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- L'affaire Caravaggio | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'affaire Caravaggio Daniel Silva Harper Collins Poche 5 avril 2017 512 pages traduites par Philippe Mortimer Thriller Chronique 14 juillet 2017 Ce n'est pas un livre historique bien que vous en apprendrez beaucoup sur Caravaggio, le monde de l'Art et les techniques de restauration des oeuvres. En effet, le héros Gabriel Allon est restaurateur de tableau, peintre issu d'une famille d'artistes, mais....et le mais est énorme, il est aussi agent secret pour Israel et le prochain directeur de son agence de renseignements. Sa femme Chiara également ancienne agent de terrain, est enceinte de jumeau, un renouveau donc dans la vie de Gabriel qui a déjà tant vu et perdu. Le Général Cesare Ferrari au siège du commandement romain pour la protection du patrimoine culturel, connu sous le nom de Brigade de l'Art, charge Gabriel d'enquêter sur le meurtre d'un ancien diplomate reconverti dans le trafic d'art. Ainsi découvre-t'il que la Nativité de Caravaggio disparue voici une dizaine d'années serait passée entre les mains du mort. Et voici un roman d'espionnage qui débute sur les chapeaux de roues de Come a Venise, Genève, Linz, Tel-Aviv, Jérusalem, Londres, Paris etc... Pas le temps de reprendre son souffle et lorsque ce simple vol de peinture débouche sur la mission première d'empêcher un des hommes les plus cruels du monde, coupable du génocide de son peuple, d'avoir accès à des fonds de plusieurs milliards de dollars, nous sommes hallucinés par la prodigieuse inventivité de l'auteur pour articuler avec brio les différents événements. Le Diable est face à nous dans ce roman aux accents de réalité et de révélations sur la géopolitique et les enjeux internationaux. Le personnage de Gabriel Allon comme tous ceux du livre est parfaitement analysé et rendu proche. Très charismatique au même titre que des Jason Bourne ou Simon Templar. Elégant, humain, surdoué, traumatisé mais capable de prendre des décisions de guerrier, amoureux et bouleversé par sa future paternité, rien ne manque à ce héros dans ce roman vertigineux. On a la chance de lire un très bon récit mais également d'ouvrir les yeux sur des faits qui aujourd'hui ont une portée sur la paix du monde. Très très bon livre. Seuls trois des titres de Daniel Silva sont traduits pour le moment. Dommage ! Quatrième de couverture Chargé d’enquêter sur le meurtre d’un ancien diplomate reconverti dans le trafic d’art, Gabriel Allon — espion israélien et restaurateur de tableaux à ses heures — découvre que la victime a récemment eu entre les mains une Nativité peinte par Le Caravage, volée une dizaine d’années auparavant. Il comprend rapidement que les ramifications de cette affaire s’étendent bien au-delà du monde de l’art et ne sont pas sans rapport avec la poudrière du Proche-Orient. De Genève à Tel-Aviv, en passant par Venise et Paris, Allon met au point un piège implacable pour retrouver le chef- d’œuvre italien et, surtout, porter un coup fatal aux intérêts financiers de l’une des plus grosses fortunes mondiales... car il a face à lui un ennemi à sa hauteur. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Je m'appelle Requiem et je t'... | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Je m'appelle Requiem et je t'... Stanislas Petrosky Lajouanie 2016 180 pages Polar Chronique 10 août 2018 « L'énergumène qui se cache derrière le pseudo de Stanislas Petrosky est français et vit en Normandie, à quelques kilomètres du Havre. Son ancienne profession, thanatopracteur, n'est probablement pas pour rien dans son goût pour le crime, la transgression et l'humour...noir.Cet auteur inclassable voue un culte immodéré à Frédéric Dard. Sa plume est trempée dans la même encre. La preuve : Nadine Monfils puis Patrice Dard ont préfacé les deux premières aventures de ce drôle d'ecclésiastique.... » Ceci posé, je vous conseille, vous amoureux des Tontons flingueurs, de dialogues enlevés et caustiques, de Audiard, de garder un carnet près de vous pour noter certaines formules bien imagées et nécessaires, quand vous êtes en manque de répliques colorées et cinglantes.De plus, quand cette verve franchouillarde, goûteuse sert un propos humaniste et indispensable en ces temps où le diable semble s'en donner à coeur joie, les limites de la simple narration d'une enquête sont repoussées pour traiter et aborder, mine de rien, beaucoup plus sérieusement, certains sujets dramatiques et incontournables. L'humour est une arme, également une armure, afin d'affronter le Mal, dans sa quintessence, et se protéger lors de la lutte pour l'éradiquer. Rester inactif ? Certainement pas, mais ignorer que l'on puisse perdre, lors de la bataille, une partie de son âme, voir être contaminé par lui, serait d'une grande inconséquence. Pas le genre de la maison ! Esteban Lehideux rebaptisé Requiem, n'est pas un curé classique entre sa dégaine, son vocabulaire et ses formules hautes en couleurs. Profondément croyant et engagé dans sa foi, il ne respecte pas toujours les dix commandements, aime la bière, le Jack Daniel's, la bonne chère et les femmes, oh oui! Voeu de célibat ne signifie pas abstinence. Ajoutez à la panoplie, une voiture de collection, des armes, une carrure impressionnante, un perfecto et des Doc Martens, vous voici face à ce prêtre nouvelle formule, aux convictions religieuses et personnelles enracinées. Les victimes du malin et les ouailles qui font appel à lui sont certaines d'être vraiment entendues. Passé la forme, le fond du personnage est profondément humaniste, révolté par ce que l'homme est capable de faire à l'homme, jamais abattu, toujours dans la guerre. Des constantes dans ces trois tomes : la lutte contre l'embrigadement, la manipulation de la pensée, l'extrémisme. L'ombre des nazis plane sur cette trilogie.... Plus de soixante dix ans sont passées, les plaies restent ouvertes, la vigilance est de mise. Donc beaucoup de rire et de légèreté visiblement pour aborder l'indicible, pour affronter les ténèbres.Peu à peu, Requiem se dévoile à nous d'un tome à l'autre, précisant son rôle réel, sa mission, ses liens avec la Sapinière, le Vatican. Un soldat de Dieu envoyé combattre les démons, exorciser notre monde, narrateur de ses enquêtes, s'adressant directement à son lecteur, ou sa lectrice enfin, au troisième opus. " Je m'appelle Requiem et je t'..." Présentation plus qu'indispensable de cet ovni dans le clergé catholique, Esteban Lehideux dit Requiem : " Eh oui, je le confesse à toi lecteur, mon ami, mon frère, je crois que ce qui m'a fait entrer dans les ordres, ce n'est pas seulement ma foi en Dieu, c'est aussi et surtout mon désir de combattre le diable."Beau gosse, petite quarantaine, musculeux à la chevelure fournie, fantasme féminin aux lèvres pulpeuses et au vocabulaire fleuri, un être de chair et de testostérone qui ne peut résister à un 95D et un beau p'tit cul, conscient cependant de l'importance de son engagement religieux et d'être humain.Alors certes, il fait de grosses entorses au régime habituel imposé aux ecclésiastiques, d'ailleurs le Vieux manifeste son mécontentement par un air glacial sur ses endosses, mais il s'attaque aussi très efficacement à la pourriture, à ceux qui ne méritent pas d'être nommés comme dit notre Jacques Saussey national. On ne prononce pas leurs matricules et on ne s'occupe que des victimes. Un jour, une magnifique et appétissante voisine de Requiem vient réclamer son aide. La belle tourne artisanalement des vidéos pornos, mais elle a tout de même une déontologie et fixe des limites. Lorsqu'elle reçoit un mail lui proposant l'innommable, ne pouvant se tourner vers la police, elle se tourne vers le beau curé de sa paroisse.Requiem est un as en informatique, prend les identifiants de Martine, tend un piège aux criminels.... Mais tout ne se passe pas au mieux. Bientôt Régis, l'ami flic, sonne à sa porte... Quatrième de couverture Moi, vous ne me connaissez pas encore, mais ça ne va pas tarder. Je m'appelle Estéban Lehydeux, mais je suis plus connu sous le nom de Requiem. Je suis curé, ça vous en bouche un coin ? Oubliez tout ce que vous savez sur les prêtres classiques, je n'ai rien à voir avec eux, d'autant que j'ai un truc en plus : je suis exorciste. Je chasse les démons. Bon pas tous, parce que je dois d'abord gérer les miens, surtout quand ils font du 95 D, qu'ils dandinent du prose et qu'ils ont des yeux de biche. Chasser le diable et ses comparses n'est pas de tout repos, je ne vous raconte pas. Enfin si, dans ce livre. Ah, un dernier détail : Dieu pardonne, moi pas. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Fil info | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Fil info Pascal Nordmann Dessert de Lune Le 12 juin 2025 68 pages poésie Chronique 21 août 2025 Poèmes d'actualité novembre 2020 - octobre 2023parus dans la collection Lune de Poche " Fil info, poèmes d'actualité, chronique du temps qui passe. Avec le temps, ces textes prennent une connotation sépia, une teinte d'image ancienne en train de s'effacer. Une semaine, un mois, une année transforment la manière dont nous les percevons. Comme un graphique, un papier que l'on passerait sous un révélateur, ce travail pourrait être l'empreinte du temps qui passe. " "Nous mettons du sens là où il n'y en a aucun " Savoureux, caustique, grinçant et diablement intelligent en cette époque d'absurdie totale, où nous croyons le matin nous réveiller dans une dimension parallèle où le grotesque, l'impensable est possible. Vite, réinsufflons de la poésie salvatrice ! Quel périple ! Munich, Moscou, Brésil, Pologne, Budapest, Jérusalem, Washington, États-Unis, Hong-Kong, Berne, Ankara, Saint-Claude dans le Jura, Iran, Houston, Sibérie, Alger, New Delhi, Tel-Aviv, Londres, Bruxelles, Varsovie, Kaboul, Tanger, Paris, Canberra, Rome, Boston, Caraïbes, Kalai-Kumb au Tadjikistan, Nuuk au Groenland, En plein ciel, Ecosse, Tomsk en Sibérie, Stans en Nidwald CH, Lisbonne, Virologie, Chamonix, entre Paris et Vienne, Zurich, Palo Alto, Bratislava, Prague, Gap, Tallahassee. Une info par ville et par journal, quotidien, gazette, feuille de chou, torchon, revue, quotidien... Vous m'aurez comprise. Ainsi l'on sourit à la lecture de quelques brèves concoctées par l'auteur, c'est semble-t-il léger, amusant, un exercice de style et puis d'un coup, on bloque sur un mot, une phrase, se produisent un malaise, une reconnaissance, un déjà-vu... Sous des dehors facétieux, ce court recueil devient chargé, dense, lourd de sens. Alors on reprend du début. N'ai-je pas vu ? Ouvre les yeux, allume la flamme de l'enfance, retrouve ton instinct, rebranche ton cœur ! Redeviens qui tu étais avant la plongée dans la folie ! "Berne. 7h57. Une idée se présente au siège du gouvernement suisse. Un huissier de précipite. " Mais c'est une idée ! Voilà bien quarante - cinq ans que nous n'avions pas vu d'idées ici. Avez-vous fait bon voyage ? Désirez-vous un café ? Champagne ? Chips ? Magazine ? Surtout ne partez pas, je préviens le gouvernement. Vous ne bougerez pas, n'est-ce pas ? " L'idée est aux anges. " Ils savent recevoir. Je devrais revenir plus souvent à Berne." Berner Tageblatt, 13.02.2021 Merci à Pascal Nordmann de m'avoir permis de retrouver du sens commun par la grâce de la fantaisie. Quatrième de couverture Capturer l’info. En saisir le fil, puis rembobiner. 2023, 2022, 2021, les années se succèdent avec leurs lots d’angoisse, de ravages, de désastres, d’atterrements... d’un bout à l’autre de la planète. Et si tous les médias et journaux de la terre se mettaient soudain à nous présenter cette réalité qui perd son sens, bombe après bombe , sous son versant poétique ? Selon les propres mots de l’auteur, le Fil info peut d’abord servir de retour dans le passé. Les événements mentionnés sont issus de notre plus concret réel, chacun de nous se souvient encore de tel ou tel événement ayant défrayé la chronique, avant de retomber aussi vite dans l’obscurité. Le Fil info répond à cela et propose une série de poèmes en prose datés, journaliers, qui se saisissent de ces anecdotes pour les détourner. S’offre à travers eux une manière de voyager dans le temps, de requestionner ce qui, alors, était notre préoccupante actualité avec humour, décalage et ironie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Erectus | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Erectus Xavier Müller XO Editions 2018 435 pages SF Thriller Chronique 29 décembre 2019 « Et soudain l'humanité se mit à régresser. » « La nature ne retourne pas en arrière ; elle ne refait pas ce qu'elle a détruit, elle ne revient pas au moule qu'elle a brisé. Dans le nombre infini de combinaisons que l'avenir renferme, vous ne reverrez pas deux fois la même humanité, ni la même flore, ni la même faune. » Edgar Quinet, 1870. Thriller très réaliste et surtout pas à classer dans la SF, Fin XIXe siècle, c'est ce que l'on pouvait affirmer mais pas aujourd'hui... En effet, à part le virus Kruger imaginé par l'auteur, journaliste, écrivain et docteur ès Sciences, les faits scientifiques sur lesquels est construit tout ce thriller sont vrais. Ce n'est pas de la SF donc, l'écrivain s'est juste permis de pousser le curseur un plus loin... Mais pas totalement ce qui au finish me dérange. On sait depuis une quinzaine d'années que des espèces ont déjà plusieurs fois fait le chemin de l'évolution à rebours. Le mot utilisé par les paléontologues est "réversion", un phénomène ayant touché les serpents, le gecko, l'humain... Des gènes en sommeil se réactivent, pourquoi ? Les scientifiques du monde entier cherchent la réponse.... Flippant, oui. En même temps, cela remet humanité à sa place, car non, nous ne sommes pas les plus forts, les plus invincibles, les plus intelligents.. les plus nuisibles, certainement. La nature est plus puissante encore ce qui, quelque part, redonne toute sa place à la VIE.... Ce thriller est bien mené, paniquant à souhait en ce qu'il décrit de l'humanité et ses réactions face à un tel phénomène. Bien vu malheureusement. Évidemment, tout parallèle entre les situations passées où les blancs se croyaient supérieurs aux autres, où certains se sont crus et se croient encore au-dessus des autres humains ou de la nature, peut être fait. Et, bien évidemment, la frontière entre civilisation et barbarie est à nouveau remise en question par ce récit. Les personnages sont parfaitement campés, l'action constante et bien conçue, raison pour laquelle je suis étonnée par les raccourcis de la quatrième de couverture, ne respectant pas la chronologie des évènements, ni le lent et patient travail de construction de la narration par Xavier Müller. D'habitude, je réécris un texte, mais j'ai décidé que les auteurs sont aussi responsables de la quatrième de couverture même si celle-ci devient un résumé au lieu d'être une mise en bouche... Quand à la fin, compte tenu de la petite surprise qui vous y attend, je me suis demandée ce qu'il advenait des animaux et de la flore touchés en premier par ce virus.... Pas eu de réponse.... Donc pour moi, c'est incomplet et cela me dérange beaucoup. L'auteur n'a pas fini son travail... un autre tome devrait suivre. Cela reste un roman divertissant, intelligent, bien écrit ....et moi ..... je cherche la petite bête... Quatrième de couverture À Richards Bay, en Afrique du Sud, c'est le choc. Un homme s'est métamorphosé, il arbore des mâchoires proéminentes, est couvert de poils, ne parle plus. Bientôt à New-York, Paris, Genève des Homo Erectus apparaissent en meutes, déboussolés, imprévisibles, semant la panique dans la population. De quel virus s'agit-il ? Que se cache-t-il derrière cette terrifiante épidémie ? Une scientifique française, Anna Meunier, se lance dans une course contre la montre pour comprendre et freiner cette régression de l'humanité. Partout la question se pose, vertigineuse : Les Erectus sont-ils encore des hommes ? Faut-il les considérer comme des ancêtres à protéger ou des bêtes sauvages à éliminer ? Un cauchemar planétaire. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Lady Mond | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Lady Mond Joël Raguénès Calmann-Lévy Le 22 janvier 2025 400 pages biographie Chronique 19 mars 2025 Dans la Collection Territoires. J'avais lu avec beaucoup de plaisir et d'intérêt la biographie de Marie Talabot par Louis Mercadié aux Éditions De Borée, trajectoire incroyable d'une femme que rien ne prédisposait à la vie extraordinaire qu'elle a mené courageusement ensuite. Un nom qui résonne encore dans sa ville, une présence grâce à la statue monumentale qui fut érigée après son décès. Difficile donc de l'oublier à l'instar de Maï Le Manac’h devenue Lady Robert Mond. Encore aujourd'hui, les bienfaits de la dame sont dans toutes les mémoires. Les moyens utilisés par Maï ne sont pas ceux choisis par l'autre Marie. Dans cette société du XIXe siècle, corsetée d'un côté et licencieuse de l'autre, une très belle jeune fille, comme notre héroïne, a plutôt intérêt à savoir manœuvrer sa barque sans hésitation, à prendre des décisions immédiates, à oublier sa vertus et son honneur de petite vierge effarouchée. Mais elle apprend vite, la fille du meunier breton ; en bonne pragmatique, elle sait ne pas avoir le choix. Lors d'un premier séjour à Paris comme nurse d'un couple de bourgeois, afin d'assister aux obsèques de Victor Hugo, la donzelle comprend ce que ce monde attend d'elle, les hommes surtout. Joël Raguénès, avec un luxe de détails sans pour autant être empathique et nous offrir une analyse des sentiments de son héroïne, la gardant comme à distance, raconte les évènements qui ont jalonné ce destin, la forgeant et la transformant peu à peu. Malgré les malheurs, la violence de l'époque à l'encontre des femmes et des plus modestes, Maï, grâce à sa tête bien faite, son immense curiosité et sa capacité fascinante d'adaptation, monte les échelons rapidement, jusqu'à son union avec Lord Mond, personnage Ô combien, passionnant et singulier lui-aussi. J'ai été très intéressée par la description du microcosme parisien de la peinture autour de la figure légendaire du Père Tanguy, marchand de couleurs et mécènes de nombreux artistes passés aujourd'hui à la postérité. La plongée également dans l'existence quotidienne des Bretons puis dans la vie des hautes sphères des sociétés française et anglaise est incroyable. Tout un monde, disparu aujourd'hui, composés de petits métiers, de cabarets, d'artistes, de belles de nuits, mais aussi d'aristocrates, de bourgeois, d'industriels et scientifiques révolutionnaires est parfaitement ressuscité. C'est cette reconstitution historique que j'ai le plus appréciée. Je vous conseille de chercher sur internet les portraits de Maï : vous verrez que mettre un visage sur ce texte vous aidera à vous y attacher et à l'imaginer tout au long de cette fresque prodigieuse. Quatrième de couverture La vie extraordinaire d’une fille de meunier devenue l’une des femmes les plus riches du monde. Pour Maï Le Manac’h, née en 1869 à Belle-Isle-en-Terre, fille de meunier et sixième d’une grande fratrie, l’avenir s’annonçait tout tracé. Pourtant sa vie bascule quand ses employeurs l’invitent aux funérailles de Victor Hugo. Cet aperçu de la vie parisienne est une révélation. Elle s’en fait la promesse, cette vie sera un jour la sienne. En 1887, son rêve devient réalité. Maï s’installe à Montmartre et rencontre le Père Tanguy. Ce marchand de couleurs l’introduit dans le milieu artistique bouillonnant de la Belle Époque. Van Gogh, Renoir, Monet… Maï se découvre une véritable passion au contact de ces peintres. Et pour gagner sa vie, elle pose pour certains et vend des fleurs dans la rue et les cabarets. Tout est en place pour que le destin se mette en marche. Celle qui était vouée à une vie modeste en Bretagne deviendra une marchande d’art incontournable à Londres, aura une liaison pendant plusieurs années avec le prince d’Orléans lui-même, et deviendra lady en épousant Sir Robert Mond, un industriel britannique, avec qui elle partagera sa vie entre Londres, Paris et la Bretagne si chère à son cœur. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le théâtre de Slavek | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le théâtre de Slavek Anne Delaflotte Mehdevi Gaïa 2018 399 pages Roman Chronique 26 octobre 2018 " J'ai le sentiment d'avoir vécu au bord, au bord du bonheur, au bord d'une scène, au bord d'un pays, mais dans Prague toujours." La personnalité même de l'auteure, sa vie si dense et étonnante, imprègnent ce récit qui, on le comprend en le découvrant, devait forcément naître de cette femme. Après des études en droit international et diplomatique, la pratique du piano et du chant lyrique, elle devient relieur et écrit plusieurs romans dont " La relieuse du gué" et " le portefeuille rouge" que j'ai chroniqués, ainsi que " Fugue" et "Sanderling". Elle vécut à Prague pendant presque vingt ans. Tout est donc là pour écrire ce merveilleux roman dont le décor est évidemment Prague de 1707 à 1788, laissant le narrateur Slavek Sykora, sculpeur de lumières dans plusieurs théâtres, on dirait aujourd'hui chef éclairagiste, nous raconter sa vie, sa ville, ses amours, témoin de toutes les joies, peines, peste, guerres, blocus, périodes de paix, spectacles d'opéra ou de théâtre. Un clair obscur embrumé par l'opium nécessaire à éloigner la douleur de la vieillesse, nimbé de l'or des bougies. Celles-ci lui restent encore des théâtres où il magnifia les artistes à l'aide du feu et des miroirs stratégiquement placés pour décupler la lumière. Rencontres avec les plus grands du temps, les politiques, les nobles, les artistes et compositeurs passés à la postérité, mais aussi tous les humbles, pauvres, modestes, artisans, commerçants, faisant battre le cœur de la cité bénie que jamais Slavek n'abandonna. Une confession des dernières minutes alors que le Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart vient d'être créé et qu'enfin une pièce en tchèque a pu être représentée. La Bohème et son destin de terre continuellement envahie, Prague et ses quartiers et sa population bigarrée où être juif fut encore une cause de souffrance et d'exil selon les nouveaux rois. Une écriture qui se fracture parfois comme la mémoire de Slavek, des oublis comme certaines pages non numérotées. De la poésie tout en délicatesse, de la fragilité, une vérité intime en filigrane sur fond historique. Un homme qui bien que coupé en deux dès ses sept ans par les roues d'un carrosse n'en reste pas moins un être complet, acteur et témoin de son temps. Oui un très beau roman ! " Prague. La rumeur monte jusqu'aux fenêtres d'un vieil homme qui se souvient. Tout jeune garçon, Slavek perd l'usage de ses jambes, renversé par la calèche du comte Sporck. Celui-ci ne fuira pas sa responsabilité, prenant en charge l'éducation du jeune homme. Slavek traverse le XVIII ème siècle dans une Prague soumise aux épidémies, aux guerres, mais où le théâtre s'épanouit. Il s'y verra confier l'éclairage des spectacles et opéras. Discret, séducteur, sensible aux arts et notamment à la sculpture et la musique, Slavek tourne le dos à l'obscurantisme, et trouve sa place en maître des lumières." Quatrième de couverture La rumeur de Prague monte jusqu'aux fenêtres d'un vieil homme qui se souvient. Tout jeune garçon, Slávek perd l'usage de ses jambes, renversé par la calèche du comte Sporck. L'éducation et la passion des arts le portent dans la Prague du XVIIIe siècle soumise aux épidémies, aux schismes religieux, aux conflits politiques. Le théâtre y est naissant, et Slávek trouve sa place en maître des lumières. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La part des cendres | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La part des cendres Emmanuelle Favier Albin Michel 17 août 2022 560 pages Historique Chronique 5 novembre 2022 « Sunt lacrimae rerum » : « Les choses ont leurs larmes ». Virgile Sophie, Arlette, Rose, Georgette, Blanche, Mathilde, Mérédith, Anne : Autant de prénoms de femmes célèbres ou imaginées, choisis en titre de chaque partie de cette fresque somptueuse et tout à fait édifiante, par l'autrice, Emmanuelle Favier. Alliant les talents indiscutables de conteuse extraordinaire, de poétesse inspirée, d'érudite passionnée, de savoureuse de mots, de chercheuse soucieuse de vérité historique, celle-ci a mené à bien une mission titanesque. Il n'est de lire que les remerciements à tous ceux qui l'ont aidée pour prendre la mesure de la somme de travail, de patience, qu'a déployée l'écrivaine pour nous offrir une telle œuvre. La romancière réussit à mêler les destins de la Comtesse de Ségur, fille de Fiodor Rostopchine gouverneur de Moscou face à Napoléon, de Marguerite Yourcenar, de Virginia Woolf, de Rose Valland qui avec Jacques Jaujard alors directeur des Musées nationaux et de l'École du Louvre, engagés dans la Résistance, ont sauvé près de 60 000 oeuvres pour certaines rendues à leurs propriétaires, de Marcel Bleustein-Blanchet, le grand publicitaire luttant auprès du Général de Gaulle spolié de tous ses biens étant juif.. à ceux de ses personnages issus de son esprit fécond. Elle choisi comme témoin d'une femme à l'autre, une boîte en bois précieux rapportée de Russie, contenant évidemment un secret inestimable, tombée entre les mains de Mathilde après bien des pérégrinations et aventures. Et nous voici emportés dans un long voyage spatiotemporel jusqu'à nos jours. J'ai refermé ce roman, éblouie, bleuffée, avec la vive conscience d'avoir été privilégiée de lire un tel ouvrage, car le trésor est là en cette mémoire imprimée noir sur blanc de ce qui fut et ne peut être oublié. La grande Histoire se confond avec l'intime, et soulève nos propres interrogations quant à l'héritage que nous choisissons de porter ou non, de notre place dans la chaîne d'humains qui nous ont précédés, de la famille que l'on se choisit finalement. Une scène entre toutes m'a marquée : sous une pluie (que je qualifie de cendres) en ce mois des morts, cette jeune femme Mathilde, a la vision des larmes qui habitent encore les objets dépossédés de leurs propriétaires. Elle s'est lancée dans la rédaction d'un mémoire, histoire des spoliations depuis Napoléon jusqu'aux politiques contemporaines de réparation. Ce faisant, elle cherche à se situer dans la longues lignées de ses aïeux et particulièrement de ses aïeules. « Elle songe, et désormais ses songes lui appartiennent, qu'il n'y a peut-être pas d'autre choix que de porter toute sa vie le poids de son passé, de son héritage, ou bien de brûler comme une terre qu'on ne veut pas laisser entre les mains de l'ennemi. Ou plutôt elle songe qu'il faut faire la part des cendres, comme on fait celle du feu : accepter qu'une part de soi-même reste inaccessible, qui s'est perdue dans les gouffres séparant les générations les unes des autres, dans les folies de l'Histoire et de ses réécritures permanentes. Que notre vérité soit faite de ces cendres, et qu'on ne la possédera jamais. Que se concentrer sur les puissances vives qui subsistent dans le brasier soit la meilleure façon de l'alimenter. » Y-a-t-il de l'indécence, de l'absurde dans l'idée de Mathilde de rapprocher Napoléon, Hitler, Goering ? Tous les trois, mégalomanes, ont été d'une voracité indéfendable quant à leur désir insatiable de voler, d'accumuler, de collectionner des biens, des oeuvres d'art, des livres précieux... des peuples asservis, conquis, comme trésors de guerre ou sous le fallacieux prétexte de l'ERR nazi de sauver des chefs-d'œuvre de la sauvagerie. En réalité, ils voulaient, que ce soit à Paris pour Napoléon ou à Linz pour Hitler, posséder les plus extraordinaires richesses en spoliant et massacrant les véritables propriétaires de ces merveilles. Vieille tradition qui remonte à l'origine des civilisations, illustrée entre autres par l'Hadrien de Marguerite Yourcenar. Les archéologues, les savants, les érudits, ont joyeusement rapporté de leurs voyages et lieux de fouille, des antiquités, artefacts et autres objets précieux pour les exposer dans des musées lointains. Cependant, il existe une différence de taille entre Napoléon et les deux Nazis : Mérédith, l'amie de Mathilde, lui dit : « La notion de trophée de guerre, de butin légitime, remise à la mode par Napoléon, n'est qu'un prétexte pour Hitler. Chez lui tout est alourdi, envasé par l'idéologie qui recouvre chacun de ses actes d'une moisissure abjecte. À grand renfort de loi du talion et de références au Traité de Versailles, Hitler s'autorise le dépouillement des biens pour mieux éliminer les corps.» À lire absolument. Quatrième de couverture De l'incendie de Moscou au manoir de Kerlan en passant par Dresde, Odessa, la Carinhall de Goering, Nuremberg et New York, deux siècles de tumulte ou le fol itinéraire d'un petit coffret contenant un trésor, symbole de la grande Histoire des spoliations et des guerres. Fresque monumentale où l'on croisera les monstres et les héros modestes de l'Histoire, les crapules et les martyrs, « La Part des cendres » entrelace avec génie les fils de cette toile qui fait l'humanité - son courage, sa ferveur et son avidité. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Ça va trinquer | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Ça va trinquer Thomas Stipsits City Éditions Le 9 octobre 2024 240 pages traduites par Sophie Taam Polar Chronique 6 novembre 2024 Tome 2 de la Série "Le gang des commères au foulard". Voici un nouvel enquêteur autrichien, le commissaire Sifkovitz, une petite quarantaine, légèrement enrobé, casquette Gavroche et tenue ocre assorties, marié à une doctoresse invisible car en Afrique pour Médecins du Monde, un enquêteur hors norme directement inspiré de Colombo : son flair est digne des meilleurs limiers, ses méthodes sont particulières, et cerise sur le strudel, il est aidé par une équipe de choc, le " Gang des commères au foulard " de la petite ville de Stinatz à la frontière avec la Croatie. Ce groupe est formé de sa propre mère, Baba, de Franz Maikits l'épicier, de Mme Resetarits et Mme Grandits, deux retraitées. Grâce à leur réseau dans toute la bourgade et la région, ils savent tout sur tout le monde et connaissent les secrets de chacun sur plusieurs générations. Une manne pour notre enquêteur en conflit avec son supérieur de l'Office régional de police criminelle d'Eisenstadt qui le contraint à s'occuper de vol de poules et autres joyeusetés. Une constante également, la gastronomie familiale et autres plaisirs de la table. D'ailleurs des recettes savoureuses et bien généreuses côté calories vous attendent en fin d'ouvrage. On comprend que l'auteur aime ce petit coin de paradis où il vécut des moments inoubliables pendant son enfance. Vous vous dites à ce moment de ma chronique que ces deux romans sont des exemples parfaits de polars de terroir sympathiques et légers. Que nenni ! Le deuxième opus est ainsi tout aussi réjouissant que le précédent. Là encore, le tueur s'adresse à nous dès les premières pages : "Un homme mort ressemble à un dormeur. Du moment qu'il n'y a pas de blessure visible. Avant de quitter la cave, j'éteins le ventilateur à gaz viticole. On croira que c'était un accident." Pas si sûr ! Et non, le commissaire Sifkovitz, lui, va sentir, à défaut du gaz, la bonne odeur d'un crime. Pourtant c'était jusque là une belle journée de vacances en visite à bord de sa Peugeot 206 verte des chais entre Burgauberg et Stinatz, deux villages du Burgenland, la région la plus orientale d'Autriche. Sa mère l'accompagne pour l'achat de bons crus et en particulier de vin de Uhudler. C'est chez le jeune Priela que la vieille femme préfère s'adresser. Sur le chemin du retour, en passant devant la propriété du concurrent direct de ce viticulteur, Stipsits, elle remarque la présence de voitures de police. On a retrouvé le cadavre de ce dernier dans la cave. Tout indique l'accident mais notre fin limier sent l'embrouille. L'enquête est lancée bien que son supérieur hiérarchique lui ordonne de lâcher l'affaire et de s'occuper d'un serial voleur de poules. Aidé toujours par le "Gang des commères au foulard" plus efficace encore que sur le dossier de la mariée en rouge, Sifkovitz va devoir se replonger dans le passé trouble de cette région pendant lequel bien des exactions ont été commises. La facture se présente toujours, la vengeance est un plat que l'on peut déguster glacé. Et d'ailleurs, pour que vos papilles soient contentées, une délicieuse et roborative recette de Berlusconi, (non, vous avez bien lu !) vous attend en fin d'ouvrage. Très bon polar de terroir, amusant mais pas seulement, le thème central étant dramatique. Quatrième de couverture " On rencontrait le gang en train de discuter des problèmes du village. Les commères répandaient des rumeurs et transformaient les souris en éléphants. " Alors que l'inspecteur Sifkovits est venu rendre visite à sa mère quelques jours à Stinatz, un petit village autrichien typique, il découvre des véhicules de police stationnés devant une cave à vin. Il n'en faut pas plus pour piquer sa curiosité et réveiller son excentricité légendaire. Un vieux viticulteur vient de mourir dans sa cave. Un simple accident pour les policiers locaux : l'homme aurait succombé à des émanations de gaz de fermentation. Mais quelques détails chiffonnent l'inspecteur... Alors, quand sa mère et son gang d'amies incollables sur les ragots et les potins, lui annoncent que le mort avait un comportement étrange depuis plusieurs mois, Sifkovits décide de mener l'enquête. Mais attention, le meurtrier court toujours et l'inspecteur pourrait bien trinquer et déguster... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les vies de Jeanne | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les vies de Jeanne Joël Raguénès Calmann-Lévy 2018 440 pages Historique Chronique 18 juin 2018 Collection France de toujours et d'aujourd'hui. La femme, la citoyenne, la lectrice assidue et l'artiste ont été comblées par ce très beau roman d'amour, de passion, retraçant cinquante ans de la vie de Jeanne et son entourage de 1898 au premier vote des femmes en France. Cette grande fresque s'attachant autant aux grands événements qu'à l'intimité, est un livre très féminin tant l'empathie de l'auteur avec son héroïne est troublante, et féministe quant au rappel de ce que fut le parcours du combattant de nos aïeules, certaines d'entre elles en tout cas, qui ne se satisfaisaient pas de leur sort. Se souvenir toujours que la fin du XIX ème siècle n'est pas tendre avec la gent féminine, considérée aussi fragile et inconséquente que les enfants, dépendant entièrement du bon vouloir de leurs pères, frères, tuteurs, puis de leurs maris. La grande révolution a décapité une Olympe de Gouges auteure des naïfs droits de la Femme et de la citoyenne arguant que si nous nous battons comme les hommes nous avions droit à l'égalité, la liberté, la fraternité. Et non, pauvres filles ! Napoléon, un des plus beaux mysogine de notre Histoire en remettra une petite couche.... Et que nous soyons massacrées lors de la guerre de 1870, de la Commune, des deux guerres mondiales, pire que nous ayons remplacé haut la main ces messieurs dans toutes les professions qui leur étaient réservées, on oublie, amnésie générale, mesdames retournez dans vos foyers. Imaginez-vous en pays de Leon, Bretagne Nord, dans le village de Glaslan dans le Trégor. Guillaume apprend que la papèterie où il est contremaître va fermer. Sa femme Maria est gouvernante dans une famille bourgeoise, ils ont deux enfants Julien 12 ans et Jeanne 8 ans. La grand mère maternelle vit avec eux ses dernières années. C'est une catastrophe, mais ce couple est exceptionnel par son aptitude à s'adapter à ce nouveau monde, où tous vont devoir abandonner le breton pour le français, où l'instruction des femmes sera incontournable pour leur avenir, où les premières mesures de protections sociales et maladies sont acceptées par des chefs d'entreprise soucieux de leur personnel. Donc Guillaume décide de partir à cinquante kilomètres de là, à Belle-Isle-en-terre, demander un poste de contremaître à la grande papèterie Vallée. Il est accepté, une maison est mise à sa disposition, une école de fille acceptera Jeanne, rêvant d'être Institutrice, et sa femme si elle fait l'effort d'apprendre le français aura un poste de gouvernante chez le patron de son mari. C'est là où le bât blesse, pense Guillaume, mais il a une bonne surprise car en secret depuis un an, Maria suit les leçons données par le précepteur des enfants de ses employeurs, et est donc fin prête à partir et changer de vie. D'une journée désastreuse, tous les espoirs sont maintenant permis à tous, et surtout à Jeanne, qui ne manque ni d'énergie, de force, d'intelligence pour affronter la Vie : les années d'apprentissage de son métier, son premier poste, ses premières amours, les guerres iniques, les joies et les très grandes peines , le regard de la société sur cette jeune femme issue de la paysannerie et fière de l'être, s'élevant dans la hiérarchie avec bravoure, s'engageant dans des mouvements féministes pour la parité et l'égalité des salaires, menant de front sa carrière, jouant son rôle de mère de quatre enfants, se relevant de tout, avec un pragmatisme, un franc parler, les deux pieds bien plantés dans la réalité. Ce qui est fabuleux dans ce livre c'est comment Joël Raguénes transcrit les dialogues entre femmes quant à la question de la sexualité, du désir, d'une manière franche et réaliste bien loin des clichés souvent véhiculés dans les romans. C'est rafraîchissant ! J'ai beaucoup appris grâce à certaines anecdotes et points de détails quant aux inégalités hallucinantes auxquelles étaient confrontées nos arrières grands mères ou tantes, issues de la classe rurale ou ouvrière. Les bourgeoises n'étaient pas mieux loties certes, infantilisées mais avec un toit sur la tête. Intéressant aussi cette dérive politique des mouvements féministes dans lesquels Jeanne ne se reconnaîtra plus complètement. Une Vie symbole de toutes les autres, nous redonnant le flambeau pour nous battre et continuer à lutter pour les prochaines générations, d'autant plus que nous reculons et perdons des acquis, comme à chaque fois que la société a peur. Je souligne également la très grande qualité de l'écriture, élégante, claire, précise au service d'une histoire se déroulant linéairement sans flashbacks ou digression. Un vrai plaisir donc de lecture, de découverte, d'apprentissage, pour ces vies de Jeanne. À lire absolument ! Quatrième de couverture 1910. Nommée institutrice à Guingamp, Jeanne concrétise une vocation née dès l’enfance et encouragée par son père, contremaître aux papeteries Vallée de Belle-Isle-en-Terre. Sensible à la condition féminine, elle est avide de répandre son idéal de laïcité et de tolérance. Comme toutes ses amies, elle rêve de découvrir l’amour mais appréhende la brutalité du désir. Lorsque son frère Julien quitte la marine pour épouser sa collègue Émilie, elle est d’autant plus heureuse qu’il lui présente le séduisant Charles. Bien qu’attirée par lui, Jeanne le fait attendre avant d’accepter de devenir sa femme. Les temps heureux seront pourtant bien courts. La guerre éclate. Enceinte de son troisième enfant, Jeanne se retrouve seule quand Charles est mobilisé. Emportée dans la tourmente de l’Histoire, elle devra apprendre à renaître et à espérer... À travers le destin tumultueux de Jeanne, Joël Raguénès compose une véritable saga, ample et foisonnante, de la Bretagne de la première moitié du XXe siècle. 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- L'allègement des vernis | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'allègement des vernis Paul Saint Bris Philippe Rey Le 12 janvier 2023 352 pages roman Chronique 1 février 2025 La version poche vient de sortir début janvier 2025. Prix Orange du livre 2023 entre autres. Livre multiprimé qui le mérite amplement : emprunté à la médiathèque, je l'ai acheté car la nécessité de l'avoir dans ma bibliothèque s'est imposée. "Aux inquiets, aux confiants, à ceux qui embrassent dans une même étreinte le passé et l'avenir. " "Au printemps, de quoi rêvais-tu ? Vieux monde clos comme une orange Faites que quelque chose change." Jean Ferrat Passionnante découverte de l'envers du décor qu'est le plus beau musée du monde, le Louvre, à l'heure du tout numérique, du wokisme, du règne incontesté des apparences, de l'image, du jeunisme à tout prix même pour la célébrissime Joconde. Un petit rafraîchissement ne ferait pas de mal, et pour cela allégeons les vernis qui lui verdissent le teint. Oui, mais ATTENTION, chef d'oeuvre oblige, il va falloir trouver le maître capable de cet ouvrage sans dépasser la limite avec ses petits cotons tiges. Pauvre Aurélien, directeur du département des Peintures, lui qui a son cœur et son corps défendants, si peu adapté à cette nouvelle ère du tout rapide, du tout kleenex, du tout refait, du bling bling, du botoxé, des dispendieux cabinets conseils made in US, doit trouver la perle rare de la restauration, un artiste, un vrai, pas un simple tâcheron ou artisan mais bien un créateur, un novateur à la hauteur d'un Leonardo da Vinci, si cela est possible. Ici l'on découvre ce métier sous forme de sacerdoce, de mission, l'histoire de cette profession et sa métamorphose au cours des siècles. Ce sera donc un italien à l'œil de braise et au talent fou accompagné de deux amantes magnifiques. Le Louvre c'est aujourd'hui La Joconde et inversement : très réducteur mais nous sommes dans une société de simplification extrême, culturellement appauvrie, coupable d'être amnésique : oubliées les milliers de pièces admirables que regorgent ce lieu de beauté absolue. Et les questions épineuses du retour des œuvres à leurs pays d'origine se reposent douloureusement, politiquement. Qu'en est-il de Monna Lisa ? Volée aux Italiens ? Vraiment ? Petits flashbacks nécessaires pour bien comprendre le passé de ce portrait qui n'était destiné à être vu que par son propriétaire. Et d'ailleurs, la destination de toutes ces merveilles est-elle vraiment d'être exposées ainsi à la foule ? N'est-ce pas sacrilège ? Dangereux pour des objets si fragiles ? Pauvre, pauvre, Aurélien qui se fait violence tout au long de ce récit palpitant, malheureux dans son couple, découragé (malgré son éternel happy face) dans son job, confronté, à la cinquantaine, à un passage obligé d'âge et de retour sur son parcours. N'est-il pas en train de se fourvoyer ? Et puis.... Et puis l'auteur nous fait un magnifique cadeau onirique, sublime, époustouflant, grâce au personnage extraordinaire d'Homéro. Dieu que j'ai aimé cet homme fabuleux, un ange nous rappelant où se situe la vérité ! Dans le cœur, dans la grâce d'un moment, dans une danse improbable, dans la capacité à écouter murmurer toutes ces œuvres, à les regarder vraiment, à établir un dialogue silencieux loin des savants, experts, politiques, blasés, décisionnaires. Voici un magnifique roman drôle, original, généreux, passionnant et passionné, brillant et accessible, à mettre entre toutes les mains, d'une utilité salvatrice en ces temps de brumes et de fausses vérités. J'ai adoré ces heures dans un musée du Louvre différent de celui que j'imaginais. Gratitude ! Quatrième de couverture Un premier roman captivant qui imagine la périlleuse et controversée restauration de La Joconde, le plus célèbre tableau du monde Aurélien est directeur du département des Peintures du Louvre. Cet intellectuel nostalgique voit dans le musée un refuge où se protéger du bruit du monde. Mais la nouvelle présidente, Daphné – une femme énergique d'un pragmatisme désinhibé –, et d'implacables arguments marketing lui imposent une mission aussi périlleuse que redoutée : la restauration de La Joconde. À contrecœur, Aurélien part à la recherche d'un restaurateur assez audacieux pour supporter la pression et s'attaquer à l'ultime chef-d'œuvre. Sa quête le mène en Toscane, où il trouve Gaetano, personnalité intense et libre. Face à Monna Lisa, l'Italien va confronter son propre génie à celui de Vinci, tandis que l'humanité retient son souffle... Ce roman au style vif porte un regard acéré sur la boulimie visuelle qui caractérise notre époque, sur notre rapport à l'art et notre relation au changement. Paul Saint Bris met en scène une galerie de personnages passionnants en action dans le plus beau musée du monde. Jusqu'au dénouement inattendu, il démontre, avec humour et brio, que l'allègement des vernis peut tout autant bénéficier aux œuvres qu'aux êtres qui leur sont proches. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'insoumise | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'insoumise Yann Kerlau Albin Michel 4 octobre 2017 416 pages Biographie Chronique 10 janvier 2022 « Trente ans d'une vie où je n'avais rien décidé. Reprise par mes peurs, je vis soudain surgir devant moi le mot haï entre tous : loca. Quand on ne savait pas quoi dire de moi, on jetait juste « loca », qui faisait le bruit glissant d'un seau d'eau déversé sur du carrelage. Mon père, le premier, avait tiré la dague de sa ceinture. Le sang noir de celui qui avait tué Philippe m'avait atteint en plein cœur. Loca, quatre lettres comme quatre permis de tuer. La terreur qu'il m'avait inspirée dans ma petite enfance n'avait pas diminué d'un iota. Pas un jour ne passait sans que je sente encore ses doigts enserrer mon cou. Soudain, porté par des milliers de voix, un cri immense retentit avec l'évidence d'une révélation : « Vive la reine d'Espagne ! » C'était la première fois qu'on m'appelait ainsi. Une déclaration d'amour pour un seul royaume. Une seule reine. Une autre Espagne se dessinait, prête à engloutir l'Aragon." Ce portrait de Jeanne de Castille par Yann Kerlau est la plus incroyable et exceptionnelle biographie que j'ai pu lire depuis bien longtemps. En premier, en raison de l'extrême beauté de l'écriture, en second lieu par l'excellence de la reconstitution historique, enfin par la personnalité extraordinaire de cette insoumise. J'ai le cœur bien accroché d'habitude, mais cette fois je fus horrifiée, révoltée, en larmes à la lecture de ce destin terrible. Comment peut-on imaginer l'enfermement pendant quarante neuf ans de cette Jeanne, à jamais folle pour la postérité, dans des conditions monstrueuses, subissant les pires humiliations, tortures, violences, simplement parce que née héritière de Isabelle la catholique et son époux Ferdinand d'Aragon et potentiellement donc future reine d'une Espagne réunifiée ? Un danger bien trop grand pour le père nommé seulement régent par le testament de sa femme alors qu'il briguait déjà la couronne. Une fille ! Pensez donc. Cette homme fruste, paranoïaque, narcissique, haineux, va poursuivre son œuvre de destruction sur cette enfant qu'il n'a jamais aimée. Il est rempli de fureur, d'ambition immense, d'un esprit de revanche sur tous ceux qui le regardent comme un lourdaud, un inférieur. Jeanne déjà souffre-douleur désigné devient l'objet de l'obsession dévastatrice de son géniteur. Enfant maltraitée sans aucun espoir d'être sauvée ! Avec quel sadisme, il va la torturer mentalement, physiquement, cette fille puis épouse de Philippe de Habsbourg ! À la lecture du testament de son épouse, il doit coûte que coûte trouver le moyen de mettre à genoux celle qui se met entre lui et le pouvoir absolu. Aidé par certains prélats avantagés par Isabelle la catholique en son temps, par des hommes de main sans foi ni loi, il est désigné par l'auteur comme l'assassin de son gendre. Exit Philippe, il ne reste qu'à utiliser à bon escient la fragilité psychologique de Jeanne causée par ses grossesses successives et l'infidélité de son trop bel époux. En effet, tétanisée par des peurs insoutenables, cette jeune femme est également un être volcanique, capable de grandes colères, sûre de son rang, consciente du respect qu'on lui doit. Seule la perte de son mari qui la brise, permet à Ferdinand d'arriver à ses fins. Le caractère emporté de Jeanne est vite considéré comme un symptôme de sa folie, de son hystérie comme on dira quelques siècles plus tard. La bonne excuse pour l'enfermer enceinte de sa dernière fille Catherine dans une forteresse sous bonne garde. Le cauchemar commence et il est effroyable, inenvisageable, insoutenable, car la cruauté du père est sans limite, incompréhensible. Il n'a aucun tabou, aucune conscience, aucune empathie, dans une époque où toutes les horreurs sont commises au nom de l'Inquisition. À la mort du tortionnaire, on espère la libération de Jeanne ; il n'en est rien, son fils Charles Quint reprend le flambeau de son grand père. La folie est bien du côté des hommes qui ne peuvent accepter une femme sur un trône, qui les supplante dans ce qui leur revient de droit de par leur sexe. Un fils qui condamne une mère qu'il n'a jamais connue et pour cause, elle avait été emprisonnée et lui et sa fratrie exilés dans de la famille en Flandre. Et que dire de cette pauvre gamine, Catherine de Habsbourg, née dans cette geôle, condamnée de fait pour rien, jeunesse brisée. Les femmes ne comptent pas dans ce monde d'hommes et l'on comprend mieux les futures Elisabeth 1ere et Catherine de Médicis. C'est une lutte sans merci entre les deux camps, parfois l'amour heureusement permet une accalmie dans certains couples mais cela est rare. Une femme n'est qu'un bout de viande, une marchandise que l'on peut vendre grâce à un contrat de mariage. Ferdinand, Charles, disposent ainsi des filles, sœurs, mères au gré de leurs plans, pour servir leur ambition démente. Le grand intérêt également de cette biographie est que Jeanne puis Ferdinand puis Charles vont être tour à tour narratrice et narrateurs de cette destinée qui s'inscrit dans l'Histoire. Cela multiplie les perspectives et points de vue. Cela nous glace d'autant plus car être dans la tête d'un psychopathe comme Ferdinand ou un obsessionnel comme Charles est déstabilisant. La scène finale est bouleversante de beauté et de tristesse indicible. Oui, vraiment, « L'insoumise » est réellement une biographie éblouissante tout en étant un crève cœur. Splendide ! Hommage à toutes les femmes et tous les enfants victimes de violences. Quatrième de couverture Ils s'étaient mariés à dix-huit ans, il était tellement séduisant - on le surnomma Philippe le Beau - et elle était éperdument amoureuse de lui. Ils montèrent ensemble sur le trône de Castille. Mais il mourut très jeune, et elle ne put le supporter : elle perdit le goût de vivre et la raison. C'est du moins ce que prétendirent ses ennemis qui l'écartèrent du pouvoir, et au premier rang son propre père, Ferdinand d'Aragon, et son fils aîné, l'ambitieux Charles, qui allait devenir empereur sous le nom de Charles Quint. Dans ce roman au souffle puissant, Yann Kerlau, auteur de L'échiquier de la Reine et des biographies de Cromwell et des Aga Khans, retrace le destin tragique de Jeanne, fille des Rois catholiques, née pour être reine et séquestrée pendant près de cinquante ans comme folle alors qu'elle ne l'était pas... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Tigre et les pilleurs de Dieu | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Tigre et les pilleurs de Dieu Philippe Grandcoing De Borée Vents d'Histoire 2019 440 pages, format poche Polar Historique Chronique 22 août 2019 Premier tome des aventures d'Hyppolyte Salvignac, antiquaire spécialisé dans les objets de cultes du monde entier, et de l'Inspecteur à la sûreté Jules Lerouet. Le duo se forme sous nos yeux à la demande de Georges Clémenceau, Président du Conseil. Paris en automne 1906, c'était le temps des attaques des bandes de voyous baptisés "les appaches", de l'après affaire Dreyfus, des premiers pas de la police scientifique incarnée par Mr Bertillon à qui l'on doit les fiches signalétiques pour chaque criminel, de la loi de séparation de l'Eglise et de l'État... C'était le temps aussi où des opportunistes s'en prenaient aux biens cléricaux en les pillant ni plus ni moins dans les églises et presbytères. Ils étaient malins, ils remplacaient les originaux par des copies et revendaient avec beaucoup de profit l'antiquité ainsi mal acquise. Les curés étaient-ils dans la combine ? Pour notre tandem, Il faut le déterminer au plus vite et stopper cette hémorragie, car ces objets cléricaux sont dorénavant la propriété de l'état, faisant donc partie du patrimoine national depuis la fameuse loi de 1905. Clémenceau n'a qu'une peur, c'est que cette affaire délicate n'explose, propre à mettre de l'huile sur le feu entre anticléricaux et catholiques fervents ; la presse pourrait prétendre insidieusement que la vente illégale des biens antiques des églises est une dilapidation des biens publics. Un inventaire est demandé afin de sauver ce qui peut l'être. Certains députés de droite, catholiques ou nationalistes pourraient accuser le gouvernement de protéger les voleurs forcément tous juifs, francs-maçons ou athées. L'affaire est donc très grave lorsque Lerouet vient réquisitionner Salvignac sur ordre de Clémenceau. Ces connaissances en objets religieux seront très utiles à la police afin de remonter la filière. Et pour se faire, il va devoir se rendre seul à Floirac où un vol a été signalé, non loin de sa maison familiale et de l'étude de son vieux père, notaire. Ainsi, comme enfant du pays, il passera inaperçu. Le voilà donc parti... Laissant sa boutique du Passage du Cerf à un nouvel associé... Il commençait à s'ennuyer dans son activité et cette aventure tombe à point nommé. Roman policier historique savoureux, palpitant, passionnant, remarquablement rédigé, foisonnant de détails et d'informations sur la manière de voyager, de communiquer, de vivre au quotidien, de mener des enquêtes... On est littéralement projetés sur place en 3D, mais aussi en province et à Londres. Une formidable machine à remonter le temps, et en bonne compagnie, avec ces deux compères attachants qui se complètent parfaitement et réservent beaucoup de surprise. Le scénario est très bien construit, le rythme est soutenu, un récit parfaitement équilibré. J'ai beaucoup aimé cette lecture de ce premier opus. J'ai chroniqué le deuxième tome « Le Faubourg des diaboliques » à sa sortie. Quatrième de couverture Paris, automne 1906 : la France se remet à peine de l'ouragan de l'affaire Dreyfus. La séparation de l'Eglise et de l'Etat est dans tous les esprits... Hippolyte Salvignac, modeste antiquaire parisien d'une quarantaine d'années, est recruté par Georges Clemenceau pour aider la police à pourchasser des trafiquants d'œuvres d'art. Ces derniers pillent les trésors qui sommeillent dans les églises de campagne... Flanqué de l'inspecteur Jules Lerouet, bâtard au grand coeur, Salvignac découvre les méandres d'une situation explosive : luttes politiques, tensions diplomatiques, conflits religieux et trafics internationaux. Au fil de son enquête, il sillonnera l'Europe de la Belle Epoque, de son Quercy natal à Londres en passant par les stations thermales d'Auvergne et la banlieue parisienne. Une galerie de personnages attachants, romanesques ou réels, fait de ce polar historique un livre passionnant, alors que va naître la police moderne des Brigades du Tigre. Fréquentant aussi bien les allées du pouvoir que le monde interlope des marchands d'art ou les soupentes du Quai des Orfèvres, Salvignac entraîne le lecteur dans le tourbillon des années 1900. A travers mille rebondissements se dévoile tout un monde révolu où se côtoient premières automobiles et voitures à chevaux, lampes à pétrole et ampoules électriques, une société où s'invente chaque jour la modernité du XXe siècle." Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'incendiaire de Notre-Dame | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'incendiaire de Notre-Dame Sylvia Schneider Les Presses Littéraires 23 septembre 2023 252 pages Polar fantastique Chronique 23 septembre 2023 « Le phare de l'Île de la Cité était en feu, le ciel avait pris, ce jour-là, des teintes rouge-orangé d'un tableau de Turner... » Vous souvenez-vous où vous étiez quand la cathédrale Notre-Dame a brûlé ? Moi oui ! Et je ressens encore la peine immense de voir celle qui avait accompagné mon enfance abîmée, partir en fumée. Je n'ai même pas pu, depuis, retourner sur les lieux, mon chagrin étant encore vif ainsi que ma sidération ! Nous étions le 15 avril 2019 et le couple de faucons crécerelles y ayant trouvé refuge jusque là avait disparu depuis la catastrophe.... Reviendra-t-il ? Que s'est-il passé ? Y a-t-il un coupable ? Est-ce un accident ? Comment un monument aussi symboliquement important a pu être la proie des flammes ? C'est à partir de ce postulat que Sylvia Schneider imagine la trame de son nouveau thriller digne des meilleurs Dan Brown, nous remettant en mémoire certaines croyances ancestrales entourant ce lieu de culte de mystère, et certains événements ayant jalonné son histoire. Nous retrouvons le journaliste André après ses aventures chez les Aztèques ( lire " Ils nourrissaient le soleil "), revenu dans la capitale, célibataire et nostalgique de son histoire d'amour avec la belle Alice. La page est difficile à tourner. Mais très rapidement, les évènements se précipitent, Notre-Dame s'efface, noyée dans la fumée de l'incendie et le monde semble basculer comme annoncé par Victor Hugo : « Notre-Dame est aujourd'hui déserte, inanimée, morte. On sent qu'il y a quelque chose de disparu. Ce corps immense est vide ; c'est un squelette ; l'esprit l'a quitté, on en voit la place, et voilà tout ». Ainsi l'auteur de tant de romans inégalables ponctue ce texte très contemporain sous forme d'extraits de ses œuvres nous rappelant que l'Histoire n'est qu'un éternel recommencement, que rien n'est immuable. Comme si ce drame n'était pas suffisant, une série de crimes frappe l'Île de France : les victimes sont toutes liées aux monuments historiques, à des lieux de culte, toutes issues du même corps de métier ! Sept morts ! Le chiffre 7 revenant comme un leitmotiv entêtant tout au long de l'enquête que mèneront conjointement André et son ami Raphaël de la Police judiciaire. L'érudition du premier et l'expérience du terrain du second seront-elles suffisantes pour résoudre les énigmes que laisse derrière lui, sous forme de textes mystérieux, le serial killer. Celui-ci monte en puissance, le temps presse. Un polar foisonnant et passionnant sans baisse de rythme, un tandem particulièrement affûté, dans Paris, ville des ténèbres et de la peur... Quatrième de couverture Frappé par les images de Notre-Dame en flammes, le journaliste André sera envoyé en reportage sur les traces de l’auteur présumé de l’incendie du siècle. Ses enquêtes seront l’occasion de découvrir des édifices millénaires, de Mantes-la-Jolie jusqu’à Paris, mais aussi les aspects les plus noirs de l’âme humaine. Dans cette intrigue parsemée d’énigmes, le reporter et son ami policier vont traquer un mystérieux serial killer à l’enfance agitée. Un livre composé de 7 chapitres en lien avec les 7 planètes, les 7 jours de la semaine et les 7 péchés capitaux. Ce roman autour de l’incendie de Notre-Dame de Paris explore un monde, ses mythes et ses codes en remettant en question bien des hypothèses... Un livre percutant sur un sujet brûlant. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Surtensions | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Surtensions Olivier Norek Pocket 2017 480 pages. Thriller & Polar Chronique 24 avril 2017 Je retrouve avec joie ces personnages attachants dont la psychologie est très bien détaillée dans les deux premiers opus, Code 93 et Territoires.Thriller encore parfaitement maîtrisé à la construction cinématographique chorale virtuose où les 3 personnages, Johanna de Ritter, Sam (le geek), Ronan (le bras droit), membres du groupe Crime 1 de la SDPJ 93 dirigé par Victor Coste sont poussés à bout jusqu'à l'insoutenable. On suit : cette équipe, celle des 4 braqueurs (Alex, Rhinocéros, Dorian, Franck) de la bijouterie Van Cleef, les prisonniers du Centre Pénitentiaire de Marveil,(Nano, Scalpel, Yassine, Antoine Doucey, Boyan Mladic..), la famille Alvès, et quelques autres personnages comme l’avocat Me Tiretto, mr Darcy, et Léa le médecin légiste... Noir, cynique, un modèle du genre... Comme décors : le 93, le centre pénitentiaire de Marveil, zones quasi de non droit, un loft du XXème, la maison des Alvès. Ce troisième livre offre encore l'occasion à Olivier Norek d'aborder des sujets politiques et sociaux majeurs qui font le terreaux de la violence et de la guerre urbaine actuelle.Ici il dénonce les conditions de vie en milieu carcéral, et la malhonnêteté de certains avocats et chefs d’entreprise richissimes. Il décrit un monde de violence et de terreur, de caïds et de politicards qui se partagent le gâteau indifférents aux morts, aux dommages collatéraux (suivez mon regard). Face à ces salauds et cette corruption permanente, la camaraderie et la solidarité de l'équipe de Coste .... Mais réussira-t-elle à se sortir intacte de cet enfer ? Quatrième de couverture Cette sœur acceptera-t-elle le marché risqué qu'on lui propose pour faire évader son frère de prison ? De quoi ce père sera-t-il capable pour sauver sa famille des quatre prédateurs qui se sont installés dans sa maison ? Comment cinq criminels – un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur – se retrouvent-ils dans une même histoire et pourquoi Coste fonce-t-il dans ce nid de vipères, mettant en danger ceux qui comptent le plus pour lui ? Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Travail soigné | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Travail soigné Pierre Lemaître Le Livre de Poche 9 juin 2010 416 pages Thriller & Historique Chronique 24 juillet 2023 J'ai frissonné dès la description de la première scène de crime particulièrement trash me questionnant sur ma capacité à continuer de lire ce polar. Pierre Lemaitre étant un des auteurs dont j'admire le « travail soigné » et sachant que rien n'est jamais gratuit avec lui, j'ai continué. Heureusement car ce roman est prodigieux de par sa construction, son intelligence, son style littéraire et effectivement le « très sanglant » a une utilité. La quatrième de couverture restant sage afin de ne rien dévoiler, je dirais simplement que la frontière entre fiction et réalité est ténue, que nous sommes piégés à l'instar de Camille Verhoeven par Pierre Lemaitre, que le final est extraordinaire et sidérant, que ce thriller policier est un grand livre, premier tome de la série consacrée à cet enquêteur hors norme dont j'ai donné les titres en fin de biographie de l'auteur. Je vais certainement lire les trois prochains, curieuse de savoir comment ce personnage va évoluer. Quatrième de couverture Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhoeven ». Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le placer totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art… Prix Cognac, 2006. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs















