
Éva a lu pour vous ..
Chroniques littéraires
Les Pinceaux du Dire
Sylvie Forestier
Voix Tissées
Le 11 juillet 2024
104 pages illustrées
poésie illustrée
Chronique
4 août 2025

Paru dans la collection Passage obligé
" Propos sur le livre
Le livre est un objet qui se lit feuille à feuille
Ouvrir un livre
Lire feuille à feuille jusqu'à la dernière page
Refermer le livre
Il reste intacte prêt à une prochaine lecture
Et pourtant le lecteur lui a ravi ses pensées
Charme du livre où le contenant et le contenu ne font qu'un "
Vous voici invités à pénétrer dans l'univers onirique et singulier de l'artiste pluridisciplinaire Sylvie Forestier, une femme dont l'imagination la mène dans des contrées lointaines et intimes à la fois.
" Un ange passe
Bientôt aspiré
Par le vent de nos désirs lointains "
Par chance, la poète n'a pas oublié l'enfant qu'elle fut...
" - L'enfance est légère comme une volée de moineaux
L'enfance est sérieuse comme un jeu de marelle
- Et les enfantillages
- Ça, c'est une invention des grandes personnes...
La mémoire de l'enfance se décline en pointillés scintillants sur la rivière de nos années "
L'innocence apparente de son regard apporte le supplément d'âme à l'analyse de l'adulte devenue mère, épouse, mais surtout créatrice laudatrice et illustratrice d'une parole sacrée : celle du coeur.
Ce dialogue entre peintures et mots est un espace où la magie des couleurs et des sonorités nous envoûte, nous révèle à nous-mêmes et au monde.
" Les couleurs se répondent
à tire d'aile
telles une volée de cloches
épandues dans l'air "
Vibrantes, lumineuses, joyeuses, profondes, assumées, saturées, ces teintes animent des êtres fantasmés issus d'un rêve, comme sortant d'un dessin de petite fille à la fausse ingénuité, à la réelle sagesse, douée d'un don d'empathie.
" La couleur est une magicienne
Qui nous entraîne en d'hypnotiques harmonies
Jusqu'aux profondeurs de l'âme "
Les Pinceaux du Dire est le recueil d'une héritière du Petit Prince, de tous ces héros de nos premières années qui rêvaient de voler sur les ailes d'un oiseau. L'autrice nous saisit par la main pour que nous puissions regarder la beauté de notre univers d'en haut ; prendre ainsi de l'altitude nous permet de comprendre l'essentiel, ce qui vient évidemment du cœur, depuis l'apparition de tout être vivant car :
" La mémoire du temps est inscrite dans toute vie
Nous parcourons des sentes habitées
Par d'immémoriales présences "
