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- La marque du père | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La marque du père Emelie Schepp Harper Collins Noir 2020 426 pages traduites par Rémi Cassaigne Thriller Chronique 16 novembre 2020 Quatrième opus d'une série consacrée à la procureure Jana Berzelius : Titre précédents : Marquée à vie Sommeil blanc D'une mort lente Emelie Schepp a créé une héroïne fabuleuse pour sa série, hors norme, femme de loi pour la galerie et criminelle dans l'ombre dès que les circonstances l'y obligent.Une guerrière spécialiste en arts martiaux au passé particulier d'enfant soldat, kidnappée puis entraînée. Tout ces faits sont rappelés dès les premières pages afin que les nouveaux lecteurs ne soient pas perdus. Elle a donc un énorme secret à cacher pour que sa vie d'aujourd'hui ne vole pas en éclats. Le retour d'un des enfants de son passé devenu un tueur professionnel, Danilo Pena, ajoute du sel à ce tome, poussant Jana dans ses retranchements, lui faisant perdre pied, d'autant plus lorsque son ami Per, procureur devant instruire le procès de Danilo est menacé de mort et victime d'agression.... C'est la partie du livre qui fonctionne parfaitement avec le bémol que certains personnages sont un peu trop caricaturaux. Concernant l'enquête elle-même sur le meurtre d'une mère et de l'enlèvement de son fils Jonathan pendant que le père Sam était parti acheter de la crème, rien ne va plus. Dès la première page en italique, je savais déjà ce qui était au centre du drame. Et les pages suivantes n'ont fait que confirmer ce que mon instinct m'avait fait anticiper. La scène finale d'interrogatoire étant le récapitulatif de toutes les pages en italique entrecoupant le récit à proprement parlé, pas de surprise malheureusement. Alors soit je suis médium, soit je lis tellement de thrillers qu'il est difficile aujourd'hui de me contenter, soit l'auteure a été maladroite en ajoutant ces paragraphes en italique et des détails gros comme des maisons, soit elle se fichait d'écrire un roman où suspense et révélation finale seraient au rdv. Du coup, à part les scènes concernant Jana, personnage au double visage, soit procureure, soit « Ninja » , je suis mitigée. Attendons la suite.... Quatrième de couverture En ce début de soirée, Sam Witell s’absente de sa maison pour une course rapide. A son retour, il a tout perdu : sa femme a été assassinée, son fils, Jonathan, six ans, a disparu. L’œuvre d’un pédophile ? d’un psychopathe ? Sous la houlette de la procureure Jana Berzelius, les policiers Henrik Levin et Mia Bolander enquêtent. Si leur soupçon porte d’abord sur le père, ce dernier semble avoir un solide alibi. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre subsistent dans cette famille en apparence bien lisse... Pourquoi la défunte mère était-elle dépressive ? Jana Berzelius doit démêler cette affaire aux ramifications complexes tandis que son passé de tueuse menace de refaire surface. Il va falloir frapper vite, et fort... Avec son héroïne aussi brutale qu’insaisissable, Emelie Schepp poursuit brillamment la série à l’origine de son succès. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- On the Brinks | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires On the Brinks Sam Millar Seuil 7 mars 2013 358 pages traduites par Patrick Raynal Thriller et Biographie Chronique 29 mai 2017 J’ai attendu patiemment d’avoir fini tous les livres de Sam Millar (deux romans et la série consacrée au détective Karl Kane dont j’attends la suite), avant de découvrir sa biographie. Je voulais me plonger dans ses thrillers sans aucune connaissance de la réalité, je ne voulais pas chercher dans ses fictions des traces d’événements ou faits réels, pour profiter de leur virtualité. Cependant aujourd’hui au lendemain de cette lecture, j’analyse et retrouve de mémoire des détails ou des décors des drames directement issus de cette autobiographie. L’enfance, le premier job, l’emprisonnement, les odeurs et sensations. Tout affleure dans une écriture et un style crus, organiques, orduriers parfois, ou tendre, profondément humanistes, avec toujours cet humour pour ne pas pleurer, ce sourire triste, et l’honneur de se tenir droit. La première partie relate les huit ans en section H à la prison de Long Kesh en Irlande du Nord de Samuel, très jeune homme, après une enfance loin d’être idyllique, engagé dans la lutte avec l’IRA, et arrêté pour une broutille. A son entrée il refuse de porter l’uniforme de la geôle, et se retrouve donc nu avec juste une couverture pour se protéger, un blanketman. Ils sont plusieurs à s’engager dans cette protestation, devant subir le froid, l’absence d’hygiène, les tortures, le tabassage en règle, l’avilissement, la déshumanisation. Mais ils tiennent, les belfastois sont têtus, tenaces, forts surtout quand ils se battent pour leur cause, et leur libération. D’autres dans des quartiers différents de la prison feront la grève de la faim. Comment survivre à cela, comment fait-on ensuite pour sortir de cet enfer et ne pas replonger dans la haine ? Un texte de Nelson Mandela ouvre un des chapitres, lui aussi considéré par le gouvernement d’Afrique du Sud comme un terroriste. Tous les pays colonialistes ont eu cette attitude, et les méthodes de répression ont toujours été tristement les mêmes. Des crimes contre l’humanité ni plus ni moins, perpétrés par des sadiques, mais aussi des gens normaux qui se cachent derrière l’obéissance aux ordres, comme les nazis, comme d’autres de tous temps. Comment ensuite accorder le pardon ? A mes yeux c’est impossible lorsque les bourreaux n’ont pas fait œuvre d’expiation. Et même pouvons-nous vraiment pardonner ? Une chose est sûre, de mon point de vue, on peut en tout cas chasser la haine de son cœur et de son esprit, on peut rendre moralement à ceux qui ont fait le mal leurs actes car ils leurs appartiennent, et construire sa vie ensuite sur la création, le beau, le bien, on peut sauver son âme et ne pas tomber dans l’obscurité. Ce n’est pas une vision catholique, « Dieu m’en garde », l’Eglise étant ici encore coupable de lâcheté et de participations aux crimes en Irlande du Nord, c’est une évidence vécue en ce qui me concerne ; c'est la seule issue pour continuer à vivre, avec les flashs et quelque fois la fureur qui remonte. Une rédemption pour soi, peut-être pour les coupables enfin conscients de leurs actes terribles. On n’en sort pas indemne de cette première partie, même si toujours l’humour et la camaraderie illuminent le texte. La deuxième partie se passe pour Samuel et sa famille (mention spéciale à sa femme Bernadette d’un courage et d’un contrôle incroyables) à New York dans le Queens. Avec ce passé politique, la seule solution est d’utiliser une fausse identité et de travailler dans l’illégalité. Dans les casinos clandestins, puis comme pour tenter encore le diable après être réchappé de l’enfer, on organise le casse improbable d’un dépôt de la Brinks, on vole plus de 7 millions de dollars à l’état, à deux braqueurs et comme dans un jeu d’indiens et de cowboys avec des armes factices. Grotesque, ubuesque, mais ça marche ! Totalement incroyable, cet opéra bouffe où chacun, FBI sur les dents, procureur, presse, avocats et même Sam faussement naïf et ses partenaires, jouent leurs rôles dans cette pièce tragi-comique jusqu’à la caricature quelque fois et au ridicule. L’argent n’est toujours pas retrouvé à ce jour. On dirait un film avec Steeve McQueen ou Pierce Brosnan. Drôle, caustique, irrévérencieux, on souhaite vraiment que la période américaine a apporté la paix à Sam Millar et les siens. Nous, en avons-nous le meilleur grâce aux thrillers. Evidemment je vous conseille ce livre, s’y plonger sans sens moral strict, SVP, faire la part des choses entre les vrais crimes des forces de l’ordre en Irlande et les délits d’un homme encore à la limite, déboussolé à son arrivée aux USA. D’ailleurs le titre On the Brinks fait évidemment référence à la société Brinks, mais traduit cela signifie aussi : à la limite, au bord de. Samuel jeune homme et adulte a testé les limites, maintenant sa vie a pris un autre tournant. Incroyable que ce livre vérité ait pu être imprimé ! Sacré courage des éditeurs ! Quatrième de couverture De fait, le spectaculaire récit autobiographique de Sam Millar a tout d'un thriller. À ceci près que si on lisait pareilles choses dans un roman, on les trouverait bien peu crédibles. Catholique, Millar combat avec l'IRA et se retrouve à Long Kesh, la prison d'Irlande du Nord où les Anglais brutalisent leurs prisonniers. Indomptable, il survit sans trahir les siens: voilà pour la partie la plus noire, écrite avec fureur et un humour constant. Réfugié aux États-Unis après sa libération, il conçoit ce qui deviendra le 5e casse le plus important de l'histoire américaine. La manière dont il dévalise le dépôt de la Brinks à Rochester, avec un copain irlandais, des flingues en plastique et une fourgonnette pourrie, est à ne pas croire. Même Dortmunder, dans un roman de Westlake, s'y prendrait mieux. Il n'empêche, le butin dépasse les 7 millions de dollars ! Un procès et une condamnation plus tard, il retrouve la liberté, mais entretemps, la plus grande partie de l'argent a disparu. Millar semble avoir été roulé par ses complices... Saura-t-on jamais la vérité ? En tout cas, le FBI cherche toujours ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Nous sommes immortelles | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Nous sommes immortelles Pierre Darkanian Anne Carrière Le 23 août 2024 492 pages roman fantastique Chronique 26 juin 2025 Première sélection Prix Castel Sélection Prix Cabourg du Roman 2024 " Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n'avez pas brûlées. " Bienvenus, chers amis, dans le quartier bigarré de la Goutte d'Or à Paris, celui de tous les laissés pour compte, des immigrés d'hier et d'aujourd'hui, des marginaux, des artistes en mal de reconnaissance, de tous ceux à la marge jonglant avec les règles du système, de tous les travailleurs pauvres indispensables à la bonne marche de la société que l'on somme d'être invisibles et silencieux, sinon... La Goutte d'Or où le sang de la Pucelle d'Orléans blessée à la cuisse par un trait d'arbalète fut versé sur la vigne puis sur la terre où il fut immédiatement absorbé. Ce sang sacré d'une femme brûlée après avoir été jugée comme sorcière. Une marque indélébile ! La Goutte d'Or et ses secrets, ses mystères cachés derrière les murs, dans les caves et souterrains, sous son cimetière, ses cris déchirant soudain la nuit comme dans un tableau de Brueghel ou de Munch ; vous savez "Le Cri", où le visage, les fjords et le ciel bleu noir nous alarment, nous mettent en garde : " À un cri infini qui passait à travers l'univers et qui déchirait la nature. " Une mère, Jeanne, disparaît et sa fille, Janis, doit, pour la retrouver, parcourir un long chemin initiatique, ici et ailleurs, aux confins de la conscience. Retrouvera-t-elle également la trace de tous les enfants qui s'évanouissent depuis quelques mois dans le quartier, laissant derrière eux des mères en souffrance errant comme des zombies ? Que se passe-t-il ? Alors que les corbeaux planent sur la ville, sous les façades de ce quartier, sous les couches de peintures plus ou moins dégradées, derrière les volets à moitié clos, se cachent des femmes singulières, héritières d'une longue lignée d'héroïnes célébrées ou inconnues. Ainsi Jeanne et Janis vivent depuis toujours dans ce royaume de l'étrange, zone frontière entre plusieurs mondes, entre plusieurs espaces temps : " Des images issues de plusieurs vies qui dérivaient d'un passé lointain tout comme d'un futur proche. Elle (Jeanne) avait croisé Jeanne d'Arc, batifolé entre les vignes et les moulins, connu le hameau Saint-Ange, la construction du chemin de fer et les enfants étouffés par l'ogresse, elle avait supporté les guerres et la Commune, elle avait vécu ses années de liberté à Vincennes, ses seventies sur la côte Ouest, elle avait éprouvé les grands travaux de la Goutte d'Or et vu s'enraciner l'infime canicule... " Au cours de nos pérégrinations, et au détour d'un chapitre, nous découvrons à l'instar de Janis le passé de Jeanne qui disait n'être jamais éloignée de ces rues. Mais c'est faux : Elle a rejoint dans les seventies une communauté lesbienne de l'Amazon Trail située dans un coin des Etats Unis appelé le Women's Land sur l'Interstate 5. On y évoquait la Déesse mère, divinité païenne. Ce groupe, les Holocaust Hexen, ont défrayé la chronique dans la rubrique faits divers. Des crimes ignobles, monstrueux, y ont été perpétrés par une femme, en particulier... Janis ne comprend pas le lien entre sa mère et cette tueuse incarcérée à perpétuité aux USA. Elle sait, elle aussi, qu'elle est sorcière ; elle a des pouvoirs, elle est capable d'entendre des voix, des cris ; elle voit des scènes terribles issues du passé ou à venir, elle perçoit la présence d'ombres, d'entités, elle se réveille peu à peu à une conscience d'elle-même et prend la mesure du rôle que ses sœurs d'hier, d'aujourd'hui et de demain jouent dans la transformation nécessaire de la société. Elle sont là pour tirer les sonnettes d'alarme, pour infléchir le fleuve de l'Histoire telle Flora Tristan autrice du " Testament de la paria " : " Femmes, vous dont l'âme, le cœur, l'esprit, les sens sont dotés d'une impressionnabilité telle qu'a votre insu vous avez une larme pour toutes les douleurs, un cri pour tous les gémissements - and I say, oh whoa whoa - femme, restez-vous silencieuses et toujours cachées lorsque la classe la plus nombreuse et la plus utile, vos frères et vos sœurs les prolétaires, ceux qui travaillent, souffrent, pleurent et gémissent, viennent vous demander, les mains suppliantes, de les aider à sortir de la misère et de l'ignorance... ? " Plus Janis met ses pas dans ceux de sa mère, plus le mystère s'épaissit, plus elle-même semble se désagréger... Mais qui est-elle vraiment ? Ce qu'elle sait de sa propre vie, est-ce la vérité ? Janis et Jeanne sont nos guides dans un univers étrange dont nous devons apprendre les règles et le fonctionnement avant de comprendre, enfin, ce que sont devenus tous les disparus dont on semble pourtant apercevoir et percevoir les silhouettes et les cris. Attention ouvrage ensorcelant ! L'avenir de l'humanité est-il entre les mains des femmes, des sorcières d'aujourd'hui ? Pour tous mordus d'Histoire, de thrillers, de fantastique. Quatrième de couverture Dans le quartier de la Goutte d’Or, Janis Meyer recherche sa mère, Jeanne, dont elle est sans nouvelles depuis plusieurs mois. Sa disparition est peut-être liée au livre qu’elle vient de publier et qui rencontre un grand succès dans les milieux féministes : la correspondance de Carol Schäffer, une démente infanticide emprisonnée en Oregon. Entre le boulevard de la Chapelle et la rue des Poissonniers convergent des phénomènes étranges qui concernent sans doute les trois femmes : la canicule s’installe en hiver, des « mères-zombies » cherchent des enfants qu’elles n’ont jamais eus, le cours du temps perd toute logique et Janis a bien du mal à ignorer les voix qui l’appellent, quelque part en dessous. De Brueghel à la Commune de Paris, de l’université de Vincennes à une secte inquiétante dans une forêt américaine, Janis entreprend une odyssée à travers les époques et les territoires. Dans son premier roman Le Rapport chinois, Pierre Darkanian revisitait l’archétype du bouffon pour ausculter le règne de l’ultralibéralisme. C’est la figure de la sorcière qui le fascine cette fois. Nous sommes immortelles est un roman-monde qui, à la façon d’un trou noir, semble aspirer toutes nos histoires, sciences, croyances et peurs, pour révéler une autre dimension à ceux qui traversent ses ténèbres. 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- (In)visible | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires (In)visible Sarai Walker Gallimard Série Noire 11 mai 2017 368 pages traduites par Alexandre Guécan Thriller Chronique 22 août 2017 On ne sort pas indemne de ce roman noir lorsqu'on est une femme consciente de vivre dans un monde hyper-sexué, où son objectivation est constante et pernicieuse. Publicités, journaux dits féminins, clips vidéos, au sein de l' entreprise, en société, sur les réseaux sociaux, à la télévision... Si vous êtes d'une taille normale, vous pouvez, en étant extrêmement vigilante et intelligente, faire votre place, sans vous trahir, dans votre carrière et au sein de votre famille. Vous pouvez vous fondre avec grâce sans être dans la concession facile et même faire changer doucement mais sûrement les mentalités. Mais, quand vous êtes une femme XXL, n'y pensez même pas! Vous êtes une agression permanente pour la grande majorité des hommes et aussi des femmes lobotomisées par un lavage de cerveau millénaire. Une femme XLL est forcément quelqu'un sans volonté, qui baffre toute la journée, une mal dans sa peau, une qu'on remarque trop, et si en plus, elle a deux neurones et des velléités de vivre sa vie comme toutes à chacune, attention ⚠les professionnels de la santé, les magazines, le regard des autres femmes, pas de tous les homme loin s'en faut heureusement, la ramènent vite à sa place. Sois INVISIBLE ! Depuis cinq ans un grand retour en arrière s'est amorcé, une régression accompagnant celle des tailles : la disparition dans les grandes enseignes aux prix abordables, des espaces pour les généreuses, les voluptueuses, ou alors ces espaces se réduisent de plus en plus.Une attitude stupide puisque la moyenne européenne est d'un bon 44 . Alors un livre comme celui-ci ( je déteste cette couverture très limitative par rapport au propos), est sacrément transgressif et agressif, même pour une plantureuse comme moi à la langue bien pendue pour remettre les cons à leurs places. Il y a toujours un petit morceau du coeur qui se fissure et éclate en mille morceaux quand les minces, les " normaux" se permettent une réflexion du style " c'est dommage, vous avez un si joli visage", " ou si j'étais comme toi je serai catastrophée", (collègue chanteuse dans la loge que nous partagions devant mon habilleuse, je suis restée stoïque sur le moment mais, plus tard, avant une répétition des soprani avec le chef d'orchestre, devant le pianiste effaré par une nouvelle réflexion de la donzelle, j'ai répondu que "petit physique petite voix , grand physique grande voix !", Et que je préférais être à ma place qu'à la sienne.) Parfois on hésite entre les somnifères pour soi et la batte de baseball pour éclater les autres. Au début de cette histoire Prune est plutôt à vouloir se faire du mal, au lieu de se révolter. Pire elle répond à la place d'une certaine kitty, rédactrice d'un journal pour jeunes filles, à toutes les adolescentes en souffrance percutées par une société sexiste et cruelle, pas armées pour l'affronter. Pour se faire, elle va au café de Carmen avec son PC tous les jours à cinq minutes de chez elle ( kitty aurait eu du mal à voir ce pachyderme tous les jours au bureau), continue à prendre son médicament antidépresseur Z, s'habille de noir pour être transparente et s'alimente anarchiquement avec les produits de weistwatchers ( clin d'oeil) . En terme clair elle ne vit pas, elle crève de faim et les notions de plaisir et de joie de vivre lui sont étrangères. Son seul espoir, se faire opérer.Depuis un certains temps elle remarque une fille, Letty, au look très particulier la suivant partout et cela commence à beaucoup l'inquiéter. Un jour, celle-ci lui transmets un livre et fait en sorte qu'elle soit en relation avec le groupe féministe Calliope. Parallèlement des symboles de la culture sexiste et humiliante pour les femmes sont attaqués par des terroristes aux méthodes brutales, sanglantes, sans aucune pitié, allant jusqu'aux meurtres après tortures : Un magazine dont la page 3 exhibe toujours une fille aux seins nus, une journaliste pornographique, une star du x et son mari, des hommes jamais condamnés mais coupables de viols, etc..... Groupuscule ou une seule exterminatrice sous le nom de Jennyfer ? Le FBI ne sait pas. Prune, ou Alicia de son vrai nom, se demande de plus en plus inquiète si Letty, qui a disparu, ne serait pas mêlée à cette affaire ? L'auteur nous offre des passages d'une rare cruauté, trashs mais aussi cocasses et drôlissimes. Moments je dois dire jouissifs dans certains cas exposés.Toute les femmes se sentent peu à peu concernées, minces ou grosses, et cette barbarie féminine va avoir un impact général, mais aussi en particulier sur notre héroïne. Elle en devient bientôt une, au fil des pages, et sa métamorphose fait du bien. Du vitriol donc jeté au visage de notre société et un message à toutes les femmes en désamour d'elle-mêmes. Un bon roman noir et à haute calorie. MIAM ! Quatrième de couverture Prune Kettle fait de son mieux pour éviter les regards, parce que quand vous êtes grosse, se faire remarquer c'est se faire juger. En attendant l'heure de la chirurgie miracle, elle répond aux e-mails de fans d'un magazine pour ados. Mais lorsqu'une jeune femme mystérieuse, avec des collants colorés et des bottes de combat, se met à la suivre, Prune est projetée dans le monde de la Fondation Calliope ? une communauté clandestine de femmes rejetant les diktats de la société ? où elle va connaître le prix à payer pour devenir « belle ». Parallèlement, une guérilla terrorise ceux qui maltraitent les femmes, et Prune se retrouve mêlée à une intrigue sinistre, dont les conséquences seront explosives. 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- Le Dentiste du Morvan | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Dentiste du Morvan Bertrand Yvernault De Borée Histoire & Documents 11 mai 2023 232 pages Documents Policier Chronique 28 juin 2023 "UN FAIT DIVERS GLAÇANT SUR FOND DE DÉSERT MÉDICAL." Livre effarant, efficace, factuel, précis, complet, que j'ai pris le temps de lire lentement tant les faits rapportés sont ignobles, choquants, symptomatiques d'une société, d'un monde qui se portent mal. Les victimes du Boucher du Morvan sont nombreuses et ressortent de ce cauchemar détruites, souffrantes, diminuées, phobiques pour certaines quant aux soignants et plus particulièrement face aux dentistes. Vies et carrières détruites, douleurs et maladies consécutives aux mauvais traitements gravissimes, je suis restée sidérée que ce criminel ait pu continuer à massacrer ses patients, à les voler, les ruiner, les torturer, pendant si longtemps. Dans un désert médical un nouveau praticien est accueilli comme le Messie, espéré, respecté. Des ponts d'or sont érigés pour lui, on facilite son installation, il est un notable de fait, son autorité ne peut être remise en question. Jacobus Van Nierop, au passé brumeux, au charisme imposant, narcissique, brutal, dénué de toute empathie, autoritaire, se prend pour Dieu le père. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre que les patients soient revenus plusieurs fois à la clinique dentaire alors même que le premier rendez-vous avait été catastrophique ; je n'ai pas compris non plus que les autorités n'aient pas été, une fois prévenues, plus diligentes et réactives. Je ne peux concevoir que n'importe qui, avec un CV chargé, puisse en toute quiétude se refaire une virginité dans un pays, dans une région, sans qu'aucune vérification valable soit possible avant même son arrivée et l'obtention définitive d'un poste de médecin ou ici de dentiste. La désorganisation à l'échelle européenne, la lenteur administrative de chaque pays, les intérêts de chacun à cacher sous le tapis ses propres manquements ou fautes graves ont mené, aussi sûrement que la main de ce fou, à la destruction de centaines d'existences. Cette chronique policière se lit comme un thriller, bien que dénué de tout effet de manche, de tout subterfuge, utilisés en fiction. L'authenticité des faits, la narration froide et précise rendent ce récit percutant et bouleversant. Car derrière les mots, nous imaginons toutes les victimes, nous devenons les victimes.... La portée politique et sociale de ce texte est énorme ; la constatation de l'amateurisme des autorités et des organismes de contrôle, patente ; le cynisme des mutuelles et autres complices divers du criminel donne envie de hurler. Cet individu a frappé parce que les administrations lui ont permis de le faire aux Pays-Bas et ensuite en France. Cet ouvrage est également un hommage rendu aux victimes s'organisant en association, en collectif, afin d'arrêter ce dément au plus vite. Cette histoire est effroyable ! L'analyse psychologique des patients et "psychiatrique" de Jacobus Van Nierop apporte des éléments de réponse indispensables à la compréhension de l'articulation des évènements et des réactions de tous. Le comportement de l'accusé est hors norme, ses motivations floues, cet homme est une énigme, un mensonge, un individu dangereux, sans notion de bien ou de mal. L'auteur de ce reportage fut très vite plongé dans ce dramatique fait divers à la demande de trois des victimes du dentiste fou. Se tourner vers la presse quand un notable reste une figure intouchable est souvent la seule solution. Je reste foudroyée par l'idée même qu'une telle monstruosité puisse être possible aujourd'hui. Merci à l'auteur pour son engagement et son travail remarquable et aux Éditions De Borée pour leur confiance renouvelée Quelques chiffres : Le Massif du Morvan recouvre en partie les 4 départements de l'ancienne région Bourgogne, Nièvre, Saône-et-Loire, Côte d'Or et Yonne. 2800 patients selon les estimations ont vu ce dentiste durant ses trois années et demie d'exercice à Château-Chinon. 150 plaintes ont été déposées. Pas un seul centime versé aux parties civiles par le dentiste déclaré en faillite, ni par son assurance professionnelle. Quatrième de couverture En 2008, les élus de la Nièvre ont fait un pont d'or à un patricien hollandais, Jacobus Van Nierop, pour qu'il s'installe à Château-Chinon, en plein cœur d'un désert médical. Malheureusement, il s'agissait d'un très mauvais dentiste, en outre escroc patenté et psychologiquement instable. Pendant une poignée d'années, il a « charcuté » la bouche des Morvandiaux, leur arrachant des dents saines par demi-douzaines pour pouvoir surfacturer la Sécu et mener une vie de « golden boy ». Nombre de ses infortunés patients en souffrent encore, et certains iront chez un (autre) dentiste jusqu'à la fin de leur vie pour réparer les dégâts. Lorsque les plaintes se sont accumulées, le « boucher du Morvan » a feint un accident domestique, fermé son cabinet et pris la fuite au Canada, où il s'est installé sous un faux nom. Dénoncé par un voisin mécontent, qui a découvert par hasard sa véritable identité sur Internet, il a été extradé. Il a voulu changer de sexe en prison, il est resté mutique tout du long de son procès à Nevers et il a fini de purger sa peine aux Pays-Bas dans un état d'effondrement psychique. Des thèmes malheureusement actuels : scandales sanitaires, territoires ruraux, mais pas seulement, réduits à des déserts médicaux. "Ce jour-là, le ciel est bas, la pluie intermittente, la lumière fuyante. Un cadre propice au récit éprouvant que vont livrer ces trois lanceurs d'alerte. Un triste écho aux terribles souffrances qui leur ont été infligées par un praticien dénué de la plus élémentaire empathie." Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- 5 secondes | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires 5 secondes Catherine Benhamou Des femmes Antoinette Fouque 28 mars 2024 40 pages Roman Chronique 28 avril 2024 5 petites secondes ! Le micro instant nécessaire à l'échange d'un regard entre deux êtres naufragés qui se reconnaissent. Entre eux un bébé, tel un témoin dans la course de relais que nous sommes sensés être capables de mener avec succès jusqu'à la ligne d'arrivée. Mais si justement, le témoin est trop lourd, si justement cette existence nous essoufle, si justement nous n'y arrivons plus... Alors que faire ? Une femme à bout de force laisse en 5 secondes son bébé entre les mains d'un jeune homme jamais grandi, toujours lié par le cordon ombilical à sa mère. Un adulescent en charge brusquement d'un être plus fragile que lui... Un doute, un espoir : et si je gardais le bébé ? Une responsabilité énorme pour celui qui n'a rien assumé jusque là. Le mécanisme de la justice s'enclenche, et voilà la mère et le jeune homme dans un tribunal. Et si dans cette salle, seul ce garçon était capable de comprendre l'impensable : "l'abandon de son enfant en des mains étrangères en 5 petites secondes". 5 secondes... Fragment de vie... Le temps d'un regard sur un quai de RER, dans un tribunal... 5 secondes de vérité absolue, de compassion, de pardon. Merci aux Éditions des femmes Antoinette Fouque pour leur confiance renouvelée. Quatrième de couverture : Biographie de Catherine Benhamou : © Photo Pierre Trovel Depuis sa formation au Conservatoire de Paris (CNSAD), Catherine Benhamou poursuit une carrière de comédienne qui l’a menée à l’écriture. Plusieurs de ses pièces ont été jouées. La mélodie sans les paroles est son troisième texte édité aux éditions des femmes-Antoinette Fouque. Elle a reçu en 2020 le Grand Prix de littérature dramatique Artcena pour Romance (éditions Koïnè). ----------------------------------------------------------------- Quatrième de couverture Une femme confie son bébé à un jeune inconnu sur le quai d’un RER et s’en va. Une fiction inspirée d’un « fait divers » récent. Un enfant crie dans le RER. Sa mère laisse le bébé à un jeune homme qui l’a aidée à descendre la poussette sur le quai. Tout s’est passé en quelques secondes, les portes du wagon se sont refermées et la mère s’est fondue dans la cohorte des voyageurs, regardant à travers la vitre son enfant et l’inconnu, assez désemparé. Que faut-il faire ? Se rendre au commissariat et confier l’enfant aux assistantes sociales ? L’homme qui lui aussi a une vie difficile, fumeur de shit désœuvré ne sortant quasiment plus de sa chambre, s’imagine quelques heures garder le bébé, mais il finit par “suivre la procédure”. Lors du procès de la mère, il est dans l’assistance et relate le passé de cette femme sans prénom, anonyme parmi les anonymes, abandonnée par le père de l’enfant. Elle ne cesse de répéter qu’elle n’y arrivait plus, tout simplement. Sous les regards accusateurs, il est le seul à essayer de la comprendre et croise une dernière fois son regard, comme ce fameux jours, à travers la vitre du RER. Catherine Benhamou, qui excelle dans la capacité d’exprimer les émotions les plus retenues en peu de mots, signe un texte poétique percutant sur le désarroi d’une mère au bord du précipice. « Parce qu’ils ne savent pas, ils n’imaginent même pas ce que c’est de ne pas y arriver, bien sûr il y a des jours où c’est difficile pour tout le monde, il y a le travail, la fatigue, ça c’est pour tout le monde, le manque de place dans les crèches, pour eux aussi, la vie elle est compliquée parfois, mais on se débrouille, tu n’y arrives pas eh ben tu fais comme toutes les autres, tu essayes encore jusqu’à ce que tu y arrives et même si tu n’y arrives toujours pas, tu y arrives quand même un peu, tu ne fais pas toutes ces histoires avec un procès pour toi toute seule au tribunal correctionnel, rien que ça, et faire déranger tout ce monde pour même pas un animal. » C.B. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La Fileuse d'argent | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Fileuse d'argent Naomi Novik Pygmalion 2020 496 pages traduites par Thibaud Eliroff Fantasy Chronique 10 avril 2020 Prix Locus et finaliste aux prix Hugo et Nebula. Titre original « Spinning Silver » en 2018 chez Temeraire LLC. Un livre scintillant comme des étoiles de givre, comme des flocons de neige sous les rayons du soleil... Pour tout ceux qui ont aimé la série télévisée « Once upon a time », surtout les épisodes consacrés à la Reine des neiges vous adorerez ce roman, mélange de conte, de légende, de texte initiatique. Là aussi les femmes sont au centre de l'intrigue, trois guerrières luttant pour leur survie et celle des leurs. Miryem la fille de l'usurier juif dans un bourg rappelant un village russe des temps anciens, Wanda une jeune femme pauvre l'aidant à entretenir la maison familiale puis à gérer les comptes, et enfin Irina, la fille du duc, destinée à être mariée au meilleur et plus juteux parti. Ces trois narratrices et héroïnes en puissance vont devoir prendre des décisions extrémistes pour sauver leur vie et les familles et peuples dont elles ont la charge. La première, douée pour gérer l'affaire de prêteur de son père et faire fructifier l'argent jusqu'à le transformer en pièces d'or trébuchantes, dans un contexte où pogroms et antisémitisme sont légion, attire l'attention du roi Starik, seigneur de l'hiver craint par les humains et régnant sur un peuple issu de la magie, vivant dans la montagne. Il va donc lui confier une bourse de cuir blanc contenant des pièces d'argent. Elle réussira à obtenir à la place des pièces d'or... Le roi, au vu de ce succès va augmenter le nombre des pièces d'argent, et chaque fois Miryem sera triomphante. Alors le roi Starik dont les troupes massacrent , volent et violent depuis des centaines d'années les hommes et femmes dans le monde réel, propose à la jeune fille de devenir sa Reine. Que cherche-t-il ? Qu'attend-il d'une simple mortelle ? Quel est sont plan ? Parallèlement, Irina, est livrée en mariage au Tsar, un être damné d'une beauté incroyable qui semble voué au mal et à la cruauté. L'argent magique des Starik transformé par le joaillier de Vysna en bague, collier, couronne, achetés par le duc, transforme sa fille si banale en être exceptionnel attirant tous les regards. Cependant dès la nuit de noce, Irina comprend que son nouvel époux est maléfique et que sa vie est en danger. Pourquoi son mari est-il si mauvais ? Quant à Wanda, avec ses deux frères plus jeunes, elle doit supporter les coups et la fureur de son ivrogne de père. Lorsqu'il la vend à Miryem pour être la domestique à tout faire de la famille de l'usurier juif, son destin se transforme enfin. Elle peut se permettre d'espérer une autre vie pour eux trois. Cependant l'hiver ne veut pas laisser la place au printemps, les réserves s'amenuisent, humains et bêtes meurent de faim.... Que vont pouvoir faire nos trois héroïnes pour sauver l'humanité ? Je ne saurais que vous conseiller ce roman magique d'une inventivité folle, original par la nature même des figures féminines, réutilisant les codes habituels des légendes dans un scénario complexe mêlant imaginaire et réalités historiques dans des décors de toute beauté. C'est un plaidoyer pour la cause féminine, pour la paix entre les peuples, entre les sexes, entre les religions... Quatrième de couverture Petite-fille et fille de prêteur, Miryem ne peut que constater l’échec de son père. Généreux avec ses clients mais réticent à leur réclamer son dû, il a dilapidé la dot de sa femme et mis la famille au bord de la faillite... jusqu’à ce que Miryem reprenne les choses en main. Endurcissant son cœur, elle parvient à récupérer leur capital et acquiert rapidement la réputation de pouvoir transformer l’argent en or. Mais, lorsque son talent attire l’attention du roi des Staryk - un peuple redoutable voisin de leur village -, le destin de la jeune femme bascule. Obligée de relever les défis du roi, elle découvre bientôt un secret qui pourrait tous les mettre en péril... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le sel de nos larmes | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le sel de nos larmes Ruta Sepetys Gallimard Jeunesse Juin 2016 496 pages traduites par Bee Formentelli Jeunesse Historique Chronique 18 mars 2021 Âge de lecture : 13/18 ans Encore un roman et thriller historique extraordinaire, exceptionnel, à l'actif de cette écrivaine, star de la littérature jeunesse, qui pour moi devrait être lue par tous. Chapitres très courts donnant successivement la parole aux différents protagonistes de ce récit construit autour du naufrage du navire Wilhelm Gustloff le 30 janvier 1945 torpillé à quatre reprises dans le ventre par le sous-marin soviétique S-13. Chaque torpille, nous précise l'auteure dans ses notes, portait une dédicace tracée au pinceau : Pour la Mère Patrie Pour le Peuple soviétique Pour Leningrad Pour Staline. » À bord 10 573 passagers, (alors que la capacité maximum était de 1463 personnes pour 12 canots de sauvetage au lieu de 22), venus de toutes les régions de Prusse-Orientale, piégés entre les troupes russes ivres de vengeance et les soldats allemands sentant la défaite. Total près de 9000 tués parmi les militaires et les civils « Lituaniens, Lettons, Estoniens, Allemands de souche, résidents de la Prusse-Orientale et des corridors polonais ». D'abord nous est contée la fuite éperdue vers la mer, (les cousins du père de Ruta Sepetys étaient parmi ces désespérés) afin de gagner le port et être évacués lors de l'Opération Hannibal, « la plus vaste opération de sauvetage par la mer de l'histoire moderne ». Ainsi pour incarner ces peuples pris dans la débâcle, l'auteur choisit dans un premier temps de nous raconter la longue marche d'un groupe comprenant : une jeune infirmière lituanienne Joana, une polonaise de quinze ans Emilia sans papier, un cordonnier déjà âgé ayant pris sous son aile un petit garçon perdu, un jeune prussien Florian et une géante allemande Eva. Tous ont un passé tragique et pour certains de très lourds secrets. En même temps, nous suivons également un certain Alfred, type même du troufion hitlérien à l'esprit dérangé, inadapté social qui arrive enfin sur le tard à participer à l'effort de guerre pour défendre l'honneur de son Führer et de tous les ariens dont il pense être un spécimen parfait. Le voici donc engagé sur le vaisseau Wilhelm Gustloff. Un thriller historique mêlant les descriptions de la Débâcle de 1945 et du naufrage du vaisseau bien pire que celui du Titanic ou du Lusitania. Pourquoi n'en a-t-on jamais parlé vraiment ? Il est vrai que la Seconde Guerre mondiale est une source inépuisable de récits, de secrets, de révélations soudainement mis en pleine lumière. À ce scénario déjà dense, incroyable et bouleversant, l'auteur décide d'ajouter des éléments ayant trait au célébrissime Cabinet d'Ambre, si convoité par Hitler, baptisé aussi "huitième merveille du monde", qui a disparu pendant la guerre et ne fut jamais retrouvé. Une des énigmes les plus mystérieuses encore à ce jour. Les personnages sont inoubliables, le rythme soutenu grâce à ces chapitres brefs où chacun devient narrateur, (multipliant ainsi les angles de vue sur un même événement) ; l'histoire d'amour et d'amitié est émouvante aux larmes sans recours à un pathos inutile, le récit détaillé du naufrage dramatique est tout simplement époustouflant. Le tout destiné à un public jeune et plus aguerri, afin que le travail de mémoire soit encore mené à bien. La bibliographie étendue et exhaustive sur laquelle s'est appuyée Ruta Sepetys vous attend en fin d'ouvrage, ainsi que la carte actuelle tout à fait édifiante de ce que furent ces régions de Prusse-Orientale en 1945. Quelle romancière ! Quatrième de couverture « Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées. Chacun né dans un pays différent. Chacun traqué et hanté par sa propre guerre. Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte de la mer Baltique devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhelm Gustloff, un énorme navire promesse de liberté...Ruta Sepetys révèle la plus grande tragédie de l'histoire maritime, qui a fait six fois plus de victimes que le Titanic. Cette catastrophe méconnue lui inspire une vibrante histoire d'amour, de courage et d'amitié.Lumineux, captivant et bouleversant d'humanité. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Skeleton Road | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Skeleton Road Val McDermid Flammarion 2018 454 pages traduites par Perrine Chambon et Arnaud Baignot Polar Chronique 21 avril 2018 « La géographie est une question de pouvoir. Bien qu'on la juge souvent innocente, la géographie du monde n'est pas un produit de la nature, mais le fruit de luttes entre des puissances concurrentes pour obtenir le pouvoir d'organiser, d'occuper et d'administrer l'espace. » Gearoid O Tuathail, Critical Geopolitics. En effet, et les hommes se retrouvent écrasés par le rouleau compresseur de l'Histoire, celle qu'on veut bien nous raconter partiellement. Les faits, les circonstances sont changés pour coller à une réalité de pacotille, qui ne souffre pas un examen plus approfondi. « Bobards. Je disais que si nos dirigeants n'aiment pas tellement parler des Balkans, c'est qu'on a vite fait d'avoir une vision manichéenne de la situation.... Personne n'a les mains propres dans ces conflits. Ni les croates, ni les Albanais, personne. Ils étaient tous capables du pire.... » Les Balkans, vite oubliés et pourtant ! Une guerre aux accents moyenâgeux, vengeance de siècles en siècles, mémoire qu'on ranime en permanence comme on gratterait les croûtes d'une plaies pour ne jamais cicatriser. Loi du Talion frappant les coupables mais aussi les innocents au passage, dommages collatéraux. Un coucher de soleil magnifique sur le port crétois de La Canée. En terrasse, il fait bon siroter un fond de Metaxa sept étoiles pour cet homme d'une soixantaine d'années, large d'épaules et avant-bras musculeux. Quelques kilos en trop trahissent le relâchement bien heureux dans lequel se prélasse ce retraité. Il s'en va enfin pour rejoindre son appartement. Soudain, une voix lui murmure un nom à l'oreille qu'il n'a plus entendu depuis des années, trop tard, de la gorge tranchée jaillit le sang, éclaboussant tout sur son passage, emportant avec lui les cris des victimes... Presqu'au même moment, dans le centre historique d'Édimbourg, Fraser Jasmine arrive sur les toits de la John Drummonds School, abandonnée depuis vingt ans, et bientôt restaurée pour créer des logements étudiants. Fraser doit donc inspecter le bâtiment et la maçonnerie, et malheureusement pour lui sujet au vertige, également ce fichu toit. Arrivé au troisième pinacle, ce qu'il voit le terrifie, plus que le vide... Un squelette abandonné depuis des années. C'est l'inspectrice Karen Pirie de l'Unité des Affaires Historiques, flanquée de son adjoint balourd, l'inspecteur Jason Murray, qui est chargée de l'affaire. Celle-ci les mènera à Oxford et en Croatie, dès que l'identité de la victime, tuée d'une balle dans la tête, sera établie. Elle les conduira aussi dans le royaume des morts, des monstres, dans un monde où des criminels de guerre restent impunis pendant que leurs proies crient toujours d'effroi du fond de leur cauchemar ou de leur tombe. Et puis il y a la figure presque théâtrale de l'amante, la femme, l'épouse, qui telle une gente dame attend le retour de son beau Chevalier depuis huit ans, lorsqu'il a disparu de sa vie, d'Oxford où ils vivaient heureux, tournés vers l'avenir. Ce policier est un des plus réussi et bouleversant de Val McDermid, touchant à un drame indicible, indescriptible qu'on pensait impossible 45 à 50 ans après la seconde guerre mondiale : l'histoire tragique aux couleurs Shakespeariennes des Balkans. L'auteure s'appuyant sur les travaux de deux femmes exceptionnelles, Kathy Wilkes, professeur de philosophie à St Hilda's College à Oxford, et du professeur Sue Black, Directrice du centre d'anatomie et d'identification humaine à l'Université de Dundee, peut déployer tout son talent pour émouvoir, effrayer et révolter son lectorat. Toutes deux sont allées sur le terrain, l'une pour enseigner, ayant donc vécu le siège de Dubrovnik, ayant témoigné par ses écrits de ce qui se déroula vraiment dans cette zone de guerre, dont une rue de la ville reconstruite porte aujourd'hui son nom, et l'autre, médecin légiste anthropologue dirigeant l'équipe médico-légale britannique envoyée au Kosovo par le ministère des Affaires étrangères sous l'égide des Nations unies. Combien d'horreurs, d'atrocités ont été perpétrées dans les années 90, qu'ont elles dû voir et répertorier pour que justice soit faite au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie ? Les comptes-rendus de ces deux héroïnes de l'après guerre œuvrant pour la mémoire des disparus ont inspiré l'auteure. C'est donc une fiction quant à l'enquête elle-même, parfaitement menée et maîtrisée jusqu'au bout par l'écrivaine, mais également un récit d'une valeur historique et humaine indiscutable. On sent l'implication personnelle et l'émotion de Val McDermid entre les lignes de ce thriller. L'écriture limpide, claire sans pathos inutile, ajoute à la dramaturgie. Les victimes se tiennent dignes, souvent silencieuses face à l'inexprimable. L'espoir reste en cette nouvelle génération connectée aux autres, via les fameux réseaux sociaux si souvent décriés, qui pourtant rendent l'autre si proche, si semblable. La technologie luttant contre l'obscurantisme d'un autre âge, vieux seulement de 25 à 30 petites années. Quatrième de couverture Des ouvriers découvrent les restes d’un cadavre au sommet d’un immeuble du centre historique d’Édimbourg. À qui appartient ce squelette, et comment est-il arrivé jusque-là ? C’est à l’inspectrice Karen Pirie qu’est confiée la résolution de l’énigme. Entre passé et présent, elle va devoir s’enfoncer plus loin qu’elle ne l’aurait cru dans l’histoire tragique des Balkans, là où couve encore la violence de crimes de guerre inavoués. Val McDermid signe ici un polar sombre, puissant et parfaitement maîtrisé, hanté par le souvenir sanglant des guerres de Yougoslavie des années 1990. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le diable s'habille en Licorne | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le diable s'habille en Licorne Stanislas Petrosky Lajouanie 2018 211 pages Polar Chronique 10 août 2018 « Aux enfants de la chance Qui n'ont jamais connu les transes Des shoots et du shit Je dirai en substance Ceci Ne commettez pas d'imprudences Surtout n'ayez pas l'imprudence De vous faire foutre en l'air avant l'heure dite. » Serge Gainsbourg Un exploit, Requiem est abstinent jusqu'au chapitre seize, faisons une ola ! Concentré sur sa mission d'exorcisme à Dunkerque, mandaté par le Vatican. On en bat des mains d'avance, enfin on va être en première ligne pour assister à une vraie opération de purification et d'exécution du malin.Sauf que le diable a plus d'un costume, prend possession des âmes, même celles qu'on croirait insoupçonnables. Une vilaine licorne sévit dans un collège ultra catholique, " de la Sainte-Croix du Christ Rédempteur" yes! Vous me direz que se déguiser en plein carnaval c'est banal, sauf que la bestiole est des plus particulières et meurtrières. L'évêque diocésain, Monseigneur Gillio, aux allures de dandy, va nommer, au grand dam du recteur intégriste caricatural, Requiem prof de philo, on ne se bidonne pas, SVP.Un peu de Walt Whitman, "O Capitaine, mon Capitaine", beaucoup d'humour noir, "un parapet pour ne pas chuter dans l'abysse de la bêtise", et la parole de Mandela en ligne de conduite : " j'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre" : voilà notre curé prêt à élucider la mort de la jeune Christine Vauchel, et de tous ceux qui vont lui succéder. Une hécatombe qui tuera presque le pauvre Régis et excitera les petites cellules grises de la belle Cécile, venue guincher à Dunkerque. On retrouve toute la petite bande avec plaisir, on s'amuse des titres de chapitre en latin de pacotille, on comprend surtout, que sous l'humour, la gravité est toujours de mise. Requiem pourfendeur du Diable en Licorne ou non, au service de l'innocence en danger, toujours. Trois romans policiers mais pas que.... Quatrième de couverture Requiem, votre curé préféré est de retour à... Dunkerque et en plein carnaval ! Pour une séance d’exorcisme. Notre héros, hors norme, est, il faut l’avouer, un peu étonné par cette divine mission. Non pas qu’il ne croie pas au démon, c’est quand même un petit peu son boulot, mais il se méfie, c’est tout. Il faut dire que les festivités donnent lieu à de sacrées fiestas mais aussi à quelques curieux décès. Des lycéens meurent les uns après les autres après avoir ingurgité des bonbons aux saveurs bien peu catholiques. Requiem réussira-t-il à démanteler ce trafic de «Licorne» et à sauver le carnaval ? Vous le découvrirez dans ce troisième tome des aventures de Requiem, le plus déjanté des serviteurs du Seigneur... Un homme d’Eglise pour le moins atypique, de drôles de paroissiens, des missionnaires aux curieuses positions, des fêtards invraisemblablement grimés, des harengs comme si il en pleuvait : Stanislas Petrosky met le feu à Dunkerque. Accrochez- vous les Ch’tis ça va secouer ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Serre-moi fort | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Serre-moi fort Claire Favan Robert Laffont 2016 384 pages Thriller Chronique 14 février 2018 J'ai été littéralement happée par cette histoire qui commence piano et qui peu à peu dans un crescendo assourdissant, nous bloque les sens, la respiration ! Terrible, cela débute en 1994 aux USA par la disparition d'une jeune fille, Lana, à qui tout souriait, on rencontre ses parents détruits, son frère Nick exemplaire qui va tout prendre en main concernant la vie courante pour éviter le naufrage complet de sa famille. Il souffre terriblement de cette situation, et mériterait lui aussi qu'on le serre fort dans les bras pour le rassurer. Rien donc que du normal dans ce type de tragédie ; les forces de police ne trouvent pas de piste. C'est le vide et le silence insupportables pendant des années. Puis l'obsession du couple, de l'incertitude, va basculer vers la traque d'un serial Killer : l'origamiste. En effet, leur fille aurait reçu, comme les autres victimes, un origami d'un admirateur secret, avant de s'évanouir dans la nature. 20 ans après, le lieutenant Adam Gibson, veuf depuis peu, père de deux enfants traumatisés, fait en sorte de continuer à travailler pour ne pas sombrer. Il est chargé de l'enquête sur l'effroyable charnier retrouvé dans une grotte de l'Alabama. Il faut identifier toutes les mortes. L'origamiste est en prison mais doit-on lui imputer aussi ces meurtres ? Adam a-t-il les épaules suffisamment larges pour une telle mission, ne prend il pas le risque de perdre définitivement ses enfants, et surtout lui-même ? Son adversaire est pervers, d'une rare intelligence et sans aucune limite en terme de torture mentale. C'est donc soudain un thriller sous forme de duel psychologique, je dirai même psychiatrique, qui commence. Terrifiant récit, cependant non dénué d'humanité et de beauté. Certaines scènes sont à la limite de l'insoutenable mais nécessaires pour comprendre les décisions de chacun jusqu'au final époustouflant et magistral. Le monde est vu à travers le prisme déformant du regard d'un déviant cynique, cruel. Pourquoi en est-il arrivé là ? Sa nature profonde ou la résultante d'un passé traumatisant. La question reste posée, même après avoir fermé ce livre. Nous sommes piégés avec les victimes, avec Adam, entre les murs d'une prison asphyxiante, cherchant une issue. Plusieurs fois, nous sommes emportés dans un grand huit, attention au vertige. C'est un thriller puissant, sans concession, heureusement avec quelques rayons de lumière, d'espoir. Quatrième de couverture Serre-moi fort." Cela pourrait ressembler à un appel au secours. Du jeune Nick, tout d'abord. Victime collatérale de la disparition inexpliquée de sa sœur, contraint de vivre dans un foyer brisé et entre deux parents totalement obsédés par leur quête de vérité. Il aimerait tant que sa mère le prenne dans ses bras... D'Adam Gibson, ensuite. Policier chargé de diriger l'équipe qui enquête sur la découverte d'un effroyable charnier dans l'Alabama, il doit identifier les victimes – toutes des femmes – et tenter de remonter jusqu'au tueur, qui a savamment brouillé les pistes. Si Adam parvient à cerner quelques-unes de ses motivations, c'est à peu près tout. Et il prend le risque de trop qui le jette directement dans les bras du tueur. Commence alors entre eux un affrontement psychologique d'une rare violence... N'entendez-vous pas leur appel désespéré quand tous murmurent : « Serre-moi fort » ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Madelaine avant l'aube | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Madelaine avant l'aube Sandrine Collette JC Lattès Le 21 août 2024 252 pages historique Chronique 10 février 2025 Ce roman a reçu le Prix Goncourt des lycéens 2024 et le prix Goncourt des détenus 2024. Lire un roman de Sandrine Collette demande à être une âme forte, prête à affronter l'indicible. Beauté sombre pour ce roman âpre, dur, rocailleux, où l'implacabilité du destin frappe les protagonistes comme dans une tragédie atemporelle. Une fillette semble être l'arme de ce destin fatal, un fléau sous l'aspect d'un ange. Un village, un lieu-dit Les Montées, en un temps où la vie des paysans ne pèse pas lourd, prisonniers de la terre, du seigneur, de Dieu, de traditions et superstitions immuables et jamais remises en question. Une vieille femme détentrice de la connaissance des plantes. Des jumelles, belles comme le jour, l'une bien mariée et mère de trois fils, l'autre unie à un homme violent, stérile. Un narrateur singulier d'une grande sagesse. L'existence est difficile, une lutte de tous les instants contre les éléments, contre le sort ; surtout ne pas rêver, surtout ne pas espérer autre chose.... Et puis.... Et puis la petite arrive, sauvage, libre, féroce, perdue. Un cadeau inestimable pour celle en mal d'enfant. Madelaine se laisse apprivoiser dirait-on, entourée par les trois gamins, choyée par les sœurs et l'aïeule.... Mais le danger et la mort planent sur le hameau, l'injustice du ciel ne demande qu'à s'abattre encore. Le malheur s'annonce comme un orage, les prédateurs guettent leurs proies. Mais Madelaine est-elle de ces êtres que l'on peut enfermer, anéantir ? Lignes somptueuses qui dessinent pour nous les contours d'un visage sans concession sous la fausse douceur de la joliesse : une âme éperdue de vent, de liberté, prête à mordre, à se défendre, à laisser exploser sa haine... Attention le danger n'est pas là où on le croit ! Quatrième de couverture Sandrine Collette est notamment l’auteure de Et toujours les Forêts, Grand prix RTL Lire, prix du Livre France Bleu – PAGE des libraires, prix de La Closerie des Lilas ainsi que de On était des loups, prix Renaudot des Lycéens, prix Giono, et en cours d'adaptation audiovisuelle. C’est un endroit à l’abri du temps. Ce minuscule hameau, qu’on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis, et la vieille Rose. Ici, l’existence n’a jamais été douce. Les familles travaillent une terre avare qui appartient à d’autres, endurent en serrant les dents l’injustice. Mais c’est ainsi depuis toujours. Jusqu’au jour où surgit Madelaine. Une fillette affamée et sauvage, sortie des forêts. Adoptée par Les Montées, Madelaine les ravit, passionnée, courageuse, si vivante. Pourtant, il reste dans ses yeux cette petite flamme pas tout à fait droite. Une petite flamme qui fera un jour brûler le monde. Avec Madelaine avant l’aube, Sandrine Collette questionne l’ordre des choses, sonde l’instinct de révolte, et nous offre, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Au rendez-vous des pas pareils | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Au rendez-vous des pas pareils Jean-Pierre Ancèle Phébus 3 mars 2022 224 pages. Roman Chronique 20 août 2022 "Il y avait autrefois près d'ici un petit café à l'enseigne du Signal d'Arrêt. J'ai dû passer devant des dizaines de fois, je n'y suis jamais entré." Et bien maintenant poussons-en la porte : peut-être le tintement joyeux d'une clochette nous accueille, et regardons, écoutons, replongeons-nous dans un hier pas si lointain où un estaminet était comme une île au milieu d'un quartier, lieu de tous les rassemblements, de tous les partages, les murs imprégnés de l'odeur de cigarettes, de vapeur d'alcool, du parfum réconfortant de café ou de belles comme perdues dans un univers singulier, où chacun déverse pudiquement ou avec emphase et gouaille ses peines et ses malheurs. Une atmosphère, des voix qui émergent d'un brouillard, un sentiment de reviens-y et de "tu as d'beaux yeux, tu sais". Truculence, humour, inventivité de la formule, tendresse, désespoir en filigrane, envie de se réchauffer à la peau des autres dont on ne connait que les surnoms, et l'obsédante prescience d'une catastrophe imminente.... Alors profitons de ces derniers instants de nostalgie poétique redonnant la parole aux modestes, aux invisibles, aux disparus. Un très beau texte bouleversant qui égratigne le cœur. Quatrième de couverture Les habitués du bistro Le Cran d'Arrêt, brochette de personnalités toutes aussi touchantes et attachantes les unes que les autres, trouvent refuge dans ce rade déshérité, en marge de la grande ville. Les pluies diluviennes, la gadoue, l'absurdité de leur condition, tout concoure à leur exclusion. Mais demeure le plus important : l'humanité en partage. Leur rendez-vous quotidien en est la célébration. Réunis autour de Comdinitch, le raconteur d'histoires insensées, ils rient, pleurent, s'entraident. Une comédie douce-amère portée par un style oral autant virtuose que tendre. On respire une ambiance aux influences diverses : Jean-Pierre Jeunet, Simenon, Céline, Beckett, Lemaitre... Un premier roman teinté de noir qui rend hommage à la langue française et célèbre l'altérité et la différence. Il était une fois un petit café-restaurant, entre ville et campagne, refuge d'une poignée de drôles d'oiseaux que le monde moderne n'avait pas encore engloutis. « On boit un coup, on mange un morceau, on écoute des histoires. Toutes activités qui s'accommodent mal du va-vite. Chacun offre son grain de temps au sablier commun, et ça donne qu'on n'est pas obligé de se hâter pour faire les choses ou pour les dire. » Madoval, le patron, Mésange, sa fille, Comdinitch, Failagueule et les accoudés du zinc – braves de comptoir... « Pas des gueules de progrès », ces gens-là, mais de l'amitié, des rires, de l'humanité en partage et un certain talent pour cultiver la différence. Jean-Pierre Ancèle signe un premier roman tendre et perlé comme une gorgée de muscadet, aux accents de Raymond Queneau ou de Marcel Aymé. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le journal de Nisha | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le journal de Nisha Veera Hiranandani Hatier Grand Format 8 janvier 2020 319 pages traduites par jean Pouvelle Roman Jeunesse Chronique 7 septembre 2020 Roman jeunesse dès 12 ans. « Quand je me suis endormie ce soir-là, je me suis sentie apaisée [...] À Nehru, à Jinnah, à l'Inde, au Pakistan, je disais : vous ne pouvez pas nous séparer. L'amour est inséparable. » Ce roman a reçu la médaille Newbery qui honore le meilleur livre jeunesse aux États-Unis. Évidemment on pense immédiatement au Journal d'Anne Frank, bouleversant, essentiel, éclairant sur la tragédie traversée par les juifs pendant la seconde guerre mondiale et plus encore par les enfants. Ce journal de Nisha est une fiction s'attachant, par la parole d'une fillette de douze ans, à nous raconter la Partition dramatique de l'Inde en 1947. Un texte adressé à une mère défunte, qui fut musulmane mariée à un Hindou. Pour Nisha, son frère jumeau Amil, sa grand mère Dadi, son père médecin et Kazi le cuisinier et intendant musulman de la maison, la décision gouvernementale au départ des anglais, pour éviter soit disant toute violence entre les différentes communautés Hindoues, Sikhs, Musulmanes, etc... de scinder l'Inde en deux en créant le Pakistan, est une catastrophe, un tsunami. Du jour au lendemain, des deux côtés d'une nouvelle frontière fictive, des indiens vont devoir tout laisser derrière eux, des familles vont être séparées, écartelées, ruinées... meurtres, rapines, crimes vont se multiplier. C'est ce drame que va raconter presque quotidiennement Nisha à sa maman. Nous allons assister aux événements à hauteur d'une enfant dont l'innocence est sagesse, dont la fragilité deviendra force et courage. Une presque adolescente timide, silencieuse, obéissante, bonne à l'école, aimée de son père, grande amie de Kazi avec lequel elle cuisine toutes sortes de plats délicieux. Le sentiment de sécurité et d'amour passe par l'estomac et par les mets préférés que la petite déguste et nous fait découvrir. Et pendant le voyage terrible vers leur futur domicile, la nourriture même frugale est consolatrice et redonne espoir. Amil le frère jumeau tempétueux qui parle tout le temps, qui accumule les bêtises, qui se fait reprendre sévèrement par son père, semble être le reflet de Nisha, son contraire. Il est en fait son complément, mais l'exil sur les chemins en pleine sécheresse ou dans le dernier train de la chance, va changer cette donne, et les relations entre les membres de cette famille aux abois vont changer irrémédiablement. C'est aussi un parcours vers une mère inconnue, sublimée, et l'étape sur le long chemin vers la liberté chez son frère sera décisive pour les enfants, qui ainsi seront encore plus conscients de leur double origine. Les notes de l'auteur en fin de roman sont fondamentales et émouvantes. L'histoire imaginée est un mixe des souvenirs de la famille de son père qui dut aller de Mirpur Khas à Jodhpur, et des expériences dramatiques et terrifiantes traversés par d'autres migrants. C'est un roman exceptionnel, très beau et bouleversant sans pathos inutile, une histoire racontée simplement par une fillette en passe de devenir une jeune fille, précis quant aux faits et personnages historiques, didactique à bon escient, nous dépaysant tout en nous reliant par le coeur, par mille similitudes, à l'humanité entière. Le glossaire enfin met la "cerise" sur le Kheer, dessert proche de notre riz au lait, parfumé à la cardamome, au safran et agrémenté de raisins secs et de fruits à coque. Heureusement l'Amour est là qui traverse les frontières, qui se joue des guerres, des décisions gouvernementales. Note de l'éditeur sur son site : Ce texte sur une des pages sombres de l’histoire parvient à mêler des éléments de la vie quotidienne indienne ; la description des repas ajoute une saveur toute particulière au roman. Les questionnements de Nisha sur l’identité, la frontière, la religion, l’amour de son pays et la force de l’écriture apportent une profondeur, une intensité et une résonance uniques pour les lecteurs d’aujourd’hui. Durant les journées du 14 et 15 août 1947, l’Inde obtient son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne. La Partition entre Inde et Pakistan intervient après des siècles de tensions religieuses, même si beaucoup ne souhaitent pas une séparation en deux pays. Durant le passage des frontières, des tensions éclatent dans des régions jusque-là paisibles : plus de 14 millions de gens s’exilent et au moins 1 million d’entre eux sont tués. C’est la plus grande migration de masse de l’histoire. Des tensions demeurent aujourd’hui, entre certains groupes d’hindous et de musulmans. Garder en mémoire les erreurs du passé peut créer un avenir plus pacifique : accepter la différence a toujours été un grand défi pour l’humanité, un défi qui s’est manifesté de mille façons. Ce récit en est une. Le Journal de Nisha a reçu la médaille Newbery qui honore chaque année les meilleurs livres pour enfants aux Etats-Unis Quatrième de couverture Nisha, une jeune Indienne, a grandi dans le nord du pays avec son frère jumeau Amil, et leur père hindou. Les enfants n’ont pas connu leur mère musulmane. Ils sont entourés de leur grand-mère et de Kazi, leur cuisinier musulman. Depuis peu, on parle de l’indépendance du pays. Nehru, Gandhi et la classe dirigeante disent que le peuple va se libérer de la domination britannique. Mais on entend aussi dire que musulmans et hindous ne pourront plus coexister. Nisha et sa famille vont devoir s’exiler à Jodhpur, mais que va devenir Kazi ? Nisha se sent elle-même à moitié musulmane et hindoue. Comment l’indépendance peut-elle signifier la liberté ? Août 1947. Depuis peu, l’entourage de Nisha ne parle plus que de l’Indépendance ; son pays va être coupé en deux, il y aura l’Inde et le Pakistan. À l’école, sur le marché, les tensions montent entre musulmans et hindous. Il faut partir, mais sur la route la confusion règne et le passage des frontières, dans des régions jusque-là paisibles, s’avère chaotique. Dans son journal, Nisha raconte son exil et cone ses questionnements sur l’identité, la religion, l’amitié et l’amour de son pays. Le Journal de Nisha a reçu la médaille Newbery qui honore le meilleur livre jeunesse aux États-Unis. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Suspect | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Suspect Fiona Barton Fleuve Noir 9 janvier 2020 504 pages traduites par Séverine Quélet Thriller Chronique 27 décembre 2020 Un bon troisième opus pour Fiona Barton mettant à nouveau en scène Kate Waters, la journaliste ambitieuse et tenace, et l'inspecteur principal Bob Sparkes, déjà suivis dans les deux opus précédents " La Veuve" et " La coupure". "Ne laissez pas la vérité gâcher une bonne histoire ", phrase d'accroche de ce thriller policier et journalistique, qui pourrait être la première leçon que donnerait Kate à Joe, jeune journaliste aux dents longues, impatient d'apprendre, considéré par tous comme son fils adoptif dans le milieu palpitant et parfois malsain de la presse écrite londonienne. Kate sera l'arroseur arrosé dans ce scénario bien pensé et pervers à souhait, nous transportant jusqu'à Bangkok, sa moiteur, ses trafics de drogues et d'êtres humains, sa pauvreté, sa saleté, sa police inefficace et vérolée, ses prisons infernales, ses codes incompréhensibles pour les occidentaux soudainement projetés dans cette mégalopole venimeuse, ensorcelante. C'est cette destination lointaine que choisit pourtant Alex, jeune fille brillante et curieuse du monde, pour voyager sitôt les épreuves du baccalauréat passées. Elle a longuement préparer son périple en vue d'une année sabbatique, a travaillé dur pour financer son rêve, et se réjouit de partir avec son amie d'enfance Mags. Seulement celle-ci se désiste au dernier moment et c'est une autre fille de leur lycée, Rosie, qui partira avec elle. Alex aurait-elle dû écouter sa petite voix intérieure qui lui disait "danger" ? Certainement... Car Alex et Rosie disparaissent soudainement, les parents préviennent les autorités.... Pour Kate, en plein mois d'août pendant lequel aucun événement notable n'est digne d'un article, c'est une aubaine.... et curieusement, cela résonne en écho avec ses propres craintes quant à son fils, Jake, parti voici deux ans à Phuket, soit disant pour sauver des tortues en danger...un fils de plus en plus mystérieux, différent, fuyant et enfin silencieux au cours des mois... Pour Bob Sparkes, dont l'épouse est atteinte d'un cancer récidivant, c'est l'occasion de distraire son attention de la terreur qui l'étreint à l'idée de perdre sa compagne depuis 25 ans. L'auteure, journaliste, décide de mettre Kate, sa collègue virtuelle face à la réalité vécue par toute cible déclarée des médias. Elle devient leur proie, cherche à garder la main, à comprendre ce qui s'est déroulé réellement à Bangkok.... Une leçon sévère pour la professionnelle qu'elle est mais aussi pour la femme et la mère qu'elle a été et qu'elle est devenue... pour Kate et Bob, l'heure du face à face avec eux-mêmes a sonné : ils doivent affronter ce qui les terrorise le plus... Ils n'ont pas le choix. Une réflexion sur les épreuves de passage que l'on s'impose peut être inutilement, ou qui s'imposent à nous au moment où nous sommes les plus fragilisés.... Une critique également d'une certaine presse... Une mise en garde pour tous les parents dont les enfants décident de partir soudain au bout du monde, insuffisamment armés et matures.... Un livre construit sur le drame que représentent les milliers de disparitions inexpliquées qui détruisent les familles, sans espoir de connaître la vérité.... Les proches de Alex et Rosie vont-ils faire partie du nombre ou vont-ils retrouver leurs enfants ? Et Kate, pourra-t-elle remonter la piste menant jusqu'à jake ? Du bel ouvrage..... Quatrième de couverture Jusqu'où iriez-vous pour protéger votre famille ? Quand deux jeunes filles de dix-huit ans disparaissent lors de leur année sabbatique en Thaïlande, leurs familles se retrouvent aussitôt sous les projecteurs des médias internationaux : désespérées, paniquées et exposées jusque dans leur intimité. La journaliste Kate Waters, toujours avide d'un bon papier, se charge immédiatement de l'affaire, une occasion bienvenue pour elle de se rapprocher de son fils, parti vivre à Phuket deux ans auparavant. Mais ce qui s'apparente au départ à une simple fugue d'ados qui aurait mal tourné, s'avère rapidement être quelque chose de plus sérieux. Les découvertes alarmantes se succèdent, le nombre de suspects se multiplie et la piste criminelle ne peut plus être écartée. Face à la complexité de l'affaire et au manque de coopération des autorités sur place, Kate ne voit qu'une seule issue : se rendre sur les lieux afin de prendre l'enquête en mains. Mais cette fois elle est loin d'imaginer à quel point elle va être impliquée personnellement ... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs















