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  • Au rendez-vous des pas pareils

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Au rendez-vous des pas pareils Jean-Pierre Ancèle Phébus 3 mars 2022 224 pages. Roman Chronique 20 août 2022 "Il y avait autrefois près d'ici un petit café à l'enseigne du Signal d'Arrêt. J'ai dû passer devant des dizaines de fois, je n'y suis jamais entré." Et bien maintenant poussons-en la porte : peut-être le tintement joyeux d'une clochette nous accueille, et regardons, écoutons, replongeons-nous dans un hier pas si lointain où un estaminet était comme une île au milieu d'un quartier, lieu de tous les rassemblements, de tous les partages, les murs imprégnés de l'odeur de cigarettes, de vapeur d'alcool, du parfum réconfortant de café ou de belles comme perdues dans un univers singulier, où chacun déverse pudiquement ou avec emphase et gouaille ses peines et ses malheurs. Une atmosphère, des voix qui émergent d'un brouillard, un sentiment de reviens-y et de "tu as d'beaux yeux, tu sais". Truculence, humour, inventivité de la formule, tendresse, désespoir en filigrane, envie de se réchauffer à la peau des autres dont on ne connait que les surnoms, et l'obsédante prescience d'une catastrophe imminente.... Alors profitons de ces derniers instants de nostalgie poétique redonnant la parole aux modestes, aux invisibles, aux disparus. Un très beau texte bouleversant qui égratigne le cœur. Quatrième de couverture Les habitués du bistro Le Cran d'Arrêt, brochette de personnalités toutes aussi touchantes et attachantes les unes que les autres, trouvent refuge dans ce rade déshérité, en marge de la grande ville. Les pluies diluviennes, la gadoue, l'absurdité de leur condition, tout concoure à leur exclusion. Mais demeure le plus important : l'humanité en partage. Leur rendez-vous quotidien en est la célébration. Réunis autour de Comdinitch, le raconteur d'histoires insensées, ils rient, pleurent, s'entraident. Une comédie douce-amère portée par un style oral autant virtuose que tendre. On respire une ambiance aux influences diverses : Jean-Pierre Jeunet, Simenon, Céline, Beckett, Lemaitre... Un premier roman teinté de noir qui rend hommage à la langue française et célèbre l'altérité et la différence. Il était une fois un petit café-restaurant, entre ville et campagne, refuge d'une poignée de drôles d'oiseaux que le monde moderne n'avait pas encore engloutis. « On boit un coup, on mange un morceau, on écoute des histoires. Toutes activités qui s'accommodent mal du va-vite. Chacun offre son grain de temps au sablier commun, et ça donne qu'on n'est pas obligé de se hâter pour faire les choses ou pour les dire. » Madoval, le patron, Mésange, sa fille, Comdinitch, Failagueule et les accoudés du zinc – braves de comptoir... « Pas des gueules de progrès », ces gens-là, mais de l'amitié, des rires, de l'humanité en partage et un certain talent pour cultiver la différence. Jean-Pierre Ancèle signe un premier roman tendre et perlé comme une gorgée de muscadet, aux accents de Raymond Queneau ou de Marcel Aymé. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La sirène

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La sirène Camilla Läckberg Actes Sud Actes Noirs 2012 416 pages traduites par Lena Grumbach Thriller Chronique 8 octobre 2017 Sixième tome de la série suédoise d'enquêtes policières menées par Patrik Hedstrom du commissariat de Tanumshede et par sa femme Erica Falck écrivaine et enceinte jusqu'aux yeux de jumeaux. Dans le tome précédent déjà l'auteure faisait entrer en scène, mine de rien, le bibliothécaire Christian Thydell, ami de Erica et qui était à l'époque en pleine rédaction de son premier roman " La sirène" . Quelques mois sont passés et avec l'aide d'Erica qui lui a présenté son agent, le livre est un vrai succès auprès de la critique et du public. Christian devrait donc être aux anges, il est marié à Sanna et a deux fils magnifiques. Mais non, il est de plus en plus nerveux et étranges dans son comportement. Il reçoit en fait depuis un an et demi des lettres de menaces qui le paniquent totalement. Impossible de le faire parler. Erica compte bien comprendre ce qui arrive à son ami, mais au fur et à mesure de ses recherches le mystère s'épaissit. Qui est vraiment Christian et son roman comporte-t-il des éléments autobiographiques ? Au même moment un homme a disparu et sa femme Cia est très inquiète. Fuite, meurtre. Rapt ? La vie tranquille et la personnalité joviale de ce mari et père attentif ne donne aucune piste sauf si.... Encore un bon livre avec des moments particulièrement poignants concernant tous les chapitres liés au passé, là encore Camilla Lackberg traite de l'enfance détruite, abimée, maltraitée, mais aussi de l'enfance coupable à l'âme noire. Un décorticage des événements anciens pour expliquer les meurtres, disparitions, suicides d'aujourd'hui. Étonnamment, même dans son état, Erica va fouiller partout jusqu'à Goteborg, en parallèle de son mari et son équipe de policiers. Tous vont former le puzzle et trouver la solution improbable et bouleversante à cette énigme cauchemardesque. Une enquête de trop pour Patrik qui y perd ses forces ? Un sérieux coup de semonce en tous les cas, rappelant à quel point nous devons être vigilants quant aux dangers qui guettent les enfants et les conséquences gravissimes sur leur développement psychologique. Le prochain opus « Le gardien de Phare » . Quatrième de couverture Un homme a mystérieusement disparu à Fjällbacka. Toutes les recherches lancées au commissariat de Tanumshede par Patrik Hedström et ses collègues s'avèrent vaines. Impossible de dire s'il est mort, s'il a été enlevé ou s'il s'est volontairement volatilisé. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le gardien de phare

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le gardien de phare Camilla Läckberg Actes Sud Actes Noirs 2013 480 pages traduites par Lena Grumbach Thriller Chronique 9 octobre 2017 Septième tome de la série donc de Camilla Läckberg se situant à Fjallbacka jolie petite ville portuaire de Suède et plus exactement, pour ce livre,sur l'Ile de Graskar où trône un magnifique phare dont j'ai mis des photos et qui figure aussi sur la couverture d'origine de ce roman. Une enquête des policiers dirigés par Patrik mari de Erica, écrivaine, qui sera un élément crucial pour la recherche de la vérité. Tout commence par la découverte par ses parents du corps de Mars Sverin. Celui-ci après avoir travaillé pendant quatre ans à Goteborg pour le Refuge, un asile pour femmes battues, venait de revenir à Fjallbacka pour participer en tant qu'expert financier à l'ouverture d'un spa de luxe. Il avait été dans la même classe que Erica, elle est donc bouleversée, et bien que devant s'occuper de ses jumeaux de quatre mois en plus de sa fille de deux ans Maja, cette affaire ne va pas la laisser indifférente, elle va même grâce à ses souvenirs orienter l'enquête vers l'ancienne petite amie de Mats, revenue aussi depuis peu dans leur ville natale. C'est un opus particulier, cette fois je le qualifierais de thriller surnaturel. Il plane sur tout ce récit une atmosphère lourde, brumeuse, et en même temps rassurante pour les femmes qui vont habiter le phare de Graskar : en 1870 Emelie mariée au terrifiant Karl et aujourd'hui Annie revenue sur place avec son fils Sam pour se mettre à l'abri. « L'île aux Esprits » porte bien son nom, souffles froids dans le cou, objets qui changent de place, bruits de pas et portes qui claquent et bientôt des voix qui conseillent et préviennent du danger. Car là encore l'auteur va par le biais de ce roman, aborder un thème de société d'hier et d'aujourd'hui. Celui des femmes maltraitées à travers les âges. Déjà cette question avait été soulevée lors des incidents survenus à la sœur de Erica , Anna victime de son mari Lucas. C'est aussi la première fois qu'elle aborde la question du trafic de drogue en Suède. Multiplication de pistes, scènes poignantes qui mettent les larmes aux yeux, terreurs induites par petites touches, on pense avoir tout compris et en fait non. Le plus agréable étant de retrouver l'ambiance chaleureuse de cette communauté de policiers et d'habitants de cette station balnéaire, où les rapports humains sont plus simples et où l'entraide n'est pas un vain mot. C'est avant tout une série certes policière mais surtout humaniste. Le prochain puisque, j'ai déjà lu le huitième « La faiseuse d'anges », sera « Le dompteur de Lions ». Quatrième de couverture Par une nuit d’été, une femme se jette dans sa voiture. Les mains qu’elle pose sur le volant sont couvertes de sang. Avec son petit garçon sur le siège arrière, Annie s’enfuit vers le seul endroit où elle se sent en sécurité : la maison de vacances familiale, l’ancienne résidence du gardien de phare, sur l’île de Gråskär, dans l’archipel de Fjällbacka. Quelques jours plus tard, un homme est assassiné dans son appartement à Fjällbacka. Mats Sverin venait de regagner sa ville natale, après avoir travaillé plusieurs années à Göteborg dans une association d’aide aux femmes maltraitées. Il était apprécié de tous, et pourtant, quand la police de Tanumshede commence à fouiller dans son passé, elle se heurte à un mur de secrets. Bientôt, il s’avère qu’avant de mourir Mats est allé rendre une visite nocturne à Annie, son amour de jeunesse, sur l’île de Gråskär – appelée par les gens du cru “l’île aux Esprits”, car les morts, dit-on, ne la quittent jamais et parlent aux vivants… Erica, quant à elle, est plus que jamais sur tous les fronts. Tout en s’occupant de ses bébés jumeaux, elle enquête sur la mort de Mats, qu’elle connaissait depuis le lycée, comme Annie. Elle s’efforce aussi de soutenir sa sœur Anna, victime, à la fin de La Sirène, d’un terrible accident de voiture aux conséquences dramatiques… Dans ce septième volet de la série qui lui est consacrée, Erica est sur tous les fronts. Non contente de s'occuper de ses bébés jumeaux, elle enquête sur l'île de Gräskar dans l'archipel de Fjällbacka, et s'efforce de soutenir sa sœur Anna, victime, à la fin de La Sirène, d'un terrible accident de voiture aux conséquences dramatiques. Avec « Le Gardien du phare », Camilla Läckberg poursuit avec brio la série policière la plus attachante du moment. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Elles

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Elles Lisa Lutz JC.Lattès / Le Masque 2018 342 pages traduites par Françoise du Sorbier Thriller Chronique 11 novembre 2018 « Entre Gone Girl et Thelma et Louise » dit la quatrième de couverture, effectivement c'est ce que j'ai pensé au début, et en définitive, non. Un thriller qui n'imite aucune autre fiction, un road trip mais pas à deux, seule, poursuivie, à se cacher et se transformer tel un caméléon. Accrochée dès le départ par l'originalité du ton, surtout quand on ne lit pas le dos du livre avant. Du coup, la mise en place et la construction apparaissent encore plus uniques et intéressantes. Elles.... Comme tous les noms, les identités et les aspects physiques que va emprunter la narratrice que nous suivons un peu haletant dans sa course effrénée pour échapper à des tueurs, des ennemis. Paranoïaque ou réellement en danger ? Donc au début une certaine Tanya Dubois nous raconte que son mari est mort, tombé au bas de l'escalier... Elle l'a trouvé, ne l'a pas tué, mais elle ne peut prendre le risque de devoir être confrontée à la police. Pourquoi ? Donc elle s'enfuit, devient évidemment suspecte. Sur son chemin une rencontre avec une barmaid, Blue, au comportement improbable et hors limite. Celle-ci va venir sauver Tanya menacée de mort par deux hommes manifestement sur sa trace à la sortie du bar. Pas le choix, Elles partent ensemble sur les routes.... Début de cavale en duo, changement d'identité, mais bientôt la séparation est incontournable et un drôle de cadeau d'adieu attend Tanya de la part d'une Blue de plus en plus flippante et étrange. Un thriller très particulier, parfaitement maîtrisé, réussi et prenant. Ces métamorphoses, cette façon d'endosser la vie des autres, cette nécessité de ne pas oublier pourtant qui on est vraiment, qui on était voici dix ans... Peu à peu, grâce à des chapitres en italique concernant des mails entre un certain Ryan et Jo, on devine, mais on ne sait rien, on échafaude beaucoup de théories jusqu'à la divulgation de la vérité. L'ombre de tueurs chasseurs et de Blue planent sur Tanya. « Deux femmes déterminées. Un noir secret. Attachez vos ceintures. » Je vous le recommande. Quatrième de couverture Au cas où vous vous poseriez la question, je ne l'ai pas tué. Je n'ai pas d'alibi, alors il va falloir me croire sur parole." Fuir. Aussi loin que possible. C'est le seul choix qui s'offre à Tanya Dubois lorsqu'elle trouve le corps inanimé de son époux au bas des marches de l'escalier. Sans perdre une minute, elle s'enfonce dans la nuit sur les routes américaines, et entame une réelle transformation. Notre héroïne n'en est pas à sa première cavale et le soleil se lève sur une femme méconnaissable. Prête à tout pour protéger le mystère qui l'entoure, elle traverse le pays et se construit une nouvelle identité, une nouvelle vie. Sur son chemin, elle croise Blue, une troublante jeune femme qui parvient à déceler ses failles et son mensonge. Tanya se laisse approcher, mais l'imprévisibilité de Blue rend leur relation instable, dangereuse, et notre héroïne met tout en œuvre pour protéger un passé qui, inéluctablement, la rattrape. Une danse endiablée où tous ces visages, toutes ces identités se rassemblent et se dissimulent derrière une seule femme, forte et déterminée. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Fabrique de poupées

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Fabrique de poupées Elizabeth MacNeal Presses de la Cité 3 octobre 2019 364 pages traduites par Karine Reignier-Guerre Thriller historique Chronique 6 août 2021 Un vrai Thriller bien flippant mêlant plongée dans le monde de l'Art et de la peinture préraphaélite à l'univers sombre et terrifiant d'un taxidermiste déséquilibré. Au milieu, une jeune femme, Iris, devenue l'obsession de ce dernier à son insu en raison de sa chevelure rousse luxuriante. Celle-ci sera à l'origine de son changement de vie de simple ouvrière, avec sa sœur jumelle Rose, dans une boutique de poupées, à l'existence de modèle et peintre à part entière, libre de ses choix et refusant les règles de la société patriarcale anglaise de l'époque. Cependant, cette particularité capillaire fera aussi d'elle une cible pour un homme inquiétant, d'abord harceleur puis monstre inhumain. L'auteure peu à peu, avec un art consommé, nous révèle la vérité sur cette âme sombre et torturée, la dissèque comme lui-même, Silas le taxidermiste, le fait avec les animaux tombés entre ses mains. D'individu pitoyable il devient à nos yeux doucement mais sûrement un croque mitaine, un serial killer, un psychopathe. Description au scalpel de cet être dénaturé, regardant le monde au travers d'un prisme déformant, résidant dans un quartier de la capitale londonienne digne des pires descriptions à la Dickens. Ce récit dans ce sens est une dénonciation de ce que furent les conditions de vie ignobles des miséreux dans cette société inhumaine et discriminante, avec pour figure symbolique des plus touchantes le petit "poulbot" Albie, gamin débrouillard, courageux qui fait naître le sourire sur nos visages en même temps qu'il nous brise le cœur. Également, nous avons la chance de rencontrer, grâce à ce roman, les artistes majeurs, femmes ou hommes, du mouvement artistique préraphaélite, la FPR, de leurs muses et modèles alors que l'Exposition Universelle de Londres en novembre 1850 va bientôt s'ouvrir dans le célèbre Crystal Palace. La présentation annuelle de certaines peintures à l'Académie Royale des Beaux Arts met aussi en effervescence tout ce petit monde, les critiques et les galeries. Ce thriller est enfin un hommage à toutes ces femmes qui nous ont ouvert la voie, en quête d'elles-mêmes hors des conventions victoriennes, d'épanouissement personnel et professionnel, dans un désir de s'émanciper enfin d'une tutelle masculine et d'une éducation étouffantes. Iris devra trouver le moyen de briser les liens avec une famille rétrograde, des liens qui sont autant de chaînes qui l'étouffent ; elle devra faire fi des traditions et morales dépassées et misogynes, tout entreprendre afin de retrouver sa sœur Rose perdue dans sa jalousie et sa douleur, et surtout et avant tout, faire preuve d'une bravoure incroyable pour sauver sa vie et ne pas devenir une nouvelle créature exposée dans les vitrines du taxidermiste fou, Silas. Si vous voulez vraiment frissonez, poussez la porte d'entrée de la boutique du monstre..... Quatrième de couverture Plongez dans le Londres victorien, au moment de l’Exposition Universelle, avec Iris, modeste employée dans un magasin de poupées, qui rêve de devenir artiste peintre. Évitez Silas, taxidermiste amateur de macabre et de curiosités, désireux d’y exposer ses créatures. La Fabrique de poupées met en scène la détermination d’une femme à s’affranchir de sa condition. C’est aussi un conte résolument moderne, au suspense maîtrisé, qui explore les frontières entre l’amour, le désir et la possession. Un thriller à la Dickens palpitant ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les anges noirs de Berlin

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les anges noirs de Berlin Bernard Cattanéo City Editions 5 Janvier 2022 304 pages Historique Chronique 5 novembre 2022 "La guerre rassasiée de millions de morts s'est installée dans son lit de fange, de tripaille et de terre truffée de ferrailles. Les arbres sont manchots. Les oiseaux ont disparu. Le ciel est noir." Jean Vautrin "Entre drames et espoirs, le combat d'une femme dans l'Allemagne nazie." " Elle avait basculé dans un univers inconnu, celui des hors-la-loi noyés dans la nuit sale, fugitifs traqués par les bienpensants..." "Est-ce une faute de vouloir vivre, un péché d'être heureuse ?" C'est curieux mais pour moi Eva, anciennement Gudrun, enfuie de chez son père pasteur sympathisant des idées d'un certain Hitler, n'est pas le personnage principal ; elle est peut-être le fil conducteur, celle par qui tout commence et finit, mais elle s'inscrit surtout dans un choral de voix, de destinées, de silhouettes, brisées, inoubliables, égales en importance. Eva, mais aussi Helwige la parfumeuse, Oskar le banquier, Fritz le peintre, Marieke L'Ange Noir, Bronstein le galeriste, forment un tout qui donne à cette reconstitution des années trente à l'après guerre, une saveur particulière, une originalité de points de vue multiples et complémentaires sur une période complexe, sur un peuple allemand si peu et difficilement compris par l'opinion publique une fois que tout fut terminé. Mais est-ce vraiment terminé ? Peut-on oublier, peut-on tourner la page, a-t-on compris la leçon cruelle de l'Histoire ? On peut en douter. En plusieurs coups de pinceau précis, nets, Bernard Cattanéo utilise une palette d'abord haute en couleurs, associant audacieusement certaines teintes improbables propres à cette effervescence culturelle et artistique berlinoise des années 1930, pour privilégier ensuite le rouge sang de la douleur, des crimes, des assassinats du règne nazi, et finir en un noir et blanc sans concession, où chaque détail est perceptible, explose à la vue. Est-il encore envisageable, en 1945 de se réinventer, de réintroduire peu à peu des nuances, des perspectives, après avoir traversé l'indicible, après avoir subi la noirceur absolue ou collaboré à sa propagation par lâcheté, indifférence, ou par plaisir de se croire du côté des plus forts. Lorsque toute une société bascule dans la dictature, acceptant jour après jour l'impossible, le grotesque, la laideur, le mensonge, quel rôle les artistes de toutes disciplines doivent-ils jouer ? Dans quelle mesure est-il concevable qu'ils restent spectateurs, ou au pire acteurs et vecteurs de la barbarie ? L'Art est-il une excuse, une raison acceptable à ne pas être avant tout un humain, un citoyen travaillant à la beauté et la paix de ce monde ? Qu'est-ce qu'un artiste au fond ? Un artiste dans son entièreté j'entends. Parce que certains ont du génie, cela les autorisent-ils à bafouer, à transgresser toutes les lois, les tabous ? Au delà de ce sujet délicat, Ô combien toujours d'actualité, l'auteur choisit de mettre en scène des personnalités compliquées, jouant toutes des rôles, dans l'apparence des choses, en reflet les unes des autres... On entend déjà les grondements de l'ouragan, tout est électrique, l'ambiance est délétère, malsaine, suicidaire. On se berce d'illusion, on se ment à soi-même. Eva du coup apparaît seule pleine d'espoir, d'énergie, forte de sa jeunesse, de sa naïveté aussi, triomphante pour un court laps de temps. Les miroirs vont se briser l'un après l'autre pour laisser chaque protagoniste de cette tragédie face à sa propre vérité : héros ou salauds, collabos ou résistants, palpitants de vie ou morts intérieurement... Ils ne pourront plus tricher et s'il le font, un jour ou l'autre, leur conscience leur reviendra en boomerang en plein visage. Certains trouveront le moyen enfin en pleine tragédie mondiale de ne plus mentir, d'exister, d'aimer, de se définir non pas par leur nationalité, genre, préférence sexuelle, confession, niveau social, métier etc... mais en tant qu'individu. Tous devront traverser un enfer de feu et une vallée de larmes. Des amours impossibles verront enfin le jour, alors que d'autres passions seront autant de malédictions. Un roman très fort qui interroge sur l'essence même de chaque être humain. Un roman qui résonne en ces jours d'obscurité. Quatrième de couverture Dans l'Allemagne des années 1930, la jeune Eva fuit sa triste province et s'installe à Berlin où elle rêve de devenir chanteuse. Grâce à sa tante, qui voit en elle toute la fougue perdue de sa propre jeunesse, Eva rencontre une pléiade d'artistes plus ou moins fréquentables. Commence alors une vie tourbillonnante où Eva s'étourdit dans des fêtes et tombe amoureuse de Fritz, un génie de la peinture, artiste maudit aussi talentueux que sombre. Mais alors qu'Hitler renforce son emprise sur l'Allemagne, l'insouciance cède peu à peu la place à la peur. Tandis que Fritz choisit de mettre son art au service des nazis, Eva est approchée par la Résistance. Dans ce monde qui sombre dans le chaos, écartelée entre son amour, ses convictions et ses rêves de grandeur, la jeune femme va devoir faire des choix difficiles. Au péril de sa vie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs Danielle Michel-Chich Editions des Femmes Antoinette Fouque 23 février 2023 240 pages Biographie Chronique 29 mars 2023 Cahier photos couleur dans les deux éditions brochée et poche. L’édition en format poche est augmentée d’un texte inédit de Danielle Michel-Chich : « Le féminisme joyeux des années 70 ! » Merveilleuse biographie actualisée d'un texte d'introduction par l'autrice en raison du décès de l'incomparable Thérèse Clerc, véritable source d'inspiration pour tous. Son énergie, son courage, son rire, sa créativité sans borne, son engagement citoyen, sa boulimie d'expériences, d'échanges, de vie sont notre héritage ; nous reste ses écrits, et ses réalisations exemplaires telles la Maison des Femmes de Montreuil et la Maison Babayaga de retraite, véritable lieux de joie et de liens sociaux novateurs. Une pensée claire de la société telle qu'elle devrait être la motive, "impossible" ne fait pas partie de son vocabulaire. Elle ne renie rien de son existence très rangée de mère, de catholique, de stéréotype d'une société paternaliste et sclérosante. Elle va recycler tous les préceptes, dogmes, se libérer enfin en 1969 du carcan qu'est son mariage après avoir eu quatre enfants, elle va suivre une formation professionnelle à plus de quarante ans, être représentante, tirer le diable par la queue tout en oeuvrant activement auprès des divers mouvements féministes, sociaux... Et tout cela, semble-t-il, avec un appétit féroce, une envie énorme de rattraper le temps perdu... Elle essaie tout, tente beaucoup de choses et pratiques nouvelles, et apporte ses pierres à l'édifice d'une société plus juste, plus égalitaire. Elle est sur tous les fronts ! Quelle Femme ! Pour moi, le regard porté par Danielle Michel-Chich sur son amie est particulièrement touchant et singulier, car cette biographie précise, joyeuse et mélancolique est aussi un message d'amour envers la disparue qui manque tant à ceux qui restent. Mais on efface les larmes, on éclate de rire et on reprend la lutte... Quatrième de couverture Thérèse Clerc s’est battu pour les droits des femmes pendant plus de trente-cinq ans. Elle a notamment créé la Maison des Femmes de Montreuil et la maison des Babayagas, maison de retraite atypique, autogérée par les femmes qui l’habitent, citoyenne et écologique, inaugurée à Montreuil en février 2013. Des réflexions portées par les rencontres qu’elle a faites dans le milieu catholique jusqu’aux bouleversements fondamentaux de Mai 68, c’est une personnalité aux multiples facettes, toujours en mouvement, qui se dessine. Grâce à son amitié avec Thérèse Clerc, Danielle Michel-Chich brosse le portrait intime d’une femme forte, très ingénieuse, et solidaire. Une véritable traversée des révolutions sociales, sexuelles et culturelles du XXe siècle, vécues de manière singulière. « Heureuses les femmes qui accomplissent leur unité, elles naissent à elles-mêmes et enfantent un monde rassemblé. Heureuses celles qui effacent les frontières, la Matrie est leur Terre, elles retrouvent leurs origines. Heureuses les femmes qui s’éloignent du rivage des Pères, elles jettent leurs filets en eaux paisibles, et font reculer la violence et la guerre. » T.C. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • En lieux sûrs

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires En lieux sûrs Linwood Barclay Belfond Noir 2017 425 pages traduites par Renaud Morin Thriller Chronique 9 septembre 2017 Décidément ce pauvre Terry Archer n'a pas de chance avec sa femme Cynthia et sa fille Grace. On aurait pu penser que sept ans après les événements décrits dans le thriller de 2009 "Cette nuit là" la petite famille aurait compris combien elle avait eu de la chance de s'en sortir. Mais non ! Cynthia alors adolescente difficile avait été ramenée manu militari par son père après qu'il l'ait retrouvée en compagnie d'un petit loubard Vince. Le lendemain matin réveillée avec une sérieuse gueule de bois, Cynthia ne retrouve ni ses parents ni son frère. Ils ont disparu. 25 ans plus tard au moment de l'anniversaire de cette tragédie d'étranges événements étaient survenus. Tous les trois avec son mari Terry et leur petite fille de 7 ans avaient trouvé de l'aide auprès de Vince et de sa belle fille Jane, également élève de Terry, Les leçons du passé ne sont pas comprises dirait-on et c'est cette fois, Grace âgée de 14 ans qui fait des siennes avec un copain Stuart. Ils s'introduisent dans une maison figurant sur une liste étrange détenue par le père de Stuart, membre de la bande de Vince devenu un bandit et trafiquant dangereux. Ils veulent juste emprunter la voiture de luxe dans le garage pour faire un tour. Mais où sont les clefs de cette fichue bagnole ? Grace panique, Stuart s'entête, mais bientôt ils comprennent qu'ils ne sont pas seuls dans la maison. Un coup de feu et ..... Le cauchemar va reprendre pour les Larcher, et nous allons retrouver Vince et Jane. Le tome deux donc en quelque sorte, bien ficelé et écrit, toujours aussi ironique et amoral, surfant à nouveau sur la notion de confiance entre les membres d'une même famille. Un sacré retournement final encore une fois qui laisse un goût de fiel dans la bouche. Personne n'est innocent ! Très réussi ! Quatrième de couverture Cynthia a quatorze ans. Elle a fait le mur pour la première fois, telle une adolescente rebelle devant l'autorité familiale. Sauf que, le lendemain, plus aucune trace de ses parents et de son petit frère. Et aucun indice. Vint-cinq ans plus tard, elle n'en sait toujours pas davantage. Jusqu'à ce qu'un coup de téléphone fasse resurgir le passé... Une intrigue magistrale qui se joue de nos angoisses les plus profondes. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Un avion sans elle

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Un avion sans elle Michel Bussi Presses de la Cité 15 juin 2017 440 pages Thriller divers Chronique 6 mars 2017 Un grand Bussi ! Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l'identité de l'unique rescapé d'un crash d'avion, un bébé de trois mois ? Deux familles l'une riche, l'autre pas, se déchirent pour récupérer la petite fille. Nous sommes en décembre 1980 donc pas de tests génétiques possibles avant des années. Un détective du nom improbable de Crédule Grand-Duc ( l'auteur s'est aussi amusé avec les noms de ses personnages de Maman a tort) va mener l'enquête pendant 18 ans......le récit découle de son journal de bord. Michel Bussi a vraiment le talent de construire une histoire qui nous emporte jusqu'au dénouement imprévisible. Du suspense et toujours une galerie de personnages très colorée. J'ai beaucoup aimé le personnage de Marc Vitral qui au début semble effacé et qui peu à peu va se révéler redoutable. Également le personnage de Malvina, dangereuse fille borderline au vocabulaire très relevé. Et toujours le souci du détail dans la description des différents lieux traversés ou évoqués : La Butte aux Cailles, Saint Denis, Dieppe, le Jura, ou l'évocation de la Turquie et de son histoire. Une très bonne lecture qui m'a tenue en alerte jusqu'au bout sans me décevoir. Quatrième de couverture Lyse-Rose ou Émilie ? Quelle est l'identité de l'unique rescapé d'un crash d'avion, un bébé de trois mois ? Deux familles, l'une riche, l'autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont baptisée Libellule. Dix- huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l'affaire, avant d'être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête. Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu'à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, le lecteur est entraîné dans une course haletante jusqu'à ce que les masques tombent. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu'un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le géographe des brindilles

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le géographe des brindilles Jacques Lacarrière Hozhoni 2018 285 pages Poésie Chronique 24 octobre 2019 Textes réunis par Sylvia Lipa-Carrière. C'est un grand plaisir de déguster doucement, voluptueusement les textes multiples de l'Ecrivain-poète, trop tôt disparu en 2005, amoureux de la vie, admirateur de la nature, des paysages, boulimique de tout de par sa curiosité insatiable, son aptitude exceptionnelle à mettre en relation des données ou des faits éloignés imprimés dans sa mémoires gigantesque, sa capacité à simplement respirer, regarder, écouter, goûter, aimer... pleinement. Prendre le temps de vivre et de ressentir dans toutes les fibres de son corps ce qui l'entoure, arbres, fleurs, plantes, vents, où qu'il soit, le long de ses pérégrinations de par le monde. « Un délicieux voyage au Pays des merveilles », une ode à la nature dont il se fait le chantre avec un talent inégalable. Michel Le Bris appelait Jacques Lacarrière « l'enchanteur », j'ajoute le contemplatif pensant. À vous donc de sauter le pas, de retrouver votre qualité d'enfant, de vous rapetisser pour passer la porte... Savourez chaque carré de la plaquette de chocolat surfin 70% que dépose entre vos mains l'auteur... À vous la saveur authentique et puissante des mots aux arômes de terre et de racine... Quatrième de couverture Dans ce nouveau et savoureux recueil, l'auteur de « l'Eté grec » et de « Chemin faisant » nous emporte par la qualité de son écriture, son humour, son appétence pour les mots, sa poésie délicate et sa culture singulière. Il nous entraîne dans « Une Forêt de signes » où l'on respire « Le parfum des légendes » et où l'on écoute avec ravissement « La Cantate des chemins ». « L'Ode à mes amis les arbres », « L'Offertoire des vents » ou « L'homme qui voulut rencontrer le printemps » sont autant d'agréables moments à passer en compagnie de celui qui fut aussi un arpenteur émerveillé des chemins et un attentif écrivain-voyageur nous emmenant avec délectation au pays des arganiers, dans sa Bourgogne ou sa Grèce tant aimée. Féru de botanique et de biologie, l'amoureux des jardins et des « jardineurs » savait errer dans les bois, discourir savamment sur « Le privilège de l'abeille », la mémoire des « Libellules » ou « La sagesse serpentine », esquisser le portrait d'une « Vache », passer (au microscope !) « Un été chez les Infusoires », déceler « La mélancolie du géranium », s'inquiéter de « La nostalgie de l'anguille » ou réclamer « Justice pour les crapauds ». La relation de Lacarrière avec la nature est, nous dit Gil Jouanard dans sa préface, celle « des nomades du Paléolithique qui habitaient le monde en le nommant... » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Crépuscule et l'Aube

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Crépuscule et l'Aube Ken Follett Robert Laffont 17 septembre 2020 852 pages traduites par Cécile Arnaud, Jean-Daniel Brèque, Odile Demange, Nathalie Gouyé-Guilbert, Dominique Haas Historique Chronique 17 avril 2022 Présentation de l'éditeur : Avant Les Piliers de la Terre... Le Crépuscule et l’Aube revient sur l’origine de Kingsbridge, à la fin du premier millénaire. Ouverture de ce récit : « Avec le déclin de l'Empire romain, la Grande-Bretagne régressa. Tandis que les villas romaines s'effondraient, les Anglais construisaient des habitations de bois d'une seule pièce, sans cheminée. La technologie de la céramique romaine - essentielle pour la conservation des aliments - sombra presque intégralement dans l'oubli. L'analphabétisme regagna du terrain. Certains qualifient cette période du Haut Moyen Âge d'âge des Ténèbres ; pendant cinq cents ans, les progrès furent terriblement lents. Et puis, enfin, les choses commencèrent à changer... » Voici 852 pages de pur bonheur pour tout amoureux des récits historiques et épiques, des grands romans d'amour, solidement bâtis sur une documentation que l'on imagine gigantesque ; animé par la passion de nous conter le destin fabuleux de trois personnages emblématiques, un bâtisseur, une jeune femme noble normande et un prêtre, Ken Follett réussit à nous faire appréhender, sous différentes prises de vue, la métamorphose qui s'opère en Grande-Bretagne au tournant du millénaire. Ces trois héros devront affronter la misère, l'injustice, la douleur afin de se construire un avenir meilleur, afin de se hisser vers la lumière, d'obtenir le respect et la sécurité dans un monde incertain, brutal, d'une cruauté sans borne envers les plus pauvres et les femmes. Dans une société se situant entre christianisme et respect des règles barbares ou païennes, où l'esclavage est toujours de mise ainsi que la polygamie, où des religieux ne respectent en rien leurs vœux de pauvreté, de chasteté, d'humilité, où le Roi acculé par les attaques incessantes des Vikings a bien du mal à se faire respecter des seigneurs de provinces éloignées, où l'organisation administrative et fiscale est défaillante, où enfin la discrimination entre les êtres humains est permanente, être visionnaire, être un bâtisseur ne peut qu'agacer au plus haut point tous ceux qui profitent honteusement des faiblesses et manquements du système. Tous, tel Sisyphe, devront inlassablement remettre l'ouvrage sur le métier, hisser une pierre énorme en haut de la montagne et trouver le moyen de l'y stabiliser afin qu'elle ne redescendent pas, inlassablement, détruisant tout sur son passage. Un trio infernal de frères aidé par quelques âmes damnées s'oppose à nos champions de la justice et du progrès. On ressent à quel point ces aïeux ont du être braves, entêtés, persévérants et intelligents pour réussir malgré tout à créer un monde meilleur, à ouvrir le chemin vers le progrès. Un merveilleux récit impossible à lâcher, difficile à quitter et qui reste très longtemps en mémoire sitôt la dernière page tournée. Un vibrant hommage à tous les architectes d'une société égalitaire et à tous les utopistes. Des exemples inspirants à suivre en ces temps incertains. Magnifique ouvrage et ouverture à la saga de Kingsbridge, qui peut parfaitement se lire indépendamment des autres tomes déjà parus. Respect ! Quatrième de couverture En l'an 997, à la fin du haut Moyen Âge, les Anglais font face à des attaques de Vikings qui menacent d'envahir le pays. En l'absence d'un État de droit, c'est le règne du chaos. Dans cette période tumultueuse, s'entrecroisent les destins de trois personnages. Le jeune Edgar, constructeur de bateaux, voit sa vie basculer quand sa maison est détruite au cours d'un raid viking. Ragna, jeune noble normande insoumise, épouse par amour l'Anglais Wilwulf, mais les coutumes de son pays d'adoption sont scandaleusement différentes des siennes. Aldred, moine idéaliste, rêve de transformer sa modeste abbaye en un centre d'érudition de renommée mondiale. Chacun d'eux s'opposera au péril de sa vie à l'évêque Wynstan, prêt à tout pour accroître sa richesse et renforcer sa domination. Dans cette extraordinaire épopée où se mêlent vie et mort, amour et ambition, violence, héroïsme et trahisons, Ken Follett, l'un des plus importants romanciers de notre temps, revient à Kingsbridge et nous conduit aux portes des Piliers de la Terre. Interview exclusive de Ken Follett : Pourquoi avez-vous choisi d’intituler ce nouveau livre Le Crépuscule et l’Aube ? L’histoire se passe à la fin du haut Moyen Âge et au début du Moyen Âge. C’est donc un soir et un matin, un crépuscule et une aube. Le titre anglais The Evening and the Morning est aussi tiré de la Genèse : « Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour. » Comment avez-vous mené vos recherches ? Ce n’était pas évident. Les Anglo-Saxons n’ont laissé que peu d’écrits et d’images. La plupart de leurs constructions étaient en bois et ont disparu depuis longtemps. Je suis allé voir presque toutes les églises anglo-saxonnes en Angleterre ; je suis allé à Stow, un village reconstitué tel qu’il était à l’époque anglo-saxonne ; j’ai visité le musée des navires vikings d’Oslo et j’ai passé beaucoup de temps devant la tapisserie de Bayeux, l’originale et sa copie, qui se trouve au musée de Reading, près de Londres. Comment les lecteurs peuvent-ils s’identifier à des gens qui ont vécu il y a des centaines d’années ? Même si la vie en 997 était bien différente de la nôtre, cette histoire peut faire écho pour les lecteurs d’aujourd’hui. Ces gens eux aussi tombaient amoureux, partaient faire la guerre, aspiraient à s’enrichir, étaient ambitieux, cherchaient à se venger… Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Des ombres et leurs échos...

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Des ombres et leurs échos... Jussy Kiyindou Présence Africaine 2019 251 pages Historique Chronique 19 février 2020 « Et maintenant dors, mon petit enfant, volé jusqu'au royaume des songes, tisse ta route d'homme sur un fil d'ange. Vis ! Ne désespère pas ! Dans la candeur du soir, au plus profond des ténèbres, rêve. Rêve avec nous. Et quand viennent le malheur et le doute, dans la splendeur du jour renaissant, souviens-toi de nous. » Ne pas écrire pour les morts mais avec eux .... « Ibuka « souviens-toi »( en kinyarwanda) Ibuka. N'oublie jamais, Les jours de pleurs, mes nuits de plaintes, Les torrents de sang, quand les nôtres se faisaient exterminer - Ibuka. » Un texte qui au départ m'a désorientée, passé le premier chapitre fracassant décrivant cette famille en fuite devant la barbarie d'une guerre fratricide, en raison d'une construction en morceaux, comme la mémoire du personnage principal, Marcel. Puis, cette diffraction du récit devient un élément essentiel de par son pouvoir d'illustration de ce que sont les effets d'un traumatisme à long terme sur la psyché. Quel que soit le temps écoulé entre le drame et la vie que l'on réussit tant bien que mal à se créer, dès que le sifflet de la cocotte minute commence à tourner, il est essentiel de le retirer et de laisser la pression s'échapper. Nous n'avons pas le choix. Un très beau livre remarquablement écrit empreint de lyrisme, de poésie, d'une grande originalité dans le traitement. Ultra sensible... Un jeune homme installé à Paris reçoit un appel du Congo Brazzaville où vit encore des membres de sa famille.... On aurait vu sa mère toujours vivante. Marcel après des études littéraires, un bout de parcours dans le théâtre, écrit quelques papiers pour une revue culturelle. Jean-Paul, son patron, a besoin d'un article dans trois semaines pour boucler son prochain numéro. Branle bas de combat dans la tête de Marcel... Alors il va se raccrocher à un livre qui lui a permis de se construire, de rêver, d'imaginer, comme tous ceux de sa génération : Harry Potter de J. K. Rowling...et pourquoi ne pas traiter le sujet de la possible sortie du huitième tome des aventures magiques.... Ainsi avec l'avance du magazine, vite il rejoint, après treize ans d'exil en France devenue sa patrie, la terre natale. Enfin il mène l'enquête.... Et tout revient à la conscience avec une violence, une immédiateté inouïes. Il est à nouveau enfant dans la tourmente face aux guerriers, face à son père maltraitant, face à sa mère protectrice et héroïque.... Qu'est devenue cette femme ? Un rite de passage vers l'âge adulte pour cet africain déraciné.... Très touchée par ces mots qui bien souvent auraient pu être miens concernant l'exil loin de l'Afrique, loin de celui qui reste la figure tutélaire de mes premières années. Il faut beaucoup de talent mais surtout de témérité pour rédiger de telles lignes. Un hommage aux rescapés, aux mères courage, à une certaine Afrique en ce qu'elle a de plus authentique et essentielle. Un très bel hommage également à la littérature jeunesse, aux auteurs qui prennent le temps d'écrire pour les âmes innocentes ; des enfants ou jeunes adultes en pleine construction, nécessitant des repères, des béquilles pour plus tard, des connaissances, des modèles d'intégrité, qui feront d'eux des citoyens à part entière. « Il arrive - quelquefois - sur le court chemin qu'est la vie, qu'une rencontre anodine change à jamais le cours d'un itinéraire. J. K. Rowling fut incontestablement l'une des miennes. Elle m'a réconcilié avec la lecture, avec le monde, avec la vie et je lui en suis encore, avec la certitude de ne jamais être seul, toujours, infiniment, reconnaissant. « J. K. Playlist incomplète pour accompagner la découverte de ce texte : Alain Bashung, Jeff Buckley, Dalida, Nina Simone, Léo Ferré, Ray Charles, Georges Moustaki et Barbara, Vladimir Cosma, Debussy, Maria Callas Casta Diva, John Williams, Daft Punk feat, Simaro Massiya Lutumba, Nicholas Hooper, Leonard Cohen, Brian Eno, Alexandre Desplat, Schubert Standchen..... Extrait : « En 1994, nous avons fui à Massissia... Le 5 juin 1997, nous avons refait le même itinéraire....je ne sais pas si tu t'en souviens. » J'opinai. « En 1998, une nouvelle vague a déferlé, plus forte et plus imposante que toutes les autres. Dire que nous ne l'avons pas vue venir serait un mensonge. Il y avait une rumeur. Il y avait des bruits. Pas sûr que nous ayons prêté bonne écoute à tous ces racontars mais nous avons tous entendu. En cette fin d'année, la ville entière était devenue calme et nous nous demandions ce qui allait se passer... ce qui, cette fois encore allait bouleverser notre vie. Quand les premiers tirs ont grondé, je me souviens que ta mère a pris ta petite sœur, qui était malade, elle a fait un petit sac, privilégiant le lait de l'enfant. Oui, je me souviens qu'elle n'a même pas eu le temps de prendre des vêtements de rechange. Elle n'avait qu'un pagne sur elle et une petite robe et ce sont les seul vêtements qu'elle a portés tout le temps qu'à duré la guerre... Elle, pourtant si coquette. [....] Ta mère est venue à la maison, en portant l'enfant sur son dos. Nous nous sommes demandé ce qu'il convenait de faire, vers où aller. Les gens ont vite évacué le quartier. Nous sommes sortis en suivant un mouvement de foule. Nous avons fui vers le Sud. Malheureusement, tout le monde n'a pas eu cette chance. Dans ce conflit fratricide - car c'est cela, le véritable problème de ce pays, jamais on ne nous attaque depuis l'extérieur, c'est toujours entre nous que nous versons le sang - beaucoup de nos voisins ont péri. Non vraiment, plus jamais ça ! » Quatrième de couverture Un jeune homme, sorti d'études de lettres, reçoit un appel qui le conduit à revenir dans son pays natal pour retrouver sa mère qu'il espère en vie. Au fil de ce retour, remontent les souvenirs de son enfance, de la guerre et des livres qui ont fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Isabeau de Limeuil la scandaleuse

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Isabeau de Limeuil la scandaleuse Isabelle Artiges De Borée Vents d'Histoire 2 septembre 2021 371 pages Biographie Chronique 25 septembre 2021 " Que l'intérêt est puissant et qu'il est hardi, Quand il peut se convier du prétexte de la religion." Bossuet Biographie romancée excellentissime de l'un des fleurons de ce que Brantome appela les "Escadrons volants" de Catherine de Médicis, j'ai nommé Isabeau de Limeuil. Celle-ci passa à la postérité, entre autres, pour avoir été la maîtresse de Louis 1er de Bourbon, Prince de Condé, oncle du futur Henri IV. La beauté est quelques fois un cadeau empoisonné vous mettant brusquement dans la lumière alors que l'obscurité serait peut-être, en certaines périodes sanguinaires de notre histoire de France, préférable. Cousine par son père de Catherine de Médicis, celle-ci la distingue sur un portrait. La tête bien faite bien qu'inexpérimentée, magnifique jusqu'à inspirer des poèmes superbes à Ronsard, amoureuse certainement de son propre reflet, honorée et flattée par l'attention des courtisans et particulièrement des hommes, Isabeau à seize ans venue avec ses deux sœurs plus ordinaires comme demoiselle d'honneur au château du Louvre, devient bientôt, sans mesurer vraiment les implications néfastes possibles sur son futur, une des espionnes de la souveraine. Toutes celles qui furent choisies par cette dernière pour faire partie de ses escouades n'ont pas forcément eu des mœurs légères ou dévergondées, ni entretenu de relations charnelles avec leur cibles, contrairement aux légendes perpétuées de siècle en siècle. Isabeau, si brillante et unique, fervente catholique, objet de toutes les convoitises et jalousies, est ni plus ni moins "vendue" par ses parents, sacrifiée sur l'autel des ambitions politiques et des intérêts de tous. Pour l'obéissance de leur fille, Gilles de La Tour baron de Limeuil, de Saint-Pierre-d'Oléron, vicomte de Turenne, seigneur de Marsac et de Floyrac, ( excusez du peu), et son épouse Marguerite de Lanquais reçurent de Catherine de Médicis des bourses d'or bien garnies, régulièrement, leur permettant de finir les travaux et les embellissements de leur château. Rendons aux César leurs crimes mais avaient-ils le choix ? Les guerres de religion sont à leur début, les échauffourées puis les violences entre les deux factions ne font que se multiplier et s'envenimer. La souveraine veut préserver la paix coûte que coûte. Quoi de mieux que d'utiliser cette toute jeune fille en la mettant dans le lit du Prince de Condé, protestant, grand ami de Coligny ? Certains hommes, face à une femme séduisante, ne pensent plus avec leur tête... Isabeau est au-delà de la simple beauté. À noter que Catherine de Médicis, qui pourtant dût supporter la présence d'une maîtresse, dame de beauté également, dans la vie de son illustre époux, se gavant de nourriture pour combler un vide abyssal dû à cette trahison maritale, se transforme cependant en " maquerelle " afin d'arriver à ses fins. Peu à peu, les yeux de notre Isabeau s'ouvrent : elle déchante, désespère, hait après avoir aimer. Vous me direz, une biographie de plus, bien tournée, extrêmement bien écrite, parfaitement documentée, et alors ? L'originalité de ce texte provient de la personnalité même de la narratrice : Margot, sœur de lait d'Isabeau en cette année 1610, conte son histoire à des enfants de Lanquais où elle finit sa vie. D'origine modeste, elle est attachante, parle avec le cœur et les tripes, droite toujours, honnête dans ses descriptions de notre héroïne. Elle l'aime en toute connaissance de cause depuis leur premier souffle, elle l'adore tout en ne s'illusionnant pas sur les défauts de la femme : narcissique, égoïste, mauvaise mère, brutale, intéressée, naïve ou aveugle, elle est aussi capable de loyauté, de bravoure, d'intelligence, d'amour et de tendresse véritables. Un portrait tout en clair obscur se dessine peu à peu sous nos yeux, à l'instar d'une des périodes les plus terrifiantes et inacceptables de l'histoire de France, une guerre civile au prétexte fallacieux de défense des croyances religieuses. Margot est notre guide à travers ces heures effroyables... N'attendez pas qu'elle édulcore les faits ou mente sur la vraie personnalité d'Isabeau. Et c'est en cela que ce texte devient unique ! Cette femme présentée comme scandaleuse devient un être de chair imparfait, victime ignorante puis consentante d'un système patriarcal perdurant grâce à certaines femmes, en l'occurrence Marie de Médicis, ayant pourtant dû en souffrir elle-même. Fille du peuple ou de haute lignée, qu'importe, une femme est un objet, une marchandise, un pion ici sur l'échiquier politique. Et tout cela pourquoi, au final ? Isabeau sera-t-elle sauvée ? Roman édifiant et inoubliable en ce qui me concerne. Pages terriblement belles sonnant comme une alarme, un avertissement, afin de privilégier une vision à long terme, fruit de la connaissance de l'Histoire, et éviter d'être utilisé ou sacrifié, encore, aux ambitions de certains. Quatrième de couverture Avec ce roman historique, Isabelle Artiges met à l'honneur une femme qui influença le cours de l'Histoire de la France du XVIe siècle, autant par sa beauté que par la finesse de son esprit. Demoiselle d'honneur depuis ses 16 ans, Isabeau de Limeuil la catholique se voit confier par Catherine de Médicis, la mission d'apaiser durablement les humeurs belliqueuses du Prince de Condé, fervent protestant. Dans une période complexe de l'Histoire de France, Isabelle Artiges fait d'Isabeau une actrice essentielle des événements de son temps, ce qu'elle fut ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Livre des heures

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Livre des heures Anne Delaflotte Mehdevi Buchet-Chastel 6 janvier 2022 224 pages Roman Chronique 21 mars 2022 C'est toujours une joie de découvrir un nouveau texte de Anne Delaflotte Mehdevi, pour les univers créés, souvent des ateliers, où des artisans d'art donnent naissance à la plus pure beauté. Romans historiques, quelques fois policiers, à énigme, d'amour. Paris, vers 1470, un atelier d'enluminures sis sur le pont Notre Dame. Marguerite la frondeuse grandit en rêvant de couleurs, de dessiner, de transcrire le monde qui l'entoure tel qu'elle le voit pour les générations suivantes. Mais voilà, c'est une petite fille, et sa mère pleine amertume, ne compte pas que cette enfant ait un destin, une liberté d'action, qu'on lui a refusés à elle. Une vengeance par procuration ! De plus, la gamine resplendissante de santé a un jumeau, Jacquot, atteint du mal de Saint-Jean, aujourd'hui nommée épilepsie. De crise en crise, le garçonnet s'épuise, se fragilise. Aucun remède n'y fait. Les deux enfants sont inséparables, la petite vit double, peut être pour compenser l'infirmité de son frère. Elle est littéralement aimantée par l'atelier de broyage des couleurs, s'y faufile dès ses corvées terminées se cachant de sa mère si peu tendre et aimante au contraire de l'aïeul gentiment bourru, un maître dans son métier reconnu jusqu'en Italie, et son père trop discret entre un paternel génial et une épouse acariâtre. Les dons indéniables de Marguerite font bientôt la fierté et la joie du grand père qui sait que sa lignée est assurée. Mais voilà, être une fille place notre héroïne face à des obligations multiples imposées par la société, par sa mère jalouse, entre autres celle de se marier et d'être sous tutelle de cet époux. Comment va-t-elle pouvoir concilier sa passion du dessin, de l'enluminure, de la peinture avec ce carcan ? Trouvera-t-elle l'amour ? Qu'adviendra-t-il de l'atelier ? Superbement écrit, ce roman historique nous offre à découvrir une magnifique reconstitution de ce quartier particulier de Paris, de ce pont Notre-Dame, d'un atelier d'enluminures en ce tournant du Moyen-âge à la Renaissance. De très belles heures de lecture vous attendent, à la musique envoûtante. Quatrième de couverture Marguerite, fille et petite fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame. Son frère jumeau est épileptique. Marguerite le veille, le maintient littéralement en vie. Sa mère préfèrerait que Marguerite soit malade plutôt que son fils. Elle harcèle et accable sa fille. Pour compenser et conjurer cet enfermement, Marguerite s'arrime à la manifestation primordiale de la vie qu'est la lumière, la couleur. Elle va gagner sa place dans l'atelier familial, non sans peine. Toute sa vie, elle marche sur une ligne de crête, un chemin borné par le pont Notre-Dame et le Petit Pont. Chaque jour elle traverse l'île de la Cité, de l'atelier d'enluminure à l'apothicairerie de son parrain où elle vient s'approvisionner en pigments. Jusqu'au jour où elle rencontre Daoud. Un maure - l'ennemi absolu. Histoire, portrait de femme, amour des couleurs et de la vie, art du livre, le nouveau roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi possède un véritable charme. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Rumeurs d'Amérique

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Rumeurs d'Amérique Alain Mabanckou Plon Août 2020 256 pages Autobiographie Chronique 26 octobre 2020 « Chacun a son Amérique à soi, Et puis des morceaux d'une Amérique imaginaire Qu'on croit être là mais qu'on ne voit pas. » Andy Warhol Rumeurs d'Amérique mais pas seulement... Rumeurs et réminiscences également de France et d'Afrique... Faussement léger et anecdotique, ce carnet de pensées, ce journal destiné à être dévoilé, édité, exprime au mieux ce que signifie être exilé, même consentant et dans des conditions optimales et de confort, dans un pays comme l'Amérique et particulièrement à Santa Monica et Los Angeles... Que signifie être un africain, ayant vécu préalablement en France, depuis quinze ans aux USA ? Quelles en sont les conséquences sur la vie quotidienne, sur la façon dont on se situe par rapport aux autres communautés et évidemment, vis-à-vis des Africains Américains comme les nomme l'écrivain Franco-Congolais, grand représentant des Sapeurs devant l'éternel. Élégance des tenues, de la pensée, du comportement, à ne pas se croire autoriser à juger de la politique étrangère d'un pays où il est invité à enseigner. Rappels à l'ordre ou à la conscience par ses " Frères" pour ce noir qui ne peut qu'entrevoir ce que signifie quotidiennement, depuis l'arrivée des premiers esclaves, être Afro-américain. Les us et coutumes des USA, leurs fêtes comme Halloween, leurs rapports décomplexés à la mort ne sont pas du goût de notre auteur, qui trimballe dans ses valises les contes, légendes, croyances de son enfance.... Certaines entrées de ce journal sont très légères, semblant inutiles, " triviales" dans une oeuvre littéraire... mais elles sont autant d'instants magiques, gratuits, joyeux, qui jalonnent nos vies, des respirations avant de revenir à l'essentiel, à la réflexion sérieuse. Magnifiquement écrit, j'ai lu ce texte doux amère apparemment facile, avec intérêt, plaisir... Et puis, soudain, les échos de l'épidémie du Covid nous rattrapent ... Interview : - Quels thèmes abordez-vous dans Rumeurs d’Amérique ? - Rumeurs d’Amérique est une sorte d’autobiographie américaine que j’ai écrite à travers ma vie aux États-Unis. C’est la première fois que j’ouvre les portes de mon Amérique à mon lectorat. J’essaye de regarder ce qui se passe autour de moi : les questions des inégalités, les questions politiques, les questions sociales. Cette comparaison est nécessaire parce que je suis un écrivain entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique, j’ai souhaité que ce triangle puisse se refléter à travers mes œuvres. - Quel message souhaitez-vous transmettre à votre lectorat ? - Rumeurs d’Amérique est peut-être l’une des œuvres dans lesquelles j’essaye d’expliquer aujourd’hui que nous sommes plus que jamais liés dans le courant de la mobilité et que nous sommes définis par ce que nous englobons comme culture d’ici et d’ailleurs. Quatrième de couverture On n’enferme pas la littérature. La rentrée littéraire Plon 2020 s’affranchit de l’espace et du temps, pour dire le réel ou s’en échapper, parler de maintenant, d’ici et d’ailleurs, regarder hier et esquisser demain. Les auteurs à l’honneur cette année forment un ensemble éclectique, dont la cohérence naît d’une question que tous se posent : comment vivre dans un monde bancal, toujours au bord de la bascule ? Comment se construire dans un univers qui chancelle ? Chacun y va de sa vision et pose ses mots. « Ici, je me suis fondu dans la masse, j'ai tâté le pouls de ceux qui ont ma couleur, et de ceux qui sont différents de moi, avec lesquels je compose au quotidien. Certains lieux, de Californie et du Michigan, me soufflent leur histoire car je les connais intimement. D'autres me résistent, et il me faut quelquefois excaver longtemps pour voir enfin apparaître leur vrai visage. Mais ce périple n'a de sens que s'il est personnel, subjectif, entre la petite histoire et la grande, entre l'immense et le minuscule. Et peut-être même que, sans le savoir, j'entreprends ici ce que je pourrais qualifier d'autobiographie américaine, entre les rebondissements de l'insolite, la digression de l'anecdote et les mirages de l'imaginaire. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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