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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Sott

Ragnar Jonasson

La Martinière

2018

343 pages traduites par Ombeline Marchon

Polar

Chronique

23 février 2019

Quatrième tome très réussi de la série des enquêtes de Siglufjordur, village situé au plus au Nord de l'Islande, port pittoresque autrefois prospère grâce à la pêche aux harengs, avec ses maisons aux façades colorées et joyeuses, où pourtant, entouré de montagnes et relié au reste du monde que par un tunnel, il peut être angoissant de passer un hiver. L'auteur le sait parfaitement, sa famille en étant originaire ; d'ailleurs ce roman est dédié à ses grands parents Ragnar Jonasson (1913-2003) et Gudrun Reykdal (1922-2005). Ils ont inspiré leur petit fils quant à certains détails de la vie des personnages de cette fiction. Très touchant.


Le héros, Ari Thor, inspecteur de police, est de plus en plus intéressant et dense. Son créateur lui adjoint l'aide de la journaliste Isrun de Reykjavik, déjà croisée dans un épisode précédent, présentatrice vedette des informations à la télévision, cachant elle aussi ses fragilités à ses collègues, sa famille, se noyant dans le travail pour éteindre la terreur qui l'habite.


Cette dernière contacte les forces de l'ordre de Siglufjordur, donc Ari Thor, car le village se retrouve en quarantaine après la mort d'un homme par fièvre hémorragique (sott en islandais) à son retour d'Afrique. Nous sommes en hiver, plus un chat dans les rues. Cependant, juste avant cet entretien avec la journaliste, Ari a reçu la visite de Hedinn, un homme d'un certain âge, lui formulant une requête bien étrange, un cold case en quelque sorte, bien que, voici cinquante ans le suicide de sa tante n'ait pas été remis en question. Il apporte avec lui une photographie de groupe où figurent ses parents, son oncle et sa tante, et lui, bébé, dans les bras d'un jeune homme. De ce cliché émane une impression glaçante, aucune des femmes ne regardent l'objectif... Qui est l'inconnu ?


Il n'y a pas grand chose à faire, la claustrophobie le guettant à nouveau comme lors de ses débuts à ce poste il y a trois ans, Ari se jette avec passion sur cette affaire.


Il passe alors un accord avec Isrun puisqu'il ne peut quitter le village en quarantaine. Pourrait-elle rendre visite au frère de l'oncle de Hedinn, le mari de la suicidée, en résidence pour personnes âgées près de Reykjavik ? Il lui promet, en échange, de la tenir avertie des derniers rebondissements concernant la situation sanitaire de Siglufjordur. Marché conclu ! Ce serait trop simple, donc l'auteur ajoute un petit meurtre : celui du fils d'un des hommes politiques les plus importants d'Islande, maintenant retiré de la vie publique.


À nouveau, comme dans les opus précédents, Ragnar Jonasson fait basculer ses lecteurs entre deux époques, retraçant ainsi la vie difficile et particulière des habitants de cette magnifique terre du Nord, et abordant des sujets d'actualité, l'Islande se transformant rapidement depuis le crash de 2008. Magistral quant à la construction et le suspense soutenu jusqu'au bout.


La région des fjords, avec ses aurores boréales, ses températures extrêmes, ses hivers interminables, ses changements brusques de météo, a poussé bien des âmes fragiles à la folie. Que s'est-il passé voici cinquante ans dans la ferme au bord du lagon d'Hedinsfjordur entre les deux couples ?

Que se trame-t-il vraiment à Reykjavik aujourd'hui ?

Quatrième de couverture

Mais que se passe-t-il encore à Siglufjördur ? L’inspecteur Ari Thór n’est pas venu à bout des secrets de ce village en apparence si tranquille. Lui qui avait fini par se faire à la rudesse du climat et aux hivers trop longs se sent de nouveau pris à la gorge par un terrible sentiment de claustrophobie. La ville est mise sous quarantaine car on suspecte une épidémie de fièvre hémorragique (sótt, en islandais). Les premières victimes succombent tandis qu’un crime vieux de cinquante ans remonte à la surface… Le huis clos se referme sur les habitants de Siglufjördur.

C’est l’agent d’Henning Mankell qui a découvert Ragnar Jónasson et vendu les droits de ses livres dans vingt pays. Né à Reykjavik, Jónasson a traduit plusieurs des romans d’Agatha Christie en islandais, avant d’écrire ses propres enquêtes. La série des « enquêtes de Siglufjördur », village dont sa famille est originaire, connaît un succès retentissant en France et à l’étranger.

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