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  • Power | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Power Michaël Mention Stéphane Marsan Editeur - Bragelonne 2018 456 pages Historique Chronique 20 juillet 2018 Lire la playlist est incontournable. « L'indigène est un être parqué, l'apartheid n'est qu'une modalité de la compartimentation du monde colonial. La première chose que l'indigène apprend, c'est à rester à sa place, à ne pas dépasser les limites. C'est pourquoi les rêves de l'indigène sont des rêves musculaires, des rêves d'action, des rêves agressifs. » « Les damnés de la Terre » de Frantz Fanon 1961 « I have a dream ! » Oh yeah ! Are you sure, Martin.....? R.E.S.P.E.C.T. comme l'a chanté Aretha Franklin, comme l'ont hurlé avec elle les habitants des ghettos, humiliés, battus, harcelés, assassinés depuis la descente des négriers jusqu'en1965. WHAT WE WANT Alors sur une bande sonore soul, groove, funky, magnifiée par un texte tel un slam, un gospel, un cri, se sont élevées les voix des opprimés, de gamins intelligents, éduqués, pauvres, en fureur, sans aucun espoir d'avenir dans cette Amérique blanche raciste de 1965 pour réclamer dans un long riff, l'indispensable : le RESPECT ! WHAT WE BELIEVE En effet, on sort intranquille de ce roman, le malaise d'alors en rappelant d'autres d'aujourd'hui. On s'étonne de l'extrême jeunesse des membres fondateurs du party, dégoûtés et assez clairvoyants pour savoir qu'il fallait proposer une autre vision aux ghettos. Deux gamins donc : Huey, fils de pasteur que Bobby a rencontré voici quelques années dans une manif pro-Cuba. Ça smatche tout de suite entre ses deux enfants d'Oakland, discussions à n'en plus finir, lecture des journaux, manuels, essais, rabâchage des discours inspirés de Malcolm X ou Martin Luther King, et soudain l'évidence : monter un parti avec une ligne directrice et des méthodes différentes. On s'appuie sur le droit et la constitution des USA, on s'arme comme autorisé par la loi, on se trouve un logo, un uniforme strict, on commence les patrouilles à la recherche de la moindre intervention policière illégale.... Enfin le rapport de force bascule, les flics ont peur et abandonnent le terrain. La presse, la communication, le nombre des adhérents croissant, un programme social d'aide à la population sur le terrain, font d'eux des Robin des Bois face à un gouvernement de plus en plus excédé et incapable. Des alliances se nouent, pas seulement avec des noirs ce qui est évidemment primordial, le BPP obtient une visibilité nationale et internationale via l'Afrique en particulier. Tout ce parcours phénoménal raconté ici est jouissif, enthousiasmant, on veut y croire..... L'écriture est une transe, une scansion, mélange de narration et de paroles de chansons.... Tous les grands noms de la Motown, de la soul, du funk sont là pour nous donner envie de bouger, d'agir, et nous accompagnent tout au long de ce texte hallucinatoire, organique. Malheureusement, le FBI et Hoover veillent, d'autres paradis artificiels attendent leurs proies qui ne sont en définitive que des mômes.... la description ne s'arrête pas à Charlene symbole des femmes de ce party, ou Tyrone écartelé entre ses frères et ce que le FBI l'oblige à faire, non, il y a aussi Neil, le blanc, flic, qui de pondéré, éclairé va basculer peu à peu dans l'ultra violence, la haine. Le point de bascule, l'assassinat de Robert Kennedy, dernier espoir de bien des américains de l'époque déboussolés par la guerre du Vietnam, les mensonges des politiques, espérant une paix durable entre tous quelle que soit la couleur de peau. Un homme donc désespéré pour son pays qui cherchera des coupables, à bout, traumatisé par la mort de son équipier, puis révolté par les méthodes de manipulation grossière du FBI chargeant les BPP de toutes les fautes. Dans les rangs de ce party, également, certains chargés de la communication veulent dangereusement faire le buzz, d'où des caricatures infamantes des policiers....les pigs ! Comment ensuite raisonner normalement quand tout ce que vous êtes est conspué. Chacun dans son camp donc, qui gagnera ? Que reste-t-il aujourd'hui de tout ce qui fut accompli de positif par les Panthers jusqu'en 85 ? Il semble que les USA rétrogradent après avoir pourtant élu un président noir. Il semble aussi que le fossé entre les communautés soit de plus en plus grand. Cela expliquerait-il leur obsession nostalgique de l'Afrique qu'aucun n'a connue ? Cette quasi incapacité à définitivement se définir comme américain sans précision de la couleur de peau, qui pour moi est toujours un pléonasme. Connaître son histoire dans la grande Histoire pour se construire aujourd'hui comme citoyen américain ou du monde oui, mais faire de cette connaissance généalogique un frein à l'avenir en grattant en permanence les croûtes. Je ne sais pas.... De par mes origines, mon histoire, le métissage de ma famille afro-française, mon absolue conscience de l'absence de race en ce monde, prouvée scientifiquement, et me rappelant avec RESPECT et admiration les paroles de Mandela, ne serait-il pas le moment de la réconciliation pour les nouvelles générations ? Facile à dire. Un roman historique essentiel ! Quatrième de couverture « Ici comme dans les autres ghettos, pas d'artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c'est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève.1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestation, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d'Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l'assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party ou BPP : l'organisation défie l'Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, Officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l'image du pays happé par le chaos des sixties. Un roman puissant et viscéral plus que jamais d'actualité. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Mörk | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Mörk Ragnar Jonasson La Martinière 2017 325 pages traduites par Philippe Reilly Polar Chronique 3 septembre 2017 J'étais contente de retrouver Ari Thor, policier dans la ville portuaire de l'extrême nord de l'Islande Siglufjördur. Snjör, premières aventures du jeune enquêteur à peine nommé étaient vraiment un très bon polar : peu après le crash boursier de 2008, une cité coupée du monde dans le blizzard, un romancier célèbre assassiné. Un parfait huis clos au suspense génial et une fin étonnante. Nous retrouvons donc Ari des années après, son supérieur hiérarchique est tué d'un coup de fusil dans une maison abandonnée. Je précise que les tomes entre ces deux opus ne sont pas parus en France. Il le trouve après que la femme de son patron l'appelle pour lui signifier sa disparition. Tomas son ancien chef est dépêché de Reykjavik. Des chapitres s'intercalent avec l'enquête elle-même, un journal écrit par un jeune homme hospitalisé en psychiatrie. Malheureusement trop de détails sont donnés, aucune surprise et même un certain ennui. Je suis arrivée à la fin très déçue, j'avais tout trouvé ! Quel dommage ! Banal et convenu, même le cadre islandais ne crée pas l'intérêt. Quant au terme de Cluedo utilisé en quatrième de couverture comme pour Snjör, il est faux. Heureusement ce fut court et rapide. Point positif la mise en page aérée et la police utilisée très agréable à lire. Mais ce n'est pas suffisant n'est ce pas ? Quatrième de couverture À Siglufjördur, à l’approche de l’hiver, le soleil disparaît derrière les montagnes pour ne réapparaître que deux mois plus tard. Ce village perdu du nord de l’Islande plonge alors dans une obscurité totale… Le jeune policier Ari Thór veille sur la petite communauté sans histoires. Mais son collègue, l’inspecteur Herjólfur, est assassiné alors qu’il enquêtait aux abords d’une vieille maison abandonnée. L’illusion d’innocence tombe. Tous les habitants n’avaient-ils pas, au fond, une bonne raison de semer le chaos ? Elín, qui fuit un passé violent. Gunnar, maire du village, qui cache d’étranges secrets… Pour reconstituer le puzzle, il faudra aussi écouter cette voix qui murmure, enfermée derrière les cloisons d’un hôpital psychiatrique, et qui tient peut-être la clé de l’énigme. C’est l’agent d’Henning Mankell qui a découvert Ragnar Jónasson et vendu les droits de ses livres dans quinze pays. Né à Reykjavik, Jónasson a traduit plusieurs des romans d’Agatha Christie en islandais, avant d’écrire ses propres enquêtes. Sa famille est originaire de Siglufjördur. Mörk a été élu « Meilleur polar de l’année 2016 » selon le SundayExpress et le Daily Express, et a reçu le Dead Good Reader Award en Angleterre. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Corps de fille, Corps de femme | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Corps de fille, Corps de femme Parlement des écrivaines francophones Editions des Femmes Antoinette Fouque 9 mars 2023 192 pages Nouvelles Chronique 9 mars 2023 « Vivre son corps, faire corps » en librairie à l'occasion de la journée internationale des Droits des femmes Les femmes écrivaines sont-elles des femmes dangereuses ?.... et plus Les femmes qui lisent le deviennent-elles ? La présentation de l'éditeur est complète et précise. Je ne pourrais l'être plus.Le Parlement des écrivaines francophones (PEF) a été créé à l'initiative de la romancière et journaliste Fawzia Zouari qui clôt cet ouvrage par une question centrale : « Mon corps, où es-tu ? » Né en 2018 à Orléans, ville marraine du projet, le PEF bénéficie du soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). La beauté, la justesse, l'universalité et la puissance de ces textes tiennent à la pluralité des origines ethniques, sociales des autrices dont la force de conviction, le talent, la pertinence analytique, ne sont plus à prouver ; il suffit de lire attentivement la biographie de chacune avant chaque nouvelle ou « fragment de vie » pour le comprendre. Marie-Rose Abomo-Maurin (née au Cameroun)« À Juliette » :Attouchements au sein d'un lycée, action-réaction, la victime devient guerrière, elle cogne, la jeune fille gibier se transforme en Diane la chasseresse qui ne lâche pas sa proie dans les hurlements de la foule. Le frôlement et la blessure de trop, après des années de souffrance. Fracassée, elle menace tous ceux qui l'attaquent. Mais d'où vient Juliette et qu'a-t-elle traversé ? Emna Belhaj Yahia (née en Tunisie) « Ton corps et toi, en pointillé » : Transformation de ton corps d'adolescente, sang de la honte, tu es paumée, tu ne sais pas gérer. Tu sais que tu es d'ores et déjà prise dans un engrenage, un piège. Une liste interminable de diktats, de règles de conformité à ce que tu DOIS être s'abat sur toi. Tu en prends pour ton grade, condamnation à vie.... Mais cette peine que l'on t'inflige ne devient-elle pas un fardeau pour ton fils, et par extension pour tous les hommes ? Te libérer n'est-ce pas ouvrir la cage à toute l'humanité ? Espoir ! Anissa Bellefqih (née au Maroc) « Amina, Samia, Keltoum et les autres... » : Les mots pour les maux.... Le déclic fut le film « La Source des femmes », l'histoire d'épouses qui dans un petit village de l'Atlas marocain décident de faire la grève de l'amour tant que les hommes n'auront pas trouvé le moyen d'acheminer l'eau, tâche insurmontable incombant injustement aux femmes selon des règles patriarcales immuables. Amina regarde ce film quand son mari Brahim, tout juste arrivé, décide de changer de chaîne. La goutte de trop qui explose au sol dans un silence assourdissant. Flashback sur des années de maltraitance, de violences aggravées tant physiques, sexuelles que psychologiques, de haine. Le corps de Amina dit STOP !!! Fuir.... Comment ? Samia, Keltoum, et bien d'autres sœurs seront là pour l'accompagner et crier avec elle, briser le silence... Victoire ! Sophie Bessis (née en Tunisie) « Le cri » : regard d'une femme sur une autre. Quartier de la Roquette, une vieille mendiante, la Marocaine. Est-elle folle ? Quelle histoire se cache derrière ce visage détruit, derrière son cri déchirant ? Bouleversante silhouette perdue dans la nuit. Bettina de Cosnac (née à Berlin) « Derrière le brouillard, la tête dans les nuages » : Un regard par un hublot et, hop, vision fantasmagorique de Dieu entouré de ses anges tourneboulé(e)s par la question de leur genre ! Réflexion drolatique et néanmoins profonde sur l'appartenance à un sexe et ses conséquences. Jubilatoire et follement intelligent. Je pourrais continuer ainsi mais cette chronique serait trop longue et en dirait trop.Tout est dit sur l'appropriation et les jugements, par les autres et la société, du corps de la femme dès sa naissance, à travers ces bijoux ciselés où chaque mot est autant de diamants patiemment sélectionnés. Ainsi pourrez-vous découvrir les textes de : - Suzanne Dracius (née en Martinique) : Les sorbets de l'enfance - Alicia Dujovne Ortiz (née en Argentine) : Le sapin de Noël et Dorothy Lamour - Sedef Ecer (née en Turquie) : Mon corps de fille au cinéma - mon corps de femme dans la vraie vie - Lise Gauvin (née au Québec) : La première bicyclette - Viktor Lazlo (née en France, père martiniquais, mère grenadine) : Entrer dans la danse - Sylvie Le Clech (née en France) : La fille de la pluie et du vent - Danielle Michel-Chich (née à Alger) : L'attente - Madeleine Monette (née à Montréal ) : Le Monde sur ses épaules - Cécile Oumhani (née en Belgique) : Une question de territoire - Fawzia Zouari (née en Tunisie) : Mon corps, où es-tu ? Quatrième de couverture Dans cet ouvrage collectif, quinze membres du Parlement des écrivaines francophones proposent des récits personnels, paroles intimes et courtes fictions sur l’expérience singulière qu’est la féminité. Une manière de lutter contre les stéréotypes et l’uniformisation médiatique et politique du corps des femmes, et de réaffirmer sa propriété inaliénable. Créé en 2017 et regroupant plus de 130 femmes, le Parlement des écrivaines francophones (PEF) a pour objectif de faire entendre la voix des autrices d'expression française sur le monde. Le PEF travaille également à faire reconnaître la place de l'écrivaine dans son pays, à réaffirmer son rôle dans le dialogue civilisationnel et à défendre les droits des femmes et des hommes partout où ils se trouvent attaqués. Ce parlement est aussi un espace de prise de parole destiné à donner le point de vue des femmes sur les débats ou les crises de nos sociétés. Il s’agit ici du premier volume d’une série de livres qui ont pour objet d’explorer le « dire » des femmes, leur être au monde, leurs regards. Corps de fille, corps de femme déroule la voix de quinze autrices du PEF évoquant les maux et les joies d’un corps féminin qui n’a eu de cesse de fasciner et de faire peur...» D. M.-C. et F. Z. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le temps est assassin | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le temps est assassin Michel Bussi Presses de la Cité 4 mai 2016 400 pages Thriller divers Chronique 25 mars 2017 C'est sous 27°C au soleil dans un parc parisien que j'ai fini le dernier roman de Michel Bussi "Le temps est assassin", il le fallait bien pour me donner l'illusion d'être sur la presqu'île de la Revellata en Corse au mois d'août avec Clotilde avocate, son mari Franck et sa fille Valentine.C'est un retour aux sources pour Clo, au camping et dans le bungalow de l'été 1989, 27 ans après l'accident de voiture dans lequel ses parents et son frère sont morts. Un exorcisme en quelque sorte et un réenracinement dans son histoire familiale corse, petite fille de Cassanu Idrissi, son Papé, une légende dont tout le monde à peur, façon Corleone . Mais rien n'est caricatural dans ce récit, bien entendu l'accent, le vocabulaire sont typiques, mais cela n'est pas là l'essentiel, On parle bien d'honneur et de vendetta mais loin des clichés, plutôt en insistant sur la volonté de protéger des traditions et un site de toute beauté. Ainsi va-t'on être tranquillement baladés entre le carnet intime de l'adolescente qu'elle fut, gentiment transgressive et à la maturité ironique et bluffante , et la femme de 40 ans en perte de repère, étouffant sous les flashbacks et les bouffées d'émotions remontant du passé. Elle reçoit alors une lettre de sa mère Palma, et tout va basculer. Ce récit est comme une route au bord du précipice longeant une falaise, avec en à pic la Méditerranée turquoise et transparente. Des lacets, des tournants brusques, des épingles à cheveux, des frôlements périlleux contre la barrière d'urgence, la peur et la terreur au ventre, ne sachant pas très bien où nous allons. Au détour, soudainement des nuages noires ou un soleil éblouissant. La canicule fait fondre les corps et exaspèrent les esprits. La fin est tout à fait imprévisible, donc laissez vous aller, et charmer par la plume et le style de Michel Bussi, son talent pour entretenir le mystère et multiplier les routes, croquer les personnalités hautes en couleurs d'hier et d'aujourd'hui, vues par l'adolescente ou la femme. Voilà, à part Code Lupin et Meurtres en Seine, j'ai eu le plaisir et la grande joie de lire tous les livres de cet auteur. Merci à lui, ce vrai artisan d'art, pour tout ce que j'ai appris au fil des pages, pour la poésie, l'humanisme, la beauté de la langue, la virtuosité des constructions, le suspens maintenu, etc..... J'attends le prochain, avec impatience. Quatrième de couverture Eté 1989 La Corse, presqu'île de la Revellata, entre mer et montagne. Une route en corniche, un ravin de vingt mètres, une voiture qui roule trop vite... et bascule dans le vide. Une seule survivante : Clotilde, quinze ans. Ses parents et son frère sont morts sous ses yeux. Eté 2016 Clotilde revient pour la première fois sur les lieux de l'accident, avec son mari et sa fille ado, en vacances, pour exorciser le passé. A l'endroit même où elle a passé son dernier été avec ses parents, elle reçoit une lettre. Une lettre signée de sa mère. Vivante ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Livre des heures | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Livre des heures Anne Delaflotte Mehdevi Buchet-Chastel 6 janvier 2022 224 pages Roman Chronique 21 mars 2022 C'est toujours une joie de découvrir un nouveau texte de Anne Delaflotte Mehdevi, pour les univers créés, souvent des ateliers, où des artisans d'art donnent naissance à la plus pure beauté. Romans historiques, quelques fois policiers, à énigme, d'amour. Paris, vers 1470, un atelier d'enluminures sis sur le pont Notre Dame. Marguerite la frondeuse grandit en rêvant de couleurs, de dessiner, de transcrire le monde qui l'entoure tel qu'elle le voit pour les générations suivantes. Mais voilà, c'est une petite fille, et sa mère pleine amertume, ne compte pas que cette enfant ait un destin, une liberté d'action, qu'on lui a refusés à elle. Une vengeance par procuration ! De plus, la gamine resplendissante de santé a un jumeau, Jacquot, atteint du mal de Saint-Jean, aujourd'hui nommée épilepsie. De crise en crise, le garçonnet s'épuise, se fragilise. Aucun remède n'y fait. Les deux enfants sont inséparables, la petite vit double, peut être pour compenser l'infirmité de son frère. Elle est littéralement aimantée par l'atelier de broyage des couleurs, s'y faufile dès ses corvées terminées se cachant de sa mère si peu tendre et aimante au contraire de l'aïeul gentiment bourru, un maître dans son métier reconnu jusqu'en Italie, et son père trop discret entre un paternel génial et une épouse acariâtre. Les dons indéniables de Marguerite font bientôt la fierté et la joie du grand père qui sait que sa lignée est assurée. Mais voilà, être une fille place notre héroïne face à des obligations multiples imposées par la société, par sa mère jalouse, entre autres celle de se marier et d'être sous tutelle de cet époux. Comment va-t-elle pouvoir concilier sa passion du dessin, de l'enluminure, de la peinture avec ce carcan ? Trouvera-t-elle l'amour ? Qu'adviendra-t-il de l'atelier ? Superbement écrit, ce roman historique nous offre à découvrir une magnifique reconstitution de ce quartier particulier de Paris, de ce pont Notre-Dame, d'un atelier d'enluminures en ce tournant du Moyen-âge à la Renaissance. De très belles heures de lecture vous attendent, à la musique envoûtante. Quatrième de couverture Marguerite, fille et petite fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame. Son frère jumeau est épileptique. Marguerite le veille, le maintient littéralement en vie. Sa mère préfèrerait que Marguerite soit malade plutôt que son fils. Elle harcèle et accable sa fille. Pour compenser et conjurer cet enfermement, Marguerite s'arrime à la manifestation primordiale de la vie qu'est la lumière, la couleur. Elle va gagner sa place dans l'atelier familial, non sans peine. Toute sa vie, elle marche sur une ligne de crête, un chemin borné par le pont Notre-Dame et le Petit Pont. Chaque jour elle traverse l'île de la Cité, de l'atelier d'enluminure à l'apothicairerie de son parrain où elle vient s'approvisionner en pigments. Jusqu'au jour où elle rencontre Daoud. Un maure - l'ennemi absolu. Histoire, portrait de femme, amour des couleurs et de la vie, art du livre, le nouveau roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi possède un véritable charme. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Marie Talabot | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Marie Talabot Louis Mercadié De Borée 14 mars 2024 648 pages historique Chronique 17 mars 2024 Paru dans la collection Terre de poche avec en sous titre : Une Aveyronnaise dans le tourbillon du XIXe siècle. "Le fabuleux destin de Marie-Anne Savy, née pauvre, orpheline à 5 ans, qui devint l'une des femmes les plus riches du Second Empire." Présentation de l'éditeur : Près de 6000 exemplaires vendus, toutes éditions confondues. - Une biographie romancée richement documentée. - Un récit au fil du siècle en pleine mutation - Le quotidien de l'époque, de la bourgeoisie aux laissés pour compte Extrait : " Un domestique arrêta le balancier de toutes les pendules et le deuil s'appesantit sur la bastide. Dehors, sur les hauteurs du Roucas Blanc, il neigeait, attestant peut-être selon une croyance populaire juive que " les anges pleurent et accueillent parmi eux l'âme du défunt ". Il neigeait sur les hauteurs de Marseille, comme il neigeait soixante-sept ans plus tôt sur le hameau de Lous lorsqu'une petite fille naquit dans un foyer pauvre mais honorable...à six heures du soir ! La naissance et la mort de Marie-Anne Savy s'étaient donné rendez-vous exactement à la même heure! " Quelle biographie ! Je suis toujours stupéfaite de constater encore et toujours jusqu'où le patriarcat peut aller surtout lorsqu'il s'agit de ne pas rendre aux femmes leur juste place dans la narration de l'Histoire. J'ai cherché sur internet Marie Talabot : presque rien, excepté la mention de cet ouvrage édité plusieurs fois avec en couverture le portrait photographié de notre belle héroïne. Elle fut la femme de ... ! Bel épitaphe ! Donc merci à Louis Mercadié d'avoir rendu hommage à cette femme d'exception, d'avoir rétabli les faits et de lui avoir redonné ses lettres de noblesse... de coeur et d'âme si ce n'est de naissance. Car celle-ci fut modeste et le malheur s'inscrivit bien vite dans la vie de cette petite fille orpheline de mère toute jeune et élevée d'abord, tant bien que mal, par un père aimant mais très âgé, puis en orphelinat. Comment a-t-elle réussi l'exploit de passer de cette misère et d'un probable avenir bien sombre à cette existence de lumière, d'aisance financière et de richesse intellectuelle et artistique ? Une rencontre avec un homme célèbre, ingénieur respecté et visionnaire, Saint-Simonien, fortuné, beaucoup plus âgé, alors qu'il est invité par des amis chez qui Marie-Anne Savy est domestique ; il remarque bien vite la finesse, l'élégance innée, l'intelligence de cette ravissante jeune femme que le destin n'a certes pas favorisée. Elle est curieuse de tout, a un caractère bien trempé, est tenace, courageuse, travailleuse, désireuse d'apprendre. Ces deux-là sont faits pour s'entendre et s'aimer à la folie alors que tout les sépare en apparence. La vision égalitaire et moderne des adeptes de Saint-Simon quant aux femmes n'est pas étrangère à l'ouverture d'esprit de Paulin Talabot totalement séduit par celle qui deviendra sa partenaire en tout, qu'il formera en pygmalion éclairé. Marie est une véritable éponge, elle comprend, intègre des multitudes de notions qui forment les fondations de sa propre pensée. Ce n'est pas un singe savant, c'est un être à l'esprit affûté, une tête bien faite secondée par un cœur immense. Elle s'élève ainsi dans l'échelle sociale accompagnant de plus en plus son illustre amant puis mari lors d'événements d'importance pour la France et la politique internationale. En suivant Marie Talabot nous cheminons à travers le XIXe siècle, revivons les grands événements de la révolution industrielle, économique, sociale qui mit la société française en ébullition et provoqua les révoltes réprimées dans le sang de 1848 et 1871. Issue d'un milieu pauvre en Aveyron, jamais, alors qu'elle fréquente les grandes figures de ce monde, qu'elle tient salon, se rend à l'Opéra Garnier, assiste à l'ouverture du Canal de Suez, jamais, dis-je, elle n'oublia d'où elle venait. Elle ne tourna pas le dos aux plus démunis, elle ne joua pas les grandes dames. Elle en était une qui entreprit avec son époux d'amoindrir la misère et d'apporter du réconfort aux plus nécessiteux. Elle eut la chance d'être distinguée, aimée et protégée par un être extraordinaire, anticonformiste, faisant fi des conventions sociales en ce qu'elles imposaient un carcan insupportable à sa dulcinée et à lui-même. Le mariage vint bien tard mais fut nécessaire afin d'assurer à sa jeune femme la sécurité matérielle s'il venait à disparaître. Cet homme a littéralement oeuvré à créer le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui, ne serait-ce que par la création de réseaux de trains étendus. Un grand parmi les hommes illustres de son temps qui pu s'appuyer sur Marie, fidèle, loyale, toujours de bon conseil. Quelle belle histoire d'amour ! Quelle magnifique fresque historique et biographique, foisonnante et somptueuse, largement documentée et d'une précision sidérante. Pensez donc : sur 648 pages, 150 concernent les notes annexes ! Du haut de son mausolée de marbre blanc dominant la vallée d'Olt, j'imagine notre héroïne souriante. Elle le peut, sa vie fut une réussite n'en déplaise aux fâcheux et jaloux. Merci aux Éditions De Borée pour leur confiance renouvelée. Quatrième de couverture Née en 1822, Marie-Anne Savy, partie de rien, devient l'une des femmes les plus riches et les plus connues de la France du Second Empire. Elle connaît l'orphelinat, puis l'usine. En 1837, elle quitte l'Aveyron pour le Midi. D'abord engagée à son service, elle épouse Paulin Talabot, ingénieur visionnaire à l'origine de l'arrivée du chemin de fer en France. À Paris, elle fait de leur salon de la rue de Rivoli un lieu de rencontres où se croiseront de grands noms tels qu'Eiffel, Stephenson, Delacroix, Henner, Laurens ou Gavarni... Personnage au grand cœur, audacieuse et déterminée, pour les uns, parvenue et courtisane pour les autres, Marie Talabot, intrigue et provoque toujours, fidèle à ce qu'elle fut de son vivant. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Sidérations | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Sidérations Richard Powers Actes Sud 22 septembre 2021 400 pages traduites par Serge Chauvin Roman Chronique 28 octobre 2021 Dans la lignée de « L'Arbre Monde », l'opus précédent de Richard Powers. Comme toujours, avec ou grâce à cet homme, j'ai pleuré à la lecture de ce roman d'une extrême beauté, crépusculaire, résonnant comme un cri désespéré d'avertissement. Le titre est d'une justesse folle : Sidérations face à tout ce que nous devons affronter depuis trois ans et en fait, depuis bien plus longtemps. Je suis soulagée... et catastrophée en même temps, que cet auteur en particulier, celui qui est mon "écrivain totem" depuis des années, doué d'une telle faculté d'analyse, d'une telle intelligence émotionnelle et conceptuelle, puisse partager une vision de notre monde proche de la mienne. Richard Powers prend sa plume pour jouer son rôle d'humain, de citoyen de la Terre, par le biais de cette fiction mêlant éléments réels et Fantastique. Les Sidérations sont effectivement multiples : - Celle de nous tous comme statufiés par l'énormité des derniers événements, de ce qui nous attend... si on ne bouge pas très vite. - Celle du père, Theo, le narrateur, conscient des transformations sociales, écologiques, économiques, morales, partout sur la Terre, alors que son métier est d'imaginer à quoi ressembleraient d'autres planètes, refuges d'une humanité en errance, peut-être. - Celle surtout d'un enfant encore choqué par la mort de sa mère, une activiste engagée pour la protection de la Nature... Hypersensible, ressentant au centuple, comme un membre super empathique de la famille animale, la souffrance de chaque espèce en voie de disparition. Un enfant hurlant, terrifié par ce qu'il entrevoit de l'avenir, un enfant criant pour nous alerter, une Cassandre pas suffisamment armée pour supporter notre inaction, ou notre indifférence, ou notre coupable aveuglement. C'est l'histoire d'un père qui doit sauver son fils trop pur, surdoué du cœur et intellectuellement, un enfant que le système veut broyer, écraser pour le faire rentrer dans les cases, pour qu'il se taise.... Quoi de mieux qu'une surmédication, quoi de mieux que de la chimie pour tuer le naturel...? Les balades que le tandem père-fils fait dans la Nature, réel personnage de ce roman dans les Great Smoky Mountains, ou sur l'écran d'un ordinateur à la découverte de planètes potentielles bases de repli, ne suffisent pas à calmer le garçon.... Bifurcation de l'auteur alors vers la science fiction onirique..... Une solution miracle est proposée à ce père désespéré de ne pouvoir protéger son fils, de le rassurer... Et pendant qu'un nouveau voyage commence dans d'autres sphères de la conscience, le monde explose, des virus apparaissent, des régimes politiques deviennent totalitaires, la surveillance des citoyens oppressante.... Plus on bascule en enfer, plus l'enfant, grâce à un programme fabuleux expérimental, renaît, trouve le bonheur et la force de se battre pour la faune et la flore, grâce à une simulation, une nouvelle utilisation de son cerveau...sans chimie, sans médicaments ; son père est cette fois dans son sillage, suiveur, élève de sa progéniture... Plus Robin devient le digne héritier de sa mère, plus il se retrouve émotionnellement dans les bras de la disparue, plus le danger en dehors de cette bulle se rapproche.... J'ai mis beaucoup de temps pour écrire ce texte, car je suis bouleversée par l'œuvre et suis terrifiée par la justesse du propos. La beauté formelle du roman est incroyable, décuplée par la grande élégance et le respect de l'écrivain et de l'homme, laissant à son lecteur suffisamment d'espace pour pouvoir s'approprier ces mots, ces visions. Il n'impose rien, il nous fait voir et comprendre. Au centre de tout, l'enfance sacrifiée sur l'autel du profit, du pouvoir, de toutes ces absurdités, à l'instar de ces animaux, de ces végétaux, de cette Nature que nous laissons détruire. Référence est faite à tous les évènements d'hier et actuels et puis... à un virus passant de la faune à l'homme comme une malédiction inéluctable.... Un digne retour des choses ? Et les enfants, nos enfants, qu'allons-nous leur dire ? Avons-nous même un avenir ensemble ? Un roman comme une voix puissante, faite de tous les cris de chaque espèce qui s'efface, de chaque arbre qui tombe, de chaque humain qui devient ombre. WAKE UP ! Quatrième de couverture Dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, un père embarque son jeune fils souffrant de troubles du comportement dans une sidérante expérience neuroscientifique. Richard Powers signe un nouveau grand roman questionnant notre place dans le monde et nous amenant à reconsidérer nos liens avec le vivant Depuis la mort de sa femme, Theo Byrne, un astrobiologiste, élève seul Robin, leur enfant de neuf ans. Attachant et sensible, le jeune garçon se passionne pour les animaux qu’il peut dessiner des heures durant. Mais il est aussi sujet à des crises de rage qui laissent son père démuni. Pour l’apaiser, ce dernier l’emmène camper dans la nature ou visiter le cosmos. Chaque soir, père et fils explorent ensemble une exoplanète et tentent de percer le mystère de l’origine de la vie. Le retour à la “réalité” est souvent brutal. Quand Robin est exclu de l’école à la suite d’une nouvelle crise, son père est mis en demeure de le faire soigner. Au mal-être et à la singularité de l’enfant, les médecins ne répondent que par la médication. Refusant cette option, Theo se tourne vers un neurologue conduisant une thérapie expérimentale digne d’un roman de science-fiction. Par le biais de l’intelligence artificielle, Robin va s’entraîner à développer son empathie et à contrôler ses émotions. Après quelques séances, les résultats sont stupéfiants. Mettant en scène un père et son fils dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, Richard Powers signe un roman magistral, brillant d’intelligence et d’une rare force émotionnelle, questionnant notre place dans l’univers et nous amenant à reconsidérer nos liens avec le vivant. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'Unité Alphabet | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Unité Alphabet Jussi Adler Olsen Albin Michel 2017 / 2018 628 pages, traduites par Caroline Berg Thriller et Policier Chronique 21 novembre 2018 " I don't know what they have to say It makes no difference anyway Whatever it is, I'm against it No matter what it is or who commenced it I'm against it ! Your proposition may be good But let's have one thing understood Whatever it is, I'm against it ! " Bonne idée de faire paraître ce premier livre de l'auteur de la série bien aimée des enquêtes du Département V. Un marathon sans aucun temps mort depuis des années qui nous tient en haleine. Ce fut le même cas, me concernant, pour ce thriller sombre et dense, parfaitement mené, distillant les vérités au fur et à mesure. Certes aucun humour ici, à la place une justesse et un souci de détails concernant la description des institutions psychiatriques tenues par les nazis un peu partout, dont à Fribourg. Stupéfaction encore, au bord du gouffre creusé par ce régime n'hésitant pas à torturer et tester des traitements ou des techniques barbares sur leurs propres hommes. Certains y trouvent le moyen de ne pas retourner au front. Nous sommes à Noël 1944, rien ne va plus pour le Reich et son Führer. En cette nuit, deux pilotes de la RAF, Bryan et James, s'écrasent dans un champ côté allemand. Ils montent dans un train hôpital allant vers l'ouest. C'est le début d'une des plus incroyables simulation et mission inattendue pour ces deux militaires anglais ne parlant pas un mot d'allemand. Ils prennent les places d'un mort et d'un moribond. Cependant ces deux SS n'étaient pas n'importe qui, et ce train ne va pas n'importe où. L'Unité Alphabet dans laquelle sont tombés nos deux amis concerne des malades mentaux devenus cobayes pour certains. Dix longs mois de cauchemar commencent. Ayez le cœur accroché jusqu'à la page 277 où enfin, l'un des deux réussit à s'échapper et revient chez lui à Canterbury. Que devient le second, comment va-t-il survivre à cet enfer ? Le rescapé va-t-il pouvoir continuer son existence sans aucune culpabilité..... ? Non bien sûr, et en 1972, Bryan est approché pour se rendre en Allemagne pour les Jeux olympiques de Munich. Il refuse dans un premier temps, sa femme, Laureen est soulagée, mais le destin en a décidé autrement, et un retour sur ses pas à la recherche de James est inévitable. Une plongée dans l'indicible, une Allemagne reconstruite, partagée, où se cachent d'anciens criminels nazis, vivant dans l'opulence en toute impunité sous d'autres noms. L'arrivée de cet anglais en qui ils reconnaissent l'officier nazi hospitalisé avec eux voici 27 ans les rend très nerveux. Leur nature profonde se réveille, Bryan redevient le jeune homme tenace imaginant le pire pour son ami James. Une rencontre incroyable avec Petra leur ancienne infirmière à l'Unité Alphabet va tout emporter.... Une course poursuite dans Fribourg s'enclenche.... Bientôt Laureen arrive aussi sur place inquiète du silence de son mari qui normalement devrait être à Munich et non là. Elle commence alors à le pister pour découvrir la vérité qu'il lui cache. Sacrément bien construit, suspense et frissons parfaitement dosés, jusqu'au bout on tremble. Quel premier thriller, écrit de main de maître ! Quatrième de couverture L'Unité Alphabet est le service psychiatrique d'un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d'atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur lefront de l'Est. Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie. Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu'il a abandonné à l'Unité Alphabet et qu'il n'a jamais retrouvé. En 1972, à l'occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d'un passé plus présent que jamais. Le premier roman de Jussi Adler Olsen, l'auteur de la célèbre série du Département V, où éclatait déjà le talent de ce maître du thriller scandinave. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Antoinette Fouque Une pionnière de la libération des femmes | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Antoinette Fouque Une pionnière de la libération des femmes Julia Pietri Des femmes Antoinette Fouque 7 mars 2024 96 pages biographie Chronique 6 mars 2024 Quelle semaine nous venons de vivre ! D'abord l'inscription du droit des femmes à recourir à l'IVG dans la Constitution. Mais c'était également le cinquantième anniversaire des Éditions des femmes que nous avons fêté dignement, joyeusement et avec émotion ce samedi 9 mars 2024. L'occasion de rendre un hommage vibrant à une femme d'exception, une visionnaire, une précurseure, curieuse des autres, à leur écoute, une vigie, une âme intranquille, généreuse, le regard pétillant d'intelligence et d'humour, la parole juste, les pensées lumineuses, la fulgurance du raisonnement, la faconde des grands cœurs, le timbre inoubliable. Toutes celles et ceux qui ont eu le privilège de la côtoyer, d'avoir été distingués par Antoinette Fouque, en sont restés marqués, emplis de gratitude, encore sidérés de cette rencontre unique, extraordinaire. Leurs vies en ont été changées. Avoir été réellement "vus", envisagés dans leur entièreté les laisse stupéfaits. Antoinette Fouque avait la "grâce". Et pour nous autres qui n'avons pas eu la chance de la connaître de son vivant, nous avons ressenti au travers de cette émotion palpable, de cette authenticité des témoignages, de cette lueur dans les yeux et de ce tremblement des voix, la présence presque charnelle de cette regrettée et irremplaçable figure de combat en quête ininterrompue de justice, d'égalité, de liberté. L'engagement d'Antoinette Fouque envers la cause féminine fut total, sa vision immense, internationale, sa créativité bouillonnante, ses projets multiples et en même temps complémentaires : véritable touche-à-tout de génie, elle a marqué de son empreinte son époque et il est évident que cela perdure et perdurera longtemps. Une femme de Renaissance... Julia Pietri, avec infiniment de talent et d'humilité, nous offre un ouvrage magnifiquement illustré au contenu extrêmement clair et concis pour tous, à partir de 12 ans. Je l'ai lu et admiré véritablement pour sa justesse incroyable tant dans la forme que le contenu. Perfection du geste de l'illustratrice et de l'écrivaine. Digne hommage à une femme dont le sourire éclaire encore tous ses proches et dont les réalisations et les pensées illuminent encore durablement nos existences. Quelle Vie ! Quelle réussite ! Ces heures à écouter, à regarder attentivement tous ceux qui font perdurer l'oeuvre d'Antoinette Fouque ou qui en sont les bénéficiaires encore aujourd'hui, me l'ont fait comprendre. À nous d'en être dignes, à nous de continuer la lutte, à nous de serrer les rangs autour des plus fragiles et précaires. Femme ! Vie ! Liberté ! Gratitude. Quatrième de couverture Cet ouvrage illustré pétille autant que les idées d’Antoinette Fouque! De la création de lieux physiques et symboliques pour les femmes à l’apport conceptuel de cette grande intellectuelle, embarquons pour un voyage à travers les luttes pour les droits des femmes menées par Antoinette Fouque. On y découvre son influence motrice incroyable à mi-chemin entre super-héroïne et femme d’action. Sa contribution intellectuelle à la libération des femmes est abordée dans cet ouvrage notamment à travers quelques concepts phares de sa pensée, comme la « libido creandi », « l’impérialisme du phallus » ou « l’envie de l’utérus ». Elle ne s’est jamais contentée de décrire les oppressions que subissent les femmes, elle a constamment cherché à en analyser les causes et proposé des voies de libération pour le plus grand nombre afin de transformer durablement la société. Antoinette Fouque nous a montré la voie, avec son dévouement infatigable à la cause des femmes pour une humanité libérée. J. P. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Rouge Karma | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Rouge Karma Jean-Christophe Grangé Albin Michel 3 mai 2023 592 pages Thriller historique Chronique 14 avril 2024 Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu un roman de cet auteur. Trop de violence d'entrée de jeu pour un de ses opus m'avait refroidie. Plus envie de cela. Et puis, j'ai vu la couverture de ce livre, lu la quatrième, et me suis dis "Pourquoi pas ?" Depuis "Les Promises", au cœur du Berlin nazi, livre précédent, l'auteur se lance dans le thriller historique et cela lui réussit très bien, si j'en crois les critiques découvertes au fil des mois. Je vais le lire évidemment, curieuse de voir comment Jean-Christophe Grangé traitera d'un sujet abordé brillamment par Philip Kerr. Ici, nous voici en pleine révolution de mai 1968, Paris est en ébullition, toutes les strates de la société sont touchées, tout le monde veut le changement, enfin pas tout le monde non : les gaullistes et une certaine France traditionaliste souhaitent que chacun retourne à sa place et la ferme. On est à la croisée des chemins, le monde d'après la seconde guerre mondiale a laissé place aux guerres d'Indochine, d'Algérie, à la guerre froide. Le Vietnam est à feu et à sang, les jeunes se cherchent de nouvelles raisons d'espérer et de croire en l'impossible. Pas seulement les jeunes, d'ailleurs, tous ceux qui sont revenus des champs de bataille déglingués, traumatisés, écoeurés d'avoir été pris pour de la chair à canon par les gouvernements successifs. Le socialisme à la Mendès France leur apparaît, pour certains, comme la seule issue. Liberté est le mantra, la connaissance de soi-même également par tous les moyens, et pourquoi ne pas chercher des réponses dans les croyances lointaines, asiatiques, indiennes. Voilà, le décor est planté où vont évoluer de Paris à Calcutta, à Varanasi, à Rome un trio improbable : deux frères à l'opposé l'un de l'autre, Jean-Louis le flic sous speed, Hervé l'étudiant surdoué et Nicole, fille de bourgeois lancée dans la révolution, très engagée politiquement. L'ambiance du livre : façon film de Philippe De Broca, personnage du policier à la Bebel, dialogues au cordeau, descriptions jouissives de l'époque, une bonne dose d'humour et de cynisme, de la violence, des scènes d'action à la Kill Bill, des pages à la beauté désespérée quant à l'Inde, un scénario exigeant, ménageant des retournements permanents, des découvertes sidérantes. C'est très très bien écrit et imaginé. Très cinématographique, parfaitement documenté. Écrire un roman inscrit dans l'Histoire convient totalement à cet auteur dont on retrouve évidemment la patte. La violence et le trash sont là mais ne sont pas gratuits. Une époque de remise en question des valeurs, d'un système, d'un mode de penser à l'occidentale, de l'impérialisme et matérialisme à l'américaine... Cela ne vous rappelle rien ? Très bon thriller psychologique et d'action donc à lire d'un trait. Quatrième de couverture Hervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des héros de Mai 68. Ils seront bien mieux : les héros de leur propre destin. Alors que Paris est à feu et à sang, que la Vème République vacille sur ses fondations, le corps d'une jeune fille est retrouvé, nu, mutilé, dans une position de yoga. Jean-Louis attaque l'enquête - il est flic. Hervé et Nicole le secondent - ils sont les amis de la victime. Maos, hippies, yogis... Tout y passe. Le trio interroge, tâtonne, et bientôt trouve : le mobile des meurtres - car il y en a eu d'autres - est au bout du monde, en Inde. De Calcutta à Bénarés, les aventuriers remontent le temps et l'espace, jusqu'à, enfin, découvrir la stupéfiante vérité sur les rives du Gange, parmi les palais délabrés et les morts qui brûlent. C'est tout ? Non : le mot de la fin, celui qui donnera toute sa cohérence à l'histoire, sera prononcé à Rome, sous les dorures et la pourpre du Vatican... Hervé, Jean-Louis et Nicole auraient pu être des enfants de leur siècle. Ils seront bien mieux : les enfants de leur propre karma. Un karma rouge sang, comme un coeur prêt à éclater. Avec plus de vingt romans, la plupart adaptés au cinéma ou à la télévision, Jean-Christophe Grangé occupe une place particulière dans le paysage du thriller français. En écrivant Les Promises (Albin Michel, 2021), il ouvre un champ nouveau, où l'Histoire interroge la fascination du Mal. Rouge Karma poursuit cette voie et rejoint les grands romans de la littérature française. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Dame de Reykjavik | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Dame de Reykjavik Ragnar Jonasson La Martinière 7 mars 2019 320 pages traduites par Philippe Reilly à partir de la version anglaise Polar Chronique 8 juin 2022 La Trilogie de la Dame de Reykjavik comprend : - La Dame de Reykjavik - L'île aux secrets - La dernière tempête Ce premier Tome de la Trilogie du même nom, très particulière puisque remontant le temps chronologiquement, fut un best seller à sa sortie. Je comprends pourquoi. L'autre originalité étant que l'héroïne soit une femme de 64 ans, inspectrice en Islande, pays très singulier de par sa géographie, son climat, ses nuits et ses jours sans fin... Rien ne va plus en ce début d'épisode pour Hulda puisque la retraite se profile à l'horizon ; elle va donc devoir trouver le moyen de prendre le plus adroitement possible ce virage délicat. Peu à peu l'idée de retrouver un compagnon,de ralentir, fait doucement mais sûrement son chemin. Et patatra, son supérieur décide, puisqu'elle vient de clore une affaire, de la mettre sur la touche immédiatement comme un objet arrivé à obsolescence. Circulez, il n'y a plus rien à voir. Pire, elle doit vider les lieux et son bureau pour laisser la place à un gamin tout juste sorti de l'école de police. Le statut des femmes en Islande n'est pas plus reluisant que dans le reste de l'Europe, dans le milieu machiste des forces de l'ordre comme ailleurs. Après cinquante ans, ça sent la date de péremption dépassée. Hulda se bat tout de même pour gratter encore quelques jours de présence au poste. Son chef lui dit de s'occuper avec un cold case... Cela ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde. Elle ressort donc le cas d'une immigrée Russe Elena.... L'affaire fut menée par un de ses collègues tire au flan... Assez rapidement, notre enquêtrice sent le coup fourré, note les invraisemblances.... Ainsi, faisons-nous connaissance peu à peu par petite touche avec cette figure incontournable aujourd'hui de la littérature noire nordique. Ses zones d'ombre sont peu à peu éclairées, la vérité surgit sur cette personnalité énigmatique au même rythme que les différentes pièces du puzzle policier se mettent en place. Insidieusement, nous nous attachons énormément à Hulda comme nous nous étions attachés au personnage principal du vieil homme de Henning Mankel... Un thriller dont on tourne vite, très vite les pages, dépaysant, passionnant, bouleversant, dans des décors prodigieux, dans une ambiance post crise boursière, où humanisme ne rime pas avec mondialisation. Nous sommes comme l'inspectrice au bord du gouffre.... Quatrième de couverture « L'inspectrice islandaise Hulda Hermannsdóttir est la meilleure héroïne tragique que nous avons lue depuis longtemps.» The Times Hulda a tout donné à sa carrière. Mais en faisant toujours cavalier seul. Elle a beau être une des meilleures enquêtrices du poste de police de Reykjavik, à soixante-quatre ans, sa direction la pousse vers la sortie. La perspective de la retraite l'affole. Tout ce temps et cette solitude qui s'offrent à elle, c'est la porte ouverte aux vieux démons et aux secrets tragiques qu'elle refoule depuis toujours. Et ses échappées dans la magnificence des paysages islandais, pour respirer à plein poumons la sauvagerie de son île, ne suffiront plus, cette fois. Alors, comme une dernière faveur, elle demande à son patron de rouvrir une affaire non résolue. Elle n'a que quinze jours devant elle. Mais l'enquête sur la mort d'Elena, une jeune russe demandeuse d'asile, bâclée par un de ses collègues, va s'avérer bien plus complexe et risquée que prévu. Hulda a-t-elle vraiment pesé tous les risques ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Travail soigné | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Travail soigné Pierre Lemaître Le Livre de Poche 9 juin 2010 416 pages Thriller & Historique Chronique 24 juillet 2023 J'ai frissonné dès la description de la première scène de crime particulièrement trash me questionnant sur ma capacité à continuer de lire ce polar. Pierre Lemaitre étant un des auteurs dont j'admire le « travail soigné » et sachant que rien n'est jamais gratuit avec lui, j'ai continué. Heureusement car ce roman est prodigieux de par sa construction, son intelligence, son style littéraire et effectivement le « très sanglant » a une utilité. La quatrième de couverture restant sage afin de ne rien dévoiler, je dirais simplement que la frontière entre fiction et réalité est ténue, que nous sommes piégés à l'instar de Camille Verhoeven par Pierre Lemaitre, que le final est extraordinaire et sidérant, que ce thriller policier est un grand livre, premier tome de la série consacrée à cet enquêteur hors norme dont j'ai donné les titres en fin de biographie de l'auteur. Je vais certainement lire les trois prochains, curieuse de savoir comment ce personnage va évoluer. Quatrième de couverture Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhoeven ». Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le placer totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art… Prix Cognac, 2006. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La mort d'Euripide | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La mort d'Euripide Aleksandar Gatalica Plan B Le 8 janvier 2024 96 pages traduites par Zivko Vlahović roman Chronique 4 août 2025 En premier lieu est le plaisir gustatif de la sonorité des mots, de la langue d'Aleksandar Gatalica, puis vient l'interrogation : pourquoi s'adresse-t-il à Euripide ? Quelle légitimité peut bien revêtir cet figure célébrissime pour lui ? Est-ce sa vie, ses expériences, ou le fait qu'il soit un des trois grands tragédiens de l'Athènes classique, avec Eschyle et Sophocle, une référence indiscutable ? Euripide (en grec ancien Εὐριπίδης / Euripídês), né vers 480 avant J.-C. en Salamine et mort en 406 avant J.-C. en Macédoine, est peut être en effet un maître es tragédie et autres drames, ayant analysé, imaginé, retranscrit, concocté des scénarios effarants. En se confiant ainsi à cette figure antique, le narrateur qui fut aussi son traducteur, connaissant donc intimement l'œuvre du grand homme et sa biographie, cherche à se libérer d'une histoire lourde, portant en elle la noirceur de toute tragédie. Le temps est donc suspendu entre l'époque d'Euripide et celle de notre guide. Nous entrons dans l'atemporalité. Le décor se dresse principalement à Venise semblant être un personnage à part entière de ce récit, cité portant sur ses murs les cicatrices des malheurs passés. Trois séjours en la Sérénissime sont évoqués ; en 1911, il croise un homme en costume blanc, intrigant, inquiétant, plus une ombre qu'un être de chair, comme un revenant. Il n'est pas le seul à hanter notre héros involontaire de cette destinée bouleversée, comme soufflée, par les grands cataclysmes de l'Histoire du XXe siècle. Que de souffrances indicibles, que de guerres, que de conflits intimes, que d'incompréhension et de sidération face à la barbarie, à l'horreur, à l'absence d'humanité en certaines périodes de notre parcours commun. Le narrateur cherche à comprendre ce qui lui est arrivé, ce qui est advenu de tous ces enfants, femmes et hommes emportés par la tempête. Il s'interroge également sur les choix de sa mère, de ses compagnons en particulier, tous deux fascistes au service du Mal absolu. Il pleure encore son petit frère Nebo disparu trop tôt, une mort inacceptable, violente de par sa soudaineté. Il ne cherche pas seulement des éclaircissements auprès d'Euripide mais aussi dans l'Art sous toutes ses formes : l'architecture, la musique, l'opéra, le cinéma, la littérature. Certains personnages fictifs semblent ainsi se mêler aux protagonistes réels de sa vie, tel cet homme de Venise. Les frontières entre réalité et fiction s'atténuent ; cela apporte un certain soulagement, une forme de consolation. Un ouvrage à part, singulier, foisonnant, crépusculaire, parfois traversé par une lumière aveuglante et bienfaitrice. Quatrième de couverture L'histoire d'une mère magnifique. De Nébo, le petit frère. De deux beaux-pères fascistes, l'un italien, l'autre hongrois. Un cours sur l'éthique alors que le narrateur rencontre Euripide dans la cité des Doges, sous l'oeil d'un mystérieux personnage en costume de lin blanc - qui n'est pas sans rappeler le Gustav von Aschenbach de La mort à Venise. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le cousin | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le cousin Michèle Aubrière Editions des Femmes Antoinette Fouque 11 janvier 2024 157 Roman autobiographique Chronique 12 janvier 2024 Une histoire hors norme d'une grande banalité ! On croit que les monstres sont des entités extraordinaires et puis non, ils n'ont rien de rare, d'original. Les monstres sont lâches, obéissent toujours au même rituel, ont toujours le même mode opératoire, les mêmes justifications, les mêmes mensonges, les mêmes limites car oui, ce sont tous des faibles qui ne s'attaquent qu'aux plus fragiles. Un crime donc banal qui grossira, prendra toute la place dans la vie, dans l'esprit de Camille. Qui orientera beaucoup de décisions prises par la femme ensuite, construisant avec courage son existence, se battant quotidiennement contre les effets en écho du passé, contre l'instinct de la vigie d'hier toujours sur le qui vive, toujours en apnée au moindre soupçon de danger. Ce livre fut porté longtemps dans le cœur, le corps de l'autrice. L'enfant violée est toujours à côté de l'adulte, l'adulte est toujours l'enfant, comme si Camille s'était scindée en deux, l'une continuant son parcours vaille que vaille tandis que l'autre est figée. Et puis, assourdissant, insupportable, le silence..... Celui du père, des témoins, l'aveuglement de la mère... La solitude totale face à l'indicible, l'inconcevable... La sidération face à la violence, à l'impunité du criminel, sa façon de refaire l'histoire et de croire à sa version délirante. Un texte court, dense, complet, recréant avec énormément de talent par le vocabulaire, le style, les dialogues, une certaine atmosphère vintage de ces années cinquante - soixante. On se croirait dans un film en noir et blanc, c'est bluffant. Parfaitement mené de bout en bout sans tomber dans un pathos dérangeant, ce roman extrêmement personnel, intime, est également furieusement contemporain car les violences faites aux filles, aux femmes, participent d'une tragédie intemporelle qu'aujourd'hui nous refusons et dénonçons, heureusement. La guerrière Camille symbolise toutes les petites victimes ; une fois adulte, en regardant une photographie d'elle à 12 ans, elle ne comprend pas comment un homme, ce cousin, a pu s'attaquer à elle. Ce faisant, elle prend la distance nécessaire pour nommer le crime. Très vite, il lui faut connaître les tenants et aboutissants de ce drame, recontextualiser les faits pour trouver une sorte de paix, de libération. Camille est nous toutes dans sa singularité et sa ressemblance. Merci. Quatrième de couverture Un premier roman sensible et sans détour sur l’inceste Après le décès de son grand frère, Camille se sent abandonnée. L’arrivée d’un cousin éloigné redonne de la joie à sa vie solitaire. Remplaçant le mécanicien de l’entreprise de son père, il est logé sur place et joue le dimanche avec la fillette. Mais ces jeux innocents n’ont qu’un temps. Elle vient d’avoir onze ans quand le jeune homme de vingt-trois ans la viole. Ces abus se répètent pendant trois années sans que la petite fille n’ose en parler. Les Trente Glorieuses apparaissent bien silencieuses concernant les viols d’enfants. Dans une langue sensible mais n’atténuant pas la cruauté des actes décrits, Michèle Aubrière livre le récit poignant d’une enfance brisée par trois fois : la mort, le viol et le silence. Un ouvrage fort pour lutter contre ces crimes et l’indifférence qui les entoure. Car, malgré la loi, il n’y a jamais de prescription pour les victimes. Ce qu’elle vient de vivre lui semble irréel, une séquence dénuée de sens : son cousin subitement transformé en un type bizarre et dégoûtant comme certains, croisés dans le métro, qui ont les mains baladeuses. Et l’obligeant, elle Camille, à jouer un rôle, à être sa “partenaire”. Tous deux dédoublés, radicalement “autres”, dans cette pantomime absurde. Elle s’aperçoit qu’elle ne respire pas normalement, se sent oppressée. Elle ne sait pas encore que sa vie vient de basculer. M. A. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le corps de frontière | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le corps de frontière Sarah Jalabert Éditions Unicité 10 septembre 2023 272 pages roman Chronique 8 juin 2024 Couverture : photographie de Sarah Jalabert. Ouvrir un ouvrage de Sarah Jalabert revient à franchir une frontière invisible mais bien réelle, à pénétrer dans un univers des plus singuliers où l'usage des mots devient magique, unique, incantatoire, où tout n'est plus qu'élévation de l'âme, lecture du monde qui nous entoure avec d'autres yeux, ceux du cœur, de l'instinct, de l'oubli et, en même temps, de la pleine conscience de soi. Ce n'est pas un hasard si l'autrice évoque Isidore Lucien Ducasse, dit Lautréamont, poète franco-urugayen ayant inspiré les surréalistes. Corps de frontière : voici un titre bien énigmatique ! Et des limites nous en transgresserons beaucoup au fil de ces pages sensibles, poétiques, dévoilant l'intime, la fragilité et la force de Laure, l'héroïne. Que de frontières en effet : par exemple celles séparant arbitrairement deux pays, comme au début de ce récit... Ou encore, des frontières qui s'effacent entre le corps et la Nature, grâce à la transe induite par la marche dans les Pyrénées puis dans le Massif central, le corps devenant un élément du tout environnant, dont les pulsations s'accordent au pouls du monde. Mais encore, la frontière disparaissant entre les deux corps, les deux âmes des amants que sont Laure et l'homme mystérieux évoqué à maintes reprises, central dans ce roman impressionniste. Que dire des frontières temporelles qui ne sont plus, dès qu'un élément du décor, un détail, nous rappellent un souvenir, une émotion d'hier aussi puissante que jadis, nous ramenant à qui nous étions avant ? Une rencontre avec un enfant miraculeux de sagesse millénaire, tel le petit Fayssal, apparu un jour à Paris, peut également abolir les frontières de l'impossible et nous régénérer, nous remettre dans un état de pureté, d'évidence, perdu avec les années. Laure part marcher à chaque fois qu'elle sait instinctivement qu'elle se perd, qu'elle ne réussit plus à se sentir noyautée à elle-même, en raison des évènements survenus dans sa vie, des personnes croisées, de la violence et du vacarme de notre société. Et ce faisant, tout en accueillant avec soulagement la transe du corps en mouvement amenant à s'oublier, à effacer les limites entre elle et le monde, elle recrée ce corps de frontière indispensable à son cheminement vers une paix intérieure. Il faut beaucoup de courage pour écrire un texte si révélateur de ses plus profonds sentiments, doutes, incertitudes. Une mise en abîme comme lorsqu'on emprunte un chemin de randonnée trop ardu. Gageons que toujours quelqu'un sera là soudainement pour nous tendre un morceau de pain, nous offrir de l'eau, attendre à nos cotés que les pulsations de notre cœur reviennent à la normale. Merci Sarah Jalabert de m'avoir offert cette halte bienvenue en ces temps de peur et de ténèbres. J'aperçois à nouveau la luminosité resplendissante des sommets. Quatrième de couverture Le corps de frontière s’ouvre sur une femme qui marche. Dans le silence de ce corps-à-corps avec la terre, une langue va naître. De cette langue va progressivement prendre forme l’expression d’une adresse à l’homme. Une seconde partie, plus longue, voit cet homme et cette femme, tous deux propulsés, ensemble et séparément, dans un amour devenu voyage. Quand lui s’absente et disparaît, elle repart dans ses marches. Chacun sur les traces d’une blessure. Grâce à un style à la fois tactile et puissamment sensoriel, mettant en relief les détails tant des paysages que des personnages, et jusqu’aux rouages les plus cachés des mondes subtils, leur histoire petit à petit se laisse deviner. Aussi le corps de chair, le corps de la blessure, serait-il réintégré par la magie des sentiers empruntés, et, étape après étape, chapitre après chapitre, par l’histoire ; l’histoire qui s’écrit et qui est aussi un corps, le corps de frontière. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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