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  • Regrets éternels

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Regrets éternels Pieter Aspe Albin Michel 31 octobre 2018 314 pages traduites par Emmanuele Sandron Thriller Chronique 15 février 2019 Première édition en 2006 19ème épisode traduit en français sur la trentaine existants en néerlandais des enquêtes en Flandre et plus particulièrement à Bruges du commissaire Pieter Van In accompagné de l'inspecteur en chef Guido Versavel et de la substitut du procureur et épouse adorée de Pieter, Hannelore Martens. Ambiance particulière de cette magnifique ville avec des incursions dans d'autres régions belges, situation pour nous " exotique" dans ce pays écartelé où l'on découvre également la force encore vive des patois et traditions de chaque région, critiquant généralement les autres. Ajoutez à cela une consommation permanente d'alcool et de café dans tous les bistrots et estaminets connus du trio ou aux domiciles des témoins ou coupables, et vous y êtes. Haute en couleurs et peut-être un peu caricaturale, on s'attache néanmoins à cette fine équipe, chacun ayant un sacré caractère. Le couple amoureux et torride Hanne-Pieter est un point important de ce récit, apportant de la légèreté et de l'humour où le drame prend la plus grande place. " Des coulisses du pouvoir aux scandales politiques sur fond de grande criminalité : Pieter Aspe rouvre l'une des pages les plus sombres de l'histoire de la Belgique. Passionnant." En effet, voici quarante ans une série de braquages perpétrée par la bande de Nivelles a fait 28 victimes entre 1982 et 1985. L'énigme des tueurs du Brabant reste non élucidée jusqu'à ce jour. Un journaliste, Michiel Lambrechts de la Gazets est retrouvé assassiné de deux balles dans la tête chez lui. Bien vite, Van In et Versavel, en charge du dossier, comprennent qu'il travaillait à nouveau sur cette vieille affaire. Toutes ses recherches, tous ses documents ont été emportés par le tueur. Le risque est très grand pour notre trio car tous ceux qui se sont approchés de cette enquête sont morts violemment, comme le procureur Demedts, soit-disant suicidé par pendaison. Les implications aux plus hauts degrés du pouvoir dans ces attaques à main armée sur des civils sont connues de tous, mais pour le moment non prouvées. La veuve de Demedts, toujours certaine que son mari a été exécuté car il approchait trop de la vérité, a la frayeur de sa vie lorsqu'elle trouve ses trois chats pendus au même endroit que son regretté époux. Elle appelle immédiatement le procureur actuel en pleine discussion avec Van In dans son bureau. Ils se rendent immédiatement sur place. Mme Demedts leur apprend alors que le dossier monté par son mari à l'époque existe toujours... Une course poursuite commence alors des plus périlleuses et mortelles. La série macabre n'en est qu'à ses débuts. La frontière entre politique et justice est ténue et provoque plus de difficultés encore. Certains ne veulent pas que la vérité soit découverte alors qu'ils vivent en toute impunité depuis toute ces années. Phénix, leur tueur se met sur les traces des enquêteurs. Danger ! Un polar très réussi, mené rapidement, clair, bien construit. Des héros pour lesquels on ressent de la sympathie, des doses parfaites d'humour, de suspense, de frisson, respectées, un savant équilibre favorisant le plaisir de la lecture. Une série télévisée des dix premiers tomes a été faite en néerlandais. Bien, très bien ! À découvrir .... Quatrième de couverture Entre 1982 et 1985, une série de braquages sanglants terrorise la Belgique. Vingt-huit personnes tuées de sang-froid et pas l'ombre d'une piste fiable. Quarante ans plus tard, l'énigme des « tueurs du Brabant » reste d'une brûlante actualité. C'est précisément sur ce dossier que travaillait le journaliste d'investigation Michel Lambrechts. Retrouvé chez lui avec deux balles dans la tête, il laisse des informations capitales aux mains de tueurs qui ont embarqué tous ses documents. En se lançant dans l'enquête, le commissaire Van In et ses acolytes n'ont qu'un espoir : ne pas finir comme tous ceux qui se sont frottés à cette histoire, dont le procureur Demedts, retrouvé pendu... Des coulisses du pouvoir aux scandales politiques sur fond de grande criminalité : Pieter Aspe rouvre l'une des pages les plus sombres de l'histoire de la Belgique. Passionnant. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Tu me vertiges

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Tu me vertiges Florence Marguier-Forsythe Le Passeur Éditeur Mars 2017 405 pages Biographie Chronique 31 décembre 2017 Dernier livre de l'année 2017 pour ma plus grande joie, une histoire d'amour, une vraie.... « Tu me vertiges » et Albert Camus répond à ce message de Maria Casares « Tu es mon unique ». Tout est dit. Lors d'une lecture organisée dans une librairie du XIVe arrt intitulée « Eros ou la passion amoureuse », Florence M. Forsythe a interprété un extrait de ce « roman biographique », celui où Albert annonce à Maria que sa femme Francine va venir le rejoindre à Paris. Dans un état de sidération soudain, Maria focalise son attention sur une lame du plancher du studio que son amant loue à Gide, afin de ne pas sombrer dans le gouffre vertigineux qui s'ouvre sous ses pieds. La justesse psychologique et la qualité de l'écriture m'ont immédiatement poussée à me procurer au plus vite ce livre. Chose faite, j'ai encore dû finir des ouvrages empruntés, avant de pouvoir enfin m'y replonger. J'ai donc relu les soixante premières pages puis la suite sans m'interrompre. La première impression qui me reste quelques heures après la fin de ma lecture est celle d'entendre encore les rires des deux amoureux filant en bicyclette dans les rues de Paris, ce 6 juin 1944, juste avant de passer leur première nuit ensemble. Date incontournable de l'histoire mondiale puisque c'est celle du débarquement en Normandie. Déjà, cette passion née pendant la guerre dans un certain contexte de danger, est en péril par la paix annoncée et tant espérée, et le retour probable de la femme de Camus. Mais cela, Maria ne peut le savoir. Trois mois plus tôt, en mars 1944, elle le remarque lors d'une Fiesta organisée chez les De Leiris afin de créer une pièce de Picasso absurde, mise en scène par Camus. Toute l'intelligentsia et le gratin parisien est présent, tout ce microcosme d'intellectuels, d'artistes, de créateurs géniaux, transgressifs, quelques fois désespérés, rescapés pour certains d'une première guerre mondiale monstrueuse, s'étant jetés à corps perdu dans les ivresses et les débordements des années folles pour conjurer le sort. En cette année 44, ils se retrouvent à nouveau le ventre criant famine, comme en état second lors de fêtes, où grâce au marché noir, ils peuvent se nourrir et se donner l'illusion que le monde tourne encore normalement. Tous ne se leurrent pas, certains résistent et se battent, d'autres font le dos rond, enfin malheureusement certains vont se révéler condamnables à la libération. Pour le moment, Maria a 22 ans, elle travaille au Théâtre des Mathurins sous la direction de son mentor Marcel Herrand. Elle se fait une très jolie place de comédienne grâce aux premiers rôles que lui offre son protecteur, et aussi d'actrice, elle vient de jouer dans « Les enfants du paradis ». Albert, à 31 ans, a déjà fait paraître « l'étranger », et vient de terminer la rédaction de la pièce le « Malentendu ». Il vient d'ailleurs de déposer un exemplaire à l'attention de Herrand afin qu'il la lise et peut-être la monte. Ce dernier est enthousiaste, une première lecture en présence de l'auteur est organisée. La vraie rencontre a donc lieu entre Maria et Albert. Au fil des répétitions, les liens se noueront peu à peu pour ne plus se défaire pendant quinze ans, sauf les deux ans de séparation qu'impose Maria à bout. En effet, après avoir enfin avoué à la jeune femme qu'il est marié, que sa femme arrive, Albert en rajoute une couche en l'informant de la naissance de jumeaux. Pour Maria, c'est une couleuvre impossible à avaler, son honneur, sa liberté de femme et d'artiste sont en jeu. Elle se sent justement en péril. Elle stoppe tout. Cependant le hasard ou le destin, ou Eros, remettent le 6 juin 1946 exactement, les amants en présence aux jardins du Luxembourg. Après une valse hésitation, tout recommence. Ils doivent se rendre à l'évidence que ces deux années, où chacun a vécu d'autres aventures, n'ont rien changé. On s'étonne déjà depuis la soirée chez les Leiris de l'attirance inexpliquée de Maria pour Albert. Et pourtant peut-être parce qu'elle est douée d'une prescience et d'un instinct fabuleux, elle sait inconsciemment que cet homme est le sien. Ils ont de nombreux points communs mais également des différences qui loin de les éloigner, les lient encore plus. Ainsi tous les deux sont en exil dans cette France raciste, élitiste, donnant la part belle à certains, issus de la grande bourgeoisie, de Normale Sup et des grandes écoles. Maria est née en Galicie, et dès ses onze ans déménage avec douleur à Madrid avec ses parents, membres de la très haute société, Gloria femme volage et fragile, et Santiago. Celui-ci vient d'être nommé ministre, c'est un homme d'une grande érudition, aux principes moraux de droiture et de devoir envers l'Espagne profondément chevillés en lui, engagé en politique comme en mission, critique mais juste, qui va éduquer sa fille dans les mêmes principes de fierté, d'honneur et de respect des aïeux, en plus de lui donner l'amour des lettres et du théâtre. Il lui offrira des exemplaires de pièces incontournables du répertoire. En 1936, il se voit contraint, compte tenu de la gravité des événements liés à Franco et la guerre civile espagnole, de mettre ses deux femmes dans le premier train pour Paris. Ce deuxième exil, après celui de Galicie à Madrid, va transformer Maria en guerrière et en protectrice de sa mère. L'enfance est terminée, l'attente après le père commence . Albert est né en Algérie, dans une famille modeste comprenant un père caviste, une mère d'origine espagnole sourde pratiquement et analphabète et un frère aîné Lucien. Malheureusement le père et le frère vont disparaître emportés par la guerre. La mère a trouvé refuge dans sa famille. Ainsi Albert grandit dans la pauvreté chez sa grand mère maternelle, recevant l'appui primordial d'un oncle très engagé politiquement et un professeur, tous deux conscients de la grande intelligence et du talent d'écrivain du jeune garçon. Adulte il devient journaliste, se marrie une première fois, c'est un échec, puis une seconde fois avec Francine, professeur de mathématiques, qui restera chez la grand-mère de son mari quand celui-ci doit rapidement s'exiler, ses écrits et articles n'ayant pas été appréciés par le pouvoir en place. Ce sont donc bien deux exilés, apatrides, qui se trouvent. Ils vont traverser les années ensemble, tout supporter, car leur foi en leur amour est inébranlable. Egalement aussi parce que Maria va faire beaucoup de concessions et d'efforts pour Albert, tout en réussissant à poursuivre sa brillante carrière. Et elle a bien du courage, car Camus est certes un homme brillant pragmatique, engagé, pur dans ses luttes contre le marxisme et le stalinisme, contre la peine de mort lors de l'épuration de l'après-guerre, contre l'existentialisme de son ancien ami Sartre et sa complice de Beauvoir, qui ne sortent pas glorieux de ce livre, cherchant une solution à l'absurdité de la condition humaine, oui tout cela est beau et grand ; mais c'est aussi un lâche dans sa vie privée, un Don Juan entouré de son harem, un égocentrique tête à claques il est vrai toujours à protéger sa femme dépressive, dépassé par son rôle de père, d'une possessivité et jalousie maladives et ridicules, fragilisé par la même maladie que le père de Maria, (troublant !) la tuberculose, émotionnellement toujours à bout. Maria sera sa maîtresse, son amour unique, sa mère, sa psy, sa muse. Albert sera son éducateur, son Pygmalion, il reprendra en quelque sorte le flambeau laissé par le père, Santiago. En 1960, un accident de voiture emporte Albert..... Maria peu à peu recommencera à vivre, travailler, créer, sans jamais oublier son vertigineux amour. Je les imagine très bien aujourd'hui danser jusqu'à la fin des temps sur un air de jazz..... Ce roman est aussi une description fabuleuse et réussie du microcosme intellectuel et artistique de Saint-Germain-des-Prés, et nous donne le plaisir de retrouver avec émotion certaines figures célèbres qui ont bercé nos jeunes années : Gérard Philip, Alice Sapritch, Juliette Gréco, Mouloudji, Piaf, Django Reinhardt, ..... Bravissima maestra ! Quatrième de couverture En 1944, Maria Casarès et Albert Camus se croisent à une soirée chez les Leiris. Elle est Espagnole, ardente et comédienne en vue ; il a publié récemment son roman L'Étranger, fréquente Sartre et Beauvoir à Saint-Germain-des-Prés, lieu où se retrouvent les figures intellectuelles et culturelles de l'époque. Tous deux sont des exilés que le théâtre réunit dans une passion partagée. L'Espagne, la " seconde patrie " revendiquée par Camus les relie aussi. Très vite, ils deviennent amants. Nous sommes le 6 juin 1944, la nuit du Débarquement. Mais la guerre se termine et la femme de Camus le rejoint à Paris. Maria décide de rompre. Ils se retrouveront deux ans plus tard. Leur histoire reprend et devient un amour véritable. Dans ce roman rythmé et virevoltant, construit autour des trois phases de l'histoire amoureuse de Maria et Albert (la rencontre, la rupture, l'amour vrai), le lecteur suit la trajectoire passionnelle des deux amants dans les hauts-lieux fréquentés par l'intelligentsia parisienne férue l'existentialisme, au théâtre et dans les les boites où l'on danse. Pour Camus, Casarès sera l'Unique ; et il restera, par-delà la mort, le seul homme qu'elle ait véritablement aimé. Florence M.-Forsythe est metteur en scène, comédienne, productrice d'émissions pour France Culture. Elle a bien connu Maria Casarès avec qui elle avait une amitié profonde et complice. Elles ont collaboré ensemble autour d'un projet de film sur l'actrice. Elle est notamment l'auteur de Maria Casarès, une actrice de rupture (2013) et de Jacques Lacarrière, passeur pour notre temps (2015). Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Une cité si tranquille

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Une cité si tranquille Daniel Cario Presses de la Cité 17 mars 2022 360 pages Thriller Terroir historique Chronique 10 avril 2023 Troisième opus des enquêtes de l'adjudant de gendarmerie Philippe Derval récemment muté : Vannes, ses secrets, ses turpitudes, ses crimes sous l'apparence d'une coquette ville de Bretagne. Cependant, je ne classe pas ce polar dans la catégorie terroir car l'action aurait pu se dérouler dans une autre région dans une cité présentant les mêmes caractéristiques. Pour les fans de Chabrol, ce roman noir classique semble-t-il, prenant le temps de s'installer sur près d'un tiers de l'ouvrage, prend soudain de la vitesse et monte en puissance. La plume est vive, le regard acéré, le rythme essoufflant, le scénario tortueux et le final sidérant. Monsieur Cario est un maître en la matière, manipulant avec brio son lectorat, lui offrant une description acide et juste de notre société, de ses dérives. L'humanité peut être si fabuleuse et admirable et quelques fois si grotesque et désespérante. Que ce soit dans ses romans historiques ou contemporains, l'auteur provoque chez nous un sentiment angoissant d'inéluctabilité. Deux enquêtes parallèles donc pour le gendarme Derval, dans le collimateur de sa hiérarchie, et la séduisante lieutenante Héloïse Daubert en délicatesse avec la sienne au fur et à mesure que les indices désignent certains membres de la bonne société de Vannes. La menace latente devient réelle, les évènements se précipitent, notre adjudant Derval devra retrouver tout son instinct et son flair pour sauver leurs peaux et rendre justice aux victimes. Quatrième de couverture Troisième volet des enquêtes de l'adjudant Derval après « Trois femmes en noir » et « Les Brumes de décembre », entre univers du football et parties fines de notables... L'adjudant de gendarmerie Philippe Derval, muté depuis peu à Vannes, et la lieutenante de police Héloïse Daubert aiment se retrouver le soir au café pour évoquer les affaires qui les occupent. Pour le premier, c'est le corps d'une adolescente étranglée que l'on a trouvé au cimetière dissimulé sous une pierre tombale, pour la seconde le double homicide d'un couple sans histoire poignardé chez lui. Ces deux tragédies secouent la paisible ville de Vannes, d'autant que les mobiles paraissent incompréhensibles et que les cadavres ne tardent pas à s'accumuler. Isolés par leur hiérarchie, le gendarme et la policière échangent réconfort et entraide dans leurs enquêtes respectives. Et ne tardent pas à céder à l'attirance qui les pousse l'un vers l'autre. Un polar qui révèle les dessous d'une belle cité bretonne, entre univers du football et parties fines de notables... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • 22/11/63

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires 22/11/63 Stephen King Albin Michel 2013 934 pages traduites par Nadine Gassie Suspense SF Chronique 25 août 2018 Mon premier Stephen King et pas des moindres.... ! Un petit air de code Quantum la série..... Je m'incline bien bas devant le célèbre Stephen pour ce thriller historique, fantastique, cette fiction parfaitement construite, imaginée, où figure tout ce que je recherche dans ce type de littérature et encore plus. D'abord le style, l'écriture directs, beaux, simples qui nous plongent avec beaucoup de talent dans cette Amérique des années 60 et surtout le Texas. On s'y croirait : le recours à la mémoire sensorielle du lecteur, nous ramène comme dans une capsule temporelle à cette époque où les aliments avaient encore leur saveur, où les accents du terroir coloraient les dialogues, où la radio passait des standards du swing et du rock'n'roll, où l'air de certaines zones industrielles étaient insupportable, sans parler du diesel, où une partie de la population vivait sous le seuil de pauvreté dans des bidonvilles, pendant que d'autres nageaient dans les dollars, où déjà des monstres sévissaient dans de petites villes damnées, tuant leurs enfants sans que les forces de police ne puissent les arrêter faute des moyens du XXIe siècle, où la ségrégation et le racisme étaient de mise, (Dallas n'étant pas un exemple de tolérance et d'intelligence en ces années, une métropole haïssable et invivable pour notre héros), où des grands hommes élevaient la voix avant d'être assassinés tel Martin Luther King pendant que d'autres distillaient la haine comme Edwin Walker d'extrême droite, où la télévision diffusait des programmes inoubliables, où évidemment la guerre froide continuait et la haine du communisme se renforçait, et toujours cette figure ignoble de Hoover, qui j'espère paye pour ses crimes. C'était gonflé de s'attaquer à l'assassinat de Kennedy, sachant la controverse, les thèses complotistes, qu'il a généré depuis, sachant que ce fut un thème rebattu. Miracle, grâce au recours à un " instrument de mise en perspective intéressant", le voyage dans le passé, de 2011 à 1958, le suspense est intense. On tient à avancer rapidement dans l'histoire pour vérifier nos propres thèses ou spéculations. Et si JFK avait été sauvé, que serait-il arrivé à notre monde ? Passionnante question ! Je suis d'accord avec l'auteur quant à l'énigme de la culpabilité de Lee Harvey Oswald et d'une potentielle complicité d'autres intervenants : mieux vaut penser comme l'énonce le principe du rasoir d'Occam que l'explication la plus simple est aussi la meilleure. Ce thriller est aussi une fabuleuse histoire d'amour exaltante, jubilatoire, éternelle. " Quand il y a de l'amour, les cicatrices de la variole sont aussi jolies que des fossettes." Proverbe japonais. Cette histoire d'amour qui s'ajoute à tous les moments de description de la vie simple de personnes de bonne volonté, en particulier dans la petite ville de Jodie, où le narrateur sera professeur d'anglais et metteur-en-scène, (je souligne l' éloge émouvant à l'enseignement), déclenche une nostalgie, un attendrissement, une passion qui élèvent ce récit au niveau d'un très beau livre, un classique que l'on garde jalousement dans sa bibliothèque. On ressort de cette grande aventure humaine avec une exacerbation de notre" tendresse particulière pour l'absurdité essentielle de la vie. " « Il est pratiquement impossible à la raison d'assimiler le fait qu'un petit homme solitaire ait pu abattre un géant au milieu de ses limousines, de ses légions, de ses foules, de sa sécurité. Si une telle nullité a pu détruire le chef de la nation la plus puissante de la terre, alors un monde de démesure nous engloutit et nous vivons dans un univers absurde. » Norman Mailer La vérité dépasse toujours la fiction. Mais avant d'atteindre la date fatidique du 22 novembre 1963, cinq ans d'un périple extraordinaire vous attendent à la suite de Jake. Quatrième de couverture Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l'Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas. À moins que... Jake Epping, professeur d'anglais à Lisbon Falls, n'a pu refuser la requête d'un ami mourant : empêcher l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Une fissure dans le temps va l'entraîner en 1958, à l'époque d'Elvis et JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d'un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d'une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake. Avec une extraordinaire énergie créatrice, Stephen King revisite au travers d'un suspense vertigineux, l'Amérique du babyboom, des « Happy days" et du rock n'roll.». Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le théâtre de Slavek

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le théâtre de Slavek Anne Delaflotte Mehdevi Gaïa 2018 399 pages Roman Chronique 26 octobre 2018 " J'ai le sentiment d'avoir vécu au bord, au bord du bonheur, au bord d'une scène, au bord d'un pays, mais dans Prague toujours." La personnalité même de l'auteure, sa vie si dense et étonnante, imprègnent ce récit qui, on le comprend en le découvrant, devait forcément naître de cette femme. Après des études en droit international et diplomatique, la pratique du piano et du chant lyrique, elle devient relieur et écrit plusieurs romans dont " La relieuse du gué" et " le portefeuille rouge" que j'ai chroniqués, ainsi que " Fugue" et "Sanderling". Elle vécut à Prague pendant presque vingt ans. Tout est donc là pour écrire ce merveilleux roman dont le décor est évidemment Prague de 1707 à 1788, laissant le narrateur Slavek Sykora, sculpeur de lumières dans plusieurs théâtres, on dirait aujourd'hui chef éclairagiste, nous raconter sa vie, sa ville, ses amours, témoin de toutes les joies, peines, peste, guerres, blocus, périodes de paix, spectacles d'opéra ou de théâtre. Un clair obscur embrumé par l'opium nécessaire à éloigner la douleur de la vieillesse, nimbé de l'or des bougies. Celles-ci lui restent encore des théâtres où il magnifia les artistes à l'aide du feu et des miroirs stratégiquement placés pour décupler la lumière. Rencontres avec les plus grands du temps, les politiques, les nobles, les artistes et compositeurs passés à la postérité, mais aussi tous les humbles, pauvres, modestes, artisans, commerçants, faisant battre le cœur de la cité bénie que jamais Slavek n'abandonna. Une confession des dernières minutes alors que le Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart vient d'être créé et qu'enfin une pièce en tchèque a pu être représentée. La Bohème et son destin de terre continuellement envahie, Prague et ses quartiers et sa population bigarrée où être juif fut encore une cause de souffrance et d'exil selon les nouveaux rois. Une écriture qui se fracture parfois comme la mémoire de Slavek, des oublis comme certaines pages non numérotées. De la poésie tout en délicatesse, de la fragilité, une vérité intime en filigrane sur fond historique. Un homme qui bien que coupé en deux dès ses sept ans par les roues d'un carrosse n'en reste pas moins un être complet, acteur et témoin de son temps. Oui un très beau roman ! " Prague. La rumeur monte jusqu'aux fenêtres d'un vieil homme qui se souvient. Tout jeune garçon, Slavek perd l'usage de ses jambes, renversé par la calèche du comte Sporck. Celui-ci ne fuira pas sa responsabilité, prenant en charge l'éducation du jeune homme. Slavek traverse le XVIII ème siècle dans une Prague soumise aux épidémies, aux guerres, mais où le théâtre s'épanouit. Il s'y verra confier l'éclairage des spectacles et opéras. Discret, séducteur, sensible aux arts et notamment à la sculpture et la musique, Slavek tourne le dos à l'obscurantisme, et trouve sa place en maître des lumières." Quatrième de couverture La rumeur de Prague monte jusqu'aux fenêtres d'un vieil homme qui se souvient. Tout jeune garçon, Slávek perd l'usage de ses jambes, renversé par la calèche du comte Sporck. L'éducation et la passion des arts le portent dans la Prague du XVIIIe siècle soumise aux épidémies, aux schismes religieux, aux conflits politiques. Le théâtre y est naissant, et Slávek trouve sa place en maître des lumières. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La femme du banquier

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La femme du banquier Cristina Alger Albin Michel 2019 413 pages traduites par Nathalie Cunnington Thriller Chronique 19 octobre 2019 Un roman dans la droite ligne des thrillers politico-financiers de Paul Loup Sulitzer ou des films tel « Le loup de Wall Street » de Martin Scorsese, sauf que les personnages principaux sont trois femmes, et non une seule comme le laisse entendre le titre inapproprié : Annabel épouse de Matthew Lerner cadre à la Swiss United, banque offshore, Zoe la jeune et jolie collaboratrice du jeune homme, réservant bien des surprises, et enfin Marina Tourneau journaliste depuis dix ans, fiancée au fils d'un prétendant à la Maison Blanche.... Toutes vont oeuvrer de concert sans forcément se connaitre pour révéler un scandale aussi important que le Watergate, ou l'affaire Madoff... Une course haletante car leurs vies sont en danger ainsi que celles de tous ceux qui les ont précédées et les assistent dans cette vaste opération de lancement d'alerte au niveau international. Un roman passionnant, intelligent, très bien écrit, parfaitement mené, impossible à lâcher. J'ai adoré ce récit, sa fin, à tel point que j'ai réservé le précédent titre de Cristina Alger « Park Avenue » . Je ne peux que vous le conseiller en ces temps de changement de société, de fin souhaitable d'un l'ultralibéralisme criminel, de mondialisation mal contrôlée. Quatrième de couverture L'épave d'un avion privé à destination de Genève est retrouvé dans les Alpes. Parmi les victimes : Matthew Lerner, cadre dirigeant de la Swiss United, célèbre banque offshore. Seule face aux secrets qu'il a laissé derrière lui, Annabel, la jeune veuve de Matthew, finit par comprendre que sa mort n'a rien d'accidentel, et se retrouve prise dans un jeu de cache-cache terrifiant... Pour échapper aux puissants ennemis qui la menacent, elle aurait besoin de l'aide de Marina Tourneau, une ambitieuse journaliste qui enquête sur un récent scandale lié à la Swiss United. Mais cette dernière osera-t-elle publier son article ? " Suspense, paranoïa, sueurs froides et terreurs au programme.... Après le succès de l'éblouissant Park Avenue, Cristina Alger plonge dans le monde opaque de la haute finance. Ce roman où glamour, corruption et politique se mêlent raconte aussi la quête éperdue d'une femme pour découvrir la vérité sur un homme qu'elle croyait connaître. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Pénitence

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Pénitence Philip Kerr Le Masque 15 fevrier 2017 461 pages traduites par Philippe Bonnet Polar thriller historique Chronique 18 juin 2020 Titre original « Prayer ». « La prière n'est pas une distraction de vieille femme oisive. Bien comprise et appliquée, c'est le plus puissant instrument d'action. » Mahatma Gandhi « Quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières. » Oscar Wilde « La colère de Dieu reste longtemps assoupie. Elle est restée cachée pendant un million d'années avant qu'il y ait des hommes et seuls les hommes ont le pouvoir de la réveiller.» Cormac McCarthy, Méridien de sang Bienvenue dans le monde merveilleux des églises nationalistes chrétiennes fondamentalistes. Bienvenue au Texas où la Bible est voisine des armes à feu, où Dieu est terrifiant, sévère, imprévisible, violent.... Oubliez toutes les paroles d'amour, de partage et d'acceptation de l'autre et des différences. Une plongée dans un cauchemar qui touche l'Europe et la France où les évangélistes de tous poils pratiquent un prosélytisme vomitoire, vous attendent à la sortie du métro ou aujourd'hui se permettent de vous laisser un message sur votre répondeur ( incident chez moi dimanche dernier) au mépris des lois évidemment. Car Oui ! les textes sacrés ont annoncé dans l'Apocalypse tout ce qui se passe actuellement.... Oui ! leur site internet m'attend pour élever mon âme et me sauver... Je croyais que les prédicateurs échevelés, narcissiques, outranciers, grotesques, plus intéressés à s'enrichir qu'à aider véritablement leur prochain étaient une spécialité américaine... Eh bien non ! Ici, Philip Kerr pousse le curseur bien plus loin, flirtant avec le surnaturel à la manière de Stephen King dont certaines œuvres sont citées dans ce roman. Cela pourrait faire rire, mais non, car au- delà du traitement en thriller fantastique, l'auteur fait le portrait à l'acide, en visant juste, de ces "hommes de Dieu", de ces " Églises" au fonctionnement sectaire avec leurs cathédrales immenses et luxueuses, leurs scandales judiciaires, leurs secrets protégés par des milices armées, leur richesse ostentatoire et écœurante fasse à un troupeau d'êtres perdus, éduqués ou non, ayant besoin maladivement de faire partie d'un groupe, sans capacité d'analyse des textes sacrés. Lobotomisés ! Je dois dire que j'ai frémis de dégoût, de rage face à ses dérives aujourd'hui en notre République laïque. Nous voilà retournés dans un passé lointain où être athée était impensable, inacceptable, passible de la mort et de la malédiction éternelle. Vous allez trembler ! Un livre étonnant, stupéfiant, de cet auteur plus connu pour sa série Bernie Gunther et sa trilogie dans le monde du football. Une fin qui m'a achevée... Également, il est passionnant de suivre cet agent du FBI, Gil Martins, du département de lutte contre le terrorisme intérieur, et ainsi de prendre conscience de la bataille qui se joue contre tous les groupes armés religieux, racistes, sexistes.... Cela fait vraiment peur. Un personnage principal très ambivalent, paumé, pas forcément sympathique, confronté à des forces qui le dépassent. Un sacré bon thriller que je recommande vivement. Quatrième de couverture « Terriblement alléchant, sincèrement effrayant et délicieusement diabolique ! » The Observer Gil Martins est un agent du FBI qui lutte contre le terrorisme depuis Houston, Texas. Il est le témoin quotidien d’actes de violence perpétrés par des extrémistes de toutes sortes. Autrefois croyant, la réalité cruelle de son travail le porte à remettre en question l'existence de Dieu, ce qui provoque de fortes tensions avec sa femme, Ruth. Lorsque plusieurs personnalités athées – dont un professeur de biologie, un obstétricien et un journaliste – sont victimes d'attentats aussi étranges qu’inexpliqués, Martins lance une enquête malgré le scepticisme de ses supérieurs. Ses recherches l’amènent à l'Église Izraël, où une jeune membre de sa congrégation, terrifiée, est convaincue que les victimes ont été tuées par leurs prières. Martins doute de sa santé mentale mais quand cette dernière est retrouvée morte à son tour, il découvre chez elle une liste de noms ; une liste de toutes les victimes jusque-là... et bien d'autres encore. Déterminé à arrêter cette barbarie, Gil Martins s'approche de la source des prières et semble devenir lui-même la cible d'un Dieu vengeur. Sa seule planche de salut sera de faire pénitence... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La nuit des béguines

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La nuit des béguines Aline Kiner Liana Levi 2017 325 pages hors bibliographie Polar historique Chronique 9 avril 2019 J'ai eu la même joie et passion à lire ce roman que lors de la découverte adolescente des livres de Jeanne Bourin sur cette période médiévale. Donc je ne peux que vous conseiller de vous y plonger. « Il y a, parmi nous, des femmes, dont on ne sait comment les appeler, laïques ou moniales, car elles ne vivent ni dans le monde, ni hors de lui. » Collectio de Scandalis Ecclesiae - Gilbert de Tournai ( vers 1200-1284) « Quoi que puisse dire une Béguine, Prenez-le tous en bonne part : Tout est religion de ce qu'on trouve dans sa vie. Sa parole est prophétie, si elle rit c'est pour être sociable, si elle pleure, c'est par dévotion, si elle dort, elle est en extase, si elle songe, c'est une vision, si elle ment, n'en croyez rien. Si une Béguine se marie, c'est là son genre de vie à elle : ses vœux, sa profession ne sont pas pour toute la vie. Celle-ci pleure, celle-ci prie, et celle-ci prendra un époux. Tantôt elle est Marthe, tantôt Marie, tantôt elle se garde, tantôt elle se marie. Mais n'en dites rien que du bien : sinon le roi ne le souffrirait pas. » Le Dit des Béguines de Rutebeuf (1230-1285) Nous voici au début du XIVe siècle, comme au temps de ce bon Saint Louis, les juifs puis les lombards, tous ceux qui ont de l'argent sont harcelés, arrêtés, torturés, expulsés après que tous leurs biens aient été spoliés par la couronne... Une croisade, cela coûte très cher ! Les bûchers sont dressés pour les Templiers près de la porte Saint-Antoine, le roi Philippe le Bel, enfermé dans un catholicisme intégriste, prône un respect des textes sacrés, de l'ascèse, du sacrifice et de la mortification. La monnaie qu'il a fait battre est dévaluée, contient peu d'argent dans sa composition, est rebaptisée les pièces noires. Noirs sont aussi les nuages de fumée qui s'élèvent au dessus de Paris et du béguinage royal aujourd'hui disparu, jadis sis dans le quartier du Marais.( Voir les cartes). Ce lieu qui fut protégé par Louis IX et ses deux successeurs, regroupe une centaine de femmes ne voulant ni se marier, ni se destiner au cloître. Elles y sont libres d'étudier, de travailler, de prier, de vivre en communauté autonome, bénéficiant de dons royaux ou de nobles et seigneurs. Ainsi, sont-elles incroyablement libérées de l'autorité ou de la moindre tutelle masculine, dans cet endroit unique, hors des classes établies dans le reste de la société, ni religieuses, ni laïques, dans un état intermédiaire. De tous les âges, veuves ou jamais mariées, fortunées ou modestes, beaucoup d'entre elles sont des esprits élevés dans bien des domaines. Souvent, elles surpassent leurs homologues hommes, cela ne pouvait qu'engendrer la haine. Il est donc évident que cet état de fait ne pouvait être indéfiniment accepté par certains clercs, certains universitaires et religieux, et même l'Eglise, y voyant une indépendance de pensée coupable voire hérétique. Aline Kiner, tristement disparue en janvier dernier, nous invite avec infiniment de délicatesse, précision, empathie, dans ce fameux béguinage parisien pour y suivre plusieurs femmes symboliques, fortes, indépendantes, insoumises, en ces derniers jours d'existence. Une plongée en 3D dans ce décor fabuleux, en ces temps de violence et de danger, mais aussi d'élévation des âmes et des esprits. Au centre de ce récit passionnant et interpellant pour chaque femme, le manuscrit " Le Miroir des âmes simples et anéanties" de la Béguine Marguerite Porete, morte sur le bûcher à Paris en 1310. L'œuvre de cette femme est incontournable tant au plan de l'histoire de la spiritualité, de la mystique, que de la langue française. Quatrième de couverture Paris, 1310, quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre, étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, libérées de l’autorité des hommes, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse mi-laïque. La vieille Ysabel, qui connaît tous les secrets des plantes et des âmes, veille sur les lieux. Mais l’arrivée d’une jeune inconnue trouble leur quiétude. Mutique, rebelle, Maheut la Rousse fuit des noces imposées et la traque d’un inquiétant franciscain... Alors que le spectre de l’hérésie hante le royaume, qu’on s’acharne contre les Templiers et qu’en place de Grève on brûle l’une des leurs pour un manuscrit interdit, les béguines de Paris vont devoir se battre. Pour protéger Maheut, mais aussi leur indépendance et leur liberté. Tressant les temps forts du règne de Philippe le Bel et les destins de personnages réels ou fictifs, Aline Kiner nous entraîne dans un Moyen Âge méconnu. Ses héroïnes, solidaires, subversives et féministes avant l’heure, animent une fresque palpitante, résolument moderne. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Et avec votre esprit

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Et avec votre esprit Alexis Laipsker Pocket Mars 2021 464 pages Thriller Chronique 7 octobre 2021 « Je m'en souviens maintenant. Je me souviens de comment tout à commencé. Je ne me souviens pas d'avant, Je me souviens simplement d'avoir fait Ce qu'on m'a demandé. » Geoff Tate Probabilité que vous vous fassiez hypnotiser par ce thriller crépusculaire, 100%, que vous en sortiez rincé, avec la nette impression de vous êtes fait tranquillement baladé, idem, certitude pour moi d'avoir découvert un excellent auteur de littérature noire utilisant toutes ses aptitudes de joueur de Poker afin de me faire plonger patiemment dans ses pièges à une vitesse folle, en fait dès les premières passes d'armes, dès que mes yeux se sont attachés à ces lignes. Bouillonnement des petites cellules grises garanti, gros mal de tête, vue qui semble se brouiller, cela va prestissimo, les évènements s'enchaînent nerveusement, le requiem prend un tempo endiablé. Excellentissime opus de cet écrivain ayant déjà commis "Le mangeur d'âmes". Décidément le cannibalisme au propre comme au figuré semble être un thème récurrent, les enquêtes où sont projetés les enquêteurs dévorant leur vie, leur temps, eux-mêmes, quelques fois. Pour Cannelle Pourson, commissaire à Strasbourg, la découverte du cadavre d'un chimiste, Georges Toussant, Prix Nobel, une sommité dans son domaine, ouvre les portes sur des ténèbres jusque là inconnues. Pour Simon Vairne, lieutenant à la DGSI à Paris, lorsque son patron lui ordonne d'enquêter sur la disparition à Lyon d'un physicien spécialiste en électromagnétisme, professeur émérite et chercheur, Jean-Edouard Haineteaux, pressenti en 2009 pour le Nobel, fait chevalier de la Légion d'honneur l'année suivante, il n'a d'autre choix que d'accepter et sans barguigner. Départ prévu donc pour le sud le lendemain. La nouvelle du massacre de Georges Toussant tombe aux informations télévisées du soir. Stupeur de Simon ! "Strasbourg et Lyon, meurtre et disparition, chimie et physique électromagnétique, Nobel et presque Nobel, aujourd'hui et quatre jours plus tôt.... [...] Probabilité qu'il s'agisse d'une coïncidence : moins de 15%." En excellent joueur de Poker, Simon sait que cette fois son jeu est bon, même très bon... Lorsqu'une lieutenant de police, Marion Mastereaux, de la région de Bonnieux entre dans la partie, en charge de trois disparitions inquiétantes, rien ne va plus, tout devient d'une complexité inusitée pour Simon et les 2 enquêtrices... Ce ne sont pas les probabilités qui cette fois vont pouvoir les aider à résoudre ces mystérieuses disparitions et ce crime monstrueux. Il va leur falloir de la ténacité, de la patience, une mémoire infaillible, une imagination folle, de la bravoure et un instinct de dingue pour sortir indemnes et triomphants de la partie mortelle qui s'engage alors contre un ennemi machiavélique et suprêmement intelligent. Surfant sur les dernières découvertes scientifiques dans les domaines de la neurologie et y ajoutant des éléments ayant trait au Poker, Alexis Laipsker nous offre un thriller original, extrêmement bien construit et imaginé, au rythme fou, aux personnages réalistes et attachants. À lire absolument, une Nouvelle Voix du Polar s'élève effectivement, et c'est une toute autre chanson. Celle-ci devrait vite devenir un best-of. Quatrième de couverture Les esprits les plus brillants de la planète sont kidnappés. Machination, complot ou expérience scientifique ? « Un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup y ramène ! « C'est sur ces mots de son assassin que, en pleine fac de Strasbourg, un Prix Nobel de chimie se voit férocement massacré et dépouillé – littéralement – de son cerveau. Quatre jours plus tard, dans la région lyonnaise, un célèbre physicien disparaît des radars. Pour le lieutenant Vairne, pro du poker et obsédé de mathématiques, la probabilité qu'il s'agisse d'une coïncidence n'excède pas 15 %. Probabilité que le carnage continue ? Sang pour sang... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le huitième livre de Vésale

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le huitième livre de Vésale Jordi Llobregat Cherche Midi 7 avril 2016 624 pages traduites par Vanessa Capieu Thriller historique Chronique 5 avril 2017 Pour un premier roman, c'est un coup de maître, du coup j'attends avec impatience le second ; s'il est de la même facture, quel bonheur ce sera de le lire. Thriller historique, celui-ci a évidemment un double intérêt : Le récit policier génialement construit et l'histoire de l'anatomie et du père incontesté de cette science moderne André Vésale (1514-1564), contemporain de Copernic, à qui nous tous devons d'être soignés correctement au XXIème siècle. Sans lui, son courage, sa ténacité, pendant combien de temps les médecins auraient-ils encore appliqué les dogmes de Galien, faux et dangereux. Je vous laisse vous reporter à la biographie de ce grand homme que j'ai postée sur ma page. Ce livre est une course poursuite après un meurtrier aux méthodes horrifiques, s'appuyant sur le livre d'anatomie de Vésale (comprenant 7 livres sur 700 pages) et surtout un supposé huitième « Octavus Liber » , dans la Barcelone de 1888 et ses souterrains putrides, à quelques jours de l'ouverture de l'Exposition Universelle . C'est très marquant, ce passage entre ce XIXème siècle de l'industrialisation, des grandes découvertes et de l'électricité, de la déshumanisation des masses laborieuses au service du profit de quelques uns, et cet écrit du XVIème siècle d'une modernité et une prescience hallucinante au service de l'humanité. Le vrai plaisir aussi est de lire les descriptions détaillées des lieux les plus célèbres ou les plus inconnus de cette ville voici 127 ans. Un régal pour l'amoureuse de Barcelona que je suis. Daniel Amat revient donc en catastrophe à Barcelone après 7 ans d'absence, ayant reçu à Glasgow où il a refait sa vie, un télégramme lui annonçant la mort soudaine de son père l'éminent et respecté Don Alfred Amat i Roures. Celui-ci s'était converti dernièrement à la médecine des pauvres dans le quartier de la Barcelanota, mais également mettait tout en oeuvre pour retrouver un tueur de jeunes filles modestes de ce quartier, les laissant défigurées, brûlées, en lambeaux. La légende est vite répandue que ce serait une bête immonde la Gos Negra qui serait à l'origine de ces morts. Au sortir du cimetière, Daniel est abordé par un journaliste de faits divers au Correo de Barcelona, Bernat Fleixa, qui lui apprend que son père a certainement été assassiné et qu'il était assisté par un étudiant en chirurgie bien curieux et surdoué, Pau Gilbert. Daniel qui s'est littéralement enfui voici 7 ans de Barcelone après l'incendie de la maison familiale où ont péri sa fiancée et son frère Alec, dont il se sent encore responsable, revoit également Irène la soeur de sa fiancée lors des funérailles.... Daniel va donc devoir affronter sa propre histoire, rechercher la vérité sur ce qui s'est déroulé lors de l'incendie, et traquer avec l'aide de Fleixa et Gilbert un psychopathe monstrueux. C'est un Jules Vernes policier et moderne que vous offre Jordi LLobergat, à dévorer avec enthousiasme. Quatrième de couverture Barcelone, 1888. Quelques jours avant l'ouverture de l'Exposition Universelle, Daniel Amat, un jeune professeur d'Oxford, est de retour dans sa ville natale pour assister aux funérailles de son père. Il y apprend que ce dernier, médecin dans les quartiers pauvres de la ville, enquêtait sur les meurtres mystérieux de jeunes ouvrières. Leurs blessures rappelant étrangement un ancien fléau ayant sévi il y a bien longtemps, la ville est la proie de toutes les superstitions. À l'aide d'un journaliste et d'un étudiant en médecine, Daniel reprend les investigations et découvre bientôt que les crimes sont liés à un mystérieux manuscrit, œuvre d'un anatomiste du XVIe siècle, Vésale. C'est dans les galeries de tunnels souterrains qui courent sous la ville que Daniel mettra à jour l'incroyable secret qui hante Barcelone. Avec cette œuvre monumentale saluée par une critique unanime, véritable labyrinthe de mystères et d'énigmes, Jordi Llobregat signe un thriller historique qui fera date. Au-delà de personnages aux ambiguïtés multiples, et d'une construction diabolique, il nous fait véritablement ressentir l'âme d'une ville, Barcelone avant l'apparition de l'électricité, plus fascinante, sombre et baroque que jamais. Magistral ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les chiens de Belfast T1

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les chiens de Belfast T1 Sam Millar Seuil Policiers 9 janvier 2014 272 pages traduites par Patrick Raynal Thriller et Biographie Chronique 4 mai 2017 Premier de la tétralogie comprenant aussi Le cannibale de Crumlin Road et Un sale Hiver tous publiés au Seuil, Au scalpel. ( 260 /270 pages pour chacun). Le premier mot qui m'est venu est « organique » pour le style, les images, les mots utilisés. Les hommes flics, criminels ou notre héros le détective Karl Kane, et même les femmes ne font pas dans la dentelle, dans leurs actes ou dans leurs propos. Ce peut être violent , ordurier, scatologique même, très explicite en matière de sexualité mais au fond, cela trahit une urgence de vivre, une angoisse latente ressurgie du passé, une façon de narguer le destin en démontrant sa force. « Même pas peur » ! Mais en fait tout le monde crève de trouille que le mal se repointe, que les salauds s'en sortent, ou qu'on soit découvert. Tout n'est que façade et double jeu. Et Karl est le premier à rouler des mécaniques alors que c'est un homme cultivé, rêvant d'être édité, profondément épris de Naomi sa secrétaire, toujours traumatisé par son passé, et en ce début de ce récit dans une très mauvaise passe financière. Il serre les fesses au propre comme au figuré. ( Une scène chez le médecin concernant ce dernier point est d'ailleurs d'une drôlerie parfaite). Cela finit de lui mettre le moral en berne lorsque se présente un certain Munday le payant grassement pour enquêter discrètement sur un corps retrouvé la veille. Évidemment Karl accepte la mission. Il comprendra que l'origine du mal est à chercher dans le passé. Ainsi son hyper sensibilité liée à son enfance lui permettra de pressentir des choses sans même les formuler. Sa grande force réside d'ailleurs dans cette double personnalité victime / chasseur. L'alternance entre 1978, des récits de cauchemars ou de flashbacks et aujourd'hui fragmente ce thriller en augmentant sa nervosité et la nôtre aussi. L'humour et l'autodérision de Karl et les dialogues avec Naomi nous le rend très attachant et sympathique même s'il bougonne beaucoup. C'est donc une histoire cash, trash, tendre, drôle par moment et même truculente, très bien construite. On sent un Auteur amoureux de la vie, de sa ville, par forcément en amitié avec la police, et épris d'authenticité et de vérité. Je continue donc la trilogie tranquillement et vous en fait un retour ce soir également sur ma page Eva Impressions littéraires Quatrième de couverture Il s’en passe de belles, à Belfast, cet hiver-là… Deux mains gauches sont découvertes dans les entrailles d’un sanglier abattu à la chasse. Vingt ans plus tôt, c’étaient des chiens sauvages échappés du zoo qui déchiquetaient les corps… Et il ne fait pas bon s’attarder dans les bars : une femme mystérieuse — pute ou pas pute ? — attire plusieurs hommes de la ville dans ses filets , puis s’offre à leurs dépens des séances de torture raffinées avant de les achever. Le soin de démêler les fils sanglants de cette série macabre échoit à Karl Kane, détective privé cabossé par la vie et hanté par un drame digne d’un fantasme de James Ellroy. Et ce n’est pas la police qui va l’aider. L’humour noir, très noir, mais cultivé, de Sam Millar est de nouveau présent dans ce premier volet d’une trilogie policière pas comme les autres. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Bleu de Sèvres

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Bleu de Sèvres Jean-Paul Desprat Seuil 2006 727 pages Historique Chronique 29 mars 2019 Deux autres tomes suivent, concernant les aventures des frères Masson sous Marie Antoinette puis la Révolution française, et à travers elles, est retracé le destin de la Manufacture de Sèvres. Roman historique certes mais effectivement aussi d'espionnage industriel sous Louis XV. Celui-ci, conseillé adroitement par Madame de Pompadour, sa bonne amie à défaut d'être encore sa maîtresse, devient seul et unique actionnaire de la Manufacture de Sèvres. Jusque là, les pièces qui en sortent sont en porcelaine très fragile et délicate, une porcelaine tendre permettant aux couleurs d'être lumineuses et exceptionnelles. Ce qui serait formidable serait donc d'allier la beauté de la porcelaine française à la solidité de la porcelaine dure, fabriquée en Saxe. On sait que pour y arriver, il va falloir trouver de nouveaux dosages pour la pâte, à laquelle on ajoutera du kaolin. Parallèlement en Auvergne, nous rencontrons deux frères, les Masson, Anselme chimiste et Mathieu, son cadet aveugle, musicien et organiste prodigieux. Leur petit frère va rester sur place tandis que les aînés vont rejoindre la capitale afin d'y faire carrière, forts des lettres d'introduction de leurs maîtres et protecteurs. Les premiers temps sont difficiles dans ce tourbillon qu'est Paris, mais grâce aux bonnes recommandations dans leurs bagages les portes s'ouvrent à Versailles et dans une paroisse proche de leur hôtel, dotée d'un orgue qui n'attend que Mathieu. Anselme quant à lui va faire ses premiers pas à la Manufacture de Sèvres en tant que chimiste. Un monde à part où les rivalités sont légion, où une guerre larvée couve entre réactionnaires ne voulant rien changer et les précurseurs d'une nouvelle ère. Le pauvre Anselme est entre le marteau et l'enclume. Bien vite il semble évident qu'il va falloir chercher la solution de la porcelaine dure jusqu'à Strasbourg où siège la Manufacture de Paul Hannong qui a mis au point un procédé. À sa mort, ses deux fils et ses deux filles se disputent l'héritage. Pierre-Antoine Hannong, sous ses dehors de jeune fat, maîtrise parfaitement la technique. Un accord est passé. Le strasbourgeois rejoint l'équipe de Sèvres tout en gardant encore pour lui tous les secrets paternels de fabrication. Les tractations avec la couronne par l'entremise de Bertin, le ministre, commencent. Pierre-Antoine s'installe chez les deux frères, l'aventure débute. Sachant que la fille aînée du roi n'est pas du tout d'accord pour que Madame de Pompadour affermisse encore son pouvoir sur Louis XV, elle entreprend de son côté de faire intervenir sa belle soeur mariée au dauphin, Marie-Josèphe de Saxe, auprès de son père pour mettre la main sur les gisements de kaolin de cette région éloignée. Donc très vite, les ennemis de la Pompadour, les ambitieux, les passéistes vont agir contre Pierre-Antoine ... Et s'il existait en France des gisements de kaolin ? Également, la question de la situation des handicapés au XVIII ème siècle est traitée, de l'abandon auquel ils sont confrontés, à l'aide qui leur est apportée par des médecins et bienfaiteurs, ayant soin de comprendre ces malades et d'adapter des méthodes d'éducation et donc d'intégration à la société. Exemplaire ! À part les personnages des Masson et de leur entourage, tout est vrai. Une chronologie des faits historiques qui a constitué la trame de ce roman est ajoutée en fin d'ouvrage, ainsi qu'un court passage sur l'histoire de la porcelaine tendre française jusqu'en 1759. Un livre parfaitement équilibré entre les deux ingrédients qui le composent, une écriture magnifique, des personnages vrais ou virtuels plus vrais que nature. Un grand roman qui de plus, me rappelant l'oeuvre de Jean Diwo, nous permet de mieux connaître et apprécier notre patrimoine artistique et artisanal. À lire absolument ! Quatrième de couverture Louis XV, adroitement inspiré par Mme de Pompadour devient, en 1760, l'unique actionnaire de la Manufacture de Sèvres. Afin de percer le secret de la porcelaine dure, fabriquée en Saxe, il engage deux frères chimistes. Mais des coups bas se multiplient et des espions sortent de l'ombre... Ecrit avec fougue et talent, voici la passionnante aventure d'une des premières affaires d'espionnage industriel. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Et toujours les forêts

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Et toujours les forêts Sandrine Collette A Vue d'Œil 24 juin 2019 432 pages Divers Chronique 12 juin 2020 Ce roman crépusculaire et pourtant lumineux a reçu la même année le grand prix RTL-Lire, le prix de la Closerie des Lilas ainsi que le prix du Livre France Bleu - Page des Libraires. La nature, les grands espaces, les conditions extrêmes d'existence, l'écologie, la responsabilité de l'humanité, la survie suite à une catastrophe naturelle ou causée par l'homme, sont des thèmes récurrents dans l'oeuvre de cette grande romancière aussi douée dans la littérature noire que blanche. Son regard incisif sur ce qui advient de notre monde nous porte à voir l'invisible, à comprendre l'indicible, à imaginer l'extraordinaire. L'auteure place ses personnages dans des situations impossibles, insupportables et pousse le curseur du drame au bout... Pas d'échappatoire semble-t-il à chaque fois, l'inéluctabilité du destin semblant trop puissant pour l'être humain si fragile, si petit. Et dans ce contexte terrifiant, exceptionnel, le pire et le meilleur de l'humanité s'expriment... Soit les héros malgré eux se surpassent, se subliment, soit ils redeviennent des bêtes... Ici, nous imaginons une catastrophe nucléaire, tout est brûlé, décimé... Après un départ dans la vie dramatique, abandonné par sa mère, suivi de quelques années de douceur auprès d'une grand-mère retrouvée, Corentin reprend suffisamment de force pour poursuivre ses études supérieures à la grande ville en laissant derrière lui son aïeule. Mais la Chose advient.... Alors retrouver cette vieille femme devient vital... Le jeune homme se met en marche pour rejoindre les grandes forêts et le vallon au creux duquel repose la maison familiale... Que retrouvera-t-il ? La mort ou l'espoir ? Une débâcle, une longue marche, des rencontres au détour du chemin, des cadavres, la ruine, un univers calciné au milieu duquel un compagnon fidèle l'attend... Ce texte poétique, lyrique, tragique est un avertissement déjà lancé par d'autres écrivains tels Richard Powers ou Peter Heller et bien d'autres, car il y a urgence à comprendre que le pire est envisageable. Nous ne sommes pas à l'abri, nos enfants ne sont pas à l'abri.... Pour le faire comprendre, ce roman catastrophe laisse à voir ce qui pourrait arriver... Un retour à l'origine des temps, où l'homme attend que la Vie redonne des signes de présence, de renaissance. Un très beau roman sombre et essentiel à lire absolument afin de garder foi en l'humain, en la vie, en l'instinct.... Et ne pas oublier que le danger reste plus que jamais présent si nous ne changeons pas rapidement. Un thème déjà traité qui pourtant, par le talent de Sandrine Collette, devient une oeuvre rare et originale. Un souffle, une musique reconnaissables entre tous. Quatrième de couverture Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence. À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La petite communiste qui ne souriait jamais

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La petite communiste qui ne souriait jamais Lola Lafon Actes Sud 2014 272 pages Historique Chronique 8 décembre 2017 Prix de la Closerie des Lilas 2014, le Prix Ouest-France Étonnants-Voyageurs 2014, le Grand prix de l'héroïne Madame Figaro 2014, le Prix Jules Rimet, le Prix Version Fémina-FNAC, le Prix du Café littéraire de Sainte-Cécile-les-Vignes (PRIX CALIBO) 2014 ainsi que trois prix des lecteurs dans divers salons du livre. Deux chocs pour commencer : celui de l'écriture de Lola Lafon comme pour son tout dernier opus lu le mois dernier. « On convoque les éléments : nage-t-elle dans un océan d'air et de silence ? On repousse le sport, trop brutal, presque vulgaire en comparaison de ce qui a lieu, on rature, on recommence : elle ne sculpte pas l'espace, elle est l'espace, elle ne transmet pas l'émotion, elle est l'émotion. Elle apparaît - un ange -, remarquez ce halo tout autour, une vapeur de flashs hystériques, elle s'élève au-dessus des lois, des règles et des certitudes, une machine poétique sublime qui détraque tout. » Tout est là, cet instant miracle où la grâce et la puissance de Nadia Comaneci se révèle au monde entier en cet été 1976, où la grâce aussi et la force de la romancière explosent également à nos yeux. Le deuxième coup au sternum est évidemment la description de cette première notation de la gymnaste alien, la machine Longines qui se détraque, hors norme, 10 ! Elle a obtenu 10 ! Électricité le long de l'échine et des bras me faisant croire que j'ai peut-être attrapé froid ! Mais non ! C'est bien la description de ce moment unique après une prestation parfaite, irréelle, qui me fait frissonner. Pour tous ceux qui cherchent le geste parfait, l'excellence dans leur discipline, ce premier chapitre est inspirant, redonne l'envie de vivre à nouveau un tel moment. Ensuite tout le livre se déroulant chronologiquement, intercalant les mots de l'auteure et ceux de Nadia C. soit au téléphone soit par écrit, retrace toutes les années Ceaucescu, vu par les occidentaux mais aussi par Nadia enfant du communisme et Nadia adulte. Que pouvait-elle faire ou penser ? Une enfant sans sourire, une enfant seule, et sa mère insiste sur ce point. Une fillette qui dès trois ans voulait tout accomplir seule. Communisme ou non, embrigadement et lavage de cerveau de la gamine, certes, mais au dessus de tout, sa volonté farouche d'être unique, de vaincre. La bonne rencontre avec son entraîneur Béla et sa femme Marta, un engagement total de cet être asexué pour dominer et contrôler chaque parcelle de son corps et de son esprit. Qui peut comprendre ? Quant à la vérité, la sacro sainte vérité, elle est multiple, ne nous leurrons pas, et c'est là où le bât blesse certainement pour cette femme, la perte de contrôle, plusieurs interprétations des faits. Elle en rajoute aussi, brouille les pistes, entretient peut-être ainsi sa légende. Et puis alors ? Il reste les moments d'éternité qu'elle a offerts au monde, cela est indiscutable. Et un coup de pied à la lune à défaut de l'envoyer dans la fourmilière. Je salue également dans ce livre, et ce fut extrêmement violent et dur à découvrir, tous les passages de descriptions historiques que ce soit en occident, tellement irrespectueux et prétentieux, ou en Roumanie. Les exactions, les lois et règles, les polices même pour vérifier l'intimité des femmes devenues des génitrices en puissance à la gloire du pays, proprement insupportables. Mais Lola Lafon réussit à raconter l'indicible, l'innommable. La puberté, le passage vers la féminité, une maladie insupportable tant pour le pouvoir en place qui perd sa poupée, que pour le monde olympique. À gerber, les articles de la presse internationale. L'ange sacrifié sur l'autel de quoi en fait ? De la perception malsaine des adultes sur les enfants, des années où Jodie Foster et Brooke Shield interprètent des gamines prostituées ! Puissant et sans concession donc, comme son héroïne, ce roman vous laisse avec un certain mal au cœur, dégoût et inquiétude mêlés. Mais aussi un respect pour la finesse d'analyse sur ce qui s'est déroulé. Je ne me souviens pas de cet été 76, pas la télé et pas en Europe à l'époque, en revanche l'épisode de 1980 et de la juge roumaine qui refuse de donner les résultats truqués par les russes, et le regard de Nadia à ce moment de trahison inimaginable, oui je m'en souviens parfaitement. Grand livre ! Quatrième de couverture Parce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux JO de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ? Mimétique de l’audace féerique des figures jadis tracées au ciel de la compétition par une simple enfant, le roman acrobate de Lola Lafon, plus proche de la légende d’Icare que de la mythologie des “Dieux du stade”, rend l’hommage d’une fiction inspirée à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Capture - qui sème les coups récolte la vengeance

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Capture - qui sème les coups récolte la vengeance Nicolas Lebel Le Masque 23 mars 2022 288 pages Thriller et polar Chronique 1 novembre 2022 Le premier opus de cette série des Furies s'intitulait « Le Gibier » paru en 2021 : Retour des Furies, un trio de tueurs dont les pseudonymes sont Alecto le chef, hommes âgé balafré, Megara, une femme d'une grande beauté et Tisiphone un caméléon. Sous ces noms de déesses vengeresses comme ressurgissant des Enfers, ces trois psychopathes exécutent des contrats juteux pour toute sorte de clients. Lorsqu'une cible est désignée, Alecto écrit alors, tel un chorégraphe, une danse, en réalité une traque d'un gibier ; une activité des plus rentables qui ne souffre aucune improvisation, aucun grain de sable dans les rouages de la machination mise en place pendant des mois. C'est compter sans Simone Chen, lieutenante de police au Bastion, qui depuis la fin de la dernière enquête et son issue désastreuse, est blacklistée par ses collègues, sa hiérarchie, et tourne comme une lionne en cage. Revanche et vengeance sont à son programme. Elle continue à pister les Furies et les a repérées sur l'île Bretonne de Morguélen. Sur place, le capitaine Raphaël Romero vient de prendre son poste, après une période de dépression, auprès du vieux major Mortier. Leur mission, surveiller un criminel de guerre pour l'OCLCH, l'Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine. En effet, le père de la commune, Andras Petrovácz, habitant dans le presbytère en face de leur studio d'observation, est en fait Andro Dragović, un traître au peuple Croate pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Le matin même un vieux pêcheur Jules est enterré. Il se serait noyé, tombé ivre de son bateau. Sa nièce Mae est inconsolable. C'est le moment que choisit Chen pour débarquer sur place la rage au cœur, le flingue à la ceinture, tous les sens en alerte et en particulier son flair. Les pièces de cette nouvelle partie d'échecs sont en place, le vent se lève, les Furies entament leur danse... Mais où sont-elles, qui est leur cible ? Cette rencontre de plusieurs forces en puissance vous promet une lecture savoureuse, passionnante, essoufflante et toujours empreinte d'un humour inventif comme dans la série du Capitaine Mehrlicht. Un second épisode réussi ! Vivement le troisième ! Quatrième de couverture Morguélen. Un nom funèbre pour une île bretonne giflée par les vents. Un terrain idéal pour la lieutenante Chen, lancée dans une traque sans merci. Dans son viseur : des tueurs à gages insaisissables, les Furies, déesses du châtiment. Mais à l’heure de la rencontre, la partie pourrait bien compter plus de joueurs qu’il n’y paraît. Et quand le prêtre de cette île du bout du monde entre à son tour dans la danse, une seule certitude demeure : quelqu’un va mourir. Jeu de miroirs à huis clos, le nouveau roman de Nicolas Lebel entraîne le lecteur dans une course échevelée où tout n’est qu’ombres et reflets. Porté par l’humour et l’ingéniosité inégalables du lauréat du Prix des lecteurs du Livre de Poche, La Capture impose Nicolas Lebel comme l’une des voix les plus brillantes du thriller français. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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