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  • La femme de ménage | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La femme de ménage Freida McFadden City Editions 4 janvier 2023 304 pages traduites par Karine Forestier Thriller Chronique 4 janvier 2023 Ce roman a déjà conquis 5 millions de lecteurs. Une famille, un secret, des mensonges parfaits. « Je me rassure : les Winchester ne savent pas qui je suis vraiment. Ils ne savent pas de quoi je suis capable... » Très belle couverture n'est-ce pas ? Thriller en trois actes parfaitement bien mené jusqu'à la dernière page. J'ai pensé très vite avoir compris ce qui se passait et puis non, l'autrice m'a bien eue ! Toute personne ayant été employé(e) de maison reconnaîtra des situations vécues et des portraits au vitriol de certains patrons. La folie ordinaire de ceux qui ont de l'argent et font vivre un enfer à leurs domestiques est si bien rendue que la fureur et le souvenir d'avoir dû prendre sur soi pour ne pas exploser remonteront intactes et provoqueront une fulgurance brûlante dans la nuque de certains d'entre nous. Rien que pour cette analyse socio-psychologique, ce roman est une pépite et provoque bien des frissons. Ajoutez à cela, la personnalité intrigante de Millie, première narratrice du récit, remplacée ensuite étonnamment par une Nina Winchester stupéfiante, et, en dernier ingrédient, un maître de maison et un paysagistes tous deux très séduisants, et la recette concoctée par Freida McFadden vous régalera. Le scénario est impeccable, son découpage très intelligent, le suspense et la peur toujours maintenus ; je regrette de ne pas avoir le niveau nécessaire en anglais pour lire le texte original car je ne suis pas convaincue par la traduction. Moralité : Il faut toujours se méfier des invisibles et des plus faibles, ce sont souvent eux qui mènent la danse car sous-estimés. En dire plus serait un trop grand risque de dévoiler ce qui doit rester méconnu. J'ai passer un très bon moment de lecture à tourner vite les pages tant le savoir-faire et l'imagination de l'autrice sont grands. Quatrième de couverture Derrière les portes closes, elle voit tout... Addictif et machiavélique. Chaque jour, Millie fait le ménage dans la belle maison des Winchester, une riche famille new-yorkaise. Elle récupère aussi leur fille à l'école et prépare les repas avant d'aller se coucher dans sa chambre, au grenier. Pour la jeune femme, ce nouveau travail est une chance inespérée. L'occasion de repartir de zéro. Mais, sous des dehors respectables, sa patronne se montre de plus en plus instable et toxique. Et puis il y a aussi cette rumeur dérangeante qui court dans le quartier : madame Winchester aurait tenté de noyer sa fille il y a quelques années. Heureusement, le gentil et séduisant monsieur Winchester est là pour rendre la situation supportable. Mais le danger se tapit parfois sous des apparences trompeuses. Et lorsque Millie découvre que la porte de sa chambre mansardée ne ferme que de l'extérieur, il est peut-être déjà trop tard... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Un temps pour le meurtre | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Un temps pour le meurtre Jessica Fletcher City Editions 29 septembre 2021 336 pages Polar Chronique 4 octobre 2021 « Le retour de Jessica Fletcher, la reine du crime dans sa toute première enquête.» « Ce n'est pas le meurtre qui motive une enquête mais le rétablissement de l'ordre. » P. D. James Entendez-vous la musique du générique dans votre tête, sautillante, joyeuse, doucement ironique ? Entendez-vous la voix française de Jessica Fletcher dans la série ? Retrouvez-vous le charme exquis et délicieux de ces épisodes de notre jeunesse merveilleusement vintage aux dialogues piquants, drolissimes, où les protagonistes se répondent du tac au tac ? Pour ma part, d'autant plus que cette série passe encore aujourd'hui, dès que les premières mesures du générique retentissent, je me prends à sourire avec nostalgie. Les intrigues sont bien ficelées, tous les personnages attachants et proches de nous comme des parents éloignés un temps que l'on a plaisir à retrouver. Donc, voici la narration entre aujourd'hui et il y a 25 ans, par Jessica Fletcher her-self, de sa première enquête sur un meurtre alors qu'elle n'est encore que professeur suppléante et apprentie écrivaine. Pourquoi repenser à cette vieille affaire ? Parce qu'un crime commis aujourd'hui semble être un écho de celui d'hier, les victimes étant liées. Même si l'identité du coupable me fut vite évidente, la fin m'a tout de même surprise, réservant des découvertes de dernières minutes et une scène de dénouement tout à fait originale et hasardeuse où notre Jessica devient cascadeuse.... C'est vif, drôle, plein de répliques amusantes tout en déroulant une histoire monstrueuse et d'une grande violence. Ce fut un moment de lecture très divertissant, faussement léger et réellement intelligent. Quatrième de couverture « Peut-on dire où se situe la frontière entre fiction et réalité ? Car dans votre cas, madame Fletcher, il ne semble pas y avoir de différence." " Bouclez vos ceintures et embarquez avec Jessica Fletcher : un coup de maître ! " Lisa Gardner Auteure de romans policiers à succès, Jessica Fletcher se trouve toujours au mauvais endroit au mauvais moment : là où elle passe, il y a toujours quelqu’un qui trépasse ! Un jour, elle donne une interview à une jeune journaliste et le lendemain, celle-ci est retrouvée morte, une balle dans la tête. Il ne faut pas longtemps à Jessica pour découvrir que la jeune femme était la fille de la victime du premier meurtre sur lequel elle avait enquêté, vingt-cinq ans plus tôt. La première fois que le crime s’était invité dans sa vie ! Rattrapée par son passé, Jessica prend les choses en main, car elle en est certaine : le meurtrier va encore frapper. Heureusement, la détective amateur a non seulement une plume acérée, mais aussi l’esprit affûté et plus d’un tour dans son sac pour démasquer le coupable... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La vraie vie | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La vraie vie Adeline Dieudonné L'Iconoclaste 2018 266 pages Roman Chronique 8 janvier 2019 Chronique d'un drame annoncé, cinq ans traversés par une famille dans un quartier résidentiel appelé le Démo, racontés par la fille adolescente. Esprit acéré, corrosif, enfant surdouée en mathématique et physique, elle sait tirer des plans sur la comète, imaginer des solutions incroyables à l'énorme problème que représente la violence sourde et soudain explosive qui règne dans la maison. Espérer la protection de sa mère est une cause perdue, cette dernière est une " amibe" dixit notre narratrice. Quatre chambres dans le pavillon dont une pour les cadavres.... En fait les trophées de chasse du père. Parmi tous ces massacres, la tête d'une hyène. Notre amie est persuadée qu'elle parle, qu'elle contient tout le mal qui se manifeste dans cette demeure de l'enfer. Au milieu de toute cette ambiance lourde, anxiogène, un rire retentit encore, celui de Gilles, le petit frère adoré. Pour lui, elle est prête à tout. Et justement, un jour ordinaire en fin d'après midi, une abomination change tout. Le temps s'arrête, le gamin est traumatisé, en apnée. Aucune prise en charge psychologique de la part des parents, les enfants doivent se débrouiller avec les souvenirs de la scène d'horreur dont ils ont été témoins.... Gilles s'enfonce de plus en plus, son regard s'assombrit... La hyène ne prendrait-elle pas possession de lui ? Il faut agir.... Il faut remonter le temps.... Le ton plein d'humour acide ne peut faire oublier évidemment le désespoir sous-jacent de cette jeune fille, se mouvant dans un monde où tout peut exploser en violence inouïe d'une seconde à l'autre. Bien sûr, elle a développé un radar pour capter les changements d'atmosphère, d'humeur du paternel, du frère.... Elle est une vigie, une guerrière.... Elle trouve des alliés à l'extérieur du pavillon, mais cela ne sera pas forcément suffisant, car ceux-ci ne savent pas ce que vivre dans une telle maison signifie. Cela va empirer, aller très, très loin... Cinq ans donc pour la mise en place complète de la tragédie.... Cinq ans pour reprendre contact avec la part cachée innocente de Gilles encore préservée, et la sienne propre. Un univers à part qu'on pourrait croire fantasmé, outré, qui cependant décrit parfaitement la réalité vécue par des milliers d'enfants dans des foyers où la maltraitance et la haine ont élu domicile. Un premier roman récompensé, une plume très reconnaissable et talentueuse. La trajectoire de cette auteure sera ascendante car d'une fulgurante vérité. Quatrième de couverture C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent. Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour. D’une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing. Prix du roman FNAC 2018 Prix Livre et culture 2020 Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Changer l'eau des fleurs | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Changer l'eau des fleurs Valérie Perrin Albin Michel 1er mars 2018 560 pages Roman Chronique 23 septembre 2020 C'est curieux : nulle part je n'ai lu dans les avis sur ce très beau roman, qu'en plus d'avoir la poésie, la profondeur, et les qualités humanistes des épisodes de la trilogie marseillaise avec Raimu ou d'un film illuminé par le sourire de Ariane Ascaride, "Changer l'eau des fleurs" était également un thriller, une histoire sur le deuil, la vengeance, la noirceur, la douleur, la solitude, la recherche de la vérité quant à une énigme presque policière. Le suspense est intense... Car dans ce récit il y a un avant et un après... Il y a une mort plus insupportable qu'une autre, il y a un silence assourdissant de violence, de cris retenus, d'envie de tuer.Ce n'est pas un livre feel good, même si la recherche d'un certain bonheur en est le centre, même si c'est un parcours d'initiation à la vie, un apprentissage de tous les jours ponctués d'instants magiques, féeriques, drolatiques mais aussi affreux, dramatiques, insupportables. L'explication de l'origine de cette mort inacceptable est tellement effarante que j'en suis restée sonnée, choquée. Quelle horreur ! La beauté naît de notre capacité à dépasser la laideur, l'imperfection, l'injustice de l'existence. Le bonheur est momentané, il s'attrape au vol comme un papillon dans le jardin du cimetière que garde Sasha puis Violette.... Changer l'eau des fleurs peut être un acte mineur marquant cependant une métamorphose résultant de la limpidité retrouvée, de la prolongation de vie du bouquet.... Un très beau roman impressionniste et en même temps charnel, terrien. Un livre comme un sourire triste, ou de la tristesse à l'irlandaise teintée d'humour et de poésie. A lire absolument. Quatrième de couverture Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu'elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu'un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l'on croyait noires, se révèlent lumineuses. Après l'émotion et le succès des Oubliés du dimanche, Valérie Perrin nous fait partager l'histoire intense d'une femme qui, malgré les épreuves, croit obstinément au bonheur. Avec ce talent si rare de rendre l'ordinaire exceptionnel, Valérie Perrin crée autour de cette fée du quotidien un monde plein de poésie et d'humanité. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La montagne de la mort | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La montagne de la mort Preston & Child L'Archipel Le 7 novembre 2024 400 pages traduites par Sebastian Danchin thriller Chronique 16 avril 2025 Quatrième aventure de Nora Kelly, archéologue de l'Institut archéologique de Santa Fe, et de Corrie Swanson, inspectrice de l'antenne du FBI à Albuquerque. Les notes finales des auteurs indiquent les circonstances dans lesquelles ce thriller a été imaginé et rédigé. J'ai presque envie de dire que la réalité est bien plus incroyable que ce scénario. Ainsi, reprenant des faits réels survenus à l'étranger à une autre époque, le tandem d'écrivains a décidé de transposer ces événements extraordinaires au Nouveau-Mexique, et pour corser le récit, non loin du dépôt le plus important au monde d'armes nucléaires et d'un bunker célèbre. Je n'en dirais pas plus. J'admire l'ingéniosité de ce duo nous offrant à nouveau un roman haletant, fort bien articulé, où les deux héroïnes font preuve de bravoure, d'intelligence et de ténacité dans un contexte plus qu'hostile tant au plan géographique, que météorologique ou politique. Corrie vient tout juste de reprendre ses fonctions au FBI sous la direction d'un nouveau mentor, Sharp, personnage taiseux et déconcertant. Ils sont appelés sur un site très particulier où ont été retrouvés des squelettes : une grotte au Nouveau-Mexique. Comme ceux-ci sont anciens, certainement amérindiens, l'inspectrice appelle Nora à la rescousse pour une analyse des restes et de la scène. Celle-ci après une brève hésitation, leur dernière collaboration ayant été plus que mouvementée, débarque finalement avec son frère, Skip. Mais surprise ! La grotte n'est pas seulement la sépulture d'indiens mais aussi de deux autres corps beaucoup plus récents. Le shérif sur place, à la veille de sa réélection, veut tirer la couverture à lui. Le climat devient explosif. Sharp fait immédiatement le lien entre cette nouvelle découverte macabre et le mystère de la montagne de la mort : voici quinze ans, neuf étudiants y ont disparu dans un blizzard. Seules six dépouilles ont été retrouvées dans un état incompréhensible ; les preuves et indices n'ont fait que compliquer l'enquête de l'époque. Celle-ci est donc réouverte et Sharp en est le responsable. Il souhaite que Corrie l'assiste. Pour la jeune agente, l'occasion est exceptionnelle mais bien vite les difficultés et incohérences s'amoncellent alors que l'association des familles des disparus accuse le gouvernement et les forces de l'ordre de faire de la rétention d'informations. Et si c'était le cas ? Que cachent ces montagnes et ce décor somptueux ? Les deux tandems Corrie-Sharp et Nora-Skip se précipitent au coeur d'un ouragan dont ils ne peuvent imaginer la force. Neufs victimes réclament que la vérité soit dévoilée sur cette nuit du 31 octobre au 1er novembre 2008. Un sinistre halloween que nul ne peut oublier. Que sont devenus les trois étudiants jamais retrouvés ? Pourquoi l'enquêteur de l'époque refuse-t-il de collaborer ? Thriller policier très réussi, mené tambour battant, multipliant les pièges, les impasses et les révélations hallucinantes. J'ai particulièrement apprécié cette lecture. Les trois premiers opus de cette série sont : L'Antre du diable 2023 Le Dard du scorpion 2021 Tombes oubliées 2020 Quatrième de couverture Un suspense au cordeau, une intrigue serrée... Et deux femmes entêtées ! Un excellent roman. " Publishers Weekly. Par Preston & Child (nos1 des ventes du New York Times), les créateurs de l'inspecteur Aloysius Pendergast, le Sherlock Holmes des temps modernes. Un mystère vieux de quinze ans. Et un cadavre qui manque toujours à l'appel... En 2008, neuf alpinistes ne sont jamais revenus d'une expédition dans le Nouveau-Mexique. Les recherches menées aux abords de leur campement ont montré qu'ils ont été contraints de fuir une menace terrifiante, certains à peine vêtus alors que le blizzard faisait rage. Seuls six corps ont été retrouvés, et l'affaire de la Montagne de la mort n'a jamais été résolue. Quinze ans plus tard, la découverte de deux nouveaux cadavres permet la réouverture du dossier. Corrie Swanson, jeune agente du FBI, fait équipe avec l'archéologue Nora Kelly pour enquêter sur ce qui s'est réellement passé – et retrouver la neuvième victime. Mais leurs recherches réveillent un mal qui sommeille depuis longtemps, bien déterminé à empêcher que le dernier cadavre refasse surface. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Un été d'orage | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Un été d'orage Corinne Javelaud de Borée Le 11 septembre 2025 274 pages historique Chronique 25 septembre 2025 Paru dans la collection Terres d'écriture " Le courage est le prix que la vie exige pour accorder la paix " Amélia Earhart, aviatrice américaine. (1898-1937) " Le cri du sentiment est toujours absurde ; mais il est sublime, parce qu'il est absurde " Charles Baudelaire 1842-1954 12 ans séparent une mère et sa fille, Eulalie et Beata. Les deux ont eu un accident de voiture. Silence sur le drame, brouillard régnant sur la mémoire, ignorance insupportable des évènements antérieurs à cet instant fatidique. 3 mars 1942 Eulalie Fontanel, mère d'une petite fille, est seule à se débattre au quotidien depuis que son mari, Lazare, est prisonnier de guerre. La grande débâcle a entraîné la France dans les tourments de l'occupation nazie. Partout la croix gammée déclare la capitale ville ouverte, vaincue. Les bombardements aériens sont légion, la maison de la jeune femme à Boulogne-Billancourt est pulvérisée. Le quartier de la Saussière non loin des usines Renault, collaborant avec l'occupant, a été la cible parfaite. Vite ! Retrouver la petite, courir chez celle qui la garde, Berthes Vandman, et la serrer enfin dans ses bras, soulagée. Mais comment survivre maintenant ? Pour Berthes ne s'étant pas déclarée aux autorités quant à son statut de juive, partager son logement avec la mère et la fille présente beaucoup d'avantages. La cohabitation débute ainsi. Elle est belle Eulalie, un physique de danseuse de revue très vite repéré par un certain André Dolitor, régisseur au Théâtre des Folies Bergère, un jour d'automne 1940 dans le métro. Pour celle qui rêvait de danser à l'Opéra, il n'est pas facile de s'imaginer évoluer presque nue devant un public à moitié allemand. Mais elle n'a pas le choix, la place offrant certaines facilités en nature et un bon cachet. Bien vite un haut gradé de l'Abwehr, Lubin Von Baden, la remarque, il prend son temps, la courtise, resserre l'étau autour de sa proie. Danger ! Fuir ! Paris, août 1954 Beata est aujourd'hui une jeune fille, élevée par les sœurs après l'accident. Alors qu'elle atteignait enfin ses 17 ans, son père Lazare la retrouve et l'emmène chez lui dans le XVe arrondissement de Paris. Une nouvelle vie débute pour celle qui ne peut oublier sa mère et qui s'interroge sur ce qui s'est réellement passé sur cette route de Charente. Pourquoi y sont-elles allées ? Comment le drame est-il survenu ? Beata sait que si elle veut construire sa vie, elle doit le faire sur de solides fondations. Or, tout n'est que brume. Elle ne se souvient de rien de précis, elle était trop petite. Son père ne souhaite pas se replonger dans son passé, il reste fuyant. C'est en retrouvant sa nounou Berthes que peu à peu elle peut enfin commencer à reconstituer le puzzle. Elle découvre alors tout un pan de l'existence de sa mère dans le Paris by night de l'occupation. Notre amie ne sera pas au bout de ses surprises, certains protagonistes de ce récit ayant de lourds secrets à cacher. L'enquête commence pour Beata tendant ainsi la main vers sa mère à travers le temps. La rencontre aura-t-elle lieu malgré les orages qui ne cessent de gronder ? Voici une belle reconstitution d'un Paris occupé puis d'après guerre où de nombreux dangers guettent les belles jeunes femmes. Quatrième de couverture 1942. Dans un Paris occupé dans lequel elle se sent prisonnière, Eulalie Fontanel tente de survivre. En acceptant de devenir danseuse aux Folies Bergère pour nourrir sa fille Beata, elle a l'impression de trahir son mari, envoyé au front. Le pire, c'est d'avoir attiré l'attention de Lubin Von Baden, un mystérieux officier de l'armée allemande qui la poursuit de ses assiduités. Alors, pour son bien et celui de sa fille, elle décide de fuir et se réfugie chez des cousins en Charente. Des décennies plus tard, Beata tente de découvrir les secrets de cette époque troublée lors de laquelle sa mère tentait d'échapper aux orages de la guerre. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Nuit du premier jour | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Nuit du premier jour Theresa Révay Albin Michel 30 septembre 2020 496 pages Historique Chronique 31 octobre 2020 Splendeur ! Somptueux cadeau que nous fait Theresa Révay avec ce grand, très grand roman d'aventures, d'amour, sur un fond historique tragique, méconnu, qu'il était nécessaire de mettre en lumière en cette période crépusculaire où les échos de ce passé se font à nouveau entendre. Un livre qui tient particulièrement au cœur de l'écrivaine : « À ma grand-mère Liline, qui savait l'exil des cœurs. Et à l'aînée de ses filles, ma mère.In memoriam. » Theresa Révay détient un talent inouï, pour entremêler les fils des destins glorieux, célèbres, à ceux des inconnus, de nos ancêtres, réussissant à tisser une toile tour à tour chatoyante, mate, veloutée, rongée par endroits, reprisée souvent... dont la trame se répare sous nos yeux de lecteurs, à l'instar de nos souvenirs familiaux, à l'instar d'un de nos albums photos oublié depuis trop longtemps. « Transporte ton cœur en amour là où il te plaît.L'amour, le meilleur, est pour l'amant premier. » Abu-Tammam, poète abbasside, IX ème siècle. Un grand amour, le premier, celui qui brise toute les chaînes, toutes les frontières, qui transporte l'âme, le corps au bout du monde, au bout des forces, parce qu'il n'y a d'autres choix.... Un regard échangé et le destin est scellé : le souffle de vie et l'esprit de liberté vous prennent, vous êtes comme ensorcelé, vous brisez toutes les amarres, vous reprenez votre véritable place, vous respectez à nouveau votre véritable nature... Vous accomplissez votre destin. Blanche et Salim vont être pris dans ce tourbillon, ils vont s'aimer, s'adorer, se voir dans les yeux de l'autre sans possibilité de détourner le regard.... Les fils sont tressés, la trame est indestructible... Et ni les évènements, ni la situation maritale et familiale de notre héroïne, ne vont empêcher cette femme de se donner entièrement à cet homme quitte à traverser le feu de la culpabilité dû à l'abandon de ses enfants, quitte à traverser les mers, les champs de bataille pour enfin être dans les bras de l'être aimé et s'y fondre. Une femme qui brise des liens sacrés pour être enfin libre.Elle symbolise à elle seule toutes les Femmes en quête de renouveau sous domination patriarcale. Elle incarne aussi tous ces peuples sous domination de l'Empire Ottoman, de toutes origines, confessions, qui aspirent à se libérer enfin de ce joug pour créer une union Arabe. Nous sommes en cette fin de dix neuvième siècle.... Les vingt prochaines années vont voir surgir les prétentions sionistes, tout se met inexorablement en place pour favoriser la situation géopolitique que nous connaissons aujourd'hui. Avant- propos : « À l'aube de la Première Guerre mondiale, l'Empire Ottoman se compose de différents territoires, dont les provinces arabes du Bilad al-Cham qui constituent la « Grande Syrie » et supportent de plus en plus mal le joug des Turcs. Ces provinces correspondent aujourd'hui à la Syrie, au Liban, à la Palestine et à la Jordanie. Le Levant désigne traditionnellement les pays du Proche-Orient qui bordent la côte orientale de la Méditerranée, où le soleil se lève, notamment en Palestine, le Liban et la Syrie. » Je pleure sur ces peuples magnifiques, ces pays fabuleux, ses cités détruites, ces civilisations majestueuses qui vont disparaitre, être anéantis par la seule volonté des Turcs, des pays en guerre, puis la paix signée, de la France et de l'Angleterre, colonialistes méprisants, pleins de morgue ne désirant que s'enrichir sur les « barbares », les « indigènes ».... En lisant ces lignes qui font renaître ce monde disparu, à Lyon, au Proche-Orient, on éprouve une immense colère, une réelle tristesse et aussi de la gratitude pour l'auteure, car tant que les noms sont prononcés, tant que les destins sont racontés, nulle mort n'est définitive. Ce roman, oeuvre littéraire incontournable, est aussi le témoignage de ce qui fut et ne peut disparaître ; les âmes anciennes sont en nous parmi nous : Blanche, Salim, Armand, Maxence, Aurélien, et évidemment Oriane...Tous les invisibles reprennent leur place, enfin... Quatrième de couverture Lyon, 1896. Blanche est l'épouse modèle d'un soyeux de renom. En dépit de son amour pour ses enfants, elle étouffe parmi ces bourgeois corsetés. Jusqu'à ce que son regard croise celui de Salim, un négociant fortuné de Damas. Elle abandonne tout pour la promesse inespérée du bonheur. Les routes de la soie deviennent celles de la passion et de l'exil. Tandis que sa fille grandit en la croyant morte, Blanche s'invente une nouvelle vie au Levant. Quand la France entre en guerre, l'Empire ottoman réprime dans le sang la révolte arabe. Prises dans la tourmente, mère et fille choisissent chacune la liberté au prix fort. Resteront-elles à jamais séparées ? Ou seront-elles enfin, un jour, face-à- face aux confins du désert ? De l'aube du XXe siècle à l'été 1920, des soieries lyonnaises aux ruines de Palmyre, Theresa Révay, l'auteure de L'Autre rive du Bosphore, nous emporte dans un grand roman de passion et d'histoire, sublime portrait d'une femme trop libre pour son temps. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le mari de la comtesse de Ségur | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le mari de la comtesse de Ségur Hafid Aggoune Reconnaissance Le 11 mars 2025 181 pages roman Chronique 11 mars 2025 Sous titre : Homme de l'ombre, génie d'Hachette. Dans la Collection Mythes au masculin. Illustrations de Stéphane Rozenwajc. Très jolie double couverture, papier calque en premier, où est imprimé l'illustration, à travers lequel apparaît la deuxième couverture. Plaisir des yeux, du toucher en plus de la joie de découvrir un très beau texte. Une idée poétique et de circonstance lorsque le sujet est de voir au-delà des apparences, de chercher qui se cache derrière la figure illustre de l'écrivaine. Présentation de la Collection Mythes au masculin : "Notre imaginaire collectif repose sur des mythes qui structurent notre vivre ensemble. D'Ulysse a Hamlet, en passant par Pygmalion et bien sûr Œdipe, la plupart d'entre eux expriment le patriarcat, où l'homme agit dans la cité tandis que la femme l'influence, l'inspire, le manipule. Alors que ce modèle volé en éclats, il est temps que les hommes écrivent et ancrent leurs nouveaux mythes de masculinité." En effet, il est grand temps, en une époque où raconter l'Histoire de l'humanité par le regard des femmes est devenu un phénomène de librairie, complétant enfin ce récit de la voix de la moitié de la population ayant oeuvré elle-aussi à l'élaboration de la société d'aujourd'hui, au rayonnement de notre culture, de notre civilisation, il est grand temps dis-je, que des hommes prennent la parole, tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans le modèle du mâle alpha caricatural et qui cherchent à se redéfinir. De multiples interrogations se posent à eux : Qu'est-ce qu'un homme ? Comment se comporte-t-il en société, avec les femmes, avec ses enfants, comment se situe-t-il en cette époque de questionnement intense sur le genre ? N'aurait-il pas lui-aussi, au cours des siècles, été piègé, enfermé dans un carcan ? Quel choix a-t-il eu réellement s'il ne voulait pas appliquer les codes ultra masculinistes en vogue ? Et avant tout, n'y a-t-il pas eu des hommes qui n'ont pas accepté l'enfermement dans ces diktats misogynes, ou qui ont réalisé, à un moment donné de leur existence, qu'ils se perdaient en jouant ce rôle de macho très limitatif et anxiogène ? Eugène de Ségur s'inscrit dans cette révolution intime survenue sur le tard après des années à avoir été un parfait exemple de coureur de jupons, de fêtard, de père absent, de mari fuyant, alors même qu'une épouse et mère dévouée l'attendait avec patience : cette chère Sofia Rostopchine que nous connaissons tous sous le nom de Comtesse de Ségur. Inversement amusant, c'est grâce à cette combattante de l'ombre d'abord, de cette exilée russe ayant traversé bien des tourments, encore traumatisée par la maltraitance maternelle, de cette mère et grand-mère aimante racontant sous forme de contes ses malheurs passés, que le nom illustre de Ségur est passé à la postérité, et en littérature qui plus est .... Mais comment cela a-t-il pu se produire ? Par quel moyen Eugène a-t-il pu rendre hommage à Sofia ? Avec la complicité de quel ami, célèbre jusqu'à nos jours ? Quelles transformations de la société la parution des textes de la Comtesse de Ségur a-t-elle provoquées ? L'Odyssée d'une femme, d'un homme, d'un couple et de tout un monde en mutation en ce XIXe siècle de révolution industrielle, politique, sociale et humaine, nous est ainsi racontée grâce à une plume inspirée, digne des plus beaux romans classiques. L'homme dans l'ombre renaît à la lumière après avoir pu se défaire enfin du lourd bagage d'une enfance et d'une éducation étouffantes. La question de l'émancipation des hommes des lois du masculinisme bornées et délétères reste posée et n'a pas fini de faire couler de l'encre. Je vous invite à découvrir le recueil de témoignages signé Jean-Philippe de Tonnac, "Éloge de la vulnérabilité des hommes", (chez Guy Trédaniel Éditeur). Cet ouvrage, comme tous ceux qui seront édités dans cette collection "Mythes au masculin", vous offriront de grands espaces de réflexion, afin que nous puissions construire ensemble une société réellement égalitaire. Voici un grand roman d'amour, mais aussi une fresque historique somptueuse et édifiante, une galerie de portraits tout en finesse de figures emblématiques de notre culture, et enfin un hymne inspiré à la liberté d'être soi-même, sans limite. Gratitude Mr Aggoune ! Quatrième de couverture Dans ce roman historique, Eugène de Ségur, mari de la célèbre autrice des Malheurs de Sophie, partage avec nous son histoire. Celle d’un homme marqué par le poids de son héritage et la honte du suicide de son père. Celle d’un homme qui, malgré ses doutes et remises en question, a assuré dans l’ombre la gloire de sa femme et la fortune de Louis Hachette. Dans une France du XIXe siècle tout aussi hésitante que notre protagoniste, Eugène est en proie à l’errance. Sa rencontre avec la russe Sophie Rostopchine marque un tournant décisif. Il l’épouse à vingt ans et fonde avec elle une famille, mais ni l’un ni l’autre ne trouve leur place dans la monarchie corsetée d’après Napoléon Ier. Tourmenté par sa rancœur envers une mère infidèle, Eugène multiplie lui-même les aventures. Sa jeunesse est traversée d’incertitude, de culpabilité et de quête de sens. Comment va-t-il surmonter ses démons, et accomplir son destin, pour faire entrer son noble nom dans la modernité ? 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  • L'arracheuse de dents | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'arracheuse de dents Franz-Olivier Giesbert Gallimard 10 mars 2016 448 pages Historique Chronique 9 mai 2017 Quel plaisir j'ai eu à lire ce roman ! Le même quand petite je me cachais derrière le rideau en velours qui séparait le salon des chambres pour regarder Le grand échiquier ou Apostrophes. L'intelligence, la fantaisie, l'érudition sans fatuité, l'humour et la causticité. Et surtout l'Histoire vue par une héroïne improbable, truculente, pragmatique, une pirate de la vie, qui nous enivre comme un grand vin lors d'un déjeuner dominical composé de recettes bien de chez nous ou plus exotiques. Délicieux ! Le temps d'une lecture de quelques heures je suis revenue chez moi, j'ai retrouvé le bonheur de notre langue, j'ai beaucoup souri en découvrant les aventures épiques de cette héroïne frappadingue, libre et attachante. Je souris encore en rédigeant ce texte, c'est vous dire. L'auteur est très ingénieux et a dû énormément s'amuser en prenant le prétexte de mémoires d'une aïeule Lucile Bradsock retrouvés par hasard par un de ses descendants sous le plancher de la maison de famille. Ainsi presque cent ans de l'histoire de France et des Etats-Unis vont nous être relatés par une des premières femmes dentistes qui grâce à son métier va rencontrer quelques uns des personnages les plus célèbres de 1789 à 1876. Tous sont égaux face à la douleur dentaire...... Ainsi croisera-t'elle soit pour les soigner, soit par nécessité Robespierre, Danton, Louis XVI, Marie Antoinette, Bonaparte, Jefferson, Grant, Lee, etc... J'en oublie.... La révolution française, l'esclavagisme, la guerre de sécession, le massacre des Indiens, l'empire sous Bonaparte puis les tergiversations du peuple français, qui ma foi n'a pas changé, entre république et royauté, et surtout la place de cette Femme, grande perdante de la révolution et ensuite asservie par le code Napoléon, et partout dans ce monde franco américain... Donc un texte qui semble léger mais soulève, mine de rien et avec beaucoup d'élégance et de talent, des questions cruciales et éternelles de liberté et de place dans ce monde. Merci monsieur Giesbert. Quatrième de couverture Sous le plancher de sa maison de famille, un professeur retrouve par hasard les Mémoires inédits de son aïeule Lucile Bradsock, réfugiée en pleine Révolution française chez un célèbre dentiste parisien qui lui a appris le métier. Sa vie claque comme une épopée. Devenue l’une des premières femmes dentistes de l’Histoire, cette scandaleuse soigne Robespierre aussi bien que le fils du roi, avant de partir en Amérique sur un bateau négrier. Grâce à ses talents de praticienne et au fil de ses aventures entre les deux continents, Lucile rencontre Louis XVI, Washington, La Fayette ou Napoléon, tous décrits sous un jour inattendu. Prenant fait et cause pour les esclaves du Sud ou les Indiens de l’Ouest, ce Monte-Cristo en jupons cherche toujours à infléchir le cours de l’Histoire sans oublier de redresser les torts et de faire justice elle-même. Infatigable séductrice, Lucile Bradsock professe un goût immodéré de l’amour et des hommes. Sa devise : «Merci la vie !» Cette odyssée truculente est finalement un hymne à la joie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • On la trouvait plutôt jolie | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires On la trouvait plutôt jolie Michel Bussi Presses de la Cité 12 octobre 2017 464 pages Thriller divers Chronique 18 novembre 2017 C'est un beau livre déjà en tant qu'objet avec ce bleu sombre irisé, cet argent, cette chouette en relief en couverture presque enfantine. Cette lune et ce soleil pour marquer le passage de l'obscurité amie de l'oiseau nocturne à la lumière. Une impression d'ouvrir un volume des contes et légendes africaines, où l'histoire d'une petite fille puis d'une femme et enfin d'une mère nous est narrée. Les parfums épicés des jeunes années m'ont soudain à nouveau entourée de leur protection. Cela commence ainsi, de la magie, de la tendresse, de la poésie rien que dans le titre et le prénom de l'héroïne ; de l'humanisme toujours, nous sommes dans l'univers de fausses vérités, de douceur amère, de nostalgie de Monsieur Bussi, un univers aussi très féminin où le courage est de mise pour affronter la vie, les autres, le mal toujours et encore. " Qu'est-ce qui ne va pas, Leyli ? Vous êtes jolie, vous avez trois jolis enfants, Bamby, Alpha, Tidiane. Vous vous en êtes bien sortie. " Apparences que tout cela, un mauvais sortilège a été lancé sur cette famille et sur cette guerrière opiniâtre au destin comme une déesse antique perdant et retrouvant la vue, bien obligée alors de regarder la vérité en face. Ce moment là du récit m'a encore coupé les pattes, comme dans " Les Nymphéas noirs". Je n'ai rien vu venir et au fur et à mesure que le stratagème prodigieux de l'auteur m'était révélé, je sentais mon admiration grandir. Encore une fois, un magistral tour de magie. Ce récit est un hommage à tous les réfugiés, migrants, exilés de la terre, que nous avons été, que nos aïeux furent nécessairement, que nous serons peut-être obligés de devenir. La brutalité des faits, l'inacceptable cruauté des passeurs, des profiteurs de tous ces voyageurs précaires et fragiles, l'innommable mort par noyade dans cette Méditerranée qui pour certains est un lieu de plaisir et pour d'autres un immense cimetière marin, où nul ne peut venir se recueillir sur les tombes, condamnant à un deuil sans fin insoutenable. Et pour les rescapés, le cauchemar concocté soigneusement par notre administration française bien vicieuse, bien retorse, histoire de continuer la torture de la terreur au ventre, du manque, de la solitude. Tout commence banalement, Leyli habite dans un tout petit logement au septième étage d'une tour de Aigues douces, les trois enfants dans la chambre, elle sur un clic clac dans le salon. Après plusieurs années de lutte courageuse, elle obtient un CDI dans un hôtel comme femme de ménage. C'est sa chance et celle des enfants pour demander à l'agence de HLM un plus grand appartement, au moins 60m2. Tout se passe bien, les nuages s'éloignent enfin. Au même moment, le corps d'un représentant de commerce est découvert dans un hôtel, une trace de prise de sang et les veines des poignets sectionnées. " Du désert sahélien à la jungle urbaine marseillaise, en quatre jours et trois nuits.... " Poignant, dérangeant, paniquant, bouleversant, remarquable en un mot . Et la chanson de Pierre Perret tourne sans fin.... Quatrième de couverture Du désert sahélien à la jungle urbaine marseillaise, en quatre jours et trois nuits... Un suspense renversant et bouleversant. " – Qu'est-ce qui ne va pas, Leyli ? Vous êtes jolie. Vous avez trois jolis enfants. Bamby, Alpha, Tidiane. Vous vous en êtes bien sortie. – Ce sont les apparences, tout ça. Du vent. Il nous manque l'essentiel. Je suis une mauvaise mère. Mes trois enfants sont condamnés. Mon seul espoir est que l'un d'eux, l'un d'eux peut-être, échappe au sortilège. Elle ferma les yeux. Il demanda encore : – Qui l'a lancé, ce sortilège ? – Vous. Moi. La terre entière. Personne n'est innocent dans cette affaire. " Du désert sahélien à la jungle urbaine marseillaise, en quatre jours et trois nuits... Un suspense renversant et bouleversant. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'innocence des bourreaux | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'innocence des bourreaux Barbara Abel Pocket 13 octobre 2016 352 pages Divers Chronique 28 mars 2017 Le début raconte la descente d'un drogué Jo qui a besoin de sa dose, se procure une arme et décide de braquer une supérette . Puis nous faisons connaissance de tous les protagonistes que nous savons bien revoir dans la dite supérette dans les rôles de kidnappés. Rien de bien original sauf que nous sommes dans un Barbara Abel, la reine des faux semblants, des chausses trappes, des secrets, des apparences ; ce livre c'est un gouffre sans fond, et le vertige nous prend. C'est violent, terrifiant d'efficacité juste par la finesse psychologique et la mise en place virtuose du puzzle. Une fois que celui-ci est terminé, c'est l'horreur absolue. Très noir, très réussi, histoire de la goutte en trop ou du grain de sable et tout se désagrège. Quatrième de couverture Dans une supérette de quartier, quelques clients font leurs courses, un jour comme tant d'autres. Parmi eux une jeune mère qui a laissé son fils de 3 ans seul à la maison devant un dessin animé, un couple adultère, une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s'il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent... Des gens normaux, sans histoire, ou presque. Et puis un junkie qui, en manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé pour voler quelques dizaines d'euros. Mais quand le braquage tourne mal, la vie de ces hommes et femmes sans histoire bascule dans l'horreur. Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière devient mince. Si mince... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'improbabilité de l'amour | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'improbabilité de l'amour Hannah Rothschild Belfond 7 avril 2016 580 pages Roman Chronique 6 juillet 2017 Vous aimez les romans d'amour, oui, les romans d'action et d'enquête, oui, les romans historiques dûment documentés et palpitants, oui, vous aimez le fantastique, oui, vous aimez les livres anglais à l'humour si particulier, oui, vous aimez les livres sur l'Art, oui, vous aimez les livres qui dénoncent, oui, vous aimez pleurer de rire ou de tristesse, oui , vous aimez les caricatures enlevées et cocasses tout en étant sérieusement une étude perspicace de la société ou d'un certain microcosme londonien, oui, oui, oui, oui, ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Voilà et le tout parfaitement structuré, construit, écrit, delicious ! Une grande vente aux enchères, avec tout ce que la haute société londonienne peut compter de membres de l'aristocratie, de l'establishment, de nouveaux riches russes, de hyènes, de mannequins, de conseillers en image, de botoxés, de ruinés, etc.... s'organise chez un galériste des plus célèbres et craints, autour de "L'improbabilité de l'amour" de Jean Antoine Watteau, tableau perdu puis retrouvé mystérieusement, qui fut la première oeuvre majeure du peintre et à l'origine du mouvement Rococo . C'est dire si les prix vont flamber! Les personnages qui nous sont présentés alors, sont croqués au vitriol, par Hannah Rothschild, qui excusez du peu, fut la première femme à diriger le Conseil d'administration de la National Gallery, et est réalisatrice de plusieurs documentaires sur le monde élitiste et restreint de l'Art. Tout le monde en prend pour son grade, sauf les professionnels tels que certains artistes engagés, les restaurateurs, et autres passionnés qui heureusement font encore croire en la beauté du geste et des intentions. Annie veut offrir à son amant pour son anniversaire un cadeau vraiment original, et comme elle pense que l'histoire entre eux pourrait être sérieuse, à la vue d'un très joli tableau bucolique et romantique, dans une brocante obscure elle se laisse convaincre, et l'achète. Il représente un couple d'amoureux sous Louis XV, et dans le coin on remarque un Pierrot blanc tout triste de ne pas être aimé par la belle. Le merveilleux s'invite dans ce récit car le tableau lui-même, oui, oui, va vous conter son histoire de par le monde et à travers les siècles, les raisons qui ont poussé Watteau malheureux en amour à le peindre, car les oeuvres ont une voix qu'il faut savoir écouter au delà de leurs aspects. Tout n'est pas que façade, loin de là.Il va se prendre de tendresse pour sa nouvelle propriétaire qui pourtant n'est ni Philippe II, ni Voltaire, ni Louis XV, ni la grande Catherine, car elle est authentique, et réellement une artiste dans sa partie. Comble du bonheur pour nous tous épicuriens, elle est un chef cuisinier hors pairs qui invente des soirées à thèmes fabuleuses, qui recrée les goûts, les textures des plats servis sous Veronese ou Louis XV, qui page 476 fera un merveilleux parallèle entre l'art d'être peintre et celui d'être cuisinier, à lire absolument. Que de joies dans ce roman riche de couleurs, parfums, enthousiasme et grandes peines, et surtout de suspense, car Annie est menacée. Une famille toute puissante est prête au meurtre pour remettre la main sur ce tableau..... Je vous laisse à cette merveilleuse lecture, complète, qui m'a laissée joyeuse et un peu plus intelligente hier soir. Quatrième de couverture De l'atelier d'un peintre du XVIIIe à une boutique crasseuse de Londres, en passant par les salons les plus cossus de l'aristocratie, le périple d'un chef-d'œuvre perdu de Watteau, brusquement redécouvert par une jeune femme sans le sou... À la croisée d'Anita Brookner et de Donna Tartt, un premier roman foisonnant, dont l'excentricité n'a rien à envier au Grand Budapest Hotel, doublé d'une enquête passionnante, érudite, pleine de charme et de suspense sur la face cachée du monde de l'art. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Nos ombres, là-bas | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Nos ombres, là-bas Jean-François Régnier Librinova 3 avril 2024 176 roman Chronique 30 juillet 2024 Merci à l'auteur de m'avoir contactée car je lis très peu de livre en auto-édition. Félicitations aussi à Jean-François Régnier pour la justesse de son regard et l'analyse fine et délicate de la psychologie d'Anne, soixantenaire en mal d'amour, de reconnaissance, d'harmonie dans une famille où malheureusement elle ne se sent plus à sa place. Un époux qui a changé du tout au tout depuis sa retraite, des enfants désagréables qui la passent en jugement dès qu'ils viennent à la maison, la furieuse impression d'être passée à côté de sa vie, de ne pas avoir pris le bon embranchement à un moment donné. Et surtout, comme une bulle d'éternité dans un quotidien anxiogène, un regard échangé avec une petite fille voici des années, jamais oublié. Instant furtif qui marque de façon indélébile, cette mère, cette femme, en mal d'elle-même. Il y a bien le voisin qui la courtise joyeusement, quelques fois un peu lourdement, mais cela ne l'intéresse pas, même si l'olibrius l'amuse. En réalité, la métamorphose de Pierre, son mari, en cet être sale, à l'abandon, taiseux et cachottier, la laisse soufflée. Elle ne comprend pas. Elle veut avoir tous les éléments en main pour pouvoir prendre une décision quant à un possible avenir commun. Elle commet "l'irréparable". Elle fouille sa chambre, tente de pirater son nouvel ordinateur pour voir ce qu'il écrit, va jusqu'à le suivre. Que ne fait-elle ?!? Cette ingérence compréhensible d'Anne dans l'intimité de Pierre va être le déclencheur d'un tsunami dont elle ne peut imaginer l'ampleur. Un texte bluffant de pertinence, un suspense parfaitement soutenu jusqu'à la fin, des scènes illustrant incroyablement certains drames traversés par des couples en perdition au moment de la retraite, ayant vécu côte à côte sans véritablement se connaître, des réflexions bouleversantes sur la maternité, sur l"'indignité" des enfants, sur les espoirs que l'on fonde à l'orée de notre vie d'adulte, ignorants des réalités... espérances brisées évidemment, inéluctablement. Anne réussira-t-elle à ouvrir tous les cadenas qu'elle a fermés, à comprendre Pierre, à se réconcilier avec ses enfants ? Est-ce là sa vraie quête ? Peut-elle se libérer de ses préjugés, du piège dans lequel elle s'est elle-même enfermée ? Quatrième de couverture Anne, la soixantaine passée, fait le bilan de sa vie pour finir par s'avouer que, bien qu'ayant assuré sur le plan professionnel, elle a complètement échoué sur ses liens avec ses enfants mais surtout au niveau de son couple. Son mari, Pierre, prend de la distance, change de comportement, se mure dans son silence, et se met à écrire un livre. Les absences de Pierre finissent par miner le quotidien d'Anne qui choisit de le filer. De découvertes en déconvenues, sous l’œil inquisiteur d'un voisin, une descente aux enfers commence. Roman sur le sens de la vie, sur nos choix non assumés, notre rapport à nos échecs comme à nos réussites, « Nos ombres, là-bas » et ses personnages attachants entraîne le lecteur vers une terrible vérité. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les Exilées de Troie | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Exilées de Troie Pat Barker Éditions Charleston Le 12 janvier 2022 378 pages traduites par Laurent Bury Historique Chronique 22 avril 2024 Titre original : The women of Troy Tout commence par une nuit de silence assourdissant, de paix trompeuse, de chuchotements, de terreur, de perplexité... Des hommes sont silencieux, apeurés et sur le qui-vive à l'intérieur du cadeau gigantesque laissé devant les portes de Troie : le fameux cheval... Plus un Grec n'est là sur la plage, dans le campement. Se pourrait-il qu'enfin les Troyens soient vainqueurs ? Cassandre échevelée crie la vérité, désespérée et en fureur ... Mais rien n'y fait. Ce que les Dieux veulent, ils l'auront. Implacable destin, monstrueuse boucherie, inutile cruauté. Pyrrhus est le pire, fils d'Achille, indigne à ses propres yeux de cette légende, il ne cesse de vouloir prouver le contraire. Un gamin de 16 ans projeté dans l'enfer : déboussolé, sans expérience, il se charge avec rage de tuer Priam, le roi. En effet, il l'exécute avec des coups imprécis, c'est un carnage dont les femmes présentes, suffocantes, sont témoins. Cassandre, la reine Hécube, et bien d'autres. Suite de "Le silence des vaincues" déjà chroniqué sur Évanances littéraires, roman historique somptueux, poignant, incontournable, dont le but était de nous conter la première partie de la guerre de Troie vue par les femmes et Briséis en particulier. Celle-ci a vu Achille tuer ses frères, son père, son roi du haut des remparts de sa ville non loin de Troie ; elle lui a été offerte en trophée, en esclave sexuelle. Elle tombe enceinte, Achille meurt. Prévoyant, il a décidé de son mariage avec un de ses fidèles, Alcimos, chargé de protéger l'enfant. Elle est une femme libre, donc peut se déplacer d'une cabane à une autre. Les dés sont jetés. Après la chute et la destruction de la cité, les femmes sont emportées comme esclaves, toutes sous le même statut qu'elle qu'est été leur classe sociale auparavant. Les Dieux sont malicieux ou veulent venger les atrocités perpétrées par les Grecs, les vents contraires se lèvent empêchant ainsi les bateaux de rejoindre leur port d'attache. Le camps s'organise à la va-vite. Ce temps suspendu permet à Pat Barker de nous peindre le quotidien de ces héroïnes, passées à la postérité, dans leur quotidien, leur intimité. Chacune est attribuée à un Grec plus ou moins prestigieux : - Hécube échoue par chance à Ulysse. La vieille femme est très diminuée, maigre, sale, mais le regard incisif et la rage intacte. - Andromaque est donnée à Pyrrhus celui qui a tué Priam et son bébé, fils d'Achille l'assassin de son époux Hector. - Cassandre revient à Agamemnon qui s'en entiche alors même que sa femme légitime, Clytemnestre, l'attend. Agamemnon le père ayant sacrifié sa fille Iphigénie afin qu'enfin les vents de lèvent pour partir et mener la mission d'arracher Hélène, la sublime épouse de son frère Ménélas, aux mains des Troyens. Celui-ci se prosterne immédiatement devant celle que tous haïssent, Grecs ou Troyens. Celle par qui le malheur s'est abattu. Les portraits de ces figures de l'antiquité sont d'un réalisme confondant. Notre guide est Briséis passant de l'une à l'autre, s'attachant aussi aux plus modestes. Les horreurs commises par les vainqueurs et Pyrrhus sont légion, les femmes s'organisent en résistance. Le pire advient lorsque le fils d'Achille interdit que l'on enterre dignement Priam. Cela ne se peut ! Alors débute une enquête menée par le prêtre troyen Calchas pour infléchir cette décision déshonorante. Prouver que Pyrrhus a commis un meurtre et non pas l'exécution d'un ennemi. Alors des obsèques dignes pourraient advenir. Crépusculaire, nimbé de brouillard, tout n'est que ruine, deuil, terreur, mais aussi colère froide, détermination, dissidence larvée.... Un second tome stupéfiant de vérité absolue, totalement intemporel puisque traitant du viol comme arme de guerre, de l'absurdité insupportable de celle-ci, et du pouvoir des femmes sous domination patriarcale à combattre jusqu'à la fin, à survivre ou à mourir sans avoir trahi leur conviction, leurs croyances, leurs Terres. Prodigieux ! Gratitude madame Pat Barker. Quatrième de couverture Troie est tombée. Les soldats grecs ont remporté leur guerre acharnée. Ils peuvent rentrer chez eux couverts de gloire et de trophées : or, armes, femmes. Mais les dieux, offensés par ces années de sanglants combats, en ont décidé autrement. Les vents contraires se lèvent, retenant les navires dans l’ombre de la cité détruite. Pour Briséis, la reine déchue qui porte à présent l’enfant d’Achille, et pour toutes les Troyennes, une longue attente s’annonce, mais peut-être aussi la chance, au coeur de cette guerre d’hommes, de changer le cours de l’Histoire…Après Le Silence des vaincues, Pat Barker poursuit sa réécriture du plus grand mythe fondateur de notre littérature, dans un récit ambitieux qui laisse entendre, enfin, la voix des femmes.« TERRIFIANT, PUISSANT, AUDACIEUX. »The Times« CONCIS, MAGISTRAL, ABSOLUMENT CAPTIVANT. UN ROMAN QUI SERA LU PENDANT DES GÉNÉRATIONS. »Daily Telegraph. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les Nuits de la Peste | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Nuits de la Peste Orhan Pamuk Gallimard Mars 2022 683 pages traduites par Julien Lapeyre de Cabanes Polar Historique Chronique 24 décembre 2022 Un ouvrage de Orhan Pamuk est toujours multiple : grande fresque historique, roman d'amour passionné, et ici polar politique bien tortueux.Le texte est dense, somptueux, le dépaysement total, la réjouissance littéraire au summum. Tout en mettant en scène des êtres de fiction sur une île imaginaire, l'auteur traite de sujets réels et rapporte des faits historiques avérés. Dans ce contexte d'épidémie de peste en 1901 se déclarant sur l'île de Mingher après avoir frappé Smyrne, l'on ne peut être que stupéfait par la pertinence et l'actualité de certaines situations et de certains comportements décrits par Orhan Pamuk ; malheureusement rien ne change, aucune leçon du passé ne porte ses fruits. Cette peste est l'élément déclencheur de tout un mécanisme menant inexorablement à la chute d'un monde, d'une dynastie, d'un mode de gouvernance. Le signal pour l'Europe de la curée sous couvert de bienveillance hypocrite et de blocus sanitaire indéfendable. Le texte est riche, beau, d'une somptuosité telle que quelques pauses m'ont été indispensables pour venir à bout de cette épopée extraordinaire et intime, de près de 700 pages. Les digressions n'en sont pas, plutôt des chemins de traverse permettant de mieux contextualiser cette histoire. L'autrice de ce récit, comme elle se présente en ce début de roman, est émotionnellement et intimement liée au destin de la nièce du Sultan en place Abdülamid II, la princesse Pakizê, et de son mari, le docteur Nuri, spécialiste en épidémiologie. Ils sont le couple phare de ce roman auquel l'on revient toujours après s'être attaché à d'autres personnages. Les lettres que Pakizê envoie à sa sœur ainée restée à Istanbul forment la trame à partir de laquelle l'écriture sera possible. Un savant et délicat mélange de vrai et de faux, de réalité et de légende.... Des mots qui résonnent particulièrement en ces jours de clair obscur, de crise sanitaire, politique et systémique. Le dénouement est magnifique, intemporel comme tout ce roman, comme l'œuvre de Orhan Pamuk. Quatrième de couverture En avril 1901, il se murmure que la peste s'est déclarée à Mingher, une île au large de Rhodes sur la route d'Alexandrie. Deux éminents spécialistes des épidémies sont dépêchés sur place par le sultan Abdülhamid II. La maladie infectieuse est rapidement confirmée mais imposer des mesures sanitaires représente un véritable défi, en particulier lorsqu'elles se heurtent aux croyances religieuses. Dans cette île multiculturelle où musulmans et orthodoxes tentent de cohabiter, la maladie agit comme un accélérateur des tensions communautaires. Et si l'union était rendue possible par la construction d'une identité nationaleAffaiblie par les contagions croissantes mais vive dans ses élans révolutionnaires, Mingher, "perle de la Méditerranée orientale", va connaître des mois décisifs pour son histoire et voir son destin bouleversé.Avec un talent de conteur hors pair, Orhan Pamuk fait de cette île imaginaire, minutieusement dépeinte, le théâtre d'une grande fresque historique où s'amorce la chute de l'Empire ottoman. Mêlant habilement fiction et réalité, atmosphères funestes et élans amoureux, Les nuits de la peste est un roman grave et tendre qui nous montre comment une situation de crise peut devenir le terreau d'une révolution politique. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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