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  • Le Bagne des enfants - La colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Bagne des enfants - La colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer Christophe Belser De Borée Histoire & Documents 19 mai 2022 300 pages Historique Chronique 12 juillet 2022 Version illustrée. « Les enfants sont vus [...] comme des "petits vauriens », « indomptables », « absolument rebelles », « voués fatalement à la prison ou au bagne », « de vraies brutes », avec une « tare héréditaire visible sur leurs visages. » Marcel Mallat de Bassilan « Il y a dans l'enfance, explique Léon Vidal, inspecteur général des prisons, comme dans l'homme arrivé à maturité, des caractères tellement méchants, si foncièrement vicieux qu'ils sont incorrigibles par les moyens communs, indomptables par les formes ordinaires de l'éducation. Il y a des enfants si enclins au mal qu'ils semblent destinés au crime si on ne les arrête dans cette voie par des moyens exceptionnels. » « L'enfance coupable » donc mérite son châtiment. Dès la naissance, si celle-ci est survenue dans un cadre modeste, pauvre, ou pire, de parents délinquants ou vagabonds, encore plus si orpheline, cette enfance se voit impitoyablement condamnée par une société croyant à la prédestination, l'inéluctabilité du passage aux crimes pour des gamins et filles malchanceux de n'être pas riches et entourés d'affection. Et pour ceux qui seraient issus d'une bonne famille, à la première incartade, au premier signe d'indépendance, d'indiscipline, la justice abat le couperet... direction les bagnes pour enfants sous couvert de rééducation et d'apprentissage d'un métier. La sidération horrifiée que l'on ressent à la lecture de ce document exceptionnel est renforcée par le ton factuel évitant tout pathos. Un soin extrême est apporté par l'auteur à la vérité historique, à l'analyse au scalpel et au jugement sans appel de cette société corsetée dans ses certitudes inhumaines, coupable d'avoir détruit des milliers d'enfants, d'avoir fait se cotoyer des criminels notoires et des gamins innocents, d'avoir encourager la violence, la torture, la maltraitance, le viol des "colons" par le personnel ou certains caïds enfermés avec des agneaux sacrifiés. Affamés, utilisés comme de la main d'oeuvre à bas prix, certains sont tombés dans un désespoir sans fond, d'autres se sont enfuis pour être repris, suppliant le juge lors de leurs procès d'être envoyés dans une prison pour adultes loin de cet enfer. La vérité sur l'horreur de ces colonies pénitentiaires a peu à peu éclaté grâce aux mutineries multiples, aux morts suspectes de certains enfants ou jeunes, grâce à la ténacité de certains journalistes, écrivains, hommes de bien. Une personnalité particulièrement haïssable symbolise à elle seule la monstruosité qui pouvait régner dans ces lieux de tourmente : L'inamovible Maxime Peyron, directeur à Belle-Île-en-Mer pendant 24 terribles années, un tortionnaire et un sadique qui grâce à ses appuis politiques ne prendra sa retraite qu'à 74 ans sans avoir jamais dû rendre compte de ses crimes. Christophe Belser rend leurs voix et leurs noms aux victimes : Georges Goazempis, Eugène Gicquel, Mathurin Reto, Roger Abel, Maurice Pilorge.... J'ai lu ce document par petits bouts tant l'horreur décrite est insoutenable. Il faut attendre 1977 pour qu'enfin ce bagne soit fermé, mais combien d'enfants et de jeunes gens sacrifiés ! Combien de meurtriers au sein du personnel non condamnés ! Gratitude envers l'auteur pour ce travail colossal magistralement rédigé et exposé. Quatrième de couverture Fondée en mai 1880 dans une ancienne prison politique, la colonie agricole et maritime de Belle-Île-en-Mer accueille des adolescents âgés entre 13 et 21 ans... Des jeunes ayant été acquittés par la justice en raison de leur absence de discernement et des jeunes justiciables condamnés à des peines de 6 mois à 2 ans d'incarcération. Se mêlent des petits vagabonds à peine sortis de l'enfance, des mendiants, des voleurs à la tire mais également de jeunes criminels multirécidivistes, coupables, pour certains, de meurtre. Leurs conditions de détention déplorables, les mauvais traitements infligés par les gardiens et la violence entre colons poussent nombre de ces jeunes prisonniers à tenter de fuir cet enfer carcéral, seuls, en groupes ou lors de révoltes et de mutineries spectaculaires. Ce récit poignant illustré et documenté, revient sur ces épisodes dramatiques et en analyse les fondements, entre déshumanisation du système judiciaire et de ses représentants, et le profond désespoir de ces « enfants du bagne ». En 1934, Prévert écrira La Chasse à l'enfant suite à une terrible mutinerie en réaction aux souffrances endurées dans ce bagne. Ce lieu d'enfermement qui semble sorti d'une autre époque a fermé ses portes en 1977, c'était hier... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Plus loin que l'hiver

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Plus loin que l'hiver Isabel Allende Grasset 10 juin 2020 336 pages traduites par Jean Claude MASSON. Titre original « Más allá del invierno ». Policier historique Chronique 17 août 2020 « Au milieu de l'hiver, j'apprenais enfin qu'il y avait en moi un été invicible. » Albert Camus, « Retour à Tipasa », 1952, ( L'été, Gallimard, 1954) Qui mieux que Isabel Allende pouvait être capable d'écrire un roman mêlant : - La tragédie des ressortissants d'Amérique du Sud et Centrale cherchant à émigrer illégalement aux USA par le Mexique, leur vie misérable étant en danger dans leurs pays d'origine aux mains des gangs, trafiquants, mafieux... - L'Histoire du Chili, du Guatemala, du Brésil... - Une histoire d'amour et d'amitié touchante et enthousiasmante... - Le suspense d'un thriller sous forme d'une fuite en avant avec un cadavre dans le coffre d'une voiture... Le tout alternant passages bouleversants, terribles, insupportables, épiques mais aussi cocasses, drôles, tendres. Un trio improbable de deux sexagénaires, Lucía, la Chilienne universitaire invitée pour un semestre de conférences par Richard, le new-yorkais, son logeur et voisin, et Evelyn une jeune femme sans vrais papiers, timide, apeurée, arrivée d'une bourgade guatémaltèque dans des conditions dramatiques. Pour aider cette victime des circonstances, en pleine tempête de neige, le duo, formé d'une risque-tout à la langue bien pendue et d'un homme bougon, replié sur lui fuyant les autres par peur de souffrir, va prendre une décision incroyable, périlleuse les lançant dans un road trip dangereux. Cependant ce voyage sur les routes vers une cabane isolée près d'un grand lac va aussi être le déclencheur permettant à ses trois personnages en souffrance de raconter enfin leur passé dans trois pays d'Amérique du sud depuis les années 70 pour Lucía au Chili, la décennie suivante pour Richard à Rio de Janeiro, et le Guatemala de 2008 pour Evelyn. Ce livre est évidemment une des œuvres les plus personnelles de Isabel Allende par ce qu'elle retrace du martyre de ces populations piégées par des dictatures inhumaines... mais elle est également une réaction aux déclarations et décisions insupportables de Donald Trump dès son début de mandat présidentiel. L'américaine d'adoption toujours chilienne de coeur ne pouvait rester muette et ne pas s'exprimer par le biais de la fiction. Je suis certaine que nombres d'exilés, immigrés, réfugiés politiques se retrouveront dans ce roman inclassable. Malgré l'humour toujours présent, geste d'élégance suprême, j'ai lu ce roman comme un thriller historique et policier sous forme de road trip. Un livre pour réveiller les consciences qui ne le seraient pas, et un hommage vibrant à tous ces héros invisibles. Et puis, qu'est-il arrivé à la morte dans le coffre ? Qui l'a tuée et pourquoi ? Quatrième de couverture 'Chilienne expatriée au Canada durant la dictature de Pinochet, Lucía Maraz porte encore les profondes cicatrices de son passé. Elle ne s’est jamais tout à fait remise de la disparition de son frère, au cours des premières années du régime, et a également dû affronter un divorce et se battre contre le cancer. Mais lorsque, professeur invitée à l’université de New York, elle s’installe dans l’appartement au sous-sol du brownstone de son collègue, le professeur Richard Bowmaster, elle entame ce nouveau chapitre de sa vie avec entrain et optimisme. Plusieurs deuils ont plongé Richard Bowmaster, d’un tempérament opposé et rongé par la culpabilité, dans une profonde solitude qu’il ne supporte qu’en menant une vie monastique, se détournant le moins possible de la routine qu’il s’impose. Au cœur de la tempête de neige la plus importante que Brooklyn ait connu de mémoire d’homme, un banal accident de voiture aura pourtant raison de son ostracisme. Alors que Richard se retrouve face à la jeune femme – immigrée guatémaltèque sans papier – dont il vient de heurter le véhicule, il est contraint d’appeler sa locataire pour l’aider. Evelyn Ortega va alors leur révéler un secret qui les entrainera tous les trois plus loin qu’ils ne l’auraient imaginé, et entre confidences et révélations, liera leur destinée de manière inattendue. Plus loin que l’hiver est certainement l’un des romans les plus personnels d’Isabel Allende, mais c’est aussi un livre ancré dans l’actualité puisqu’il aborde les thèmes de la migration et des identités. Se jouant des clichés et des préjugés, de New York au Guatemala, en passant par le Brésil et le Chili des années 70, Isabel Allende livre une très belle histoire d’amitié et de rédemption." Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Récidives

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Récidives Sonja Delzongle Denoël Sueurs Froides 2017 412 pages Thriller Chronique 1 avril 2018 « La lumière est façonnée par les ombres et l'ombre n'existe pas sans la lumière. Ainsi, le jeu des nuages avec le soleil projette-t-il sur la terre un panorama de contrastes étonnants. Infinis. Il en va de même de l'âme humaine. Aussi noire que lumineuse, avec, entre les deux, quantité de nuances de gris." À l'instar de l'âme, la vérité également peut se teinter de tout un camaïeu du blanc au noir profond, se révéler autre selon l'éclairage ou l'obscurité. Troisième tome consacré à la profileuse new-yorkaise d'origine française Hanah Baxter, il est celui de l'ultime affrontement, de la plongée en eaux tulmutueuses pour notre héroïne. Elle n'y coupera pas, son père a été libéré de la prison de Rennes plus tôt, elle l'imagine rêvant de se venger et de massacrer sa fille traîtresse, qui voici 25 ans, l'a dénoncé pour le meurtre de sa femme Hélène. Entre New-York et Saint Malo, entre passé et présent, à peine remise de sa dernière mission à Crystal Lake en Illinois, Hanah est acculée, se sentant surveillée, menacée, et cette douleur qui ne la quitte pas sous l'omoplate.. Elle se sent fragile. L'inconscient qui se manifeste, le corps qui dit stop ? Elle est perdue. Il lui faudra lâcher prise pour une fois, si elle veut savoir. Histoire de transmission, de filiation, de gène du mal tel une maladie contagieuse, d'origines, de cauchemar... Thriller évidemment terrible aux multiples strates, éprouvant, car notre lien avec l'héroïne a été créé depuis le premier opus « Dust ». C'est une femme extraordinaire, une brave, une survivante, une résiliente qui a réussi à sauvegarder toute sa part d'humanité, un tour de force. La haine est tellement plus facile à éprouver. « Il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. « Pensées, réflexions et maximes de François-René de Chateaubriand. 18 novembre 1905, peu avant 23 heures, une terrible tempête de neige au large de Saint- Malo. Le paquebot vapeur Hilda tente en vain de rejoindre le port en entrant dans la passe entre les rochers. Il est parti de Southampton la veille, à son bord 103 passagers. Les plus jeunes sont Edmond et Joyce Rooke, 7 et 5 ans. Tout le monde souhaite arriver au plus vite. Mais le capitaine Gregory est inquiet car la lumière rouge et verte du Phare du Grand Jardin disparaît par intermittence dans des voiles de brouillard. Soudain le choc ! " Mummy, mummy!" Cette voix ne cessera de résonner aux oreilles d'Hanah ? Pourquoi ? Quatrième de couverture Saint-Malo, hiver 2014. Du haut des remparts, sorti de prison, Erwan Kardec contemple la mer en savourant sa liberté. Il y a trente ans, il a tué sa femme à mains nues, devant leur fille, Hanah. Jamais il n’aurait été démasqué si la fillette n’avait eu le courage de le dénoncer. Malade, nourri d’une profonde haine, il n’aura de cesse de la retrouver avant de mourir. À New York, au même moment, Hanah, qui a appris la libération de l’assassin de sa mère, est hantée par le serment qu’il lui a fait de se venger. De cauchemars en insomnies, son angoisse croît de jour en jour. Pourquoi a-t-il tué sa mère ? Quand surgira-t-il ? Quels sont ces appels anonymes ? La confrontation est inévitable. Quand on est traqué, mieux vaut-il se cacher, ou regarder la mort dans les yeux ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Dans la vallée

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Dans la vallée Hannah Kent Presses de la Cité 2018 480 pages traduites par Karine Reignier-Guerre Historique Chronique 19 septembre 2019 Terrible ! D'autant plus que tout est basé sur des faits réels. Un deuxième roman remarquable situé dans l'Irlande des années 1825/26, dans une région reculée où les fées, les fairies, les Bonnes Gens, les envoyés du mal, du diable, les superstitions, les maléfices régissent la vie d'une population illettrée, ignorante, courageuse, dure à la tâche, constamment en butte aux malheurs les plus indicibles, aux injustices du destin les plus inacceptables et surtout incompréhensibles. Pour y trouver un sens, de tous temps, les légendes ont donné un semblant d'explication à ce qui serait, sans elles, encore plus terrorisant. Ainsi quand Nora perd son mari Martin, tous pensent que c'est l'arrivée du petit fils du couple, si étrange, si anormal, qui a apporté la malédiction avec lui. Micheal a quatre ans, ne parle plus, ne marche plus, maigre et fragile. Pourtant Nora est sûre qu'il était un garconnet tout à fait comme les autres, courant et babillant autour d'eux, lorsqu'ils étaient allés visiter leur fille Johanna voilà deux ans. Peu à peu, Nora est certaine que cet enfant n'est pas son petit-fils.... Un médecin est venu sans apporter de remède au cauchemar. Le prêtre également n'a été d'aucune aide à la pauvre femme perdue et désespérée. Elle essaie pourtant de toutes ses forces de faire face à tant de malheurs, elle engage même une jeune fille, Mary, pour s'occuper de gamin. Alors, évidemment lorsque la guérisseuse, Nance Roche, celle qui a reçu le don, celle qui connait les Bonnes Gens, les fairies, lui propose son assistance, elle accepte... Commence pour nous, avec nos yeux du XXI ème siècle, un récit ahurissant et bouleversant... Elles vont de bonne foi commettre l'irréparable... C'est ce long chemin qui nous est narré avec talent et précision.... Un roman qui nous restitue le quotidien des Irlandais du XIXe siècle, en campagne, leurs us et coutumes, leur psychologie, leur ténèbres et leur générosité. Des victimes consentantes de leurs propres croyances dépassées, de leurs superstitions. La fracture d'une société entre zones urbaines et rurales, entre des terres où tout semble immuable et inchangé depuis des millénaires, et des villes où s'ouvre l'ère préfigurant le XXe siècle moderne et industriel. Un livre où tout est charnel, organique, animal, en réaction aux dangers multiples qui cernent les personnages. Un roman de femmes, également, les hommes y sont peu actifs, sauf pour juger, condamner.... Puissant, humaniste, à lire absolument... Quatrième de couverture Certains êtres sont différents. Ils sont nés comme ça, sur le bord du monde. Ils savent voir ce que d'autres ne voient pas. Pour eux, les rivières ne coulent pas de la même façon. " Le temps semble s'être arrêté dans ce village du sud de l'Irlande égaré dans la vallée et battu par la famine. Nóra Leahy a perdu son mari et sa fille et se retrouve seule avec son petit-fils de quatre ans, infirme. Pourtant, Nóra s'en souvient : quelques années plus tôt, Micheál marchait et commençait déjà à parler. Que lui est-il arrivé ? A-t-il été changé, remplacé pendant la nuit par les fées qui auraient posé un démon dans le berceau ? Est-ce à lui que la vallée doit la malédiction qui la frappe ? Mary, la jeune servante que Nóra vient d'engager, se laisse impressionner par les commérages du village et les rapporte à sa maîtresse. Ensemble, les deux femmes se mettent en quête de la seule personne en mesure de sauver Micheál : une originale, qui vit seule dans la lande et parle le langage des plantes. Car, même si tout le monde s'en méfie, on sait que la vieille Nance Roche a le don. Qu'elle communique avec le peuple invisible. Et qu'il n'y a qu'elle pour faire revenir ceux qui ont été enlevés... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La part des cendres

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La part des cendres Emmanuelle Favier Albin Michel 17 août 2022 560 pages Historique Chronique 5 novembre 2022 « Sunt lacrimae rerum » : « Les choses ont leurs larmes ». Virgile Sophie, Arlette, Rose, Georgette, Blanche, Mathilde, Mérédith, Anne : Autant de prénoms de femmes célèbres ou imaginées, choisis en titre de chaque partie de cette fresque somptueuse et tout à fait édifiante, par l'autrice, Emmanuelle Favier. Alliant les talents indiscutables de conteuse extraordinaire, de poétesse inspirée, d'érudite passionnée, de savoureuse de mots, de chercheuse soucieuse de vérité historique, celle-ci a mené à bien une mission titanesque. Il n'est de lire que les remerciements à tous ceux qui l'ont aidée pour prendre la mesure de la somme de travail, de patience, qu'a déployée l'écrivaine pour nous offrir une telle œuvre. La romancière réussit à mêler les destins de la Comtesse de Ségur, fille de Fiodor Rostopchine gouverneur de Moscou face à Napoléon, de Marguerite Yourcenar, de Virginia Woolf, de Rose Valland qui avec Jacques Jaujard alors directeur des Musées nationaux et de l'École du Louvre, engagés dans la Résistance, ont sauvé près de 60 000 oeuvres pour certaines rendues à leurs propriétaires, de Marcel Bleustein-Blanchet, le grand publicitaire luttant auprès du Général de Gaulle spolié de tous ses biens étant juif.. à ceux de ses personnages issus de son esprit fécond. Elle choisi comme témoin d'une femme à l'autre, une boîte en bois précieux rapportée de Russie, contenant évidemment un secret inestimable, tombée entre les mains de Mathilde après bien des pérégrinations et aventures. Et nous voici emportés dans un long voyage spatiotemporel jusqu'à nos jours. J'ai refermé ce roman, éblouie, bleuffée, avec la vive conscience d'avoir été privilégiée de lire un tel ouvrage, car le trésor est là en cette mémoire imprimée noir sur blanc de ce qui fut et ne peut être oublié. La grande Histoire se confond avec l'intime, et soulève nos propres interrogations quant à l'héritage que nous choisissons de porter ou non, de notre place dans la chaîne d'humains qui nous ont précédés, de la famille que l'on se choisit finalement. Une scène entre toutes m'a marquée : sous une pluie (que je qualifie de cendres) en ce mois des morts, cette jeune femme Mathilde, a la vision des larmes qui habitent encore les objets dépossédés de leurs propriétaires. Elle s'est lancée dans la rédaction d'un mémoire, histoire des spoliations depuis Napoléon jusqu'aux politiques contemporaines de réparation. Ce faisant, elle cherche à se situer dans la longues lignées de ses aïeux et particulièrement de ses aïeules. « Elle songe, et désormais ses songes lui appartiennent, qu'il n'y a peut-être pas d'autre choix que de porter toute sa vie le poids de son passé, de son héritage, ou bien de brûler comme une terre qu'on ne veut pas laisser entre les mains de l'ennemi. Ou plutôt elle songe qu'il faut faire la part des cendres, comme on fait celle du feu : accepter qu'une part de soi-même reste inaccessible, qui s'est perdue dans les gouffres séparant les générations les unes des autres, dans les folies de l'Histoire et de ses réécritures permanentes. Que notre vérité soit faite de ces cendres, et qu'on ne la possédera jamais. Que se concentrer sur les puissances vives qui subsistent dans le brasier soit la meilleure façon de l'alimenter. » Y-a-t-il de l'indécence, de l'absurde dans l'idée de Mathilde de rapprocher Napoléon, Hitler, Goering ? Tous les trois, mégalomanes, ont été d'une voracité indéfendable quant à leur désir insatiable de voler, d'accumuler, de collectionner des biens, des oeuvres d'art, des livres précieux... des peuples asservis, conquis, comme trésors de guerre ou sous le fallacieux prétexte de l'ERR nazi de sauver des chefs-d'œuvre de la sauvagerie. En réalité, ils voulaient, que ce soit à Paris pour Napoléon ou à Linz pour Hitler, posséder les plus extraordinaires richesses en spoliant et massacrant les véritables propriétaires de ces merveilles. Vieille tradition qui remonte à l'origine des civilisations, illustrée entre autres par l'Hadrien de Marguerite Yourcenar. Les archéologues, les savants, les érudits, ont joyeusement rapporté de leurs voyages et lieux de fouille, des antiquités, artefacts et autres objets précieux pour les exposer dans des musées lointains. Cependant, il existe une différence de taille entre Napoléon et les deux Nazis : Mérédith, l'amie de Mathilde, lui dit : « La notion de trophée de guerre, de butin légitime, remise à la mode par Napoléon, n'est qu'un prétexte pour Hitler. Chez lui tout est alourdi, envasé par l'idéologie qui recouvre chacun de ses actes d'une moisissure abjecte. À grand renfort de loi du talion et de références au Traité de Versailles, Hitler s'autorise le dépouillement des biens pour mieux éliminer les corps.» À lire absolument. Quatrième de couverture De l'incendie de Moscou au manoir de Kerlan en passant par Dresde, Odessa, la Carinhall de Goering, Nuremberg et New York, deux siècles de tumulte ou le fol itinéraire d'un petit coffret contenant un trésor, symbole de la grande Histoire des spoliations et des guerres. Fresque monumentale où l'on croisera les monstres et les héros modestes de l'Histoire, les crapules et les martyrs, « La Part des cendres » entrelace avec génie les fils de cette toile qui fait l'humanité - son courage, sa ferveur et son avidité. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les blessures du silence

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les blessures du silence Natacha Calestrémé Albin Michel Mars 2018 352 pages Polar & fantastique Chronique 22 avril 2018 Amandine : " Je marche si vite que mon cœur peine à suivre la cadence. Je m'arrête pour reprendre mon souffle. Est-il normal d'être à ce point épuisée à quarante ans ? ...je scrute les rugosités du sol à la recherche d'un signe positif, un morceau d'asphalte en forme de cœur, un brin d'herbe qui s'épanouirait dans le béton... Quelque chose qui me réconforterait dans l'idée que je vais m'en sortir. Rien. " Quelle joie de retrouver toute l'équipe de la DPJ du XIV ème arrondissement,( j'ai joint les couvertures des policiers de la précédente trilogie) ! C'est fou, j'ai eu l'impression de retrouver de vieux amis, sentiment dû au talent de la conteuse à créer ce lien entre le lecteur et les personnages. Ainsi en premier Yoann Clivel, mélange explosif et à fleur de peau de breton et basque, au verbe haut et au sens imaginatif de la formule, à l'origine de dialogues savoureux et enlevés, Christian Berckman, sympathique coureur de jupons, joueur invétéré donc bluffeur né, un peu tire au flanc, et enfin le geek, Marc Honfleur marqué par un deuil récent, tout jeune marié. N'oublions pas le commissaire Filippo, ses deux chiens, son célibat, son besoin d'affirmer son autorité. Et avec Clivel, il n'est pas à la fête, celui-ci a un sérieux problème avec la hiérarchie, c'est un électron libre avec une particularité, son sixième sens ou disons-le, sa médiumnité. Une particularité des livres de cette auteure est le lien avec une autre dimension parallèle à notre monde, devenu si terre à terre. Une façon originale d'insister sur l'importance de vrais rapports humains au delà des conventions et convenances ! Depuis quelques temps, Yoann fait des rêves où une jeune femme brune lui apparaît, ayant manifestement besoin d'aide. Déjà avant de quitter Alisha sa compagne, les nuits étaient courtes. Depuis leur séparation il y a un peu plus de cinq mois, de sa faute entière et assumée, cela ne s'arrange pas. Donc quand il est convoqué par Filippo dans son bureau à peine arrivé, il s'attend à des problèmes et y va à contrecœur. Il a raison, celui-ci lui annonce qu'une enquête suivie depuis une semaine par le commissariat du XV ème, lui est transmise à sa demande. Pas très réglo tout ça ! Donc il hérite du dossier de la disparition d'une jeune mère de trois fillettes, Amandine Moulin, née Lafayette ; le mari Henry est professeur de français, au charisme indéniable, très apprécié de tous. Elle travaillait à la mairie du XV ème arrondissement à la comptabilité. Elle s'est volatilisée après 13h, le 5 septembre. La dernière à l'avoir vue est la gardienne. Ce sont les parents d'Amandine qui ont contacté Filippo, son ancien petit ami, avant qu'elle n'épouse Henry. Son supérieur est donc impliqué émotionnellement, ce qui n'est pas du goût de Yoann. Il sent les ennuis se profiler. Difficile de savoir si c'est une fugue, un suicide, un meurtre, un départ avec un amant.... Tout le monde, des parents à la sœur Brigitte, en passant par ses collègue de bureau, ses rares amis, ses voisins et surtout l'époux, ont des versions radicalement différentes. Le sixième sens de Yoann, en plus, semble en panne même lorsqu'il visite l'appartement aseptisé du couple. Rien ne dépasse, on dirait une salle d'opération. Rien que cela fait tiquer notre limier, avec trois gamines en bas âge, c'est impossible. Il y a quelque chose qui cloche dans le royaume de Henry Moulin. Ses réactions également sont inadaptées à la situation inquiétante, son sur-contrôle, sa froideur, rien ne colle. Ajoutons qu'il a attendu cinq jours pour signaler la disparition de sa femme. Ça sent mauvais ! La description de celle-ci n'est pas flatteuse, mine de rien il la rabaisse, la dénigre avec beaucoup de talent. Pour un novice cela passerait, mais pas avec une équipe d'enquêteurs entraînés à repérer les déviants, menteurs, manipulateurs. Pour le moment, ce ne sont pour eux que des sensations non des preuves, ils vont devoir en trouver et vite, le temps presse. Appel à un chien pisteur dix jours après les faits, interviews en détail de tous les participants, même involontaires, à cet événement. Beaucoup d'invraisemblances sautent aux yeux de Yoann. La jeune femme semblait vivre un enfer, celui-ci l'aurait-il poussée à se supprimer malgré l'amour qu'elle portait à ses enfants ? Le chien les mène au bord de la Seine au Pont Mirabeau.... Et après ? Rien ! Bienvenus dans le monde joyeux de la perversion narcissique et pour une fois ces mots sont utilisés à bon escient. Comment tuer une personne à petit feu, sans arme, sans coups, sans violence physique, sans preuve matérielle. Pourquoi la proie ne part-elle pas? Pourquoi s'est-elle laissée piéger ? A-t-elle une part de responsabilité dans ce qui lui arrive ? Comment l'entourage réagit-il ? L'abandonne-t-il agacé de sa faiblesse, ou fait-il preuve d'empathie et de patience ? Quels sont les signes avant coureurs, les victimes sont elles de pauvres petites choses fragiles et stupides au départ, comment s'organise aux cours des ans la mise à mort de tout ce qui constitue un être humain et en premier lieu son Âme ? Parfaitement décrit, analysé par l'auteure, nous sommes bien au delà d'une simple fiction policière. Je dois dire que connaissant très bien le sujet de l'intérieur l'ayant subi dans un cadre familial, puis de l'extérieur lorsque je me suis engagée auprès d'une amie en danger, ce livre est d'une justesse et d'une importance capitale pour la compréhension du phénomène. Car aujourd'hui c'est un phénomène de société, mais attention à ne pas utiliser le terme de pervers narcissique à toutes les sauces, c'est comme la bipolarité, on les sert à tout moment à mauvais escient. Je suis heureuse aussi que l'auteure ait insisté sur la totale parité qui existe, tous les milieux sont touchés, et tous les domaines de la vie sociale également. Un ami ou une amie aussi peut être un pervers narcissique, et tisser une toile autour de vous pendant de longues années attendant le moment où vous irez mal. Heureuse aussi de la revalorisation de l'image des victimes, oui ce sont des personnes intelligentes, ouvertes, tolérantes, généreuses et empathiques certainement beaucoup trop. Ce dernier point est leur talon d'Achille. Leur supplément d'âme va attirer ceux qui en ont perdu un morceau, qui ont besoin de se nourrir d'elles. Ce sont des cannibales, ce sont surtout des faibles, des minables qui s'attaquent à des personnes en fragilité, rien de bien courageux. De plus leurs méthodes ne sont jamais originales, et se ressemblent d'un cas à un autre. Ils sont pathétiques mais dangereux, et tant que la Loi ne sera pas adaptée à cette criminalité dans le cadre du couple, du travail, de l'entourage, du voisinage, tant qu'il n'y aura pas de cas de jurisprudence plus nombreux, que les commissariats continueront à refuser de prendre les plaintes au motif que cela n'est pas suffisant et relève du civil ( vous sentez le vécu ? ), ces meurtriers en puissance pourront continuer leur travail de sape et de destruction massive d'un être humain. Le propos est lourd mais complet grâce au très beau travail de documentation réalisé par l'écrivaine servi par une trame policière aux couleurs surnaturelles et aux dialogues ciselés, qui allègent l'ambiance. Amandine s'adresse à vous, lisez-la, il ne faut plus l'ignorer. Quatrième de couverture Amandine Moulin a disparu. Son mari évoque un possible suicide, ses parents affirment qu’elle a été tuée, ses collègues pensent qu’elle s’est enfuie avec un amant, et autant de témoignages contradictoires qui ne collent pas avec la description qui est faite de cette mère de trois petites filles. Et puis il y a sa voix, que le lecteur découvre, en filigrane du roman, qui nous raconte une indicible vérité... Un roman qui dépeint subtilement les affres du harcèlement conjugal. Par le biais d’une enquête de police entraînante, l’auteur parvient avec brio à nous plonger dans le mécanisme de destruction implacable qui se met en place autour de la victime. Elle dépeint la réalité d’un couple rongé par l’emprise, la manipulation et la perversion. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Après la fin

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Après la fin Barbara Abel Fleuve 14 novembre 2013 336 pages Divers Chronique 22 mars 2017 Méfiez- vous de vos voisins ! Après la fin de Barbara Abel, est un thriller très noir et terrifiant. La pauvre Nora n'est pas armée pour s'installer, après sa séparation d'avec son ex Alexis avocat, dans cette nouvelle maison mitoyenne de celle de Thiphaine et Sylvain, parents adoptifs de Milo. Celui-ci est un ado au réactions curieuses mais qui semble touchée par la grâce et la gentillesse de Inès la fille de Nora. Quant à l'apparition du petit Nassim, son frère, elle bouleverse Thiphaine.....Pourquoi ? Le barrage cède peu à peu tout au long de ce court récit, les apparences se désagrègent, la folie va s'emparer de ces deux familles. Pour tous ceux qui ont connu des voisins harceleurs, hors contrôle, haineux, cela vous rappellera beaucoup de choses. Terrifiant et inexorable ! Quatrième de couverture Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père ;dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installe précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans… La fin de Derrière la haine nous a tous bouleversés. Barbara Abel n’en reste pas là. Que deviennent Tiphaine, Sylvain et Milo, ces trois personnages qui ont vécu l’horreur et qui ont inconsciemment choisi de s’imposer l’enfer quotidien en restant dans une maison qui a abrité tant de drames ? Et juste à côté d’une autre maison qui, dès qu’ils en rouvriront la porte, laissera ressortir tous les fantômes du passé ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Vacances tous risques, bons baisers de Chypre

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Vacances tous risques, bons baisers de Chypre M.C.Beaton Albin Michel 31 mai 2017 286 pages traduites par Jacques Bosser Polar comédie Chronique 29 septembre 2017 Je voulais terminer joyeusement et légèrement le week-end et la toute dernière aventure chypriote de Agatha Raisin était toute indiquée. Ainsi notre charmante, agaçante, futée, gaffeuse, curieuse jeune pré-retraitée s'en va telle une adolescente courir après James Lacey son ex futur mari enfui a Chypre, réfugié très courageusement dans la villa où ils devaient normalement passer leur lune de miel. C'est plutôt un séjour de fiel qui attend Agatha devant la froideur du matamore. Elle est totalement perdue, tout le temps au bord des larmes, ( une bonne petite pré ménopause ?) ou en colère. Adorable et touchante, elle est mal dans sa peau comme nous toutes, et l'auteur sait très bien décrire ce moment délicat où les femmes autour de cinquante ans, plus aussi fraîches, ni athlétiques, ni pleines de confiance en leur sex-appeal basculent tout doucement vers un autre rapport aux autres, aux hommes, à leurs corps. Léger peut-être mais très juste. Donc je suis en empathie avec cette contre héroïne imprévisible qui sitôt arrivée se retrouve au milieu d'une sombre histoire de meurtre d'une autre britannique, la vulgaire et séductrice Rose, dans une boîte de nuit. Évidemment Agatha et James qui ont déjà fait équipe vont reformer leur tandem de détectives à défaut d'être en couple. On découvre aussi l'île de Chypre du nord donc turque. Enfin la description des us et coutumes des sujets de sa majesté en vacances dans une ancienne colonie est au vitriol et largement arrosée de Brandy . Donc pas de cup of tea ni de politiquement correcte, plutôt de l'humour à l'anglaise irrésistible, transgressif et toujours teinté de nostalgie. Plus sérieux que je ne m'attendais, je suis heureuse d'avoir clos ce dimanche d'une si jolie façon. Très féminin, intelligent et jubilatoire! Quatrième de couverture God damned ! Voilà que James Lacey, le charmant voisin d'Agatha Raisin, a disparu ! Renonçant à lui passer la bague au doigt, comme il le lui avait promis. C'est mal connaître Agatha. Délaissant son village des Cotswolds pour Chypre, où James et elle avaient prévu de célébrer leur lune de miel, elle part sur les traces de l'élu de son coeur, bien décidée à lui remettre la main dessus ! Mais à peine l'a-t-elle retrouvé, pas le temps de s'expliquer : une touriste britannique est tuée sous leurs yeux. Fidèle à sa réputation, Agatha se lance dans l'enquête, quitte à laisser filer James, las de ses excentricités... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La femme de l'Ombre

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La femme de l'Ombre Arnaldur Indridason Métailié 2017 331 pages traduites par Eric Boury Thriller et polar Chronique 1 mars 2018 Deuxième tome de la Trilogie des ombres comptant déjà « Dans l'Ombre ». Prix Blood Drop du roman policier islandais en 2017. C'est curieux, comme au théâtre ou à l'Opéra, la seconde représentation est celle de tous les dangers, la première étant passée on se relâche à tort, au lieu de monter en puissance. C'est bien cependant.... Un peu ce sentiment avec ce deuxième tome après « Dans l'Ombre » , je l'ai lu sans aucune difficulté, j'ai évidemment remarqué la qualité du récit, sa pertinence car répéter certaines vérités est toujours utile, sa construction parfaite, mais je ne sais pas..... J'attends la suite voilà et l'impression que l'auteur également annonçant déjà " Passage des Ombres" pour le printemps 2018. Les éléments présents au premier tome le sont encore : cette occupation pénible par les troupes anglaises puis américaines en Islande, le décor aussi de baraquements, de bars, de prostitution, de racisme et d'incompréhension des deux côtés de la barrière, de la nécessité donc d'une police militaire incarnée par Thorson canadien et islandais, qui travaille en bonne intelligence avec la police du coin représentée par Flovent. Le livre s'ouvre sur un quai devant le paquebot Esja, où attend une jeune femme de plus en plus inquiète, espérant voir son fiancé qui n'arrive pas. Ils sont rapatriés chez eux avec l'autorisation des Allemands en ce début de conflit mondial. Au printemps 43, trois affaires se présentent : la disparition d'une femme fréquentant les militaires signalée par sa logeuse, le corps d'un noyé recherché depuis quinze jours par Flovent à la demande de sa femme Agneta, et la découverte macabre du cadavre d'un jeune homme défiguré et horriblement assassiné derrière un bar à soldats. Habilement l'auteur trace le portrait de toute cette population obligée de cohabiter, fait renaître cette ambiance particulière de camps de base étrangère dans un pays étrange, on s'attache à certains personnages, la résolution des énigmes est somme toute assez évidente. Du bel ouvrage oui ! J'aurais aimé que les caractères et la vie des deux policiers soient plus fouillés, détaillés, que cette histoire personnelle en parallèle des enquêtes soit aussi prolongée dans ce tome. Presque rien.... Attendons le prochain.... Quatrième de couverture Un représentant de commerce est retrouvé dans un petit appartement de Reykjavik, tué d’une balle de Colt et le front marqué d’un « SS » en lettres de sang. Rapidement les soupçons portent sur les soldats étrangers qui grouillent dans la ville en cet été 1941. Deux jeunes gens sont chargés des investigations : Flovent, le seul enquêteur de la police criminelle d’Islande, ex-stagiaire à Scotland Yard, et Thorson, l’Islandais né au Canada, désigné comme enquêteur par les militaires parce qu’il est bilingue. L’afflux des soldats britanniques et américains bouleverse cette île de pêcheurs et d’agriculteurs qui évolue rapidement vers la modernité. Les femmes s’émancipent. Les nazis, malgré la dissolution de leur parti, n’ont pas renoncé à trouver des traces de leurs mythes et de la pureté aryenne dans l’île. Par ailleurs on attend en secret la visite d’un grand homme. Les multiples rebondissements de l’enquête dressent un tableau passionnant de l’Islande de la « Situation », cette occupation de jeunes soldats qui sèment le trouble parmi la population féminine. Ils révèlent aussi des enquêteurs tenaces, méprisés par les autorités militaires mais déterminés à ne pas se laisser imposer des coupables attendus. Dans ce roman prenant et addictif, le lecteur est aussi fasciné par le monde qu’incarnent les personnages que par l’intrigue, imprévisible. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Brutale

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Brutale Jacques-Olivier Bosco dit JOB Robert Laffont La Bête Noire Janvier 397 pages Thriller Chronique 23 décembre 2017 Je parie que ce polar à part, ultra violent, au découpage nerveux et cinématographique sera sous peu un modèle d'un nouveau genre d'enquête policière à la française, tirant largement sur le thriller psychologique captivant et d'action à 200 à l'heure. JOB, auteur de 5 polars plusieurs fois primés, tient là un personnage passionnant et malgré, ou peut-être en raison de sa brutalité, très troublant et émouvant. L'héroïne entre Lara Croft et Kill Bill mais version encore plus déjantée, dérangeante, sans féminité telle que présentée d'habitude, utilisant le sexe ou le sport comme exutoire au flux de rage, de violence qui prend possession d'elle soudain. Elle pourrait être une psychopathe, elle est flic au nouveau 36 dit le Bastion à Paris 17. Sa lutte sans fin pour se contrôler en permanence depuis son plus jeune âge, afin de ne pas basculer dans le Mal absolu, est éprouvante pour elle comme pour le lecteur, tant les descriptions de ses sensations physiques, chimiques, nerveuses sont édifiantes. Elle reste aussi la petite fille de son père défunt, flic lui même, fille aussi malheureusement d'une mère destructrice à l'origine de son mal, et soeur de Camille, un gendarme, plus jeune mais qui l'a toujours défendue et protégée. Le boulet familial est lourd à traîner. On sait qu'elle ne peut plus continuer ainsi. Ainsi le lieutenant Lise Lartéguy, déjà justicière masquée la nuit hors heures de service, shootée à l'adrénaline mais pas seulement, va se retrouver au cœur d'une chasse implacable pour arrêter le massacre de jeunes filles vierges vidées de leur sang. Au départ, elle était sur une simple enquête sur des braquages, mais tout dérape soudainement. Les criminels issus de la guerre de Tchétchénie apportent le cauchemar jusqu'en France, accompagnés de leur Golem et de leur folie insoutenable. Pour répondre à l'horreur, une seule solution, que Lise va devoir adopter : laisser sa part monstrueuse s'exprimer pleinement quelles que soient les conséquences. Elle va transgresser les tabous, dépasser toutes les limites comme lorsqu'elle fonce sur sa moto, sa "bête". Les scènes de luttes et de batailles font penser au cinéma japonais ou de Tarentino, avec la patte française pour l'humour et la causticité pendant les dialogues. Les femmes des forces de l'ordre y sont enfin présentées à l'égale de leurs collègues mâles, avec des postes à responsabilité. J'ai particulièrement apprécié que l'arme secrète de Lise soit directement liée à sa féminité, à sa plus grande intimité. Un sacré symbole en soit. Une suite se profile j'espère... Très réussi et jouissif.... Certains épisodes sont extrêmement durs, il faut le savoir. À découvrir pour les dingues de cinémas et de thrillers où la violence est très présente mais pas gratuite, pour les amoureux des très bons textes à la signature reconnaissable. Quatrième de couverture Elle est jeune. Elle est belle. Elle est flic. Elle est brutale. Des jeunes vierges vidées de leur sang sont retrouvées abandonnées dans des lieux déserts, comme dans les films d'horreur. Les responsables ? Des cinglés opérant entre la Tchétchénie, la Belgique et la France. Les mêmes qui, un soir, mitraillent à l'arme lourde un peloton de gendarmerie au sud de Paris. Que veulent-ils ? Qui est cet "Ultime" qui les terrorise et à qui ils obéissent ? Face à cette barbarie, il faut un monstre. Lise Lartéguy en est un. Le jour, elle est flic au Bastion, aux Batignolles, le nouveau QG de la PJ parisienne. La nuit, un terrible secret la transforme en bête sauvage. Lise, qui peut être si douce et aimante, sait que seul le Mal peut combattre le Mal, quitte à en souffrir, et à faire souffrir sa famille. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • A un cheveu

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires A un cheveu Maëlle Desard Slalom 28 avril 2022 317 pages Roman Jeunesse Chronique 12 décembre 2022 Âge minimum recommandé par le fabricant : 13 ans. Lecture du début de ce roman enregistrée en vidéo sur Eva Impressions littéraires et Eva Résonances littéraires : « Anis trop honnête ; Christophe trop présent ; père trop comique ; mère trop coincée ; Jacob trop craquant. Ma vie est un enchaînement d'hyperlatifs. » Dédicace : " À toi, qui doutes face au miroir : tu es magnifique. " Une phrase qui s'adresse à tout le monde quelque soit le genre ou l'âge. Un roman réjouissant, très drôle, bouleversant, émouvant, créatif littérairement, traitant de sujets graves : le harcèlement sexuel ou moral, la discrimination sous toutes ses formes, la différence rejetée par une société normative, la maladie et ses conséquences sur la cellule familiale, l'exposition des jeunes à la violence, à la sexualisation outrancière permanente, à l'américanisation caricaturale des modes de vie... L'héroïne, Emma, ancienne championne de natation, une battante, a pourtant eu bien du mal à se relever des deux dernières années cauchemardesques qu'elle vient de traverser. Ses parents et son frère Christophe ont eux aussi beaucoup souffert. Afin d'offrir un second souffle à leur petite tribu, un déménagement loin de Orange et du Sud est organisé. Direction Strasbourg. Emma a un secret : elle a perdu tous ses cheveux comme l'épouse de Will Smith. Une alopécie difficile à encaisser pour une fille. Alors, puisqu'elle peut repartir de zéro dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau lycée, elle décide d'avoir recours à un objet magique, sa Précieuse, une perruque. Cette tête « Velcro » implique la fin de la natation et des compétitions, l'évitement de toute situation épineuse, la dispense de sport... Un sacrifice qui aux yeux d'Emma, si traumatisée par la cruauté de ses anciens « camarades » de lycée, paraît léger. Mais son frère si protecteur et empathique, sa nouvelle amie Anis du genre inclassable et cash et surtout le séduisant Jacob, vont changer la donne. On a beau tout prévoir, tout contrôler, la vie se charge de brouiller les pistes. Pour peu que l'on soit intuitive, intelligente, et mature même si inexpérimentée, de belles surprises pourraient surgir sur le chemin tout tracé forçant à emprunter de jolies déviations. L'autrice décrit parfaitement le mélange de force et de vulnérabilité qui anime ces futurs adultes quelques fois totalement perdus et paniqués par les épreuves de l'existence et par certains éléments symptomatiques d'une société décadente sur bien des points. Ils surfent sur internet, maîtrisent les nouvelles technologies mais sont toujours des gosses en quête de repères et de sécurité affective. Les personnages sont particulièrement attachants, l'histoire très bien menée, le texte à la fois hilarant, cocasse et tout en délicatesse. C'est un roman que je mettrai dans toutes les mains, parfait en cadeau de Noël tant il est enthousiasmant et positif sans être mièvre. Quatrième de couverture Un grand bain d'humour et d'empowerment À 17 ans, Emma aime la natation, son frère presque jumeau, le chocolat et dessiner dans les marges de ses cahiers. Elle serait à un cheveu de la belle vie si elle n'avait pas perdu les siens, de cheveux, deux ans plus tôt (tandis que le reste de ses poils a continué à pousser, merci bien !). Affublée d'une perruque avec laquelle elle entretient une relation d'amour-haine quasi mystique, Emma décide de profiter du déménagement de sa famille pour repartir de zéro. Nouvelle vie, nouveaux amis... et peut-être un premier amour ! Un roman lumineux sur l'acceptation de soi et de son corps, résolument féministe et universel ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'innocence des bourreaux

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'innocence des bourreaux Barbara Abel Pocket 13 octobre 2016 352 pages Divers Chronique 28 mars 2017 Le début raconte la descente d'un drogué Jo qui a besoin de sa dose, se procure une arme et décide de braquer une supérette . Puis nous faisons connaissance de tous les protagonistes que nous savons bien revoir dans la dite supérette dans les rôles de kidnappés. Rien de bien original sauf que nous sommes dans un Barbara Abel, la reine des faux semblants, des chausses trappes, des secrets, des apparences ; ce livre c'est un gouffre sans fond, et le vertige nous prend. C'est violent, terrifiant d'efficacité juste par la finesse psychologique et la mise en place virtuose du puzzle. Une fois que celui-ci est terminé, c'est l'horreur absolue. Très noir, très réussi, histoire de la goutte en trop ou du grain de sable et tout se désagrège. Quatrième de couverture Dans une supérette de quartier, quelques clients font leurs courses, un jour comme tant d'autres. Parmi eux une jeune mère qui a laissé son fils de 3 ans seul à la maison devant un dessin animé, un couple adultère, une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s'il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent... Des gens normaux, sans histoire, ou presque. Et puis un junkie qui, en manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé pour voler quelques dizaines d'euros. Mais quand le braquage tourne mal, la vie de ces hommes et femmes sans histoire bascule dans l'horreur. Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière devient mince. Si mince... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Qu'importe la couleur du ciel

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Qu'importe la couleur du ciel Valérie Cohen Flammarion 16 mars 2022 368 pages Roman Chronique 23 mars 2022 Famille je vous aime ou famille je vous hais ? Quelle définition donnons-nous à ce mot ? Comment l'imaginons-nous ? Comme un jardin fleuri et lumineux ou un parterre de ronces comme le dit justement l'autrice ? Incluons-nous dans ce groupe des ami(e)s ? Sommes-nous plus attachés aux liens du sang qu'aux liens du cœur ? Que l'on ait la chance de faire partie d'une famille bénéfique et fonctionnelle ou d'une famille toxique dont il faut s'éloigner au plus vite, ce roman tout en délicatesse, remarquablement écrit, ajoutant à cette problématique, en filigrane, le thème de la judéité, peut parler à tout le monde, être en résonance avec nos propres expériences, chagrins, colères, bonheurs. Le suspense quant à des vérités cachées, ignorées ou tues par Sybille et Gisèle est soutenu jusqu'au dévoilement final. Le thème évidemment de la psychogénéalogie est abordé : en effet, les erreurs ou malheurs des aïeux peuvent avoir des conséquences même insoupçonnées, inconscientes, sur la vie des héritiers, malgré eux touchés et victimes de souffrances et de drames aujourd'hui issus du passé. Le silence choisi pour protéger ceux que l'on aime, est presque toujours une mauvaise solution. Les non-dits peuvent être assourdissants, étouffants. Une fort belle couverture pour un roman attachant, émouvant, universel dans son propos. Je l'ai beaucoup aimé et en ai apprécié la musicalité. Et si je faisais un test ADN pour connaître mes origines ethniques ? Attention, cela peut vous révéler des secrets enfouis, prenez garde ! Quatrième de couverture Et si les arbres généalogiques comportaient une case pour les amis de toujours, les amours défuntes, les maîtres à penser, les sauveurs ? À quoi ressemblerait le vôtre ? Sybille, indéniablement, y placerait sa famille de cœur, n’ayant pu donner la vie. Elle cultive avec sa meilleure amie Gisèle une complicité depuis plus de cinquante ans, et c’est dans sa maison ardennaise qu’elle se réjouit de fêter son anniversaire auprès de ses proches. C’était sans compter sur les révélations de Mila, la petite-fille de Gisèle. La jeune femme, par jeu, a eu recours à un test ADN dont les résultats viennent réveiller un passé trop longtemps tu et bousculer une légende familiale parcellaire. Des êtres unis par la transmission des secrets de famille et qui ont choisi de passer outre, pour se reconstruire. D’autres qui refusent d’être emprisonnés dans des silences. Vitale et mortelle à la fois, organisme vivant aux multiples facettes, la famille est un joli parterre de ronces. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les filles au Lion

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les filles au Lion Jessie Burton Gallimard 9 mars 2017 484 pages traduites par Jean Esch Historique Chronique 11 mai 2017 Deuxième roman pour cette auteure après le bestseller "Le miniaturiste" que je lirai demain et samedi. J'aime toujours quand un récit est basé sur l' Histoire, et mêle l'Art à l'intrigue. C'est le cas dans ce livre très réussi qui n'a besoin d'aucune scène trash pour nous tenir jusqu'au bout du suspense. Notre Narratrice est Odelle, originaire des Caraïbes et arrivée à Londres il y a quelques années. Nous sommes en 1967, dans une société encore rétrograde où une jeune femme noire n'est pas particulièrement vue d'un bon oeil. Heureusement elle est venue avec son amie Cynthia et toutes deux sont vendeuses dans une boutique de chaussures. Cependant Odelle a un véritable don, l'écriture, et des ambitions. Une réponse favorable de la Galerie d'Art Le Skelton, Mecque, Eldorado pour tout amateur de peintures et sculptures, lui parvient enfin, et une place de dactylo lui est offerte. Elle touche alors à son rêve. Elle y est accueillie par Marjorie Quick , une femme d'une cinquantaine d'années, élégante, cultivée et déroutante. Peu de temps après Odelle rencontre Lawrie Scott, un jeune homme qui vient de perdre sa mère et dont le seul héritage est une toile où figurent deux filles et un lion. Il va naturellement apporter cette peinture au Skelton pour en avoir une estimation ; la réaction du directeur Edmund Reede surexcité et celle de Marjorie Quick bouleversée, font comprendre immédiatement à Odelle qu'il y a là un mystère qu'elle va évidemment vouloir élucider. Le livre bascule alors dans l'Espagne de Janvier 1936 à côté de Malaga où viennent s'installer Harold, marchand d'art viennois, Sarah sa femme anglaise et leur fille Olive Schloss. Ils sont accueillis dans la Finca par Teresa et son frère Isaac. Le monde est sur le point de basculer, le destin de ces cinq personnes également. Tout est maintenant en place, nous allons glisser naturellement entre ces deux époques et reformer lentement le puzzle avec Odelle. C'est très bien écrit et construit, cela décrit parfaitement l'ébullition qui touche Olive sur le plan amoureux mais aussi créatif, à l'instar de cette Espagne qui s'enflamme peu à peu pour plus de justice. Le conflit mondial s'annonce et le nazisme plane sur la famille Schloss. Qu'est ce que cette histoire ancienne va avoir comme conséquence sur la vie de Odelle ? Qui est Marjorie Quick ? Ne faut-il pas se méfier de Lawrie ? Je vous laisse à votre lecture. Quatrième de couverture En 1967, cela fait déjà quelques années qu'Odelle, originaire des Caraïbes, vit à Londres. Elle travaille dans un magasin de chaussures mais elle s'y ennuie, et rêve de devenir écrivain. Et voilà que sa candidature à un poste de dactylo dans une galerie d'art est acceptée ; un emploi qui pourrait bien changer sa vie. Dès lors, elle se met au service de Marjorie Quick, un personnage haut en couleur qui la pousse à écrire. Elle rencontre aussi Lawrie Scott, un jeune homme charmant qui possède un magnifique tableau représentant deux jeunes femmes et un lion. De ce tableau il ne sait rien, si ce n'est qu'il appartenait à sa mère. Marjorie Quick, à qui il soumet la mystérieuse toile, a l'air d'en savoir plus qu'elle ne veut bien le dire, ce qui pique la curiosité d'Odelle. La jeune femme décide de déchiffrer l'énigme des Filles au lion. Sa quête va révéler une histoire d'amour et d'ambition enfouie au cœur de l'Andalousie des années trente, alors que la guerre d'Espagne s'apprête à faire rage. Après Miniaturiste, Jessie Burton compose une intrigue subtile entre deux lieux et deux époques que tout sépare en apparence, tout en explorant, avec beaucoup de sensualité, d'émotion et de talent, les contours nébuleux de la puissance créatrice. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Selfies

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Selfies Jussi Adler Olsen Albin Michel 29 mars 2017 624 pages, traduites par Caroline Berg Thriller et Policier Chronique 14 avril 2017 Énorme coup de Coeur pour ce dernier opus de Jussi Adler Olsen" Selfies" qui m'a littéralement kidnappée. Ce thriller construit sur deux phénomènes de société bien banals est proprement remarquable. Les six livres de cette série précédant celui-ci étaient tous des réussites, des coups de maître incontestés. Il est admirable de pouvoir ainsi maintenir une cadence de coureur de marathon sur sept tomes et de tenir le lecteur en haleine pendant tant d'années. Ce qui est terrifiant dans ce récit c'est la bascule d'une femme du jour au lendemain, se transformant sous nos yeux en monstre dénué d'empathie, alors que celle-ci avait été la constituante principale de sa vie. Il y a comme souvent une dénonciation féroce : dans ce texte c'est le concept d'état providence poussé à son paroxysme, et cette jeunesse qui vit des aides sociales et ne rêve que de célébrité, d'argent facile et dont la vie ne tourne qu'autour des apparences, du bling bling, des mises-en-scène sous forme de selfies . La description de l'évolution psychologique des personnages glace le sang tant il est juste. Allons-nous vers une totale amoralité ? C'est aussi pour moi l'épisode des aventures de notre trio de choc Carl Morck, Assad et Rose, le plus émouvant et touchant. Beaucoup d'auteurs de sagas comme celle-ci réussissent à créer un lien presque sentimental entre le lecteur et les héros, mais je ne sais pas pourquoi Jussi Adler Olsen est particulièrement un magicien en la matière, et l'on est profondément touché par la mise en abîme de Rose, en plein syndrome posttrauma, qui déjà se devinait dans " Promesse " le sixième tome. Je pense aussi que l'humour, la drôlerie de certaines scènes et certains personnages cocasses nous attachent encore plus à cette série et ces héros, bien plus que le ferait un ton bien dramatique et larmoyant. Fan encore plus après cette lecture enfiévrée, imaginant déjà la suite puisque certaines pièces de la prochaine partie ont été habilement placées. Merci monsieur Adler Olsen. Quatrième de couverture Elles touchent les aides sociales et ne rêvent que d'une chose : devenir des stars de reality-show. Sans imaginer un instant qu'elles sont la cible d'une personne gravement déséquilibrée dont le but est de les éliminer une par une. L'inimitable trio formé par le cynique inspecteur Carl Mørck et ses fidèles assistants Assad et Rose doit réagir vite s'il ne veut pas voir le Département V, accusé de ne pas être assez rentable, mettre la clé sous la porte. à condition que Rose, plus indispensable que jamais, ne se laisse pas assaillir par les fantômes de son propre passé... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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