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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La Fabrique de poupées

Elizabeth MacNeal

Presses de la Cité

3 octobre 2019

364 pages traduites par Karine Reignier-Guerre

Thriller historique

Chronique

6 août 2021

Un vrai Thriller bien flippant mêlant plongée dans le monde de l'Art et de la peinture préraphaélite à l'univers sombre et terrifiant d'un taxidermiste déséquilibré. Au milieu, une jeune femme, Iris, devenue l'obsession de ce dernier à son insu en raison de sa chevelure rousse luxuriante. Celle-ci sera à l'origine de son changement de vie de simple ouvrière, avec sa sœur jumelle Rose, dans une boutique de poupées, à l'existence de modèle et peintre à part entière, libre de ses choix et refusant les règles de la société patriarcale anglaise de l'époque.


Cependant, cette particularité capillaire fera aussi d'elle une cible pour un homme inquiétant, d'abord harceleur puis monstre inhumain. L'auteure peu à peu, avec un art consommé, nous révèle la vérité sur cette âme sombre et torturée, la dissèque comme lui-même, Silas le taxidermiste, le fait avec les animaux tombés entre ses mains. D'individu pitoyable il devient à nos yeux doucement mais sûrement un croque mitaine, un serial killer, un psychopathe.

Description au scalpel de cet être dénaturé, regardant le monde au travers d'un prisme déformant, résidant dans un quartier de la capitale londonienne digne des pires descriptions à la Dickens. Ce récit dans ce sens est une dénonciation de ce que furent les conditions de vie ignobles des miséreux dans cette société inhumaine et discriminante, avec pour figure symbolique des plus touchantes le petit "poulbot" Albie, gamin débrouillard, courageux qui fait naître le sourire sur nos visages en même temps qu'il nous brise le cœur.


Également, nous avons la chance de rencontrer, grâce à ce roman, les artistes majeurs, femmes ou hommes, du mouvement artistique préraphaélite, la FPR, de leurs muses et modèles alors que l'Exposition Universelle de Londres en novembre 1850 va bientôt s'ouvrir dans le célèbre Crystal Palace. La présentation annuelle de certaines peintures à l'Académie Royale des Beaux Arts met aussi en effervescence tout ce petit monde, les critiques et les galeries.


Ce thriller est enfin un hommage à toutes ces femmes qui nous ont ouvert la voie, en quête d'elles-mêmes hors des conventions victoriennes, d'épanouissement personnel et professionnel, dans un désir de s'émanciper enfin d'une tutelle masculine et d'une éducation étouffantes.


Iris devra trouver le moyen de briser les liens avec une famille rétrograde, des liens qui sont autant de chaînes qui l'étouffent ; elle devra faire fi des traditions et morales dépassées et misogynes, tout entreprendre afin de retrouver sa sœur Rose perdue dans sa jalousie et sa douleur, et surtout et avant tout, faire preuve d'une bravoure incroyable pour sauver sa vie et ne pas devenir une nouvelle créature exposée dans les vitrines du taxidermiste fou, Silas.

Si vous voulez vraiment frissonez, poussez la porte d'entrée de la boutique du monstre.....

Quatrième de couverture

Plongez dans le Londres victorien, au moment de l’Exposition Universelle, avec Iris, modeste employée dans un magasin de poupées, qui rêve de devenir artiste peintre. Évitez Silas, taxidermiste amateur de macabre et de curiosités, désireux d’y exposer ses créatures. La Fabrique de poupées met en scène la détermination d’une femme à s’affranchir de sa condition.
C’est aussi un conte résolument moderne, au suspense maîtrisé, qui explore les frontières entre l’amour, le désir et la possession. Un thriller à la Dickens palpitant !

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