre société est malade de déshumanisation, de mise en concurrence permanente, d'isolement, d'absence de vraie communication, de contrôle, de flicage. Ce roman est un hymne à la solidarité, à la camaraderie, à l'amour sous toutes les formes. Il encourage à multiplier les actions minimes à notre échelle dans notre quartier, afin de faire jaillir au final, augmenté de tous les ruisseaux ainsi créés, un grand fleuve puissant qui nous emporte tous vers un océan de tous les possibles. L'autrice situe son texte en 20.. et effectivement cela fait bien depuis vingt ans que l'on dresse des murs devant nos regards pour empêcher nos rêves, que l'on traite de fous les visionnaires ou les inadaptés à une société de plus en plus totalitaire, que l'on nous oppose avec paternalisme le mot "impossible" à tous projets mis en place pour le bien commun. La question fondamentale que pose ce roman poétique et pertinent est celle-ci :Que pouvons-nous faire à notre échelle pour changer ce monde et offrir aux enfants un avenir ?Ce récit nous pousse également avec douceur et bienveillance à poser un regard éclairé et généreux sur tous ceux qui sont marginalisés, tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases, qui peut-être, sont en réalité déjà inscrits dans le futur alors que nous continuons à obéir à des règles obsolètes et injustes.Résister à ce qui nous est imposé est un devoir, une responsabilité que nous ne pouvons pas éluder. Une vérité dure à supporter qui nous est présentée, malgré l'urgence, avec une infinie délicatesse, une poésie consolatrice et vivifiante. Et puis, à ajouter à cette très belle galerie de personnages tous plus bouleversants les uns que les autres, un dernier acteur : la ville de Nice, terre d'exil et de rencontre des peuples. Le syndicat d'initiative de cette cité devrait proposer ce roman à tous les visiteurs de passage. Quel bel hommage ! Quatrième de couverture « Au premier regard, on ne voyait pas, usées à force de passages, les frontières de cette ville de l’exil et du tourisme, ni les chemins empruntés par les Italiens, les Russes et les Anglais, suivis par les Arméniens, les Arabes, les Juifs, les peuples des Balkans et de l’Afrique. Nice, comme les autres villes, ne fait pas entendre sa voix tant qu’on ne s’est pas blotti contre sa poitrine pour pleurer au moins une fois, tant qu’on ne s’est pas couché dans ses bras. Par bonheur, les Zinzins avaient été nombreux à l’entendre : Gouel le Chanteur des rues, Alex le Prince des poubelles, Manu la fondatrice des Paranos et Azucena la Zinzine aux chaussures rouges, celle qui vient de se présenter comme « Bleue ». » P. S. « Azucena, mince et brune quinqua aux chaussures rouges, semble être chez elle dans le Train bleu reliant Nice et Paris. Elle y dort, y fait des rencontres, s'y protège des menaces parfois lourdes, y agit, aussi, réalisant des missions secrètes. C'est qu'à Nice, elle est au cœur de plusieurs groupes constitués en réseaux informels, amitiés, résistances. Avec les Paranos, elle distribue dans un stand près de la gare, légumes et graines bio aux abonné.e.s, comme s'il s'agissait de contrebande ou de produits illicites. Avec Luna, elle exfiltre des chiens ayant fui leurs maîtres autoritaires ou violents pour commencer une nouvelle vie. Tout autour d'elle gravit une foule hétéroclite un rien fantasque de doux rêveurs qui ne renonceraient pour rien au monde à la mise en pratique de leurs idéaux : Gouel, le matin irlandais, chanteur des rues, Alex, le poète et « prince des poubelles », Manu, Monique, Nadette, un cheminot syndicaliste, Siranouche ou encore la Chienne noire, son amie... Quelques-uns sont, tout comme elle, un peu cabossés, mais trouvent dans les liens qui les unissent des raisons d'espérer. Parce que l'espoir n'est pas une option. Tous, comme autant de fourmis invisibles et obstinées creusant des tunnels pour faire déraper, sans violence, notre vieux monde, oeuvrant ainsi par exemple plutôt que par le discours, à en créer un nouveau, plus libre et lumineux, plus solidaire et plus juste.» Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Te tenir la main pendant que tout brûle | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Te tenir la main pendant que tout brûle Johana Gustawsson Calmann-Lévy 6 octobre 2021 324 pages Thriller Chronique 18 septembre 2022 Mon avis : très bon thriller se partageant entre deux femmes et une jeune fille à trois époques différentes à près de cinquante ans l'une de l'autre. Les pièces du puzzle sont très bien mélangées au début de ce récit à trois voix. Qu'est-ce qui réunit ces trois figures féminines ? - 2002. Une policière québécoise dans une petite ville de province, Lac-Clarence, en retour de congé maternité, dépassée par les évènements, proche du burn out tant les nuits sont courtes et sa fille adolescente difficile, est appelée sur une scène de crime monstrueuse et incroyable lui réservant des surprises des plus macabres et des retrouvailles malheureuses avec son ancienne institutrice. - 1899. Une jeune canadienne installée à Paris avec le mari qu'elle a dû épouser, sa belle-mère corsetée et méprisante, ses deux filles et sa cousine Mary, seule alliée dans cette maison peu chaleureuse et accueillante. Un nuit un incendie se déclare, l'hôtel particulier est détruit, les petites sont introuvables. - 1949, Lina, adolescente victime de harcèlement moral au lycée, mal dans sa peau, accumulant les bêtises, est obligée par sa mère de venir directement après les cours sur son lieu de travail, une maison de repos, où la rencontre avec une vieille femme va changer sa vie. Tout est enclenché. Apparences, fausses pistes, découvertes de dernière minute, retournements soudains, la sensation d'horreur augmentant page après page, sur fond de sorcellerie, de surnaturel, de spiritisme, de solidarité sororale, de haine, de mensonge, de folie pure, de désespoir, d'injustice... Le Diable dispute ses proies à Dieu dans cette société patriarcale. Frissonnez ! Les fautes d'hier sont les drames d'aujourd'hui. Guettez les ombres, surveillez vos arrières. Très réussi. Fin insoupçonnable. Quatrième de couverture Si vous n’avez pas la force brute et que personne ne vous entend, il vous reste d’autres voies... Lac-Clarence, Québec, 2002. Maxine Grant, inspectrice et mère célibataire dépassée, est appelée sur une scène de crime affreuse. L’ancienne institutrice du village, appréciée de tous, a massacré son mari, le lardant de coups de couteau. Paris, 1899. Lucienne Lelanger refuse d’admettre la mort de ses filles dans un incendie. Elle intègre une société secrète dans l’espoir que le spiritisme et la magie noire l’aideront à les retrouver. Lac-Clarence, 1949. La jeune Lina vit une adolescence mouvementée. Pour la canaliser après l’école, sa mère lui impose de la rejoindre à la Mad House, la maison de repos où elle travaille. Lina y rencontre une étrange patiente, qui lui procure des conseils pour le moins dangereux… Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • École primaire genevoise : lorsque la bougeotte éclipse l'essentiel | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires École primaire genevoise : lorsque la bougeotte éclipse l'essentiel André Piguet Slatkine Le 24 avril 2025 168 pages essai Chronique 13 mai 2025 " À ces enseignants qui, malgré des vents contraires, éprouvent toujours que leur métier est d'une ineffable beauté. " A. P. Il est passionnant pour une française d'une cinquantaine d'années ayant subi, enfant, les effets des diverses réformes promulguées par les gouvernements successifs, ayant par ailleurs reçu une éducation classique générale et musicale d'abord en Côte d'Ivoire puis en France, et enfin récupérant pendant des années des élèves des écoles, collèges, lycées et conservatoires en cours privés, parfois de rattrapage, de découvrir comment cela s'est passé chez nos amis suisses ces dernières décennies. Il est peu de dire que je suis inquiète, comme tout ceux qui sont curieux de tout, dont les frontières du savoir n'ont pas été limitées, qui ont la chance d'éprouver un grand plaisir dans la lecture, l'étude, la musique, les arts, oui inquiète pour les nouvelles générations auxquelles ont sert des programmes d'enseignement appauvris, compliqués à l'envi par des technocrates bien éloignés des réalités du terrain, ayant perdu tout bon sens, tout pragmatisme. À l'ère anxiogène du tout numérique, des fakes et de la censure, du discours unique et mâché, de l'automatisation des comportements rappelant l'expérience de Pavlov, de l'image omniprésente souvent trafiquée, des apparences élevées au statut de vérité absolue, comment peuvent-ils encore avoir leur libre arbitre, être capables de définir leurs propres pensées et jugements à partir d'une multitudes de données ? Quelles armes ont-ils pour affronter l'avenir ? "À chaque fois que vous vous retrouvez à penser comme la majorité des gens, faites une pause et réfléchissez." Mark Twain "Être dans le vent est une ambition de feuille morte." Gustave Thibon "Seuls les poissons morts suivent le courant." auteur inconnu Alors André Piguet nous propose justement de faire un saut dans le passé et de remonter à la genèse des changements apportés à l'éducation en Suisse. Les organismes et les méthodes choisies sont différents des nôtres, en France, mais les buts poursuivis sont les mêmes. Nous sont présentés et expliqués les tenants, aboutissants et conséquences à long terme des décisions prises entre 1964 et 2006 par le Département de l'Instruction Publique (DIP) concernant l'enseignement genevois des plus jeunes. Il prolonge ensuite son analyse jusqu'à aujourd'hui. L'auteur a hésité à écrire ces lignes pendant près de 15 ans conscient qu'elles ne seraient pas bien acceptées par certains. Mais il y a urgence. Il s'attache donc à l'école primaire, creuset où sont forgées des générations de futurs citoyens défenseurs, espérons-le, des valeurs démocratiques, capables de les protéger et de les faire évoluer. Aujourd'hui, les enseignants, les parents, et malheureusement de facto, les enfants, sont démoralisés, démotivés. Fort de son expérience du terrain pendant de longues années tant en tant que titulaire de classe, que maître principal et inspecteur siégeant aux nombreuses commissions, entre autres, André Piguet prend le risque de nous livrer le résultat de sa longue réflexion sur ce qui fut fait et ce qui devrait être corrigé, mis en place, alors que l'échec scolaire est un mal de notre temps, que les enfants sont en danger ne maîtrisant pas, pour certains, les bases enseignées en primaire. Alors comment poursuivre ensuite un cursus scolaire voire universitaire avec de telles lacunes ? Où le bât blesse-t-il ? Qui est en faute ? On sent encore la passion animer l'auteur, son amour de ce métier de transmission des savoirs. Il voit l'énorme fossé entre ceux qui sont sur site et le discours officiel de ceux qui restent dans leur tour d'ivoire. Il se sent donc missionné pour prendre la parole avant qu'il ne soit trop tard, que cette société soit définitivement passée du côté entièrement numérique, virtuel, formaté et artificiel, futur rouleau compresseur qui écrasera toute velléité de penser par soi-même, de laisser libre cours à l'imagination, la création, la fantaisie, le génie. Nous sommes à la croisée des chemins, et cet ouvrage, quelques fois technique s'adressant à des professionnels, est aussi limpide dans sa pensée, réconfortant du fait même qu'il exprime ce que nous ressentons au plus profond de nous-mêmes sans savoir forcément le formuler. Un texte d'une valeur indéniable qui revient sur l'Histoire de la pédagogie, loin de critiquer pour critiquer, proposant des pistes de travail pour l'avenir. Enseignants ou citoyens, cet ouvrage est pour vous. Quatrième de couverture André Piguet fut instituteur et inspecteur d’écoles. Il a toujours milité pour réconcilier théorie et pratique, pour que les discours soient rigoureusement conformes à la réalité. Or la pédagogie n’échappe pas aux idéologies, de quelque bord qu’elles soient. À Genève, depuis plus de cinquante ans, le Département de l’Instruction Publique (DIP) a investi des sommes considérables pour rendre l’École meilleure, principalement pour faire reculer l’échec scolaire et la sélection sociale. C’est pourtant bien de piétinement, voire d’aggravation qu’il faut prendre acte ; également d’un réel marasme qu’éprouvent les acteurs de l’éducation. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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