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  • Les Bouquinistes des quais de Paris

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Bouquinistes des quais de Paris Thierry Chardonnet De Borée Beaux Livres 16 juin 2022 112 pages Document Historique Chronique 29 juin 2022 Histoire illustrée d'un "p'tit métier" de Paris en version illustrée bilingue. "Belles lettres, vieux manuscrits, estampes, revues et cartes de collection...le tout dans de célèbres boîtes installées sur les rives de la Seine." " 200 bouquinistes forment une immense librairie à ciel ouvert." Le parti pris de nous raconter depuis la genèse jusqu'à aujourd'hui ce que représente l'activité de bouquiniste sur le plan culturel, social, économique, patrimonial et historique est une merveilleuse idée beaucoup plus marquante et ludique qu'un texte seul. Ce très beau livre dont tout amoureux des bouquins devrait avoir un exemplaire ou plusieurs pour en offrir, est truffé d'informations passionnantes, d'anecdotes savoureuses, de portraits hauts en couleurs, d'illustrations dont la définition en terme de netteté de l'image est parfaite. Il est drôle, cocasse, précis, révélateur de vérités et de faits insoupçonnés, redonne son prestige à Paris et ravive l'attachement que nous lui portons. Car la capitale, sans ces boîtes le long des quais, n'est même pas envisageable. Vous apprendrez l'origine du terme bouquiniste, les débuts au XVII ème siècle de cette profession, non sans heurts avec les autorités et les libraires sédentaires, l'organisation matérielle du métier lorsque les boîtes n'étaient pas fixes mais enlevées tous les soirs et emportées sur des charrettes à bras ; vous verrez apparaître sous vos yeux, comme sortis d'une capsule spatio-temporelle, tous ses hommes et ses femmes à attendre le chaland par tous les temps à côté d'autres artisans et petits métiers installés sur les quais ; vous aurez l'impression grâce aux cartes colorisées à l'aquarelle d'entrer dans le décor, de presque pouvoir entendre les voix, les roues sur les pavés, le hennissement des chevaux, les rires des femmes, les galéjades des uns, les conseils avisés des autres, les tractations autour d'une trouvaille, les discussions sans fin entre le marchand et ses habitués ou acheteurs de passage, les boîtes s'ouvrir, les oiseaux et autres pigeons chanter ou roucouler.... C'est comme une chanson de l'ancien temps dont la mélodie nous parvient jusqu'à aujourd'hui malgré les derniers événements. Patrimoine parisien et de l'humanité, nos bouquinistes à Paris ou en province font partie de notre histoire commune, de notre passé, notre enfance et notre avenir. Thierry Chardonnet nous conte le destin de certains représentants célèbres, ayant exercé d'autres métiers avant ou après dans le monde du livre ou autre tels : Charles Dodeman (1873-1934) d'abord journaliste, puis chansonnier et dramaturge ayant eu une boutique de livres d'occasion rue de Douai avec son frère Édouard, qui s'installent tous deux finalement sur les quais comme bouquinistes. Louis Lanoizelée d'abord valet de chambre puis bouquiniste et écrivain de sa biographie référence "Souvenirs d'un bouquinistes"(1978). Le comédien Talma, gloire sous l'Empire, devenu modeste bouquiniste sous la Restauration. L'écrivain Léo Malet en 1965, ou Robert Giraud ami de Doisneau, ou les fameux frères Gibert ou enfin et non des moindres, Michel Lévy qui devint ensuite éditeur de la prestigieuse maison Calmann-Lévy !!! Je vous le dis, vous lirez et admirerez cet ouvrage le sourire aux lèvres. Vous le finirez avec la joyeuse et furieuse envie de vite vous rendre sur les quais pour flâner, fouiller, partager votre passion et votre enthousiasme avec ces gardiens de la culture et d'un certain art de vivre. Quatrième de couverture Leur tradition remonte au « bon roi » Henri IV et s'écrit avec celle des petits marchands de livres d'occasion et autres colporteurs. Il faut pourtant attendre 1789 pour que le mot « bouquiniste » apparaisse pour la première fois dans le dictionnaire de l'Académie française. Était ainsi nommé « celui qui vend ou achète des vieux livres, des bouquins ». Un petit monde à découvrir en flânant sur les rives de la Seine... A l'ère du numérique, les bouquinistes des quais de Paris résistent encore, à l'ombre de Notre-Dame qui renaît de ses cendres. L'ouvrage se compose de six chapitres et propose une centaine de documents rares, commentés avec précision. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'outrage fait à Sarah Ikker

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'outrage fait à Sarah Ikker Yasmina Khadra Julliard 2019 275 pages Roman Chronique 16 août 2019 Un polar marocain situé aujourd'hui, pourtant certaines réactions semblent des ersatz de l'ère médiévale, un ton ironique, des dialogues très épicés et piquants, une description de la société au vitriol, où toutes les relations semblent fausses, hypocrites, intéressées, ou le système D et les magouilles sont légion dans toutes les strates de ce petit monde assez puant. On oublie vite le soleil, l'image d'Épinal de vacances insouciantes pour se plonger dans les bas fonds de la ville de Tanger et de l'âme humaine. Driss Ikker n'est pas à proprement parler très sympathique : on le découvre shooté et ivre dans la chambre d'une prostituée, récupéré par le fond du slip par un de ses collègues du commissariat. On apprend que son état est dû à l'outrage que sa jeune et belle épouse Sarah a supporté. Quel est-il ? Pourquoi, au delà même de la soif de justice et de vérité, Driss est-il si en colère, hystérique, même avec sa femme pourtant victime principale ? On se doute de ce qui s'est passé, moi je le pressentais, mais l'écriture, le talent de Yasmina Khadra m'a encore une fois emportée, son regard incisif m'a menée à voir autrement, au delà des apparences, et bien sûr la fin de ce premier opus me laisse pantoise, en attente impatiente de la suite.... Je vous le recommande.... Quatrième de couverture Sarah aurait tant aimé que son mari se réveille et qu'il la surprenne penchée sur lui, pareille à une étoile veillant sur son berger. Mais Driss ne se réveillerait pas. Restitué à lui-même, il s'était verrouillé dans un sommeil où les hantises et les soupçons se neutralisaient, et Sarah lui en voulait de se mettre ainsi à l'abri des tourments qui la persécutaient. Aucun ange ne t'arrive à la cheville, lorsque tu dors, mon amour, pensa-t-elle. Pourquoi faut-il qu'à ton réveil tu convoques tes vieux démons, alors qu'il te suffit d'un sourire pour les tenir à distance ? " Couple comblé, Sarah et Driss Ikker mènent la belle vie à Tanger jusqu'au jour où l'outrage s'invite à leur table. Dès lors, Driss n'a plus qu'une seule obsession : identifier l'intrus qui a profané son bonheur conjugal. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Prince d'orchestre

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Prince d'orchestre Metin Arditi Actes Sud 2012 373 pages Thriller Chronique 17 février 2019 Ce roman m'a terrassée, quel cauchemar ! Celui de Alexis Kandilis, un des plus grands chefs d'orchestre qui pourtant va tout perdre, chuter au fond du gouffre, souffrir de panique, perdre pied au moment où tout semble lui sourire. Un regard, une silhouette connue dans le public d'une salle de concert, des souvenirs qui explosent brutalement dans sa mémoire, les premières notes Des Kindertotenlieder- Les chants des enfants morts de Gustav Mahler qui envahissent son esprit.... Tout s'efface, il est au bord du précipice le grand homme que tous aiment, admirent, exploitent, craignent, jalousent.... La construction d'une vie est longue, elle peut être détruite en une fraction de seconde... Un regard, une silhouette, un enfant foudroyé.... Lorsqu'on est musicien de haut niveau dans ce cadre très élitiste et anxiogène des théâtres et salles de concerts de musique classique, d'Opéra, on apprend à jouer la comédie comme dans le monde diplomatique des ambassades, afin de ne surtout pas montrer ses failles, ses fragilités. Ce sont des métiers où l'on peut atteindre des sommets ou s'enfoncer dans la terreur. Si on perd de vue l'essentiel, la Musique, on se condamne soi-même à s'égarer dans l'illusion, les apparences, le désir des autres, dans sa propre image tel un Narcisse pitoyable. " Les déboires d'Alexis avaient fait le tour du monde symphonique. Depuis trente cinq ans qu'il faisait ce métier, Ted avait appris à connaître les chefs. Tous à des degrés divers, étaient difficiles. Mais tous aimaient la musique. Ils étaient portés par elle, nourris d'elle. Ils vivaient à travers elle. Les grands plus encore que les autres. Sans doute était-ce là ce qui faisait leur marque : la vénération qu'ils avaient devant la grande musique. Alexis n'était pas dans ce cas. Lui avait été aimé de la musique, plus sans doute qu'elle n'avait aimé personne. Elle s'était offerte à lui dans toute son intimité. Il n'avait eu qu'à tendre la main pour connaître d'elle le mystère de chaque instant. Le secret de chacun de ses replis intimes. Mais dans sa frénésie de gloire, il n'avait pas imaginé qu'elle pourrait attendre de lui quelque chose en retour. Il s'était comporté avec elle comme un homme qui exploite l'amour d'une femme sans vergogne, tant il est persuadé qu'elle lui restera attachée toujours et quoiqu'il fasse, au point de tout accepter. Jusqu'à ce qu'un jour elle se dise que la plaisanterie a assez duré et le quitte." Tout commence par une découverte macabre de trois corps : deux dans une cuisine, le dernier écrasé sur le trottoir devant l'immeuble. Tout commence par une soirée mémorable où Alexis dirige un grand orchestre à Genève comme toujours, avec presque trop de facilité et de détachement, tout en jouant l'émotion, blasé du triomphe qui déjà avant l'entracte éclate ; au moment de saluer il repère au balcon sa femme Charlotte issue de la bonne société genevoise, au physique ingrat, à l'intelligence limitée, sa mère qui a tout sacrifié pour lui et ne cesse de le lui répéter inlassablement, de son agent Ted et son assistante Sonia, de deux amies Tatiana et Pavlina en couple, d'un biographe, et puis soudain de Lenny, un revenant, une ombre du passé, qui fut avec lui dans le même pensionnat. Alexis vacille, et si Lenny parlait ? Et le biographe qui pourrait apprendre ce qu'il cache depuis toujours.... Un thriller psychologique absolument terrorisant. Tout est disséqué, tout est analysé, un monde de beauté qui devient celui de la cruauté la plus abjecte. On hésite entre prendre dans nos bras le petit garçon innocent que reste Alexis, et le fuir au plus vite car toxique. Et des Kindertotenlieder tournent en boucle... Et Alexis tombe toujours inexorablement. Monstrueux ! Des morts encore et toujours.... De quoi est donc coupable Alexis ? Il se croyait au sommet, béni des dieux, il va comprendre qu'il est seul ! Quatrième de couverture Alors que chaque concert lui vaut un triomphe et qu'il se trouve au sommet de sa gloire, le chef d'orchestre Alexis Kandilis commet une indélicatesse dont les conséquences pourraient être irrémédiables. Sa réputation est ébranlée. Aux déceptions et revers qui s'ensuivent il oppose la certitude de son destin d'exception. Mais les blessures les plus anciennes se rappellent à son souvenir. L'insidieux leitmotiv des «Kindertotenlieder» - «Les chants des enfants morts» - de Gustav Mahler lui chuchote sans répit le secret qu'il voudrait oublier. La chute est inexorable. Seules l'amitié ou la confiance de quelques proches semblent l'ouvrir à une autre approche de son talent, susciter en lui un homme nouveau, dont la personnalité glisserait de la toutepuissance à la compassion, de l'arrogance à l'empathie profonde. Se dessine peut-être une métamorphose... Roman haletant, parcours exalté, bouleversé par les véhémences de la musique, « Prince d'orchestre » est aussi une réflexion sur la part d'imprévisible que contient toute existence, sur la force du hasard et les abîmes de la fragilité humaine, sur les souffrances que convoque, apaise, et souvent transcende l'inépuisable fécondité de l'art. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les Femmes du Général

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Femmes du Général Gérard Bardy Mon Poche 8 octobre 2020 400 pages Document Chronique 2 janvier 2021 « Ce que les françaises lui doivent.... Celles qui ont compté dans sa vie » Pour une fois, oublions la figure gigantesque, écrasante, héroïque du Général de Gaulle, pour revenir à l'homme et même à l'enfant qu'il fut. Comment comprendre la grandeur d'une figure historique, ce qu'elle a d'exceptionnel, sans retourner à la naissance de l'individu... ? À ce qui fut à l'origine d'un destin, à ce qui permit non seulement l'éclosion de cet être, de cette conscience, mais aussi son développement et sa constance, ensuite, quelques soient les circonstances dramatiques rencontrées. Donc, faisons la rencontre de la mère Jeanne, de la femme Yvonne, de l'enfant du soleil Anne.... Puis, pour faire bonne mesure, ajoutons les portraits bouleversants, édifiants de la nièce, Geneviève, et de la collaboratrice et infatigable chargée de communication, Elisabeth. Il leur doit énormément, mais nous aussi.... Chérissons leurs mémoires, remercions-les en ne les oubliant jamais. J'ai été particulièrement sensible et chamboulée par le chapitre concernant Geneviève de GaulleAnthonioz.... Un livre qui m'a passionnée, choquée, émue.... J'ai pleuré, oui, et compris que le destin si exceptionnel de cet homme n'est, à l'instar d'un fleuve puissant et majestueux, réceptacle de divers cours d'eau, rivières, ruisseaux aux lits plus ou moins accidentés, chaotiques, que le résultat de l'action, l'amour, l'affection, l'admiration des femmes exemplaires qui l'ont entouré, porté, servi. Un ouvrage qui également, très à propos, nous remet en mémoire les décisions et actions politiques de Charles de Gaulle, catholique, républicain, patriote, quant à la lutte pour l'égalité des droits des femmes. Avec une mère comme la sienne, il aurait été difficile pour lui de se comporter en mysogine même si, en homme de son temps, il fut parfois paternaliste... Mais son sens de la justice et sa droiture reprennent le dessus, l'obligent à revoir son échelle de valeurs... Rendons donc à cet homme d'État ce qui lui appartient, ou ce dont il a été le précurseur en terme de lutte féministe... Un ouvrage répondant à une grande exigence de vérité et une nécessité d'excellence indiscutable. Édifiant et extrêmement touchant ! Quatrième de couverture Il n’a jamais été raconté tout ce que le général de Gaulle a apporté à la cause des femmes. Et pourtant, aucun président de la Vème République n’a fait autant pour elles : - droit de vote, y compris, dans un second temps, pour les femmes musulmanes d’Algérie, - loi sur la contraception, dite loi Neuwirth, - abolition de facto de la peine de mort pour les femmes, - etc... Des femmes, dont le nombre se compte sur les doigts d’une seule main, ont été très proches de lui et ont incontestablement joué un rôle dans son attention à la cause féminine. Chacune à sa façon, « les femmes du Général » composent ce cercle restreint : - Yvonne de Gaulle, l’incontournable pilier de sa vie, - Anne, « ce tout petit », sa fille pas comme les autres (trisomique), - Jeanne, sa mère, qui lui a transmis sa foi en Dieu et son amour de la patrie, - Geneviève Anthonioz-de Gaulle, dite « l’autre de Gaulle », sa nièce résistante et déportée à Ravensbrück, devenue présidente d’ATD-Quart Monde, - Elisabeth de Miribel, la « Jeanne d’Arc de la France Libre », qui tapa l’Appel du 18 Juin, servit de Gaulle pendant toute la guerre avant d’entrer au Carmel. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Glaise

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Glaise Franck Bouysse La Manufacture de Livres 7 septembre 2017 427 pages Thriller Chronique 7 octobre 2018 « En ce temps de renaissance, les hommes ne se penchaient pas sur la terre, c'était elle qui se penchait sur eux, qui les prenait, même s'ils n'en voulaient rien savoir. La terre globale et primordiale, qui s'amusait de ces vassaux temporaires, de leur simple obstination à vouloir durer plus que leur vie en transmettant au mieux quelques arpents arides crachés par la roche mère. .... La terre n'aimait pas, ne haïssait pas, ne pensait ni au mal, ni au bien. Ne pensait pas. Les hommes dessus misérables colons dans leur habit de sueur, avec ce besoin de tout nommer, de ramener la terre à une compréhension factice..... Mère de tout qui ne se souciait aucunement de son innombrable marmaille occupée à une conquête illusoire. La terre et le vaste ciel au-dessus, muet lui aussi, que l'on interrogeait pourtant, à qui l'on faisait dire ce qu'on avait envie d'entendre. » Il est rare que je recopisse un extrait aussi long d'un livre mais comment transmettre autrement que par les mots de l'auteur la beauté de son écriture. Ici elle est organique, puissante, précise quant au choix des mots, quelques fois savante, que de vocabulaire j'ai découvert ! , harmonieuse ou fracassante.... La terre, la glaise, que l'on trouve dans le cimetière, et que l'on rapporte en cachette pour recréer en sculpture la beauté de la vie, la perfection de la nature, quand tout semble vicié, perverti, que l'on se sent écrasé par l'inéluctable. La terre qui recouvre les carcasses des chevaux et les cadavres des soldats au front. La terre nourricière dont on s'arroge la propriété, que l'on croit pouvoir dominer mais qui contrôle votre existence rude, exténuante, votre temps, faisant de vous un animal sous son joug. C'est sans fin, jour après jour.... Un regard au ciel, une pensée vers Dieu, quelques supplications... Mais tout semble joué dans ce roman terrible et anxiogène. L'amertume et la fureur gagnent certains, incontrôlables, haineux, objets des peurs et instruments du drame, que l'on sent approcher page après page. Hommage à tous ces disparus lors des combats ou hors du champ de bataille, prisonniers des décisions d'un commandement et d'un gouvernement lointains. Restent le désespoir, l'attente, la folie, la mort. Au milieu de tout ce gâchis, un jeune couple s'aime, respire à l'unisson et regarde vers l'horizon... " Au cœur du Cantal, dans la chaleur d'août 1914, les hommes se résignent à partir se battre, là-bas, loin. Joseph, tout juste quinze ans, doit prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa grand mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami. Dans la propriété d'à côté, Valette, tenu éloigné de la guerre en raison d'une main atrophiée, ressasse ses rancœurs et sa rage. Et voilà qu'il doit recueillir la femme de son frère, Hélène, et sa fille Anna, venues se réfugier à la ferme. L'arrivée des deux femmes va bouleverser l'ordre immuable de la vie dans ces montagnes." Franck Bouysse est à mes yeux un des grands écrivains dans le paysage de la littérature française contemporaine, dans la tradition et la transmission de très grands auteurs sachant raconter la vie d'hommes et de femmes traumatisés par leur passé ou les évènements actuels, luttant contre des fantômes qu'ils ne savent écouter. Il fait preuve d'une exceptionnelle créativité tant sur le plan des images et des métaphores que dans le style. Je vais donc attendre le prochain opus. Quatrième de couverture Au pied du Puy-Violent dans le cantal, dans la chaleur d'août 1914, les hommes se résignent à partir pour la guerre. Les dernières consignes sont données aux femmes et aux enfants: même si on pense revenir avant l'automne, les travaux des champs ne patienteront pas. Chez les Landry, le père est mobilisé, ne reste que Joseph tout juste quinze ans, en tête à tête avec sa mère et qui ne peut compter que sur Léonard, le vieux voisin. Dans une ferme voisine, c'est Eugène, le fils qui est parti laissant son père, Valette, à ses rancœurs et à sa rage: une main atrophiée lors d'un accident l'empêche d'accomplir son devoir et d'accompagner les autres hommes. Même son frère, celui de la ville, a pris la route de la guerre. Il a envoyé Hélène et sa fille Anna se réfugier dans la ferme des Valette. L'arrivée des deux femmes va bouleverser l'ordre immuable de la vie dans ces montagnes. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Seul à savoir

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Seul à savoir Patrick Bauwen Albin Michel 2010 403 pages Thriller Chronique 25 juillet 2018 « Je sais ce qui est arrivé à Nathan. Voulez-vous jouer avec moi ? Signé le Troyen. » Message d'un inconnu sur Facebook. En BO, d'après Keane : « Je me sens si vieux, j'ai tant besoin d'y croire Quand me laisseras-tu revenir vers toi ? Je me sens si fatigué, je dois bien commencer quelque part Alors si tu avais un instant, pourquoi ne pas en parler Dans cet endroit que nous sommes les seuls à connaître Tout pourrait se terminer enfin Pourquoi ne pas nous rendre En ce lieu que nous sommes seuls à savoir ?» Extrait de « Somewhere Only We Know » Un lieu que seuls les amants extraordinaires de ce roman connaissent, leur point de ralliement, leur point zéro du premier baiser, du premier aveu... Le point zéro devant Notre Dame de Paris, tout proche de l'Hôtel-Dieu, où ils se rencontrèrent : elle Marion, vingt ans, vive, joyeuse, courageuse, un feu follet qui illumine tout autour d'elle, lui Nathan, plus sombre et secret, encore abasourdi de ce qu'il ressent pour cette jeune femme, sa stagiaire au service orthopédique qu'il dirige à l'âge incroyable de trente ans. Le toit de l'hôtel-Dieu, un Pique-nique improvisé , les flocons de neige, les cœurs qui explosent de bonheur en cette veille de Noël magique, oui une vague douleur au ventre, on l'oublie, l'instant est trop beau, les doigts gelés... Nathan part chercher une autre couverture pour sa Dulcinée, mais ne revient jamais.... Seule à espérer en vain le retour de l'homme de sa vie, une ombre sur un toit... Nous retrouvons Marion quinze ans plus tard, dans un taxi, elle est maintenant à l'essai en CDD au service d'une productrice détestable de France télévision et doit remettre à cette Gorgone qui l'attend au Fouquet's, un discours en anglais. Quand tout se décide à se liguer contre vous, pas la peine de vous battre... après avoir rempli sa mission non sans avoir dû affronter une pluie diluvienne et un gros bras de la sécurité, enfin elle revient chez elle. Sa vie se résume à pas grand chose, et en plus son père annule leur dîner alors que c'est son anniversaire. Que reste-t-il à faire ? Se bourrer de granola choco et aller se remonter le moral sur Facebook.... Le "Troyen" l'y attend, elle accepte cette amitié avec un inconnu, un jeu se met en route, un piège plutôt, et sur une vidéo un visage qu'elle ne pensait jamais revoir.... Ok, vous pouvez me fustiger, c'est le premier livre de cet auteur que je lis, et évidemment pas le dernier.... Je les ai tous repérés et réservés dans mes bibliothèques parisiennes favorites.... Exactement la lecture que je souhaitais en cette fin juillet chaude et poisseuse ; pas la force de lever un bras, mais bien de tourner les pages, et croyez-moi j'ai été très rapide pour avaler ce thriller d'action, ultra nerveux, romantique, qui vous demandera beaucoup de souffle pour suivre le rythme imposé en France et aux USA, hier et aujourd'hui... Ça tourne, ça retourne, ça vire à 360 degrés, ça revient en arrière, et hop à nouveau en ligne droite comme dans une voiture de course. Nous sommes sur un circuit pour cœurs bien accrochés. Fin en apothéose, imprévisible et émouvante. Retour au point de départ donc, Notre Dame, le point zéro. Dois-je préciser que j'ai adoré ? Quatrième de couverture Un message mystérieux sur Facebook et le passé de Marion resurgit. Meurtres, coups de théâtre, faux-semblants et, au bout d'un jeu de piste infernal, la plus incroyable des révélations: le secret de Nathan Chess, l'homme que Marion n'a jamais pu oublier ... Recherches médicales de pointe, argent sale, nouvelles technologies: une intrigue à couper le souffle, où s'entrelacent amour et suspense, signée Patrick Bauwen, l'auteur de "L'Œil de Caine" et "Monster". Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Violon d'or

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Violon d'or Albert Ducloz De Borée Terre de Poche 13 janvier 2022 432 pages Historique Chronique 18 janvier 2022 Texte de 2012 réédité aujourd'hui dans lequel il fait bon de s'abandonner. Un roman réconfortant, authentique, mettant à l'honneur les coutumes et modes de vie à Malvières près de la Chaise-Dieu où vient d'être créé un festival international de musique classique. Nous sommes en 1966 dans une salle de classe. Les enfants de tous âges attendent avec impatience que leur maîtresse, Juliette, leur offre comme tous les soirs un moment de pure beauté, de pure vérité, grâce à son jeu de violoniste. Un regard en particulier s'éclaire, s'attache à la jeune femme sans pouvoir détourner les yeux, le cœur palpitant. Celui de Nathalie, gamine à l'oreille absolue née pour être Musique. L'institutrice se reconnaît dans son élève et prend sur elle d'aller parler au père de la petite afin de proposer de lui donner des cours de violon gratuits. Arrivée à la ferme où travaillent dur Philippe, veuf, la grand-mère Mathilde, deux frères et une petite sœur. Nous entrons à la suite de Juliette dans cette demeure où plane encore le chagrin dû à la perte de Arlette, la mère des enfants, tuée par un chauffard ivre qui s'est enfui, mais aussi une profonde affection, humanité et un grand respect entre les membres de cette famille endeuillée. On vit simplement mais bien, une existence de labeurs auprès des bêtes qui imposent leur rythme à toute la maisonnée. Pour Juliette, c'est un bain de jouvence après une jeunesse triste et solitaire, l'accueil est chaleureux, compréhensif, bienveillant. La proposition est acceptée par Philippe et surtout Mathilde qui voit dans ces leçons de musique donnée à sa petite fille une revanche sur une enfance où lui fut interdite la lecture. Que Nathalie puisse s'adonner à sa passion la remplit de joie et d'espoir ! De cette rencontre entre l'institutrice et cette famille, vont naître un amour passionnel et une tendresse toutes neuves que déjà menacent des nuages sombres. Ceux-ci stagnent depuis des années sur chaque protagoniste de ce récit situé en Haute-Loire. Le destin est en marche, sera-t-il un rouleau compresseur ou donnera-t-il une seconde chance ? J'ai été totalement charmée par l'écriture, qui coule comme de l'eau de source, par la reconstitution du quotidien dans ce coin de France dans les années 1966-68. C'est un très beau roman historique de terroir qui fait également la part belle à la musique classique et au monde particulier et intriguant des passionnés du violon. Celui-ci est l'objet conducteur de ce scénario en trois parties. Étant instrumentiste et soliste, j'ai retrouvé avec plaisir l'ambiance faite d'excellence et d'abnégation joyeuse qui entoure chaque élève puis professionnel au service de la Musique. Réconfortant et profondément humaniste. Quatrième de couverture Après avoir perdu sa femme dans un accident, laissant une trace indélébile au sein de la famille, Philippe élève ses quatre enfants avec l'aide de sa mère Mathilde. Pourtant, quand il rencontre Juliette, la jeune institutrice du village, au sujet des talents de sa fille Nathalie pour le violon, le charme opère. Ils décident alors de se marier. Quelle sera la réaction des enfants de Philippe face à cette nouvelle ? L'idylle va bientôt être rattrapée par des secrets familiaux inattendus... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La brûlure du chocolat

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La brûlure du chocolat Barbara Abel Fleuve 14 octobre 2010 324 pages Divers Chronique 28 mars 2017 Ce roman est une délicieuse entorse au régime des livres sérieux, pompeux, qui pèsent lourd dans la littérature. Une friandise de quelques carrés nous laissant juste ce qu'il faut d'amertume en fond de gorge, comme une brûlure, la brûlure d'un baiser chocolaté, par exemple. L'histoire reprend des thèmes déjà exploités : - L'amnésie rétrograde de Zoé à la suite d'un choc émotionnel soudain un lundi à 11h45 du matin survenue au restaurant Poivre et Sel. - L'auteur qu'est Zoé devant rendre son deuxième manuscrit à son agent Liliane le plus vite possible. La découverte de parents, de frère et soeur et d'une amie ; chacun lui racontera sa version de l'histoire. Et il y a Julien celui qu'elle doit épouser le samedi suivant. J'ai pris ce livre à la bibliothèque parce que c'était cette autrice, et en raison de la beauté du titre. Je n'ai pas lu le résumé ; je me doutais bien que ce ne serait pas un livre poétique et mystérieux comme La mort en écho ou un livre traitant d'un fait de société avec humour et causticité comme dans Le bonheur sur ordonnance ou la Brûlure du chocolat. Non, nous sommes plus proches effectivement de Je sais pas. Quatrième de couverture Zoé Letellier est une jeune écrivaine dont le succès dépasse les frontières. Tout le monde se retourne sur elle dans la rue, lit sa vie dans les magazines, bref tout le monde la connaît sauf... elle ! Car depuis qu'elle a perdu la mémoire après un mystérieux choc émotionnel, elle est non seulement incapable de savoir qui elle est, comment elle s'appelle, où elle habite, mais aussi d'envoyer son très attendu nouveau manuscrit à son éditrice ou, accessoirement, d'éprouver le moindre sentiment pour le garçon qu'elle doit épouser... à la fin de la semaine ! Aidée de ses proches, notre héroïne s'attelle à la quête de toute une vie : apprendre en quelques jours qui elle est, ce qu'elle veut vraiment, et ce qu'elle aimerait changer de l'ancienne Zoé. Seulement voilà, entre ce que lui disent les uns et ce que lui taisent les autres, pas facile de s'y retrouver. D'ailleurs, ont-ils réellement tous intérêt à ce qu'elle recouvre la mémoire ? Une jolie leçon de vie à suivre à une époque où tellement de gens cherchent à faire le point. Et si la meilleure solution était de devenir amnésique ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'homme est un Dieu en ruine

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'homme est un Dieu en ruine Kate Atkinson JC.Lattès Janvier 2017 511 pages, traduit par Sophie Aslanides Historique Chronique 15 juin 2017 Titre original A god in ruins ...... Pas tout à fait le même sens tout de même : " l'homme est un dieu en ruine. Quand les hommes seront purs et innocents, la vie sera plus longue et glissera dans l'éternité aussi doucement que l'on s'éveille d'un rêve. " Ralph Waldo Emerson dans Nature. "Le but de l'Art est d'exprimer la vérité de quelque chose, et pas d'être la vérité en soi" Sylvie Beresford Todd ( personnage du livre mère du héros) Une postface à ne pas manquer. Ce deuxième roman historique tout comme "Une vie après l'autre" premier opus du diptyque de l'auteure est consacré à la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement aux pilotes et personnel naviguant de la RAF qui âgés d'à peine vingt ans vont partir se faire massacrer par les avions ennemis. Seulement 10% d'entre eux reviendront. Ils partiront au front dans leur bombardiers primitifs pour la bonne cause pensaient-ils, pour détruire des cibles allemandes stratégique militaires, mais bientôt on les enverra sans qu'ils le sachent massacrer des civils. Au retour la pilule sera plus qu'amère devant la réalité de leurs rôles. De héros ils chuteront au statut de tueurs. C'est ce qui arrive au jeune Teddy enrôlé en 1940 comme pilote de Bombardier dans la Royal Air Force. Vite promu commandant, il va mener son équipage dans toutes les batailles pendant quatre ans d'horreur et d'héroïsme. Après plus de 70 missions il revient chez lui avec l'obsession de ne plus faire de mal à personne, de ne faire que le bien. En glissant dans le temps à chaque chapitre voir à l'intérieur même d'un chapitre, la romancière nous livre un roman de guerre, historique, sociétal et d'amour. Car ce qui sous tend toute ce récit de la vie de Teddy comme un kaléidoscope de son enfance à aujourd'hui, c'est le lien aux autres, à sa famille, à ses descendants. Qu'est-ce que cette guerre va avoir comme impact sur ceux qui l'ont traversé mais aussi sur leurs enfants et petits enfants. En cela bien plus que les scènes de batailles épiques et frappantes, ou la description de la vie pendant et après guerre, c'est l'empathie que l'écrivaine fait naître en nous pour tous ses personnages et en premier lieu pour Teddy qui est remarquable. C'est l'histoire d'une résilience collective d'une famille sur trois générations, c'est un livre d'espoir qui de plus réserve une sacrée surprise en fin de récit. Pour ceux qui sont férus et très calés en littérature anglaise ce sera une vraie joie de lire ce texte qui s'y réfère tout au long. Pour moi ce fut malheureusement un peu hermétique. Ainsi le passage constant d'une année à une autre et quelque fois d'une page à l'autre fut un peu lassant, et fait que ce livre doit être lu d'une traite, autrement on s'y perd. C'est un beau livre foisonnant et original par son thème, virtuose et éblouissant à son terme, très émouvant et universel. Les notes de fin sont à lire. Le décompte des victimes de guerres quelles qu'elles soient est glaçant mais remet bien les pendules à l'heure, car enfin il s'agit aussi de la nécessité et du besoin primal de l'homme à se battre, à vouloir écraser. Pour la seconde guerre mondiale effectivement vaincre Hitler et son armée était malheureusement incontournable mais comment justifier la mort de civils pris pour cibles par les hauts commandements pour saper l'économie de l'Allemagne. Des millions de morts , de jeunes sacrifiés dans les bombardiers et pour les rescapés le poids de la culpabilité. Comment vivre ensuite, comment transmettre des notions de vie à ses enfants. Ce livre a remporté le Costa Novel Award en 2015. Quatrième de couverture Teddy a vingt ans lorsqu’il s’enrôle en 1940 comme pilote de bombardier. Vite promu commandant d’Halifax, lui et son équipage vont connaître quatre années d’horreur et d’héroïsme où chaque mission risque d’être la dernière. Il va pourtant vivre jusqu’à plus de quatre-vingt-dix ans sans jamais complètement accepter l’idée d’avoir survécu et avec une obsession : ne plus faire de mal à personne. Le formidable pilote va donc épouser celle qui l’attendait, devenir père puis grand-père tout en se frayant un chemin au milieu des périls et des progrès du xxe siècle. Mélangeant les genres avec maestria : roman de guerre et roman sociétal, passant avec virtuosité du futur au passé, des larmes aux rires, Kate Atkinson signe un roman éblouissant où l’ambition littéraire n’altère jamais l’empathie de l’auteur pour ses inoubliables personnages. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'ivresse du vent

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'ivresse du vent Véronique Chauvy De Borée 10 mars 2022 368 pages Historique Chronique 24 mars 2022 « Mus par la passion de la course automobile, personnages fictifs et réels se côtoient dans un récit à découvrir à toute vitesse. » Véronique Chauvy continue, avec grâce et talent, à nous faire voyager et dans le temps, en 1905, et géographiquement, dans une région qui lui tient particulièrement à cœur, l'Auvergne. Pour information, les fameuses brigades de police motorisées seront créés deux ans après ce récit par la volonté de Georges Clémenceau. L'automobile fait de plus en plus d'adeptes privés ou professionnels, forcément fortunés ou sponsorisés. Elle représente pour tous la liberté, la modernité, symbole éclatant d'une certaine industrie, d'une réussite sociale, d'un savoir faire artisanal doublé d'une révolution technologique. Tout n'est pas facile entre multiples pannes et crevaisons, sans parler de la poussière, mais que ne ferait-on pour l'ivresse de la vitesse !? Les grands noms de l'industrie automobile d'hier nous laissent encore, à leur simple évocation, une sensation de luxe et de charme. Certains ont aujourd'hui disparu de la scène mais d'autres émergent après l'événement qui nous est raconté ici, la course Gordon Bennett de 1905 qui sera la dernière. Pour finir en beauté, autant choisir un circuit difficile et réputé dangereux, " le circuit de la mort" en Auvergne à Clermont Ferrand. Voilà l'occasion de nous offrir une escapade délicieuse et réjouissante dans cette région pittoresque, entre vaudeville, comédie sociale ou romantique, chronique provinciale, promenade champêtre, tour gastronomique... J'ai pensé à "Un dimanche à la campagne" pour le charme et la beauté des descriptions, à une pièce de Feydeau où les portes claquent, sans oublier pour le suspense aux Brigades du Tigre ou Arsène Lupin à l'humour caustique apparu également en 1905. Clermont-Ferrand et ses alentours deviennent pour quelques mois le lieu où il faut être et se faire voir, où les grands de ce monde et des célébrités internationales se croisent, se saluent, se côtoient, se jalousent, se concurrencent. L'organisation est énorme, c'est une chance inouïe pour la région sur le plan économique. Cependant, certains drames seront à déplorer, bien vite occultés, afin que l'ambiance ne soient pas gâchée. Véronique Chauvy nous fait suivre les quelques mois de préparation, puis les éliminatoires et enfin la course elle-même, par les yeux principalement de plusieurs femmes représentatives de cette société en mutation où la gent féminine compte bien prendre une place plus importante dans ce monde patriarcal et inégalitaire. Quelque soit leur statut, leurs origines modestes ou aisées, toutes ont à cœur de ne pas être mises de côté qui par un mari, qui par un amant, qui par un fiancé, qui par un père... Grâce à l'automobile, certaines entrevoient l'occasion de se libérer d'un carcan insupportable, de repousser les limites du possible tant personnellement que professionnellement, grâce à cette nouvelle facilité à bouger, à se déplacer. Une femme moderne, préfigurant celle qui oeuvrera pour la victoire de 1918 en tant qu'ambulancière, taxiste, infirmière, cheffe d'entreprise....ouvre les portes pour nous, leurs héritières, en usant de courage, d'inventivité, de charme, d'intelligence, sachant se jouer des codes et des hommes. En parallèle de cette course officielle, un événement charmant est organisé, la course des enfants apportant une note de tendresse à ce récit qui déjà ne manque pas de qualités. En cet entre deux guerres, dans un monde à cheval entre le XIXe siècle et une ère nouvelle de progrès multiples et incroyables, les français goûtent encore à une certaine paix bien que la défiance face aux Allemands soit toujours grande. Le monde n'a pas encore basculé, on n'entend que faiblement le sifflet de la cocotte minute que deviendra l'Europe dans les dix ans. Quelques premiers événements inquiétants en Russie résonnent au loin, très loin des routes auvergnates, des auberges et relais gastronomiques, des palaces ou chambres chez l'habitant. Un roman entre ruralité et vie citadine de province, où les protagonistes ont bien à faire déjà pour se dépêtrer de leurs difficultés personnelles, pour mener à bien leurs plans menant à une réussite éclatante, pour ne pas s'inquiéter de demain. Donc profitons bien de cette pause enchantée ! J'ai beaucoup aimé ce récit passionnant, parfaitement documenté, extrêmement bien écrit aux personnages attachants et pittoresques. Quatrième de couverture 1905 : la sixième édition de la coupe Gordon Bennett, du nom du célèbre homme de presse américain, se prépare. L'Automobile Club de France a choisi pour cadre Clermont-Ferrand et son «circuit de la mort». Début juillet, dix-huit pilotes, de six nationalités différentes, s'affronteront le long des 549 km du circuit. Alors que se dévoile en filigrane une rivalité franco-allemande à travers coureurs (Léon Théry vs Camille Jenatzy ) et constructeurs (Richard-Brasier vs Mercedes), l'enthousiasme et la curiosité suscités par l'événement prévalent. Ainsi, hommes, femmes et enfants se pressent pour assister à la course et admirer les bolides. Il faut dire qu'à l'époque, rares sont les privilégiés à posséder une automobile. Gabrielle, jeune femme audacieuse et émancipée, a cette chance et compte bien faire sa place parmi les hommes. Autour d'elle, d'autres femmes de tous âges et d'horizons divers, sont bien décidées à s'affirmer elles aussi, en cette période de progrès et d'évolution. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le joueur de billes

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le joueur de billes Cecelia Ahem Milady-Bragelonne Fin 2017 345 pages Feel-good Chronique 5 septembre 2018 " Spirales intérieures lâches, spirales intérieures divisées, spirales intérieures solides, spirales intérieures en forme de ruban, spirales multicolores, spirales multiples et côte à côte, spirales berlingot, charbon, opaques, Indiennes, multichiffonades, perroquet, tornades...." Welcome à Dublin vers 1970 et aujourd'hui, bienvenue dans le monde merveilleux, opalescent, brillant, magique, pailleté des billes. Un mode de vie, une passion dévorante pour certaines familles ou joueurs, des tournois internationaux, des coupes, des victoires, une société à part où l'on peut s'inventer une autre vie, un autre nom. C'est ce qui se passe pour Angus Boggs, et ses mensonges grandissent et prennent toute la place, son stress augmente, et son angoisse, et sa peur. Au début, une rencontre avec des "araignées" est providentielle, billes offertes par la main secourable d'un jeune professeur alors qu'il est enfermé par pure cruauté dans un placard de l'école où un prêtre sadique l'a puni. À chaque fois qu'il sera remis dans cet endroit sinistre après avoir été battu par l'autre salaud, il aura alors tout le temps de s'entraîner et de devenir le meilleur des meilleurs. Il est petit, personne ne se méfie, ni dans sa famille recomposée de sept garçons, ni dans l'entourage. Son grand frère Hamish intelligent et futé va voir là un moyen de gagner de l'argent en plumant des naïfs qui affrontent confiants Angus. Il gagne toutes les parties, ils se font un joli pactole. Vivent les billes ! De nos jours, dans une piscine, la maître-nageuse Sabrina Boggs ne sait plus comment inspirer, expirer, elle vit en apnée, dès qu'elle est sur la terre ferme. Dans l'eau tout va mieux. Elle sent de plus en plus comme des impatiences, des fourmis dans les jambes. Pourquoi ? Elle a un job qu'elle aime, trois fils et un mari Aidan qu'elle adore. Mais oui, pourquoi se mettre dans de tels états ? Peut-être devrait-elle s'arrêter un peu et réfléchir.... Pas le temps, les gosses, le travail, la maison et son père.... Le jour où elle pique une crise de nerfs à son boulot, son boss lui donne quartier libre... Elle reçoit alors l'appel de Lea, l'infirmière qui s'occupe de son père à la maison de rééducation depuis qu'il a fait un AVC voici un an.... Des colis sont arrivés pour lui, deux d'entre eux contiennent une collection incroyable de billes, certaines très rares, avec un listing précis écrit de la main d'Angus. Sabrina tombe des nues... Qui est son père ? En y regardant de plus près, elle constate que deux d'entre elles, les plus précieuses manquent à l'appel. Il y en a pour près de 20 000$ ! En un peu plus de 24 heures, voici la fille partie sur le sentier de la vérité ; Angus ne peut la renseigner car amnésique, donc elle va interroger tout le monde, sa mère, l'avocat, son grand-père, ses oncles, une tante.... Ce qu'elle va découvrir est hallucinant, bouleversant, cela va la changer à jamais.... Les Irlandais ont l'art de nous faire pleurer en souriant. Toujours authentiques et humains. J'aime beaucoup cette auteure, je trouve ses analyses psychologiques pleines de finesse. Son attachement à parler des personnes ordinaires qui ne le sont pas tant que cela est original et salutaire. Une trajectoire des années 70 à aujourd'hui, des souvenirs d'une fratrie turbulente, d'une mère digne et forte, des malheurs et joies de gens simples, des drames qui forgent le destin, implacablement, d'une double vie épuisante jusqu'à la cassure, d'une relation père fille à réinventer, d'une femme taiseuse et secrète comme son paternel qui devra comprendre les raisons de son enfermement dans le silence et de ses apnées. La solution est dans le passé, celui d'un petit garçon qui mérite qu'elle lui prenne la main. De l'héritage du silence, des blessures anciennes d'une génération à l'autre. Un beau livre ! Quatrième de couverture Les souvenirs oubliés sont les plus importants. « Qui était mon père ? Qui est-il ? Cet homme avec qui j’ai grandi et dont tout le monde a une image différente. Les paroles de Regina me hantent : c’est un menteur. Aussi simple que ça. » Et si vous n’aviez qu’une journée pour découvrir qui vous êtes vraiment ? Lorsque Sabrina Boggs tombe par hasard sur une mystérieuse collection de billes ayant appartenu à son père, elle découvre soudain qu’elle ne sait rien de l’homme avec qui elle a grandi. Et cet homme dont la mémoire part à la dérive ne peut pas l’aider : il a lui-même oublié qui il était. Sabrina ne dispose que de vingt-quatre heures pour déterrer les secrets de ce père qu’elle croyait connaître. Une journée à exhumer des souvenirs, des histoires et des gens dont elle ignorait l’existence. Cette journée va la changer, elle et les siens, à jamais. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Comme toi

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Comme toi Lisa Jewell Bragelonne-Milady 14 novembre 2018 384 pages traduites par Adèle Rolland-Le Dem Thriller Chronique 30 juin 2022 Titre original « Then She Was Gone ». Un roman noir totalement maîtrisé qui donne l'impression fausse et réconfortante d'être, au début, un parfait Feel Good. Style littéraire simple, direct, description d'un quotidien très anglais qui nous installe confortablement dans une impression de déjà vu, de sécurité, des personnages qui nous ressemblent par leur fragilité et leur imperfection... La certitude déstabilisante soudain que le drame qui nous est magistralement conté pourrait frapper n'importe qui, nous fracasser - nous aussi, malgré notre vigilance. Et c'est cela qui fait le plus peur ! Vivre son existence comme tous les jours sans détecter la ligne de faille qui ne cesse de s'agrandir jusqu'à nous avaler. Tout tourne autour de la famille et plus particulièrement de la maternité. Un seul membre du groupe disparaît et tout explose. Faire son deuil, expression stupide si usitée, est de toute façon inenvisageable pour la mère, la fratrie, le père et la grand-mère de Ellie. Quinze années d'incompréhension, de douleur insupportable pour ses proches tous en apnée : la jeune fille a-t-elle fugué, a-t-elle été kidnappée, tuée.... ? Un silence assourdissant s'est installé entre les membres de cette famille détruite... Et puis, on retrouve les restes d'un corps..... Est-ce la fin du cauchemar que représente depuis tant d'années la mort possible de Ellie ? Sa mère va-t-elle pouvoir tenter de reprendre sa vie en main ? Une rencontre dans un café, charmante, possiblement romantique semble effectivement indiquer à Laurel que les voyants sont au vert... Mais le destin est facétieux et cruel. Le chemin sera long jusqu'à ce que Laurel et Ellie se rejoignent enfin à travers le temps..... Un thriller au féminin palpitant et émouvant qui nous rappelle que rien n'est sûr, que les dés peuvent être à nouveau lancés..... Un scénario fouillé très bien imaginé, tortueux à souhait, une analyse de la psyché des intervenants toujours aussi bluffante. Une très bonne autrice à lire absolument. Quatrième de couverture « Une troublante impression de déjà-vu… » Ellie a disparu à l’âge de quinze ans. Sa mère n’a jamais réussi à faire son deuil, d’autant plus que la police n’a retrouvé ni le coupable ni le corps. Dix ans plus tard, cette femme brisée doit pourtant se résoudre à tourner la page. C’est alors qu’elle fait la connaissance de Floyd, un homme charmant, père célibataire, auquel elle se lie peu à peu. Mais lorsqu’elle rencontre la fille de celui-ci, Poppy, âgée de neuf ans, le passé la rattrape brutalement : cette fillette est le portrait craché de sa fille disparue… Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Lola doit mourir

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Lola doit mourir Bruce Benamran Flammarion 3 novembre 2021 496 pages Thriller Chronique 23 janvier 2022 « I was lucky, in some ways, that social media wasn't around. » Monica Lewinsky Last Week Tonight, 17 mars 2019. Titre du prologue : « comment tout a pu basculer aussi vite ? » En effet, comment peut-on accepter jour après jour de perdre le contrôle sur nos vies, que celles-ci deviennent virtuelles, numériques, que la frontière entre la vraie vie irremplaçable et la vie sur les réseaux ou internet ne soit plus si franche et évidente ? Comment ne pas comprendre, dès les premiers pas sur une plateforme web, qu'il faut être vigilant, tout le temps, que les outils mis à notre disposition par le biais de l'ordinateur ou du Smartphone ne doivent en aucun cas remplacer le tangible. Que nous ne devons pas sacrifier nos existences sur l'autel d'une pseudo modernité ou un soit disant gain de temps car il n'en est rien. Aujourd'hui émergent de nouvelles activités rémunérées en bitcoin sur le web ou darkweb, intraçables, non imposables. Des gamins sans aucune formation réelle mais avec un vrai talent pour surfer, programmer, inventer se font payer des fortunes. Et pour certains, comme la frontière entre jeux vidéo, virtuel et réalité n'existe plus, l'empathie, le sens moral également ne sont plus au programme. Leur intelligence devient effectivement artificielle, celle ici d'un psychopathe en avance sur son temps et sur les lois qui ne suivent plus. Toute une génération vit dans un monde parallèle entre réseaux sociaux, multiples médias et supports de communication. Leur image est un produit, ils sont un produit, ils perdent toute notion de danger. Pour peu qu'ils soient fragiles et c'est la catastrophe pouvant aller jusqu'à la mort. Ce thriller psychologique et numérique décrit brillamment tout le processus de victimisation de certains jeunes et moins jeunes, mais tous utilisateurs réguliers d'Internet qui, au lieu de se tourner vers de vraies structures associatives ou d'aide à la personne, choisissent de se dévoiler dangereusement sur des sites où pullulent des prédateurs. Aujourd'hui être visible et actif sur internet comporte de réels risques même en étant précautionneux. Des trolls souvent basés à l'étranger sont susceptibles de vous harceler de véroler vos profils, vos posts, de faire de vous des cibles de la malveillance d'un groupe très vite constitué car, c'est connu, plus on est nombreux, plus on est violent et incapable d'auto critique. Le jeu est alors perverti et peut devenir dramatique lorsque celui ou celle qui y joue n'est pas armé, n'a pas l'expérience nécessaire, ni la distance pour dire "stop je reprends le contrôle". Assujettis à leur image, aux likes, aux posts, ils sont comme drogués, addicts à cette fausse notoriété, aux apparences, au nombre de followers. Le scénario imaginé par Bruce Benamran nous plonge dans un univers dont on devine les contours, un monde virtuel qui prend dangereusement la place de la réalité. Plus rien n'a d'importance, ce que l'on dit, ce que l'on fait, les limites que l'on ne s'impose plus... de là à tuer pourquoi pas ? C'est fun, c'est juste un jeu... Game over ! Sauf que non, on ne peut pas reprendre la partie. Un thriller certes dérangeant mais nécessaire et d'utilité publique au moment où même les gouvernements, les banques, cherchent à tous prix à nous faire basculer dans une société de non droit où nous n'aurons plus le contrôle sur notre argent, notre santé, nos données, notre réputation, notre vie entière. Par le biais du problème épineux du harcèlement et de l'incitation au suicide via internet, l'auteur tire la sonnette d'alarme sur tout ce que nous pourrions perdre si nous ne faisons pas attention. Texte pertinent parfaitement maîtrisé de bout en bout avec professionnalisme, percutant, paniquant. Des portraits ciselés.... Charon le coupable désigné est d'une nature étonnante. La fin est particulièrement inquiétante dans ce qu'elle sous entend sur la perte des valeurs de nos sociétés : l'arme utilisée est high-tech mais la barbarie reste la même. Édifiant ! Quatrième de couverture Quand le harcèlement en ligne devient l'arme d'un tueur en série redoutable.Harcelée sur les réseaux sociaux, une adolescente met fin à ses jours. Le lieutenant Marion Lambert, chargée de l'enquête, constate que ce suicide a eu lieu en direct lors d'une visioconférence, et que la victime était active sur un forum censé venir en aide aux personnes fragiles. Mais qu'a-t-elle vraiment trouvé sur ce site Internet ? Et surtout : avec qui parlait-elle au moment de sa mort ?Quelques jours plus tard, un jeune homme, également victime de harcèlement en ligne, se jette sous un train. Lui aussi était en direct. Lui aussi était membre du même forum. Dès lors, les cas vont se multiplier, jusqu'à ce que Lola, une camgirl, soit à son tour la cible de messages haineux. Coïncidence ? Manipulation ? Et s'il y avait derrière tous ces suicides un nouveau type de tueur qui manipule ses victimes sans même les rencontrer ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le testament des abeilles

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le testament des abeilles Natacha Calestrémé Albin Michel 2011 343 pages Polar & fantastique Chronique 17 septembre 2017 Voici le premier tome de la Trilogie consacrée aux enquêtes du major Yoann Clivel dit le basque. Un polar engagé sur les questions de préservation de la biodiversité et de la planète, naturaliste et sur-naturel également. Je ré-insiste par rapport à mon retour précédent concernant le troisième tome, ce n'est pas un polar fantastique, comme mentionné par la médiathèque de la Canopée aux Halles. Fantastique implique un monde à part, inconnu créé de toute pièces où les règles et la vie répondent à d'autres critères. Je pense au thriller fantastique par exemple "Playground" de Lars Kepler. Là ce n'est pas du tout le cas, Natacha Calestrémé passe même énormément de temps avec son talent de conteuse à nous restituer des connaissances ancestrales liées au magnétisme, à l'ultra-sensorialité utilisés par les chamanes, les magnétiseur, médiums ; mais aussi l'ultra-sensibilité aux énergies, aux courants, à la Nature. Ce n'est pas du fantastique c'est une réalité, certes oubliée par les sociétés industrialisées mais non par le reste du monde. "L'année 1 du millénaire, l'enfant éclairé de réponses croisera l'ombre, en une folie meurtrière" ; le Testament ou la Prophétie du Moine aux abeilles est le centre de l'enquête de Yoann et son équipe de la troisième DPJ, avenue du Maine, sur une vague de tueries très particulières où des parents tuent leurs enfants, où tous les habitants d'un même immeuble succombent on ne sait à quoi, où des femmes se suicident en pleine nuit sans raison. Seules pistes : une fleur de Lotus et des propos hallucinés se référant aux abeilles. Nous sommes tous conscients que la disparition de ces dernières sonnerait le glas de l'humanité et du monde. L'auteure prend cet argument pour construire tout un récit terrifiant dûment documenté, alarmant et passionnant. Une très belle réussite. La part de surnaturel est toujours là pour teinter l'atmosphère mais ce n'est pas le centre de la narration, mais bien un rappel des facultés réelles que nous n'utilisons plus, mais que d'autres peuples ont encore. Un livre organique et dénonciateur ! Quatrième de couverture Brusquement pris de démence, un homme sans histoire massacre sa famille avant de se suicider ; les habitants d’un petit immeuble du XIIIe sont décimés par un mal inexplicable… En quelques jours, une véritable hécatombe s’est abattue sur Paris et 26 adultes et 15 enfants ont trouvé la mort. Aucun lien apparent entre ces drames, sauf peut-être le dessin d’une fleur de lotus (symbole de pureté), retrouvé chaque fois à proximité des lieux. Secte, terrorisme, sadique, rien ne semble coller… jusqu’à ce que le major Yoann Clivel découvre un texte prophétique, écrit quatre ans plus tôt par un certain « Moine aux abeilles » et annonçant l’arrivée d’un élu : « L’année 1 du deuxième millénaire, l’enfant éclairé de réponses croisera l’ombre, en une folie meurtrière… ». Ce « testament » énigmatique servirait-il de fil conducteur à un hypothétique assassin ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le jour où je suis devenu un animal

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le jour où je suis devenu un animal Thierry Desseux Bonneton 30 septembre 2022 205 pages Roman Chronique 23 novembre 2022 Roman court, concentré de noirceur et d'ambiguïté ; des personnages sulfureux, borderline et violents, ou dans une maîtrise tout autant terrifiante. Deux figures principales, Léonard et Maud. Quels sont leurs liens ? Dans quelle circonstance se sont-elles rencontrées ? Des intervenants loin d'être secondaires : La femme et les trois enfants de Léonard, Ada et les jumeaux, tous amants de l'étrange Maud. Un fil conducteur entre Léonard et Maud, la belle sœur de Léonard. Ancienne commerçante en poissonnerie devenue écrivaine à succès depuis la parution de son témoignage sur l'assassinat de sa sœur Clémence et de ses trois neveux. L'énigme de la disparition de Léonard n'a jamais été élucidée. L'atmosphère de ce thriller est délétère, malsaine, étouffante, empoisonnée par le Mal. Même en tant que lectrice, je me suis sentie en danger, persuadée, de par mon expérience, que les ténèbres peuvent toujours nous engloutir. Thierry Desseux, encore une fois explore les méandres d'un esprit malade fonctionnant selon ses propres lois, ses propres règles. Un sociopathe parfait qui semble attirer à lui, comme un aimant, d'autres criminels en puissance mais pas de la même veine. Il est un trou noir dans lequel tous sont aspirés. Mais le destin est farceur ... Roman noir, glaçant par excellence, non dénué, heureusement, d'ironie et d'humour comme toujours avec cet auteur. J'ai apprécié cette lecture, est-ce grave docteur ? Quatrième de couverture Traducteur, la quarantaine, marié à Clémence, père de trois enfants, Léonard a tout pour être heureux et épanoui. N'a-t-il pas annoncé qu'il organise en secret un voyage-surprise pour leurs 20 ans de mariage ? Mais dit-il la vérité ? Qui est-il vraiment ? Que prépare-t-il ? Quelques années plus tard, Maud, qui travaille depuis longtemps dans l'humanitaire, revient à Paris poser ses valises. La cinquantaine, libre, troublante, très désirable, elle vit avec deux jumeaux en rupture avec la société. A-t-elle connu Léonard autrefois ? Que cache son comportement parfois étrange ? Pourquoi esquive-t-elle certaines questions ? Arrivée à Paris, Maud rencontre une ancienne détenue, Ada, une rebelle aussi fantasque qu'affranchie qui s'éprend d'elle. De quel crime Ada est- elle coupable ? Tous les mystères planent. Jusqu'à la diffusion d'un reportage, qui fera soudain imploser l'improbable quatuor... Comment réagira Maud lorsque l'un de ses amants menacera de révéler toute la vérité et la stupéfiante énigme de Léonard ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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