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- Les Pinceaux du Dire | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Pinceaux du Dire Sylvie Forestier Voix Tissées Le 11 juillet 2024 104 pages illustrées poésie illustrée Chronique 4 août 2025 Paru dans la collection Passage obligé " Propos sur le livre Le livre est un objet qui se lit feuille à feuille Ouvrir un livre Lire feuille à feuille jusqu'à la dernière page Refermer le livre Il reste intacte prêt à une prochaine lecture Et pourtant le lecteur lui a ravi ses pensées Charme du livre où le contenant et le contenu ne font qu'un " Vous voici invités à pénétrer dans l'univers onirique et singulier de l'artiste pluridisciplinaire Sylvie Forestier, une femme dont l'imagination la mène dans des contrées lointaines et intimes à la fois. " Un ange passe Bientôt aspiré Par le vent de nos désirs lointains " Par chance, la poète n'a pas oublié l'enfant qu'elle fut... " - L'enfance est légère comme une volée de moineaux L'enfance est sérieuse comme un jeu de marelle - Et les enfantillages - Ça, c'est une invention des grandes personnes... La mémoire de l'enfance se décline en pointillés scintillants sur la rivière de nos années " L'innocence apparente de son regard apporte le supplément d'âme à l'analyse de l'adulte devenue mère, épouse, mais surtout créatrice laudatrice et illustratrice d'une parole sacrée : celle du coeur. Ce dialogue entre peintures et mots est un espace où la magie des couleurs et des sonorités nous envoûte, nous révèle à nous-mêmes et au monde. " Les couleurs se répondent à tire d'aile telles une volée de cloches épandues dans l'air " Vibrantes, lumineuses, joyeuses, profondes, assumées, saturées, ces teintes animent des êtres fantasmés issus d'un rêve, comme sortant d'un dessin de petite fille à la fausse ingénuité, à la réelle sagesse, douée d'un don d'empathie. " La couleur est une magicienne Qui nous entraîne en d'hypnotiques harmonies Jusqu'aux profondeurs de l'âme " Les Pinceaux du Dire est le recueil d'une héritière du Petit Prince, de tous ces héros de nos premières années qui rêvaient de voler sur les ailes d'un oiseau. L'autrice nous saisit par la main pour que nous puissions regarder la beauté de notre univers d'en haut ; prendre ainsi de l'altitude nous permet de comprendre l'essentiel, ce qui vient évidemment du cœur, depuis l'apparition de tout être vivant car : " La mémoire du temps est inscrite dans toute vie Nous parcourons des sentes habitées Par d'immémoriales présences " Quatrième de couverture Livre de poèmes, chacun avec un tableau. Sylvie Forestier est l'autrice des deux. Dire lequel est premier dans la création ? Peut-être les couleurs qui donnent corps aux mots, comme l'indique le titre ; "Les Pinceaux du Dire". Ses peintures aux couleurs pures, laissent libre court à notre imaginaire, tout en construisant l'histoire, comme un accouchement de la parole par les couleurs. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Maria Casarès une actrice de rupture | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Maria Casarès une actrice de rupture Florence Marguier-Forsythe Actes Sud Le temps du théâtre 2013 214 pages Biographie Chronique 16 décembre 2018 Photographie de couverture : Maria Casarès jouant Catherine II de Russie dans La Mante polaire de Serge Rezvani, mise en scène de Jorge Lavelli au Théâtre de la Ville à Paris en 1977. Enfin cohérente dans ma démarche, je suis heureuse d'avoir découvert ce texte après "Tu me vertiges" chroniqué le 2 janvier 2017, axé sur l'histoire d'amour de Maria et Albert Camus. Ecrit dans le cadre d'une série « Le temps du théâtre » bien particulière, ce récit suivant naturellement un cours linéaire de 1922 en Galice jusqu'en 1996 en France où elle fut une Résidente Privilégiée, pour notre plus grande chance, ce livre est un hommage admiratif et tendre d'une passionnée de théâtre, de rôles, de textes à une figure incontournable, marquante de la scène contemporaine. Un projet de film, des regards et mots échangés, une vérité partagée à l'origine de ces lignes. Maria Casarès est une jusqu'auboutiste, respectueuse avant tout des auteurs, reculant ses propres limites lors de répétitions où l'artisane recherche inlassablement par le corps, par les ruptures de textes, par les silences où une projection de sa voix unique à toucher à la vérité, à l'oubli de soi dans le personnage. Un laboratoire au service du théâtre qu'elle aime profondément, qui est sa vraie patrie. Nous retrouvons la femme entrevue dans « Tu me vertiges » mais aussi l'actrice, la créatrice en puissance, la passionnée. Nous suivons son parcours professionnel et artistique, les collaborations fabuleuses et fructueuses avec les auteurs, collègues, metteurs en scène, chorégraphe ; nous entrons aussi profondément qu'il est possible dans les arcanes de sa pensée au moment d'incarner un nouveau caractère, nous nous tenons à côté des spectateurs ou critiques de ses spectacles, de sa vie. Une femme en clair obscur, une exilée qui pût trouver sa terre, ses racines, ses vérités. Jean Gillibert écrit à propos de Maria Casarès dans le rôle terrible de Lady Macbeth : « Les acteurs n'ont pas seulement droit aux échos que leur renvoie le public qui les a entendus ; même dans leur éphémère sillage - ils savent mieux que tout autre, s'ils sont "mortels". La trace de leur présence ravive les cœurs mais fait plus quand ces acteurs sont " grands", elle imprègne les œuvres jouées d'un suc si personnel et si captivant, que ces œuvres vont continuer à transformer en miel le pollen déposé par ces abeilles. Maria Casarès a été cet "acteur-là" - et j'écris Acteur et non actrice, non pas pour retirer son sexe à l'actrice- " Ôtez-moi mon sexe", disait la plus extraordinaire " Lady MacbethCasarès" qu'on ait vue depuis longtemps !- mais pour donner à l'acteur un statut générique qui dépasse l'identité sexuée. Il est vrai que Maria Casarès a osé, dès qu'elle est apparue sur la scène française, ce qu'aucun homme n'osait faire. Toujours femme, connaissant les pouvoirs de séduction de la femme, elle transcenda cette médiation pour accéder à cette région du jeu, où l'être humain, dans toute son opacité, comme dans tous ses abandons, se livre. Le public devient alors son cosmos. » Quatrième de couverture L’occasion de s’intéresser de près à la vie de Maria Casarès, l’une des plus grandes actrices franco-espagnole, notamment révélée sous la direction de Jean Vilar. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les Dames de Fontanges | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Dames de Fontanges Albert Ducloz De Borée Terres d'écriture 13 janvier 2021 272 pages Historique Chronique 12 janvier 2022 « Un conte où le courage des paysans s'oppose au mépris des nobles. » Un conte bien noir, un thriller historique également sur fond de jacqueries, de désespoir d'un peuple, de paysans, hurlant leur haine contre l'injustice et la cruauté des seigneurs. On pourrait se croire en une période moyenâgeuse tant les descriptions de la survie quotidienne de labeurs et de malheurs de ces pauvres gens sont terribles. Les conditions d'existence sont innommables. Et pourtant, l'action se déroule en cet été brûlant de 1661 : Louis XIV est roi depuis peu, éloigné des réalités, fort mal informé, sur son piédestal auto-proclamé. Le feu est mis aux poudres à la suite de la mort d'un jeune garçon renversé par un cavalier. Une interdiction royale pour les seigneurs de traverser, lors de chasses à courre, les champs au moment des travaux, remontant au grand père du monarque, n'est toujours pas respectée par cette aristocratie qui se croit tout permis. C'en est trop. Les villageois se révoltent sous la direction d'anciens combattants devenus paysans. Les rejoignent des contrebandiers armés et aguerris. Le marquis de Fontanges, son épouse et leurs invités sont bien loin de se douter de ce qu'une colère longtemps réprimée, devenue fureur à force de mutisme et de souffrance, peut accomplir. Pris entre les deux, un enfant innocent est piégé. Celui des Seigneurs de Fontanges. Ceux-ci vont-ils comprendre que le vent tourne, que celui qui se lève deviendra tempête et annonce déjà la fin de certains privilèges de leur caste ? La reconstitution détaillée du quotidien extraordinairement difficile et cruel de ce microcosme villageois au pied du pays de Salers, comme coupé du monde extérieur, soumis aux caprices de sociopathes de la pire espèce sous la magnificence de leurs habits, ne peut vous laisser indifférent. Le courage incroyable de ces humbles qui cette fois crient à l'injustice, non plus. J'ai été également très intéressée par l'évocation du rôle des béates, " femmes qui avaient pour mission d'assurer en milieu rural, l'aide aux parturientes, le catéchisme, l'instruction des enfants, l'assistance aux malades ". La béate de ce roman est dentellière à ses heures, car non rémunérée et vivant dans un grand dénuement comme ses voisins. Elle est sous l'autorité du curé et donc de l'Eglise ; elle est intouchable, ayant fait vœu de chasteté et de pauvreté. L'auteur évoque aussi à nouveau Les Dames blanches qui furent les héroïnes de son ouvrage de 2013 aux Éditions de Borée. Des femmes mystérieuses, douées du pouvoir de " couper le feu ", vivant avec leurs compagnons charbonniers dans des clairières au milieu des forêts. Avec ces figures presque magiques l'impression d'être revenu au temps de Merlin l'enchanteur est accentuée, en ce pays où la plus triviale réalité peut être chassée par le merveilleux. Et les protagonistes de ce récit épique auront besoin de toutes les forces terrestres et semble-t-il "surnaturelles" pour se sauver de la vengeance des seigneurs de Fontanges sans foi ni loi. Mais qui sont ces dames de Fontanges évoquées dans le titre ? Un très beau livre, haletant, qui vous fera frissonner de peur et de révolte, rendant hommage à tous ceux pour qui le mot « impossible » est inacceptable et qui se battent pour leur liberté et la justice. Quatrième de couverture Nous sommes au début du règne de Louis XIV, à Fontanges, petit village sis au pied de la citadelle médiévale de Salers, dans le Cantal Au cours d'une chasse à courre donnée pour ses invités par le marquis de Fontanges, le cheval du jeune baron François de Vic, amoureux transi de Diane, la marquise, renverse et blesse mortellement le jeune Bertrand, fils d'un couple de paysans. Le garçon ne survit pas Les moissonneurs se révoltent et enlèvent le marquis et la marquise pour les obliger, devant tous les villageois réunis, à traverser le village, pieds nus et en chemise, à implorer le pardon des parents de Bertrand. Sitôt libéré par les jacques, le marquis fait appel aux troupes royales pour une vengeance impitoyable. Bien mal lui en prendra. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Crime de la Falaise | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Crime de la Falaise L. J. Ross City Éditions le 28 août 2024 300 pages traduites par Francine Maigne Polar Cosy Mystery Chronique 8 septembre 2024 Tome 1 de la série Cosy Mystery, "Les Mystères de la côte" "La nouvelle série policière de l'auteur qui a déjà captivé plus de 7 millions de lecteurs." "L. J. Ross est un véritable phénomène !" The Evening Chronicle "Une minuscule librairie dans une crique isolée de Cornouailles, du soleil, des plages de sable et des eaux bleues idylliques... Que pourrait-il arriver de mal ?" Très bon Cosy mystery, idéal pour passer quelques heures de lecture sous un plaid avec la pluie qui claque sur les vitres et vous buvant un bon thé chaud. Tous les ingrédients sont là pour vous faire tourner les pages de ce thriller très rapidement. Parfaitement rédigé et traduit, les personnages sont particulièrement bien campés, l'ambiance chaleureuse et conviviale dans cette petite communauté des Cornouailles où tout le monde se connaît est formidablement rendue. On s'y croirait tant les dialogues sont vifs et réalistes. Ainsi l'arrivée de l'ex-éditrice londonienne, Gabrielle, répondant à une annonce pour gérer une petite librairie-café ne laisse personne indifférent. La jeune femme a dû démissionner d'un poste prestigieux dans une des meilleures maison d'édition pour fuir.... En plein Syndrome Post Trauma, atteinte de Toc, sursautant au moindre bruit suspect, le moins que l'on puisse dire est qu'elle est l'ombre d'elle-même. La découverte des lieux accessibles qu'à marrée basse l'inquiète. Le fait que la wifi soit capricieuse et le portable presque inutile également. A-t-elle eu raison de proposer sa candidature dans ce coin isolé. Mais bien vite Nell la patronne et propriétaire de presque toute la crique la met à l'aise, la découverte du cottage où elle va vivre ainsi que de la librairie l'enthousiasme et lui donne bien vite des idées de développement de ce lieu si prisée de toute une clientèle d'habitués et de passage. On ne chôme pas. Peu de résidents la nuit sur place, Nell et son fils charmeur, un couple, et Luke un artiste peintre vivant avec son chien Madge en haut de la crique. Le décor est planté. Pendant ce temps-là, l'homme qui a déjà agressé quatre femmes en les poussant sous les roues d'un métro, ratant sa troisième victime, Gabrielle, vient d'être arrêté. Le procès devrait bientôt avoir lieu. Ainsi Gabrielle pourrait enfin se reconstruire bien loin de la capitale. Mais il semble que des âmes maléfiques rôdent toujours autour d'elle. Danger ! Ses nouveaux amis pourront-ils la sauver ? Ce qu'elle a laissé à Londres, ne pourrait-il pas la pister jusqu'à son nouvel abri ? Un véritable page-turner à lire sans modération. Même si beaucoup d'éléments sont convenus, je ne cache pas le plaisir que j'ai eu à lire cette intrigue bien ficelée, très juste quant aux descriptions des relations entres les protagonistes, ajoutant une fine analyse psychologique des personnages. Bientôt ma chronique sur le deuxième tome de cette série "Les mystères de la côte" qui en compte quatre, le second intitulé "Le meurtre de la crique". Une publicité pour partir immédiatement en Cornouailles. Quatrième de couverture Éditrice dans une prestigieuse maison, Gabrielle profite d'une vie tranquille à Londres. Jusqu'au jour où elle est prise pour cible par celui que la presse surnomme « le tueur du métro ». La jeune femme parvient à s'enfuir, mais traumatisée, décide de changer radicalement de vie. Elle répond à une petite annonce pour devenir gérante d'une librairie-café dans un petit village de la côte anglaise. Cottages cosy, paysages sauvages à couper le souffle, vue sur l'océan : Gabrielle a trouvé un véritable petit coin de paradis. Pourtant, un soir de tempête, elle aperçoit une silhouette en train de pousser une jeune femme depuis le haut d'une falaise. Si elle veut retrouver la tranquillité d'esprit à laquelle elle aspire, elle doit démasquer le meurtrier. Mais lorsque des objets disparaissent dans sa maison et que le tueur se rapproche, il est peut-être déjà trop tard. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La nuit des béguines | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La nuit des béguines Aline Kiner Liana Levi 2017 325 pages hors bibliographie Polar historique Chronique 9 avril 2019 J'ai eu la même joie et passion à lire ce roman que lors de la découverte adolescente des livres de Jeanne Bourin sur cette période médiévale. Donc je ne peux que vous conseiller de vous y plonger. « Il y a, parmi nous, des femmes, dont on ne sait comment les appeler, laïques ou moniales, car elles ne vivent ni dans le monde, ni hors de lui. » Collectio de Scandalis Ecclesiae - Gilbert de Tournai ( vers 1200-1284) « Quoi que puisse dire une Béguine, Prenez-le tous en bonne part : Tout est religion de ce qu'on trouve dans sa vie. Sa parole est prophétie, si elle rit c'est pour être sociable, si elle pleure, c'est par dévotion, si elle dort, elle est en extase, si elle songe, c'est une vision, si elle ment, n'en croyez rien. Si une Béguine se marie, c'est là son genre de vie à elle : ses vœux, sa profession ne sont pas pour toute la vie. Celle-ci pleure, celle-ci prie, et celle-ci prendra un époux. Tantôt elle est Marthe, tantôt Marie, tantôt elle se garde, tantôt elle se marie. Mais n'en dites rien que du bien : sinon le roi ne le souffrirait pas. » Le Dit des Béguines de Rutebeuf (1230-1285) Nous voici au début du XIVe siècle, comme au temps de ce bon Saint Louis, les juifs puis les lombards, tous ceux qui ont de l'argent sont harcelés, arrêtés, torturés, expulsés après que tous leurs biens aient été spoliés par la couronne... Une croisade, cela coûte très cher ! Les bûchers sont dressés pour les Templiers près de la porte Saint-Antoine, le roi Philippe le Bel, enfermé dans un catholicisme intégriste, prône un respect des textes sacrés, de l'ascèse, du sacrifice et de la mortification. La monnaie qu'il a fait battre est dévaluée, contient peu d'argent dans sa composition, est rebaptisée les pièces noires. Noirs sont aussi les nuages de fumée qui s'élèvent au dessus de Paris et du béguinage royal aujourd'hui disparu, jadis sis dans le quartier du Marais.( Voir les cartes). Ce lieu qui fut protégé par Louis IX et ses deux successeurs, regroupe une centaine de femmes ne voulant ni se marier, ni se destiner au cloître. Elles y sont libres d'étudier, de travailler, de prier, de vivre en communauté autonome, bénéficiant de dons royaux ou de nobles et seigneurs. Ainsi, sont-elles incroyablement libérées de l'autorité ou de la moindre tutelle masculine, dans cet endroit unique, hors des classes établies dans le reste de la société, ni religieuses, ni laïques, dans un état intermédiaire. De tous les âges, veuves ou jamais mariées, fortunées ou modestes, beaucoup d'entre elles sont des esprits élevés dans bien des domaines. Souvent, elles surpassent leurs homologues hommes, cela ne pouvait qu'engendrer la haine. Il est donc évident que cet état de fait ne pouvait être indéfiniment accepté par certains clercs, certains universitaires et religieux, et même l'Eglise, y voyant une indépendance de pensée coupable voire hérétique. Aline Kiner, tristement disparue en janvier dernier, nous invite avec infiniment de délicatesse, précision, empathie, dans ce fameux béguinage parisien pour y suivre plusieurs femmes symboliques, fortes, indépendantes, insoumises, en ces derniers jours d'existence. Une plongée en 3D dans ce décor fabuleux, en ces temps de violence et de danger, mais aussi d'élévation des âmes et des esprits. Au centre de ce récit passionnant et interpellant pour chaque femme, le manuscrit " Le Miroir des âmes simples et anéanties" de la Béguine Marguerite Porete, morte sur le bûcher à Paris en 1310. L'œuvre de cette femme est incontournable tant au plan de l'histoire de la spiritualité, de la mystique, que de la langue française. Quatrième de couverture Paris, 1310, quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre, étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, libérées de l’autorité des hommes, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse mi-laïque. La vieille Ysabel, qui connaît tous les secrets des plantes et des âmes, veille sur les lieux. Mais l’arrivée d’une jeune inconnue trouble leur quiétude. Mutique, rebelle, Maheut la Rousse fuit des noces imposées et la traque d’un inquiétant franciscain... Alors que le spectre de l’hérésie hante le royaume, qu’on s’acharne contre les Templiers et qu’en place de Grève on brûle l’une des leurs pour un manuscrit interdit, les béguines de Paris vont devoir se battre. Pour protéger Maheut, mais aussi leur indépendance et leur liberté. Tressant les temps forts du règne de Philippe le Bel et les destins de personnages réels ou fictifs, Aline Kiner nous entraîne dans un Moyen Âge méconnu. Ses héroïnes, solidaires, subversives et féministes avant l’heure, animent une fresque palpitante, résolument moderne. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Tenebra Roma | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Tenebra Roma Donato Carrisi Calmann-Lévy Octobre 2017 299 pages traduites par Anaïs Bouteille-Bokobza Thriller Chronique 30 décembre 2017 « Année 1521. Neuf jours avant de mourir, le pape Léon X émit une bulle contenant une obligation solennelle. Rome ne devait " jamais jamais jamais" se retrouver dans le noir. Le souverain pontife établit que les rues, églises et bâtiments devaient toujours être éclairés durant la nuit. L'huile ne devait pas manquer dans les lampes et les réserves de bougies dans les entrepôts devaient toujours être fournies. Pendant plus de trois cents ans, l'ordre pontifical fut respecté. Toutefois, à la fin du XIXe siècle, avec l'avènement de l'électricité, cette prescription devint superflue. Les historiens et théologiens se sont longtemps interrogés sur les raisons qui ont poussé Léon X à imposer cette règle. Au fil des siècles, les théories les plus variées, voire fantaisistes, ont fleuri. Mais on n'a jamais trouvé de véritable explication. Malgré cela, la bulle pontificale n'a jamais été révoquée et, aujourd'hui encore, elle reste mystère irrésolu. » « Benvenuti a Roma,tutti, siamo arrivati nel centro della cita. Adesso, andiamo all' Vaticano. » Mon italien est rouillé surtout à l'écrit mais en terme clair nous voici au centre de la capitale italienne et nous allons bientôt nous diriger vers le Vatican. Préparez vous à beaucoup marcher, courir et transpirer, à nager et oui , dans les souterrains de la ville, à essayer d'échapper aux psychopathes, aux illuminés, aux policiers véreux, à une secte, et au plus dangereux des ennemis : le Tibre en crue . Troisième opus qui compte déjà "Le tribunal des âmes" et " Malefico" , nous retrouvons Marcus, le dernier des pénitenciers travaillant pour le Tribunal des âmes et le Cardinal Erriaga, et Sandra Vega, flic et surtout photographe experte en scènes de crimes. Tous deux ont déjà collaboré, ils sont très attirés l'un par l'autre, mais la prêtrise de l'un empêche tout. Donc ils se sont scrupuleusement évités depuis Malefico. Nous sommes projetés dès le début dans les sous-sols de Rome auprès de Marcus, nu, ligoté, sans eau ni nourriture, prêt à mourir. Il ne se souvient de rien, amnésie encore comme il y a des années à Prague. Cependant son instinct de survie prend le dessus, il trouve le moyen de s'en sortir et dans une de ses poches un mystérieux message de sa main ! Rentrant chez lui au plus vite, un dessin au dos d'une photo le convoque chez le Cardinal Erriaga. Une nouvelle mission lui est confiée, lui qui décèle la moindre anomalie présente sur des scènes de crime au caractéristiques religieuses ou liées au Vatican. Il combat le Mal, il est le gardien qui veille à ce que certaines limites ne soient jamais franchies. Petit matin, Sandra Vega, très traumatisée encore par sa dernière enquête avec Marcus est aujourd'hui au service des passeports. Cependant une voiture de police se présente afin de l'escorter dans un bunker dit la Fourmilière, pour une réunion au sommet où ses compétences de photographe experte sont requises. Une tempête gigantesque se profilant, les autorités ont décidé d'un immense Blackout de Rome, plus de lumière, plus d'électricité. Les forces de l'ordre et l'armée sont sur les dents, on prévoit que tous les criminels, sociopathes et délinquants vont profiter de cette totale obscurité pour passer à l'action. L'ombre du Pape Léon X plane ! Lors de cette réunion particulière est présent également un homme très élégant et déplaisant Vitali, qui fait tiquer Sandra dès qu'elle le voit. Il n'est pas ce qu'il annonce être. Les pontes demandent à la jeune femme d'apporter son aide car un téléphone portable a été retrouvé par un taxiste, contenant une vidéo particulière. Au début Sandra refuse de voir la moindre image, lorsqu'il est précisé que du sang très particulier a aussi été retrouvé sur l'appareil, soudain elle accepte. Ce ne peut être que celui de Marcus, qui saigne toujours du nez . Voilà nos deux héros sont en place, bientôt ils se rejoindront. Sandra a visionné un film où un drogué, après avoir communié d'une hostie noire, avalait de force de l'acide qui le faisait se liquéfier de l'intérieur. Marcus voit sur des photos le corps nus d'un prélat de l'Eglise mort après une séance de bondage par auto-strangulation. Les deux victimes présentaient un tatouage particulier, un cercle bleu . Thriller d'action que nous pourrions penser axé sur une secte et des pratiques ésotériques, dans une Rome mise à feu, à sang, inondée, presque détruite, dans une ambiance de fin du monde, peuplée de zombies, de fous, de meurtriers. Tout n'est qu'illusion, mensonge, secrets d'État, celui du Vatican. Le dénouement est totalement imprévisible. Curieux, je n'ai pas du tout accroché avec les deux premiers tomes de cette histoire et cet épisode au contraire m'a passionnée. Allez comprendre. D'ailleurs ne pas avoir lu les précédents ne m'a pas handicapée dans ma lecture. Retrouver Rome ainsi, fut un grand plaisir, la trame est particulière, on pense quelques fois que l'auteur va tomber dans le style horreur et outrancier et non , il faut rester très patient jusqu'au bout. Toujours est-il que les turpitudes se déroulant au sein même de l'Eglise restent une valeur sûre pour de nombreuses fictions. Le tribunal des âmes a encore de belles heures devant lui pour assurer son pouvoir et son contrôle sur les croyants. Le vrai frisson est toujours généré par la réalité non la fiction, et le Vatican est un lieu parfait pour un thriller. Quatrième de couverture Rome va plonger dans les ténèbres pendant 24 heures, toutes les lumières de la ville vont s'éteindre. Dès le crépuscule, un tueur de l'ombre se met à frapper, aucun habitant n'est à l'abri, même enfermé à double tour. Crime après crime, le mal rejaillit sous sa forme la plus féroce. Marcus, pénitencier qui a le don de déceler les forces maléfiques, échappe de peu à ce bourreau mystérieux. Mais qui a pu lui vouloir une mort si douloureuse ? Épaulé par Sandra, photographe de scènes de crime pour la police, il doit trouver la source du mal avant qu'il ne soit trop tard... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'Inconnue de Vienne | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Inconnue de Vienne Robert Goddard Sonatine 25 août 2022 448 pages traduites par Laurent Boscq. Policier Chronique 15 janvier 2023 Dernières lignes du roman : « Les photographies ne font pas la distinction entre les vivants et les morts. Aujourd'hui, je le sais. Dans les fragments de temps et de lumière qui les composent, tout le monde est égal. Marian, Isobel, Amy, Eris, Conrad même moi - nous étions tous les mêmes. Un jour, visibles, disparus le lendemain. Peu importe qu'on ait l'œil dans le viseur et qu'on appuie sur le déclencheur. Peu importe qu'on ouvre les yeux ou qu'on les ferme. Les images demeurent. Tout comme les gens qui y figurent. » Le temps s'efface lorsque nous regardons une photo, la personne que nous détaillons nous semble si proche ; nous formons une immense ronde humaine à travers les années, tous égaux, tous liés les uns aux autres. Notre vie est éphémère mais les clichés restent longtemps et même éternellement aujourd'hui grâce aux nouvelles technologies. De ce postulat, Robert Goddard imagine un thriller prodigieux aux limites de la littérature d'anticipation projetant ses héros dans un passé plus vrai que nature pour ensuite les en extraire et les faire redescendre brutalement dans un présent cauchemardesque. Ont-ils réellement cette faculté de revivre les évènements d'hier ? La Marian Esguard d'aujourd'hui, qui suscite chez Ian Jarrett, le photographe, dès le premier regard, une passion dévorante et soudaine alors qu'il est à Vienne en plein hiver pour un reportage, est-elle vraiment la réincarnation de la femme du même nom, ombre du 19ème siècle ? Pour elle, il sacrifie sa famille à son retour à Londres n'ayant plus qu'attendre sa venue dans une auberge qu'ils ont choisie comme point de départ de leur nouvelle vie à deux. Mais rien, plus rien. Ian Jarrett est démuni, non seulement il n'a plus de femme, plus de fille, plus de maison, mais il n'a plus de carrière non plus car les rouleaux rapportés d'Autriche étaient voilés. Où est Marian ? Ian est détruit et n'a plus qu'une pensée : la retrouver ; il la pense en danger auprès d'un époux richissime et puissant, à sa merci. À partir du peu d'éléments qu'il a, il débute une enquête presque policière ; plus il remonte la piste menant à la jeune femme, plus le temps semble se distordre, plus la réalité devient intangible. Nous approchons des limites de la folie. La quête de la figure idéalisée, fantasmée est aussi un parcours initiatique pour cet homme qui, jusque là, ne s'est pas beaucoup arrêté sur la trajectoire qu'il a empruntée, sur ce qu'il apporte au monde, sur les conséquences de ses actes. Ce faisant, l'auteur nous retrace les années passionnantes ayant précédé l'invention de la photographie et nous pousse à nous interroger sur la place réelle laissée aux femmes dans l'Histoire de cet art. Cet ouvrage est tout à la fois un thriller essoufflant, un polar tortueux, un roman historique somptueux, une fresque sociale engagée et militante, un hommage émouvant aux femmes créatrices et artistes, grandes oubliées de nos manuels scolaires. Cela commence comme un roman d'amour passionné pour sombrer peu à peu dans l'incertitude et la terreur en une recherche de l'autre et finalement de soi. Une oeuvre en clair obscur que je vous conseille vivement. Hypnotique ! Quatrième de couverture « Son meilleur roman, sans hésitation. » The Daily Telegraph Prisonnier d'un mariage malheureux, Ian Jarrett est persuadé que plus jamais il ne connaîtra l'amour. Et pourtant... Lorsqu'il rencontre Marian Esguard dans un parc enneigé de Vienne, où il est venu prendre des photos pour un magazine, le coup de foudre est immédiat. De retour à Londres, Ian n'a plus qu'une idée en tête : se séparer de sa femme et rejoindre comme promis l'élue de son cœur. Mais lorsqu'il arrive enfin au rendez-vous tant attendu, sur la côte anglaise, Marian n'est pas là. Obsédé par cet amour qui a bouleversé sa vie, Ian décide alors de retrouver sa trace. Ce qu'il apprend le déconcerte davantage. Qui est vraiment cette femme insaisissable ? Une manipulatrice ou la victime d'un passé que quelqu'un souhaite garder secret, à n'importe quel prix ? Dissection fascinante et méticuleuse de l'obsession et de la passion, L'Inconnue de Vienne est surtout un redoutable roman d'enquête. À travers un siècle et demi d'histoire, Robert Goddard balade personnages et lecteur d'une révélation à l'autre, jusqu'à une conclusion ahurissante. Un chef-d'œuvre de manipulation, signé par un maître en la matière. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Une femme debout | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Une femme debout Catherine Bardon Les Escales le 4 janvier 2024 aux Éditions Les Escales, 288 pages. 288 pages Biographie romancée Chronique 9 avril 2024 Quelques citations pour commencer : "Après la mort, il n'y a rien et la mort elle-même n'est rien. Mourir en combattant, c'est la mort détruisant la mort." Seamus Heaney "Les livres servent d'écrin aux vies, ils les tiennent à l'écart de l'amnésie, de la violence et de la désorganisation du monde. Voilà pourquoi il est nécessaire qu'ils n'en fassent qu'à leur tête." Laurent Bénégui "J'espère que ce roman, qui n'est pas un plaidoyer mais plutôt un état des lieux, contribuera à faire connaître la situation migratoire complexe dans l'île d'Hispaniola et à éveiller la vigilance plus que jamais nécessaire face à la situation des migrants et à toutes les formes de racisme."C. B. Roman biographique ou biographie romancée, quoiqu'il en soit, un récit essentiel et incontournable alors que les crises migratoires sont au centre des préoccupations mondiales. Ce qui se déroule sur l'Île d'Hispaniola entre Haïti et la République Dominicaine en est une illustration dramatique. Ce roman est pour son autrice une dette envers une femme qu'elle n'a pas connue ; elle se sent le devoir de retracer le parcours exceptionnel de cette avocate défenseuse des droits de l'homme et du citoyen haïtien vivant en République dominicaine. Elle fut maintes fois récompensée, honorée, au cours de sa trop courte existence et l'on comprend pourquoi : Prix Ginetta Sagan (2003) Prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme (2006) Médaille Giuseppe-Motta (en) (2008) Prix international de la femme de courage (2010) Catherine Bardon remonte le temps jusqu'à la naissance en 1963 de celle qui sera une héroïne hors du commun, surdouée, préoccupée des autres, révoltée par l'injustice, prête à tout pour lutter contre celle-ci, consciente dès ses 13 ans qu'il fallait s'engager dans une révolte organisée, imposer ses vues et ses exigences à des patrons esclavagistes, à des gouvernements. Elle va sérieusement gêner les dirigeants haïtien et dominicain elle, la petite fille de pauvres élevée dans un batey, sorte de campement où survivent misérablement les coupeurs de cannes à sucre dans des conditions insupportables. Venus en République Dominicaine pour six mois, ses parents vont vite déchanter, piégés dans une zone de non droit, asservis et sous payés. Un retour en Haïti est impossible. Les voilà bloqués, comme des milliers d'autres, dans un no man's land, en enfer. À sa naissance l'administration dominicaine a mal orthographié son prénom, inscrivant le prénom de Solain et le nom de Pié. Cela commençait mal. Par ses manifestations, elle attira l'attention du public et d'organisations internationales défendant les droits de l'homme. Cette militante a combattu toute sa vie en République dominicaine l'anti-haïtianisme que manifeste régulièrement une partie de la population dominicaine envers les émigrés haïtiens En 2005, devenue avocate, madame Pierre "demanda à la Cour interaméricaine des droits de l'homme de statuer sur le cas de deux enfants d'origine haïtienne qui se sont vu refuser un certificat de naissance dominicain. La Cour interaméricaine a confirmé les lois régissant les droits de l'homme et interdisant la discrimination raciale dans l'accès à la nationalité et à la citoyenneté. Le tribunal a également ordonné au gouvernement dominicain de fournir les certificats de naissance". Malgré cette victoire, tout s'enlisa et le combat dut reprendre. Tout fut fait pour la décourager : Par exemple, en 2007, elle fut menacée d'être déchue de la nationalité dominicaine en raison de l'erreur sur son nom à sa naissance. En 1981, elle fonde le Mouvement des femmes dominicano-haïtiennes (MUDHA) (en espagnol El Movimiento de Mujeres Dominico-Haitiana), une organisation non gouvernementale contribuant à éveiller la conscience de l'opinion publique dominicaine et internationale sur le sort inacceptable et les conditions inhumaines réservées aux membres de la communauté haïtienne vivant en République dominicaine. Elle fut l'invitée et l'amie des grands de ce monde entre autres les Kennedy et Obama, mais aussi des plus humbles. Elle meurt malheureusement le 4 décembre 2011 des suites d'un malaise cardiaque. Suite à sa disparition, la situation des Haïtiens en République Dominicaine a encore empiré dans un silence assourdissant. "C'est quoi une vie d'homme ? C'est le combat de l'ombre et de la lumière. C'est une lutte entre l'espoir et le désespoir, entre la lucidité et la ferveur... Je suis du côté de l'espérance, mais d'une espérance conquise, lucide, hors de toute naïveté. " Ces mots de Aimé Césaire auraient pu être ceux de Sonia Pierre, ceux de Robert Kennedy également qui affirmait : " Vous voyez le monde tel qu'il est et vous vous dites : Pourquoi ? Moi je rêve d'un autre monde et je me dis : Pourquoi pas ? " Alors laissons passer les rêves, portons les, accompagnons les rêveurs si nous ne pouvons en être nous-mêmes. Et surtout ne les oublions pas et continuons leur œuvre. Quatrième de couverture Le destin hors du commun de Sonia Pierre, fille de coupeurs de canne, qui fit de sa vie un combat pour les droits humains. République dominicaine, 1963. Sonia Pierre voit le jour à Lechería, dans un batey, un campement de coupeurs de canne à sucre. Consciente du traitement inhumain réservé à ces travailleurs, elle organise, à treize ans seulement, une grève pour faire valoir leurs droits. Une des rares habitantes du batey à suivre des études, elle devient avocate et consacrera sa vie tout entière à combattre l'injustice jusqu'à sa mort tragique. Catherine Bardon révèle l'existence de cette femme exceptionnelle et met en lumière la condition terrible des travailleurs migrants en République dominicaine, un sujet toujours d'actualité. Bouleversant plaidoyer pour la solidarité et la fraternité, Une femme debout est un roman puissant et terriblement humain. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Gang des rêves | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Gang des rêves Luca Di Fulvio Slatkine & Cie 2 juin 2016 720 pages traduites par Elsa Damien Roman et Historique Chronique 4 janvier 2018 Bonjour New-York ! Bienvenus dans une longue et magnifique « Pastorale américaine », ou « Il était une fois l'Amérique », entre Scorcese, Sergio Leone pour le souffle de l'histoire, le dramatisme, les grands personnages, et pour faire bonne mesure, Woody Allen à la désespérance ironique et romantique. Nous sommes dans un grand, très grand film, non ! Je me trompe, nous sommes au Théâtre, au New Amsterdam Theatre où nous a convié Christmas Luminita, un jeune homme hors du commun, dont on tombe immédiatement amoureuse, avec son regard marron doucement moqueur et sa mèche blonde, nous sommes chez les Diamond Dogs, son Gang de rêve ! Classer ce roman serait une erreur ; fiction historique, oui, récit d'une passion dévorante aussi, mais encore .... Thriller glaçant, chronique de vie, documentaire biographique, voilà ! Tout cela et .... Tout commence en Italie à Aspramonte en 1906 avec une fillette de douze ans, Cetta Luminita, dans une famille de paysans durs à la tâche appartenant au Padrone. Celui-ci a bien remarqué que la gamine en passe de devenir une femme est bien jolie et comestible. Sa mère va alors trouver une solution terrible et cruelle pour sauver son enfant de cette concupiscence. Mais malheureusement, même si ce n'est pas le patron qui frappera, le destin restera impitoyable inéluctablement. On retrouve Cetta, dans la cale d'un bateau avec son fils de six mois en route pour les USA, pour la liberté, pour fuir la fatalité. Elle est dure Cetta, en rage, pragmatique, elle sait déjà tout de la vie et de ce qu'elle peut en attendre. Elle a également une capacité à oublier les mauvais souvenirs sur l'instant, à sectoriser sa mémoire, pour toujours avancer, avancer sans se retourner. Et son fils né "Natale" est rebaptisé à la douane de Ellis Island "Christmas", un nom improbable de noir du ghetto qui peut faire rire, mais qui pour elle ne veut dire qu'une chose incontournable, essentielle, son fils est un Américain, point final. Avec ses cheveux de blé et son regard sombre qui pourrait penser qu'il est italien ? Il est bien le fils de sa mère et il est américain, et quand il l'oublie, elle fait en sorte de sévèrement et avec tout son amour maternel, le lui rappeler. Dès lors, le récit se partagera en première partie principalement entre Christmas et Cetta en intercalant des passages concernant d'autres acteurs de cette saga : nous suivrons les années d'apprentissage de 1906 à 1925 des règles de l'existence par Christmas dans le Manhattan des gangs de loubards italiens et juifs, et d'une façon plus aléatoire sans suivre la chronologie, de la trajectoire de sa mère, femme hors du commun, accompagnée de Sal un mafieux aux mains noires, laid de visage mais homme d'honneur, qui ne parle pas d'amour mais en donne les preuves. La deuxième partie est consacrée à Christmas et en parallèle à Ruth et Bill de 1926 à 1929. Tout ce petit monde constitué d'âmes blessées, cabossées, irrécupérables parfois, violentes , cruelles, naïves, comiques, attendrissantes, est illustré par une sacrée collection de visages hauts en couleurs, ramenés à la vie dans des dialogues incroyables de réalisme et d'inventivité. On frémit, on pleure, on rit beaucoup. Pour représenter la pureté, il y a Ruth issue des quartiers huppés de la bonne société corsetée juive, petite fille d'un émigrant, Saul Isaacson, personnage truculent au vocabulaire épicé, qui a bâti un empire dans la confection. Saul et Christmas se ressemblent, le vieil homme le pressent immédiatement. Il le rencontre pour la première fois dans l'hôpital où a été emmenée Ruth, victime d'une agression et d'un viol terribles. Son sauveur, celui qui l'a trouvée dans la rue, Christmas accompagné de son ami pour la vie, Santo. Un couple digne des plus célèbres amoureux vient de se former dans un regard ; une passion infinie est née, et personne ne va pouvoir desserrer les liens noués en ce jour fatidique où l'innocence a été déchirée. Un long, interminable chemin attend Christmas, Ruth, Cetta, Sal. Luca Di Fulvio nous emporte dans une fresque fabuleuse au sein des quartiers malfamés de New York, dans les ghettos juifs et noirs, dans le monde en pleine expansion de la radiophonie balbutiante et du cinéma hollywoodien jusqu'en 1929, aux portes du crash boursier. On a une sensation curieuse d'être dans un univers clos, aucun écho de la guerre mondiale ou des grands événements politiques de l'époque, chacun trime pour s'en sortir. New-York est le centre névralgique, alors le reste du monde ... Le Mal absolu rôde, symbolisé par Bill le psychopathe violeur, fils d'un allemand et d'une juive polonaise. Il incarne tout ce qu'il y a de plus infâme, dépravé, dans cette société en devenir, quelque soit le milieu social. Il est l'élément terrifiant de ce récit qui apporte avec lui l'indicible, l'inconcevable, l'obscurité. Tous sont perdus, confus, paumés dans cette cité gigantesque et écrasante de New-York, mais aussi à Hollywood, tous vont devoir apprendre à se connaître et s'aimer eux-mêmes pour se sauver. Certains le pourront, d'autres tomberont dans un gouffre sans fond. La limite est ténue entre la damnation et la rédemption. Un livre majeur de 2016, un déjà grand classique de la littérature d'aujourd'hui tendant au cinématographique tant dans le découpage que dans le style imagé. Incontournable ! Quatrième de couverture New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Un Ange dans la tourmente | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Un Ange dans la tourmente Alain Léonard De Borée Terres d'écriture 11 août 2022 320 pages Historique Chronique 14 août 2022 « Première Guerre mondiale, une jeune infirmière part sur les traces de son frère disparu au péril de sa vie. » « Pour la patrie et l'humanité, toujours au service des hommes. » Devise du Service de santé des armées Alain Léonard a servi pendant 20 ans au sein du Service de santé des armées tant en métropole qu'à l'étranger. Ainsi rend-il hommage avec cœur et passion, au travers de cette fiction mêlant faits et personnages réels à ceux issus de son imagination, à tous les personnels de santé qui, depuis les batailles napoléoniennes et les exploits des premiers chirurgiens et soignants, ont œuvré, ce sont sacrifiés, se sont dévoués aux soldats tombés pour la France. Il est leur héritier et leur débiteur pour toutes les inventions, techniques, protocoles mis en place par eux alors qu'ils étaient plongés dans la tourmente, sous les bombes, dans des hôpitaux de fortune, croulant sous le nombre de rescapés ou de corps. Comment ne pas couler lorsque l'on est confronté à l'horreur la plus absolue, à la barbarie, aux effets pernicieux d'armes insidieuses qui tuent à distance, aux conséquences d'un conflit moderne terrifiant comme le fut la Première Guerre mondiale ? La guerre de 1870 fut terrible, celle de 1914-1918 laissa les peuples sidérés, choqués. "Jamais plus..." Un carnage, des généraux planqués déconnectés de la réalité donnant des ordres absurdes et criminels, une jeunesse fauchée pour rien. Du chaos, de l'ignominie, est né comme toujours le progrès en particulier sur le plan médical, chirurgical, psychiatrique. Des inventions et protocoles de soins fabuleux ont permis à des milliers d'infirmes, de gueules cassées, de gazés, de traumatisés, de trouver le moyen de continuer leur vie, malgré tout. 162 690 hommes et femmes ont œuvré au sein du Service de santé militaire dont 10 100 infirmières militaires. 15 millions de victimes blessées ont été prises en charge par les 5000 formations sanitaires de fortune, près des zones de combat ou à l'arrière, dans des conditions épiques, cauchemardesques, extrêmement difficiles au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Ainsi Alain Léonard, grâce au personnage de Aurélia Decourson s'étant engagée comme assistante sanitaire afin de retrouver son frère Armand disparu, nous fait découvrir sur le terrain, de Amiens à Arras jusqu'à l'Hôpital du Val-de-Grâce, la vie quotidienne de ces anges tutélaires et sauveurs au service de la Vie quand tout n'est que désespoir, fureur, sang et boue. L'incertitude, l'ignorance de ce qui est réellement arrivé à Armand n'est plus supportable pour sa sœur qui quitte le confort de la maison familiale en bord de Loire pour l'âpreté de l'existence dans un hôpital proche du front. Ce sont des milliers de jeunes hommes extirpés de cette infâme boucherie qu'Aurélia, ses camarades, les chirurgiens, les ambulanciers, tous les personnels de santé, vont devoir sauver des griffes de la Mort. Plus qu'un hôpital, c'est une usine où les états d'âme n'ont pas leur place alors que l'ennemi se rapproche et tue encore et encore. Au milieu de ce désastre pourtant l'espoir fleurit, l'amour et l'amitié aussi. Aurélia trouvera-t-elle en elle la force nécessaire pour mener à bien sa mission et ne pas flancher devant la peur, l'immensité de la tâche, l'horreur ? Un récit poignant, recréant parfaitement l'ambiance de l'époque de ce début de siècle, l'atmosphère délétère et désespérante de ces quatre années de conflit, tout en nous offrant un roman d'amour, de guerre, de passion, bouleversant, humaniste et inoubliable même après avoir tourné la dernière page. Quatrième de couverture 1914. Près de Chinon, les Decourson, viticulteurs, vivent des jours heureux. L'équilibre familial vacille dès l'annonce de la mobilisation générale. Armand, l'unique fils de la fratrie, est envoyé au front. Très vite, les siens sont sans nouvelles, redoutant le pire. Alors qu'il est officiellement porté disparu, l'une de ses jeunes sœurs, Aurélia, abandonne son projet d'études et décide d'intégrer la Croix-Rouge pour se former aux premiers soins, rejoindre à son tour la zone de combat et retrouver sa trace. À Amiens, au milieu des bombardements et des brancards, elle découvre la terrible réalité du conflit et l'horreur des blessures mais rien ne saurait l'arrêter dans sa quête ni la faire renoncer. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Une enquête philosophique | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Une enquête philosophique Philip Kerr Le Masque 2011 390 pages traduites par Claude Demanuelli Polar thriller historique Chronique 3 mai 2018 En s'inspirant de Descartes, « Je tue, donc je suis. » ... « Je compris... Que les meilleurs choses que je pusse écrire ne resteraient toujours que des remarques philosophiques ; que mes pensées se paralysaient dès que j'essayais de leur imprimer de force une direction déterminée, à l'encontre de leur pente naturelle. - Ce qui tenait sans doute étroitement à la nature de l'investigation même. Elle nous oblige, en effet, à explorer en tous sens un vaste domaine de pensées. " Ludwig Wittgenstein, "Investigations philosophiques » ( traduit de l'allemand par P. Klossowski) . Policier d'anticipation étonnant et terrorisant à la Orvell. L'auteur malheureusement disparu en 2018, père de la très célèbre trilogie berlinoise, a écrit ce texte en 1992, situant l'action en 2013 à Londres. Flippant tant ses descriptions d'une police se perdant dans des méthodes d'investigation de plus en plus complexes, scientifiques et psychiatriques, éloignée des réalités du terrain, démoralisant peu à peu une justice tendancieuse, sont justes et très proches d'une réalité paniquante. Peu à peu, la société s'enfonce dans le virtuel, la violence, ayant trouvé une solution incroyable pour ne pas condamner à mort les assassins les plus féroces sans pour autant les enfermer à vie, le Coma Punitif. L'Europe a également choisi le Royaume-Uni pour l'essai d'un programme Lombroso, du nom de celui qui établit dans un autre siècle, des tableaux et listes des caractéristiques physiques, telle la taille des oreilles, dénonçant à la société un tueur en puissance. On imagine le danger d'une telle ineptie prise au sérieux alors. Ce programme affuble des tueurs en série potentiels de femmes de noms de philosophes. Ce sont des NVM- négatifs. Bientôt certains sont éliminés de six balles dans la tête. L'exécuteur prend de plus en plus de risques dans son duel avec l'inspecteur principal " Jake" Jacowicz, femme de poigne aux multiples talents, détestant la gent masculine, se perfectionnant dans les "gynocides"multiples. Dans ce cadre, elle enquête en parallèle sur la mort d'une jeune femme dont le corps martyrisé présente des injures écrites au rouge à lèvres rouge sombre, laque de chine. Le criminel « Wittgenstein », a réussi à infiltré le programme Lombroso, et exécute ses frères en folie ; en effet, il présente les mêmes anomalies génétiques que ses victimes et fait partie du dit programme.... Incroyable car ce livre n'a pas du tout vieilli, certaines extrapolations sont d'actualité : la dénonciation des dangers de la virtualité, d'une police de plus en plus sécuritaire bafouant la vie privée des citoyens, de la montée du racisme et des risques du tout informatique, etc... Vocabulaire précis, scientifique et philosophique n'empêchant pas de se passionner pour cette enquête futuriste et si contemporaine. Deux autres romans sur le même principe sont parus après celui-ci. Très original, percutant, prodigieusement bien construit, intelligent, plein d'humour cynique sans concession, ménageant un beau suspense, c'est un thriller à découvrir donc. Une réflexion réelle sur les risques que nous encourons aujourd'hui si nous ne veillons pas à garder le contrôle et les pieds sur terre. Quatrième de couverture Un meurtrier sadique s'attaque férocement à des femmes. L'inspecteur « Jake » Jacowicz mène l'enquête. C'est une dure à cuire dont la particularité est de détester les hommes. Son adversaire est à la hauteur : un serial killer qui figure sur une liste ultra secrète de criminels sexuels potentiels, tous affublés d'un nom de philosophe. L'assassin, baptisé Wittgenstein, ayant infiltré l'ordinateur central du ministère de l'Intérieur, entreprend d'éliminer ses compères un à un. Le duel, hautement philosophique et pervers, que vont se livrer Jake et Wittgenstein, oscille entre le cynisme et une extrême drôlerie. L'action d'Une enquête philosophique, écrit en 1992, est située en 2013. Vingt ans plus tard, le texte n'a pas pris une ride : l'auteur avait anticipé les dérives policières et sécuritaires, le racisme banalisé, les risques informatiques, et même la grande sécheresse. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La Villa des Lauriers-roses | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Villa des Lauriers-roses Teresa Simon City Editions 14 juin 2023 480 pages traduites par Stéphanie Alglave Historique Chronique 8 juillet 2023 Le best-seller international qui a séduit des centaines de milliers de lecteurs. " La raison plutôt que les sentiments. La tradition à la place de la passion. Et bientôt, mon tour viendra de les imiter. Mais ce sera sans moi ! " Tous les ingrédients sont là pour faire de ce roman l'incontournable de votre été. On s'y plonge et on ne le quitte plus. Basculant entre juin 1936 dans les pas de Sophie et mai 2016 dans ceux de Jule, tout se passe à Hambourg, ville littéralement détruite par les bombes alliées pendant la Seconde Guerre mondiale aujourd'hui cité riante où il fait bon vivre et se mettre en terrasse pour prendre un bon café accompagné de douceurs. Jule compte bien que son petit établissement, "Perlette à la plage", séduira une clientèle de plus en plus variée grâce à la qualité de ses cafés et de ses pâtisseries. Déjà, au cœur d'un quartier populaire et sympathique, quelques habitués sont tous les jours au rendez-vous. Mais cela ne suffit pas lorsque le bailleur décide brusquement d'augmenter le montant du loyer de façon substantielle. Bien qu'elle ait lancé une nouvelle activité consacrée à écrire la vie des autres en s'appuyant sur tous les documents et photographies que l'on puisse mettre à sa disposition, cela n'est pas suffisant pour remplir son portefeuille. Jule est très inquiète malgré l'aide de ses amis et sa capacité à rebondir. Elle aimerait prouver qu'elle n'est pas une dilettante. Peut-être qu'une nouvelle venue dans son café, Johanna, sera l'élément déclencheur du changement ? Être une jeune fille en 1936 issue d'une famille aisée de commerçants de café, alors que le national-socialisme gagne du terrain, n'est pas une sinécure. D'autant plus lorsqu'on est secrètement amoureuse de Hannes, le fils de la cuisinière et que le petit frère Lennie se transforme en un triste représentant de la jeunesse hitlérienne. Sophie ne pense qu'à son amoureux, les hormones en folie, peu portée sur les études malgré l'aide de son meilleur ami Malte, un génie handicapé d'une jambe. En ces heures sombres, Sophie doit répondre aux exigences de son milieu et des nouveaux dirigeants du Reich. Tout se délite sous ses yeux ; ce n'est que le commencement, les éléments de la tragédie future se mettent inexorablement en place. L'ombre d'un certain Moers plane sur elle et ses amis, un être malsain et puissant lui faisant peur. L'ambiance est anxiogène, comme avant une catastrophe. Pourra-t-elle faire sienne la maxime gravée au fronton de la Villa des Lauriers ? « Dum spiro spero » « Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. » De Marcus Tullius Cicero, 106-43 avant J.-C. Sophie va devoir affronter et traverser des épreuves auxquelles sa jeunesse dorée ne l'a pas préparée. Le miroir des apparences va se briser, des vérités vont surgir comme d'une boîte de Pandore. Quel lien y-a-t-il entre une trentenaire de 2016 et une très jeune fille de 1936 ? Comment va-t-il se nouer ? Du bel ouvrage magnifiquement maîtrisé de bout en bout, un scénario au cordeau soutenant un suspense et une tension jusqu'aux révélations finales, des personnages très bien campés et attachants, une plongée dans le monde du café tout à fait passionnante, beaucoup de scènes vives et colorées concernant les aventures de Jule pour contrebalancer les ténèbres cernant Sophie. À mettre dans son sac ou sa valise absolument. En plus, l'autrice vous offre de délicieuses recettes de desserts en toute fin. Que demander de plus ? Quatrième de couverture À l'aube de la Seconde guerre mondiale, la jeune Sophie, fille d'un influent marchand de café de Hambourg, vit confortablement dans la luxueuse villa familiale. Les réceptions et les fêtes se succèdent, surtout pour trouver un bon mari à Sophie. Tandis que la jeune femme tente de faire bonne figure et de sourire aux invités, Hannes, le fils de la cuisinière, fait le service. Il est le confident de Sophie depuis leur enfance. Et au fil du temps, le sentiment très fort qui les a toujours liés s'est transformé. Mais comment une fille de la classe supérieure pourrait-elle imaginer épouser un homme qui n'a rien à lui offrir ? Un jour, le monde bien ordonné de la Villa des Lauriers-roses se fissure. Alors que le chaos de la guerre approche, Sophie découvre que ses parents dissimulent depuis des décennies un lourd secret. Un secret qui va bouleverser le destin de la jeune femme. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Pourvu que la nuit s'achève | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Pourvu que la nuit s'achève Nadia Hashimi Milady-Bragelonne 2017 540 pages traduites par Emmanuelle Ghez Roman Chronique 6 mai 2019 Thriller Afghan. « J'avais imaginé un million de morts pour mon mari : il aurait pu mourir frappé par la foudre. Ça aurait été tellement plus simple pour tout le monde : un éclair tombé du ciel. Une fin douloureuse mais brève. Hélas, les orages ne sont jamais là quand on a besoin d'eux. » En ces heures troublées où il semble que l'impensable puisse advenir au pays des droits de l'homme et de l'égalité des chances, où la femme perd tous les jours les acquis chèrement obtenus, où l'innocence des enfants est bafouée, par une justice, par des lois iniques favorisant les criminels pédophiles, lire ce roman puissant et terrible de Nadia Hashimi ayant pour toile de fond l'Afghanistan d'aujourd'hui, entre Moyen-Âge et XXI ème siècle, nous permet de ne pas nous aveugler quant à la possibilité toujours d'un basculement dans l'horreur, dans le Mal absolu, même chez nous. Les premières victimes des extrémismes religieux ou politiques ou des gouvernements et des grandes entreprises criminels seront toujours les plus fragiles, les enfants, les femmes, les personnes âgées, les minorités, l'étranger... Etc... Sommes-nous différents des Afghans ? Non, seulement encore en retard sur le chemin d'une certaine barbarie. Pourtant avant les années 70, ce pays était "en marche" comme l'Iran par exemple. On ne peut être que soufflés par les photographies de l'époque si joyeuses et modernes. Mais voilà, la guerre, la volonté de conquérir, d'être toujours plus riches, plus puissants génèrent une soif que l'on ne peut étancher, et si cela détruit toute une population, sa culture, sa civilisation, ses valeurs fondamentales, quelle importance ! Soyons vigilants à ce qu'aucune dictature ne puisse s'installer en France, faisons en sorte que le premier clivage, celui entre les sexes, tombe définitivement, pour que tous les autres disparaissent à leur tour dans un magnifique Strike. L'auteure est partie d'Afghanistan en 1970 avant l'invasion soviétique, pour rejoindre les USA. Avec ses parents, elle y est retournée en 2002, pour redécouvrir l'histoire et la culture afghanes. Le personnage de l'avocat, Yusuf, mandaté sur place par une ONG juridique est son double. Cette question de l'exil est un des thèmes forts de ce livre. Au cours du récit, nous le suivons dans un village retiré où le temps semble s'être arrêté, où des règles et des coutumes hallucinantes sont appliquées et respectées, ayant toutes pour but de contrôler les femmes, dès leur plus jeune âge, présumées coupables de tout par leur nature même, simple marchandise pour les hommes. Mieux, Nadia Hashimi nous entraîne au coeur d'une prison pour femmes où chacune va raconter son histoire tragique, ubuesque, à peine croyable au XXI ème siècle, ou revenir sur des évènements dramatiques de condamnation de femmes à Kaboul par des fous de Dieu, par une foule en délire. Tout est vrai comme l'assassinat d'une ex-journaliste il y a peu de temps dénoncé sur les réseaux sociaux. Un obscurantisme puissant qu'il faut combattre pour sauver ce peuple, voilà la mission de Yusuf et ses collègues de l'ONG. Mais sa cliente ne va pas lui faciliter les choses, loin de là, car elle obéit à un code de l'honneur bien particulier, que cet occidental ne peut pas comprendre, non seulement parce qu'il a été éduqué aux USA, mais aussi, parce qu'il est un homme. Zeba est en état d'urgence permanent de par sa féminité, elle doit faire preuve au quotidien d'un incommensurable courage pour survivre et protéger ses quatre enfants de la violence du monde et de son mari, Kamal. Même sa mère, possédant des dons de " magicienne", crainte par la société et les hommes, n'a pu mettre son pouvoir à son service, alors que les signes avant coureurs de la tragédie étaient bien visibles. De très beaux portraits de femmes mais aussi d'hommes tout autant pris au piège de l'absurdité de cette société afghane qu'il faut absolument faire évoluer. Un roman, un thriller inoubliable, sans concession, usant de l'humour et de l'ironie pour ne pas pleurer, de très belles scènes marquantes et bouleversantes, un récit qui serait formidable de transformer en film. L'obscurantisme guette tout le monde, toutes les sociétés, et la nôtre également. Ce roman est aussi le vôtre, ne vous leurrez pas Quatrième de couverture Lorsque Zeba est retrouvée devant chez elle, le cadavre de son mari est à ses pieds, il paraît évident aux yeux de tous qu'elle l'a tué. Depuis son retour de guerre, Kamal était devenu un autre homme, alcoolique et violent. Mais cette mère de famille dévouée est-elle capable d'un tel crime ? Présumée coupable, Zeba est incarcérée dans la prison pour femmes de Chil Mahtab, laissant derrière elle ses quatre enfants. C'est à Yusuf, revenu des États-Unis pour régler une dette symbolique envers son pays d'origine, l'Afghanistan, que revient la défense de ce cas désespéré. Mais la prisonnière garde obstinément le silence. Qui cherche-t-elle à protéger en acceptant de jouer le rôle du suspect idéal ? Et dans ces conditions, comment faire innocenter celle qu'on voit déjà pendue haut et court ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le régal des quatre saisons | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le régal des quatre saisons Laurent Occelli De Borée 11 avril 2024 aux Éditions De Borée dans la collection Beaux Livres, 144 pages illustrées. 144 pages illustrées Recettes Beaux Livres Chronique 10 avril 2024 35 plantes et 90 recettes pour les gourmands de naturel. Pour ceux ayant la chance d'habiter loin des villes ce recueil de recettes de cuisine réalisées à partir de plantes sauvages sera une vraie merveille. En effet les photographies et descriptions précises de chaque végétal vous attendent ainsi que des avertissements quant à leur utilisation. Pour les citadins, comme moi, cuisiniers à leurs heures, les préparations ont toutes l'air délicieuses, certaines très étonnantes et certainement fort goûteuses, adaptables à ce que nous réussissons à trouver chez nos primeurs et supermarchés. Ce livre, très pratique et d'un bon format, restera en bonne place dans ma cuisine, certaines recettes m'ayant inspirée. Quatrième de couverture Les plantes sauvages comestibles nous permettent de "pimper" et de diversifier notre alimentation : un joli programme pour les amoureux de nature et un but de promenade quand on veut apprendre à connaître le milieu naturel ! C'est ici un botaniste passionné qui vous accompagne. Voici donc 35 plantes faciles à déterminer grâce aux descriptifs, aux photos et aux dessins de l'ouvrage. Simples à réaliser, les recettes qui s'y rapportent sont gourmandes et originales. Salades, beignets, gratins, roulés, puddings, soupes et veloutés, omelettes, croquettes, tartes et cakes, gâteaux, tartines, pestos... Une touche d'exotisme avec raïta et dalhs, et quelques délices italiens... Vous trouverez entre ces pages bien des sources d'inspiration qui répondent à vos préoccupations : respecter l'environnement, découvrir la nature sous tous ses aspects, la respecter tout en la parcourant, mieux vous alimenter en limitant les protéines d'origine animale. Un livre pratique à emporter en balade et qui trônera ensuite en cuisine ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Comme si de rien n’était | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Comme si de rien n’était Alina Nelega Editions des Femmes Antoinette Fouque 2021 288 pages traduites par Florica Courriol Roman Chronique 10 avril 2021 « Comme si de rien n'était » reçoit en 2020 le prestigieux prix roumain Observator cultural. « Quant au titre, la formule consacrée devrait déjà nous mettre la puce à l'oreille : car comme si de rien n'était, nous sommes happé.e.s par cette narration dès les premières pages. Comme si de rien n'était, il s'y passe en fait énormément de choses. Dans une société apparemment lisse où le pouvoir veut que les citoyens soient heureux, on fait semblant de vivre comme si de rien n'était, on fait semblant de soutenir le système ; d'accepter sans broncher, comme si de rien n'était, les malversations, les combines des collègues et des proches ; on se rend chez un.e ami.e, comme si de rien n'était, alors qu'il.elle est arrêté.e où se trouve en domicile surveillé, on se met au lit sous les couvertures pour qu'il.elle puisse chuchoter, non pas des déclarations amoureuses mais les motifs et les circonstances de son arrestation ; comme si de rien n'était, on élève un enfant et on laisse croire à la famille et aux ami.e.s que son père est votre mari et pas le type du Parti qui vous a imposé sa loi de mâle ; on revoit l'amour de sa vie, on se comporte avec elle comme devant une quelconque ancienne camarade de lycée, alors qu'on l'aime à en mourir, on fait comme si de rien n'était... » Florica Courriol - janvier 2021 Oui comme si de rien n'était, on fait semblant de vivre une existence normale alors qu'on est piégé dans un univers grotesque, ubuesque où le roi est Ceaucescu, le "conducatorbienaimé" et la reine "notremèreànoustous" qui édictent des règles de fou, dont les ombres planent tels des vampires sur cette Roumanie, sur cette Transylvanie. On se dirait dans un roman de Science-fiction malheureusement ce n'est pas le cas. Les apparences ne sont pas trompeuses, nous sommes enfermés dans un asile d'aliénés à grande échelle, épiés nuit et jour par l'Organe, la Securitate, la Milice, le Parti. Votre destin ne vous appartient pas, vous ne vous appartenez pas, d'autant plus si vous êtes femme et le comble, homosexuelle. Votre vie intime appartient au Parti, votre sexualité est une question politique, vous êtes doublement criminelle et dans la ligne de mire de tous les petits chefs, de tous les violeurs et profiteurs en puissance. Votre terreur les fait jouir, ils sont intouchables, même si le régime s'écroule, ils savent qu'ils s'en sortiront... Alors vos pauvres menaces de dénonciation, ils s'en foutent totalement. Ils sont les dieux du communisme. Être femme libre n'importe où dans le monde est déjà en soi un sacré challenge à relever, dans une dictature cela tient du fantasme.Notre Alice, ou Cristina, n'est pas tombée au pays des merveilles et doit alors se transformer en Crocodila qui n'a peur de rien, personnage de conte sorti tout droit de son imagination fertile pour son fils Stefan, si innocent, si adorable. Ce qui fait de cette roumaine un être à part c'est son don pour l'écriture, sa capacité à inventer d'autres univers pour supporter celui où pénurie, corruption, abus sexuels et politiques, délation, paranoïa, saleté, désespérance, sont le pain quotidien de cette société malade.Son amour pour Nana aussi la soutient, la nourrit, en silence, cachée. C'est un sentiment criminel, une aberration... Alors elle fait comme si de rien n'était même si son corps, son coeur hurlent, se brisent..... Elle obéit sans réussir à convaincre de son innocence l'œil du Parti qui ne la quitte pas, la suit partout, sait tout d'elle. On suffoque, on a mal au ventre, on éclate soudain en rires libérateurs ou nerveux, en larmes intérieures le plus souvent. Y-a-t-il un avenir en ces années 80 pour les Roumains ?Le rouleau compresseur de l'Histoire ne va-t-il pas tous les écraser impitoyablement ? Qui s'en sortira ? Un texte sans discontinuité, sans annonce de changement d'idée, de cadre, une ponctuation capricieuse, le tout pour illustrer par cette linéarité infernale le sentiment d'avancer inéluctablement, comme si de rien n'était, vers sa chute. L'impuissance face au monstre communiste est une réalité, nous nous sentons peu à peu broyés.Puissance du message donc porté par une mise en place qui nous bouscule, nous maltraite, nous force à ne pas faire comme si de rien n'était. La note d'introduction de Florica Courriol est parfaite et exprime mieux que je ne pourrais jamais le faire ce que je voudrais vous dire sur ce roman. J'en sors évidemment révoltée, triste et prête à en découdre pour la sauvegarde de nos libertés de citoyen.ne.s face à un gouvernement qui se radicalise. Je tiens à vous rassurer, la poésie et l'humour, ne sont pas absents de cette narration, bien au contraire. Merci aux Éditions des femmes Antoinette Fouque pour leur confiance renouvelée. Quatrième de couverture « En écrivant, elle se dit qu’elle réussira à mieux comprendre – en interchangeant le personnage de Nana avec celui d’un garçon, peut-être, avec Dani ou Mits, par exemple, ce serait plus facile – ah non, ce ne serait pas plus facile. Elle devrait s’instruire davantage sur les corps et les émotions, comprendre pourquoi son ventre est serré, nœud de désirs et d’inquiétudes, elle les reconnaît bien, ils sont clairs ces mots, mais elle a peur de les exprimer. Ah, si elle pouvait courir, voler, se jeter sur le sable chaud d’une mer, écouter, éperdue, le bruit des vagues. Elle s’imagine les vagues et au dessus, la montagne. » A.N. Cristina traverse son adolescence dans les années 1980, durant la dernière décennie de la dictature roumaine. Élève dans un lycée de province, elle s’éprend d’une camarade de classe issue d’un milieu plus élevé et se découvre une passion pour l’écriture. Mais les diktats imposés par le régime lui barrent le chemin. Jeune adulte, elle s’efforce de naviguer entre les contraintes politiques, familiales et sociales qui pèsent sur les femmes. Elle essaie d’écrire, jonglant entre précarité, censure et autocensure. Avec un humour corrosif, les plus subtils rouages de l’oppression sont mis à nu. « Alina Nelega a chamboulé avec Comme si de rien n’était les habitudes littéraires roumaines par un sujet peu abordé jusque là : l’homosexualité féminine. Placé dans un cadre historique précis, mais qui s’éloigne du souvenir des Roumains – la dernière décennie du «règne » Ceausescu -, le livre se présente comme un arrêt sur image de toute la société roumaine. Il y est question de la fameuse Securitate, du contrôle de la sexualité par le Parti, de pénurie, de corruption, de relations interethniques en Transylvanie – où se déroule principalement la narration -, d’abus politiques, de révolte étouffée. Il y est question d’amour et de féminité mais surtout de liberté. » A propos de Florica Courriol : Traductrice littéraire du roumain. Née en 1952, Florica Ciodaru-Courriol enseigne le roumain à l'université Lyon II. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs















