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- Code 93 et Territoires | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Code 93 et Territoires Olivier Norek Pocket 2014 et 2015 360 et 384 pages Thriller & Polar Chronique 11 février 2017 J'ai terminé hier soir la trilogie de Olivier Norek. J'avais commencé involontairement et tributaire des catalogues de bibliothèques par Surtensions. Thriller parfaitement maitrisée à la construction cinématographique chorale où les personnages membres de l'équipe de Coste sont poussés à bout jusqu'à l'insoutenable. Noir, un modèle du genre. ..... Donc forte de cette première bonne impression j'ai cherché les deux premiers opus. Code 93 étonnant de maîtrise pour un premier bouquin pose les décors, le 93 et Saint Denis, zones quasi de non droit , et nous présente les personnages qui seront récurrents. On entre dans la SDPJ93 pour faire leur connaissance. Le thriller en lui-même est bien imaginé, nous lecteur savons beaucoup de choses avant Coste donc le dénouement n'est pas une surprise. Je crois que ce premier livre offre l'occasion à Olivier Norek lieutenant de police à la section enquêtes et recherches de cette SDPJ de puis longtemps sur ce département sensible , de pouvoir enfin montrer son travail, ses collègues, et d'aborder des sujets politiques et sociaux majeurs qui font le terreaux de la violence et de la guerre qui se déroule sous nos yeux, sans rien pouvoir y faire ou y comprendre. On sent le flic en colère, certainement aussi désespéré quelquefois qui a besoin de vider son sac. Dans Territoires, cette guerre est déclarée, les enfants bourreaux sont sacrifiés, les habitants kidnappés par les trafiquants et piégés dans un monde de violence et de terreur, les caïds et les politicards se partagent le gâteau indifférents aux morts, aux dommages collatéraux. Une société schizophrénique qui donne une vitrine à admirer alors que celle-ci se fend sur toute sa longueur. Un jeu d'apparences. Là encore Olivier Norek, reporter de guerre urbaine, emmène le lecteur dans les zones à risques, le fait être le témoin de scènes dignes du parrain ou de Mad Max, le transformant ainsi en coéquipier puisqu'il a des informations que Coste et son équipe n'ont pas. La fin est digne de tout ce qu'on espérait déjà désabusés que nous sommes. Comment garder le feu sacré pour ce travail dans les brigades de police en sachant tout cela ? Grand mystère pour moi. Ce que j'aime aussi c'est l'humanité, l'amitié, la camaraderie, l'amour et la tendresse, la fine psychologie présents dans ces trois livres, nous offrant autant de bulles d'oxygène. Quatrième de couverture Code 93 : Un cadavre, émasculé, qui rouvre les yeux sur la table d'autopsie. Un portable qui se met à sonner dans le corps d'un jeune toxico, mort de brûlures inexplicables. Malgré quinze ans de terrain en Seine-Saint-Denis, Victor Coste, capitaine de police, se prépare au pire. Et que penser de ces lettres anonymes qui dessinent une première piste : celle d'un mystérieux dossier, le « Code 93 » ? Une piste qui, des cercles huppés parisiens aux quartiers déshérités, fera franchir à Coste les limites du périphérique, et de la raison... Territoires : Les exécutions sommaires de trois jeunes caïds de Malceny, "plaque tournante de la came pour l'Île-de- France", mettent la SDPJ sur les dents. Mais le capitaine Coste n'a pas peur de mettre le feu aux poudres... A Malceny, dans le 93, on est habitués aux règlements de comptes. Mais un nouveau prédateur est arrivé en ville et, en quelques jours, les trois plus gros caïds du territoire sont exécutés. Le capitaine Coste et son équipe vont devoir agir vite, car leur nouvel ennemi s'implante comme un virus dans cette ville laissée à l'abandon, qui n'attend qu'un gramme de poudre pour exploser. Une ville où chacun a dû s'adapter pour survivre : des milices occultes surentraînées, des petits retraités dont on devrait se méfier, d'inquiétants criminels de 12 ans, des politiciens aveugles mais consentants, des braqueurs audacieux, des émeutiers que l'Etat contrôle à distance de drone. Et pendant ce temps, doucement, brûle la ville. La dernière affaire du capitaine Coste ? Elle se passe en enfer... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Après toi | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Après toi Jojo Moyes Bragelonne-Milady 2016 445 pages traduites par Alix Paupy Roman Feelgood Chronique 7 février 2019 « C'est bon pour le moral, et servi avec un humour à tout épreuve. »Kirkus « Drôle, émouvant, et toujours imprévisible. Quand on achève la lecture de ce livre, on n'a qu'une envie : le relire ! « New-York Times Peut-être être pas jusque là, en revanche, je me suis empressée de lire vite la suite « Après Tout ». Je n'avais pas lu le premier tome, et cela n'a pas été gênant car les éléments essentiels de celui-ci sont donnés dans ce récit. Donc tout est très clair. C'est typiquement le genre de littérature Feel Good de bonne facture, avec retournements de situation au bon moment, héroïne très attachante dans laquelle on se reconnaît par certains aspects, roman optimiste, où tout est possible avec beaucoup de courage et de ténacité. Les relations familiales sont bien décrites avec quelques moments savoureux, une société anglaise croquée avec ironie, clairvoyance et beaucoup de sel. On s'y croit, on se coule dans cette histoire avec plaisir et l'envie de connaître la suite. J'ai largement préféré « Les yeux de Sophie » avec la dimension historique. Cependant, cette écrivaine sait particulièrement créer les ambiances, soutenir le suspense, et nous livrer une analyse psychologique très juste en finesse. Donc je l'ai apprécié, ai passé un très bon moment, sachant ce que je recherchais dans cette lecture en ce samedi tranquille. Quatrième de couverture « Lou a promis à l'homme qu'elle aime de vivre chaque jour comme si c'était le dernier. Mais elle peine à se remettre de la mort de Will et des violentes critiques dont elle est la cible dans sa ville natale. Sa vie londonienne n'a rien du nouveau départ qu'elle espérait : accoutrée d'un uniforme ridicule, elle travaille dans le bar d'un aéroport, sous les ordres d'un petit tyran. Lors d'une soirée passée à méditer sur le toit de son immeuble, Lou est surprise par l'apparition d'une jeune fille et tombe.... trois étages plus bas. Elle croit avoir touché le fond, mais c'est là que commence sa nouvelle vie : sa rencontre avec Lily est le meilleur moyen d'honorer sa promesse. » Une tragicomédie romantique, sociétale, qui peut sembler légère et qui pourtant touche à l'essentiel. Moi, j'aime. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le filet | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le filet Lilja Sigurdardottir Métailié Noir 2018 313 pages traduites par Jean Christophe Salaun Thriller Chronique 26 novembre 2018 Deuxième tome de la trilogie Reykjavik noir comprenant « Piégée » paru en 2017 et « La cage » en 2019. Je n'ai pas lu l'épisode précédent et n'en ai pas été gênée, j'ai été tout de suite prise dans l'intrigue tricotée avec beaucoup de talent par l'auteure. « Un thriller au cordeau avec une intrigue originale et des personnages remarquables. » Times Tout à fait mon avis, élégant, au scalpel, très rapide, agréable à lire et à suivre, une construction chorale cinématographique, beaucoup d'imagination au service d'un scénario intelligent mêlant histoires de passion et d'amour, de violence, de haine, nous plongeant en même temps dans les eaux nauséabondes des spéculations bancaires de haut vol ou de trafics de drogue internationaux via l'Islande post crise de 2008 ; nous voilà piégés dans une nasse dont les mailles sont bien resserrées. Sonja fait en permanence référence à une nasse dont elle n'arrive pas à se libérer, son mariage catastrophique, sa délinquance obligée, alors qu'elle ne rêve que de vie de famille tranquille avec l'amour de son existence, son fils Tomas. Alors voilà, il y a deux mois, début 2011, elle a fui Adam son époux dont elle a enfin réussi à divorcer jusqu'aux USA. Bougeant en permanence pour assurer leur sécurité, elle souffle depuis trois semaines en Californie ; mais elle sent qu'ils doivent à nouveau déménager. Un pressentiment qui s'avère rapidement : Tomas a disparu.... De la quatrième de couverture, juste un extrait car je viens de la lire et je trouve qu'elle en dit trop, j'ai parfaitement compris ce récit sans l'avoir lu avant, donc je préfère vous mettre seulement l'eau à la bouche :« Une histoire pleine de surprises : une intrigue internationale menée tambour battant, du chantage à l'amour maternel, un double jeu inquiétant, une héroïne élégante hors du commun, le tout sur un rythme sans faille. » Quatrième de couverture Sonja, contrainte de transporter des valises de drogue pour continuer à voir son petit garçon, a un vrai talent de passeuse et un complice inattendu à la douane de Keflavík. Elle rêve de fuir les chantages affectifs de son ex-mari, mais aussi celui de sa compagne, l’ex-banquière à l’amour encombrant, qui a détourné les fonds d’un puissant homme politique et passe devant une commission d’enquête financière. Quand elle découvre que la perversité des femmes est encore plus redoutable que la cruauté des hommes, elle prend les événements à bras-le-corps et s’attaque aux plus puissants des malfrats. Une intrigue pleine de surprise, du chantage à l’amour maternel, un double jeu inquiétant, une héroïne élégante hors du commun, le tout sur un rythme sans faille. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La jeune fille et la nuit | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La jeune fille et la nuit Guillaume Musso Calmann-Lévy Depuis peu 424 pages Divers Chronique 26 mai 2018 « Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser ? » Henri Michaux En premier lieu, l'objet lui-même, à la couverture très graphique et la texture grainée, puis la mise en page et la police qui rendent la lecture des plus agréables. Ce n'est pas rien donc il faut le dire. Puis les lieder de Schubert prennent possession de mon esprit, cette Jeune Fille qui frôle et danse dangereusement avec la Mort : La Jeune Fille : « Va-t'en, ah, va-t'en ! Disparais, odieux squelette ! Je suis encore jeune, disparais ! Et ne me touche pas ! » La Mort : « Donne-moi la main, douce et belle créature ! Je suis ton amie, tu n'as rien à craindre. Laisse-toi faire ! N'aie pas peur Viens sagement dormir dans mes bras. » Matthias Claudius, la Jeune Fille et la Mort Du poème au lied, puis l'Opéra avec l'intitulé du premier chapitre « Le sentier des contrebandiers » : l'amour est un oiseau rebel qui n'a jamais, jamais connu de loi..... Carmen toujours revient hanter les lieux.. on sait que le drame est en marche. Et finalement, le récit se teinte de couleurs hitckokiennes, mais la femme fatale est rousse, vénéneuse et trompeuse. Le décor de ce film presque hollywoodien est le collège saint Exupéry de Sophia Antipolis près d'Antibes, se targant de copier les américains : ses mécènes richissimes , son campus de luxe, son soleil et les sourires ultrabright de circonstance. Et bientôt un tout nouveau complexe et une roseraie en mémoire d'une belle disparue, Vinca Rockwell....même le nom est celui d'une star. Elle attirait tous les regards, provoquait tous les désirs, envies, haines, passions. Elle jouait un jeu dangereux, peut-être fatal. On dit qu'elle s'est enfuie avec son professeur de philosophie un soir de décembre 1992, qu'ils auraient été vus dans le train pour Paris, qu'une réservation dans un hôtel aurait été honorée par le couple, que l'on y retrouva sa trousse de toilette et sa brosse.... Et puis...plus rien.... 13 mai 2017, Manon Agostini, policière municipale, en tenue de soirée pour se rendre aux retrouvailles de sa promotion organisées par St Exupéry, se voit contrainte d'effectuer un détour par le fameux sentier. Un gardien de villa aurait entendu un coup de fusil vers 21 h. Le vent a beau hurler, la tempête se déchaîner, les oliviers se tordre comme dans un cauchemar, les rochers cisailler la plante de ses pieds nus, Manon n'en a cure le regard fixé sur un cadavre de femme en contrebas horriblement défigurée. Le matin de ce même samedi, débarque de l'avion arrivant de New York Thomas Degalais, célèbre romancier à succès. Un retour aux sources pour lui sur les lieux de sa jeunesse, pour la fête de sa promotion du collège où ses parents étaient proviseurs. Mais la raison réelle de sa présence est tout autre : son ami et frère de cœur Maxime Biancardini, lui a envoyé un article mentionnant le début, lundi, des travaux de destruction du vieux gymnase. Or, derrière l'un des murs du bâtiment, repose un secret très compromettant pour les deux hommes littéralement paniqués. Toutes leurs vies de notables, écrivain, homme politique dans le sillage de Macron, risquent d'être balayées du jour au lendemain, surtout avec, dans les parages, Stéphane Pianelli, journaleux revanchard à Nice-Matin attendant de rouvrir le dossier Vinca Rockwell. Même l'ex petite amie d'enfance de Thomas, Fanny Brahimi, chef de la cardio à l'hôpital de la Fontonne, est nerveuse.... Qu'est-ce que ce trio a à cacher ? Quel crime ont-ils commis ? Sont-ils certains de connaître la vérité ? Celle-ci serait-elle très différente ? Ainsi tout au long de ce thriller réussi et très bien mené jusqu'au dénouement et aux épilogues étonnants, nous basculerons entre l'hiver 1992 et le printemps 2017. Je ne suis pas une fan forcément des romans de Guillaume Musso, cependant depuis "Central Park" qui m'a bluffée, je suis revenue à son univers plus dense, recherché, mâture dans ses thrillers. Je trouve du coup que la gravité et l'ombre propres à ce style littéraire apportent à l'écriture de cet auteur plus de poids, de consistance. À nouveau, j'ai aimé "Un appartement à Paris" tout en noir et blanc arty, le graphisme des couvertures préfigurant un style très esthétique tout en étant efficace. Pas de lourdeur donc, et le talent renouvelé pour entremêler la banalité de la vie quotidienne (ou d'événements que nous connaissons tous, comme des retrouvailles de promos toujours amusantes et pathétiques), avec l'horreur, la terreur, l'indicible.... Des fractures soudaines obligeant ici nos trois amis à emprunter un sentier en à pic bien tortueux et dangereux. Mais ils n'ont plus le choix, le chemin sera évidemment initiatique, la fin bouleversante. Thomas n'est pas Guillaume, même si ce dernier a choisi pour cadre celui de sa jeunesse. Cependant tous deux partagent une passion pour la littérature, les mots, la lecture, et l'écriture qui font d'eux ce qu'ils sont aujourd'hui, mais sans oublier l'essentiel : l'amour de la Vie. Belle lecture. Quatrième de couverture Un campus prestigieux figé sous la neige Trois amis liés par un secret tragique Une jeune fille emportée par la nuit Côte d’Azur - Hiver 1992 Une nuit glaciale, alors que le campus de son lycée est paralysé par une tempête de neige, Vinca Rockwell, 19 ans, l’une des plus brillantes élèves de classes prépas, s’enfuit avec son professeur de philo avec qui elle entretenait une relation secrète. Pour la jeune fille, « l’amour est tout ou il n’est rien ». Personne ne la reverra jamais. Côte d’Azur - Printemps 2017 Autrefois inséparables, Fanny, Thomas et Maxime – les meilleurs amis de Vinca – ne se sont plus parlé depuis la fin de leurs études. Ils se retrouvent lors d’une réunion d’anciens élèves. Vingt-cinq ans plus tôt, dans des circonstances terribles, ils ont tous les trois commis un meurtre et emmuré le cadavre dans le gymnase du lycée. Celui que l’on doit entièrement détruire aujourd’hui pour construire un autre bâtiment. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'Ombre du vent T1 | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Ombre du vent T1 Carlos Ruiz Zafón Robert Laffont 2012 516 pages traduites par François Maspero avec l'aide du CNL Roman Chronique 28 juin 2020 Titre original : « La sombra del viento », premier roman pour adultes de Carlos Ruiz Zafón « Cela s'appelle la zafonmania. Une maladie cérébrale très contagieuse, qui s'attrape sous les moulins de Don Quichotte et qui a déjà fait plus de 300 000 victimes en Espagne. Tout ça à cause d'un gambergeur nommé Carlos Ruiz Zafón... Ce marchand de fables est en train de faire le tour du monde des traductions avec L'Ombre du vent, un roman hautement acrobatique, complexe, mais jamais compliqué, et coulé dans le moule des meilleurs polars... Mêlant roman initiatique et thriller politique, réalisme magique et embardées fantastiques, Zafón sème le vent avec un sacré punch. Et récolte le frisson. » André Clavel, l'Express Quoi écrire après un tel avis rudement bien tourné et complet ?Que dire après la lecture des 516 pages magiques, tour à tour ténébreuses et lumineuses, de « L'Ombre du vent » ? Oui, c'est en effet un roman historique mêlant le suspense, le romantisme le plus débridé, l'Amour sous toutes ses formes et mettant la Littérature au centre de tout, finalement. Des destins comme en échos des vies passées se déroulent sous nos yeux apeurés ou émerveillés. Les aventures de Daniel Sempere, petit garçon qui en ce début de roman avec son père se rend dans un lieux mystérieux, secret, extraordinaire, le Cimetière des Livres Oubliés, est un des personnages principaux, mais pas plus important que les autres, car il me serait vraiment impossible de hiérarchiser les différents protagonistes, d'en mettre un plus en exergue ; tous sont essentiels au mécanisme de précision de cette pièce basculant entre la bouffonnerie, la comédie, et le drame, l'horreur, le thriller glaçant, fantastique. La vie de ce garçon va changer du tout au tout à la suite de la découverte d'un livre dans le cimetière labyrinthique, un ouvrage qui semble lui être destiné, intitulé " L'Ombre du vent" ... c'est aussi une rencontre, par cet écrit interposé, avec son auteur, Julián Carax. Après avoir lu ses pages en une nuit, incapable de les laisser de côté, l'énigme de la biographie de l'écrivain et de l'importance de son oeuvre s'imposent à Daniel. Son père, libraire passionné, bien incapable de l'éclairer, va lui conseiller d'en parler au maître des libraires : Gustave Barcelo. L'engrenage vient de s'enclencher.... Vous voilà piégés dans cette Barcelone cauchemardesque et sublimée, dans ses rues tortueuses, ses villas mortifères et abandonnées, dans ce brouillard de poussière d'or et de charbon de la fin du XIX ème siècle aux années soixante, dans une Espagne et une Catalogne mises à feu et à sang par l'homme devenu fou, ivre de pouvoir, de sang. Changement de régime politique, guerre civile, dictature avec son cortège d'horreurs, conflit mondial, la tourmente de l'Histoire emporte dans ses flots en furie chaque acteur de ce drame. De très beaux moments emplis de lyrisme et de poésie, un vrai grand roman des amours multiples, interdites ou extraordinaires, un thriller haletant, époustouflant de par sa prodigieuse construction, une saga familiale et historique dense, foisonnante, riche d'émotions, de bouleversements, de retournements. En effet, on ne sort pas tranquillement de ce texte, il nous hante encore plusieurs jours après l'avoir terminé. On y sent la passion immense de l'auteur lui inspirant cet ouvrage magnifique, hors du commun et en même temps universel, intemporel.Ce fut un complet hasard si j'avais décidé de lire enfin ce roman qui m'attendait sagement dans ma bibliothèque, le confinement m'invitant à lire tous les livres y étant présents.Le décès de Carlos Ruiz Zafón à seulement 55 ans, semble laisser ses fans comme orphelins ; cela s'explique plus facilement maintenant que j'ai fini ce premier tome de la série de quatre consacrée au Cimetière des Livres Oubliés. Oui, nous sommes touchés au cœur par ce grand roman. Je pourrais vous citer les écrivains qui semblent être à la source de l'inspiration de l'auteur mais je préfère les taire pour ne rien analyser et laisser la magie opérer.Traduit en trente-six langues différentes, ce livre est devenu un best-seller mondial, avec plus de douze millions d'exemplaires vendus. Quatrième de couverture Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transforme de génération en génération :il "doit" y adopter un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets « enterrés dans l'âme de la ville » : l'Ombre du vent. Prix reçus : - Prix des lecteurs de La Vanguardia en 2002 - Finaliste du Prix Llibreter 2002 - Finaliste du Prix du roman Fernando Lara 2001 - Prix du meilleur livre étranger en 2004 Québec Modifier - Prix des libraires du Québec, catégorie roman hors Québec, 2005 Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les grandes oubliées Pourquoi l'Histoire a effacé les femmes | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les grandes oubliées Pourquoi l'Histoire a effacé les femmes Titiou Lecoq L'Iconoclaste Le 16 septembre 2021 325 pages illustrées essai Chronique 27 mai 2025 Préface de Michelle Perrot. " Nota Bene : Si le mot "féminisme " était utilisé en médecine ( dans un emploi qui ressemblait en réalité à celui de "féminité "), on s'accorde en général pour dire que son inventeur officiel est Alexandre Dumas fils, en 1872, dans un essai intitulé L'Homme-femme. Il ne s'agissait pas pour lui d'évoquer les femmes défendant leurs droits. Il ne s'en servait qu'au masculin pour se moquer des hommes qui défendaient les droits des femmes." C'était donc plutôt mal parti et cela bien avant ce XIXe siècle sclérosant, patriarcal jusqu'à la nausée, hypocrite, injuste et inégalitaire, alors que les révolutions industrielle et sociales semblaient dessiner une France moderne et éclairée. Oui, mais exit ces dames, comme pour la Révolution française dont elles furent les grandes oubliées, sacrifiées sur l'autel d'un masculinisme vomitoire. En remontant le temps, malheureusement, entre le Code Napoléon, les joyeusetés écrites par ces messieurs du Siècle des Lumières, les bûchers de la Renaissance élevées pour anéantir les vilaines sorcières et femmes pensant par elles-mêmes, et ben, nous fûmes bien mal loties, mes sœurs ! Depuis ces dernières années, une révolution sociétale, philosophique et littéraire se déroule sous nos yeux émerveillés et sidérés : la réécriture de l'Histoire par le regard des femmes, celles-ci ne formant pas une minorité, mais représentant la moitié de la population mondiale sommée de la fermer, un point c'est tout ! Au même titre que l'on rend enfin aux peuples nomades leurs droits quant à leur rôle actif à l'établissement, pendant des millénaires, de la civilisation, il était temps également de redonner leur place à toutes celles qui, par leur courage, leur ténacité, leur intelligence, leur dévouement, leur sens du devoir, ont été les moteurs de l'évolution de l'humanité au cours de ces mêmes millénaires. Mais au fait, depuis quand sommes-nous écartées de la notoriété à laquelle nous avons droit ? Pourquoi ? Et comment ce phénomène, aussi dévastateur pour nous que pour les hommes, s'est-il mis en place ? N'y a-t-il pas eu des périodes fastes où nous étions reconnues au sein de la société, à égalité avec ces messieurs ? Tous les siècles sont-ils teintés de misogynie, salis par la maltraitance subie par les femmes ? Que nenni ! Remontant aux origines, forte des avancées scientifiques et archéologiques, Titiou Lecoq nous peint une majestueuse fresque historique de la Préhistoire à aujourd'hui. Vous n'êtes pas au bout de vos surprises. J'adore le ton choisi par l'autrice, drôle, savoureux, faisant sourire voir rire aux éclats sur un sujet qui, pourtant, peut porter à la nausée, à la fureur, à la révolte. Elle fait toujours le lien avec son enfance, sa vision de petite fille à laquelle on a asséné certaines fausses vérités dès l'école qui, insidieusement, ont eu des conséquences sur sa vie, ses décisions d'adulte. C'est donc véritablement pour les enfants qu'il faut, non pas déconstruire tout le discours officiel, mais le compléter. Il faut surtout laver les cerveaux de tout ce qui entrave notre vision réelle de la chronologie des évènements, de leur articulation, de l'importance des actes posés par nos aïeules. Nous avons tous en mémoire de vieux clichés de nos prédécesseures. Moi oui, et je me souviens de mon arrière-grand-mère maternelle sur une photo de 1936, devant les usines Citroën où elle était ouvrière spécialisée, syndicaliste et sufragette. C'est par respect pour ces héroïnes d'hier et par amour pour les enfants de demain, que nous nous devons de reprendre notre copie et de rechercher la vérité quant aux parcours de toutes ces invisibles qui ne cessent de murmurer à nos oreilles que le sauvetage du monde passe par le féminin et un rééquilibre des forces. Cet ouvrage, à la mise en page soignée, aux phrases choc mises en exergue, d'une importance capitale et d'une générosité folle, doit être lu par tous et présent dans toutes les bibliothèques privées, scolaires, universitaires, car il est le résultat d'un travail phénoménal de grande envergure et purement vital. Merci infiniment à Titiou Lecoq ! Quatrième de couverture De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d'histoire. " C'est maintenant, à l'âge adulte, que je réalise la tromperie dont j'ai été victime sur les bancs de l'école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l'on nous a apprise. " Pourquoi ce grand oubli ? De l'âge des cavernes jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq s'appuie sur les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l'Histoire. Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s'éclaire. Les femmes ne se sont jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix. " Femme libre et engagée, esprit avide et curieux, écrivaine confirmée, Titiou Lecoq livre un grand récit, passionnant et vrai. " Michelle Perrot Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Ulysse, son identité à travers les femmes | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Ulysse, son identité à travers les femmes Efi Papavassilopoulou Editions du Panthéon 12 janvier 2018 80 pages Essai Philosophie Chronique 15 juin 2021 Ulysse ! Ah quel héros ! Et Pénélope ? Quelle femme ! Vraiment ?Ulysse c'est le rusé par excellence, celui qui a toujours la bonne idée pour se sauver d'une situation dramatique, pour gagner une guerre, ( le cheval de Troie, c'est lui, donc respect !), C'est le voyageur qui après le conflit Troyen n'a qu'un désir, un fantasme, rejoindre sa femme, son fils, et leur île, Ithaque. Ulysse se définit aussi par cette quête interminable, ce voyage sur les mers jalonné d'étapes multiples, d'épreuves à surmonter, de monstres à tuer, de femmes et déesses à vaincre voire séduire, et cela dure, dure... Un parcours initiatique en soi qui permet à Ulysse de se dépasser, d'apprendre, sans pour autant, changer sa nature profonde de rusé insatisfait, insatiable, fantasmant sur l'idée de voyage perpétuel.D'ailleurs une fois enfin revenu chez lui, il est déçu, Ithaque réelle n'est pas à la hauteur de ce qu'il avait désiré.... Son souhait : repartir ! Et Pénélope ? Celle-ci est le double au féminin de Ulysse, aussi rusée que son époux pour repousser les multiples prétendants qui rêvent de remplacer le grand héros ? Est-elle vraiment amoureuse de lui ? Sont-ils vraiment épris ? On peut se poser la question quant on sait le nombre de rejetons que Ulysse va semer sur son passage, sa fidélité à perspective variable, et le fait que Pénélope sera incapable de reconnaître son époux à son retour tant espéré !!!!De quoi là encore bousculer nos certitudes, aller au delà des apparences à la recherche de la vérité.Ulysse a grandi, a changé, et ne s'est construit que parce qu'il a affronté, aimé, trompé....: Circé, les Sirènes, Charybde et Scylla, Calypso, Nausicaa... Il est la somme de son patrimoine génétique et de ses expériences, de l'inné et de l'acquis. Suivons Efi Papavassilopoulou afin de comprendre ce que chacune des figures mythiques précitées ont apporté à la transformation du héros Ulysse. Que leur doit-il ? Que cherchent les Dieux ? Qu'est-ce qui est le plus important ? Le voyage ou la destination ? Changeons- nous grâce aux expériences de vie ou restons-nous fondamentalement les mêmes ? Quatrième de couverture Les voyages d'Ulysse relatent une quête épique, mais aussi un périple initiatique et identitaire. Son regard sur le monde et sur les autres s'affûte grâce à Circé, Calypso, Nausicaa, les sirènes et prend conscience du néant et de la mort... Et au bout du chemin, une autre femme personnifie son but ultime, sa finalité et le foyer de sa sagesse : Pénélope, qui l'attend à Ithaque. L'analyse d'Efi Papavassilopoulou est ici absolue : Ulysse a su construire son caractère et sa condition d'homme grâce au concours des femmes dont il croise le chemin tout au long de son voyage, et de son existence. L'auteur nous propose dans cet essai de découvrir les détails de ce parcours savamment guidé par celles qu'en d'autres temps l'on nommait le « sexe faible ». Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Des crimes qui ne disent pas leur nom | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Des crimes qui ne disent pas leur nom Brigitte Joseph-Jeanneney TriArtis 17 janvier 2022 76 pages Divers Chronique 30 décembre 2022 « La littérature ne sert pas à restituer le réel mais à combler les vides, les lacunes. On exhume et en même temps on crée une réalité autre. On n'invente pas, on imagine, on donne corps à une vision, qu'on construit bout à bout, avec des morceaux de souvenirs et d'éternelles obsessions. » Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani 9 nouvelles s'attachant à décrire diverses situations plus ou moins folles où soudain un des protagonistes commet un acte criminel, crève cœur, égoïste, irrespectueux, en un mot insupportable pour celle ou celui qui en est la victime ciblée, consciemment ou non. 1/ Une expédition Simone, résidente dans un EHPAD, attend avec impatience l'arrivée de son petit-fils qui doit l'accompagner au bureau de vote pour remplir avec fierté son devoir civique. Mais le temps passe... 2/ Compter ses pas Dans un futur pas si éloigné une femme compte ses pas dans sa cellule. Emprisonnée pour quelle raison ? Je vous laisse le découvrir. 3/ Rester au Vent Un jeune soldat revient de la guerre et sonne chez une mamie. Pas le temps de parler que déjà la vie à deux reprend son cours.. mais qui est-il ? 4/ Le Chandail Une femme vole le chandail d'une petite fille au square. Mais pourquoi ? 5/ Emprises Une gardienne d'immeuble énigmatique, l'aveuglement des habitants de la résidence, des lettres de dénonciation dans les boîtes, emprise des plus forts sur les plus faibles... 6/ Un homme nu Être nu chez soi est-ce de l'exhibitionnisme ? Est-ce du flirt ? Une méthode de drague ? Et s'inquiéter de ne plus voir l'objet de tous ses désirs depuis plusieurs jours et paniquer jusqu'à.... Folie ? Crime ? 7/ Le Doigt Un viol par un allemand pendant la Seconde Guerre mondiale, un dépôt de plainte auprès de l'officier de la Wehrmacht, un doigt accusateur qui se lève sur le criminel, une exécution rapide, et puis un miracle... 8/ Une métamorphose Un trentenaire revient chez maman après un divorce et un licenciement destructeurs. Il arrive des USA. Mais l'appartement maternel a bien changé ainsi que sa propriétaire. Tout évolue, tout se métamorphose... 9/ Du plomb dans l'aile À force de vouloir sauver les autres malgré eux, d'imposer sa volonté, de penser mieux savoir ce qui convient à la personne concernée, on peut franchir certaines limites et pousser l'autre trop loin jusqu'à... Tour à tour cocasses, joyeux, grinçants, bouleversants, barrés, terrifiants, ces textes nous parlent de nous-mêmes, de ces instants où tout est trouble, on l'on passe dans une autre dimension, ou l'air semble trembler, où l'on perd le sens commun dans un monde devenu fou. Des fragments de vérité tels des morceaux de miroir brisé dans lesquels nous regarder attentivement. Quatrième de couverture Des petits crimes impunis qui ne laissent des traces que pour les victimes. Des balles invisibles atteignent les cerveaux et broient les cœurs. Emprises en cascade. Mise enceinte subreptice. Négation des droits civiques d'une fille de déportée. Surprenante dénonciation d'un viol. Interdiction d'inventer des algorithmes. Il y a aussi des criminels aux mobiles insoupçonnés. Voleuse à l'arraché d'un étrange chandail. Usurpateur d'identité par générosité. Exhibitionniste eupho-rique. Veuve transgressive laissant son fils désemparé. Il est tant de crimes impunis, ignorés de leurs auteurs, mais pas de leurs victimes. Des crimes qui ne disent pas leur nom. La presse en parle : L'Inventoire - La revue littéraire d'Aleph-Ecriture - 7 février 2022 [...]Le quatrième recueil de nouvelles de Brigitte Joseph-Jeanneney vient de paraître aux Editions Triartis dans la collection Echappées Brèves. Dans une langue élégante et subtile, l’auteure brosse neuf portraits de femmes prises au piège de situations qu’elles n’ont pas créées, résistant en silence à des abus ou manquements souvent commis par des hommes[...] Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L’Amour au temps des éléphants | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L’Amour au temps des éléphants Ariane Bois A Vue d'Œil 2021 472 pages, gros caractères Historique Chronique 24 avril 2022 Trois citations de Romain Gary pour introduction : « Je sens profondément que le sort de l'homme et sa dignité sont en jeu, chaque fois que nos splendeurs naturelles, océans, forêts, ou éléphants sont menacés de destruction. » R.G « Les chiens ce n'est plus suffisant. Les gens ne se sont jamais sentis plus perdus, plus solitaires qu'aujourd'hui. Il leur faut de la compagnie, une amitié plus puissante, plus sûre que toutes les autres que nous avions connus. Quelque chose qui puisse réellement tenir le coup. Ce qu'il nous faut, c'est les éléphants. » R.G « Ils ne pouvaient donc imaginer à quel point la défense d'une marge humaine assez grande et généreuse pour contenir même les géants pachydermes pouvait être la seule cause digne d'une civilisation. » R.G. Et ..... Blue skies, Irving Berlin Par Joséphine Baker, 1927 : « Les jours de blues sont derrière moi. Seuls les ciels sont bleus désormais. » Le point de départ de cet étonnant et très beau roman historique d'amour et d'amitié, véritable hommage aux éléphants, à leurs défenseurs, à tous les activistes qui luttent pour la préservation de notre planète, fut un évènement tragique survenu en 1916 à Ewin, USA, d'une éléphante, Mary. Puis l'autrice fit la découverte des Harlem Hellfighters, troupes regroupant de courageux Afro-américains, qui se battirent en 1918 dans l'Argonne et firent connaître le Jazz en France. Ariane Bois imagine alors que dans la foule présente lors de la pendaison de l'éléphante Mary se trouvent trois personnages destinés à se rencontrer et à entremêler leurs destins, des Etats Unis d'Amérique à la France jusqu'au Kenya. Voici une fresque historique fabuleuse où passent des figures célèbres tel Jim Europe le "Jazz lieutenant", les sœurs Cromwell, infirmières intrépides inoubliables, Floyd Gibbons journaliste passé à la postérité, Beryl Markham, première femme pilote à avoir traversé l'Atlantique en 21 heures. La reconstitution des atmosphères et quotidiens dans les états sudistes, à New York, puis Paris, de la vie des expatriés américains dans la ville lumière où résonnent les flows jazzy nocturnes remplacés bientôt par le fracas des obus dans les tranchées, puis du microcosme formé d'anglais dans la Happy Valley au Kenya est extraordinaire, fabuleusement vivante. Nos trois héros vibrent de passion, de peur, d'enthousiasme, de fureur, de soif de justice et de paix, du désir de changer le monde tout en préservant les valeurs humaines appliquées au sauvetage de la Nature en s'attachant, en particulier, aux pachydermes. Il faut savoir qu'aujourd'hui un éléphant est victime du braconnage tous les quarts d'heure !!!! Ces massacres nous concernent tous et doivent nous révolter et nous inquiéter car ils sont le symptôme d'un mal plus grand et dévastateur : la destruction de notre planète, son appauvrissement, par des êtres indignes qui se pensent faussement supérieurs au reste des espèces, qui scient stupidement la branche sur laquelle nous sommes tous assis. Sauver un humain, c'est sauver l'humanité, sauver un animal, c'est sauver la planète. La pendaison infâme de cette éléphante tueuse involontaire est symboliquement une image effarante de ce que les êtres humains peuvent faire de pire. Ce roman nous raconte ce que l'humanité peut apporter de plus positif et constructif en réponse à la barbarie. La question de la violence, de la discrimination, de la hiérarchisation des êtres, du pouvoir de destruction de certains criminels minoritaires qui entraînent une majorité vers le chaos, est au centre de ce récit d'une grande pertinence aujourd'hui, écrit magnifiquement dans un souci de vérité historique. C'est aussi un vrai et beau roman d'amours, intentionnellement au pluriel. À lire absolument pour retrouver l'espoir. Quatrième de couverture 1916, Sud des États-Unis. Sans se connaître, Arabella, Kid et Jeremy assistent à l’exécution par pendaison d’une éléphante de cirque, Mary, coupable d’avoir tué un homme. Cette effroyable vision bouleversera leur vie. De l’Amérique qui entre en guerre jusqu’au Kenya dissolu des colons anglais en passant par le Paris tourbillonnant des années 1920, ces trois êtres devenus inséparables vont se lancer sur la trace des éléphants au cours d’une prodigieuse expédition de sauvetage. Une saga splendide ! Il n’y a pas d’hommes libres sans animaux libres (Présentation des Éditions Belfond en 2021) Ils ne se connaissent pas et pourtant, en cette journée caniculaire de septembre 1916 dans une petite ville du Sud des États-Unis, ils assistent parmi la foule au même effroyable spectacle : l'exécution par pendaison d'une éléphante de cirque, Mary, coupable d'avoir tué un homme. Cette vision bouleversera la vie d'Arabella, de Kid et de Jeremy. De l'Amérique qui entre en guerre au Paris tourbillonnant des années 1920, des champs de bataille de l'Est de la France aux cabarets de jazz, des pistes de cirque jusqu'au Kenya dissolu des colons anglais, ces trois êtres devenus inséparables vont se lancer sur la trace des éléphants au cours d'une prodigieuse expédition de sauvetage. Dans cette éblouissante saga, une jeunesse ivre d'amour et de nature livre son plus beau combat pour la liberté des animaux et celle des hommes. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La vallée aux merveilles | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La vallée aux merveilles Sylvie Deshors Editions du Rouergue Jeunesse Janvier 2020 175 pages Jeunesse Chronique 14 septembre 2020 Un roman court humaniste, social, politique forcément, traitant de la difficile question de l'accueil des migrants en France et particulièrement, près de Nice dans les montagnes à la frontière italienne. Nous parcourons ces terres devenues d'accueil et de chasse à l'homme dans les pas de Jeanne, envoyée pour quinze jours de vacances dans une vallée magnifique, celle de la Roya, afin de reprendre son souffle après une première rupture amoureuse et ses conséquences désastreuses. Cette escapade dans ce village escarpé chez Miette, sa tante, va avoir valeur de remise à l'heure des pendules : à l'heure d'une planète en mutation sur laquelle commence juste une migration de tous les peuples pour raison de guerres, de pauvreté, de sécheresse, de réchauffement climatique. Ce n'est que le début d'un phénomène qui va prendre de l'ampleur. Ce roman jeunesse offre aux adolescents et jeunes adultes un moment de réflexion sur le monde qu'ils vont devoir habiter, améliorer, protéger. Une plongée dans le système parallèle des aidants de toutes origines et tous milieux, conscients qu'il faut agir vite et mettre en pratique les valeurs républicaines souvent mal comprises voire oubliées ou bafouées : " Liberté Égalité Fraternité" ou plutôt dans un souci de parité et de justesse pour ce dernier mot : "Solidarité". Également la question de la bonne utilisation des réseaux sociaux et les répercussions du mouvement Meetoo sont évoqués avec délicatesse, tact, engagement réel ; l'écrivaine s'exprime clairement, simplement, sans violence. C'est un texte très bien écrit, très respectueux des fragilités, peurs et questionnements des plus jeunes à qui l'auteure s'adresse honnêtement, sans dérobade. Je serais mère, je ferais lire ce texte à mes enfants. Quatrième de couverture Après une rupture amoureuse douloureuse, Jeanne, 16 ans, est envoyée chez sa tante dans la vallée de la Roya. Elle y découvre, stupéfaite, que cette dernière est une militante active, venant en aide aux migrants qui tentent de passer la frontière italienne pour entrer en France. Sylvie Deshors a su romancer son propos avec talent pour donner un livre intelligemment documenté, sensible sur la question des migrations et juste dans les émotions. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Chardonneret | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Chardonneret Donna Tartt Pocket 2 janvier 2015 1296 pages traduites par Edith Soonckindt Thriller Chronique 29 janvier 2023 Prix Pulitzer 2014 « L'absurde ne délivre pas, il lie. » Albert Camus Absurde, cette époque où tout fout le camp, où l'on doit en permanence s'adapter à l'inacceptable, au grotesque, à l'insoutenable, à la destruction de la beauté, à l'oubli des leçons du passé.Absurde, cette époque où une oeuvre d'art n'est plus rien qu'une marchandise, un prix, un objet de spéculation, un otage que l'on refile d'un marchand de mort à un autre, éteignant de fait sa lumière. Absurdes, ces temps de ténèbres où soudain tout peut exploser, où le feu du Mal peut tout consumer, détruire, emporter. Absurdes, tant elles sont insondables, sans fin, la douleur et la sidération du fils perdant sa mère dans un attentat alors qu'il était si proche de l'instant parfait, de la rencontre d'une vie....Absurde, la requête de ce vieillard agonisant à ce garçon à savoir cacher et prendre avec lui ce bel oiseau, ce chardonneret peint par Carel Fabritius en 1654. Absurde la mort, absurde le deuil, absurde le monde dans lequel il refait surface anéanti, paumé, orphelin de mère et d'une partie de lui-même.Absurdement violente, tragique et rocambolesque enfin la trajectoire de cet enfant de treize ans portant pendant des années le poids de la perte, de la culpabilité du rescapé, du vol d'une des œuvres d'art les plus précieuses et importantes de L'Histoire de l'art. Un tableau clef dont on ignore véritablement l'utilisation finale, certainement destiné à être fixé sur le mur extérieur d'une échoppe de la ville de Delft. Un trompe l'œil aux teintes étonnamment lumineuses, un volatile tout mignon, tout simple, trompeur en réalité oubliant de nous prévenir du chaos à venir... Nulle alerte de sa part avertissant le peintre de l'incendie qui l'emportera avec la majorité de ses œuvres, nulle alerte à l'adresse de notre Théodore obsédé par la vision d'une gamine rousse jusqu'à en oublier que le destin peut frapper partout, à n'importe quel moment. Pourtant par sa simple présence, ce chardonneret, témoin de bien des drames par le passé, oeuvre clef et charnière entre deux écoles de peinture, devrait déclencher un signal de danger, lui, le centre de toutes les attractions. De multiples personnages vont croiser dès lors le chemin d'un Théo en mode survie, en mode auto-destruction, en mode sauve-qui-peut... Un parcours du combattant et initiatique d'une brutalité et d'une cruauté folles de New York principalement en passant par Las Vegas pour se rendre enfin à Amsterdam. Un enfant face à des adultes dépassés, perdus, irresponsables, un jeune homme dans un monde où tout n'est qu'apparence, jeu de dupe, malhonnêteté. Mais heureusement de belles âmes croisent Théodore et l'aident à se trouver. Ce roman somptueux, dense, riche d'informations, donnant à New York une place privilégiée, est une étude sociétale au vitriol, une description détaillée de la chute annoncée d'une civilisation, une analyse "psychatrique" sans concession des protagonistes de cette fresque digne de "La Leçon d'anatomie du docteur Tulp" de Rembrandt : une dissection minutieuse des évènements, des intentions, des turpitudes, l'autopsie d'une époque, d'une humanité en décadence, d'un monde en perdition. Mais l'espoir est peut-être au bout du chemin si Théo réussit à percevoir le chant du chardonneret, s'il réussit à le rejoindre et à détacher sa chaîne. Roman noir des plus lumineux où le silence assourdissant d'une bombe laisse place au chant des oiseaux, à la beauté et à l'équilibre retrouvé du monde.J'ai été passionnée par cette plongée dans le milieu de l'art et de l'antiquariat, emportée et essoufflée par les scènes d'action, bouleversée aux larmes par certains moments poignants et inoubliables, scotchée par la maîtrise de l'autrice de bout en bout. Prodigieux scénario cinématographique, mélange de Woody Allen, de Quentin Tarantino et de Steven Soderbergh. Enfin une mention spéciale pour la traductrice de cette œuvre majeure de la littérature contemporaine, Edith Soonckindt, dont je mesure le talent et l'investissement tant certains passages ont dû être épineux à retranscrire, sans compter la longueur extrême du texte.Celui-ci me hantera, m'accompagnera, tant il touche de thèmes essentiels et différents, tant il s'insinue dans notre intimité. Quatrième de couverture Dix ans après le succès mondial du Petit copain, et vingt après celui du Maître des illusions, Donna Tartt fait son grand retour avec Le Chardonneret, une odyssée hantée dans l'Amérique d'aujourd'hui. Qui est Theo ? Que lui est-il arrivé à New York pour qu'il soit aujourd'hui, quatorze ans plus tard, cloîtré dans une chambre d'hôtel à Amsterdam comme une bête traquée ? Qu'est devenu le jeune garçon de treize ans qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ? D'où vient cette toile de maître, Le Chardonneret, qu'il transporte partout avec lui ? À la fois roman d'initiation à la Dickens et thriller éminemment moderne, fouillant les angoisses, les peurs et les vices de l'Amérique contemporaine, Le Chardonneret laisse le lecteur essoufflé, ébloui et encore une fois conquis par le talent hors du commun de Donna Tartt. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La petite fille et le monde secret | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La petite fille et le monde secret Maren Uthaug Actes Sud 8 mars 2017 283 pages traduites par Jean-Baptiste Coursaud Roman Chronique 28 juin 2017 Livre aussi lumineux et original que son auteure née d'un père same et d'une mère norvégienne. Elle est créatrice de BD et est une illustratrice danoise reconnue. Nominé pour le prestigieux prix BogForum qui consacre une révélation, ce livre est son premier roman et une réussite remarquable. « La communauté same est un peuple autochtone au nord de la Norvège, appelés les lapons plus communément chez nous, sauf qu'en fait pour eux c'est un terme péjoratif. Nomades originellement, les sames ont été persécutés par l'administration et l'Église d'état, ont été assimilés de force dans un génocide culturel, un ostracisme qui prend fin après 1945. Sa nation Sapmi s'étend sur un territoire allant de la Norvège, à la Suède, la Finlande et la Russie. 75000 dont 40000 âmes en Norvège où depuis 1989 ils disposent d'un parlement autonome. Ils ont leur langue finno-ougrienne et à l'origine leur religion panthéiste basée sur le chamanisme est toujours pratiquée en même temps que le laestadianisme issu des préceptes luthériens importés au XVIIIÈME siècle et de ceux du prédicateur suédois Lars Levi Laestadius. Ce mouvement religieux a un écho considérable auprès des sames. Ce roman évoque aussi les Kvènes ayant fui la Finlande pour la Norvège du nord dès le XVIème siècle. Ils sont 10000 à 15000 et sont reconnus comme minorité nationale depuis 1998 seulement. Enfin un dernier détail le norvégien et le danois sont très proches ce qui facilite l'intercompréhension. » Tous ces renseignements sont les notes de départ du traducteur Jean-Baptiste Coursaud. L'histoire très sensible et émouvante qui nous est contée est celle de Risten ou plus tard Kirsten, qui va vivre ses sept premières années chez les sames auprès de sa mère same Rihtta, son père norvégien Knut et sa grand mère Ahkku. Celle-ci va lui transmettre les légendes et croyances ancestrales qui vont marquer à jamais l'âme de la petite fille. Ainsi lui est transmis tout ce qu'un bon same doit savoir ainsi que des prières en langue des Kvènes. Mais un jour son père décide de partir dans le sud du Danemark chez une amie soit disant en vacances avec sa fille. Sa mère la laisse partir, elle ne la reverra que vingt ans plus tard. Qu'est-ce qui a pu pousser cette femme à accepter cette séparation ? Quel secret Risten va-t elle découvrir en revenant en pays same ? Que lui a -t'on caché ? Je ne dirais que "Magnifique" ! Mon post est long donc je m'arrête là mais je vous conseille de découvrir ce récit et d'accompagner la petite fille dans ses aventures. Quatrième de couverture A l'âge de sept ans, Risten est forcée de quitter sa mère dans le Nord de la Norvège et d'aller vivre avec son père dans le Sud du Danemark où il a décidé de s'installer avec sa nouvelle femme. Habitée par les croyances et superstitions ancestrales de la culture Sami, elle se retrouve, du jour au lendemain, complètement déracinée. Et sans sa grand-mère, il n'y a plus personne pour la protéger contre les ruses maléfiques des sous-terriens... Un voyage surprenant dans l'imaginaire d'un enfant aliéné qui se heurte à la norme d'une société moderne dominée par le culte des bonnes intentions. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Combien de pas jusqu'à la lune | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Combien de pas jusqu'à la lune Carole Trébor Albin Michel Jeunesse 2019 443 pages Jeunesse Historique Chronique 12 janvier 2020 Pour tous selon moi. Une biographie romancée vraiment pour tous s'attachant à nous raconter les premiers pas de la petite Katherine née en 1918 en Virginie -Occidentale, sa passion pour les calculs, son don immense pour les mathématiques qu'elle portera au sommet de son art, son imagination, sa curiosité insatiable, sa soif de justice et d'égalité, sa ténacité, son courage, son humilité.... Tout ceci à une époque où être noire et femme n'est pas une sinécure, où il faut avoir le coeur bien accrochée et la foi en soi-même sacrément chevillée au corps. Sa grande chance également, ce sont ses parents, Joshua et Joylette Coleman, qui porteront leurs quatre enfants à se dépasser. Leur Katherine est surdouée, saute allègrement les classes. De son côté de la montagne, à White Sulphur Springs, le racisme et la ségrégation ne sont pas aussi fortes, tout le monde vit en bonne intelligence, le grand hôtel Greenbrier attire des célébrités du monde entier venues prendre les eaux .... L'auteure nous conte le quotidien des Coleman, de leur fille, de la fratrie, et de la communauté noire en ces temps où des règles et lois insupportables étaient promulguées à leur encontre jour après jour, où l'accès aux études supérieures et à certains métiers étaient réservés aux seuls blancs. C'est dans cette Amérique, que tous vont devoir trouver des solutions, se battre quotidiennement pour atteindre leur but. Que d'intelligence, de patience, de bravoure il leur a fallu ! Vous retrouverez dans le film Les Figures de l'ombre des scènes décrites ici, mais le propos est complété dans ce livre par toutes les années précédant l'embauche de Katherine Johnson à la NACA qui deviendra NASA. Elle est ce qu'elle est, grâce à la vigilance, l'amour, le courage, l'opiniâtreté de ses parents, de sa famille, de ses professeurs.... C'est une chaîne d'entraide qui a permis à cette petite fille de devenir cette femme exceptionnelle... Elle a su saisir sa chance, son premier mari l'a soutenue lorsque la NACA cherchait des calculatrices noires.... Nous n'avons pas idée des obstacles qu'il a fallu dépasser encore et encore.... Un magnifique livre pour tous qui effectivement peut donner aux jeunes, face à un avenir angoissant dans la période difficile que nous affrontons, la certitude que tout est possible, qu'ils doivent toujours oser.... Le monde doit être réinventé, amélioré... Ce sont les rêveurs et les artistes qui doivent être nos guides. Je souligne le très beau tandem père fille, Joshua Katherine tellement touchant...À ne pas laisser passer.... Quatrième de couverture « l'Amérique où grandit Katherine Johnson n'est pas tendre envers les femmes noires. Mais la fillette aime compter, tout compter, et rêve de devenir mathématicienne. Alors, elle brave un à un les préjugés et les obstacles... Jusqu'à intégrer la NASA. En 1962, l'astronaute John Glenn refuse de décoller avant qu'elle ait vérifié en personne les calculs des ordinateurs. Et en 1969, c'est elle qui détermine les trajectoires de la mission Apollo 11, au cours de laquelle Neil Armstrong marchera sur la Lune. La légende de Katherine Johnson est en route... Katherine Johnson a eu 100 ans en 2018. Le film « Les Figures de l'ombre », sorti au cinéma en 2016, retrace son parcours à la NASA. Carole Trébor est notamment l'autrice de Jules et de Contagion dans la série « U4 », du roman historique Révoltées et de la trilogie Nina Volkovitch, qui a obtenu 13 prix littéraires. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Des femmes en noir | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Des femmes en noir Anne-Isabelle Lacassagne Editions du Rouergue 2017 224 pages Roman Chronique 7 janvier 2018 Je suis allée sur la page Facebook de l'auteure pour me faire une idée, puisqu'aucun élément de biographie n'était sur le livre. Donc jusqu'à cette fiction, elle écrivait des histoires pour enfants, c'est une femme croyante, catholique pratiquante, investie dans la vie de sa paroisse, et concernée par les décisions du diocèse des Hauts-de-Seine et du Vatican. En particulier, elle s'intéresse à la place des femmes dans l'Eglise et au sein de la communauté. Depuis Vatican II , les laïcs font partie intégrante de la vie et de l'organisation du presbytère et des manifestations, activités ou cérémonies de la paroisse sous l'avis éclairé normalement d'un curé qui depuis les années 70 n'est plus sensé se comporter en supérieur hiérarchique ou être suprême mais bien en pasteur du troupeau pour répandre la Bonne Nouvelle, les Évangiles. Forte de ces éléments biographiques et circonstanciels, on peut d'autant plus savourer ce petit bijou d'humour, de causticité, de transgression aussi, extrêmement bien écrit, joyeux et grave, qui débute comme une bonne blague, un dernier pied de nez peut-être d'un prêtre à sa hiérarchie et aux idées établies et reçues. En effet le père Pascal Foucher meurt après avoir été très malade, entouré et aimé de ses paroissiens ; un homme doux, éclairé de l'intérieur par sa foi, allant au devant des autres pour les écouter et les aider. Sauf que ce bon père n'était pas un homme mais une femme. Le médecin a bien coché la case X, d'où un branle-bas de combat au Diocèse. Comment a-t-elle pu se jouer de tout le monde pendant quarante ans ? Comment est elle entrée au séminaire, comment ses "collègues" ou proches ont pu être aveuglés si longtemps ? La première à lire le certificat de décès est la chancelière, Charlotte, la juriste du Diocèse. Pour cette femme, bonne catholique bien rangée et obéissante cette histoire est incroyable ! Elle voudrait donc mener son enquête discrètement évidemment, l'honneur et l'image du Diocèse et de l'Eglise en dépend. Mais l'évêque et son conseiller ne voient pas les choses de cet œil : non, l'enquête ne peut être menée que par un homme, un vrai, un prêtre évidemment, bien conscient de sa mission, lui si imbu de sa personne, le père Bernard-Marie Chanson. Mais Charlotte la chancelière, qui aime tant son Église, mère de trois fils turbulents, maîtresse femme à son travail et chez elle n'entend pas être écartée ; ainsi chacun de son côté va poursuivre ses recherches sur ce mystère, et la solution ne pourra que vous interpeller et vous étonner. Une belle occasion, grâce à ce roman drôle et incisif, mais aussi touchant, de brosser une galerie de portraits hilarants des membres actifs d'une paroisse, de dresser un état des lieux de la place et de la considération des femmes au sein de L'église, de leur légitimité à être ordonnées, et d'analyser finement les raisons réelles d'un homme pour devenir prêtre, de la nature de sa foi et de la force de son engagement sur une vie. Une vision claire sans concession d'une auteure catholique impliquée, d'une femme évoluant dans notre société et parfaitement connectée aux réalités de notre temps. Charlotte et Bernard-Marie vont être profondément transformés par leurs découvertes, par ce père Foucher exceptionnel qui au-delà de la mort poursuit son ministère de femme de Dieu. À lire, croyant ou non, pour la plume et l'intelligence du propos. Quatrième de couverture A la mort d'un vieux prêtre, les responsables de son diocèse découvrent qu'il s'agissait d'une femme. Sans que personne ne s'en doute, elle exerçait paisiblement sa vocation de prêtre depuis des années. La chancelière de l'évêché et un prêtre plus jeune enquêtent pour comprendre comment et pourquoi cette usurpation d'identité a pu avoir lieu. Avec humour et tendresse, Anne-Isabelle Lacassagne évoque avec ce roman la place des femmes dans l'Eglise d'aujourd'hui. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La Bibliothèque de Minuit | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Bibliothèque de Minuit Matt Haig Mazarine (Fayard) 6 janvier 2022 414 pages traduites par Dominique Haas Fantastique Chronique 23 avril 2022 Magnifique roman en cette période très particulière où la croisée des chemins se présente devant nous. Dans une société qui nous met en permanence en concurrence les uns par rapport aux autres, où tout n'est qu'apparence, matérialisme et individualisme, où l'on mesure son niveau de réussite en se référant à une échelle des valeurs erronée, en comparant stupidement le jardin du voisin au nôtre, où l'on nous fait insidieusement un beau lavage de cerveau via la pub et les médias, où l'on a du coup tendance à ne voir que ce que l'on a pas, à ne considérer que le vide du verre et non le plein, ce roman devient une cure de jouvence. C'est une leçon d'espoir appelant à ne rien lâcher ou abandonner, à être conscient de ce qui est positif dans notre vie, à changer la lentille de vue à travers laquelle nous regardons le monde qui nous entoure, en bref à rallumer la lumière alors que tout est fait pour nous éteindre. Nous sommes les seuls interrupteurs permettant d'éclairer notre existence. Vivre avec des regrets de ce que nous aurions pu faire ou ce que nous aurions pu réaliser ne mène à rien sauf à nous empêcher de considérer chaque nouvelle journée comme une page blanche sur laquelle nous allons écrire notre destin. En partant d'un postulat déjà vu mais particulièrement bien développé, l'auteur nous fait glisser d'une version de Nora Seeds à une autre, et insidieusement nous mène, tout en lisant, à nous interroger sur notre propre vie, sur nos regrets, sur nos blocages. Nous prenons conscience que nous pouvons être notre pire ennemi ou notre meilleur ami. C'est un livre poétique sur le fond, initiatique, surfant sur le concept d'univers parallèles ou multivers, extrêmement bénéfique et optimiste. J'ai pris un grand plaisir à le découvrir alors même que les évènements actuels me désespèrent et me terrorisent. Un texte qui va certainement m'aider à affronter demain. Ce serait un merveilleux film ! J'ai beaucoup aimé suivre cette héroïne attachante et touchante, si belle dans son imperfection ou grâce à elle, justement. Une grande bouffée d'oxygène. Quatrième de couverture « Entre la vie et la mort, il y a une bibliothèque, avec des rayonnages infinis et une multitude d'autres vies à essayer. » À trente-cinq ans, Nora Seeds a l'impression d'avoir tout raté. Lorsqu'elle se retrouve un soir dans la mystérieuse Bibliothèque de Minuit, c'est sa dernière chance de reprendre en main son destin. Si elle avait fait d'autres choix, que se serait-il passé ? Avec l'aide d'une amie bibliophile, elle n'a qu'à prendre des livres dans les rayonnages, tourner les pages et corriger ses erreurs pour inventer la vie parfaite. Pourtant, les choses ne se déroulent pas comme elle l'imaginait. Avant que minuit sonne, pourra-t-elle répondre à l'énigme la plus importante : qu'est-ce qu'une vie heureuse ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs















