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  • Les Fleurs jumelles | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Fleurs jumelles Philippe Nicolas Cohen & Cohen 26 août 2021 447 pages Polar Fantastique Chronique 13 septembre 2021 « Polar amoureux, technologique et boursier dans la New York flamboyante de la révolution numérique. » Je me suis permise de copier une biographie plus complète de l'auteur que celle proposée par son éditeur afin que la légitimité de Philippe Nicolas à écrire un tel thriller, surfant sur plusieurs domaines de compétences, vous apparaisse évidente. J'ai eu la chance d'avoir une longue conversation avec lui avant que je ne lise ce texte, et sans que nous n'abordions même son contenu ; j'avais eu la sensation, déjà présente lors de la découverte de son premier opus « Les Âmes peintes », que l'enfant qu'il fut était toujours là à nos côtés pendant cet entretien, que l'adulte n'avait en rien renié le petit Philippe, qu'il continuait à tout mettre en oeuvre pour réaliser les vœux de ce garçon. Je pense que celui-ci serait certainement fier du parcours de son double........ Son double : nous y sommes ! Dans ce roman les paires, tandems, duos, couples, binômes policiers ou criminels, jumeaux à l'instar des deux tours new-yorkaises, les fameuses fleurs du titre, se multiplient à l'infini. Chaque personnage a un référent, un reflet soit dans le passé soit à l'instant présent. De la même façon chaque idée, chaque pensée, chaque conviction peut être remise en question par son inverse. Chaque piste dans l'enquête et chaque raisonnement peuvent déboucher sur une réponse ou autre chose. C'est un univers en perpétuel mutation, les lignes peuvent bouger, la réalité perçue de prime abord ne peut être qu'une illusion trompeuse et potentiellement meurtrière. L'auteur vous invite à chausser des lunettes particulières, à regarder le monde à travers un prisme qui lui est très personnel. La construction, l'écriture et le style littéraire de Philippe Nicolas ne peuvent se comparer à d'autres : concernant la construction du scénario, par exemple, on devine l'informaticien pour qui la création d'un programme aux multiples arcanes n'a pas de secret. Idem pour la façon dont les personnages nous sont présentés comme dans la phase un d'un jeu vidéo ou d'un film à l'esthétique travaillée, ciselée tel ... au hasard ... Matrix. Même l'utilisation de certains mots, de certaines formules et images est originale, déroutante et finalement d'une grande poésie. Car aux descriptions très précises des cadres, des protagonistes, des détails apportés à leurs vêtements, leurs physiques, le moindre changement infime dans leur physionomie ou leur gestuelle, qui sont autant d'éléments enrichissant la forme sur un plan presque cinématographique, l'auteur ajoute soudain des pages oniriques, romanesques, purement émotionnelles qui enrichissent le fond et nous font percevoir l'invisible ou l'indicible. De même, si le romancier nous expose très clairement les éléments ayant trait à des stratégies économiques et bancaires pointues, ou nous invite à sa suite à pénétrer dans l'univers du numérique jusqu'à nous rendre limpide les avancées technologiques et leurs conséquences bonnes ou mauvaises sur notre quotidien, Philippe Nicolas se refuse à faire l'impasse sur l'essentiel : l'humanité et l'amour quel qu'il soit. D'un roman prenant pour cadre les géants de l'informatique, les nouvelles technologies et le microcosme de la haute finance, il réussit à nous offrir un thriller ténébreux, certes, mais aussi poétique, émouvant, s'adressant à notre part d'innocence et d'enfance. Le merveilleux affleure toujours, comme dans "Les Âmes peintes" où la frontière entre réalité et un autre monde parallèle était de plus en plus ténue. Le personnage touchant et ambigu de Lawrence Vitti, adulescent à l'intelligence supérieure, aux failles intimes immenses, à l'imaginaire et à la créativité si développés est pour moi le pivot de ce récit, de cette plongée dans une autre dimension, où les repères et les perspectives sont proches et pourtant si éloignés. À vous donc de sauter dans le vide, sans aucun risque... sauf celui d'ouvrir vos horizons. Un grand merci à Philippe Nicolas pour sa confiance renouvelée et le cadeau de ce roman très différent du premier, tout aussi réussi, dans un style plus nerveux et direct. Merci également aux Éditions Cohen & Cohen pour la qualité de leur mise en page, de leur relecture, et l'objet bien fini ainsi mis à la disposition des amoureux de beaux livres soignés. Quatrième de couverture Deux grands patrons tombent au même instant de la terrasse d’un building. L’inspecteur Paul Askins retrouve dans leurs yeux une lentille étrange, sur laquelle est imprimée la photo d’un œil. Lawrence Vitti, un jeune Français traumatisé au pied de la victime qui a failli l’écraser, clame qu’il s’agit d’un meurtre. Par quels liens obscurs le touriste débarqué le matin même, dans un pays où il n’est jamais venu, se sent-il brutalement rattrapé par son passé ? Et complice de ce flic qui semble envoûté progressivement par la pupille mystérieuse ? Quel produit ahurissant se disputaient en haut du gratte-ciel le président d’un groupe d’optique et le père d’un géant mondial des smartphones ? Après Les Âmes Peintes, qui se passaient au Louvre, Philippe Nicolas livre un roman new-yorkais, au cœur de la nouvelle économie et de l’été indien. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Nymphe endormie | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Nymphe endormie Ilaria Tuti Robert Laffont 2019 605 pages traduites par Johan-Frédérik Hel Guedj Thriller Chronique 1 mars 2020 Collection La Bête Noire. Crépusculaire.....et lumineux.... « Vous n'oublierez jamais Teresa Battaglia mais il est possible qu'elle vous oublie... »« À travers le mystère de la mort, c'est la vie qu'Ilaria Tuti raconte » Vanity Fair, à propos de l'opus précédent Sur le toit de l'enfer. Ce roman aux refrains de Contes ensorcelés où l'auteure serait une chamane dispensant la vérité des choses, commence ainsi : Tempus valet, volat, velat « Je suis tout ce qui a été, qui est et qui sera. Et nul mortel n'a encore osé soulever mon voile. » Isis et Osiris, Plutarque. Difficile d'écrire sur ce thriller sans donner des informations confidentielles.Je dirais donc que lire un policier de Ilaria Tuti c'est prendre le risque d'être hallucinée et en transe dès les premières lignes, d'affronter des ténèbres jamais traversées, de se laisser hypnotiser par un style onirique, puissant, charnel merveilleusement rendu par la traduction, de découvrir des contrées extraordinaires, exceptionnelles tel le Val Resia, mais bien plus encore des rivages intimes où il fait peur d'accoster. Le pouls de la vie bat violemment dans votre coeur mais aussi dans celui de la Nymphe endormie peinte voici 70 ans par un jeune homme avec le sang s'échappant du muscle cardiaque.... Un portrait d'une telle force, un regard si perçant que Teresa Battaglia n'aura aucun choix. Il faut qu'elle sache ce qui est arrivé à cette héroïne malheureuse. Histoire belle et sanglante, de mémoire retrouvée ou perdue, de transmission et d'héritage, de croyances millénaires, de la toute puissance de l'esprit sur la matière, l'esprit de Teresa la guerrière sexagénaire qui mène ses troupes à la bataille, et celui de toutes les femmes qui nous ont précédé et ont survécu, malgré tout. La dédicace en plus d'être magnifique est claire :« ... À nos aïeules, aux femmes d'aujourd'hui et de demain. Et aux hommes qui leur font honneur. »Cela résonne étrangement suite à ce weekend cauchemardesque de remise des césars.Mais n'abaissons pas l'oeuvre ici au centre de ces lignes. La Nymphe vous attend, elle a énormément de mots à vous chuchoter. N'ayez peur ni des monstres, ni du feu, ni de l'eau. Teresa, la Mater, vous tiendra par la main.... Quatrième de couverture Le temps cache toujours un secret, il camoufle même les crimes." Derrière la beauté bouleversante de la Nymphe endormie se cache l'horreur : au lieu de peinture, l'artiste a peint le tableau avec du sang. Voilà ce qui lance le commissaire Teresa Battaglia sur la piste d'un meurtre commis soixante dix ans plus tôt, dans les derniers jours de la Seconde Guerre Mondiale. Une enquête où il n'y a ni corps ni scène de crime, ni suspect ni témoin. Rien qu'une trace génétique que Teresa remonte jusqu'à une vallée isolée et mystérieuse du nord de l'Italie : le Val Resia. Après avoir marché sur le toit de l'enfer, Teresa doit percer le secret du sommeil de la Nymphe. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La maison aux sortilèges | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La maison aux sortilèges Emilia Hart Les Escales 28 septembre 2023 448 pages traduites par Alice Delarbre Historique Chronique 18 mars 2024 "La maisonnette est tapie sur le sol, comme un animal nerveux. Les murs de pierre sont brouillés par le temps, tapissés de lierre. Des lettres sophistiquées, gravées dans le linteau de la porte, désignent le lieu : Weyward. Un nom étrange pour une maison. Et pourtant familier." "Les liens entre les femmes sont les plus redoutés, les plus difficiles et constituent, potentiellement, la force de transformation la plus puissante de la planète." Adrienne Rich Attention best-seller international. Un premier roman parfaitement maîtrisé, charnel, sensuel, puissant, dense, sous forme d'un récit inter-générationnel traitant de la résilience et de la résistance des femmes à travers le temps face à la brutalité et la cruauté des hommes. Trois femmes hors du commun donc : - 1619 Altha accusée de sorcellerie est la dépositaire d'un savoir féminin concernant les plantes et leur utilisation. Mais surtout, elle est détentrice d'un pouvoir transmis de génération en génération : celui de communier et de communiquer avec la Nature, avec la Terre et sa faune. - 1942 Violet enfermée par son père dans le manoir familial s'interroge sur sa mère défunte. Seuls un médaillon et une inscription sur le mur de sa chambre indiquent qu'elle a vraiment existé. Peu à peu, elle sent une force croître en elle une volonté de savoir afin de se libérer du carcan paternel et sociétal. - 2019 Kate n'a plus le choix. Enceinte, elle doit fuir au plus vite son compagnon violent, narcissique et pervers. Heureusement, une grand-tante lui a légué une vieille maison, celle des Weyward, traduction française du nom : "rebelle". À l'abri, la maison et son jardin semblent la métamorphoser, l'aider à enfin se connaître et savoir qui elle est et d'où elle vient véritablement. Et en effet, ces trois "sorcières" en puissance sont reliés par un fil solide tendu par delà les siècles, un fil par lequel se diffuse une puissance matriarcale des origines puisant sa force dans la Nature, la Terre, les insectes, oiseaux.... Un roman qui sent l'humus, la sève, qui crépite du bruissement, du murmure des forêts, des bois, des buissons, des cours d'eau, qui nous emporte dans le vent des tempêtes intérieures et celles provoquées par le pouvoir du Féminin face au danger, qui palpite comme le sang de la Vie, de la Mort, de la souffrance ou du soulagement. Violet et Kate sauront-elles entendre la voix de Altha resurgissant des limbes pour les mettre en garde ? Kate trouvera-t-elle dans la maison les indices laissés par Violet ? Pourront-elles se sauver et protéger leur lignée ? Un roman profondément féminin en cette période de métamorphose souhaitable et espérée des sociétés patriarcales au pouvoir pour encore peu de temps. Un roman historique, vital, flirtant avec le surnaturel tel qu'il est considéré dans les pays occidentaux, qui ne l'est pas dans les cultures reliées encore à Gaïa, à la Terre. Très beau et réconfortant ! Quatrième de couverture Lauréat du Goodreads Choice Award Best Debut et Lauréat du Goodreads Choice Award Best Historical Fiction. Trois femmes extraordinaires séparées par quatre siècles. Un roman captivant sur la puissance des femmes et le pouvoir de la nature. 2019. Kate fuit Londres pour se réfugier dans une maison délabrée dont elle a hérité. Avec son lierre dégringolant et son jardin envahi par les mauvaises herbes, ce havre de paix la protège de son compagnon violent. Kate sent toutefois qu'un secret s'y tapit... 1942. Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, Violet est cloîtrée dans le grand domaine familial, étouffée par les conventions sociales. Elle vit avec le souvenir de sa mère, dont il ne lui reste qu'un mystérieux médaillon et une inscription étrange sur le mur de sa chambre. 1619. Altha connaît les secrets des plantes, savoir ancestral transmis de mère en fille. Nombreux sont les villageois à venir lui demander de l'aide. Pourtant, quand un fermier meurt piétiné par son troupeau, tous la pointent du doigt et l'accusent de sorcellerie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • De la vie des poissons en eaux profondes | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires De la vie des poissons en eaux profondes Katya Apekina Flammarion 6 janvier 2021 416 pages traduites par Pierre Ménard Roman Chronique 3 juin 2021 J'ai d'abord pensé que ce livre était vénéneux, dangereux, créant une ambiance délétère et malsaine, capable de nous faire basculer dans la folie, de mettre notre âme en incandescence. Attention aux brûlures contrairement à ce que la couverture pourrait laisser à penser. Et pourtant après des pages crépusculaires, d'une infinie tristesse, d'une sourde mais réelle violence, une lueur fabuleuse jaillit au bout de cette longue plongée en eaux troubles et sales. Une histoire familiale racontée par les protagonistes de ce récit sous des angles très différents. De cette multitude de reflets changeants de la vérité comme lorsque l'on regarde attentivement les ondes d'un fleuve tumultueux, naît la sensation de perdition, d'instabilité, d'irréalité... C'est également le récit impressionniste de l'enfance meurtrie par la folie, l'égoïsme, l'irresponsabilité, l'incapacité d'adultes à être parents. Comment ces deux jeunes filles vont elles réussir à surmonter les évènements, à ne pas se perdre l'une l'autre et individuellement : la question de la loyauté dûe à leurs père et mère n'est-elle pas un filet dans lequel elles vont s'entortiller pour finalement se noyer ? Sont-elles d'ailleurs armées pour faire face aux gouffres existentiels que les adultes n'ont su affronter ? Bien des épreuves les attendent avant de trouver le moyen d'être enfin fidèles à elles-mêmes, mais sont-elles pourtant sauvées ? Peut-on se remettre d'une telle enfance ? L'auteure réussit à nous déséquilibrer en permanence, à nous mettre en état d'insécurité exténuant. C'est un roman extrêmement juste et bouleversant, qui n'est pas là pour vous rendre les choses faciles. Courage, il est temps d'apprendre à plonger en apnée et surtout à remonter à la surface... Quatrième de couverture Peut-on identifier avec certitude le moment où une vie bascule ? Pour Edie et Mae, c'est peut-être le jour où elles doivent aller vivre à New York chez leur père, qui a quitté le foyer familial dix ans plus tôt. Car si l'une prend fait et cause pour cet écrivain tourmenté, l'autre ne souhaite qu'une chose : retrouver leur mère, la fascinante mais si fragile Marianne. Face aux errements et à l'égoïsme des adultes, pourront-elles les sauver d'eux-mêmes sans se perdre en chemin ? Leurs récits discordants s'entremêlent à ceux de leurs proches et témoignent d'une vision si différente des événements que l'on en vient à douter. Qui croire parmi les divers acteurs du drame qui guette à mesure que chacun, enfermé dans ses propres convictions, plonge dans les eaux troubles de la mémoire familiale ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les vies multiples d'Amory Clay | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les vies multiples d'Amory Clay William Boyd Seuil Octobre 2015 517 pages traduites par Isabelle Perrin Biographie Chronique 28 décembre 2017 Cette biographie romancée de la photographe Amory Clay s'intitule " Sweet Caress. The many lives of Amory Clay" se référant à la citation : " Quelle que soit la durée de votre séjour sur cette planète, et quoi qu'il vous advienne, le plus important c'est que vous puissiez de temps en temps, sentir la caresse exquise de la vie". Et concernant Amory, sentir les caresses sur sa joue de son père, son frère et son mari, tous trois enlevés par les deux guerres mondiales est vital. Raison certaine du choix de cette anglaise de se jeter dans le reportage de guerre, une des toutes premières en 1944 dans les Vosges. Elle repartira à 49 ans au Vietnam pour comprendre son époux traumatisé par une bataille en 1945, suicidé à coup d'alcool et de cigarettes. Une des plus âgées sur le terrain, mais pas la moindre : elle n'aime pas la guerre, elle n'aime pas être au milieu du conflit, et peut-être pour cela, elle fait des photos uniques qui feront le tour du monde . Mais reprenons du début, Beverley et Wilfreda ont une fille le 7 mars 1908. C'est Beverley qui nomme sa fille Amory, et l'annonce de l'événement mentionne un fils. C'est bien parti donc pour notre héroïne. Son père est Nouvelliste sous le nom de B.V Clay en ce début du XXE siècle dans le style histoires surnaturelles en majorité, romancier raté et homme de lettre polyvalent. Il reviendra de la drôle de guerre transformé pour toujours, cassé. Naîtront ensuite Peggy qui se rebaptisera elle-même Dido, célèbre pianiste concertiste, et Alexander ou XAN, poète à ses heures et bientôt pilote disparu de la RAF. L'oncle Gréville, photographe mondain offre à la petite Amory un appareil photo : le sort est joué. La fillette se prend de passion pour l'image, et cela ne s'arrêtera qu'avec son dernier souffle. Nous allons ainsi la suivre de Londres où elle débute difficilement, puis sur les conseils de l'oncle, en quête d'un sujet scandaleux qui la fasse connaître, à Berlin en pleine montée du nazisme. Premier contact bref avec cette folie, elle rapporte des clichés des bordels allemands qui feront effectivement d'elle une paria célèbre. Lors du vernissage de sa première exposition, elle rencontrera Cleveland Finzi rédacteur d'un célèbre magazine de photos à New-York.... Les dés sont jetés..... amoureusement et professionnellement. De la mode où elle s'ennuie ferme, elle passera enfin au reportage revenue à Londres pour couvrir entre autres une des premières manifestations de fascistes. Son destin bascule violemment ce jour là, elle est frappée au plus profond de son identité, sa vie balayée comme le seront des millions de victimes de guerre. Amory change radicalement, son personnage usant d'une fausse légèreté ironique jusque là, comme tous les jeunes ayant vécu les années folles désespérées de l'entre deux guerres, s'étoffe et devient passionnant et admirable. On la suivra à Paris, sur le front en France en Allemagne, puis en Écosse, au Vietnam, aux USA au gré de ses amours, sa carrière, ses obligations familiales. Elle restera marquée à vie par un acte incompréhensible de son père à découvrir, par la disparition de XAN, la déchéance de son amour Sholto Farr, son époux, lord écossais, rencontré sur un champ de bataille en 45. Une existence incroyable composées de multiples vies, de multiples visages, que l'auteur replace pour ne former qu'un seul puzzle, terminé le 23 juin 1983 de la propre main de la photographe. Elle contrôlera jusqu'à sa mort le récit de ses aventures en écrivant un journal de bord en 1977 à l'adresse de ses jumelles adorées. Elle est la narratrice réelle de cette biographie rédigé par William Boyd, replongeant dans ses souvenirs et y apportant des notes complémentaires dans son texte de 1977. Et nous la suivons aisément entre tous ces fragments temporels illustrés de certains de ses clichés privés ou mondialement connus. Un destin hors du commun pour cette femme libre, généreuse, téméraire, qui va poursuivre toute sa vie ses rêves et combattre inlassablement ses démons. Nous découvrons le monde à travers son objectif, le cadrage est quelques fois déroutant, mais toujours original. Quatrième de couverture Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la très jeune Amory Clay se voit offrir par son oncle Greville un appareil photo et quelques conseils rudimentaires pour s'en servir. Elle ignore alors que c'est le déclencheur d'une passion qui façonnera irrévocablement sa vie future. Un bref apprentissage dans un studio et des portraits de la bonne société laissent Amory sur sa faim. Sa quête de vie, d'amour et d'expression artistique l'emporte bientôt dans un parcours audacieux et trépidant, du Berlin interlope des années vingt au New York des années trente, de Londres secoué par les émeutes des Chemises noires à la France occupée et au théâtre des opérations militaires, où elle devient l'une des premières femmes photoreporters de guerre. Sa soif d'expériences entraîne Amory vers d'autres conflits, des amants, un mari, des enfants, tandis qu'elle continue à poursuivre ses rêves, à combattre ses démons. À travers le destin singulier et l'objectif téméraire d'une femme indépendante et généreuse, William Boyd nous promène au gré des événements les plus marquants de l'histoire contemporaine. Une ode magnifique à la liberté des femmes ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le rire des déesses | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le rire des déesses Ananda Devi Grasset 1er septembre 2021 240 pages Roman Chronique 29 décembre 2021 La guerre est déclarée par amour d'une enfant ; Veena une des prostituées piégées dans la Ruelle d'une petite cité de l'Uttar Pradesh, et Sadhana une transexuelle de la communauté des hijras sa voisine, toutes deux face à Shivnath, un swami ou homme Dieu au service de Kali, la déesse tueuse. Ils vont s'affronter pour la pureté, l'innocence, le futur d'une humble et rayonnante fillette, Chinti. Veena ne voulait pas d'elle, elle ne lui a pas témoigné de tendresse, en mode survie, la cachant cependant derrière une paroi en contreplaqué, pendant les rapports avec ses clients. Le bébé, puis l'enfant n'a pas de nom, même cela, Veena n'ose pas le faire. Nommer, donner une réalité à cet être né en enfer. Peut-être une façon de la sauver, inconsciemment. Surtout ne pas s'attacher. Survivre. En grandissant, la parole vient, le regard de la gamine perçoit toutes les réalités crues à travers une fente dans la paroi. Elle apprend à être silencieuse, invisible comme une fourmi d'où le nom qu'elle se donne, Chinti. Un jour, un homme charismatique devient un client régulier de Veena, c'est un être à part, riche, puissant, narcissique, pervers, hypocrite et démago qui en Inde peut être considéré et adoré comme un Dieu. Ses yeux se posent malheureusement sur Chinti. Un compte à rebours s'est enclenché dès lors. Veena connait ces oeillades libidineuses, offensantes pour la candeur et l'innocence de Chinti qui ne peut comprendre le danger. Le prédateur s'est mis en chasse, elle serait le fleuron de son existence, la cerise sur le gâteau de sa vie de mensonges et d'apparences. Elle serait un jouet qu'il pourrait détruire et jeter après usage comme toutes les femmes dans cette société patriarcale où le phallus est un dieu, ou des temples entiers lui sont consacrés. Mais c'est sans compter avec la narratrice de ce récit, Sadhana, la hijra, à la frontière entre les deux genres, charmée comme toutes les femmes et transexuelles de la Ruelle par cette petite fille qui concentre en elle tous leurs espoirs. Sauver l'innocence devient le credo de cette communauté.... Lorsque Shivnath enlève la petite, la course poursuite commence. Direction la ville des morts, Bénarès.... « Le rire des déesses » est un roman prodigieusement et terriblement beau, nous plongeant avec crudité ou onirisme dans une communauté de femmes, victimes nées et désignées des hommes, dans un monde d'une cruauté infinie où certains, tels des dieux auto-proclamés, peuvent détruire les prostituées, les hijras, les enfants parce que c'est leur bon plaisir. Une gamine paraît, une fourmi insignifiante et l'avenir s'en trouve changé, tout est possible, la clarté peut écarter les ténèbres. Peut-être... Rien n'est gagné pour Veena, Sadhana et Chinti dans cette Inde schizophrénique entre culture, croyances et superstitions millénaires et l'ère moderne et mondialiste. Un magnifique ouvrage, dur, tendre, parfois insupportable comme un long cri de rage, de désespoir, de fureur qui pourrait se transformer en un grand rire triomphant. À découvrir absolument. Quatrième de couverture Au Nord de l’Inde, dans une ville pauvre de l'Uttar Pradesh, se trouve La Ruelle où travaillent les prostituées. Y vivent Gowri, Kavita, Bholi, ainsi que Veena, et Chinti, sa fille de dix ans. Si Veena ne parvient pas à l'aimer, les femmes du quartier l'ont prise sous leur aile, surtout Sadhana. Elle ne se prostitue pas et habite à l’écart, dans une maison qu’occupent les hijras, ces femmes que la société craint et rejette parce qu’elles sont nées dans des corps d’hommes. Ayant changé de sexe et devenue Guru dans sa communauté, Sadhana veille sur Chinti. Leurs destins se renversent le jour où l’un des clients de Veena, Shivnath, un swami, un homme de Dieu qui dans son temple aime se faire aduler, tombe amoureux de Chinti et la kidnappe. Persuadé d’avoir trouvé la fille de Kali capable de le rendre divin, il l’emmène en pèlerinage à Bénarès. Comment se douterait-il que sur ses pas, deux représentantes des castes les plus basses, une pute et une hijra, Veena et Sadhana, sont parties pour retrouver Chinti, et le tuer ? Des bas-fonds de l’Inde où les couleurs des saris trempent dans la misère à sa capitale spirituelle, Ananda Devi nous entraîne dans un roman haletant et riche pour fouiller, à sa manière, les questions brûlantes de notre époque : la place des femmes et des transsexuels, le règne des hommes et la sororité ; les folies de la foi, la pédophilie ; la religion, la colère et l’amour. Avec son style incisif et poétique, elle brise le silence des dieux pour faire entendre et résonner le cri de guerre des femmes – le rire des déesses. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le chant des revenants | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le chant des revenants Jesmyn Ward Belfond 2019 270 pages traduit de l'américain par Charles Recoursé Roman Chronique 14 mai 2019 « Seule femme à avoir reçu deux fois le National Book Award, Jesmyn Ward nous livre un roman puissant, hanté d'une déchirante beauté, un Road trip à travers un Sud dévasté, un chant à trois voix pour raconter l'Amérique noire, en butte au racisme le plus primaire, aux injustices, à la misère, mais aussi l'amour inconditionnel, la tendresse et la force puisée dans les racines. » Tout est dit : trois personnages, Jojo le garçon de treize ans, Léonie sa mère et Richie une âme errante.Une ferme dans le sud, un début de printemps, un couple de personnes âgées, le papy hanté par sa jeunesse et le temps qu'il a passé dans un camps de prisonniers, peu à peu, il révèle la vérité à son petit fils Jojo. Celui-ci en l'absence de son père Michael emprisonné dans le même pénitencier que son beau père des décennies plus tôt, est devenu l'homme de la famille, aidant son papy, apportant du réconfort et des soins à sa mamy qui meurt d'un cancer dans la chambre, remplaçant sa mère Léonie, ayant accouché de lui à dix sept ans, paumée, droguée, incapable de tenir son rôle. Et le plus important, la petite sœur Kayla qu'il protège, qu'il aime plus que tout. Métis, il n'a aucun contact avec ses grands parents paternels blancs, ceux-ci n'ayant pas accepter le couple formé par leur fils avec une noire. L'ambiance est très lourde dans cette maison, y plane toujours l'ombre de Given, le frère de Léonie que celle-ci voit lorsqu'elle est défoncée. Elle apprend enfin la libération de Michael, reprend espoir, prend la voiture et y embarque avec une amie Misty, avec laquelle elle se drogue, et Jojo et Kayla obligés de la suivre, et... un passager clandestin bien mystérieux.... Les enfants ont un don particulier grâce auquel la vérité va surgir inéluctablement. Peut-être un espoir de changer l'avenir, d'ouvrir la voie à tous les possibles. Un texte lyrique, douloureux et inspiré.... Entre réalité et royaume des morts... Quatrième de couverture Seule femme à avoir reçu deux fois le National Book Award, Jesmyn Ward nous livre un roman puissant, hanté, d’une déchirante beauté, un road trip à travers un Sud dévasté, un chant à trois voix pour raconter l’Amérique noire, en butte au racisme le plus primaire, aux injustices, à la misère, mais aussi l’amour inconditionnel, la tendresse et la force puisée dans les racines. Jojo n’a que treize ans mais c’est déjà l’homme de la maison. Son grand-père lui a tout appris : nourrir les animaux de la ferme, s’occuper de sa grand-mère malade, écouter les histoires, veiller sur sa petite sœur Kayla. De son autre famille, Jojo ne sait pas grand-chose. Ces blancs n’ont jamais accepté que leur fils fasse des enfants à une noire. Quant à son père, Michael, Jojo le connaît peu, d’autant qu’il purge une peine au pénitencier d’État. Et puis il y a Leonie, sa mère. Qui n’avait que dix-sept ans quand elle est tombée enceinte de lui. Qui aimerait être une meilleure mère mais qui cherche l’apaisement dans le crack, peut-être pour retrouver son frère, tué alors qu’il n’était qu’adolescent. Leonie qui vient d’apprendre que Michael va sortir de prison et qui décide d’embarquer les enfants en voiture pour un voyage plein de dangers, de fantômes mais aussi de promesses... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Nos racines invisibles | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Nos racines invisibles Isabelle Lagarrique Charleston 21 février 2023 368 pages Roman Chronique 12 mars 2023 De cette histoire, je reprendrais les mots de l'autrice : « Incroyable, insolite, surprenante, renversante, étourdissante, étonnante, hallucinante. » Extrait : « - C'est quoi ton mot préféré ? demande-t-il. - Vorfreude. Cela signifie le pré-bonheur : quand on se prépare à un bonheur future. Il n'y a pas de mot français pour désigner ce sentiment. - C'est vrai. - Non, en fait, mon préféré est Geborgenheit, le sentiment de sécurité, de calme et de paix procuré par la présence des gens qu'on aime. C'est même plus que ça. C'est un sentiment qui est indispensable pour la construction d'un enfant, pour qu'il ait des bases solides. Ce mot a été élu le deuxième mot le plus beau de la langue allemande.» Charmant ! Non dans un sens gentillet, joli, mais dans le sens où ce livre m'a charmée, m'a ravie, m'a réjouie, m'a réconfortée. Un ange gardien, en cette période très singulière pour moi, a mis ce roman entre mes mains. Quelle chance et quel merveilleux cadeau ! Comme j'ai rêvé, ces derniers 21 mois, de ne pas être la fille de mes parents ! De ne partager aucun gène avec ma fratrie ! Et pourtant ! Un très beau roman délicat, délicieux qui nous fait sourire, rire, et reprendre notre souffle avant de tourner une page et repartir vers un futur enrichi de cette nouvelle expérience. Nelson Mandela disait qu'il était toujours gagnant quelque soit l'événement positif ou négatif qu'il traversait. Je le crois aussi. Un texte également d'une grande justesse quant à la famille de cœur que l'on forme autour de soi avec ceux qui ont les mêmes valeurs, dont les cœurs battent au même rythme que le nôtre. L'Amour enfin à tout âge et sous toutes ses formes est au centre de cette fiction, réponse à toutes les interrogations que nous pouvons avoir sur notre identité, notre présence sur terre, notre moteur. Un humour tendre, des scènes pleines d'émotion à fleur de peau, un sujet poignant traitée avec respect et tact, et l'absolue certitude qu'après avoir traversé les feux du désert, une oasis nous accueillera toujours Quatrième de couverture « Les résultats du test ADN pour Romie Miller sont prêts - Numéro kit ZC-224TR86. » Étudiante en archéologie, Romie mène une existence plutôt solitaire depuis la mort de sa mère, alternant chantiers de fouilles au Brésil et sessions de travail sur sa thèse à Lyon. Si elle a consacré sa vie à étudier les civilisations ancestrales, elle ne peut se débarrasser du sentiment que quelque chose cloche dans son propre arbre généalogique. Elle n’a pas grand-chose en commun avec ce père dont le seul but dans la vie semble être de figurer dans le Livre Guinness des records par tous les moyens, mêmes les plus ridicules, ni avec cette grand-mère avec laquelle elle n’a jamais réussi à avoir de véritable conversation. Alors, même s’il serait plus confortable de ne pas savoir, même si les tests ADN sont illégaux en France, elle se lance dans une quête de ses racines qui risque de bouleverser sa vie à tout jamais. D’une écriture sensible, Isabelle Lagarrigue nous offre un drame familial rempli d’émotion, qui aborde avec subtilité la question des liens de filiation. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Madame Pylinska et le secret de Chopin | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Madame Pylinska et le secret de Chopin Eric-Emmanuel Schmitt Audiolib 2018 2 h 22, lu par l'auteur Roman Chronique 28 mai 2019 L'auteur est prodigieusement accompagné au piano par Nicolas Stavy. Somptueux ! Après les titres : - Oscar et la dame rose - Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran - L'enfant de Noé - Le sumo qui ne pouvait grossir - Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus tous parties intégrantes du Cycle de l'invisible, (disponibles chez Audiolib), nous voici plongés dans les aventures pianistiques, musicales, échevelées ou toute en intériorité de Éric, souhaitant un beau jour, quelle drôle d'idée !?!, réussir à jouer correctement Chopin. Les autres compositeurs qu'il a découverts et interprétés, Bach, Schubert, Schuman, Beethoven, Debussy, Fauré, etc...ils les a compris, a su les jouer. Sa décision d'apprendre le piano, alors que cet instrument lui semblait jusque là un animal dangereux, disgracieux et encombrant dans le salon familial, est intervenue après que sa chère tante Aimée se soit assise à l'instrument et fait sonner enfin l'objet tel qu'il le fallait. Immédiatement, sous le charme de cette révélation totale, de ce choc émotionnel, Éric s'y met mais bientôt se trouve devant une falaise infranchissable : Chopin !!! Le voilà donc devant la porte de madame Pylinska, qui bien plus qu'un simple professeur de piano va l'emporter sur un chemin initiatique tortueux de la Vie. Comprendre Chopin c'est entrevoir pour elle la vérité de l'existence. Et en cette matière, elle est monothéiste, alors qu'Éric avoue être plutôt polythéiste, ne pouvant s'empêcher d'aimer également d'autres compositeurs. Extrémiste dans sa pensée, l'enseignante l'est aussi dans ses méthodes : voyons donc ! Apprendre à jouer d'un instrument sans y toucher !?! Elle va peu à peu imposer ses exigences au jeune homme qui jusque là était un peu coincé. Elle va l'emmener dans des contrées lointaines et intérieures de l'amour, de l'insoumission, de l'exacerbation des sentiments et des ressentis. Il va laisser tomber des morceaux de son armure éducationnelle ou de circonstance pour devenir un Homme libre, un Homme capable de choisir ensuite la vie qu'il veut, la compagne qu'il souhaite.... Par Chopin, par la musique, madame Pylinska sauve Éric d'un futur bien terne et nous rappelle à nous tous, musiciens ou non, les fondamentaux afin de vivre pleinement. Un texte très beau, au style simple, direct, délicat. Beaucoup de poésie et de fantaisie, beaucoup de situations improbables, drolissimes et oniriques. Le tout illustré par la voix ou plutôt les mains et l'esprit du pianiste concertiste Nicolas Stavy. Un moment donc d'exception, rare, une partition que les deux artistes jouent à la perfection ; au répertoire du Chopin évidemment, mais aussi un Liszt et un Schumann à quatre mains. Quant à la lecture elle-même, un vrai bonheur, la voix de Éric-Emmanuel Schmitt étant jeune, claire, d'une précision de prononciation incroyable. On sent qu'il s'amuse à camper tous ses personnages et en particulier madame Pylinska, une Alice Sapritch aux accents polonais. Un bonheur donc.... Une leçon de vie... J'ai une furieuse envie du coup d'ouvrir mon piano.... Quatrième de couverture Madame Pylinska, aussi accueillante qu'un buisson de ronces, impose une méthode excentrique pour jouer du piano.... - Madame Pylinska, quel est le secret de Chopin ? - Il y a des secrets qu'il ne faut pas percer mais fréquenter : leur compagnie vous rend meilleur. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Un fauve dans Rome | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Un fauve dans Rome Nathalie Cohen Flammarion 23 février 2022 362 pages Polar Historique Chronique 23 février 2022 « l'Antiquité mise en scène en miroir de notre société. » « Des thèmes qui résonnent tout particulièrement aujourd'hui : les excès du pouvoir, l'accusation des juifs pris comme boucs émissaires, la dignité violée des enfants. » Fabuleux thriller historique, psychologique, policier et sociétal qui est d'autant plus terrifiant qu'il résonne avec notre époque, dite civilisée, sacrifiant pourtant toujours ses enfants sur l'autel de la perversion la plus abjecte. Des réseaux de prostitution enfantine ont toujours existé mis en place et organisés par une certaine "élite" financière et politicienne. Ces privilégiés ont tout, ils sont blasés ; briser ce tabou ultime est donc particulièrement séduisant pour eux. Ce roman m'a énormément intéressée : 1/ Il complète admirablement, par le biais de la fiction, les essais et la biographie de Néron rédigés par Catherine Salles parus entre 2009 et 2019, ( Voir chronique sur Eva Impressions littéraires) qui rétablissent la vérité quant à ce personnage complexe sur le dos duquel on a fait peser tous les crimes possibles et imaginables, dont le grand incendie de Rome en 64 après JC, tout en étant bien timoré quant à ses actes de pédophilie. 2/ L'autrice traite de la différence de considération des enfants par les sociétés ( grecque, égyptienne, romaine etc...) pendant le premier siècle. Il faut effectivement se remettre dans le contexte. L'importance, que nous donnons, depuis peu de temps en réalité à l'échelle de l'Histoire, à la protection et la préservation de l'innocence et du corps enfantins, n'était pas d'actualité alors. L'enfant ne devenait individu visible que lorsqu'il commençait à travailler vers sept ans pour les garçons et devenait fertile vers 11/13 ans pour les filles. À partir de là, tous les débordements étaient possibles. En raison aussi de la forte mortalité de l'époque, s'attacher émotionnellement à son enfant, comme nous le faisons aujourd'hui, n'allait pas forcément de soi. 3/ La notion de masculinité dans la civilisation romaine à l'opposé de la grecque, prohibant d'être passif dans l'acte sexuel, avec les conséquences désastreuses et incroyables que l'on a du mal à imaginer, est finement analysée ici. Je vous laisse découvrir cet aspect du récit. 4/ Marcus Alexander, tribun de la Première caserne, anciennement esclave, cachant sous son bégaiement un passé douloureux et traumatisant, est le personnage clef qui ouvre toutes les portes vers une compréhension intime du sujet. En raison de son enfance martyrisée, il décide d'enquêter sur la disparition et les viols d'enfants blonds issus de familles patriciennes ou/et libres et de remonter, à ses risques et périls, toute la filière jusqu'à débarquer à la cours de Néron. Marcus se pose en justicier sachant trop bien ce que les gamins, sont en train de traverser. C'est plus fort que lui. En cela, il est le contraire d'un Néron qui semble vouloir se venger de son innocence détruite en faisant subir à des gosses ce que lui-même a subi dans ses jeunes années. La croisée des chemins se présente toujours aux victimes de viols ou d'incestes quand elles deviennent adultes : continuer à être abusé au propre et au figuré, ou se donner l'illusion d'avoir repris le contrôle en abusant à son tour. Donc, en plus d'être un thriller policier réussi et parfaitement mené, une reconstitution flamboyante et passionnante, ce roman traite de thèmes essentiels et incontournables à la compréhension de cette gangrène qu'est la traite et le viol des enfants. Il ouvre aussi des perspectives en recontextualisant le phénomène dans le passé, et en le reliant au présent. Comment ? Nous savons combien le sujet, donc le fond du roman est d'actualité : pas un jour sans que des victimes ne parlent ; des colloques et conférences sur le sujet des viols, incestes sur mineurs se multiplient. Ne pas voir est aujourd'hui impossible. S'aveugler devient criminel. Dans la forme également, en privilégiant un vocabulaire très actuel dans les dialogues notamment, Nathalie Cohen renforce l'impression d'être au cœur de l'actualité. C'est un reportage en 3D où tous nos sens sont mis à contribution, plongés dans une Rome en feu à l'instar de toute cette société décadente. L'incendie n'est que l'illustration de ce qui détruit ce monde, la perte des valeurs premières et de la simple notion de Bien et de Mal. Le feu dévastateur serait-il aussi purificateur ? Ce qui reste incroyable c'est que Néron est resté, pendant des siècles et des siècles, celui qui avait allumé le feu malgré la campagne de propagande de l'époque à imputer cette catastrophe à des coupables tout désignés, des boucs émissaires parfaits, les juifs. Comme quoi ! Ce roman va rejoindre les textes déjà présents dans ma bibliothèque sur Néron. J'en suis heureuse. Quatrième de couverture " Quel est ce fauve qui menace Rome ? Est-ce Néron, cet empereur fou dont on dit que les débauches attisent la colère des dieux ? À moins que ce ne soit cet incendie qui lèche les arcades du Circus Maximus et s'avance dangereusement dans la ville ? Mais les départs de feu ne sont pas la seule source d'inquiétude pour Marcus Alexander, le tribun de la Première caserne. Il y a aussi la disparition de ces enfants blonds, qui réveille chez lui d'anciennes douleurs et déclenche une volonté farouche de les retrouver. Marcus va mener l'enquête, au risque de se jeter, en s'approchant de très près de Néron et de son frère ennemi Lucius, dans la gueule du loup. Le roman de Nathalie Cohen nous plonge dans une Rome antique sous tension. Les intrigues se bousculent, l'écriture est aussi moderne qu'alerte, et le dépaysement serait total si les excès du pouvoir et la dignité violée des enfants ne résonnaient pas tristement avec notre époque." Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Des jours sauvages | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Des jours sauvages Xabi Molia Seuil Août 2020 256 pages Roman Chronique 28 décembre 2020 Attention : Cette chronique a été rédigée en décembre 2020. Il faut la remettre dans son contexte. Bien que mon avis sur cette fiction soit plutôt mitigé, je partage la présentation de ce roman que j'avais préparée en amont, avant même de commencer ma découverte du texte. C'est évidemment une opinion très subjective qui ne sera pas partagée par tous les autres lecteurs. L'opportunité offerte par la pandémie du Covid 19 et ses conséquences directes sur nos vies, sur nos peurs, appelait à une très grande intelligence, à de la délicatesse et de l'originalité quant à son traitement dans une fiction s'en inspirant. Certes l'auteur pousse le curseur bien plus loin, l'épidémie de grippe décrite oblige certains à fuir le pays par tous les moyens possibles, ici un ferry, pour gagner des terres hospitalières en attendant des jours plus glorieux. Je dirais que la description de cette migration est le moment le plus intéressant et réjouissant pour la lectrice que je suis qui, par ailleurs, a déjà lu moults récits de pirates avec mutineries ou retour à l'état sauvage sitôt débarqué sur des îles paradisiaques, de SF sur un monde après catastrophe, pandémie.... d'aventures au-delà des mers afin de fonder une nouvelle société utopique etc, etc.... Ces sujets ont été traités et retraités depuis des siècles.... Difficile d'en être l'héritier. Ce roman mixe tous ces types de littératures précités, le tout est très bien écrit, analysé. Peut-être qu'il manque à l'auteur le recul nécessaire, sur ce que nous vivons en ce moment. Quatrième de couverture Tandis qu'une grippe foudroyante ravage l'Europe, une centaine de personnes montent à bord d'un ferry pour fuir le continent. Pris dans une tempête, les passagers font naufrage sur une île inconnue. Il faut construire un radeau pour repartir. Mais certains prennent goût à cette vie nouvelle. Ils veulent rester, et protéger à tout prix le secret de leur présence ici. Un conflit couve, les passions s'exacerbent. Alors que sera bientôt commis l'irréparable, le ciel et l'horizon demeurent vides : sont-ils les derniers survivants ? Épique et envoûtant, un magnifique roman sur la fuite hors du monde et le désir d'une autre vie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'horloge sans aiguilles | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'horloge sans aiguilles Carson McCullers Stock La Cosmopolite 17 mai 2017 313 pages traduites par Colette M. Huet Classique Chronique 1 avril 2020 Paru à l'origine en 1961, cette nouvelle parution est préfacée par Nelly Kaprièlan. Le temps s'arrête dans ce roman testament de Carson McCullers, l'horloge qui égrène les secondes de l'existence perd ses aiguilles, la mort frôle chaque personnage de ce récit qui, aujourd'hui, entre dans la catégorie roman historique. Dernier roman de Carson McCullers, après des années de silence, intéressant par son caractère « témoignage », prenant pour décor une petite ville géorgienne avant que la Cour suprême ne décide de l'intégration scolaire. Pour certains habitants sudistes réactionnaires et nostalgiques de l'esclavagisme et de la suprématie blanche, jusqu'à avoir été membres du Ku Klux Klan, c'est insupportable. Pour d'autres, enfin la Géorgie va s'inscrire dans un avenir juste et moderne. L'auteure choisit de traiter de ce sujet en mettant en scène deux tandems : L'un des anciens, formé d'un juge, vieil homme raciste, figure d'importance dans cette petite ville, rêvant de mener une nouvelle campagne politique afin de rendre au Sud son lustre d'antan, et son ami le pharmacien, venant d'apprendre qu'il ne lui reste que peu de temps, atteint d'une leucémie. L'autre duo des jeunes, composé du petit fils du juge et d'un métis empli de rage et de peur. Tous les deux orphelins ont bien des raisons pour se reconnaître dès la première rencontre. Un secret terrible les lie qui précipitera ce récit dans le drame. Ce texte de 1961 est d'une grande modernité car l'auteure décide d'aborder des thèmes à l'époque tabou telles que l'homosexualité, ou encore la pédophilie, et ceci frontalement sans circonvolution de vocabulaire. Également elle traite de l'intégration sociale des afro-américains décidée enfin après une bataille titanesque qu'il est difficile d'envisager dans sa totalité aujourd'hui. On sent l'angoisse monter peu à peu, cela ne peut pas bien se finir, fatalement, inéluctablement. Le pharmacien est celui qui évoluera le plus étonnamment, remettant ses valeurs en question, certainement en raison de sa fin proche. Le juge est un personnage ambivalent, détestable, insupportable de suffisance et de racisme pur, et en même temps, curieusement, on le plaint. Il est incapable d'assumer ses erreurs vis-à-vis de son fils disparu ou d'entrevoir le changement de la société. Certaines de ses déclarations sont à peine croyables. Concernant les garçons, l'écrivaine ne les ménage pas non plus, elle ne les rend pas sympathiques et les décrit dans leurs imperfections les plus basses. Tous les deux souffrent énormément, sont en pleine transformation psychologique propre à l'adolescence mais pas seulement. Réussiront ils à trouver leur place ? Cependant, c'est aussi un texte qui a vieilli, surtout dans la forme, et particulièrement concernant les dialogues qui sonnent « vintage » pour trouver un qualificatif pas trop négatif. Si je me remets à l'époque, je mesure à quel point ce roman est précurseur, il faut donc faire l'effort de bien le remettre en perspective pour en apprécier les qualités. Carson McCullers reste, quoique je dise, un des plus grands écrivains américains du XXe siècle. Quatrième de couverture Dans une petite ville de Géorgie, au fin fond des États-Unis, deux hommes se meurent : l’un est rongé par une maladie incurable, l’autre est tenaillé par le souvenir du vieux Sud. À leurs solitudes respectives correspondent celles de deux adolescents qu’une affection mutuelle mais dangereusement ambivalente rapproche. Dans son roman testament, publié en 1961 après des années de silence, Carson McCullers explore le cœur des hommes avec une compréhension et une compassion inouïes, et réussit à atteindre ce divin équilibre entre cruauté et tendresse. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Mont Blanc se souviendra des hirondelles | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Mont Blanc se souviendra des hirondelles Alain Pyre De Borée Terres d'écriture 13 janvier 2022 336 pages Thriller Chronique 16 janvier 2022 « Une vengeance ourdie dans le décor Majestueux du massif du Mont-Blanc. » « Une héroïne perdue qui cherche son chemin au sens propre et figuré. » C'est le roman d'un passionné et d'un amoureux fou de la montagne qui a réussi à m'emporter dès les premières lignes dans son univers de beauté, de magnificence et de splendeur. Un monde très particulier qui m'est totalement étranger, moi qui souffre tant de vertige, comme décor d'un thriller psychologique alternant huis clos et scènes d'extérieur bluffantes. Paysages de carte postale succédant à des tempêtes, des orages, des coups de tonnerre comme dans l'esprit perdu et hurlant de souffrance d'une mère qui réclame justice. Huit jours de randonnées en montagne pour se venger de huit ans de deuil, de haine, de perte inacceptable : celle d'un fils, Mathieu.On assiste à la mise en abîme de cette femme, Isabelle alias Nathalie, qui telle une araignée a lentement tissé une toile autour de l'ex petite amie de son garçon. Elle a nommé la responsable de son malheur, a condamné cette Léa, coupable de cet accident : dès lors rien ne l'arrête, rien ne la ramène à la raison.... Mais sa sœur jumelle, Mylène, veille dans l'ombre et envoie sur le terrain un improbable sauveteur de la dernière chance, celui qui devra surveiller Isabelle et Léa, Christophe la cinquantaine peu triomphante. Rien n'est gagné ! Les caprices de la météo s'en mêlent, emprisonnant les participants de ce périple et leurs deux guides dans une tragédie. Le drame se déroule sous nos yeux, la chute des corps suivra-t-elle la chute des âmes ? Dans un cadre époustouflant de gigantisme et de beauté suffoquante, alors que même les hirondelles succombent au froid, la mère telle une héroïne démentielle de l'antiquité pourra-t-elle étancher sa fureur ? Le suspense est extrême tout au long de ce parcours en altitude : à l'instar des figures marquantes de l'histoire de l'alpinisme dont le destin nous est conté, Isabelle, Léa et Christophe vont devoir aller au bout de leur force, tester leur propre limite, jusqu'à atteindre la vérité, leur vérité. En réchapperont-ils ? En sont-ils capables ?La montagne ne pardonne pas, un pas hésitant et l'on tombe, inexorablement.... Un thriller en clair obscur, changeant comme le ciel, bifurquant soudain pour nous faire emprunter des chemins de plus en plus périlleux.... Un roman également qui fait la part belle à l'Histoire de cette région, à ses célébrités comme à ses habitants inconnus qui jour après jour se battent pour la préservation de ces paysages et de la mémoire ancestrale.Un beau plaidoyer sous la forme originale d'un roman noir.Félicitations aux Editions De Borée pour la présentation et la mise en page de cette nouvelle collection, Terres d'écriture. Quatrième de couverture Nathalie est la mère comblée d'un unique fils, Mathieu, étudiant brillant promis à une belle carrière d'avocat jusqu'à ce que ce dernier trouve la mort dans un accident de montagne pendant l'été 2012 Instantanément, Nathalie tient Léa Lambert, la compagne de ce fils adoré, pour responsable N'ayant jamais accepté la jeune femme et encouragé par divers moyens son fils à mettre un terme à leur relation, elle accuse Léa d'avoir entrainé son fils dans une ascension trop difficile et surtout, ne supporte pas qu'elle ait survécu. Anéantie, incapable de faire son deuil, Nathalie ressasse et nourrit sa rancoeur jusqu'au confinement général du printemps 2020 où elle retrouve Léa Lambert sur Facebook Non seulement celle ci a l'indécence d'y étaler sa joie de vivre mais en plus, elle y parle de son projet pour l'été une randonnée alpine autour de la Mer de Glace La haine de Nathalie entre en éruption ! Elle doit agir, venger son fils et tous les rêves qu'elle avait bâtis pour lui. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'Héritage d'Esméralda | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Héritage d'Esméralda Soraya Lane City Editions 3 janvier 2024 320 pages traduites pat Benoîte Dauvergne Historique Chronique 8 janvier 2024 Après L'Héritage d'Estée, L'Héritage d'Esméralda est le tome 2 d'une saga en huit volumes consacrée à des femmes déchirées par des secrets de famille. Grand roman d'amour présentant l'intérêt supplémentaire de se dérouler à Cuba en 1950-51 et aujourd'hui. Erreur dans la quatrième de couverture : Claudia se rend à un RDV chez un notaire. La convocation concerne un legs lié à sa grand-mère qui ne s'appelle pas Esméralda contrairement à ce qui est dit par l'éditeur. Dans la salle d'attente, plusieurs jeunes femmes patientent. Elles aussi ont été contactées : en effet Mia, l'héritière de la propriétaire de Hope House, une maternité pour femmes célibataires dans les années cinquante, tient à remettre à chacune d'entre elles une boîte étiquetée au nom de leur parente respective. Sept boîtes ont été ainsi retrouvées par hasard par la jeune femme sous des lames de plancher. La boîte de Catherine Black, l'aïeule de Claudia, renferme le dessin d'un blason et une carte de visite d'un certain Christopher Dutton à Londres. Est-ce à dire que Catherine aurait été adoptée ? Claudia se lance, par amour pour sa grand-mère décédée et par soif de comprendre, dans une quête de vérité. Direction donc La Havane d'aujourd'hui. Après avoir réglé les derniers détails matériels à Londres, la voilà partie pour l'aventure qui changera sa vie et celle des siens. Ses parents continuent de leur côté leur recherche sur le mystérieux Christopher tandis que Claudia atterrit au paradis. Dès son arrivée le destin se mêle de la partie la faisant délaisser l'hôtel prévu pour une pension chez l'habitant. Une aubaine car son hôtesse ainsi que ses proches reconnaissent le blason dessiné à la main comme étant celui de la célèbre famille Diaz. Julio Diaz a fait fortune dans le sucre et avec ses quatre filles Esméralda, María, Gisele et Marisol, il habitait un magnifique manoir aujourd'hui en ruine empli d'œuvres d'art et de richesses. Un mystère plane sur cette famille car on dit que l'aînée, Esméralda, a disparu soudain en 1951, son nom n'ayant plus jamais été prononcé. Que s'est-il passé ? Quel est le lien entre Catherine Black et les Diaz ? Claudia, à la croisée des chemins, mènera son enquête aux allures de parcours initiatique. Aidée par le beau Mateo et les survivants de cette époque, peu à peu, la lumière resurgira dans l'existence de tous. De Londres à La Havane et Miami, Claudia va courir après l'ombre d'Esméralda cherchant à découvrir les tenants et aboutissants du destin hors norme de cette jeune femme courageuse prête à tout par amour. Soraya Lane nous offre une très belle reconstitution historique de la vie à Cuba dans les années 1950 pour une famille de l'élite havanaise, de belles incarnations et personnages touchants, une présentation intéressante de l'atmosphère qui règne aujourd'hui sur l'île.... L'histoire semble facile à imaginer en son ensemble dès le début et, pourtant, elle vous réserve une surprise de taille en fin d'ouvrage. Je vous souhaite une très belle lecture sous le soleil de Cuba. Quatrième de couverture Hope House... Un nom qui résonne douloureusement. L'endroit était, avant la guerre, une maternité pour mères célibataires, à Londres. Lorsque Claudia apprend que c'est là que sa grand-mère Esméralda est née, tout ce qu'elle croyait savoir sur sa famille vole en éclats. Avec pour seul héritage le blason de la famille Diaz, dynastie puissante originaire de Cuba, Claudia part sur les traces de sa véritable histoire familiale. À l'autre bout du monde, elle découvre que la maison des Diaz est en ruine et qu'il ne reste rien de la splendeur passée. Claudia réalise aussi que ces vieilles pierres dissimulent de nombreux secrets. Notamment la tragique histoire d'une jeune fille de bonne famille tombée amoureuse d'un homme qu'elle n'avait pas le droit d'aimer. Une histoire de passion et de secrets qui, des décennies plus tard, va une nouvelle fois bouleverser le destin d'une famille... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Trobairitz, Femmes de cour, dames de cœur | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Trobairitz, Femmes de cour, dames de cœur Nathalie Koble Editions des Femmes Antoinette Fouque Bibliothèque des voix 26 janvier 2023 50 mn, lu par Dominique Reymond Historique Patrimoine Chronique 26 janvier 2023 Poèmes de femmes troubadours choisis et traduits de l’occitan par Nathalie Koble. 50 minutes d'enregistrement, réalisation Francesca Isidori. Musique : extraits de Cansós de Trobairitz, ensemble Hespérion XX, sous la direction de Jordi Savall. Un livret pédagogique illustré de 60 pages accompagne ce livre audio inédit : « Jongleur qui a le cœur gai Vers Narbonne va-t'en porter Ma chanson et son envoi À l’amie jeune et en joie.» Azalaïs de Portiragnes En 2021 j'avais eu un immense plaisir à découvrir « La dame à la Licorne et le Beau Chevalier », ouvrage de Nathalie Koble qui m'avait laissée admirative, stupéfaite et enthousiaste tant ce texte, Ô combien légendaire, était d'une modernité et d'une originalité folles. Trobar : art de composer de la poésie lyrique en occitan. Les Trobairitz sont donc des poétesses et compositrices des terres du Midi issues de bonnes et grandes familles. Elles ont bénéficié d'une éducation exceptionnelle en ces XIIe et XIIIe siècles. Le double talent des Dames Castelosa, Azalaïs, Almucs, Tibors, Iselda, Alamanda, Maria, Clara, Guillelma, Bieiris, dames de cours, est au service de l'art le plus important et le plus essentiel à leur existence : celui d'aimer. Évidemment, des règles précises et délicates régissent le jeu d'Amour. Il n'est pas facile de les comprendre et de les respecter ni pour la femme encore moins pour l'homme comme l'illustre l'incroyable duo teinté d'ironie entre Marie de Ventadour et Gui d'Ussel. Oeuvres de dames célèbres ou inconnues, certaines soulèvent des questions et recèlent des mystères. Par exemple qui est Bieiris de R. offrant une magnifique et touchante déclaration d'amour à une certaine Maria ? À nouveau, avec cet enregistrement et ce livret de 25 textes des XIIe siècle traduits de l'occitan par Nathalie Koble, cette incroyable sensation de contemporanéité, qui m'avait scotchée dans « La Dame à la licorne et le beau Chevalier », m'a encore captivée. En deux parties, d'abord des poèmes chantés pour une voix puis des dialogues, cette fascinante anthologie met en exergue ce que l'amour courtois a apporté aux relations entre les femmes et les hommes en terme de rapport de force ou d'égalité, en terme de liberté de propos, de ton, d'actes. Le dialogue qui s'établit entre les voix de Nathalie Koble et Dominique Reymond est de toute beauté. J'aime particulièrement le timbre grave et le phrasé tout en finesse et subtilité de la comédienne. Ce fut un plaisir de la retrouver dans cet enregistrement faisant battre à nouveau nos cœurs à l'unisson de ceux de nos sœurs d'hier. Les textes en occitan sont envoûtants. De plus, la sélection du corpus des trobairitz est large et la traduction offerte est inédite. « Nous avons choisi d'ouvrir le livret par une aube ancienne ; il se ferme sur une aube contemporaine, méditation anachronique sur les poèmes des trobairitz proposée dans la revue « Action poétique » par une femme peintre, Raquel[...] » N.K. Ainsi une passerelle est-elle tendue entre les poétesses musiciennes d'hier et nous. Ainsi poursuivons-nous le chemin ensemble. Quatrième de couverture Et si le troubadour qui chante l’amour était une femme ? Au XIIe siècle, dans les terres du midi, naît l’amour courtois chanté par les troubadours. Plus méconnues, les trobairitz, poétesses et compositrices de langue occitane, se distinguent par leur inventivité et la singularité de leur place dans la société médiévale. Cette lecture à deux voix, en occitan et en français, vous emportera au pays de la poésie de Béatrice de Die, Na Castelosa, Tibors de Sérianon, Azalaïs de Portiragnes, Clara d’Anduze, Marie de Vantadour et tant d’autres dames illustres ou anonymes du temps jadis. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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