top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le garçon

Marcus Malte

Zulma

18 août 2016

544 pages

Hitorique

Chronique

8 février 2017

Terminé à 13 heures juste avant de partir chanter, me laissant dans un état de sidération, encore hypnotisée par ce récit, le rythme de son écriture, les images qu'il a gravées en moi.

Second souffle, de retour, je suis encore dans l'émotion.... Un livre puissant, organique, charnel, lyrique, brillantissime sans fatuité, un livre qui nous ouvre les espaces, nous invite à regarder l'horizon, à nous poser la vraie question : Être humain, ou simplement ÊTRE.


Le garçon, sans nom, sans voix, tous les sens en éveil, mène sa mère à une immense nappe d'eau saumâtre comme pour un pélerinage ultime, une promesse de nouvelle respiration, la portant sur son dos, mais il est trop tard. Elle n'est plus.... Poussière à la poussière, rite de l'incinération, et voilà le garçon en mouvement, traversant des terres arides de cette embouchure du Rhône, sauvages, hospitalières pour lui, enfant des racines, du vent et de l'humus, sous les vols des oiseaux, dans l'eau claire d'une baignoire naturelle, dans une grotte où s'étalent les dessins des premiers hommes. Tout doucement d'une absence de temps, de repère, le garçon remonte les siècles pour se situer peu à peu dans le monde des Hommes qu'il choisit instinctivement de rejoindre. 16 ans environ, sans nom, sans expérience de l'âme et de ses tourments, il arrive dans un hameau en 1908......

Nous allons rencontrer entre autres l'Homme Chêne, l'Homme Gazou, la Femme Papillon, l'Enfant Ver, ..... puis nous feront la connaissance de Brabek, la terreur des Carpates, lutteur poète et érudit ; enfin au détour d'un chemin, nous nous jetterons avec lui sous les roues de la sauvage Emma, pianiste passionnée, fille du tendre Gustave agronome belge, veuf éternellement de son amour perdu........

C'est un conte philosophique, un parcours initiatique, une aventure à grande échelle, une histoire d'amour transcendante et d'un érotisme bouleversant, cru, joyeux ; c'est l'Histoire qui écrase tout sous son passage, c'est l'apprentissage de la haine, de la mort et de la violence ; c'est le ventre qui se noue devant l'injustice et la douleur, c'est l'histoire d'un garçon rebaptisé Félix, puis Mazeppa, d'abord considéré comme un animal, qui se révèle cependant plus civilisé que tous ceux qui autour de lui savent lire ou écrire ou parler ; c'est celui qui sait dans ses tripes, du plus profond de son inconscient, la vérité. Marcus Malte, sur une partition aux sonorités amples, larges de Mendelssohn, Chopin, Liszt... sur les mots de Hugo, Verlaine.... est un virtuose mêlant avec art les phrases d'une extrême longueur à d'autres brèves et acérées, créant chez le lecteur une transe. Et que dire de ce retour violent ou drôlatique à la réalité historique ...... « cette année là, voilà ce qui se passait dans le monde », pour nous remettre dans la réalité, notre héros et donc nous-mêmes évidemment étant hors du temps,

Marcus Malte se joue des mots, des styles, des répétitions, des événements, des formules, et crée une vraie OEUVRE.

Touchée en plein coeur, en pleine âme, ce livre restera à vie dans ma mémoire, il en est ainsi de certains moments d'éternité, de respirations, offerts par des auteurs inspirés et inspirants.

A lire, dévorer, boire, toucher, sentir, aimer, adorer ....pour ÊTRE.

Quatrième de couverture

Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin, d’instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek, l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l'amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse tout à la fois sœur, amante et mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation.
Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l'épreuve humaine.

bottom of page