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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Corps de fille, Corps de femme

Parlement des écrivaines francophones

Editions des Femmes Antoinette Fouque

9 mars 2023

192 pages

Nouvelles

Chronique

9 mars 2023

« Vivre son corps, faire corps »

en librairie à l'occasion de la journée internationale des Droits des femmes

Les femmes écrivaines sont-elles des femmes dangereuses ?....

et plus


Les femmes qui lisent le deviennent-elles ?


La présentation de l'éditeur est complète et précise. Je ne pourrais l'être plus.Le Parlement des écrivaines francophones (PEF) a été créé à l'initiative de la romancière et journaliste Fawzia Zouari qui clôt cet ouvrage par une question centrale : « Mon corps, où es-tu ? »


Né en 2018 à Orléans, ville marraine du projet, le PEF bénéficie du soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).


La beauté, la justesse, l'universalité et la puissance de ces textes tiennent à la pluralité des origines ethniques, sociales des autrices dont la force de conviction, le talent, la pertinence analytique, ne sont plus à prouver ; il suffit de lire attentivement la biographie de chacune avant chaque nouvelle ou « fragment de vie » pour le comprendre.


Marie-Rose Abomo-Maurin (née au Cameroun)« À Juliette » :Attouchements au sein d'un lycée, action-réaction, la victime devient guerrière, elle cogne, la jeune fille gibier se transforme en Diane la chasseresse qui ne lâche pas sa proie dans les hurlements de la foule. Le frôlement et la blessure de trop, après des années de souffrance. Fracassée, elle menace tous ceux qui l'attaquent. Mais d'où vient Juliette et qu'a-t-elle traversé ?


Emna Belhaj Yahia (née en Tunisie)

« Ton corps et toi, en pointillé » :

Transformation de ton corps d'adolescente, sang de la honte, tu es paumée, tu ne sais pas gérer. Tu sais que tu es d'ores et déjà prise dans un engrenage, un piège. Une liste interminable de diktats, de règles de conformité à ce que tu DOIS être s'abat sur toi. Tu en prends pour ton grade, condamnation à vie.... Mais cette peine que l'on t'inflige ne devient-elle pas un fardeau pour ton fils, et par extension pour tous les hommes ? Te libérer n'est-ce pas ouvrir la cage à toute l'humanité ? Espoir !


Anissa Bellefqih (née au Maroc)

« Amina, Samia, Keltoum et les autres... » :

Les mots pour les maux....

Le déclic fut le film « La Source des femmes », l'histoire d'épouses qui dans un petit village de l'Atlas marocain décident de faire la grève de l'amour tant que les hommes n'auront pas trouvé le moyen d'acheminer l'eau, tâche insurmontable incombant injustement aux femmes selon des règles patriarcales immuables.


Amina regarde ce film quand son mari Brahim, tout juste arrivé, décide de changer de chaîne. La goutte de trop qui explose au sol dans un silence assourdissant. Flashback sur des années de maltraitance, de violences aggravées tant physiques, sexuelles que psychologiques, de haine. Le corps de Amina dit STOP !!! Fuir.... Comment ? Samia, Keltoum, et bien d'autres sœurs seront là pour l'accompagner et crier avec elle, briser le silence... Victoire !


Sophie Bessis (née en Tunisie)

« Le cri » : regard d'une femme sur une autre.

Quartier de la Roquette, une vieille mendiante, la Marocaine. Est-elle folle ? Quelle histoire se cache derrière ce visage détruit, derrière son cri déchirant ? Bouleversante silhouette perdue dans la nuit.


Bettina de Cosnac (née à Berlin)

« Derrière le brouillard, la tête dans les nuages » :

Un regard par un hublot et, hop, vision fantasmagorique de Dieu entouré de ses anges tourneboulé(e)s par la question de leur genre ! Réflexion drolatique et néanmoins profonde sur l'appartenance à un sexe et ses conséquences. Jubilatoire et follement intelligent.


Je pourrais continuer ainsi mais cette chronique serait trop longue et en dirait trop.Tout est dit sur l'appropriation et les jugements, par les autres et la société, du corps de la femme dès sa naissance, à travers ces bijoux ciselés où chaque mot est autant de diamants patiemment sélectionnés. Ainsi pourrez-vous découvrir les textes de :


- Suzanne Dracius (née en Martinique) : Les sorbets de l'enfance

- Alicia Dujovne Ortiz (née en Argentine) : Le sapin de Noël et Dorothy Lamour

- Sedef Ecer (née en Turquie) : Mon corps de fille au cinéma - mon corps de femme dans la vraie vie

- Lise Gauvin (née au Québec) : La première bicyclette

- Viktor Lazlo (née en France, père martiniquais, mère grenadine) : Entrer dans la danse

- Sylvie Le Clech (née en France) : La fille de la pluie et du vent

- Danielle Michel-Chich (née à Alger) : L'attente

- Madeleine Monette (née à Montréal ) : Le Monde sur ses épaules

- Cécile Oumhani (née en Belgique) : Une question de territoire

- Fawzia Zouari (née en Tunisie) : Mon corps, où es-tu ?

Quatrième de couverture

Dans cet ouvrage collectif, quinze membres du Parlement des écrivaines francophones proposent des récits personnels, paroles intimes et courtes fictions sur l’expérience singulière qu’est la féminité. Une manière de lutter contre les stéréotypes et l’uniformisation médiatique et politique du corps des femmes, et de réaffirmer sa propriété inaliénable.

Créé en 2017 et regroupant plus de 130 femmes, le Parlement des écrivaines francophones (PEF) a pour objectif de faire entendre la voix des autrices d'expression française sur le monde. Le PEF travaille également à faire reconnaître la place de l'écrivaine dans son pays, à réaffirmer son rôle dans le dialogue civilisationnel et à défendre les droits des femmes et des
hommes partout où ils se trouvent attaqués. Ce parlement est aussi un espace de prise de parole destiné à donner le point de vue des femmes sur les débats ou les crises de nos sociétés.

Il s’agit ici du premier volume d’une série de livres qui ont pour objet d’explorer le « dire » des femmes, leur être au monde, leurs regards. Corps de fille, corps de femme déroule la voix de quinze autrices du PEF évoquant les maux et les joies d’un corps féminin qui n’a eu de cesse de fasciner et de faire peur...» D. M.-C. et F. Z.

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