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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les bottes suédoises

Henning Mankell

Seuil

2016

363 pages traduites par Anne Gibson

Divers

Chronique

18 décembre 2019

Suite des « Chaussures italiennes ».

Je vous signale que Marc-Henri Boisse a également enregistré ce roman pour Sixtrid en 2016 pendant 9 heures 30 environ.

Postface :

Certains lecteurs croiront peut-être identifier un certain nombre d'îlots, bras de mer, rochers, écueils et personnages du présent récit. Pourtant, aucun archipel au monde ne correspond à la carte géographique et humaine que j'ai dessinée dans ces pages.

Je pense souvent, quand j'écris, à l'élévation du niveau de la mer, qui se poursuit progressivement, bien que nous puissions l'appréhender par nos sens. Un rivage est chose indéterminée, fluctuante, mobile. Il en va de même pour la fiction. Un récit entretient parfois, de loin en loin, une ressemblance avec la réalité. Cela n'annule pas la différence entre ce qui s'est produit et ce qui aurait pu se produire.

Il doit en être ainsi. Puisque la vérité est à jamais provisoire et changeante."


Texte bouleversant lorsque l'on sait que c'est le dernier de l'auteur et que, quoiqu'il affirme dans ces ultimes lignes, le personnage principal de Fredrik Welin apparaît en quelque sorte comme son double. Ses interrogations, ses peurs, ses réflexions face à la mort, le corps qui vous lâche, le désir de vivre encore une histoire d'amour ou de sexe, la culpabilité face à ses propres limites ou erreurs passées, la conscience que l'on vit la dernière ligne droite avant le grand plongeon qui devrait être libératoire. Il y a beaucoup de similitudes avec les romans désespérés, et pour moi désespérants de Philip Roth, sauf qu'avec Henning Mankell, tout en étant sans concession et ironique, la poésie s'invite également à chaque page. Les deux écrivains aiment l'un son îlot, la nature suédoise, l'autre Newark, les deux sont des contemplatifs et des hommes courageux regardant en face leur être diminué par la vieillesse.


Dans « Les Bottes suédoises », que nous allons attendre pendant de long mois, Henning Mankell rajoute une note de thriller sombre, car enfin qui est le pyromane ayant mis le feu à la maison de Fredrik Welin, puis bientôt à d'autres dans l'archipel ? Cette catastrophe va obliger notre héros malgré lui à se bouger, à s'interroger sur la façon dont il souhaite finir cette vie imparfaite mais précieuse. Sa fille Louise va refaire son entrée magistralement, l'obligeant à sortir de sa zone de confort, à repousser ses limites. Le dernier tournant d'une existence bien remplie.... Une fin imprévisible nous déstabilisant. Un très beau texte magnifiquement écrit doux-amer puis lumineux.... Une sortie de scène élégante pour Henning Mankell.

Quatrième de couverture

Fredrik Welin, médecin à la retraite, vit reclus sur son île de la Baltique. Une nuit, une lumière aveuglante le tire du sommeil.
Au matin, la maison héritée de ses grands parents n'est plus qu'une ruine fumante.
Réfugié dans la vieille caravane de son jardin, il s'interroge : à soixante-dix ans, seul, dépossédé de tout, a-t-il encore une raison de vivre ?
Mais c'est compter sans les révélations de sa fille Louise et, surtout, sans l'apparition d'une femme, Lisa Modin, journaliste de la presse locale.
Tandis que l'hiver prend possession de l'archipel, tout va basculer de façon insensible jusqu'à l'inimaginable dénouement.
Après l'immense succès des Chaussures italiennes, auquel il fait suite, Les Bottes suédoises brosse le portrait en clair-obscur d'un homme tenaillé par le doute, le regret, la peur face à l'ombre grandissante de la mort - mais aussi la soif d'amour et le désir -, d'un être amené par les circonstances à revisiter son destin et à reprendre goût à la vie. Tél est l'ultime roman de Henning Mankell ; une œuvre d'une sobriété élégiaque et poignante, traversée et portée par la beauté crépusculaire des paysages.

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