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- Et toi, comment vas-tu ? | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Et toi, comment vas-tu ? Lise Gauvin Editions des Femmes Antoinette Fouque 21 avril 2022 160 pages Historique Chronique 26 avril 2022 Cinq jours au chevet d'une mère qui part pour son dernier voyage. Cinq jours pour remonter le cours du temps jusqu'au XVIIe siècle, suivre la chaîne des femmes qui se sont succédées de Anne "fille du roi" de France envoyée au Québec, en passant par Rejeanne la grand-mère, Marianne la mère mourante et Viviane la fille bientôt orpheline. L'occasion de revivre une part de l'Histoire du Québec par les yeux de celles qui ont oeuvré à sa construction sans en être récompensées ni reconnues pour leur bravoure, leur courage au quotidien, leur ingéniosité face aux vicissitudes de la vie. Le destin de ces héroïnes oubliées est intimement lié à celui de ce pays qui ne fut pas tendre envers elles, pétri de religion bigote, de conformisme, de paternalisme. Qu'il fut long le chemin jusqu'à aujourd'hui, jusqu'au vote des femmes, au statut de citoyennes à part entière ! J'ai été étonnée et je m'interroge toujours quant au fait que l'autrice utilise le "je" pour les chapitres consacrés à Anne l'aïeule la plus éloignée, puis le "tu" pour Rejeanne la grand-mère, le "elle" pour la mère Marianne et enfin le vous pour Viviane, la narratrice de ces derniers jours de vie. Comme si celle-ci se sentait plus proche de sa lointaine ancêtre que de sa propre mère. Lise Gauvin sera en France du 10 au 20 mai 2022. J'espère pouvoir lui poser la question. Le sujet bouleversant de la perte d'une mère est ici traité avec délicatesse, le temps s'arrête dans cette chambre d'hôpital et en même temps se dilate pour englober toutes les femmes comme maillons de cette chaîne familiale. Des ombres qui deviennent silhouettes puis portraits animés. Des figures décrites en détails, dans toute leur complexité, leur imperfection, leur beauté courageuse. Quels que soient les regrets ou rancœurs, les incompréhensions, les tensions qui ont pu existé entre la mère et sa fille, le dernier soupir s'accompagne d'une question emplie d'amour peut être peu exprimé : "Et toi, comment vas-tu ?" Pour toutes celles et tous ceux qui ont eu la chance d'avoir des parents dignes de ce titre, soyez vigilants à décrypter ces petites phrases qui sont autant de témoignages de tendresse et d'affection pudiques. Nous n'avons pas tous eu cette faveur du ciel et le plus triste, est de ne pas se sentir en deuil au décès de l'un ou l'autre, juste le sentiment qu'une page se tourne, finalement. Quatrième de couverture Au chevet de sa mère mourante, Viviane observe avec tendresse ce corps aimé qui, au fil des jours, s’éteint. Durant cinq jours, dans une atmosphère particulière, dense et sereine, Viviane repense à la vie de sa mère, Marianne, à celle de Réjeanne, sa grand-mère, puis à des moments de sa propre vie. Ces différents récits dans lesquels se lit en filigrane l’histoire, souvent ignorée, du Québec depuis la fin du XIXe siècle, s’entrecroisent et s’enrichissent mutuellement, dessinant une matrilignée discrète et forte. À eux se mêle l’histoire d’Anne qui, au XVIIe siècle, alors qu’elle n’est encore qu’une toute jeune fille, décide de prendre sa vie en mains et de quitter la France pour venir au Québec, fonder tout à la fois sa propre famille et construire un pays. Cette fille de roi, lointaine aïeule, devient ainsi la figure fantasmée de la première d’entre elles, comme l’origine de cette lignée de femmes. Dans ce roman à la sensibilité aiguisée et se gardant de tout pathos, Lise Gauvin, touchant des liens profonds, dresse un portrait de plusieurs générations de femmes. Elle révèle avec pudeur des personnages aux destinées et personnalités complexes et bienveillantes. Ainsi, comme un cadeau, les derniers mots de Marianne mourante adressés à sa fille : « Et toi, comment vas-tu ?». « Ma mère a toujours été très soucieuse de son apparence. Elle agençait ses vêtements avec un sens esthétique sûr, hérité de ses talents de peintre. Je l’avais amenée en promenade au jardin et avais pris une photo d’elle entourée des feuillages de l’automne. La qualité de la lumière, le décor automnal, les contrastes de couleur avaient transformé cet instantané en un portrait particulièrement réussi. J’étais partie rassurée pour ce court voyage. Nous nous reverrions dans un avenir prochain. » L.G. Et toi, comment vas-tu ? est paru au Canada en septembre 2021 aux éditions Léméac. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Miss Julia Flisch - L'aube du féminisme | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Miss Julia Flisch - L'aube du féminisme Christian W.Flisch Métropolis Genève collection FEMMES 6 mai 2021 192 pages Biographie Chronique 7 mai 2021 Un ouvrage édifiant en hommage à une figure incontournable du XIX ème et XX ème siècles totalement oubliée par l'Histoire des Etats Unis, de la Géorgie, omettant aussi sa contribution inégalable à la cause féminine, dont les effets se font encore sentir aujourd'hui. « Plus personne aujourd'hui ne connaît Julia Flisch. Elle a pourtant joué un rôle décisif auprès de ses contemporains qui l'ont encensée de son vivant et encore des années après sa mort. Sa vie et son oeuvre méritent d'être connues, d'autant qu'elles donnent un éclairage passionnant sur un moment charnière de l'histoire américaine, et ce, à travers les yeux d'une femme qui s'est battue pour ses droits et qui s'est engagée dans la cause féminine. Par ses écrits, (poèmes, nouvelles, romans, essais), mais aussi par son travail de journaliste puis de personnalité publique, elle nous donne accès à ce qu'était le quotidien dans les États du Sud et plus particulièrement en Géorgie au tournant du XIX ème et XX ème siècles. Née le 31 janvier 1861, à l'aube de la guerre de Sécession, et morte le 11 mars 1941, Julia Flisch incarne parfaitement la " new woman" du Sud.» Julia Anna Flisch, jeune fille dotée d'une grande intelligence et d'une maturité extraordinaire, d'une finesse d'analyse étonnante de ce qui se déroule autour d'elle, capable d'émettre des jugements mais aussi d'apporter des solutions, créa l'événement dès ses premiers pas publics, par le biais d'une lettre, ou plutôt d'un cri de guerre et d'indignation, envoyée à l'Augusta Chronicle : édité, ce texte provoqua de nombreuses réactions. Intitulé " Give the Girls a Chance" , nous y lisons son appel révolté et, plein d'espoir en la justice, aux autorités de l'État de Géorgie afin d'obtenir que les femmes soient émancipées, puissent poursuivre des études supérieures, (ce qui lui fut refusé et resta un souvenir pénible), et évidemment puissent obtenir des postes correctement rémunérés. En étant dépendantes des hommes, elles ne sont pas aussi utiles qu'elles le devraient à la société. L'éducation est au centre des luttes de Julia Flisch, infatigable, entêtée, tenace, jusqu'au-boutiste, ne mâchant pas ses mots dans ses articles et essais. Les femmes sont brimées par les lois en vigueur dans les États du Sud et cela ne peut être plus longtemps accepté pour le bien et le développement de toute ce monde sudiste très conservateur jusqu'à parfois l'obscurantisme. Face au Nord industrieux, novateur, il est grand temps que le Sud de réveille enfin et prenne sa place dans l'évolution fabuleuse et moderne du pays tout entier. L'éducation, donc, mais également le droit de vote, (obtenu en 1920), et l'engagement en politique, sont les trois points fondamentaux de l'action de Julia Flisch jusqu'à sa mort. Bluffante de par son énergie, sa clairvoyance, son érudition, restée célibataire, comme nombre de ses consœurs féministes, son attitude face aux hommes ou le mariage n'est pas celle d'une amazone. En effet, sa vision de la famille et du couple est tout à fait moderne pour l'époque, pensant qu'une épouse peut aussi travailler et s'épanouir dans une carrière à la satisfaction de son mari et de ses enfants. Ses engagements sont soutenus et applaudis par des personnalités masculines d'importance et ceci dès cette première lettre à l'Augusta Chronicle puisqu'elle est, lors de sa diffusion, précédée d'un éditorial très enthousiaste : " What Shall Young Woman Do?". Cette admiration de ses contemporains pour les travaux, les déclarations, les engagements de cette journaliste, historienne, romancière, essayiste, nouvelliste, enseignante et même à nouveau à 48 ans étudiante, ne peut que nous conquérir également. On mesure le courage de cette guerrière infatigable, de cette professeure bienveillante, protectrice de ses étudiant(e) allant jusqu'à les aider financièrement en plus de leur dispenser un enseignement éclairé de premier ordre. Cet ouvrage comprend donc la biographie par Christian W. Flisch de son aïeule, mais aussi la nouvelle « Sur les sables de Roxbury « , le reportage « La traversée de l'océan », traduits tous deux par M. Blum. Puis vous découvrirez la liste exhaustive de ses œuvres publiées ou non faute d'éditeurs téméraires : Publiés : 6 nouvelles, deux romans, six essais historiques, une critique, 75 articles de presse et reportages. Non publiés manuscrits ou tapuscrits : 19 poèmes, 45 romans et nouvelles, 9 essais historiques. En plus de ces interventions publiques, de ses cours dispensés à la Georgia Normal & Industrial College (GN&IC) ayant oeuvré à sa création en 1890, l'obtention du premier diplôme honoris causa décerné à une femme par l'Université de Géorgie en 1899, le master en histoire obtenu de l'Université de Wisconsin en 1908 à 57 ans, son retour à Augusta pour enseigner l'Histoire à la Tubman High School for Girls, elle devient secrétaire en 1916 de L'Equal Suffrage Party of Georgia. Grâce à cette lutte au long cours, enfin, le XIX ème amendement accorde le droit de vote aux femmes le 26 août 1920. Sa carrière sera encore longue et plus ardue, jusqu'à ses 75 ans où elle se retira en raison de sa cécité : entre son poste de présidente de l'Augusta League of Women Voters, son soutien au candidat démocrate William McAdoo partisan de l'égalité hommes-femmes, la parution de son deuxième roman en 1925 Old Hurricane, ( Ashes of Hopes fut édité en 1886), et enfin sa charge de Responsable du département d'Histoire du nouveau Junior College of Augusta, elle n'a jamais arrêté d'être active et de tenter d'améliorer la société. Ses héroïnes fortes, déterminées, transgressives dans leurs aspirations, leurs comportements, d'une grande modernité, sont des reflets de Julia Flisch. Celle-ci n'a pas eu le succès éditorial mérité en tant que romancière et nouvelliste malgré l'accueil positif de la critique. Non seulement elle campait des femmes puissantes et indépendantes mais elle leur réservait une fin heureuse. Si seulement elles étaient devenues des victimes du destin, que l'on pourrait plaindre, ainsi plus en adéquation avec la supposée fragilité des femmes ! Mais non ! Pas avec Julia Flisch. C'est un peu trop novateur et libertaire pour le public d'alors et cette société corsetée qui a tant de mal à se libérer de certaines traditions passéistes et inégalitaires, d'où le refus de différentes maisons d'édition, frileuses, de l'ajouter à leur catalogue. Je rêverais d'une biographie romancée ou d'un bioptic de cette femme extraordinaire et inspirante afin de lui donner chair, de la rendre encore plus proche. Cependant, les nombreuses photographies et illustrations jalonnant cet ouvrage devraient vous permettre de visualiser Julia Flisch dans les décors de sa vie... La bibliographie précise des documents utilisés pour la rédaction de ce livre peut également vous donner un éclairage supplémentaire. En 1994 Julia Flisch fut inscrite au Georgia Women of Achievment et une plaque commémorative évoquant les personnalités reposant au Magnolia cemetery d'Augusta où figure, entre autres, son nom a été posée en 2004. Pour finir : « En 1948, dans le but de promouvoir des vocations d'enseignant(e) et d'honorer le souvenir de Julia Flisch, le Junior College of Augusta ( aujourd'hui Augusta State University) a créé une fondation intitulée The Julia Anna Flisch Memorial Scholarship. Cette bourse, tombée dans l'oubli, a été réactualisée par le Georgia College en septembre 2018 grâce aux efforts et au soutien de la Professeure R. O. Harris et de son mari Don Harris. Chaque année, le même Georgia College organise une série de conférences, les Julia Flisch Annual Lectures. » Un texte que j'ai lu avec passion et admiration. Merci infiniment aux Éditions Métropolis Genève et à Marie Hasse pour leur confiance. Quatrième de couverture Beaucoup de personnalités qui ont marqué l'Histoire ont des racines suisses que les mouvements migratoires ont fait oublier. Née en 1861 à Augusta en Géorgie et morte en 1941 dans sa ville natale, Miss Julia Flisch, fille d'un confiseur grisonnais établi en Amérique, était une enseignante, une femme de lettres, une journaliste féministe engagée et une intellectuelle reconnue. Après de brillantes études secondaires, elle voulut entrer à l'université de Géorgie mais cet établissement, uniquement réservé aux garçons, rejeta sa candidature. Outrée et profondément blessée, elle adressa au journal The Augusta Chronicle du 20 novembre 1882 une lettre ouverte destinée aux autorités et intitulée Give the Girls a Chance ! qu'elle signa A young woman. Ce cri d'indignation connut un si fort retentissement qu'il détermina son engagement pour l'accès des femmes à une éducation supérieure et pour leur indépendance sociale dans la Géorgie conservatrice des XIXème et XXème siècles. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Tous les rêves du monde | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Tous les rêves du monde Theresa Révay Belfond 2009 444 pages Historique Chronique 9 novembre 2018 « Des décombres de Berlin aux gratte-ciel de Manhattan, des ravages de l'après-guerre à l'euphorie des années 50, la trajectoire de quatre jeunes gens ambitieux. » Et un roman d'amour formidable entre Xenia Feodorovna Ossoline et Max bon Passau suite de « La louve Blanche ». Il y a des livres qui vous deviennent précieux, que vous êtes heureux et fiers d'avoir dans votre bibliothèque. Ces deux tomes en font partie, et ont une place de choix sur mes étagères. Ils m'ont surprise, j'ai été étonnée de me retrouver soudainement la gorge nouée, les larmes aux yeux : je ne sais pas pourquoi mais en revanche je sais reconnaître la beauté des images créées par l'auteur lors d'événements émotionnellement forts, tournants de l'Histoire ; tel ce 17 juin 1953 où les berlinois à bout de souffrance vont se soulever contre le gouvernement de Ulbricht, Grotewohl et les communistes, peu après la mort de Staline, ou cette scène finale magnifique digne du meilleur film choral de Lelouch dans une galerie d'art à New-York en janvier 1955. Rarement je me suis sentie si concernée par des personnages, rarement je me suis souvenue avec autant de détails d'un premier tome lu il y a des mois, rarement j'ai eu si hâte de reprendre le fil de ce récit que j'avais trouvé trop vite conclu. Restée sur ma faim, ce soir je suis repue, comblée par ce que j'ai lu, et je précise, à haute voix de bout en bout.Pourquoi ? En raison de la musique propre au style et à l'écriture de Theresa Révay. Beau, tout simplement. Une construction fabuleuse entre Paris puis Berlin jusqu'à Munich et New-York, de octobre 1944 à janvier 1955. Une fresque fabuleuse donc depuis le premier tome débutant à St Petersbourg en 1917 pour finir 38 ans plus tard.J'ai lu beaucoup de thrillers ou romans historiques ces dernières semaines ayant trait à la seconde guerre mondiale sans oublier le témoignage bouleversant de Marceline Loridan-Ivens " Et tu n'es pas revenu".Sans le savoir avec " Tous les rêves du monde" je clos ce cycle logiquement par l'après guerre à Berlin. Que fut le destin des allemands de cette ville au destin incroyable, écartelée, partagée en quatre sections, enjeu de toutes les convoitises, de toutes les tractations, de toutes les aberrations ?La seconde guerre mondiale terminée, il faut faire payer ce peuple et surtout, utiliser cette plaque tournante berlinoise pour obtenir une place prépondérante dans ce Monde et imposer son pouvoir absolu. La guerre froide a déjà débutée, hors de question pour Staline de laisser les puissances occidentales régner. Rattraper vite le retard dans la course à l'armement après Hiroshima et Nagasaki. Quel meilleur moyen que de prendre les berlinois en otage, d'imposer un blocus immonde à une population exsangue, après des mois de viols, vengeances dignes des crimes contre l'humanité des nazis. Le secours organisé par les alliés pour venir en aide aux berlinois au péril de la vie des pilotes de ce pont aérien formidable a fait basculer l'opinion international face au courage de ces allemands. Bien sûr la responsabilité de certains est plus qu'évidente, rien n'est éludé ici, cependant l'acharnement à faire payer le perdant, contraire même aux intérêts internationaux pour construire le futur de tous, est allé beaucoup trop loin. Le Traité de Versailles avait déjà été à l'origine en partie du succès de Hitler et de la propagande nazie sur une population bafouée, déshonorée, et là encore cela recommençait. Cette bascule chez les occidentaux d'une terreur du national-socialisme au danger du communisme totalitaire dans l'esprit de tous est parfaitement décrite. Le grand ennemi est maintenant l'URSS.Ce que je trouve remarquable également dans ce deuxième tome est de nous faire suivre plusieurs personnages emblématiques des allemands ou alliés en cette après guerre, de façon originale. Particulièrement l'allemand de confession juive dont la famille est morte en camps et qui revient dans son pays, sa ville pour récupérer ses biens spoliés par les nazis, car il se définit comme allemand et veut obtenir justice, du jeune homme ayant grandi dans l'ombre d'un père puissant sympathisant SS dans les jeunesses Hitlériennes et qui va devoir tout remettre en question, de l'allemand aristocrate, célèbre photographe, amoureux de sa culture qui s'engagera dans la résistance à Berlin et finira en camps, en sortira et y sera renvoyé par les russes ou Ivans, situation totalement aberrante mais réelle. Je pourrais continuer longtemps ainsi mais je vais finir là et vous conseiller vraiment de lire ces deux romans prodigieux réussissant à créer la lumière au milieu des ténèbres." 1945. Berlin dévasté est livré aux armées victorieuses. Malgré la présence des soviétiques, Xenia Feodorovna Ossoline rejoint la capitale allemande déterminée à retrouver Max bon Passau, l'homme de sa vie. Mais le célèbre photographe n'est plus que l'ombre de lui-même. Rescapé d'un camp de concentration, ce résistant de la première heure au nazisme est hanté par les démons de la guerre. Désormais, une nouvelle génération cherche sa voie parmi les ruines d'un monde perdu. Lorsqu'on a été élevé dans l'adulation du Führer, comment admettre que son père est un criminel nazi ? Et que peuvent espérer deux jeunes juifs dont les parents ont été assassinés par les SS ? Si Félix lutte pour récupérer la maison Lindner, le grand magasin berlinois aryanisé par les nazis, sa sœur rebelle ne songe qu'à la vengeance. Quant à Natacha, la fille de l'énigmatique Xenia Ossoline, elle découvre que sa mère lui ment depuis toujours.Liés par le destin enchevêtré de leurs familles, ces adolescents partent en quête de vérité, au coeur des traîtrises et des égarements de leurs aînés. En cette époque troublée, le bonheur est un défi à relever pour les uns et les autres. C'est pourtant du chaos que viendra la renaissance, et du désordre que naîtra l'espoir." Quatrième de couverture 1945. Berlin dévasté est livré aux armées victorieuses. Malgré la présence des Soviétiques, Xénia Féodorovna Ossoline rejoint la capitale allemande, déterminée à retrouver Max von Passau, l'homme de sa vie. Mais le célèbre photographe n'est plus que l'ombre de lui-même. Rescapé d'un camp de concentration, ce résistant de la première heure au nazisme est hanté par les démons de la guerre. Désormais, une nouvelle génération cherche sa voie parmi les ruines d'un monde perdu. Lorsqu'on a été élevé dans l'adulation du Führer, comment admettre que son père est un criminel nazi ? Et que peuvent espérer deux jeunes juifs dont les parents ont été assassinés par les SS ? Si Félix lutte pour récupérer la maison Lindner, le grand magasin berlinois aryanisé par les nazis, sa soeur rebelle ne songe qu'à la vengeance. Quant à Natacha, la fille de l'énigmatique Xénia Ossoline, elle découvre que sa mère lui ment depuis toujours. Liés par le destin enchevêtré de leurs familles, ces adolescents partent en quête de la vérité, au coeur des traîtrises et des égarements de leurs aînés. En cette époque troublée, le bonheur est un défi à relever pour les uns et les autres. C'est pourtant du chaos que viendra la renaissance, et du désordre que naîtra l'espoir. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Aux gens qui doutent | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Aux gens qui doutent Laura Gamboni Slatkine Le 26 août 2025 488 pages roman Chronique 11 octobre 2025 Titre inspiré de la chanson de Anne Sylvestre de 1977. Imaginez-vous à une terrasse de café, dans un nouveau quartier durable enfin terminé, aux lignes contemporaines et aux infrastructures bien de notre époque ; c'est le matin, il fait déjà chaud, et tout en dégustant votre café crème, vous regardez attentivement autour de vous avec le plaisir gustatif de celle curieuse de tout, des gens, de leurs interactions. Passent devant vous des femmes très différentes et pourtant semblant liées entre elles. Soudain, quelques couples arrivent en courant, l'ambiance devient électrique et anxiogène, des enfants ont disparu ! Vous vous sentez coupable. Pourquoi ? Mais que s'est-il passé avant cet arrêt sur image dans cette ville futuriste s'érigeant doucement, où les immeubles se remplissent tranquillement, où les écoles, les magasins, les associations de quartier s'organisent, où les programmes sociaux et culturels sont rédigés et mis en place ? Vraie expérience destinée à perdurer ou coup de bâton dans l'eau ? Peut-on espérer qu'une telle cité, formée de quartiers disparates dédiés aux différentes couches de la population et générations, puisse être une réussite humaine, écologique, politique et sociale. Bien évidemment, les vieux pavillons doivent être rasés, les habitudes d'hier effacées au profit des nouvelles technologies et du tout numérique ; les relations et les modes de communication changent, oubliant sur le bas-côté tous ceux réfractaires à Internet ou dépassés. Le monde se métamorphose mais est-ce en mieux ? La peur s'installe, les informations étant de plus en plus catastrophiques ; des manifs et des grèves s'organisent, tout le monde, quel que soit son âge, son origine ethnique, ses croyances religieuses, ses moyens financiers, son genre, est concerné et se doit de revoir son disque dur interne sans pourtant se trahir. Ainsi en va-t-il des personnages créés par l'autrice, peut-être un jour où elle lézardait au soleil à une terrasse de café. Elle va s'adresser ainsi à chacun d'entre eux n'en négligeant aucun, essayant de comprendre ce qu'il ressent, ce qu'il comprend du monde extérieur, ce qu'il imagine, peut-être à tort, des opinions de son entourage sur lui. S'installant tous dans cette nouvelle zone d'habitation, ils sont tous obligés de s'adapter, tous dans la même situation inconfortable. Deux familles : Les Veillon, Isabelle et son mari Laurent médecin, et leurs enfants Mathis et Lou. Isabelle est très investie dans l'écologie mais d'une manière très obsessionnelle. Elle flippe carrément, se sent dépassée par tout alors que son époux essaie de tout dédramatiser. Les Ardant, avec au centre de toutes les attentions le patriarche narcissique, charismatique et de gauche, Philippe, la soixantaine triomphante, trois mariages à son actif, donc une tripotée de gosses et petits enfants. Ajoutez à ce tableau, sa mère Jacqueline, quatre-vingt-six ans, pas du tout disposée à quitter son pavillon et son jardin pour aller habiter dans près de son fiston, sa jeune épouse Solveig et leur petit garçon de cinq ans si particulier, Lucas. Sonia et Mathilde, les filles de Philippe, qu'elles soient en couple ou célibataire, essaient chacune d'attirer l'attention de cet homme envahissant. Ainsi, tous ces personnages adultes ou enfants sont perdus, dans le doute, et cherchent à trouver un équilibre. Tous se contentent des apparences, mais le destin va s'en mêler et toutes leurs certitudes vont exploser en vol. À l'instar de notre système social, tout est à réinventer en gardant le meilleur d'hier tout en utilisant à bon escient les progrès technologiques. Le thème de la place des femmes est largement traité ainsi que celui des moyens de consommation, de produire, de travailler à imaginer. Une ode à l'impossible, à espérer, à prendre les problèmes les uns après les autres sans se noyer dans le flot ininterrompu des informations anxiogènes et tétanisantes. Comment se projeter dans l'avenir aujourd'hui et quel sera-t-il ? Celui que nous imposeront les grands entreprises et gouvernements, ou celui que nous construirons coûte que coûte à notre dimension, à notre niveau, dans des quartiers comme celui décrit ici. Nous sommes à un carrefour : personne ne devrait être une victime collatérale d'une révolution sociétale en marche. Un très beau roman d'une finesse d'analyse remarquable qui vous touchera forcément dans ce que vous avez de plus intime. Quatrième de couverture Construisez-vous une espèce de village ? Une sorte de communauté ? Un laboratoire de ville durable en vue de la transition ? Ou vous enfermez-vous dans un ghetto bobo qui offre bonne conscience ? Dans le confort de l’entre-soi, comme l’a raillé Philippe l’autre jour ? Ta femme t’accuserait de cynisme si tu avouais de tels doutes. Peut-être atteins-tu, simplement, l’âge des nostalgies. Les familles Veillon et Ardant s’installent à l’Ecovallon, quartier durable qui se construit en marge d’une agglomération urbaine. Comme leurs voisins, Isabelle, Solveig, Philippe ou Sonia ont chacun leurs raisons de choisir ce lieu de vie, et leur manière d’y faire leur nid : certains multiplient les actions citoyennes, d’autres organisent des apéros tandis que les enfants s’évadent dans la forêt voisine. Sous le regard mi-amusé mi-agacé de Jacqueline, la doyenne, ils déploient un quotidien semblable au nôtre, soulevé par les vagues verte et féministe de 2019. Avec tendresse et humour, l’autrice interroge leurs désirs, elle révèle leurs contradictions. Entremêlant les points de vue, elle échafaude un récit-chantier qui invite à une attention nuancée aux êtres et aux lieux. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'Abbaye blanche | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Abbaye blanche Laurent Malot Bragelonne Thriller 14 septembre 2016 334 pages Thriller Chronique 25 août 2017 Nantua, ville du Jura. Le lieutenant Mathieu Gange faisant équipe avec Etienne Marec et le capitaine Michelet est appelé sur la scène d'une mort suspecte dans un hôtel huppé de la région. La victime a été noyée dans sa baignoire. Tout laisse à penser que l'homme était en galante compagnie avant son décès. Une jeune femme blonde et mince aurait été remarquée. Des traces ADN sont relevées ; il faut attendre les résultats des analyses et de l'autopsie. Donc Gange souhaite rentrer chez lui immédiatement pour retrouver sa petite fille Marine. En effet, elle n'a plus que lui depuis que Gaëlle, sa mère, a disparu tout d'un coup en laissant un court message. Le père célibataire se débrouille depuis lors avec l'aide de Emma une étudiante baby-sitter, et sa soeur Claire. Mais il est alpagué à la sortie de l'établissement par la journaliste Helena Medj. Elle émet des doutes quant au caractère accidentel de la mort de l'analyste financier André Quesnel. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces deux fortes personnalités s'opposent dès le début. Devant la surdité de Gange, elle lui apprend que deux cyclistes se sont plaints que leurs vélos leur aient été volés par deux moines se disant poursuivis par un 4x4, au même moment. Le policier traite tout cela par le mépris. Cependant les événements à venir, l'assassinat de deux autres hommes reliés a la première mort et l'attaque violente d'un des membres de son équipe vont l'obliger à devenir le partenaire de la journaliste. Traumatisé par l'absence de sa femme, il la voit même comme une suspecte potentielle. La paranoïa, le dégoût, mais aussi une volonté féroce de mener sa mission le gagnent. Le monde entier semble vicié que ce soit la justice, l'état, la police. La grosse difficulté sera de choisir ses alliés, de repérer les justes, ceux pour qui les notions de bien et de mal sont encore réelles et à défendre jusqu'au bout. Va-t-il se sortir indemne de cette situation de crise extrême tant au plan personnel que humain ? Ses valeurs vont elles résister, va-t-il surnager au tsunami qui va s'abattre sur lui ? C'est un polar très sombre, avec des moments lumineux, très bien mené, au suspense soutenu jusqu'au bout, avec juste ce qu'il faut de mystérieux concernant la troublante Abbaye blanche et ses moines. Que se passe-t-il derrière ces hauts murs ? Même si la construction virtuose trahit le scénariste chevronné, c'est d'abord et avant tout un roman et une œuvre littéraire. Quelques fois d'autres scénaristes passant à l'écriture d'un livre, ne savent pas ménager la surprise et donnent trop d'informations visuelles aux lecteurs, tel qu'ils le feraient pour un scénario destiné à être filmé. Heureusement ce n'est pas le cas ici. Les dialogues majoritaires sont épicés, inventifs, percutants et drôles quand il faut relâcher la pression. La psychologie des personnages, qui vont être bien malmenés par les divers retournements de situations de plus en plus dramatiques, est ciselée et réaliste. Plus vous avancerez dans ce récit, plus vous serez emportés dans un grand huit. J'ai aimé donc ce thriller sur fond de mystère, de politique, d'attente de l'absente, d'amour entre un père et sa fille ; c'est pour elle et son avenir que Gange va se battre jusqu'aux extrêmes limites de l'insoutenable. Quatrième de couverture Amour, meurtres et conspiration : une recette de la manipulation. À Nantua, dans le Jura, le lieutenant Gange élève seul sa fille de six ans. Gaëlle, sa femme, les a quittés sans donner de raison. Quand deux meurtres se produisent la même semaine dans ce coin du Jura où il ne se passe « jamais rien », Gange est entraîné dans une enquête explosive. Il s’oriente peu à peu vers l’Abbaye blanche, une secte particulièrement dangereuse, en cheville avec des notables locaux. Entre trafic d’art, âmes perdues et intervenants haut placés dans l’appareil d’État, il démêle peu à peu les fils et prend la mesure de l’iceberg qui se dresse devant lui. Les enjeux le dépassent, mais sa femme est peut-être victime de l’Abbaye blanche... L’Abbaye blanche est un polar rural, écrit comme un film d’action et d’aventure. Visuel, sonore et bourré d’humour noir, il met en scène des personnages réalistes et touchants, victimes de l’onde de choc, au niveau local, d’affaires qui les dépassent amplement. Soucieux d’explorer les dimensions sociale et politique, Laurent Malot développe les thèmes de la manipulation, du mensonge, de l’amour et de la mort. La secte manipule ses adeptes, l’appareil d’État manipule la secte, et Gange, ce montagnard qui est un modèle d’intégrité mais a aussi ses failles, ment à sa fille, à son entourage et à lui-même en prétendant ignorer pourquoi sa femme est partie. La part belle est faite à une galerie de femmes autour de lui, qui ne s’en laissent pas compter : la journaliste, la baby-sitter, la juge, etc. Au cœur du Jura, un des personnages clé du livre, dont les magnifiques paysages offrent des horizons plus larges qu’en ville et permettent l’émergence de la sagesse et de la vérité. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Sous la ville | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Sous la ville Sylvain Forge Toucan Noir 1er juin 2016 416 pages Thriller Polar Chronique 3 mai 2020 Une scène d'ouverture terrifiante et énigmatique... Une chasse au trésor dans les ruines d'un bâtiment abandonné clairmontois. Une clé USB renfermant l'horreur.... Des centaines de chats disparaissant mystérieusement.... Des réminiscences du passé comme des cris de souffrance, de rage, et de désespoir. Un brigadier, Adan Settara, fils de Youcef, ancien harki gardant le silence sur les conditions de la fuite de sa famille d'Algérie et l'accueil qui lui fut réservé en France.... Une enquêtrice Marie, mariée à un pharmacien notable de cette ville qui cherche à sauvegarder les apparences et protéger son élite... Une société tel un club privé pour fils des grandes familles au sein de l'université de droit... Tous les ingrédients sont là pour vous ferrer, vous retenir dans les griffes du tueur après lequel vont courrir Marie et Adan dans Clermont-Ferrand. Ce thriller est une plongée dans cette cité, son histoire proche et son présent, l'occasion de revenir sur le destin tragique des harkis, de traiter de la question de l'intégration en France, de l'égalité des chances qui sont offertes réellement aux enfants de l'immigration forcée. Les guerres d'hier perdurent encore, des zones de non-droit pullulent dans les quartiers sensibles, l'insécurité, la peur et la haine favorisent un terreau où les criminels, trafiquants et dealers s'épanouissent. Au milieu de ce cloaque, une jeune étudiante a disparu, seule reste, sur une clé USB fichée dans un mur dans une friche abandonnée, une photographie macabre de ce qui semble être son corps ... Les enquêteurs doivent retrouver son nom et les lieux de ce qui devrait être la scène de crime. Au même moment, une plainte collective est déposée pour la disparition de plus de deux cents chats... Y-a-t-il un lien entre tous ces faits ? Comment Marie va-t-elle gérer son collègue borderline et ses retrouvailles avec un amour de jeunesse ? Quel est le but poursuivi par le tueur ? Appartient-il à la bonne société ou ressurgit-il d'un passé douloureux ? Un polar bien construit, passionnant et édifiant quant à l'histoire des harkis de France. La psychologie des personnages est bien exposée, on s'identifie avec facilité. J'ai beaucoup appris, non sur la guerre d'Algérie, mais sur les conséquences de l'exil et de l'absence d'accueil des populations traumatisées sur le territoire français. La République n'en sort pas grandie. La trahison est infinie et le pardon difficile. Quatrième de couverture Le brigadier Adan Settara est en poste à la PJ de Clermont-Ferrand. Fils d’un vieil immigré, ouvrier dans la « ville du pneu », ses bons tuyaux dans les cités lui ont autrefois permis de faire tomber de gros trafiquants. Mais depuis, il végète. Aussi, quand deux adolescents lui apportent un matin une clé USB sur laquelle se trouvent les images du corps martyrisé d’une jeune étudiante, Adan comprend vite qu’une enquête délicate l’attend, dans les cercles fermés de l’université et de la ville. Et les découvertes que fait sa collègue Marie sur les mœurs étranges des fils de bonne famille risquent de se révéler très dangereuses pour un simple brigadier. Il se pourrait qu’à l’ombre des volcans, derrière les usines ou les belles demeures, certains aient le cœur aussi noir que la pierre de la ville... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La règle du crime | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La règle du crime Colson Whitehead Albin Michel Le 1er octobre 2024 464 pages traduites par Charles Recoursé historique Chronique 26 juin 2025 Deuxième tome de la série entamée en 2023 avec "Harlem Schuffle" sur une bande son fabuleuse dans les quartiers très chauds d'un New York black. Bienvenue à Gotham City mais sans Batman, cependant avec quelques Catwomen magnifiques à la coupe Afro et aux courbes vertigineuses. Trois parties pour cette pièce de Théâtre aux allures de polar sombre à l'humour corrosif et au cynisme assumé dans les milieux de la cambriole et de la fourgue, de la police, du cinéma, de la politique. 1/Ringolevio 1971 "Un voyou reste un voyou et les ripoux détestent les gens honnêtes." C. W. 2/Nefertiti TNT 1973 " Dans une ville comme New York, mieux vaut ne pas avoir de problèmes avec les contradictions." 3/Les exécuteurs 1976 "Lorsqu'il arpentait ces rues, il superposait sur cette ville maudite sa ville à lui, parfaite, où la braise et la cendre grimpaient à des centaines de mètres dans le ciel, un endroit dépeuplé, merveilleusement mort et figé." À vous les escroqueries en tous genres, les arnaques minables ou les cambriolages géniaux, les filouteries grotesques, les politiciens véreux et haissables, la corruption banale et endémique, les détournement de fonds criminels, mais aussi les balades dans une cité audacieuse, inégalable, solide comme le schiste sur lequel certains de ses quartiers sont bâtis, scintillante comme sous des spotlights de cinéma, où un passé plus glorieux affleure à chaque regard sur un immeuble, un gratte-ciel, une de ces brownstones si emblématiques. New York va mal, elle est ruinée, abîmée, en feu, salie par tous ceux qui veulent se faire du fric sur le dos des autres. Du petit gangster à la plus haute figure politique, tout le monde en croque. Et notre héros en premier lieu, Ray Carney, propriétaire d'un très beau magasin de meubles et décoration qui fait sa fierté ainsi, que sa femme Elizabeth et ses deux enfants. Il a pendant un temps fait l'intermédiaire entre des cambrioleurs et des acheteurs de l'ombre, en collaboration avec certains flics, mais c'est fini. Il aime sa vie de commerçant, il adore cette ville, son quartier, même s'il ne peut fermer les yeux sur les trafics, la vétusté de certains bâtiments, la misère sociale... La noirceur gagne du terrain, les plus faibles sont anéantis pendant que les autoproclamés rois de cette jungle servent le mal le plus abject. En cinq ans, nous assistons au réveil de Ray et de certains de ses acolytes, des hommes qui sont loin d'être des enfants de cœur mais qui ont encore certains principes, obéissent à un certain code de l'honneur. La déchéance de New York, la chute des innocents, l'insécurité omniprésente, la violence systémique, ils n'en peuvent plus. L'auteur nous dresse le portrait d'une ville et de toute une galerie de personnages plus hauts en couleurs les uns que les autres. Ray risque beaucoup à se confronter à certains malfrats ou gros bonnets. Sa famille et son business également. Un roman cinématographique, historique, nerveux, drôle ou tragique, somptueux et anthologique, à lire absolument. L'amour de l'auteur, son souci de la vérité et du détail font de cet ouvrage un livre inoubliable, à part. Quatrième de couverture New York, 1971. Les ordures s’amoncellent, la criminalité atteint un niveau record, la ville court à la faillite et un conflit éclate entre la police et la Black Liberation Army. Dans cette ambiance de siège, Ray Carney, le vendeur de meubles un peu voyou rencontré dans Harlem Shuffle, fait profil bas pour le bien de sa petite entreprise. Jusqu’à ce concert des Jackson Five, qu’il rêve d’offrir à sa fille. Il reprend alors contact avec Munson, un inspecteur blanc corrompu jusqu’à la moelle, qui lui promet de lui trouver des places à en échange d’un petit coup de pouce… Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Octobre | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Octobre Soren Sveistrup Albin Michel 2019 636 pages traduites par Caroline Berg Thriller Chronique 6 mars 2020 Le premier thriller de Soren Sveistrup !L'auteur est le créateur de la série exceptionnelle « The Killing ». Voici donc son premier roman, coup de foudre pour moi et pour beaucoup de lecteurs. Si vous avez aimé la série policière précitée et également "Borgen", vous allez retrouver un mixe des deux parfaitement réussi.Pourquoi un thriller, où tous les ingrédients habituels que d'autres auteurs de littérature noire utilisent aussi, nous interpelle-t-il particulièrement et provoque-t-il notre engouement ? Pour celui-ci, que je n'ai pu lâcher jusqu'à l'avoir terminé, je pense que cela vient du découpage des scènes extrêmement rapide, aucun temps mort, mais aussi parceque tout est très visuel, plan par plan : s'en extraire est tout simplement impossible. J'ai presque l'impression d'avoir regardé un très très bon film. La même ambiance anxiogène et ténébreuse des premiers épisodes de « The Killing » est recréée ici à l'écrit. On est également replongés dans le climat politique danois au sein même du pouvoir ministériel. Ce qui m'avait déjà frappée dans « Borgen », c'était le mélange du protocole très précis qui règne dans les bureaux et en même temps une forme d'effacement des frontières entre les élus et les citoyens. Même si, au Danemark, le vouvoiement reste de mise, c'est flagrant... Du coup, lorsque la ministre des Affaires sociales et sa famille sont dans la ligne de mire d'un tueur, la sensation de danger est renforcée. Egalement, en usant de tous les éléments propres à l'enfance, normalement intouchables, nous nous sentons attaqués dans ce qui nous est le plus précieux : les comptines, les petits bonshommes fabriqués avec des marrons d'Inde et des allumettes, ( vendus au Danemark traditionnellement ensuite en octobre par les enfants sur des stands maison), les tartines ( de pâté de foie) du goûter.... Soren Sveistrup joue avec tous les codes ayant trait à nos premières années, quelque soit le pays, et réussit l'exploit que l'adulte et l'enfant, que nous sommes encore, lisent ensemble ce récit terrifiant. Un tueur aux marrons va donc nous mener avec lui jusqu'au bout de ce conte désenchanté... Bien sûr, j'ai entrevu la solution, l'identité du criminel, mais je n'ai pas pu m'arrêter, j'étais ferrée.Je vous conseille cet excellent roman noir où les enfants sont au centre des inquiétudes et obsessions de tous, policiers et tueur. Un très bon tandem d'enquêteurs est ici imaginé, souhaitant les retrouver peut-être ultérieurement.Bonne chasse aux marrons.... Ils vous mèneront vers l'obscurité... Frissonnez ! Quatrième de couverture Début octobre, dans la banlieue de Copenhague, la police découvre le cadavre d'une femme amputée d'une main. À côté du corps, un petit bonhomme fabriqué à partir de marrons et d'allumettes. Chargés de l'enquête, la jeune inspectrice Naia Thulin et l'inspecteur Mark Hess découvrent vite que cette figurine est porteuse de mystérieuses empreintes : celle de la fille de Rosa Hartung, ministre des Affaires sociales, enlevée un an plus tôt et présumée morte. Thulin et Hess explorent toutes les pistes qui leur révèleraient un lien entre la disparition de la fille de la ministre et la victime à la main coupée. Lorsqu'une autre femme est tuée, selon le même mode opératoire, ils comprennent que le cauchemar ne fait que commencer... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La Terre des secrets | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Terre des secrets Agathe Dartigolles de Borée Le 6 mars 2025 256 pages saga familiale Chronique 12 avril 2025 Aux Éditions de Borée dans la Collection Terre de Poche. " Secrets, vengeances, révélations au coeur d’un vignoble " Premier tome de la trilogie incontournable du printemps-été 2025 qui comprendra également : - La Vigne des mystères (mai 2025) - L'Arbre des souhaits (août 2025) Comme cela fait mal lorsque l'on découvre soudain que tout ce que l'on savait de l'histoire familiale était faux. Des années de mensonges, les fondations de la vie explosant, comment continuer ? Comment atténuer la colère et la haine que l'on ressent devant cette trahison ? Dès les premières pages, nous assistons à la chute d'un être qui perd soudain tous ses repères ; nous voyons son chagrin et son incompréhension se muer en fureur. Se venger devient le but à poursuivre pour ne pas mourir, pour redonner un but à une existence bâtie sur du vent. 31 octobre 2014, sud-ouest de la France, la famille Millêtre, comme tous les ans, se réunit pour rendre hommage à leur chers disparus. La charmante matriarche Léonie sera entourée de sa sœur jumelle, Octavie, nonagénaire caractérielle et bien peu aimable, de Gabriel, son fils aîné et son épouse Louise, de leur fils Augustin, et de ses deux petites-filles, Capucine et Melody. C'est pour commémorer la mémoire des parents de ces dernières, Fantine et Tristan, ainsi que de Gabriel, le défunt mari de Léonie, que tous se retrouvent au Manoir. Mais, Capucine manque à l'appel, encore bloquée à Bordeaux : panne d'oreiller, épuisement et harcèlement au travail, ce n'est vraiment pas une bonne période pour la jeune femme. Et cela ne va pas s'améliorer. En effet, ce n'est pas au Manoir qu'elle doit se rendre en premier mais au cimetière où est enterré ce jour un des voisins de sa grand-mère, Félicien Ducats. Tristesse ! Des souvenirs remontent de moments privilégiés partagés avec le " Vieux Fêlé ". Notre héroïne ne sait pas que ce décès va mettre le feu aux poudres, que le souffle de l'explosion va tout emporter sur son passage et qu'elle devra rebattre les cartes de son jeu si elle veut poursuivre son chemin. Mais quel est-il ce parcours ? Pour le moment, sa vie est insatisfaisante, elle n'est pas épanouie, complètement perdue. Un grand malheur s'abat alors sur le clan. Celui-ci réussira-t-il à resserrer les rangs, à faire face contre l'adversité ? Le passé s'invite dans le présent, les mensonges éclatent au grand jour. Des coups de tonnerre terribles et répétitifs menacent ce paysage magnifique de vignes et cette famille au bord de l'implosion. L'autrice mène parfaitement son intrigue, ménageant plusieurs retournements de situations et révélations de dernière minute. Le rythme s'accélère peu à peu jusqu'au dénouement. Saga familiale réussie où chaque personnage est parfaitement décrit dans toute sa complexité psychologique. Après bien des colères, des malheurs, des inquiétudes et des peurs, les Millêtre seront-ils capables de ressouder leur clan ? Y-a-t-il un avenir commun pour eux ? Le pardon est-il envisageable ? Quatrième de couverture Capucine travaille sans compter ses heures dans une entreprise où règnent rivalités et exploitation. Un peu de repos est bienvenu ! C’est donc heureuse qu’elle retrouve au domaine familial, comme chaque année à cette date, sa soeur Melody, sa grand-mère Léonie et sa grand-tante Octavie pour célébrer la triste disparition de ses parents lors d’un accident de voiture. Mais cette année, la mort du voisin trouble les commémorations. Octavie semble la cible d’accusations, et Capucine va devoir fouiller le passé familial. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Sortir du rang | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Sortir du rang Rodolphe Casso Aux Forges de Vulcain Le 7 mars 2025 336 pages roman Chronique 8 mai 2025 En mémoire d'Abdon Robert Casso et d'Abdon Sennen Casso " Je ne savais pas que c'était si simple de faire son devoir quand on est en danger " Jean Moulin, lettre à sa mère et à sa sœur, 15 juin 1940 Hier matin, 11 mai 2025, trois jours après les commémorations en hommage à tous ceux qui se sont battus contre le nazisme, je me suis réveillée avec une sorte de gueule de bois. Ça n'allait vraiment pas. Soudain les images du défilé des néo-nazis devant moi à Montparnasse le samedi après-midi, avec l'autorisation du préfet de Paris, me sont revenues. Il ne manquait plus que le bruit des bottes et on y était... Le hasard de mon programme de lecture a fait que je finissais, en cette belle journée ensoleillée de début de weekend, ce roman de Rodolphe Casso, course-poursuite haletante de Paris à une mine perdue en pays catalan après un passage éclair par le quartier tzigane de Perpignan, mais aussi thriller écologique pertinent et d'actualité alors que certaines vérités éclatent enfin nous rappelant les œuvres monstrueuses du Dr Mengele, récit historique enfin, bouleversant et édifiant de ce que fut la lutte des résistants dans ces montagnes des Pyrénées-Orientales, rappelant jusqu'où ils sont allés dans le sacrifice pour défendre notre pays et ses valeurs. Il était évident, dès la dédicace, que l'auteur allait relater des faits passés à la postérité qui cependant le touchaient de très près, des évènements qui évoquaient l'histoire familiale, l'intime. Il en faut du courage pour y parvenir. Et c'est une réussite : Rodolphe Casso, grâce à son style enlevé, ses dialogues ciselés, maniant l'humour et la formule drolatique sur un tempo très rapide, aborde des sujets terrifiants actuels, prenant racine dans notre passé commun lors de la Seconde Guerre mondiale et perpétuant des pratiques criminelles au mépris de la vie humaine. Nous basculons ainsi entre hier et aujourd'hui, entre les faits de bravoure de la Résistance en pays catalan et la fuite éperdue d'Almería sauvant sa peau après qu'elle ait découvert les projets de la société Sierra Vista pour laquelle elle était directrice de communication. Jusque là, gagner un très bon salaire avec tous les avantages que cela inclut, ne la dérangeait pas. Mais elle découvre qu'il y a une limite à son aveuglément. Elle ne peut pas cautionner cette horreur, elle doit être lanceuse d'alerte. Le compte à rebours est lancé ainsi qu'un trio de tueurs à ses trousses. Seule échappatoire : rejoindre l'Espagne en faisant un arrêt chez son cousin à Perpignan. Le sang tzigane coule dans ses veines, le sang de ceux qui résistent depuis des centaines et centaines d'années aux autorités successives. Le sang de ceux qui furent aussi envoyés dans les camps de la mort. En parallèle, nous découvrons le personnage d'Alex, dit Rambo, un survivaliste réfugié dans une ancienne mine quasiment introuvable, dans les Pyrénées-Orientales, avec son chien Larry. Il se suffit à lui-même, pourra bientôt vivre en autarcie, mais doit encore descendre au village pour l'achat de quelques denrées. Il n'est pas aimé par certains mecs du coin. Trop indépendant, trop grande gueule.... Lui s'en fout, il a de la musique plein la tête, ses armes, ses réserves de nourriture. Le monde peut s'écrouler comme il l'a déjà fait le 22 juin 1940, à la signature de l'armistice honteux par Pétain, à l'entrée des Nazis sur le territoire français. Qu'est-ce qui relie Almería, Alex et les résistants du réseau d'évasion Sainte-Jeanne dont nous allons découvrir le parcours dans des chapitres en italique ? La colonie minière et le bunker non loin du village de Valmanya. Certains lieux portent encore en eux les présences de tous ceux qui y ont traversé des instants de grâce ou de terreur absolue, qui y ont vécu des joies immenses ou une fin héroïque. Ce refuge, perdu dans les montagnes, dans un paysage idyllique, nous transmet, par le biais de l'auteur, son histoire extraordinaire. Lorsque l'intime rejoint la version officielle des évènements imprimée dans les livres d'école, alors le récit se teinte d'un supplément d'âme et devient particulièrement émouvant. Lorsqu'en plus il devient " film d'action ", il peut toucher toute un lectorat abreuvé d'images, en quête cependant, de réponse et de valeurs. Quatrième de couverture Almería, directrice de la communication de la corporation Sierra Vista, découvre des informations confidentielles concernant les risques pour la santé liés à un nouveau produit agro-industriel fabriqué par l'entreprise. Elle décide alors de renoncer à son ambition et de voler ces informations afin de les rendre publiques. Commence alors une chasse à l'homme - chasse à la femme ? - qui la mènera des tours de La Défense à la Pinosa, une colonie minière désaffectée, juchée sur une montagne des Pyrénées-Orientales, où un survivaliste attend la fin du monde dans un bunker flambant neuf. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Écouter les eaux vives | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Écouter les eaux vives Emmanuelle Favier Albin Michel Le 2 janvier 2025 352 pages roman Chronique 28 août 2025 Grand Prix de la ville de Vannes 2025 Première sélection du Prix Cazes 2025 Finaliste - Prix de la Closerie des Lilas 2025 " On se détourne de l'épouvante en perdant connaissance ou en s'abîmant dans le spectacle d'eaux vives. " Hubert Haddad, L'Invention du diable " Il y a deux types d'hommes : les sous-mariniers, et ceux qui claquent les portes. " Affichette à bord du sous-marin Émeraude " C'est l'immense désert où l'homme n'est jamais seul. " Jules Verne, Vingt Mille Lieux sous les mers Un roman envoûtant de par l'infinie beauté de l'écriture, déstabilisant de par sa noirceur, époustouflant de par sa sauvagerie et son animalité, inoubliable de par son originalité. Une œuvre singulière, sans âge, où se percutent des âmes en souffrance, en manque, en recherche. Trois personnages pris dans une triade infernale où chacun va se brûler. L'incandescence des sentiments exprimés ou tus, des corps soumis à leur désir, à leur fantasme, l'attraction venimeuse dont on ne peut se défendre, la perte de repères et de soi dans l'autre. L'autrice s'attache dans cette histoire d'attirance, peut-être d'amour, à rechercher ce qui peut provoquer l'étincelle entre deux êtres ; quels sont les éléments dans leur passé incitant à cette reconnaissance dès le premier regard ? Quel rôle jouent leurs similitudes ou leurs différences dans ce lien qui se noue soudain ? Et toujours l'eau présente, vive ou immobile, l'océan ou la mer, à l'instar de la femme et des deux hommes stagnant ou évoluant, dans leurs zones de confort ou expérimentant la nouveauté. La cécité, l'absence de mère, le besoin de rituel, l'importance de l'ouïe, rapprochent la militaire Adrian, "oreille d'or" dans un sous-marin, et Abel, l'ermite misanthrope aveugle, pervers et cruel avec son entourage sauf avec son chat, Miel. Quant à Arthur, jeune homme simple, timide, ancré dans la réalité scientifique de son métier de biologiste marin, il joue le rôle de lien entre ces deux êtres. Tous seront foudroyés par leur rencontre, emportés dans des courants tumultueux dont il est impossible de se libérer. La découverte du quotidien dans un sous-marin est passionnante, un monde où le temps se suspend, où les repères spaciaux sont flous. Seule l'ouïe extraordinaire d'Adrian permet de glaner quelques informations, de se rebrancher sur l'extérieur, sur le chant d'une baleine, sur les mille et un son émis par la faune somptueuse et dense de l'océan. Que de belles pages ! Gratitude envers Emmanuelle Favier pour ce magnifique et crépusculaire roman. Quatrième de couverture Adrian Ramsay est «oreille d'or» à bord d'un sous-marin nucléaire de la Royal Navy. Isolée du reste du monde, la jeune femme est chargée d'écouter et d'identifier les bruits des profondeurs. Jusqu'au jour où, par l'un de ces hasards que sait faire surgir l'existence, elle rencontre Abel Lorca. Il est aveugle et vit dans une maison loin de tout, au bord de la mer, en Bretagne. Une intense passion amoureuse, dévastatrice, naît entre eux, une passion qui les mènera des rivages de l'Atlantique à ceux de la Méditerranée, là où tout a commencé. Emmanuelle Favier renoue, de sa plume magnifiquement ciselée, avec la veine romanesque du Courage qu'il faut aux rivières. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les Déviantes | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Déviantes Capucine Delattre Mon Poche 19 août 2021 263 pages Roman Chronique 25 août 2021 Transcendant ! Scotchant ! Fabuleux ! Je suis restée sidérée par la beauté de l'écriture, la maturité et la profondeur d'analyse de cette si jeune Capucine Delattre, émerveillée de l'émergence d'un si grand talent. Découvrir une telle écrivaine, âgée d'une vingtaine d'années, dotée du génie de la formule, du don d'écrire et de transcrire le monde qui nous entoure mais aussi, les plus petites fluctuations de la pensée intime, est une réjouissance dont je ne me lasse pas. J'ai eu le même coup de foudre littéraire et émotionnel pour Cécile Coulon voici quelques années. Ces deux auteures semblent douées d'une sagesse hors d'âge, inouïe. Le plus beau réside dans le cadeau qu'elles nous font en nous offrant des ouvrages ciselés, intelligents, délicats, expression d'une capacité d'analyser frontalement la société et la position adoptée par leurs personnages, le tout sans complaisance, sans trash, sans cris.... La stupeur et les tremblements des protagonistes sont les nôtres aussi, ainsi sommes-nous amenés à nous interroger également sur nos choix de vie, sur les conséquences de nos actes. Ici, pour que Anastasia se remette en question, elle la fille aux dents qui rayent le parquet, le nez dans le guidon depuis quatre ans, il faut au moins un tsunami, un tremblement de terre ou plutôt du corps qui dit STOP !!! Un cancer du sein à 29 ans ! Boum, touchée coulée... ! Exit le petit ami Louis, retour d'une amie d'enfance, Iris, bossant dans la même boîte que Ana, incarnant la parfaite jeune femme en couple avec le parfait futur mari et père de ses enfants potentiels, qui pourtant a l'impression d'imploser, qui suffoque, qui comme sa camarade ne sait plus qui elle est en se regardant dans le miroir. Pour parfaire ce tandem, ajoutons la demie sœur de Anastasia, Lolita, bientôt 18 ans, qui déjà pressent qu'elle ne doit pas se louper pour aborder le tournant de vie qui se présente à elle. Ce cancer va être LE déclencheur pour ces trois femmes : retrouver le chemin menant vers elles-mêmes, ne plus s'enfermer dans des diktats sociétaux et réducteurs, ouvrir les frontières du possible, voilà l'essentiel. Un texte incontournable, doux amer, parfois caustique, toujours jubilatoire et exaltant, en Trois parties : DEDANS, DEHORS, AILLEURS, et une conclusion, AU-DELÀ. Quatrième de couverture Le monde d'Anastasia s'est effondré. À 29 ans, elle avait l'argent, la stabilité, le prestige. Hier encore, elle exerçait de hautes fonctions dans une grande entreprise. Une conquérante, Anastasia. Toujours en avance sur son monde. Même pour son cancer du sein. Pour la première fois de sa vie, la voilà limitée. Pourtant, la maladie n'est pas le sujet de son histoire. Plutôt un point de départ, un détonateur. Un accélérateur. Un catalyseur. Anastasia devient une déviante, celle par qui tout commence, capable d'attirer dans son sillage deux déviantes en germe, Iris, son amie, et Lolita, sa sœur. Ensemble, elles vont prendre goût au saccage de leurs courtes existences et s'autoriser à déployer leurs rêves. À elles trois, elles incarnent une jeunesse qui refuse de se laisser abîmer, une vocation en marche et, surtout, la possibilité de nouvelles trajectoires. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Bal des Cendres | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Bal des Cendres Gilles Paris Mon Poche le 22 août 2024 304 pages roman Chronique 4 septembre 2024 "Le volcan n'est pas seulement dans la montagne. Il est en chacun de nous." Gaetano Conti Unité de lieu, personnages en état de métamorphose, pour un magnifique roman sensuel, charnel, où le silence et le mensonge règnent en maître, où le désir est omniprésent, celui de comprendre, de savoir, de se libérer, d'aimer, de transgresser, de se dépasser, le tout nimbé d'un brouillard soudain percé d'une fulgurance lumineuse avant de replonger dans l'obscurité. Ténébreux, vénéneux parfois, magique aussi ou maléfique, laissant sourdre une terreur réelle mais souterraine ; le passé est honteux, inavouable, incertain, le présent fait place à un parcours initiatique, difficile, à l'instar de cette escalade du volcan à mi-chemin du récit, frontière entre apparence et réalité. Les jeux sont faits, rien n'ira plus comme avant, le Schicksal (ou destin) frappe les âmes vagabondes en mal de vengeance et de vérité, passe à l'action. Seule émergeant du tumulte, une jeune fille, pure, ignorante de la vie, en quête d'elle-même, Giulia, la merveilleuse. C'est une tragédie grecque qui nous est contée si magnifiquement, sans âge, sans fin... Les cendres menacent de tout recouvrir... Les morts murmurent et veillent, les survivants essaient de trouver le chemin. Entre roman fantastique et thriller psychologique, sur une île à la splendeur crépusculaire où les voix grondantes des dieux résonnent et éclatent soudain. Quel beau texte ! Envoûtant ! Quatrième de couverture Lior, Thomas, Sevda, Anton, Ethel et bien d'autres passent leurs vacances à Stromboli, à l'hôtel Strongyle, dans l'intimité de ce lieu paradisiaque géré par un Français, Guillaume, et sa fille adolescente, Giulia. Ils sont sensibles, lâches, infidèles, égoïstes, enfantins. Elles sont fortes, résilientes, légères, amoureuses. Le volcan, menaçant et imposant, n'est pas seulement dans la montagne. Il est en chacun d'entre eux. Lorsqu'il gronde et que la ie ne tient plus qu'à un fil, que les mystères les plus sombres remontent à la surface, les actes, seuls, demeurent. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le club des pendus | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le club des pendus Tony Parsons La Martinière Fin 2017 328 pages traduites par Anne Renon Thriller Chronique 20 mai 2018 « Il y avait déjà foule sur la place ; les fenêtres étaient encombrées de gens occupés à fumer ou à jouer aux cartes pour tuer le temps ; on se bousculait dans la foule, on se querellait, on plaisantait : tout était vie et mouvement, sauf un amas d'objets sinistres qu'on apercevait au centre de la place : la potence, la trappe fatale, la corde, enfin tous les hideux apprêts de la mort. »Charles Dickens, Oliver Twist. « La peine capitale n'apporte rien de plus que la vengeance », Citation de Albert Pierrepoint qui sert d'exemple dans ce livre aux quatre membres de ce club particulier, ces quatre bourreaux qui vont décider d'appliquer une peine de mort, abolie depuis 1969, afin de palier aux manquements du système judiciaire anglais.Albert Pierrepoint, lui, savait de quoi il parlait car il fut le bourreau le plus célèbre d'Angleterre au milieu du XX ème siècle, exécutant avec une grande précision 435 personnes dont 202 nazis, coupables de crime de guerre. Pendre fut donc un art pour cet homme. La vengeance laisse un goût de fiel, ne fait pas revenir les morts, ne soigne pas les victimes détruites à vie.C'est ce qu'on dit !Donne-t-elle vraiment un sentiment de justice ? Certains pensent : « Quel mal y-a-t-il à se venger ? » , comme dirait le personnage John Cage, dans le Black Museum de Scotland Yard, dont j'ai ajouté des photos, édifiant pour les aspirants policiers : un musée du crime en quelque sorte. Il règne une ambiance très particulière dans ce Polar british, très XIX ème siècle, où la potence était montée et démontée plus ou moins au même endroit, où on pouvait être exécuté pour le vol d'une pomme, où la prison de Newgate dressait ses hauts murs, lieu de lamentations, tortures, douleurs. Celle-ci fut détruite au début de XX ème siècle et pourtant, nous parviennent toujours les cris des condamnés, comme si, tapis sous nos pieds, les morts attendaient de revenir nous hanter. La loi du Tallion ! Sujet maintes et maintes fois au centre de nombreux thrillers, moralement comdamnable, nul n'est censé se faire justice. Quand les juges libèrent ou n'appliquent que des peines légères, sous des prétextes fallacieux invoqués par des avocats tendancieux reinterprétant la loi, à des violeurs d'enfants multi-récidivistes, à des chauffards, à des tueurs et criminels, à des traîtres se réjouissant de l'exécution ignoble de soldats sur le terrain, en appelant au terrorisme, que sont sensés faire les citoyens ? Rien ? Quand tous ces suppôts du Mal s'en sortent avec l'aide des tribunaux, que reste-il aux victimes, parents, enfants, amis ? Le Silence, et la haine au ventre sans aucun espoir de soulagement. Le fonctionnement des forces de police lors des enquêtes, le sentiment d'inutilité face aux criminels, le découragement des inspecteurs et de leur hiérarchie sont parfaitement décrits dans ces pages terribles. Ces zones de gris permanentes sont de moins en moins supportables. Alors un groupe de quatre vengeurs va frapper, une première vidéo va être diffusée, l'exécution par pendaison d'un violeur de jeunes filles condamné seulement à six ans de prison alors qu'une de ses victimes ne s'en remettra jamais. Devenu chauffeur de taxi, noyé dans la foule, il va pourtant être pisté, piégé, pendu. « La conscience du détective Max Wolfe le tourmente. La justice est-elle vraiment là où on le croit ? Qui sont ces citoyens- vengeurs ? Pour y répondre, Max devra s'enfoncer dans les entrailles de la ville, là où les vestiges du passé ont encore une emprise sur les vivants. Dans un Londres caniculaire, plus que jamais le Bien et le Mal de confondent. » Cependant pour lui, pour sa fille Scout, pour son âme, il va bien devoir résoudre cette sombre enquête et trouver le moyen de se positionner en tant que policier et être humain. Toujours la même question du degré de civilisation réelle de nos sociétés modernes ?Un très bon thriller particulier non par le thème, mais par son ambiance et son traitement en demies teintes. Les interrogations perdurent après la fin de ce roman. Quatrième de couverture A Londres, les bourreaux sont de retour. Ils ont décidé de rétablir la peine capitale. Ils forment un étrange club avec pour modèle le célèbre bourreau anglais Albert Pierrepoint, responsable de plus de quatre cent cinquante exécutions au siècle dernier. Et c'est par la corde qu'ils ont décidé de punir violeurs d'enfants, chauffards et autres délinquants qui réussissent à échapper au système judiciaire. La conscience du détective Max Wolfe le tourmente. La justice est-elle vraiment là où on le croit ? Qui sont ces citoyens- vengeurs ? Pour y répondre, Max devra s'enfoncer dans les entrailles de la ville, là où les vestiges du passé ont encore une emprise sur les vivants. Dans un Londres caniculaire, plus que jamais le bien et le mal se confondent. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La brûlure du chocolat | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La brûlure du chocolat Barbara Abel Fleuve 14 octobre 2010 324 pages Divers Chronique 28 mars 2017 Ce roman est une délicieuse entorse au régime des livres sérieux, pompeux, qui pèsent lourd dans la littérature. Une friandise de quelques carrés nous laissant juste ce qu'il faut d'amertume en fond de gorge, comme une brûlure, la brûlure d'un baiser chocolaté, par exemple. L'histoire reprend des thèmes déjà exploités : - L'amnésie rétrograde de Zoé à la suite d'un choc émotionnel soudain un lundi à 11h45 du matin survenue au restaurant Poivre et Sel. - L'auteur qu'est Zoé devant rendre son deuxième manuscrit à son agent Liliane le plus vite possible. La découverte de parents, de frère et soeur et d'une amie ; chacun lui racontera sa version de l'histoire. Et il y a Julien celui qu'elle doit épouser le samedi suivant. J'ai pris ce livre à la bibliothèque parce que c'était cette autrice, et en raison de la beauté du titre. Je n'ai pas lu le résumé ; je me doutais bien que ce ne serait pas un livre poétique et mystérieux comme La mort en écho ou un livre traitant d'un fait de société avec humour et causticité comme dans Le bonheur sur ordonnance ou la Brûlure du chocolat. Non, nous sommes plus proches effectivement de Je sais pas. Quatrième de couverture Zoé Letellier est une jeune écrivaine dont le succès dépasse les frontières. Tout le monde se retourne sur elle dans la rue, lit sa vie dans les magazines, bref tout le monde la connaît sauf... elle ! Car depuis qu'elle a perdu la mémoire après un mystérieux choc émotionnel, elle est non seulement incapable de savoir qui elle est, comment elle s'appelle, où elle habite, mais aussi d'envoyer son très attendu nouveau manuscrit à son éditrice ou, accessoirement, d'éprouver le moindre sentiment pour le garçon qu'elle doit épouser... à la fin de la semaine ! Aidée de ses proches, notre héroïne s'attelle à la quête de toute une vie : apprendre en quelques jours qui elle est, ce qu'elle veut vraiment, et ce qu'elle aimerait changer de l'ancienne Zoé. Seulement voilà, entre ce que lui disent les uns et ce que lui taisent les autres, pas facile de s'y retrouver. D'ailleurs, ont-ils réellement tous intérêt à ce qu'elle recouvre la mémoire ? Une jolie leçon de vie à suivre à une époque où tellement de gens cherchent à faire le point. Et si la meilleure solution était de devenir amnésique ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs















