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- La Chance sourit aux audacieuses | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Chance sourit aux audacieuses Véronique Chauvy de Borée Le 3 avril 2025 320 pages historique Chronique 3 juin 2025 Tout commence et finit à Volvic, terre de lave d'où s'extrait une pierre, source de richesse pour le pays, utilisée pour les tombes et monuments funéraires ou de commémoration. Ainsi sera-t-elle appréciée des architectes et décorateurs d'intérieur. Mais ne brûlons pas les étapes. Voici Virginie, jeune fille de bonne famille éduquée selon des principes stricts à l'image de la société corsetée de l'époque, dessinatrice talentueuse, condamnée par un père rétrograde, Louis Domais, à un mariage arrangé avec le fils d'un autre propriétaire de carrière, Jean-Émile Jarrion. En terme clair, elle est utilisée comme monnaie d'échange afin que les deux bourgeois puissent encore plus s'enrichir. Mais il y a un hic et de taille ! Le garçon choisi est un fat, un mysogine méprisant, qui pense que la place des femmes est à la maison à élever les rejetons et à se taire. La passion de notre héroïne pour son art, son caractère bien trempé et son désir d'indépendance, lui font prendre la seule décision possible : fuir. Avec l'aide de son ancienne institutrice, elle part en catimini pour Paris chez le frère de l'enseignante. Elle deviendra la secrétaire de ce dernier, propriétaire d'un magasin de monuments funéraires non loin du cimetière du Père-Lachaise. Dans la capitale, la pierre de Volvic n'est plus à la mode. Cependant la jeune fille, tout en remplissant son rôle de secrétaire, dessine peu à peu de nouveaux modèles et gagne la confiance de son patron. Nous découvrons les coulisses d'une activité peu connue d'autant plus en ce début du XXe siècle. Tous les corps de métier sont présentés, au gré des visites de Virginie aux différents ateliers. Sculpteurs, graveurs, et bientôt émailleur sur lave. En effet, elle ne perd pas espoir quant à la réutilisation des matériaux de son pays en architecture et art funéraire. Nous sommes au début d'une aventure personnelle, amoureuse et artistique hors du commun, grâce à ce personnage attachant et singulier allant à l'encontre des attentes de son temps, poursuivant ses rêves, s'adaptant aux métamorphoses de la société, des goûts, des techniques, devenant un élément reconnu du monde restreint des grands noms de l'Art Nouveau puis de l'Art Déco. Difficile pour une femme de mener une carrière, de s'y adonner avec ambition, sans économiser son temps et son énergie lorsque, par habitude, par commodité, les hommes de son entourage professionnel, jusqu'à son compagnon, ne lui donnent pas la place qu'elle mérite. Quand la maternité s'invite dans sa vie tournée toute entière vers la création, notre héroïne culpabilise, écartelée entre ce qu'exige les autres et ses aspirations profondes. Toute la question épineuse de l'instinct maternel est ici évoquée avec une délicate justesse. Le chemin est encore long pour atteindre à une forme d'émancipation espérée par toutes. Ainsi, en mettant nos pas dans ceux de Virginie, nous parcourons un chemin ardu, d'initiation à une nouvelle vie, qu'il va falloir inventer jour après jour malgré des règles sociétales injustes et contraignantes. Mais le talent est là, sans genre, qui ouvre des portes insoupçonnées. Ce livre réjouira tous les amoureux de Paris, de ses monuments, de ses grands magasins, d'un certain art de vivre, tous les admirateurs de certaines façades d'immeubles tel l'hôtel particulier au 11 cité Malesherbes dans le 9e arrondissement dont les ornementations créées par le peintre Jollivet, ( auteur également des fresques de l'église Saint-Vincent-de-Paul), ont été réalisées par les ateliers d'émaillage de la rue Fénelon, de François Gillet, servant d'inspiration au personnage de Basile Garrel ; ils ont aussi oeuvré à l'élaboration de nombreux éléments d'urbanisme telles les entrées du Métropolitain parisien ou, en province, la maison Coilliot à Lille, 14 rue de Fleurus. Ainsi, avec toujours un immense talent de conteuse qui ne cesse de s'affirmer d'année en année, Véronique Chauvy nous permet de côtoyer tous ceux, Van de Velde, Tiffany, Émile Gallé, René Lalique, Hector Guimard, Frantz Jourdain... ayant atteint une immense notoriété grâce à leurs œuvres inoubliables créées pendant près de 30 ans. Ancienne designer et styliste, passionnée d'architecture, de décoration, d'artisanat d'art, j'ai lu ce roman avec un réel plaisir en tant que mordue de lecture mais aussi parisienne, admirative de sa ville, heureuse de la voir à nouveau resplendir à travers ces pages somptueuses. Fresque historique réussie et roman intimiste touchant, ce nouvel opus de Véronique Chauvy ne pourra que vous enthousiasmer. Je suis heureuse de l'avoir dans ma bibliothèque avec tous les titres précédents de l'autrice. Une mention spéciale pour la très jolie couverture. Merci infiniment à Véronique Chauvy pour ce voyage dans le temps dans un monde de beauté et d'effervescence artistique. Quatrième de couverture Dessinatrice douée et passionnée d'art, la jeune Virginie a des ambitions plein la tête. C'est compter sans son père, exploitant de carrières de pierre, qui voit dans le mariage de sa fille avec le fils d'un carrier un projet aussi intéressé que lucratif. Mais la jeune femme, au caractère bien affirmé, rêve en grand et aspire à mener sa vie comme elle l'entend. Attirée depuis toujours par le prestige de la capitale, elle parvient à s'y rendre à l'insu de sa famille. En ces années de foisonnement artistique intense, une autre vie, ponctuée d'embûches et de rencontres, commence alors pour Virginie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Azucena ou Les fourmis zinzines | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Azucena ou Les fourmis zinzines Pinar Selek Editions des Femmes Antoinette Fouque 7 avril 2022 224 pages Roman Chronique 8 avril 2022 Un très beau roman entre conte onirique contemporain, magique, porteur de joie, d'humanité profonde, et profession de foi politique sans être dogmatique, abordant nombre de sujets d'actualité avec beaucoup de grâce. C'est un texte qui enchante, dont la musicalité est particulière, qui réussit à rallumer la flamme de l'espérance. Lutter contre les inégalités, contre la toute puissance de l'industrie agroalimentaire, contre l'exclusion des plus pauvres, des réfugiés, essayer d'endiguer le rouleau compresseur néo-libéral et mondialiste pour revenir à une société à dimension humaine où chacun puisse trouver sa place, respirer, voilà les objectifs de Azucena et ses amis. Rêve d'un monde où être ultra sensible, zinzin, est une qualité, où l'on sait que les fêlés sont ceux par qui la lumière, et donc la vérité, rayonne. Maltraitance des humains par les humains mais aussi des animaux dits de compagnie. Une société qui maltraite les animaux est une société en décadence. Ne dit-on pas que l'on peut diagnostiquer un sociopathe dès les premiers crimes et tortures commis sur des bêtes ?Notre société est malade de déshumanisation, de mise en concurrence permanente, d'isolement, d'absence de vraie communication, de contrôle, de flicage. Ce roman est un hymne à la solidarité, à la camaraderie, à l'amour sous toutes les formes. Il encourage à multiplier les actions minimes à notre échelle dans notre quartier, afin de faire jaillir au final, augmenté de tous les ruisseaux ainsi créés, un grand fleuve puissant qui nous emporte tous vers un océan de tous les possibles. L'autrice situe son texte en 20.. et effectivement cela fait bien depuis vingt ans que l'on dresse des murs devant nos regards pour empêcher nos rêves, que l'on traite de fous les visionnaires ou les inadaptés à une société de plus en plus totalitaire, que l'on nous oppose avec paternalisme le mot "impossible" à tous projets mis en place pour le bien commun. La question fondamentale que pose ce roman poétique et pertinent est celle-ci :Que pouvons-nous faire à notre échelle pour changer ce monde et offrir aux enfants un avenir ?Ce récit nous pousse également avec douceur et bienveillance à poser un regard éclairé et généreux sur tous ceux qui sont marginalisés, tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases, qui peut-être, sont en réalité déjà inscrits dans le futur alors que nous continuons à obéir à des règles obsolètes et injustes.Résister à ce qui nous est imposé est un devoir, une responsabilité que nous ne pouvons pas éluder. Une vérité dure à supporter qui nous est présentée, malgré l'urgence, avec une infinie délicatesse, une poésie consolatrice et vivifiante. Et puis, à ajouter à cette très belle galerie de personnages tous plus bouleversants les uns que les autres, un dernier acteur : la ville de Nice, terre d'exil et de rencontre des peuples. Le syndicat d'initiative de cette cité devrait proposer ce roman à tous les visiteurs de passage. Quel bel hommage ! Quatrième de couverture « Au premier regard, on ne voyait pas, usées à force de passages, les frontières de cette ville de l’exil et du tourisme, ni les chemins empruntés par les Italiens, les Russes et les Anglais, suivis par les Arméniens, les Arabes, les Juifs, les peuples des Balkans et de l’Afrique. Nice, comme les autres villes, ne fait pas entendre sa voix tant qu’on ne s’est pas blotti contre sa poitrine pour pleurer au moins une fois, tant qu’on ne s’est pas couché dans ses bras. Par bonheur, les Zinzins avaient été nombreux à l’entendre : Gouel le Chanteur des rues, Alex le Prince des poubelles, Manu la fondatrice des Paranos et Azucena la Zinzine aux chaussures rouges, celle qui vient de se présenter comme « Bleue ». » P. S. « Azucena, mince et brune quinqua aux chaussures rouges, semble être chez elle dans le Train bleu reliant Nice et Paris. Elle y dort, y fait des rencontres, s'y protège des menaces parfois lourdes, y agit, aussi, réalisant des missions secrètes. C'est qu'à Nice, elle est au cœur de plusieurs groupes constitués en réseaux informels, amitiés, résistances. Avec les Paranos, elle distribue dans un stand près de la gare, légumes et graines bio aux abonné.e.s, comme s'il s'agissait de contrebande ou de produits illicites. Avec Luna, elle exfiltre des chiens ayant fui leurs maîtres autoritaires ou violents pour commencer une nouvelle vie. Tout autour d'elle gravit une foule hétéroclite un rien fantasque de doux rêveurs qui ne renonceraient pour rien au monde à la mise en pratique de leurs idéaux : Gouel, le matin irlandais, chanteur des rues, Alex, le poète et « prince des poubelles », Manu, Monique, Nadette, un cheminot syndicaliste, Siranouche ou encore la Chienne noire, son amie... Quelques-uns sont, tout comme elle, un peu cabossés, mais trouvent dans les liens qui les unissent des raisons d'espérer. Parce que l'espoir n'est pas une option. Tous, comme autant de fourmis invisibles et obstinées creusant des tunnels pour faire déraper, sans violence, notre vieux monde, oeuvrant ainsi par exemple plutôt que par le discours, à en créer un nouveau, plus libre et lumineux, plus solidaire et plus juste.» Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Te tenir la main pendant que tout brûle | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Te tenir la main pendant que tout brûle Johana Gustawsson Calmann-Lévy 6 octobre 2021 324 pages Thriller Chronique 18 septembre 2022 Mon avis : très bon thriller se partageant entre deux femmes et une jeune fille à trois époques différentes à près de cinquante ans l'une de l'autre. Les pièces du puzzle sont très bien mélangées au début de ce récit à trois voix. Qu'est-ce qui réunit ces trois figures féminines ? - 2002. Une policière québécoise dans une petite ville de province, Lac-Clarence, en retour de congé maternité, dépassée par les évènements, proche du burn out tant les nuits sont courtes et sa fille adolescente difficile, est appelée sur une scène de crime monstrueuse et incroyable lui réservant des surprises des plus macabres et des retrouvailles malheureuses avec son ancienne institutrice. - 1899. Une jeune canadienne installée à Paris avec le mari qu'elle a dû épouser, sa belle-mère corsetée et méprisante, ses deux filles et sa cousine Mary, seule alliée dans cette maison peu chaleureuse et accueillante. Un nuit un incendie se déclare, l'hôtel particulier est détruit, les petites sont introuvables. - 1949, Lina, adolescente victime de harcèlement moral au lycée, mal dans sa peau, accumulant les bêtises, est obligée par sa mère de venir directement après les cours sur son lieu de travail, une maison de repos, où la rencontre avec une vieille femme va changer sa vie. Tout est enclenché. Apparences, fausses pistes, découvertes de dernière minute, retournements soudains, la sensation d'horreur augmentant page après page, sur fond de sorcellerie, de surnaturel, de spiritisme, de solidarité sororale, de haine, de mensonge, de folie pure, de désespoir, d'injustice... Le Diable dispute ses proies à Dieu dans cette société patriarcale. Frissonnez ! Les fautes d'hier sont les drames d'aujourd'hui. Guettez les ombres, surveillez vos arrières. Très réussi. Fin insoupçonnable. Quatrième de couverture Si vous n’avez pas la force brute et que personne ne vous entend, il vous reste d’autres voies... Lac-Clarence, Québec, 2002. Maxine Grant, inspectrice et mère célibataire dépassée, est appelée sur une scène de crime affreuse. L’ancienne institutrice du village, appréciée de tous, a massacré son mari, le lardant de coups de couteau. Paris, 1899. Lucienne Lelanger refuse d’admettre la mort de ses filles dans un incendie. Elle intègre une société secrète dans l’espoir que le spiritisme et la magie noire l’aideront à les retrouver. Lac-Clarence, 1949. La jeune Lina vit une adolescence mouvementée. Pour la canaliser après l’école, sa mère lui impose de la rejoindre à la Mad House, la maison de repos où elle travaille. Lina y rencontre une étrange patiente, qui lui procure des conseils pour le moins dangereux… Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- École primaire genevoise : lorsque la bougeotte éclipse l'essentiel | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires École primaire genevoise : lorsque la bougeotte éclipse l'essentiel André Piguet Slatkine Le 24 avril 2025 168 pages essai Chronique 13 mai 2025 " À ces enseignants qui, malgré des vents contraires, éprouvent toujours que leur métier est d'une ineffable beauté. " A. P. Il est passionnant pour une française d'une cinquantaine d'années ayant subi, enfant, les effets des diverses réformes promulguées par les gouvernements successifs, ayant par ailleurs reçu une éducation classique générale et musicale d'abord en Côte d'Ivoire puis en France, et enfin récupérant pendant des années des élèves des écoles, collèges, lycées et conservatoires en cours privés, parfois de rattrapage, de découvrir comment cela s'est passé chez nos amis suisses ces dernières décennies. Il est peu de dire que je suis inquiète, comme tout ceux qui sont curieux de tout, dont les frontières du savoir n'ont pas été limitées, qui ont la chance d'éprouver un grand plaisir dans la lecture, l'étude, la musique, les arts, oui inquiète pour les nouvelles générations auxquelles ont sert des programmes d'enseignement appauvris, compliqués à l'envi par des technocrates bien éloignés des réalités du terrain, ayant perdu tout bon sens, tout pragmatisme. À l'ère anxiogène du tout numérique, des fakes et de la censure, du discours unique et mâché, de l'automatisation des comportements rappelant l'expérience de Pavlov, de l'image omniprésente souvent trafiquée, des apparences élevées au statut de vérité absolue, comment peuvent-ils encore avoir leur libre arbitre, être capables de définir leurs propres pensées et jugements à partir d'une multitudes de données ? Quelles armes ont-ils pour affronter l'avenir ? "À chaque fois que vous vous retrouvez à penser comme la majorité des gens, faites une pause et réfléchissez." Mark Twain "Être dans le vent est une ambition de feuille morte." Gustave Thibon "Seuls les poissons morts suivent le courant." auteur inconnu Alors André Piguet nous propose justement de faire un saut dans le passé et de remonter à la genèse des changements apportés à l'éducation en Suisse. Les organismes et les méthodes choisies sont différents des nôtres, en France, mais les buts poursuivis sont les mêmes. Nous sont présentés et expliqués les tenants, aboutissants et conséquences à long terme des décisions prises entre 1964 et 2006 par le Département de l'Instruction Publique (DIP) concernant l'enseignement genevois des plus jeunes. Il prolonge ensuite son analyse jusqu'à aujourd'hui. L'auteur a hésité à écrire ces lignes pendant près de 15 ans conscient qu'elles ne seraient pas bien acceptées par certains. Mais il y a urgence. Il s'attache donc à l'école primaire, creuset où sont forgées des générations de futurs citoyens défenseurs, espérons-le, des valeurs démocratiques, capables de les protéger et de les faire évoluer. Aujourd'hui, les enseignants, les parents, et malheureusement de facto, les enfants, sont démoralisés, démotivés. Fort de son expérience du terrain pendant de longues années tant en tant que titulaire de classe, que maître principal et inspecteur siégeant aux nombreuses commissions, entre autres, André Piguet prend le risque de nous livrer le résultat de sa longue réflexion sur ce qui fut fait et ce qui devrait être corrigé, mis en place, alors que l'échec scolaire est un mal de notre temps, que les enfants sont en danger ne maîtrisant pas, pour certains, les bases enseignées en primaire. Alors comment poursuivre ensuite un cursus scolaire voire universitaire avec de telles lacunes ? Où le bât blesse-t-il ? Qui est en faute ? On sent encore la passion animer l'auteur, son amour de ce métier de transmission des savoirs. Il voit l'énorme fossé entre ceux qui sont sur site et le discours officiel de ceux qui restent dans leur tour d'ivoire. Il se sent donc missionné pour prendre la parole avant qu'il ne soit trop tard, que cette société soit définitivement passée du côté entièrement numérique, virtuel, formaté et artificiel, futur rouleau compresseur qui écrasera toute velléité de penser par soi-même, de laisser libre cours à l'imagination, la création, la fantaisie, le génie. Nous sommes à la croisée des chemins, et cet ouvrage, quelques fois technique s'adressant à des professionnels, est aussi limpide dans sa pensée, réconfortant du fait même qu'il exprime ce que nous ressentons au plus profond de nous-mêmes sans savoir forcément le formuler. Un texte d'une valeur indéniable qui revient sur l'Histoire de la pédagogie, loin de critiquer pour critiquer, proposant des pistes de travail pour l'avenir. Enseignants ou citoyens, cet ouvrage est pour vous. Quatrième de couverture André Piguet fut instituteur et inspecteur d’écoles. Il a toujours milité pour réconcilier théorie et pratique, pour que les discours soient rigoureusement conformes à la réalité. Or la pédagogie n’échappe pas aux idéologies, de quelque bord qu’elles soient. À Genève, depuis plus de cinquante ans, le Département de l’Instruction Publique (DIP) a investi des sommes considérables pour rendre l’École meilleure, principalement pour faire reculer l’échec scolaire et la sélection sociale. C’est pourtant bien de piétinement, voire d’aggravation qu’il faut prendre acte ; également d’un réel marasme qu’éprouvent les acteurs de l’éducation. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les Pinceaux du Dire | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Pinceaux du Dire Sylvie Forestier Voix Tissées Le 11 juillet 2024 104 pages illustrées poésie illustrée Chronique 4 août 2025 Paru dans la collection Passage obligé " Propos sur le livre Le livre est un objet qui se lit feuille à feuille Ouvrir un livre Lire feuille à feuille jusqu'à la dernière page Refermer le livre Il reste intacte prêt à une prochaine lecture Et pourtant le lecteur lui a ravi ses pensées Charme du livre où le contenant et le contenu ne font qu'un " Vous voici invités à pénétrer dans l'univers onirique et singulier de l'artiste pluridisciplinaire Sylvie Forestier, une femme dont l'imagination la mène dans des contrées lointaines et intimes à la fois. " Un ange passe Bientôt aspiré Par le vent de nos désirs lointains " Par chance, la poète n'a pas oublié l'enfant qu'elle fut... " - L'enfance est légère comme une volée de moineaux L'enfance est sérieuse comme un jeu de marelle - Et les enfantillages - Ça, c'est une invention des grandes personnes... La mémoire de l'enfance se décline en pointillés scintillants sur la rivière de nos années " L'innocence apparente de son regard apporte le supplément d'âme à l'analyse de l'adulte devenue mère, épouse, mais surtout créatrice laudatrice et illustratrice d'une parole sacrée : celle du coeur. Ce dialogue entre peintures et mots est un espace où la magie des couleurs et des sonorités nous envoûte, nous révèle à nous-mêmes et au monde. " Les couleurs se répondent à tire d'aile telles une volée de cloches épandues dans l'air " Vibrantes, lumineuses, joyeuses, profondes, assumées, saturées, ces teintes animent des êtres fantasmés issus d'un rêve, comme sortant d'un dessin de petite fille à la fausse ingénuité, à la réelle sagesse, douée d'un don d'empathie. " La couleur est une magicienne Qui nous entraîne en d'hypnotiques harmonies Jusqu'aux profondeurs de l'âme " Les Pinceaux du Dire est le recueil d'une héritière du Petit Prince, de tous ces héros de nos premières années qui rêvaient de voler sur les ailes d'un oiseau. L'autrice nous saisit par la main pour que nous puissions regarder la beauté de notre univers d'en haut ; prendre ainsi de l'altitude nous permet de comprendre l'essentiel, ce qui vient évidemment du cœur, depuis l'apparition de tout être vivant car : " La mémoire du temps est inscrite dans toute vie Nous parcourons des sentes habitées Par d'immémoriales présences " Quatrième de couverture Livre de poèmes, chacun avec un tableau. Sylvie Forestier est l'autrice des deux. Dire lequel est premier dans la création ? Peut-être les couleurs qui donnent corps aux mots, comme l'indique le titre ; "Les Pinceaux du Dire". Ses peintures aux couleurs pures, laissent libre court à notre imaginaire, tout en construisant l'histoire, comme un accouchement de la parole par les couleurs. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Maria Casarès une actrice de rupture | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Maria Casarès une actrice de rupture Florence Marguier-Forsythe Actes Sud Le temps du théâtre 2013 214 pages Biographie Chronique 16 décembre 2018 Photographie de couverture : Maria Casarès jouant Catherine II de Russie dans La Mante polaire de Serge Rezvani, mise en scène de Jorge Lavelli au Théâtre de la Ville à Paris en 1977. Enfin cohérente dans ma démarche, je suis heureuse d'avoir découvert ce texte après "Tu me vertiges" chroniqué le 2 janvier 2017, axé sur l'histoire d'amour de Maria et Albert Camus. Ecrit dans le cadre d'une série « Le temps du théâtre » bien particulière, ce récit suivant naturellement un cours linéaire de 1922 en Galice jusqu'en 1996 en France où elle fut une Résidente Privilégiée, pour notre plus grande chance, ce livre est un hommage admiratif et tendre d'une passionnée de théâtre, de rôles, de textes à une figure incontournable, marquante de la scène contemporaine. Un projet de film, des regards et mots échangés, une vérité partagée à l'origine de ces lignes. Maria Casarès est une jusqu'auboutiste, respectueuse avant tout des auteurs, reculant ses propres limites lors de répétitions où l'artisane recherche inlassablement par le corps, par les ruptures de textes, par les silences où une projection de sa voix unique à toucher à la vérité, à l'oubli de soi dans le personnage. Un laboratoire au service du théâtre qu'elle aime profondément, qui est sa vraie patrie. Nous retrouvons la femme entrevue dans « Tu me vertiges » mais aussi l'actrice, la créatrice en puissance, la passionnée. Nous suivons son parcours professionnel et artistique, les collaborations fabuleuses et fructueuses avec les auteurs, collègues, metteurs en scène, chorégraphe ; nous entrons aussi profondément qu'il est possible dans les arcanes de sa pensée au moment d'incarner un nouveau caractère, nous nous tenons à côté des spectateurs ou critiques de ses spectacles, de sa vie. Une femme en clair obscur, une exilée qui pût trouver sa terre, ses racines, ses vérités. Jean Gillibert écrit à propos de Maria Casarès dans le rôle terrible de Lady Macbeth : « Les acteurs n'ont pas seulement droit aux échos que leur renvoie le public qui les a entendus ; même dans leur éphémère sillage - ils savent mieux que tout autre, s'ils sont "mortels". La trace de leur présence ravive les cœurs mais fait plus quand ces acteurs sont " grands", elle imprègne les œuvres jouées d'un suc si personnel et si captivant, que ces œuvres vont continuer à transformer en miel le pollen déposé par ces abeilles. Maria Casarès a été cet "acteur-là" - et j'écris Acteur et non actrice, non pas pour retirer son sexe à l'actrice- " Ôtez-moi mon sexe", disait la plus extraordinaire " Lady MacbethCasarès" qu'on ait vue depuis longtemps !- mais pour donner à l'acteur un statut générique qui dépasse l'identité sexuée. Il est vrai que Maria Casarès a osé, dès qu'elle est apparue sur la scène française, ce qu'aucun homme n'osait faire. Toujours femme, connaissant les pouvoirs de séduction de la femme, elle transcenda cette médiation pour accéder à cette région du jeu, où l'être humain, dans toute son opacité, comme dans tous ses abandons, se livre. Le public devient alors son cosmos. » Quatrième de couverture L’occasion de s’intéresser de près à la vie de Maria Casarès, l’une des plus grandes actrices franco-espagnole, notamment révélée sous la direction de Jean Vilar. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les Dames de Fontanges | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Dames de Fontanges Albert Ducloz De Borée Terres d'écriture 13 janvier 2021 272 pages Historique Chronique 12 janvier 2022 « Un conte où le courage des paysans s'oppose au mépris des nobles. » Un conte bien noir, un thriller historique également sur fond de jacqueries, de désespoir d'un peuple, de paysans, hurlant leur haine contre l'injustice et la cruauté des seigneurs. On pourrait se croire en une période moyenâgeuse tant les descriptions de la survie quotidienne de labeurs et de malheurs de ces pauvres gens sont terribles. Les conditions d'existence sont innommables. Et pourtant, l'action se déroule en cet été brûlant de 1661 : Louis XIV est roi depuis peu, éloigné des réalités, fort mal informé, sur son piédestal auto-proclamé. Le feu est mis aux poudres à la suite de la mort d'un jeune garçon renversé par un cavalier. Une interdiction royale pour les seigneurs de traverser, lors de chasses à courre, les champs au moment des travaux, remontant au grand père du monarque, n'est toujours pas respectée par cette aristocratie qui se croit tout permis. C'en est trop. Les villageois se révoltent sous la direction d'anciens combattants devenus paysans. Les rejoignent des contrebandiers armés et aguerris. Le marquis de Fontanges, son épouse et leurs invités sont bien loin de se douter de ce qu'une colère longtemps réprimée, devenue fureur à force de mutisme et de souffrance, peut accomplir. Pris entre les deux, un enfant innocent est piégé. Celui des Seigneurs de Fontanges. Ceux-ci vont-ils comprendre que le vent tourne, que celui qui se lève deviendra tempête et annonce déjà la fin de certains privilèges de leur caste ? La reconstitution détaillée du quotidien extraordinairement difficile et cruel de ce microcosme villageois au pied du pays de Salers, comme coupé du monde extérieur, soumis aux caprices de sociopathes de la pire espèce sous la magnificence de leurs habits, ne peut vous laisser indifférent. Le courage incroyable de ces humbles qui cette fois crient à l'injustice, non plus. J'ai été également très intéressée par l'évocation du rôle des béates, " femmes qui avaient pour mission d'assurer en milieu rural, l'aide aux parturientes, le catéchisme, l'instruction des enfants, l'assistance aux malades ". La béate de ce roman est dentellière à ses heures, car non rémunérée et vivant dans un grand dénuement comme ses voisins. Elle est sous l'autorité du curé et donc de l'Eglise ; elle est intouchable, ayant fait vœu de chasteté et de pauvreté. L'auteur évoque aussi à nouveau Les Dames blanches qui furent les héroïnes de son ouvrage de 2013 aux Éditions de Borée. Des femmes mystérieuses, douées du pouvoir de " couper le feu ", vivant avec leurs compagnons charbonniers dans des clairières au milieu des forêts. Avec ces figures presque magiques l'impression d'être revenu au temps de Merlin l'enchanteur est accentuée, en ce pays où la plus triviale réalité peut être chassée par le merveilleux. Et les protagonistes de ce récit épique auront besoin de toutes les forces terrestres et semble-t-il "surnaturelles" pour se sauver de la vengeance des seigneurs de Fontanges sans foi ni loi. Mais qui sont ces dames de Fontanges évoquées dans le titre ? Un très beau livre, haletant, qui vous fera frissonner de peur et de révolte, rendant hommage à tous ceux pour qui le mot « impossible » est inacceptable et qui se battent pour leur liberté et la justice. Quatrième de couverture Nous sommes au début du règne de Louis XIV, à Fontanges, petit village sis au pied de la citadelle médiévale de Salers, dans le Cantal Au cours d'une chasse à courre donnée pour ses invités par le marquis de Fontanges, le cheval du jeune baron François de Vic, amoureux transi de Diane, la marquise, renverse et blesse mortellement le jeune Bertrand, fils d'un couple de paysans. Le garçon ne survit pas Les moissonneurs se révoltent et enlèvent le marquis et la marquise pour les obliger, devant tous les villageois réunis, à traverser le village, pieds nus et en chemise, à implorer le pardon des parents de Bertrand. Sitôt libéré par les jacques, le marquis fait appel aux troupes royales pour une vengeance impitoyable. Bien mal lui en prendra. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Crime de la Falaise | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Crime de la Falaise L. J. Ross City Éditions le 28 août 2024 300 pages traduites par Francine Maigne Polar Cosy Mystery Chronique 8 septembre 2024 Tome 1 de la série Cosy Mystery, "Les Mystères de la côte" "La nouvelle série policière de l'auteur qui a déjà captivé plus de 7 millions de lecteurs." "L. J. Ross est un véritable phénomène !" The Evening Chronicle "Une minuscule librairie dans une crique isolée de Cornouailles, du soleil, des plages de sable et des eaux bleues idylliques... Que pourrait-il arriver de mal ?" Très bon Cosy mystery, idéal pour passer quelques heures de lecture sous un plaid avec la pluie qui claque sur les vitres et vous buvant un bon thé chaud. Tous les ingrédients sont là pour vous faire tourner les pages de ce thriller très rapidement. Parfaitement rédigé et traduit, les personnages sont particulièrement bien campés, l'ambiance chaleureuse et conviviale dans cette petite communauté des Cornouailles où tout le monde se connaît est formidablement rendue. On s'y croirait tant les dialogues sont vifs et réalistes. Ainsi l'arrivée de l'ex-éditrice londonienne, Gabrielle, répondant à une annonce pour gérer une petite librairie-café ne laisse personne indifférent. La jeune femme a dû démissionner d'un poste prestigieux dans une des meilleures maison d'édition pour fuir.... En plein Syndrome Post Trauma, atteinte de Toc, sursautant au moindre bruit suspect, le moins que l'on puisse dire est qu'elle est l'ombre d'elle-même. La découverte des lieux accessibles qu'à marrée basse l'inquiète. Le fait que la wifi soit capricieuse et le portable presque inutile également. A-t-elle eu raison de proposer sa candidature dans ce coin isolé. Mais bien vite Nell la patronne et propriétaire de presque toute la crique la met à l'aise, la découverte du cottage où elle va vivre ainsi que de la librairie l'enthousiasme et lui donne bien vite des idées de développement de ce lieu si prisée de toute une clientèle d'habitués et de passage. On ne chôme pas. Peu de résidents la nuit sur place, Nell et son fils charmeur, un couple, et Luke un artiste peintre vivant avec son chien Madge en haut de la crique. Le décor est planté. Pendant ce temps-là, l'homme qui a déjà agressé quatre femmes en les poussant sous les roues d'un métro, ratant sa troisième victime, Gabrielle, vient d'être arrêté. Le procès devrait bientôt avoir lieu. Ainsi Gabrielle pourrait enfin se reconstruire bien loin de la capitale. Mais il semble que des âmes maléfiques rôdent toujours autour d'elle. Danger ! Ses nouveaux amis pourront-ils la sauver ? Ce qu'elle a laissé à Londres, ne pourrait-il pas la pister jusqu'à son nouvel abri ? Un véritable page-turner à lire sans modération. Même si beaucoup d'éléments sont convenus, je ne cache pas le plaisir que j'ai eu à lire cette intrigue bien ficelée, très juste quant aux descriptions des relations entres les protagonistes, ajoutant une fine analyse psychologique des personnages. Bientôt ma chronique sur le deuxième tome de cette série "Les mystères de la côte" qui en compte quatre, le second intitulé "Le meurtre de la crique". Une publicité pour partir immédiatement en Cornouailles. Quatrième de couverture Éditrice dans une prestigieuse maison, Gabrielle profite d'une vie tranquille à Londres. Jusqu'au jour où elle est prise pour cible par celui que la presse surnomme « le tueur du métro ». La jeune femme parvient à s'enfuir, mais traumatisée, décide de changer radicalement de vie. Elle répond à une petite annonce pour devenir gérante d'une librairie-café dans un petit village de la côte anglaise. Cottages cosy, paysages sauvages à couper le souffle, vue sur l'océan : Gabrielle a trouvé un véritable petit coin de paradis. Pourtant, un soir de tempête, elle aperçoit une silhouette en train de pousser une jeune femme depuis le haut d'une falaise. Si elle veut retrouver la tranquillité d'esprit à laquelle elle aspire, elle doit démasquer le meurtrier. Mais lorsque des objets disparaissent dans sa maison et que le tueur se rapproche, il est peut-être déjà trop tard. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La nuit des béguines | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La nuit des béguines Aline Kiner Liana Levi 2017 325 pages hors bibliographie Polar historique Chronique 9 avril 2019 J'ai eu la même joie et passion à lire ce roman que lors de la découverte adolescente des livres de Jeanne Bourin sur cette période médiévale. Donc je ne peux que vous conseiller de vous y plonger. « Il y a, parmi nous, des femmes, dont on ne sait comment les appeler, laïques ou moniales, car elles ne vivent ni dans le monde, ni hors de lui. » Collectio de Scandalis Ecclesiae - Gilbert de Tournai ( vers 1200-1284) « Quoi que puisse dire une Béguine, Prenez-le tous en bonne part : Tout est religion de ce qu'on trouve dans sa vie. Sa parole est prophétie, si elle rit c'est pour être sociable, si elle pleure, c'est par dévotion, si elle dort, elle est en extase, si elle songe, c'est une vision, si elle ment, n'en croyez rien. Si une Béguine se marie, c'est là son genre de vie à elle : ses vœux, sa profession ne sont pas pour toute la vie. Celle-ci pleure, celle-ci prie, et celle-ci prendra un époux. Tantôt elle est Marthe, tantôt Marie, tantôt elle se garde, tantôt elle se marie. Mais n'en dites rien que du bien : sinon le roi ne le souffrirait pas. » Le Dit des Béguines de Rutebeuf (1230-1285) Nous voici au début du XIVe siècle, comme au temps de ce bon Saint Louis, les juifs puis les lombards, tous ceux qui ont de l'argent sont harcelés, arrêtés, torturés, expulsés après que tous leurs biens aient été spoliés par la couronne... Une croisade, cela coûte très cher ! Les bûchers sont dressés pour les Templiers près de la porte Saint-Antoine, le roi Philippe le Bel, enfermé dans un catholicisme intégriste, prône un respect des textes sacrés, de l'ascèse, du sacrifice et de la mortification. La monnaie qu'il a fait battre est dévaluée, contient peu d'argent dans sa composition, est rebaptisée les pièces noires. Noirs sont aussi les nuages de fumée qui s'élèvent au dessus de Paris et du béguinage royal aujourd'hui disparu, jadis sis dans le quartier du Marais.( Voir les cartes). Ce lieu qui fut protégé par Louis IX et ses deux successeurs, regroupe une centaine de femmes ne voulant ni se marier, ni se destiner au cloître. Elles y sont libres d'étudier, de travailler, de prier, de vivre en communauté autonome, bénéficiant de dons royaux ou de nobles et seigneurs. Ainsi, sont-elles incroyablement libérées de l'autorité ou de la moindre tutelle masculine, dans cet endroit unique, hors des classes établies dans le reste de la société, ni religieuses, ni laïques, dans un état intermédiaire. De tous les âges, veuves ou jamais mariées, fortunées ou modestes, beaucoup d'entre elles sont des esprits élevés dans bien des domaines. Souvent, elles surpassent leurs homologues hommes, cela ne pouvait qu'engendrer la haine. Il est donc évident que cet état de fait ne pouvait être indéfiniment accepté par certains clercs, certains universitaires et religieux, et même l'Eglise, y voyant une indépendance de pensée coupable voire hérétique. Aline Kiner, tristement disparue en janvier dernier, nous invite avec infiniment de délicatesse, précision, empathie, dans ce fameux béguinage parisien pour y suivre plusieurs femmes symboliques, fortes, indépendantes, insoumises, en ces derniers jours d'existence. Une plongée en 3D dans ce décor fabuleux, en ces temps de violence et de danger, mais aussi d'élévation des âmes et des esprits. Au centre de ce récit passionnant et interpellant pour chaque femme, le manuscrit " Le Miroir des âmes simples et anéanties" de la Béguine Marguerite Porete, morte sur le bûcher à Paris en 1310. L'œuvre de cette femme est incontournable tant au plan de l'histoire de la spiritualité, de la mystique, que de la langue française. Quatrième de couverture Paris, 1310, quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre, étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, libérées de l’autorité des hommes, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse mi-laïque. La vieille Ysabel, qui connaît tous les secrets des plantes et des âmes, veille sur les lieux. Mais l’arrivée d’une jeune inconnue trouble leur quiétude. Mutique, rebelle, Maheut la Rousse fuit des noces imposées et la traque d’un inquiétant franciscain... Alors que le spectre de l’hérésie hante le royaume, qu’on s’acharne contre les Templiers et qu’en place de Grève on brûle l’une des leurs pour un manuscrit interdit, les béguines de Paris vont devoir se battre. Pour protéger Maheut, mais aussi leur indépendance et leur liberté. Tressant les temps forts du règne de Philippe le Bel et les destins de personnages réels ou fictifs, Aline Kiner nous entraîne dans un Moyen Âge méconnu. Ses héroïnes, solidaires, subversives et féministes avant l’heure, animent une fresque palpitante, résolument moderne. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Tenebra Roma | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Tenebra Roma Donato Carrisi Calmann-Lévy Octobre 2017 299 pages traduites par Anaïs Bouteille-Bokobza Thriller Chronique 30 décembre 2017 « Année 1521. Neuf jours avant de mourir, le pape Léon X émit une bulle contenant une obligation solennelle. Rome ne devait " jamais jamais jamais" se retrouver dans le noir. Le souverain pontife établit que les rues, églises et bâtiments devaient toujours être éclairés durant la nuit. L'huile ne devait pas manquer dans les lampes et les réserves de bougies dans les entrepôts devaient toujours être fournies. Pendant plus de trois cents ans, l'ordre pontifical fut respecté. Toutefois, à la fin du XIXe siècle, avec l'avènement de l'électricité, cette prescription devint superflue. Les historiens et théologiens se sont longtemps interrogés sur les raisons qui ont poussé Léon X à imposer cette règle. Au fil des siècles, les théories les plus variées, voire fantaisistes, ont fleuri. Mais on n'a jamais trouvé de véritable explication. Malgré cela, la bulle pontificale n'a jamais été révoquée et, aujourd'hui encore, elle reste mystère irrésolu. » « Benvenuti a Roma,tutti, siamo arrivati nel centro della cita. Adesso, andiamo all' Vaticano. » Mon italien est rouillé surtout à l'écrit mais en terme clair nous voici au centre de la capitale italienne et nous allons bientôt nous diriger vers le Vatican. Préparez vous à beaucoup marcher, courir et transpirer, à nager et oui , dans les souterrains de la ville, à essayer d'échapper aux psychopathes, aux illuminés, aux policiers véreux, à une secte, et au plus dangereux des ennemis : le Tibre en crue . Troisième opus qui compte déjà "Le tribunal des âmes" et " Malefico" , nous retrouvons Marcus, le dernier des pénitenciers travaillant pour le Tribunal des âmes et le Cardinal Erriaga, et Sandra Vega, flic et surtout photographe experte en scènes de crimes. Tous deux ont déjà collaboré, ils sont très attirés l'un par l'autre, mais la prêtrise de l'un empêche tout. Donc ils se sont scrupuleusement évités depuis Malefico. Nous sommes projetés dès le début dans les sous-sols de Rome auprès de Marcus, nu, ligoté, sans eau ni nourriture, prêt à mourir. Il ne se souvient de rien, amnésie encore comme il y a des années à Prague. Cependant son instinct de survie prend le dessus, il trouve le moyen de s'en sortir et dans une de ses poches un mystérieux message de sa main ! Rentrant chez lui au plus vite, un dessin au dos d'une photo le convoque chez le Cardinal Erriaga. Une nouvelle mission lui est confiée, lui qui décèle la moindre anomalie présente sur des scènes de crime au caractéristiques religieuses ou liées au Vatican. Il combat le Mal, il est le gardien qui veille à ce que certaines limites ne soient jamais franchies. Petit matin, Sandra Vega, très traumatisée encore par sa dernière enquête avec Marcus est aujourd'hui au service des passeports. Cependant une voiture de police se présente afin de l'escorter dans un bunker dit la Fourmilière, pour une réunion au sommet où ses compétences de photographe experte sont requises. Une tempête gigantesque se profilant, les autorités ont décidé d'un immense Blackout de Rome, plus de lumière, plus d'électricité. Les forces de l'ordre et l'armée sont sur les dents, on prévoit que tous les criminels, sociopathes et délinquants vont profiter de cette totale obscurité pour passer à l'action. L'ombre du Pape Léon X plane ! Lors de cette réunion particulière est présent également un homme très élégant et déplaisant Vitali, qui fait tiquer Sandra dès qu'elle le voit. Il n'est pas ce qu'il annonce être. Les pontes demandent à la jeune femme d'apporter son aide car un téléphone portable a été retrouvé par un taxiste, contenant une vidéo particulière. Au début Sandra refuse de voir la moindre image, lorsqu'il est précisé que du sang très particulier a aussi été retrouvé sur l'appareil, soudain elle accepte. Ce ne peut être que celui de Marcus, qui saigne toujours du nez . Voilà nos deux héros sont en place, bientôt ils se rejoindront. Sandra a visionné un film où un drogué, après avoir communié d'une hostie noire, avalait de force de l'acide qui le faisait se liquéfier de l'intérieur. Marcus voit sur des photos le corps nus d'un prélat de l'Eglise mort après une séance de bondage par auto-strangulation. Les deux victimes présentaient un tatouage particulier, un cercle bleu . Thriller d'action que nous pourrions penser axé sur une secte et des pratiques ésotériques, dans une Rome mise à feu, à sang, inondée, presque détruite, dans une ambiance de fin du monde, peuplée de zombies, de fous, de meurtriers. Tout n'est qu'illusion, mensonge, secrets d'État, celui du Vatican. Le dénouement est totalement imprévisible. Curieux, je n'ai pas du tout accroché avec les deux premiers tomes de cette histoire et cet épisode au contraire m'a passionnée. Allez comprendre. D'ailleurs ne pas avoir lu les précédents ne m'a pas handicapée dans ma lecture. Retrouver Rome ainsi, fut un grand plaisir, la trame est particulière, on pense quelques fois que l'auteur va tomber dans le style horreur et outrancier et non , il faut rester très patient jusqu'au bout. Toujours est-il que les turpitudes se déroulant au sein même de l'Eglise restent une valeur sûre pour de nombreuses fictions. Le tribunal des âmes a encore de belles heures devant lui pour assurer son pouvoir et son contrôle sur les croyants. Le vrai frisson est toujours généré par la réalité non la fiction, et le Vatican est un lieu parfait pour un thriller. Quatrième de couverture Rome va plonger dans les ténèbres pendant 24 heures, toutes les lumières de la ville vont s'éteindre. Dès le crépuscule, un tueur de l'ombre se met à frapper, aucun habitant n'est à l'abri, même enfermé à double tour. Crime après crime, le mal rejaillit sous sa forme la plus féroce. Marcus, pénitencier qui a le don de déceler les forces maléfiques, échappe de peu à ce bourreau mystérieux. Mais qui a pu lui vouloir une mort si douloureuse ? Épaulé par Sandra, photographe de scènes de crime pour la police, il doit trouver la source du mal avant qu'il ne soit trop tard... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'Inconnue de Vienne | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Inconnue de Vienne Robert Goddard Sonatine 25 août 2022 448 pages traduites par Laurent Boscq. Policier Chronique 15 janvier 2023 Dernières lignes du roman : « Les photographies ne font pas la distinction entre les vivants et les morts. Aujourd'hui, je le sais. Dans les fragments de temps et de lumière qui les composent, tout le monde est égal. Marian, Isobel, Amy, Eris, Conrad même moi - nous étions tous les mêmes. Un jour, visibles, disparus le lendemain. Peu importe qu'on ait l'œil dans le viseur et qu'on appuie sur le déclencheur. Peu importe qu'on ouvre les yeux ou qu'on les ferme. Les images demeurent. Tout comme les gens qui y figurent. » Le temps s'efface lorsque nous regardons une photo, la personne que nous détaillons nous semble si proche ; nous formons une immense ronde humaine à travers les années, tous égaux, tous liés les uns aux autres. Notre vie est éphémère mais les clichés restent longtemps et même éternellement aujourd'hui grâce aux nouvelles technologies. De ce postulat, Robert Goddard imagine un thriller prodigieux aux limites de la littérature d'anticipation projetant ses héros dans un passé plus vrai que nature pour ensuite les en extraire et les faire redescendre brutalement dans un présent cauchemardesque. Ont-ils réellement cette faculté de revivre les évènements d'hier ? La Marian Esguard d'aujourd'hui, qui suscite chez Ian Jarrett, le photographe, dès le premier regard, une passion dévorante et soudaine alors qu'il est à Vienne en plein hiver pour un reportage, est-elle vraiment la réincarnation de la femme du même nom, ombre du 19ème siècle ? Pour elle, il sacrifie sa famille à son retour à Londres n'ayant plus qu'attendre sa venue dans une auberge qu'ils ont choisie comme point de départ de leur nouvelle vie à deux. Mais rien, plus rien. Ian Jarrett est démuni, non seulement il n'a plus de femme, plus de fille, plus de maison, mais il n'a plus de carrière non plus car les rouleaux rapportés d'Autriche étaient voilés. Où est Marian ? Ian est détruit et n'a plus qu'une pensée : la retrouver ; il la pense en danger auprès d'un époux richissime et puissant, à sa merci. À partir du peu d'éléments qu'il a, il débute une enquête presque policière ; plus il remonte la piste menant à la jeune femme, plus le temps semble se distordre, plus la réalité devient intangible. Nous approchons des limites de la folie. La quête de la figure idéalisée, fantasmée est aussi un parcours initiatique pour cet homme qui, jusque là, ne s'est pas beaucoup arrêté sur la trajectoire qu'il a empruntée, sur ce qu'il apporte au monde, sur les conséquences de ses actes. Ce faisant, l'auteur nous retrace les années passionnantes ayant précédé l'invention de la photographie et nous pousse à nous interroger sur la place réelle laissée aux femmes dans l'Histoire de cet art. Cet ouvrage est tout à la fois un thriller essoufflant, un polar tortueux, un roman historique somptueux, une fresque sociale engagée et militante, un hommage émouvant aux femmes créatrices et artistes, grandes oubliées de nos manuels scolaires. Cela commence comme un roman d'amour passionné pour sombrer peu à peu dans l'incertitude et la terreur en une recherche de l'autre et finalement de soi. Une oeuvre en clair obscur que je vous conseille vivement. Hypnotique ! Quatrième de couverture « Son meilleur roman, sans hésitation. » The Daily Telegraph Prisonnier d'un mariage malheureux, Ian Jarrett est persuadé que plus jamais il ne connaîtra l'amour. Et pourtant... Lorsqu'il rencontre Marian Esguard dans un parc enneigé de Vienne, où il est venu prendre des photos pour un magazine, le coup de foudre est immédiat. De retour à Londres, Ian n'a plus qu'une idée en tête : se séparer de sa femme et rejoindre comme promis l'élue de son cœur. Mais lorsqu'il arrive enfin au rendez-vous tant attendu, sur la côte anglaise, Marian n'est pas là. Obsédé par cet amour qui a bouleversé sa vie, Ian décide alors de retrouver sa trace. Ce qu'il apprend le déconcerte davantage. Qui est vraiment cette femme insaisissable ? Une manipulatrice ou la victime d'un passé que quelqu'un souhaite garder secret, à n'importe quel prix ? Dissection fascinante et méticuleuse de l'obsession et de la passion, L'Inconnue de Vienne est surtout un redoutable roman d'enquête. À travers un siècle et demi d'histoire, Robert Goddard balade personnages et lecteur d'une révélation à l'autre, jusqu'à une conclusion ahurissante. Un chef-d'œuvre de manipulation, signé par un maître en la matière. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Une femme debout | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Une femme debout Catherine Bardon Les Escales le 4 janvier 2024 aux Éditions Les Escales, 288 pages. 288 pages Biographie romancée Chronique 9 avril 2024 Quelques citations pour commencer : "Après la mort, il n'y a rien et la mort elle-même n'est rien. Mourir en combattant, c'est la mort détruisant la mort." Seamus Heaney "Les livres servent d'écrin aux vies, ils les tiennent à l'écart de l'amnésie, de la violence et de la désorganisation du monde. Voilà pourquoi il est nécessaire qu'ils n'en fassent qu'à leur tête." Laurent Bénégui "J'espère que ce roman, qui n'est pas un plaidoyer mais plutôt un état des lieux, contribuera à faire connaître la situation migratoire complexe dans l'île d'Hispaniola et à éveiller la vigilance plus que jamais nécessaire face à la situation des migrants et à toutes les formes de racisme."C. B. Roman biographique ou biographie romancée, quoiqu'il en soit, un récit essentiel et incontournable alors que les crises migratoires sont au centre des préoccupations mondiales. Ce qui se déroule sur l'Île d'Hispaniola entre Haïti et la République Dominicaine en est une illustration dramatique. Ce roman est pour son autrice une dette envers une femme qu'elle n'a pas connue ; elle se sent le devoir de retracer le parcours exceptionnel de cette avocate défenseuse des droits de l'homme et du citoyen haïtien vivant en République dominicaine. Elle fut maintes fois récompensée, honorée, au cours de sa trop courte existence et l'on comprend pourquoi : Prix Ginetta Sagan (2003) Prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme (2006) Médaille Giuseppe-Motta (en) (2008) Prix international de la femme de courage (2010) Catherine Bardon remonte le temps jusqu'à la naissance en 1963 de celle qui sera une héroïne hors du commun, surdouée, préoccupée des autres, révoltée par l'injustice, prête à tout pour lutter contre celle-ci, consciente dès ses 13 ans qu'il fallait s'engager dans une révolte organisée, imposer ses vues et ses exigences à des patrons esclavagistes, à des gouvernements. Elle va sérieusement gêner les dirigeants haïtien et dominicain elle, la petite fille de pauvres élevée dans un batey, sorte de campement où survivent misérablement les coupeurs de cannes à sucre dans des conditions insupportables. Venus en République Dominicaine pour six mois, ses parents vont vite déchanter, piégés dans une zone de non droit, asservis et sous payés. Un retour en Haïti est impossible. Les voilà bloqués, comme des milliers d'autres, dans un no man's land, en enfer. À sa naissance l'administration dominicaine a mal orthographié son prénom, inscrivant le prénom de Solain et le nom de Pié. Cela commençait mal. Par ses manifestations, elle attira l'attention du public et d'organisations internationales défendant les droits de l'homme. Cette militante a combattu toute sa vie en République dominicaine l'anti-haïtianisme que manifeste régulièrement une partie de la population dominicaine envers les émigrés haïtiens En 2005, devenue avocate, madame Pierre "demanda à la Cour interaméricaine des droits de l'homme de statuer sur le cas de deux enfants d'origine haïtienne qui se sont vu refuser un certificat de naissance dominicain. La Cour interaméricaine a confirmé les lois régissant les droits de l'homme et interdisant la discrimination raciale dans l'accès à la nationalité et à la citoyenneté. Le tribunal a également ordonné au gouvernement dominicain de fournir les certificats de naissance". Malgré cette victoire, tout s'enlisa et le combat dut reprendre. Tout fut fait pour la décourager : Par exemple, en 2007, elle fut menacée d'être déchue de la nationalité dominicaine en raison de l'erreur sur son nom à sa naissance. En 1981, elle fonde le Mouvement des femmes dominicano-haïtiennes (MUDHA) (en espagnol El Movimiento de Mujeres Dominico-Haitiana), une organisation non gouvernementale contribuant à éveiller la conscience de l'opinion publique dominicaine et internationale sur le sort inacceptable et les conditions inhumaines réservées aux membres de la communauté haïtienne vivant en République dominicaine. Elle fut l'invitée et l'amie des grands de ce monde entre autres les Kennedy et Obama, mais aussi des plus humbles. Elle meurt malheureusement le 4 décembre 2011 des suites d'un malaise cardiaque. Suite à sa disparition, la situation des Haïtiens en République Dominicaine a encore empiré dans un silence assourdissant. "C'est quoi une vie d'homme ? C'est le combat de l'ombre et de la lumière. C'est une lutte entre l'espoir et le désespoir, entre la lucidité et la ferveur... Je suis du côté de l'espérance, mais d'une espérance conquise, lucide, hors de toute naïveté. " Ces mots de Aimé Césaire auraient pu être ceux de Sonia Pierre, ceux de Robert Kennedy également qui affirmait : " Vous voyez le monde tel qu'il est et vous vous dites : Pourquoi ? Moi je rêve d'un autre monde et je me dis : Pourquoi pas ? " Alors laissons passer les rêves, portons les, accompagnons les rêveurs si nous ne pouvons en être nous-mêmes. Et surtout ne les oublions pas et continuons leur œuvre. Quatrième de couverture Le destin hors du commun de Sonia Pierre, fille de coupeurs de canne, qui fit de sa vie un combat pour les droits humains. République dominicaine, 1963. Sonia Pierre voit le jour à Lechería, dans un batey, un campement de coupeurs de canne à sucre. Consciente du traitement inhumain réservé à ces travailleurs, elle organise, à treize ans seulement, une grève pour faire valoir leurs droits. Une des rares habitantes du batey à suivre des études, elle devient avocate et consacrera sa vie tout entière à combattre l'injustice jusqu'à sa mort tragique. Catherine Bardon révèle l'existence de cette femme exceptionnelle et met en lumière la condition terrible des travailleurs migrants en République dominicaine, un sujet toujours d'actualité. Bouleversant plaidoyer pour la solidarité et la fraternité, Une femme debout est un roman puissant et terriblement humain. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Gang des rêves | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Gang des rêves Luca Di Fulvio Slatkine & Cie 2 juin 2016 720 pages traduites par Elsa Damien Roman et Historique Chronique 4 janvier 2018 Bonjour New-York ! Bienvenus dans une longue et magnifique « Pastorale américaine », ou « Il était une fois l'Amérique », entre Scorcese, Sergio Leone pour le souffle de l'histoire, le dramatisme, les grands personnages, et pour faire bonne mesure, Woody Allen à la désespérance ironique et romantique. Nous sommes dans un grand, très grand film, non ! Je me trompe, nous sommes au Théâtre, au New Amsterdam Theatre où nous a convié Christmas Luminita, un jeune homme hors du commun, dont on tombe immédiatement amoureuse, avec son regard marron doucement moqueur et sa mèche blonde, nous sommes chez les Diamond Dogs, son Gang de rêve ! Classer ce roman serait une erreur ; fiction historique, oui, récit d'une passion dévorante aussi, mais encore .... Thriller glaçant, chronique de vie, documentaire biographique, voilà ! Tout cela et .... Tout commence en Italie à Aspramonte en 1906 avec une fillette de douze ans, Cetta Luminita, dans une famille de paysans durs à la tâche appartenant au Padrone. Celui-ci a bien remarqué que la gamine en passe de devenir une femme est bien jolie et comestible. Sa mère va alors trouver une solution terrible et cruelle pour sauver son enfant de cette concupiscence. Mais malheureusement, même si ce n'est pas le patron qui frappera, le destin restera impitoyable inéluctablement. On retrouve Cetta, dans la cale d'un bateau avec son fils de six mois en route pour les USA, pour la liberté, pour fuir la fatalité. Elle est dure Cetta, en rage, pragmatique, elle sait déjà tout de la vie et de ce qu'elle peut en attendre. Elle a également une capacité à oublier les mauvais souvenirs sur l'instant, à sectoriser sa mémoire, pour toujours avancer, avancer sans se retourner. Et son fils né "Natale" est rebaptisé à la douane de Ellis Island "Christmas", un nom improbable de noir du ghetto qui peut faire rire, mais qui pour elle ne veut dire qu'une chose incontournable, essentielle, son fils est un Américain, point final. Avec ses cheveux de blé et son regard sombre qui pourrait penser qu'il est italien ? Il est bien le fils de sa mère et il est américain, et quand il l'oublie, elle fait en sorte de sévèrement et avec tout son amour maternel, le lui rappeler. Dès lors, le récit se partagera en première partie principalement entre Christmas et Cetta en intercalant des passages concernant d'autres acteurs de cette saga : nous suivrons les années d'apprentissage de 1906 à 1925 des règles de l'existence par Christmas dans le Manhattan des gangs de loubards italiens et juifs, et d'une façon plus aléatoire sans suivre la chronologie, de la trajectoire de sa mère, femme hors du commun, accompagnée de Sal un mafieux aux mains noires, laid de visage mais homme d'honneur, qui ne parle pas d'amour mais en donne les preuves. La deuxième partie est consacrée à Christmas et en parallèle à Ruth et Bill de 1926 à 1929. Tout ce petit monde constitué d'âmes blessées, cabossées, irrécupérables parfois, violentes , cruelles, naïves, comiques, attendrissantes, est illustré par une sacrée collection de visages hauts en couleurs, ramenés à la vie dans des dialogues incroyables de réalisme et d'inventivité. On frémit, on pleure, on rit beaucoup. Pour représenter la pureté, il y a Ruth issue des quartiers huppés de la bonne société corsetée juive, petite fille d'un émigrant, Saul Isaacson, personnage truculent au vocabulaire épicé, qui a bâti un empire dans la confection. Saul et Christmas se ressemblent, le vieil homme le pressent immédiatement. Il le rencontre pour la première fois dans l'hôpital où a été emmenée Ruth, victime d'une agression et d'un viol terribles. Son sauveur, celui qui l'a trouvée dans la rue, Christmas accompagné de son ami pour la vie, Santo. Un couple digne des plus célèbres amoureux vient de se former dans un regard ; une passion infinie est née, et personne ne va pouvoir desserrer les liens noués en ce jour fatidique où l'innocence a été déchirée. Un long, interminable chemin attend Christmas, Ruth, Cetta, Sal. Luca Di Fulvio nous emporte dans une fresque fabuleuse au sein des quartiers malfamés de New York, dans les ghettos juifs et noirs, dans le monde en pleine expansion de la radiophonie balbutiante et du cinéma hollywoodien jusqu'en 1929, aux portes du crash boursier. On a une sensation curieuse d'être dans un univers clos, aucun écho de la guerre mondiale ou des grands événements politiques de l'époque, chacun trime pour s'en sortir. New-York est le centre névralgique, alors le reste du monde ... Le Mal absolu rôde, symbolisé par Bill le psychopathe violeur, fils d'un allemand et d'une juive polonaise. Il incarne tout ce qu'il y a de plus infâme, dépravé, dans cette société en devenir, quelque soit le milieu social. Il est l'élément terrifiant de ce récit qui apporte avec lui l'indicible, l'inconcevable, l'obscurité. Tous sont perdus, confus, paumés dans cette cité gigantesque et écrasante de New-York, mais aussi à Hollywood, tous vont devoir apprendre à se connaître et s'aimer eux-mêmes pour se sauver. Certains le pourront, d'autres tomberont dans un gouffre sans fond. La limite est ténue entre la damnation et la rédemption. Un livre majeur de 2016, un déjà grand classique de la littérature d'aujourd'hui tendant au cinématographique tant dans le découpage que dans le style imagé. Incontournable ! Quatrième de couverture New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Un Ange dans la tourmente | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Un Ange dans la tourmente Alain Léonard De Borée Terres d'écriture 11 août 2022 320 pages Historique Chronique 14 août 2022 « Première Guerre mondiale, une jeune infirmière part sur les traces de son frère disparu au péril de sa vie. » « Pour la patrie et l'humanité, toujours au service des hommes. » Devise du Service de santé des armées Alain Léonard a servi pendant 20 ans au sein du Service de santé des armées tant en métropole qu'à l'étranger. Ainsi rend-il hommage avec cœur et passion, au travers de cette fiction mêlant faits et personnages réels à ceux issus de son imagination, à tous les personnels de santé qui, depuis les batailles napoléoniennes et les exploits des premiers chirurgiens et soignants, ont œuvré, ce sont sacrifiés, se sont dévoués aux soldats tombés pour la France. Il est leur héritier et leur débiteur pour toutes les inventions, techniques, protocoles mis en place par eux alors qu'ils étaient plongés dans la tourmente, sous les bombes, dans des hôpitaux de fortune, croulant sous le nombre de rescapés ou de corps. Comment ne pas couler lorsque l'on est confronté à l'horreur la plus absolue, à la barbarie, aux effets pernicieux d'armes insidieuses qui tuent à distance, aux conséquences d'un conflit moderne terrifiant comme le fut la Première Guerre mondiale ? La guerre de 1870 fut terrible, celle de 1914-1918 laissa les peuples sidérés, choqués. "Jamais plus..." Un carnage, des généraux planqués déconnectés de la réalité donnant des ordres absurdes et criminels, une jeunesse fauchée pour rien. Du chaos, de l'ignominie, est né comme toujours le progrès en particulier sur le plan médical, chirurgical, psychiatrique. Des inventions et protocoles de soins fabuleux ont permis à des milliers d'infirmes, de gueules cassées, de gazés, de traumatisés, de trouver le moyen de continuer leur vie, malgré tout. 162 690 hommes et femmes ont œuvré au sein du Service de santé militaire dont 10 100 infirmières militaires. 15 millions de victimes blessées ont été prises en charge par les 5000 formations sanitaires de fortune, près des zones de combat ou à l'arrière, dans des conditions épiques, cauchemardesques, extrêmement difficiles au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Ainsi Alain Léonard, grâce au personnage de Aurélia Decourson s'étant engagée comme assistante sanitaire afin de retrouver son frère Armand disparu, nous fait découvrir sur le terrain, de Amiens à Arras jusqu'à l'Hôpital du Val-de-Grâce, la vie quotidienne de ces anges tutélaires et sauveurs au service de la Vie quand tout n'est que désespoir, fureur, sang et boue. L'incertitude, l'ignorance de ce qui est réellement arrivé à Armand n'est plus supportable pour sa sœur qui quitte le confort de la maison familiale en bord de Loire pour l'âpreté de l'existence dans un hôpital proche du front. Ce sont des milliers de jeunes hommes extirpés de cette infâme boucherie qu'Aurélia, ses camarades, les chirurgiens, les ambulanciers, tous les personnels de santé, vont devoir sauver des griffes de la Mort. Plus qu'un hôpital, c'est une usine où les états d'âme n'ont pas leur place alors que l'ennemi se rapproche et tue encore et encore. Au milieu de ce désastre pourtant l'espoir fleurit, l'amour et l'amitié aussi. Aurélia trouvera-t-elle en elle la force nécessaire pour mener à bien sa mission et ne pas flancher devant la peur, l'immensité de la tâche, l'horreur ? Un récit poignant, recréant parfaitement l'ambiance de l'époque de ce début de siècle, l'atmosphère délétère et désespérante de ces quatre années de conflit, tout en nous offrant un roman d'amour, de guerre, de passion, bouleversant, humaniste et inoubliable même après avoir tourné la dernière page. Quatrième de couverture 1914. Près de Chinon, les Decourson, viticulteurs, vivent des jours heureux. L'équilibre familial vacille dès l'annonce de la mobilisation générale. Armand, l'unique fils de la fratrie, est envoyé au front. Très vite, les siens sont sans nouvelles, redoutant le pire. Alors qu'il est officiellement porté disparu, l'une de ses jeunes sœurs, Aurélia, abandonne son projet d'études et décide d'intégrer la Croix-Rouge pour se former aux premiers soins, rejoindre à son tour la zone de combat et retrouver sa trace. À Amiens, au milieu des bombardements et des brancards, elle découvre la terrible réalité du conflit et l'horreur des blessures mais rien ne saurait l'arrêter dans sa quête ni la faire renoncer. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Une enquête philosophique | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Une enquête philosophique Philip Kerr Le Masque 2011 390 pages traduites par Claude Demanuelli Polar thriller historique Chronique 3 mai 2018 En s'inspirant de Descartes, « Je tue, donc je suis. » ... « Je compris... Que les meilleurs choses que je pusse écrire ne resteraient toujours que des remarques philosophiques ; que mes pensées se paralysaient dès que j'essayais de leur imprimer de force une direction déterminée, à l'encontre de leur pente naturelle. - Ce qui tenait sans doute étroitement à la nature de l'investigation même. Elle nous oblige, en effet, à explorer en tous sens un vaste domaine de pensées. " Ludwig Wittgenstein, "Investigations philosophiques » ( traduit de l'allemand par P. Klossowski) . Policier d'anticipation étonnant et terrorisant à la Orvell. L'auteur malheureusement disparu en 2018, père de la très célèbre trilogie berlinoise, a écrit ce texte en 1992, situant l'action en 2013 à Londres. Flippant tant ses descriptions d'une police se perdant dans des méthodes d'investigation de plus en plus complexes, scientifiques et psychiatriques, éloignée des réalités du terrain, démoralisant peu à peu une justice tendancieuse, sont justes et très proches d'une réalité paniquante. Peu à peu, la société s'enfonce dans le virtuel, la violence, ayant trouvé une solution incroyable pour ne pas condamner à mort les assassins les plus féroces sans pour autant les enfermer à vie, le Coma Punitif. L'Europe a également choisi le Royaume-Uni pour l'essai d'un programme Lombroso, du nom de celui qui établit dans un autre siècle, des tableaux et listes des caractéristiques physiques, telle la taille des oreilles, dénonçant à la société un tueur en puissance. On imagine le danger d'une telle ineptie prise au sérieux alors. Ce programme affuble des tueurs en série potentiels de femmes de noms de philosophes. Ce sont des NVM- négatifs. Bientôt certains sont éliminés de six balles dans la tête. L'exécuteur prend de plus en plus de risques dans son duel avec l'inspecteur principal " Jake" Jacowicz, femme de poigne aux multiples talents, détestant la gent masculine, se perfectionnant dans les "gynocides"multiples. Dans ce cadre, elle enquête en parallèle sur la mort d'une jeune femme dont le corps martyrisé présente des injures écrites au rouge à lèvres rouge sombre, laque de chine. Le criminel « Wittgenstein », a réussi à infiltré le programme Lombroso, et exécute ses frères en folie ; en effet, il présente les mêmes anomalies génétiques que ses victimes et fait partie du dit programme.... Incroyable car ce livre n'a pas du tout vieilli, certaines extrapolations sont d'actualité : la dénonciation des dangers de la virtualité, d'une police de plus en plus sécuritaire bafouant la vie privée des citoyens, de la montée du racisme et des risques du tout informatique, etc... Vocabulaire précis, scientifique et philosophique n'empêchant pas de se passionner pour cette enquête futuriste et si contemporaine. Deux autres romans sur le même principe sont parus après celui-ci. Très original, percutant, prodigieusement bien construit, intelligent, plein d'humour cynique sans concession, ménageant un beau suspense, c'est un thriller à découvrir donc. Une réflexion réelle sur les risques que nous encourons aujourd'hui si nous ne veillons pas à garder le contrôle et les pieds sur terre. Quatrième de couverture Un meurtrier sadique s'attaque férocement à des femmes. L'inspecteur « Jake » Jacowicz mène l'enquête. C'est une dure à cuire dont la particularité est de détester les hommes. Son adversaire est à la hauteur : un serial killer qui figure sur une liste ultra secrète de criminels sexuels potentiels, tous affublés d'un nom de philosophe. L'assassin, baptisé Wittgenstein, ayant infiltré l'ordinateur central du ministère de l'Intérieur, entreprend d'éliminer ses compères un à un. Le duel, hautement philosophique et pervers, que vont se livrer Jake et Wittgenstein, oscille entre le cynisme et une extrême drôlerie. L'action d'Une enquête philosophique, écrit en 1992, est située en 2013. Vingt ans plus tard, le texte n'a pas pris une ride : l'auteur avait anticipé les dérives policières et sécuritaires, le racisme banalisé, les risques informatiques, et même la grande sécheresse. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs















