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  • L'Empire n'a jamais pris fin | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Empire n'a jamais pris fin Pacôme Thiellement Massot en coéditions avec Blast, le souffle de l'info Le 10 octobre 2024 365 pages essai Chronique 16 novembre 2024 Tome 1 De Jules César à Jeanne d'Arc "Il y a deux histoires : l'Histoire officielle, menteuse, qu'on enseigne, l'Histoire ad usum Delphini; puis l'Histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements, une histoire honteuse." Honoré de Balzac "Les faits doivent toujours être au service de la fiction, soumis à elle. En un mot : le roman doit être infidèle à l'Histoire." Mario Vargas Llosa Ces deux citations figurent en exergue du roman de Gérard de Cortanze, "Le roi qui voulait voir la mer", dressant un portrait des plus original de louis XVI si moqué et décrié . Une révolution est aujourd'hui en marche, parfaitement perceptible en littérature, sous forme d'essais, de témoignages ou de fictions, dans le monde entier. Et cette révolution est née d'un désir et d'un besoin irrépressibles de connaître la vérité quant à l'Histoire réelle de l'humanité, afin certainement de mieux visualiser les évènements majeurs s'étant articulés d'une façon très particulière, et dont les conséquences actuelles sont dramatiques. Comprendre à quel point l'opinion publique, le peuple, ont été manipulés, victimes d'une certaine propagande, permettrait peut-être d'éviter de prochaines catastrophes sociétales sur un plan mondial. L'heure est à la déconstruction non systématique et stupide mais ordonnée, méthodique, s'appuyant sur des documents, des archives, des trouvailles archéologiques, la science. Le but n'est évidemment pas de lancer des déclarations complotistes ou en opposition systématique avec le discours en place. Non ! Il est la résultante d'une prise de conscience massive et générale que quelque part, le bât blesse, que les faits, les avancées technologiques dans les domaines de la recherche archéologique, des religions, de l'Histoire, infirment des données que l'on nous a fait apprendre, ingurgiter, intégrer à l'école, à l'université, à chaque fois que nous ouvrons un dictionnaire ou regardons un reportage à la télévision, à chaque fois que nous écoutons les informations. Un réel lavage de cerveau. Comment accepter ce qui nous arrive actuellement sans essayer de chercher par nous-mêmes l'origine du mal ? C'est un droit et un devoir pour nous, pour les générations à venir. Nous sommes à la croisée des chemins, la société change, le patriarcat et l'impérialisme sont aujourd'hui remis en question. Nous sommes à la fin d'un système dépassé, à la fin d'une civilisation, de l'ère du Poisson. L'Histoire telle que l'on nous l'a imposée fut et est encore écrite par les hommes, dignes représentants d'un certain masculinisme systémique et civilisationnel, d'un certain impérialisme. Mais des voix s'élèvent, et non des moindres, sur tous les continents pour raconter une autre Histoire humaine, un autre roman mondial et national. Des femmes réécrivent ce récit mais au féminin ( Pat Barker avec son dytique sur la guerre de Troie narrée par Briseis : " Le silence des vaincues" et "Les exilées de Troie" , par exemple), des hommes reviennent sur des grands mythes grecs à l'origine de notre mode de pensée et de notre société inégalitaire (Benjamin Carteret et son magnifique "Perséphone"). Nous vivons une période anxiogène, terrifiante et en même temps incroyable et passionnante. Nous n'avons jamais été aussi conscients de vivre l'Histoire en live, en direct, nous le peuple. Nous n'avons jamais eu autant de moyens de communication et d'information qu'aujourd'hui, nous avons la possibilité enfin de reprendre les rênes de notre vie, de notre destinée individuelle et collective. La démarche de Pacôme Thiellement s'inscrit dans ce phénomène de recherche de vérité, de déconstruction du roman national, d'une libération des vieux diktats pour enfin revenir aux fondamentaux que tout citoyen ou être humain, n'aurait jamais dû oublier. C'est évidemment une démonstration, une instruction et une enquête à charge contre l'impérialisme et ses effets dévastateurs jusqu'à aujourd'hui que nous offre l'auteur exégète et non historien. L'importante bibliographie présente en fin d'ouvrage ainsi que le ton passionné de Pacôme Thiellement prouvent suffisamment la sincérité de cet ouvrage que l'on soit en accord ou non avec ses déclarations ou affirmations. Le succès phénoménal de son émission éponyme sur la web télé Blast illustre à quel point la nécessité d'éclairer certaines zones d'ombre de l'Histoire, de remettre en question utilement certains préceptes jusque là inattaquables, est indispensable et répond à une demande manifeste ; réel phénomène de société et de civilisation de remettre les choses à plat, de reprendre la copie, avant de continuer le chemin ensemble . J'ai particulièrement apprécié cet ouvrage revenant sur les actes et les existences de Jules César, Jésus, Marie-Madeleine, Clovis, Charlemagne et Cie, des Cathares, de Jeanne d'Arc. Concernant Jésus et Marie-Madeleine, je me permets de vous signaler l'essai, "Les femmes au secours de l'Eglise" de Sylviane Guillaumont Jeanneney aux Éditions Jésuites, complétant certaines informations données dans le présent ouvrage et nuançant le propos sur Saint Paul et sa misogynie. J'espère que l'auteur ne m'en voudra pas. J'ajoute que l'humour, la dérision, le style littéraire de Pacôme Thiellement sont rafraîchissants dans un domaine où l'ennui peut vite nous envahir, lui permettant d'apporter un peu de légèreté à une démonstration d'une grande gravité et importance. Remettre en question intelligemment ce que l'on veut absolument nous imposer de force est le signe d'une bonne santé mentale. Merci à l'auteur pour son engagement et sa passion bienfaisants. Quatrième de couverture " Il n'existe pas de livre qui traite de ce secret, pas d'individus qui fassent autorité en la matière. Il n'en est pas moins là : le Christ contre César. Tel est le récit sous-jacent rapporté à travers les âges, depuis deux mille ans, et qui, en même temps, n'est jamais rapporté. " Philip K. Dick L'Empire n'a jamais pris fin, dont voici le tome 1, De Jules César à Jeanne d'Arc est l'exégèse de l'Histoire de notre vie sur ce territoire que nous nous sommes habitués à appeler la France. C'est un voyage dans le temps et une réponse au roman national. Une Histoire de France perçue sous le prisme de l'anarchie spirituelle, de la mystique révolutionnaire et de la poésie absolue. Une histoire de notre lutte, extérieure et intérieure, contre toutes les formes de pouvoirs politiques et religieux. Une histoire de la reconnaissance au droit de disposer de nous-mêmes et au devoir de ne pas disposer des autres. Une histoire de nos tentatives d'émancipation, de nos combats, de nos échecs et de nos victoires. Comment nous nous sommes battus, Comment nous sommes morts, Comment nous sommes revenus, Comment nous avons continué à nous battre Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Malart | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Malart Aro Sáinz de la Maza Actes Sud/Actes Noirs Le 3 avril 2024 432 pages traduites par Serge Mestre thriller policier Chronique 23 juillet 2025 "Et bref, Vladimir Vladimirovich, vous aimez l'abîme ?" Vladimir V. Maïakovski Barcelone, samedi 17 août. Quatre heures vingt-quatre : Une femme court dans la nuit comme pour fuir, fracas de tôle, une voiture encastrée dans un bus, des cris, du sang, des meurtriers hilares, sûrs de leur impunité. Barcelone, jeudi 28 novembre, trois heures douze : Un homme à la mer. Entre évanouissement et conscience hallucinée. Des flashs, des coups d'adrénaline, l'envie d'abandonner, une mère noyant son bébé, un tablier rouge et bleu, mourir enfin, oublier. À huit heures ce même jour, la sous-inspectrice Rebeca Mercader arrive dans l'open space dévolu au GEHME ou Grupo Especial de Homicidios de los Mossos d'Esquadra (Groupe Spécial d'homicides de la police de Catalogne). Fureur, son binôme, l'inspecteur Milo Malart, n'est toujours pas arrivé. Il sait pourtant qu'ils doivent interpeler un criminel ce matin. C'est d'ailleurs grâce à l'aptitude extraordinaire d'empathie de Malart que cette arrestation est possible. Son absence est incompréhensible. Mercader sait, comme tout le groupe, que son collègue traverse une très mauvaise passe depuis qu'un couple de milliardaires, pervers sexuels et violeurs en série, s'en est sorti royalement grâce au pouvoir de leurs familles respectives. Barcelone est une ville plongée dans un long crépuscule, gangrenée par la corruption, les politiciens, les profiteurs multiples et variés. Malart ne le supporte plus. La mort de la jeune Candela Cuadrado victime de ces deux dégénérés, Ivo Parés et Mónica Morera, sa mère Marcela restant seule avec son désespoir abyssal, sont les déclencheurs du mal-être immense et de l'obsession du policier. Personne n'arrive à le joindre, ni Rebeca, ni son amie, la juge Susana Cabot. L'inquiétude monte laissant bientôt place à la peur. Le passé de Malart est tellement tragique que tous appréhendent l'avenir : suicide, dépression, folie comme son père ou son frère ? À quoi doivent-ils s'attendre ? Coup de théâtre : Parés et Morera sont retrouvés morts noyés attachés à leur yatch luxueux au large de Barcelone. Des traces ADN et des menottes appartenant à Malart incriminent le flic. Mercader ne peut y croire. Un compte à rebours et une chasse à l'homme sont lancés : la cible Milo, toujours introuvable. Certains marionnettistes tirent les ficelles en coulisses pour avoir sa tête avec l'aide d'une misérable taupe au sein même du groupe. Rien ne va plus, c'est l'heure de mettre carte sur table, d'assainir une bonne fois pour toute l'atmosphère au sein du GEHME et de Barcelone. J'ai retrouvé l'âme tourmentée et géniale de Milo Malart avec beaucoup de plaisir et d'intérêt, l'écriture tour à tour lyrique ou haute en couleurs de Aro Sáinz de la Maza avec un bonheur presque gustatif, tous les personnages récurrents de la série consacrée à l'inspecteur avec enthousiasme. Barcelone la sombre, la malmenée, la venimeuse, est aussi une actrice à part entière de ce thriller psychologique. L'engagement politique et sociétal de Malart ainsi que son lourd passif en font une figure originale et bouleversante de la littérature noire catalane depuis l'inoubliable Bourreau de Gaudí. Pris dans le brouillard qui recouvre la mer et la cité maudite, nous sommes piégés dans cette ambiance étrange, fascinés par la lutte entre la lumière et les ténèbres, entre Malart et le Mal, entre Malart et ses propres démons. Le saut d'un ange déchu cherchant la rédemption et la vérité. Beauté crépusculaire. Quatrième de couverture À quelques milles des côtes barcelonaises, un somptueux yacht dérive sans équipage. Il traîne à sa poupe deux lins auxquels sont fixés les cadavres de ses propriétaires. À la ville, un couple d’entrepreneurs membres de la jet-set locale ; en privé, deux psychopathes à la perversité sans borne qui hantent les nuits de l’inspecteur Malart. Inculpés puis relaxés à la faveur de preuves falsifiées, ils le plongent, lui qui les traque depuis des années à l’insu de sa hiérarchie, dans une véritable névrose obsessionnelle. Or, le bateau est saturé de l’ADN de l’inspecteur, qui (opportunément ?) reste introuvable. En soixante heures d’une course effrénée, ses coéquipiers adoptent, par un troublant mimétisme, les méthodes peu orthodoxes du policier le plus indigné d’Espagne pour retrouver celui que tout accuse du meurtre infâme, et rétablir une vérité que certains voudraient taire. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Mémoires effacées | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Mémoires effacées Frédérick D'Onaglia De Borée 16 mai 2019 311 pages Polar Chronique 26 mai 2019 Deux éléments de ce polar m'ont plu : - Le fait que cela se passe en Camargue, en partie auprès de la brigade fluviale et nautique de Port-Saint-Louis-duRhône, sur et sous l'eau, et sur les plages de Beauduc. - La découverte de l'archéologie subaquatique. Le rendu de la vie au bord de la Méditerranée, sur un bateau de pêche ou un voilier, dans une caserne de gendarmerie est parfait. On s'y croit et on a très envie de rejoindre le sud et la Camargue. Les interactions entre les personnages sont bien décrites, on se sent inclu dans cet univers. Et évidemment l'histoire d'amour qui débute ainsi que les scènes en famille allègent l'ambiance. Un chalutier en pleine nuit L'Amarok, sous le commandement du capitaine dit " La Massue" aidé de Roberto son employé, se retrouve pris dans une tempête terrible en pleine zone protégée. La Massue n'en démord pas malgré les craintes de l'espagnol.... Il passe et repasse sur un endroit repéré à l'échosondeur, et racle les fonds. Bientôt ils sont bloqués, ils remontent la cage, à l'intérieur un cadavre... Des lumières illuminent la scène, celle de la gendarmerie maritime, venue pour les arrêter en zone protégée. C'est Iris qui est chargée du dossier ; elle dirige la brigade fluviale et nautique de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Mère célibataire, ayant réussi à être respectée par son équipe d'hommes, elle peut compter sur sa famille et une de ses amies,Agathe, pour s'occuper de Charly son fils. Au retour de la brigade avec le corps, Iris croise son ancien boss, le capitaine Léo Sarlat, mis à pied par sa hiérarchie : une opération qui s'est terminée avec la mort de son coéquipier Tony et une blessure pour lui. Il ne réussit pas à se souvenir des évènements. Après un divorce difficile et la séparation d'avec sa fille Jade qu'il ne voit qu'en vacances, il est venu à Beauduc pour resserrer les liens avec son père, celui qui est parti soudain lorsqu'il était gamin. Il n'est donc pas au mieux de sa forme, amarré non loin de là. Iris voit en sa présence un signe et lui propose de collaborer avec elle sur sa première affaire de meurtre. Elle fait bien, car tout se complique avec la découverte d'un autre cadavre. Les deux victimes présentent le même tatouage, la lettre Omega. Beauduc, spot prisé des kitsurfeurs et des archéologues spécialisés en fouilles subaquatiques, est maintenant le lieu où semble s'être installé un serial killer. La ténacité de Iris, les intuitions presque surnaturelles de Léo vont être mises à contribution pour mener à bien cette enquête envers et contre tout. Ils vont devoir aller au delà des apparences, affronter certaines vérités sur leur entourage tout en gérant leur vie de parents et leur nouvelle idylle. Le coupable et ses mobiles sont tout à fait insoupçonnables. Un roman que j'ai eu du plaisir à lire, j'aime beaucoup la Camargue et l'archéologie, donc c'était déjà gagné dès le départ. Quatrième de couverture Doué d’une intuition hors du commun, le capitaine Léo Sarlat a été mis à pied par sa hiérarchie après la mort de son co-équipier lors d’une opération où lui-même a été blessé. Ce congé forcé est l’occasion pour lui de rendre visite à son père Jeff qu’il n’a pas revu depuis son départ soudain du foyer, il y a vingt ans. Tout juste arrivé en Camargue, Léo croise Iris, une ancienne collègue de la section de recherches de Marseille qui dirige désormais la brigade fluviale et nautique. Un cadavre a été retrouvé dans les fonds protégés de Beauduc par un pêcheur braconnier. Loin de partager la méfiance de ses collègues à l’égard de Léo, Iris est ravie de pouvoir mettre à contribution ses talents d’enquêteur, d’autant que deux nouveaux cadavres sont bientôt découverts… Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Memento Mori | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Memento Mori Mia Lekkson City Editions 9 novembre 2022 365 pages Thriller Chronique 9 janvier 2023 « Souviens-toi que tu dois mourir. » « Une voix souffle dans son oreille : bientôt, j'aurai votre peau, et un à un, vous disparaîtrez de la surface de cette terre. » Thriller policier de belle facture se situant à Paris en 2021 et 2001. Deux flics chargées de dossiers qui se recouperont forcément : les inspectrices Anne Lavelli et Carmen Mazetti, héroïnes de ce roman. Tout tourne autour du Parc de Choisy dans le XIIIe arrondissement. À vingt ans près, le masculinisme et la misogynie dans les forces de l'ordre sont tristement toujours d'actualité. La maison Poulaga, créée par des mecs, des vrais, a un peu de mal encore à accepter des femmes dans ses rangs malgré le phénomène #MeToo . Les violences faites aux femmes en milieu professionnel ou au sein de la cellule familiale sont aujourd'hui dénoncées haut et fort, ce n'est plus un problème de société que l'on puisse glisser sous le tapis. 2021. Une adolescente, Laure Delmas, costumée en sorcière d'Halloween est découverte droguée et évanouie dans le parc de Choisy. De la peinture rouge macule sa robe. Elle est la troisième victime d'un jeu en ligne : Witch Game. Anne Lavelli travaille au sein de la CRMD, la Cellule de Recherche des Mineurs Disparus. Elle connaît parfaitement les ravages que font ces jeux de rôles auprès des jeunes et particulièrement des adolescentes concernant Witch Game. Au même moment, elle apprend qu'une de ses amies, Marina Ferguson, réalisatrice de documentaire reconnue, est morte : au premier abord, un accident stupide. Le sujet du prochain projet de Marina concernant le harcèlement et les violences faites aux femmes pourrait avoir provoqué la fureur d'une personne concernée. On ne peut penser que les deux affaires soient liées mais les apparences sont trompeuses. Quant à Carmen, appelée comme Anne, mais vingt ans plus tôt, dans le même parc au même endroit sous le même arbre, un cèdre bleu de l'Atlas, elle découvre le corps d'une adolescente, Joan Verdier. Les premières constatations laissent à penser que c'est un suicide. Mais l'inspectrice est pointilleuse et sait que le diable se cache dans les détails. Elle enquête, en particulier au Lycée Claude Monet voisin, où était scolarisée la jeune fille comme l'est en 2021 Laure Delmas. Son entêtement à chercher la vérité n'est pas du goût de ses supérieurs et de son commissaire. Une femme doit rester à sa place. Anne découvre que Marina faisait des recherches sur Joan Verdier pour son reportage et, bien sûr, elle se renseigne sur le policier en charge du dossier en 2001. Les deux inspectrices sont donc, à partir de cet instant, liées l'une à l'autre à travers le temps, traquant un même criminel. Celui-ci et ses complices reçoivent des messages inquiétants, des Memento Mori menaçants, sous forme de vidéo très japonisantes façon Manga trash. Manifestement quelqu'un veut se venger et met la pression sur le groupe d'hommes. Une double traque s'engage entre : - l'équipe de Anne Lavelli et les tueurs d'une part et - l'expéditeur des menaces et ses mêmes criminels d'autre part. La tension est à son comble autant en 2001 qu'en 2021. Le danger est extrême, mais les femmes ne sont plus prêtes à accepter d'être sacrifiées sur l'autel du patriarcat. Un très bon scénario, de multiples questions et retournements, un suspense et une tension soutenus, une dénonciation au vitriol de l'hyper sexualisation de notre société, des dangers des jeux vidéos pour les jeunes, du masculinisme encore tout puissant aujourd'hui, un esthétisme digne des films d'action japonais. Un thriller policier et sociétal original donc, du bel ouvrage ! Quatrième de couverture On paie toujours pour ses fautes... Toujours ! Une jeune fille est retrouvée inconsciente dans un parc parisien, droguée et maculée de peinture rouge. Apparemment, elle a été victime d'un jeu qui fait fureur sur les réseaux sociaux : le Witch Game, dans lequel les organisateurs lancent des défis toujours plus dangereux. Peu de temps après, une cinéaste est découverte morte chez elle, victime d'une mauvaise chute. Simple accident domestique ? L'inspectrice Anne Lavelli n'y croit pas. D'autant que la victime préparait un film polémique sur les violences faites aux femmes. Alors que Lavelli enquête en parallèle sur les deux affaires, elle découvre qu'elles sont liées à une vague de suicides de jeunes filles, vingt ans auparavant. Dans l'ombre, un assassin semble tirer tranquillement les ficelles d'un véritable jeu de massacre. Et rien ne semble pouvoir l'arrêter... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Chambre des merveilles | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Chambre des merveilles Julien Sandrel Audiolib 2018 5 h 13, lu par Sophie Duez Roman Chronique 2 janvier 2019 Comme d'habitude, je n'ai pas pris connaissance de la quatrième de couverture avant de me plonger dans ce texte afin d'être dans les mêmes conditions d'audition qu'une personne malvoyante.Mon avis rédigé sur ma page Eva Impressions littéraires est également enregistré en vidéo sur ma nouvelle page Eva Résonances littéraires. Pourriez- vous en parler à vos proches qui pourraient être concernés et heureux d'écouter ma chronique, SVP ? Merci infiniment : Un très beau couple que celui de Thelma, la bien nommée, et son fils Louis 13 ans. Un tandem formé par l'adversité et l'horreur d'un accident un samedi matin, pourtant si banal, en 2007. Une équipe soudée par l'amour, le lien indestructible entre ces deux êtres se renforçant au fur et à mesure que les semaines passent et que le décompte s'accélère. Renversé par un camion, Louis à pleine vitesse sur son skate, sa musique à fond dans les oreilles, Thelma derrière lui en pleine discussion professionnelle au téléphone. Elle le regarde vaguement, une présentation importante devant le Big Boss se profilant le lundi. Et puis...... L'impensable.... la chambre 504 de l'Hôpital Robert Debré, un garçon sous respirateur dans un coma stade 3. Faire comme si, jouer l'évitement, se présenter tout de même au travail pour la réunion, et soudain le craquage, s'accrocher à ce boulot de merde apparaît dérisoire. Tout apparaît secondaire, tout est remis en question par la jeune mère. Louis ne s'accroche plus qu'à un fil ténu, car oui, il est toujours là, mais personne ne le sait. Chacun à son tour, ils vont être les narrateurs de cette histoire si universelle, si insupportablement atroce et exceptionnelle. Envisager que son enfant puisse mourir, non ! Donc quatre petites semaines avant de débrancher son fils, Thelma doit à tout prix trouver le moyen de ramener son gamin à la vie. Un miracle survient lorsqu'elle découvre le carnet des merveilles de Louis contenant les rêves qu'il aimerait vivre.... Voilà le début d'une formidable course contre la montre, elle va les accomplir pour lui, tout filmer et enregistrer d'abord à Tokyo, puis sur un terrain de foot....mais surtout elle va devoir aller jusqu'au fond d'elle-même, sans plus être une autruche face à l'existence.... L'auteur dresse toute une galerie de personnages émouvants, drôles, sans concession, offrant à Sophie Duez, à sa voix si touchante et colorée du murmure au cri, une performance artistique formidable pour une comédienne émérite. Un drame sans pathos inutile, une écriture directe, fluide, une lectrice qui vit le texte totalement, une comédie où les larmes sont de rire ou de désespoir. Un très beau roman humaniste qui a su trouver son public dans le monde entier. Cela fait beaucoup de bien de le savoir. " ...il n'est pas facile de vivre les rêves d'un ado, quand on a presque quarante ans... " Et pourquoi pas ? Quatrième de couverture Bouleversant et drôle, le pari un peu fou d'une mère qui tente de sortir son fils du coma en réalisant chacun de ses rêves. Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu'il veut confier à sa mère, Thelma, qu'il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu'elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet. Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s'il n'y a pas d'amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l'hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l'intérieur, il a dressé la liste de toutes ses « merveilles », c'est-à-dire les expériences qu'il aimerait vivre au cours de sa vie. Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut-être que ça l'aidera à revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait. Mais il n'est pas si facile de vivre les rêves d'un ado, quand on a presque quarante ans... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Oublier nos promesses | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Oublier nos promesses Elsa Roch Calmann-Lévy Noir 2018 345 pages Thriller Polar Chronique 16 juillet 2018 Deuxième tome après " »ce qui se dit la nuit » édité en 2017. Prix Polar INFINIMENT QUIBERON 2018 et le Prix des lecteurs BLOODY FLEURY 2019. Prix Plume de bronze Du Thriller Francophone 2019. (Plume-Libre). En premier lieu, un style, une écriture superbe, une vraie signature immédiatement reconnaissable, un texte magnifique pour une histoire désespérément belle et douloureuse. « Sa gorge se noua. Il se leva sans savoir comment il y parvenait, en pilotage automatique, et parcourut l'appartement, à la recherche de traces de leur passé commun. Pas grand-chose. Deux photos sur le frigo, celles où ils s'embrassaient en riant. C'était le temps de l'insouciance, de la magie de la rencontre, celui où le réel n'avait pas encore effracté le rêve, celui où son job n'était pas devenu un problème. Un gouffre, pour elle, pour lui. Leurs deux mondes devaient rester hermétiquement clos, c'était compliqué, et pas uniquement parce qu'elle était journaliste, elle aurait été danseuses étoile que cela n'aurait rien changé. » Simple, efficace, sans fioriture, avec le sens de la formule tout d'un coup, ou un mot étonnant qui éclate. Elsa Roch choisit de raconter sur quelques jours en août 2010, l'histoire d'hommes et de femmes tous en rupture, borderline, devant faire le deuil d'un amour, d'une relation, d'une vie perdue, d'un passé à oublier ou supporter. L'absence indicible est partout présente dans ce récit, l'absence de réciprocité des sentiments, l'absence d'écoute, l'absence des disparus. C'est également un roman de guerre, intime contre ses propres limites, mais aussi en Afghanistan qui vous laisse en retour d'opex en puzzle, en SPT comme on dit, en apnée interminable, et enfin celle sur le terrain, dans Paris transfiguré, zone de non droit, d'ultraviolence, de barbarie, de folie, où une vie ne vaut rien, mais où la chair a un prix. Trafic d'humains, prostitution nouvelle formule, asiatique et albanaise, la pire, celle qui n'a aucune limite dans l'abominable, où une gamine vierge dans ce cloaque immonde est un luxe. Des irréductibles se battent pourtant remisant leur propre malheur dans une partie du cerveau pour agir contre le Mal, pour redonner à l'existence un sens ici, là-bas, dans le futur. Le déclencheur sera Emma Laury, bien malgré elle, journaliste freelance au courage dangereux, ultralimite, animée d'une puissance de persuasion hors du commun, d'une énergie sans fin qui épuise ceux qui l'entourent, l'aiment. Car il y a ainsi des êtres d'exception, solaires, charismatiques sans le chercher, qui attirent tous les regards, qui emprisonnent tous les cœurs, qui forcent l'admiration. Un soleil qui va s'éteindre, monstrueusement. Seul un inhumain a pu perpétrer un tel crime, à la machette, s'acharnant sur le corps, les yeux, arrachant le fruit de l'amour d'Emma pour son beau militaire. Sa mère l'a retrouvée au retour de sa garde à l'hôpital au petit matin, pour leur café rituel. Terminée, reléguée dans le coffre du salon comme un pantin désarticulé, le cœur maternel éclate après avoir donné l'alerte. On retrouve Marsac chef de groupe à la Crim du 36, Raimbauld le bras droit, le confident, Vincent Cassem le cœur d'artichaut , Grégoire Narci et Hervé Vigier les geeks, Hélène Weber la médecin légiste très fragilisée, et la dernière arrivée Lise Bruegguer qui doit encore faire ses preuves. En parallèle, le fiancée de Emma, le militaire d'élite Jérôme Pieaud revenu des zones de guerre très éprouvé et traumatisé. Il se remet en mouvement en état second, aidé de son pote le Kid, un ancien militaire reconverti dans l'informatique. Un Tandem de choc qui compte bien prendre de vitesse le groupe des six policiers d'élite de la Crim. Je salue l'exactitude et la précision des informations quant au fonctionnement militaire et policier, la description des flashbacks hallucinatoires des scènes de guerre, l'empathie de l'auteure traduisant au mieux les affects de chacun. J'insiste encore sur la beauté de l'écriture, le style très personnel et inventif ; ce thriller sombre répond à tous les codes d'un vrai Polar mais revisité et transcendé, la fin était pour moi évidente, mais là n'est pas l'essentiel. Je ne regarderai plus certains quartiers de Paris de la même façon après cette lecture. Les conflits lointains se jouent aujourd'hui sur notre territoire, ne nous leurrons pas. Un livre essentiel pour le réveil de nos inconsciences ! Quatrième de couverture Emma Loury aimait les causes perdues et dangereuses. Emma vient d’être découverte, sauvagement assassinée, dans son appartement du IVe arrondissement. Son amant, un officier français de retour d’Afghanistan, s’est enfui. Le coupable idéal. Le commissaire Marsac se plonge dans cette enquête avec rage : de l’avis de tous, Emma était une personnalité solaire et une excellente journaliste indépendante, qui se battait pour les femmes et contre la traite des êtres humains. Marsac se demande si la vraie raison de sa mort ne serait pas là. Mais alors pourquoi son compagnon a-t-il fui ? Jérôme a fui parce qu’Emma était toute sa vie, son dernier lien avec ce monde qu’il ne comprend plus. Il a fui parce qu’il est malade, plongé dans un syndrome post-traumatique, flirtant avec la folie. Il veut massacrer l’assassin comme Emma a été massacrée. S’engage alors une double chasse à l’homme dans un Paris insoupçonné, en proie aux trafiquants. Jérôme combat le mal par le mal et Marsac par la loi. Qui retrouvera le meurtrier d’Emma ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Gina | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Gina Maria Climent Huguet Editions des Femmes Antoinette Fouque 2023 175 pages traduites du catalan par Carmen Fernandez Montava Roman Chronique 6 avril 2023 Ce livre est lauréat du prix Amposta 2019 et du prix Setè Cel 2020 : Premier roman réussi pour une autrice talentueuse à la plume vive, faussement enfantine, délicate, qui manie avec élégance l'humour pour ne pas pleurer ou se victimiser. D'une adolescente particulière, mal dans sa peau, à une jeune femme confrontée à l'impensable, Maria Climent Huguet trace un portrait précis oscillant entre impressionnisme et hyper-réalisme. On se retrouve dans ces lignes, on éclate de rire franchement à certains moments savoureux et jubilatoires, on se fige à la lecture de certaines pensées intimes et manifestement universelles. C'est avant tout un livre sur l'Amour, de soi, de l'autre, de l'enfant à venir, de la Vie. Une mise à nu courageuse et frémissante Quatrième de couverture L’énergie et une bonne dose d’humour pour affronter la maladie. Gina découvre à l’aube de ses 30 ans que la vie est sérieuse. Elle n’a toujours pas laissé derrière elle son adolescence alors que le diagnostic d’une maladie grave finit par tomber : sclérose en plaques. Récit à la première personne d’inspiration autobiographique, par une narratrice introvertie et furieusement ironique, Gina est la chronique d’une expérience de passage à l’âge adulte, tissée à partir des évènements plus ou moins truculents qui ont jalonné la vie d’une jeune femme insouciante. De l’enfance dans un village de « deux mille habitants et une centaine de milliers de moustiques », jusqu’aux nuits de fête dans une Barcelone branchée, aux soirées entre copines ou aux expériences amoureuses qui s’analysent auprès d’une thérapeute particulièrement originale. Quand la maladie survient, tout semble s’arrêter dans la vie de Gina. Mais c’est sans compter sur son énergie vitale et le regard qu’elle porte sur elle-même, lucide, drôle, tendre et fort à la fois. La maladie ne fera pas d’elle une victime. Et au bout d’un chemin fait d’un désir d’enfant de plus en plus prégnant, il y a peut-être l’amour d’une autre femme… « Cette année-là, mes parents m’avaient amenée comme toujours le 1er juillet, mais, grande nouveauté, je n’arrivais pas seule : j’avais emporté avec moi toute la stupidité de l’adolescence. J’étais brusquement devenue à moitié idiote : j’avais honte de tout, je n’avais rien à dire à mes grands-parents, je ne voulais rien faire, je voulais tout faire, je ne savais pas m’ennuyer et je regardais bizarrement tout et tout le monde. » M.C.H Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les échos du souvenir | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les échos du souvenir Albert Bertran Bas City Editions 12 avril 2023 448 pages traduites par Martine Desoille Historique Chronique 25 avril 2023 « Mon nom est Homère et j'ai perdu ma famille pendant la guerre. À quinze ans, j'ai pris le chemin de l'exil et traversé les Pyrénées à pied. Orphelin, j'ai grandi dans les rues de Barcelone et frôlé la mort dans les cachots de l'Uruguay. J'ai trinqué avec Hemingway, salué Hitler et fait l'amour dans la voiture de Franco. On m'a tiré dans le dos, on m'a tiré dans le cœur. J'ai subjugué le Molino et reçu un baiser de la belle Dorita. J'ai tenu dans ma main le couteau de Sitting Bull. Je suis allé là où le vent meurt, j'ai dormi parmi des trésors perdus. On m'a fusillé. J'ai inspiré des génies, j'en ai croisé quelques autres. J'ai bu jusqu'à en tomber et ri jusqu'à en pleurer, j'ai volé, j'ai tué. Et je me suis épris. Trois fois. À chaque fois de la même femme. Cette histoire est mon odyssée. » Stupeur admirative en refermant ce premier roman de toute beauté. Immense histoire d'Amour et thriller de guerre terrifiant ! Décidément j'aime la littérature catalane ! Je ne peux que constater combien Barcelone inspire aux auteurs les plus variés et essentiels à nos cœurs des textes incontournables, superbes, habités par la Passion, la Poésie, l'Amour. Ainsi, grâce à ces trois armes, pouvons-nous poursuivre notre lutte contre la barbarie, la sauvagerie, la malhonnêteté, en un mot le Mal absolu. Albert Bertran Bas est dans la lignée de Lluis Llach, de Carlos Ruiz Zafon, de Aro Sainz de la Maza... Je me sens si pleine de gratitude envers lui ! Il nous emporte dans un monde de violence absolue, de terreur, un enfer créé de toutes pièces par des fous en mal de pouvoir, et, de cette tragédie sans âge, il réussit pourtant à nous plonger dans un univers onirique, pur, ressuscitant en nous la volonté de croire en l'absolu, d'espérer le triomphe du Bien sur l'obscurité. Nous assistons tout au long du déroulement de ce "conte initiatique" à la lutte de Saint Michel terrassant le Dragon. Et il n'use pas d'une épée mais de l'Amour absolu, trois fois révélé à notre héros, Homère le bien nommé, pour la même femme, Chloé. Guerrière, opiniâtre, entêtée, elle est celle pour/par qui le jeune homme va se dépasser, se remettre en question, s'oublier. Le contexte de la guerre civile espagnole et du franquisme est important, évidemment. Il nous fait frissonner mettant en scène nombre de sadiques et de serial killers, dont un particulièrement, qui n'aura de cesse de traquer Chloé et Homère inlassablement. Une figure monstrueuse symbolisant à elle seule tous les criminels de guerre et génocidaires. Mais j'insiste sur le fait que réellement ce texte est intemporel, universel. Que la beauté puisse toujours émerger de la boue est un miracle fabuleux. L'auteur vous offre l'occasion d'en être le témoin privilégié. Bravo également à la traductrice. Heureuse je suis ! J'attends le prochain opus de cet écrivain en devenir certes, mais dont le talent mature est d'une évidence aveuglante. Quatrième de couverture Un magnifique roman d'apprentissage au cœur de la Guerre d'Espagne. « Il y a un moment dans la vie où l'on comprend qu'on est en train de grandir. Ces moments restent gravés en nous pour nous rappeler que l'enfant qu'on était a cessé d'exister et qu'il ne reviendra plus jamais. » Homère grandit dans une famille aisée de Barcelone, et n'aspire qu'à jouer de la guitare et lire Jules Verne en toute insouciance, malgré la Guerre d'Espagne qui fait rage. Pourtant sa vie bascule lorsque son père disparaît et sa mère est assassinée sous ses yeux. Au milieu du chaos, l'orphelin n'a qu'un seul objectif : retrouver son père. Et si sa quête le jette au-devant de mille dangers, il survit grâce à la promesse qu'il a faite à une jeune fille aussi belle que sauvage qui lui a sauvé la vie quand tout semblait perdu : celle de revenir un jour. Mais en pleine guerre civile, impossible de ne pas choisir de camp, et les deux amants prendront des directions opposées qui n'auront de cesse de les rapprocher pour mieux les éloigner. Croisant des personnages comme Capa, Hemingway ou Hitler, Homère écrira son histoire entre les lignes de la grande Histoire. Et lui seul pourra prouver que la vie et l'amour sortent toujours vainqueurs. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La femme qui a tué les poissons et autres contes | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La femme qui a tué les poissons et autres contes Clarice Lispector Editions des Femmes Antoinette Fouque 2 décembre 2021 96 pages traduites par Izabella Borges, Jacques et Teresa Thiériot, illustré par Julia Chausson Divers Chronique 13 décembre 2021 La version audio est paru en mai 2022 lue par Lio réalisation Francesca Isidori, 1h40mn. « Clarice Lispector construit une œuvre singulière et polyphonique, traversée par un questionnement sur l'étrangeté du monde sous l'apparente banalité des choses. » Lio est la lectrice idéale pour ces textes à destination des enfants, évidemment en raison de l'amour du portugais partagé avec l'autrice, mais également sa totale sincérité, sa capacité à l'émerveillement, n'hésitant pas à jouer totalement le jeu, interprétant toutes les voix avec drôlerie, n'ayant pas oublié la fillette coquine, malicieuse et intelligente qu'elle fut, s'adressant ici aux enfants avec le cœur, à l'instar de Clarice Lispector. Avec ces textes pleins d'humour, poétiques, tendres, cette dernière s'inscrit dans une tradition, reprend le flambeau d'un Ésope ou d'un Jean de la Fontaine. Les morales ou leçons ne sont pas assenées de la même façon en fin d'histoire mais en filigrane, peu à peu, l'air de rien... Tout est dans la subtilité. D'ailleurs le terme de contes est employé pour le titre, mais ces contes sont « fabuleux », tant pour les enfants que pour les adultes. À prendre et reprendre indéfiniment : les sens cachés par l'autrice ou que nous y voyons par le prisme de notre expérience, apparaissent lentement, à notre insu, ou dans les heures suivant la lecture. Ces animaux-là sont nos reflets évidents, par leur courage, leurs comportements, leur violence, leur faiblesse, leur bassesse, leurs sentiments. L'autrice rend hommage à tous ces compagnons loyaux, ces animaux « domestiques » qui nous aident à supporter cette vie, à croire encore en la loyauté et l'amour. Clarice Lispector est aussi une mère laissant une vibrante et délicate déclaration d'affection éternelle à ses fils. Chacun trouvera dans ces bijoux finement ciselés ce qu'il cherche, une histoire à raconter aux enfants d'aujourd'hui, à ceux que nous fûmes, ou une fine mise en évidence de certains comportements humains que nous préférerions garder cachés sous de fausses apparences. Quatrième de couverture « Rappelant les légendes traditionnelles et les contes initiatiques, Clarice Lispector mêle le monde de l’enfance aux destins d’animaux. Ces derniers se voient pris dans un tourbillon d’évènements aussi anodins que mystérieux, inspirés de la vie quotidienne. Ainsi, le titre éponyme de ce recueil revient sur la mort de deux poissons rouges que son fils Paulo lui avait demandé de garder en son absence. Dans Comme si c’était vrai, on croise le chien Ulysse au regard humain, fidèle compagnon de Clarice Lispector, qu’elle ne remplaça jamais après sa mort. C’est avec un mélange exquis d’humour et de simplicité, de douce ironie et d’amour maternel, que C. Lispector déploie l’appréhension sensible et émotionnelle du monde, la recherche du sens ou le renoncement à le trouver. La maternité et l’enfance sont au centre de son œuvre : chez cette autrice incomparable, nulle opposition entre son rôle de mère et son travail d’écrivain. En témoigne son fils cadet, Paulo Gurgel Valente, qui se souvient de sa mère « avec une machine à écrire sur les genoux, tapant avec application au milieu de la pièce principale de la maison, au milieu des bruits des enfants […] ». Après avoir publié en 2004 La vie intime de Laura suivi du Mystère du lapin pensant, les Editions des Femmes-Antoinette Fouque présentent une nouvelle édition de ces deux contes, réunis en un volume auquel viennent s’ajouter deux titres : une nouvelle traduction de La femme qui a tué les poissons (Ramsay, 1990 et Seuil, 1997) et un conte inédit en français et publié pour la première fois, Comme si c’était vrai. Ce recueil est illustré par l’artiste graveuse Julia Chausson. « Parce qu’au début et au milieu je vais vous raconter des histoires sur les animaux que j’ai eus, pour vous montrer que je ne pourrais pas avoir tué les poissons autrement que sans le faire exprès. J’ai bon espoir qu’à la fin de ce livre vous me connaissiez mieux et que vous m’accordiez le pardon que je demande pour la mort de deux “tyrougets” – c’est comme ça qu’on les appelait à la maison, « tyrougets ». » CL Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Coupable par définition | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Coupable par définition Susie Dent City Éditions Le 5 février 2025 432 pages traduites par Benoîte Dauvergne polar Chronique 27 février 2025 "Cette lettre n'est pas une confession, mais elle en contient une. La vérité doit se faire jour. Un meurtre ne peut rester longtemps dissimulé." Premier roman policier de Susie Dent, salué par la presse outre-Manche, une personnalité connue du petit écran mais aussi, et surtout, une lexicographe passionnée par les mots et leurs origines. Étymologue donc, elle connaît bien l'atmosphère studieuse et l'organisation rigoureuse d'une institution telle que le Clarendon English Dictionary basé à Oxford, puisqu'elle a travaillé pour l'Oxford University Press sur la production de dictionnaires anglais, après avoir travaillé sur des dictionnaires bilingues. Donc, nous y sommes : quatre lexicographes, Martha, Safi, Simon et Alex, dans un même bureau, œuvrant à définir certains nouveaux mots et à actualiser d'autres entrées plus anciennes pour l'équivalent du Dictionnaire de l'Académie Française côté British, dans le décor somptueux de la célèbre ville universitaire. Martha dirige ce département depuis peu, revenue en Angleterre après une décennie à Berlin. Elle a été nommée à ce poste grâce à Jonathan, célèbre écrivain et présentateur télé, grand spécialiste devant l'Éternel de William Shakespeare. Elle habite donc pour le moment avec son père, Gabriel. De lourds silences plombent l'ambiance entre eux, il est évident qu'un horrible secret pèse sur leur passé. Juste avant de partir pour une soirée champagne-petits fours organisée pour le lancement du nouvel opus de Jonathan, Martha prend connaissance d'une lettre signée "Chorus". À sa lecture, elle blêmit, inquiétant ses collègues. Cette missive semble codée et concerne sans conteste la disparition, voici dix ans, de sa sœur ainée, Charlie. Les éléments sont en place, le jeu peut commencer entre le maître de l'énigme et du code et nos quatre littéraires. Un charmant policier vient compléter le tableau. Chaque chapitre comporte en titre la définition d'un vieux mot anglais. Ainsi la langue est à mon avis un des personnages principaux de cette intrigue policière parfaitement imaginée, comportant chausse-trappes, voies sans issue et pièges mortels. Car oui, nous ne sommes pas dans un cosy mystery, l'étau se resserre sur chaque protagoniste, chacun recevant d'inquiétantes cartes postales, chacun devenant suspect. Une plongée dans un microcosme particulier pour lequel la littérature, la culture, l'anglais sont au centre de tout. Ne vous y trompez pas : la compétition et la haine y sont féroces, l'envie et la vénalité animant certains jusqu'à commettre l'irréparable. Qui est Chorus ? Que cherche-t-il vraiment ? La justice ou la vengeance ? Martha pourra-t-elle affronter les vérités cachées ? L'ennemi ne se trouve-t-il pas dans son entourage ? Et où est Charlie ? Qui était-elle réellement ? Les lettres arrivent inexorablement provoquant séisme et meurtre. Le glas a sonné ! Il est temps pour Martha de comprendre le passé pour peut-être bâtir un avenir... Très bon polar, original, à destination de tous, mais qui fera le bonheur en particulier de tous les amoureux des mots et de la littérature. A noter la très belle couverture. Quatrième de couverture Lorsqu'une lettre anonyme arrive au Clarendon Dictionary, équivalent britannique du Dictionnaire de l'Académie Française, c'est un choc. Le courrier dénonce un meurtre, resté inexpliqué depuis des années. Pas n'importe lequel : celui de la soeur de Martha, la rédactrice en chef du dictionnaire. Hantée par cette disparition, Martha décide de mener l'enquête avec son groupe de lexicographes. Bientôt, d'autres lettres arrivent, livrant à l'équipe des indices dissimulés derrière des jeux de mots et des calembours irrésistibles pour ces amoureux du langage. Des révélations éclatent et des masques tombent. Martha découvre que sa soeur dissimulait de lourds secrets et qu'elle n'était pas la femme parfaite qu'elle idéalisait. Mais dans l'ombre, quelqu'un s'acharne à vouloir garder ces secrets bien enfouis. Quitte à éliminer tous ceux qui s'approcheraient de la vérité. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • A bout de nerfs | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires A bout de nerfs James Barnaby De Borée Marge Noire 10 octobre 2019 408 pages Thriller Chronique 19 octobre 2019 Un roman dangereux pour le sommeil.... " Trop n'est jamais assez." Réplique dans Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese... J'ai posté sur ma page une Interview de cet auteur qui explique qu'écrire sous pseudonyme lui permet de repartir de zéro, de se réinitialiser... Lui offrant une plus grande liberté de création..; ses mots exacts sont "Écrire sous pseudo est une forme de virginité littéraire." Un excellent thriller fabuleusement construit, écrit, où l'auteur a toujours une longueur d'avance, nous épuisant à force de retournements et de révélations. On retrouve avec plaisir le personnage de l'agent spécial du FBI, Joseph Sleuth, déjà croisé dans le précédent roman, très loin de l'image d'Épinal des hommes en noir. Cette fois-ci, c'est sa nièce de 25 ans, Angelica, fille au pair à Londres, qu'il va devoir aider. Celle-ci est mêlée, bien malgré elle, à une tragédie familiale, un carnage, puis comble de malchance, après avoir répondu à une petite annonce miraculeuse lui permettant de fuir la capitale anglaise, à un rapt d'enfants en Ecosse. Les enquêteurs vont la harceler, l'accuser... Elle n'a plus le choix, elle doit appeler à la rescousse son oncle Joseph. Celui-ci est à ce moment précis sur une enquête internationale concernant une fraude informatique à grande échelle liée aux options binaires, ayant des ramifications jusqu'à Tel Aviv ; un trafic organisé par la société TradeOption, l'amenant à collaborer avec Zoharit Chimrit, agent du LAHAV 433, FBI israélien. J'avais énormément aimé l'opus précédent, me restant en mémoire de par son originalité, ses surprises et la références aux contes de fées et dessins animés de Walt Disney... À nouveau, je suis bluffée par ce thriller politico-financier, de Tel Aviv à Londres jusqu'à un château en Ecosse. Un récit solidement construit sur une documentation dense... Quand la réalité dépasse la fiction... L'auteur s'est inspiré de l'histoire amusante d'une annonce passée le 29 mai 2017 de proposition de travail de nounou, rémunéré très généreusement en raison du fait que la demeure des futurs employeurs était soit disant hantée... À partir de là, tout pouvait être imaginé, déformé, développé... Par exemple, mettre à l'origine de toute l'histoire incroyable qui va nous être racontée, l'affaire scandaleuse du trafic financier frauduleux des options binaires concentré en Israël, qui fut au centre d'une série d'articles du magazine The Times of Israël intitulée " Les loups de Tel Aviv" en référence certainement au film de Martin Scorsese " Le Loup de Wall Street". De plus, le fait absolument hallucinant que l'Écosse est devenue, malgré elle, un paradis fiscal pour toutes ces sociétés véreuses, apporte le troisième élément au plan de l'écrivain pour concocter un récit bien tordu, passionnant, terrifiant, se basant sur une réalité inacceptable. Car évidemment, des milliers de vies ont été sacrifiées sur l'autel du profit facile, du toujours plus de fric, plus de pouvoir. Un livre divertissement qui dénonce aussi un système corrompu, une dérive mondiale de l'ultralibéralisme et de la finance. L'argent est virtuel, les dettes également, mais à un moment le fictif devient réalité, et le couperet tombe sur les têtes de tous ceux qui ont cru au profit rapide, presque magique... À nouveau, James Barnaby a choisi de nous piéger dans un conte de fées tournant au cauchemar. Je vous rassure, les explications quant aux montages financiers, aux fraudes, sont d'une grande clarté, vous ne serez pas perdus. Formidable thriller ... Quatrième de couverture Après un terrible drame, Angelica, une jeune nurse américaine est embauchée dans un château écossais grâce à son ami Jim. Tous les deux sont reçus par un couple excentrique et leurs deux enfants. Pendant un violent orage, la demeure se retrouve plongé dans l'obscurité. Quand la lumière revient, Jim et les deux enfants ont disparu. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Une dernière danse | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Une dernière danse Victoria Hislop Les Escales 7 mai 2014 464 pages traduites par Alice Delarbre Historique Chronique 25 mars 2024 Pour une fois, Victoria Hislop ne consacre pas un de ses romans à l'Histoire de la Grèce mais à celle de l'Espagne, de la période pré-franquiste au début du XXIe siècle. Le scénario est toujours plus ou moins le même, le thème également, et pourtant je me suis laissée totalement attrapée et tenue par ce récit s'attachant à nous faire comprendre les trois ans de guerre civile qui ont marqué le début de la dictature par le biais de six membres d'une même famille. Le talent de narratrice de cette autrice est incroyable, sa précision historique sidérante ; elle réussit à clarifier des situations qui furent complexes, à nous emmener dans plusieurs directions sans que l'on soit perdus, à nous donner une vaste vision d'ensemble sans nous faire perdre de vue les cas particuliers. Ce roman historique est foisonnant, riche, bluffant, étourdissant et crève cœur. Toujours, l'écrivaine dénonce l'absurdité de la guerre et redonne vie à des populations rendues invisibles, réduites à des nombres et statistiques dans les manuels scolaires. Emportés par la tempête qui balaie tout sur son passage, comment Concha, Paolo et leurs quatre enfants vont-ils survivre au raz de marée provoquée par la prise de pouvoir de Franco ? Le couple propriétaire d'un café El Barril à Grenade se sont réjouis de l'arrivée des socialistes au pouvoir : enfin les plus modestes citoyens prouvaient espérer en l'avenir, enfin les femmes accédaient à certains droits, enfin les jeune filles pouvaient étudier. Pour Mercedes passionnée de danse et de flamenco, s'instruire est cependant secondaire. Antonio l'aîné, Emilio aidant au bar et Ignacio rêvant de devenir toréador s'opposent constamment sur tout et en particulier sur la politique. Mais avant de revenir dans le passé, retournons au présent et suivons Sonia partie en voyage avec sa meilleure amie Maggie pour fêter l'anniversaire de cette dernière. Direction Grenade et un Stage de danse auquel elles se sont inscrites. La danse rend la vie de la jeune femme plus facile à supporter. Son couple bat de l'aile et seule la parenthèse enchantée du cours hebdomadaire la maintient en vie. Elle apprend par son père que son épouse et lui adorait danser avant que Mary ne tombe malade. Celle-ci était espagnole arrivée en Angleterre avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Ce sont les seules informations que possède Sonia sur sa mère disparue trop tôt. Mais l'heure est à la danse, à la découverte de la ville somptueuse de Grenade, à savourer un bon café con leche dans un bar typique, El Barril. En poussant la porte de cet établissement, Sonia ne sait pas qu'elle vient d'ouvrir un passage vers le passé surprenant, tragique et bouleversant.... Récit de guerre où résonnent autant les rafales de fusils, les pleurs et les cris que les coups de pieds d'une danseuse enfiévrée et sensuelle de Flamenco.... Une dernière danse en hommage à une Espagne et des victimes aujourd'hui disparus. Quatrième de couverture Après l'immense succès de L'Île des oubliés, retrouvez Victoria Hislop pour Une dernière danse dans le dédale des ruelles de Grenade. Derrière les tours majestueuses de l'Alhambra, les ruelles de Grenade résonnent de musique et de secrets. Venue de Londres pour prendre des cours de danse, Sonia ignore tout du passé de la ville quand elle arrive. Mais une simple conversation au café El Barril va la plonger dans la tragique histoire de la cité de Garcia Lorca et de la famille qui tenait les lieux. Soixante-dix ans plus tôt, le café abrite les Ramirez : trois frères qui n'ont rien d'autre en commun que leur amour pour leur sœur, Mercedes. Passionnée de danse, la jeune fille tombe bientôt sous le charme d'un gitan guitariste hors pair. Mais tandis que l'Espagne sombre dans la guerre civile, chacun doit choisir un camp. Et la fratrie va se déchirer entre résistance, soumission au pouvoir montant, ou fuite. Happée par ce récit de feu et de sang, Sonia est loin d'imaginer à quel point cette histoire va bouleverser sa propre existence... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le silence et la colère T2 | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le silence et la colère T2 Pierre Lemaitre Calmann-Lévy Le 10 janvier 2023 592 pages historique Chronique 13 juillet 2023 "Chacun fait dans la pièce, à peu près ce qu'il doit." Beaumarchais, Préface au mariage de Figaro " Mon projet n’est pas de raconter le siècle mais plus modestement de le "feuilleter" et de m’amuser également à feuilleter… quelques genres littéraires. Les quatre romans composant Les Années glorieuses rendront hommage à quatre grands genres littéraires : Le Grand Monde saluait le roman d’aventures, Le Silence et la Colère se place résolument dans le sillon du roman social. À cette époque, la France commence à prendre les contours du pays que nous connaissons aujourd’hui. Droits et libertés, presse, infrastructures… Or, la perception que nous avons des Trente Glorieuses nous empêche parfois de nous souvenir que cette mutation ne s’est pas effectuée sans contradictions ni tensions sociales. La destinée des personnages du roman est naturellement affectée par les transformations de la société dans laquelle ils évoluent." Jubilatoire et enthousiasmant ! Nous retrouvons donc la famille Pelletier avec le même plaisir, la même délectation. Humour, ironie, réalisme, véracité des évènements rapportés, dialogues savoureux, font de ce nouvel opus une fresque sociétale et historique, un bijou littéraire. On rit beaucoup, on se dit : " non, il ne va pas oser?" Et si pourtant. Les personnages sont portraiturés sans pitié, le bien ne triomphe pas forcément, la morale n'est pas victorieuse. Pierre Lemaitre traite de sujets graves, dramatiques, d'une noirceur terrifiante sous une forme ironique et drôlissime. La langue est sublime, le scénario au cordeau, le suspense permanent. Le couple Louis- Gisèle à Beyrouth se préparent à recevoir, comme tous les ans, toute leur smala exilée en France : - François, journaliste aux faits divers, employé par le Journal du soir, en mal de reconnaissance professionnelle - Nine, relieuse, son amoureuse sourde, bien mystérieuse - Hélène, la sœur, également photographe au Journal du soir en passe d'écrire son premier reportage, maîtresse cachée du rédacteur en chef. - Jean dit bouboule, homme d'affaires malchanceux et tueur en série jamais soupçonné, et sa Gorgone de femme Geneviève, âme des plus noires et leur petite fille Colette en grand danger. Tout ce joli monde va être à nouveau confronté à des bouleversements privés ou nationaux qui pourraient dévier sacrément leur trajectoire voire l'arrêter carrément. Le danger se rapproche pour certains car leur véritable nature pourrait être découverte. - Ainsi l'Affaire Mary Lampson, cette jeune actrice assassinée dans un cinéma dans l'opus précédent est rouverte, - Un barrage de Chevrigny dans l'Yonne doit être inauguré préfigurant la fin de tout un village et l'avènement d'une société où les besoins en énergie exploseront au grand dam de la préservation de la nature, des paysages, des collectivités, épisode inspiré de la construction du barrage de Tignes en 1952. - La condition féminine également est largement évoquée dans ces années d'après guerre où toute trace de pétainisme n'a pas encore disparue. Ainsi l'avortement est illégal, une brigade policière traquant tous ceux qui le pratiquent et toutes celles qui y recourent. Et plus joyeusement, l'auteur s'inspire d'un article intitulée "La Française est-elle propre" de 1951 de Françoise Giroud rappelant les conditions de logement en France encore bien spartiates et insuffisantes pour assurer une hygiène parfaite des citoyens. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt, de joie, de rire et d'effroi ce deuxième tome de la saga "Les Années Glorieuses". Jouissivement cruel, férocement drôle, somptueusement rédigé, vite la suite. Quatrième de couverture Après l'immense succès du Grand Monde Un ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l’inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l’ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d’amour. Un roman virtuose de Pierre Lemaitre. Le Silence et la Colère, le nouveau roman de Pierre Lemaitre, Une oeuvre romanesque en plein déploiement. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Folle vie d'une duchesse de Napoléon | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Folle vie d'une duchesse de Napoléon Gilles De Becdelièvre De Borée Vents d'Histoire 1er septembre 2022 343 pages Biographie Chronique 26 septembre 2022 Un réel plaisir de lecture presque gustatif, une réjouissance littéraire et artistique, la plongée dans une époque tumultueuse et théâtrale dans les pas d'une des figures de l'Empire, célèbre alors, aujourd'hui oubliée ou mal comprise. Une biographie délicieusement caustique, cruelle, mais aussi crève-cœur et bouleversante sous la forme d'un dialogue enlevé entre la duchesse d'Abrantès et l'auteur, Gilles de Becdelièvre. En voilà une riche idée, prétexte à des discussions passionnantes et passionnées entre ces deux caractères bien affirmés refusant, pour un temps, d'abandonner à l'autre une parcelle de terrain. Il en va de la vérité, celle de chacun, celle historique et vérifiée, documentée, celle d'une enfant devenue trop vite épouse, jouet consentant ou inconscient de la société, de sa mère, des hommes qu'elle a aimés, de Bonaparte, enfin et toujours, le grand ordonateur de toute chose jusqu'à sa chute et celle de notre Laure. L'avènement de ses successeurs sur le trône ne changera rien au destin funeste de cette héroïne éblouissante puis pathétique. Plus que la biographie d'une femme, cet ouvrage est le portrait d'un pays, de sa population et de certains de ses enfants issus exangues et traumatisés de la Terreur. La grande boucherie de ses années cauchemardesques, les massacres, la peur indicible d'être torturés, exécutés, les images ineffaçables de l'enfer, font des rescapés des individus perdus, paumés, sans repères réels attendant la venue d'un maître, d'un père, d'un sauveur, d'un messie. "La duchesse : - Notre société était amorale. L'auteur : - De fait, elle était étrangère à la morale. En revanche, vous n'étiez pas immorale, entendez opposée à la morale. Une clarification nécessaire à vos "arrangements" parce qu'ils ont de quoi ébahir ceux qui n'ont pas vécu cette époque." Ainsi donc... Laure, Corse et fille de bonne famille, a grandi avec Napoléon ; elle s'est moquée de son physique ingrat, de ses crises de nerfs, de son ridicule des premières années ne se doutant pas, à l'instar de sa mère qui logera plus tard le jeune homme, que celui-ci est promis à un avenir exceptionnel. Lui, ne doute ni de son futur glorieux, ni de sa mission sur terre : former une nouvelle dynastie, créer une nouvelle société, une nouvelle noblesse, un Empire immense tel un César romain. Présenté comme un chef de clan Corse digne d'un "padrone" de la mafia, doué d'une grande intelligence, d'un sens de la stratégie politique, guerrière, il place ses pions sur l'échiquier qu'il est seul à visualiser. Tout son entourage, épouses, fratrie, compagnons sur les champs de bataille, femmes de la noblesse d'Empire, tous sont utilisés, instrumentalisés avec rouerie, brutalité, et une forme de perversité. Napoléon est un narcissique, omnipotent, autoritaire, visionnaire, soudain complaisant avec certains, bizarrement miséricordieux et sensible avec d'autres pour redevenir très vite un misogyne exécrable, un manipulateur haïssable ; il n'est pas sanguinaire ou criminel par nature, par déviance, il poursuit un but, suit son plan sans affect ; fin psychologue, il est au fait de toutes les bassesses de son entourage, de toutes leurs faiblesses, turpitudes, tromperies. Il n'y a plus d'interdit, il n'y a plus de limite, on se trompe allègrement entre époux, entre amis, on s'enrichit honteusement, on spécule, on se vend, on prend part à une tragi-comédie qui, pour Laure, se transformera en drame personnel, en déroute financière, en déchéance totale jusqu'à une fin digne d'un opéra vériste. Cependant, avant cette terrible conclusion, quelle existence incroyable cette femme a-t-elle donc eu ! Quels personnages hors norme a-t-elle aimés, détestés, admirés, suivis, aidés ou condamnés ! Choisie par Napoléon pour son côté décoratif, son entregent, son éducation accomplie, sa connaissance des usages de l'Ancien Régime, elle a comme fonction de mettre en scène et dans la lumière cette nouvelle aristocratie élue par l'empereur lors de soirées fastueuses, d'après-midi où l'on tient salon ; elle doit aussi assister son benêt de mari nommé à des postes prestigieux dont celui de gouverneur de Paris. Elle se révolte contre cette autorité paternaliste mais obtempère toujours. Elle ne sait pas faire autrement. L'auteur, adroitement, délicatement, tente de lui faire ouvrir les yeux sur la façon dont les hommes de sa vie se sont peut-être servis d'elle, rien n'y fait, ce n'est pas sa lecture des évènements. Et quels hommes ! Bonaparte évidemment, le mari passe encore, mais également Metternich, Balzac, Maurice de Balincourt..... On doit reconnaître que ce personnage de femme intrigante, essoufflante, usante, quelques fois détestable, devient peu à peu bouleversante, aimable. Sa fragilité extrême si adroitement cachée depuis sa jeunesse éclate enfin dans sa maturité. Une mise à nue où la véritable Laure apparaît, brisée. Le poème écrit par Victor Hugo à sa mort clôt cette vie de grandeur et de ruine, de lumière et de ténèbre. Une fresque historique somptueuse, une biographie furieusement drôle et sincèrement touchante. Un ouvrage magnifique d'une érudition accessible, d'une beauté littéraire indéniable. Quatrième de couverture Laure de Permon, témoin privilégiée et méconnue de la période napoléonienne, fille de la bourgeoisie, deviendra duchesse d'Abrantès. Sa vie offre une plongée originale au cœur de la vie au temps du Consulat et de l'Empire. Maniant l'art de recevoir comme personne, l'épouse du général Junot contribuera à faire de Paris la capitale mondiale du divertissement. Du faste des réceptions à l'importance de l'étiquette, des descriptions des proches de Napoléon aux multiples rivalités amoureuses, c'est sans complaisance et avec drôlerie que cette femme séductrice et cultivée retrace sa vie et dresse le portrait de l'univers aussi superficiel qu'indispensable dans lequel elle évolue. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Jeux de miroirs | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Jeux de miroirs E.O.Chirovici Les Escales 2016 308 pages traduites de l'anglais par Isabelle Maillet Thriller Chronique 4 décembre 2017 Cet écrivain roumain est un auteur de nombreux best-sellers dans son pays, et "Jeux de miroirs" est son premier livre traduit en français. " Les souvenirs sont comme des balles de pistolets : certaines vous sifflent aux oreilles et ne font que vous effrayer ; d'autres vous transpercent et vous déchirent. " Kill the Dead de Richard Kadrey. Le postulat du début est alléchant : Peter Katz, agent littéraire reçoit une lettre accompagnée d'un manuscrit intriguant "Jeux de miroirs" d'un certain Richard Flynn. Celui-ci s'y remémore quelques semaines pendant ces études voici trente ans. Une tragédie avait clos cette période, bouleversant et détruisant la vie de l'auteur. En effet il avait été suspecté du meurtre du professeur Wieder, éminent psychologue, tué à la fin des années 80. Richard explique tous les évènements avant cette nuit terrible, évoquant sa belle colocataire, Laura, étudiante de Wieder. Seulement malheureusement ce récit est incomplet, juste 70 pages. Richard propose dans son message, si Peter est intéressé, de lui faire parvenir la suite. Évidemment, il se passionne pour ce fait divers, cherche à contacter Richard. Trop tard. Celui-ci est mort entre temps. Mais le témoin est passé entre les deux hommes, puis sera mis entre les mains d'autres enquêteurs, journalistes, qui tenteront de trouver la suite du livre et surtout la vérité sur cet assassinat. Chaque personnage se regarde dans un miroir déformant, tous commettent des erreurs d'interprétation, parce qu'ils voient les faits au travers d'un prisme lié à leurs propres obsessions. Cela donne le tournis, la réalité n'est pas celle admise par tous, et personne n'a en sa possession toutes les pièces du puzzle. " Un grand écrivain français a dit un jour que le souvenir des choses passées n'est pas nécessairement le souvenir des choses telles qu'elles furent..." . À vous de savoir si cela est juste. Quatrième de couverture Véritable phénomène d'édition, Jeux de miroirs est en cours de publication dans plus de 38 pays. Ce roman à la construction diabolique tient son lecteur en haleine jusqu'à la toute dernière page. LE ROMAN ÉVÈNEMENT DE 2017 Un agent littéraire, Peter Katz, reçoit un manuscrit intitulé "Jeux de miroirs" qui l'intrigue immédiatement. En effet, l'un des personnages n'est autre que le professeur Wieder, ponte de la psychologie cognitive, brutalement assassiné à la fin des années quatre-vingt et dont le meurtre ne fut jamais élucidé. Se pourrait-il que ce roman contienne des révélations sur cette affaire qui avait tenu en haleine les États-Unis ? Persuadé d'avoir entre les mains un futur best-seller qui dévoilera enfin la clef de l'intrigue, l'agent tente d'en savoir plus. Mais l'auteur du manuscrit est décédé et le texte inachevé. Qu'à cela ne tienne, Katz embauche un journaliste d'investigation pour écrire la suite du livre. Mais, de souvenirs en faux-semblants, celui-ci va se retrouver pris au piège d'un maelström de fausses pistes. Et si la vérité n'était qu'une histoire parmi d'autres ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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