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  • Ecrire en deuxième division | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Ecrire en deuxième division Jeff Sourdin La Part Commune 2017 158 pages Chronique Chronique 17 juillet 2018 Finaliste pour le Prix Ligue de l'Imaginaire-Cultura de septembre 2018.Ecrit avec le concours de la Région Bretagne et de la ville de Rennes, en petit format pour un livre qui a tout d'un grand. Heurs et malheurs d'un écrivain de seconde catégorie, « Rubempré pour vous servir », chroniquant joyeusement sa vie et celle de ses collègues du CASS ou Confrérie des Auteurs Sans Succès, les faire valoir des autres peu nombreux, les stars au box office littéraire. Entre lettres de refus des maisons d'édition, salons du livre de « Rentrées-les-Oies » ou « Verrues-les-Genoux » au fin fond de la province, des séances de dédicaces sans lecteurs à l'organisation du Premier Prix imaginé, avec à propos, par le CASS, des interviews improbables aux bonnes âmes comme le boucher qui méprise votre métier qui n'en est pas un, de vos activités nourricières d'ateliers d'écriture ou d'écrivain publique à la propension municipale de vous penser corvéable à merci, de la fanatique fermière en pleine montée de sève au petit éditeur admirable aussi pauvre que vous, qui supporte tout de vous, et vous cache avec délicatesse le nombre des invendus, mais surtout de la passion toujours et encore d'écrire, d'inventer, de se remettre, cent fois, mille fois, à l'ouvrage comme tout bon artisan de l'ombre, qui peut-être finalement ne supporterait pas la réussite et les Sunlights, trouvant sa situation d'entre- deux confortable et satisfaisante. Sans parler évidemment de l'espoir de gagner un Prix Littéraire d'automne, saison particulièrement propice au début de la notoriété, parceque, il faut tout de même le dire, l'avouer, on est aussi pourvu d'un large melon et d'un ego de la même taille. On relit sa propre biographie avec délectation et autosatisfaction, histoire de ranimer une flamme qui pourrait s'éteindre. Pathétique mais avec panache, drolissime et inquiétant, attendrissant et tête à claques, clairvoyant qui ne cesse de s'aveugler, car : « L'écrivain est un employé de bureau comme les autres. C'est un employé qui s'est octroyé le droit de rêver. À sa table d'écriture, il file la comète et compte les étoiles. Vagabonde. Nez au vent. Oscille entre deux mots, entre deux mondes. Remonte le temps, retourne en enfance, inspecte la mémoire. Il aime vivre dans le passé, le présent, le futur même si tout finit toujours à l'imparfait. » Ce texte brillant et à propos, loin d'être lui imparfait, surtout en cette joyeuse période où la liberté de penser et d'apprendre est mise à mal, faites-en donc un succès de librairie. Faire rire et réfléchir doit toujours être récompensé. Un grand merci à La Part Commune. Quatrième de couverture Entre fantasme et résignation, rêves de gloire et inévitables déboires, l'écrivain de deuxième division se demande si le bonheur d'écrire ne se cache pas à l'abri du succès. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Nos vies insoupçonnées | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Nos vies insoupçonnées Anaïs Jeanneret Le Masque - Hachette Livre 2001 951 pages Roman Chronique 19 janvier 2022 L'innocence, la maternité, les relations entre enfants parents sont au centre de ce récit qui au début apparaît presque comme un recueil de nouvelles qui peu à peu s'articulent jusqu'à nous offrir une fresque aux multiples facettes et perspectives, en clair obscur, ou le plus petit détail peut orienter différemment notre regard. Tout commence par une petite fille cachée sous une armoire, dont on ne sait si elle est réelle ou ombre .. tout finira avec cette enfant à nouveau dans la lumière. Entre les deux des moments qui paraissent singuliers alors qu'ils forment un tout. Anaïs Jeanneret maîtrise l'art du pointillisme, tout en délicatesse, en minuscules touches de noir ou de couleurs jusqu'à ce que le tableau terminé semble palpiter, vivre. Un roman court et dense qui remet nos propres destins en question sans violence, avec énormément de respect et d'humanité. Quatrième de couverture Une petite fille perdue. Une femme qui a fait le mauvais choix. Un commissaire de police désabusé et romantique. Une institutrice en colère. Une gloire des médias au parcours inattendu. Une mère et son fils dont la rencontre a scellé des liens d'autant plus solides que leurs passés furent chancelants... Autant de vies en apparence banales dont l'écriture d'Anaïs Jeanneret dévoile les subtils décalages et entrelacs : cette part du hasard, de la rencontre, ou encore du désir, qui les fait soudain palpiter et les relie les unes aux autres sous l'effet d'une force insoupçonnée. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Parasite | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Parasite Sylvain Forge Mazarine Thriller 2019 406 pages Thriller Polar Chronique 3 juin 2020 « Pour l'essentiel, L'homme est ce qu'il cache [...] un misérable petits tas de secrets [...]. » André Malraux - Les Noyers de l'Altenburg Une scène d'entrée très accrocheuse où nous retrouvons la capitaine Marie Lesaux, héroïne de plusieurs livres de l'auteur, basée à Clermont-Ferrand, ville de province qui en matière de criminalité pourrait en remontrer à la capitale. Comme toujours, Sylvain Forge, après avoir récolter des faits étonnants ou significatifs dans l'actualité criminelle, scientifique, mondiale, concocte un scénario où la technologie et la cybersécurité sont essentielles à la résolution des enquêtes en cours. Les innovations en terme de nouveaux outils et programmes informatiques sont en avance sur la loi et les mentalités. Les manipuler avec soin dans le respect de la déontologie et de la morale n'est pas facile. La Commission nationale de l'informatique et des libertés veille. Des personnes se suicident sans raison, des chiens également. Des meurtres d'enquêteurs ou de fuineurs sont perpétrés, les disparitions se multiplient et dans l'obscurité un organisme étrange venu d'Afrique se développe et grandit se délectant des victimes offertes.... Tous les éléments contenus dans ce récit sont réels, le curseur est juste poussé plus loin par l'écrivain à l'imagination prolifique. Des chapitres particulièrement courts ainsi qu'une mise en page et une police agréables nous poussent à tourner les pages très rapidement. Plusieurs affaires en parallèle, donc, vont peut-être se rejoindre pour n'en former plus qu'une. Heureusement, Marie et un nouveau venu, Ethan Milo, vont collaborer officiellement, puis en sous-marin, grâce à un nouveau programme de traitement des données « Valmont ». Nous voilà projetés dans un futur déjà actuel. Un très bon opus qui existe en version audio chez Sixtrid. Quatrième de couverture La jeune capitaine Marie Lesaux, fraîchement débarquée au sein de la brigade de protection de la famille de Clermont-Ferrand, se voit confier, sous le sceau de la plus grande des confidentialités, l’étrange mission de tester les capacités de son nouveau coéquipier. Valmont, réputé infaillible et doté d’une puissance de travail sans égale, serait capable d’élucider des affaires non résolues, quelle que soit leur complexité. De fait, Valmont n’est pas un policier comme les autres, mais bien une somme d’algorithmes, un formidable programme expérimental ultra secret à la puissance de calcul phénoménal mis en place par l’État français pour lutter contre toutes les formes de criminalité : un savant mélange d’intelligence artificielle et de réalité virtuelle que Marie va devoir appréhender pour mieux comprendre le formidable champs des possibles permis par la police 2.0. Assistée d’Ethan Milo qui a travaillé sur le projet et qui vit cloué dans un fauteuil des suites d’un attentat, mais en but à l’hostilité de certains de ses collègues, la jeune capitaine va mettre Valmont sur le cas du « suicide » d’une fillette d’origine africaine retrouvée au pied d’une tour. La gamine est-elle vraiment tombée toute seule ? Quel crédit accorder à cette rumeur insistante dans les quartiers, entre terreur et légende urbaine, indiquant qu’une « hyène » vaudou, mi-homme, mi-animal, tournerait dans les citées pour « voler » des jeunes filles ? Le fait est que des disparitions ont bel et bien eut lieu et que la population se tait. Un symbole étrange, là où il n’y avait été question que de morts naturelles ou d’accidents, se trouve sur bien des scènes de ce qui va très vite devenir des crimes irrésolus. Il se trame quelque chose dans l’illusoire banalité des jours... Marie et Ethan Milo, aidés du programme Valmont, vont bientôt être confrontés à une épouvantable vérité venue du fond des âges. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'enfant du lac | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'enfant du lac Kate Morton Charleston Le 13 mars 2025 644 pages traduites par Anne-Sylvie Homassel historique Chronique 10 juillet 2025 1933-2003 Fabuleux roman historique et de suspense dont l'intrigue s'étale sur une période de 70 ans, les chapitres basculant entre plusieurs personnages de femmes à différents âges. Leur dénominateur commun ? La disparition d'un petit garçon, Theo, âgé de onze mois, lors de la fête du solstice d'été à Loeanneth dans la maison de la famille Edevane près d'un lac, en 1933. Lieu enchanteur et idyllique où vivent Eleanor, son époux Anthony, leurs trois filles, Deborah, Alice, Clemmie, et leur fils né après dix ans d'attente. La détestable mère d'Eleanor, Constance DeShiel, vit aussi avec eux ainsi qu'un vieil ami de la famille, anciennement médecin devenu écrivain. La sévère nurse et le beau jardinier, Benjamin Munro, complètent le tableau. Dans cette propriété de rêve, le drame s'abat sur la famille sidérée. C'est le début d'un long calvaire qui aura des répercussions sur la vie entière de ces protagonistes. Ont-ils tous dit la vérité à Clive, le jeune policier en charge de l'enquête ? N'y a-t-il pas quelques secrets cachés qui pourraient expliquer cette disparition soudaine ? Est-ce un enlèvement ? Mais alors pourquoi le ravisseur présumé ne demande-t-il pas de rançon ? L'affaire s'enlise et devient un des nombreux cold cases jamais élucidés. 2003, Sadie est flic à la brigade criminelle de Londres. Elle est dans une situation plus que délicate avec sa hiérarchie quant à l'affaire Bailey, concernant la disparition d'une jeune mère ayant, semble-t-il, laissé derrière elle une toute petite fille livrée à elle-même pendant une semaine dans leur appartement. La mère de la jeune femme est persuadée qu'il est arrivé un malheur, que sa fille est morte. Son ex gendre au contraire n'est pas étonné et dresse un portrait peu flatteur de son ancienne compagne. Qui croire ? L'affaire est classée. Pour Sadie, particulièrement sensible à tout ce qui touche à la maternité, ce cas devient une obsession. Elle se range du côté de la mère de la disparue et commet une faute grave... Mise à pied, devant se faire oublier, direction les Cornouailles et la maison de son grand-père, Bertie. Au détour d'un chemin, alors qu'elle fait son jogging en compagnie des chiens de son aïeul, elle découvre un jardin abandonné et bientôt une charmante et mystérieuse maison orpheline de ses habitants depuis des décennies : c'est Loeanneth. En apprenant l'histoire tragique qui s'est déroulée en ce lieu, l'instinct de ce fin limier au chômage forcé se réveille. Elle fouille, enquête aux archives municipales. Le nom de Edevane lui est familier. Très vite elle fait le lien avec la célèbre écrivaine de romans policiers, Alice Edevane, nonagénaire à l'esprit caustique et retors. Elle décide de la contacter directement par courrier. Peter, le secrétaire particulier de la grande dame, constate avec étonnement le bouleversement que crée les lettres de l'inspectrice sur Alice, d'habitude si maîtresse de ses sentiments. Les pièces de cet ouvrage digne des meilleurs auteurs de littérature noire anglophones sont en place sur le plan labyrinthique imaginé par Kate Morton. Avec un immense talent de conteuse capable de restituer somptueusement une ambiance so British, d'analyser les circonvolutions de la pensée humaine la plus complexe, de laisser tomber quelques miettes de vérité tout au long de notre parcours de lecteurs incapables de détourner les yeux de ce pavé de 644 pages, Ô combien ensorcelant, d'imaginer un scénario tortueux fécond en retournements de situation et pièges multiples, de dresser le portrait de personnages inoubliables et ultra réalistes, l'autrice nous piège entre ces pages supra addictives. Impossible de se libérer de cette maison du lac, enfermés dans cette intrigue policière et humaine fascinante. Roman parfait pour les vacances, de ceux que l'on ne peut lâcher jusqu'à la dernière révélation et que l'on regrette de devoir refermer. Que vous êtes chanceux, vous qui allez vous y plonger ! Quatrième de couverture Cornouailles, été 1933. La maison de campagne de la famille Edevane, Loeanneth, est impeccable et étincelante, prête pour la fête tant attendue de la Saint-Jean. Mais lorsque minuit sonne et que les feux d’artifice illuminent le ciel nocturne, un drame se produit. Le petit Theo, onze mois, disparaît soudainement. La police remue ciel et terre, mais l’enfant demeure introuvable. Inconsolable, la famille Edevane quitte Loeanneth pour toujours et la maison tant aimée est laissée à l’abandon. Soixante-dix ans plus tard, une jeune inspectrice londonienne fascinée par cette disparition décide de reprendre l’enquête. Mais à mesure qu’elle découvre les secrets que renferme le domaine, elle éveille l’hostilité d’Alice Edevane, la grande soeur de Theo devenue romancière à succès... Révélant les secrets un à un, à la manière de poupées russes, Kate Morton nous entraîne au coeur d’un mystère envoûtant. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Nickel Boys | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Nickel Boys Colson Whitehead Albin Michel 19 août 2020 272 pages traduites par Charles Recoursé Historique Chronique 19 février 2021 Deuxième Prix Pulitzer en 2020 pour Colson Whitehead avec ce roman historique inspiré de faits réels glaçants : des corps sont retrouvés lors de fouilles dans le parc d'une ancienne maison de correction, la Nickel Academy. Ce nom laisse à penser que les jeunes garçons envoyés là-bas ne valaient pas plus qu'un nickel, quelques cents.Il semble que cette portion de terre soit un cimetière secret, non officiel.... Les enfants enterrés là sont inconnus, sans nom, sans réelle sépulture comme des déchets que l'on aurait enfouis.L'horreur vécue en ce lieu remonte à la surface comme les squelettes. L'événement devient public, passe aux informations. La triste et lugubre réputation du centre revient à la mémoire de ceux encore en vie, anciens pensionnaires malheureux ou employés. Cette nouvelle parvient jusqu'aux oreilles de Elwood Curtis. Le temps de la vengeance ou des révélations est venu. Pour nous aussi qui allons suivre l'Elwood d'hier et d'aujourd'hui. L'auteur aborde ainsi la tragédie de l'enfance bafouée, battue, violée, tuée au sein d'un établissement pénitentiaire conçu pour « rééduquer » de jeunes délinquants. Un endroit où la ségrégation raciale s'applique en ces années 1960 en Floride, où des gamins déjà en situation de précarité ou afro-américains se retrouvent piégés, enfermés sous de fallacieux prétextes. La vie peut basculer du jour au lendemain pour tous ces enfants et, encore plus, lorsqu'ils sont noirs. On a peine à imaginer ce que certains durent affronter, non préparés à une telle injustice et barbarie. Elwood avait pourtant un très bel avenir devant lui, intelligent, bien éduqué par sa grand-mère maternelle, doué, responsable, travaillant bien à l'école et vendeur apprécié de son patron dans une boutique du coin. Il est très respectueux des règles, peut-être un peu trop. Il ne remet pas en question l'autorité, les lois racistes, il ne fait pas de vague. Son entrée à l'université destinée aux noirs est prévue pour la rentrée. Il décide alors d'aller visiter le campus à plusieurs heures de route de chez lui. Son vélo étant en mauvais état, il finit par faire du stop. Le destin est en marche, inéluctablement.... Un très beau roman sur ce sujet délicat et terrible qui, de plus, a l'immense intérêt d'aborder la question d'une possible résilience pour ces enfant rescapés de séjours en cet endroit de cauchemar. Au fur et à mesure, nous découvrons la vie de Elwood adulte réussissant à se construire, peu à peu, alors que d'autres de ses camarades n'ont pas pu relever la tête. Pourquoi lui y réussit-il ? En quoi Elwood est-il différent d'eux ? Un bémol : je reste avec un manque, une frustration, et des interrogations en refermant ce livre.L'auteur décrit parfaitement l'arrivée, avec deux autres garçons blancs, de Elwood à la Nickel Academy. L'un d'entre eux est un récidiviste, c'est donc son deuxième séjour dans ce centre et, lorsque le directeur les accueille tous les trois, le gamin est paniqué... Il sait ce qui les attend dans cet endroit de malheur. Mais curieusement, l'auteur ne traitera que de la pédocriminalité exercée sur les enfants noirs ! Pourquoi ?Un très beau personnage m'a particulièrement marqué, celui du gamin mexicain inclassable dont la peau devient très sombre au soleil et qui, pour cette raison, fera la navette entre les parties réservées aux blancs ou aux noirs, selon le bon vouloir du directeur du centre. Une ombre presque poétique...Ce roman historique est aussi un thriller incroyable dont la fin nous retourne complètement. Pour moi le sujet est malheureusement à moitié traité. Néanmoins c'est un très beau texte qui personnellement m'a moins marquée que le précédent opus exceptionnel de l'auteur " Underground Railroad ", Prix Pulitzer 2017. Quatrième de couverture Palmarès Les 100 livres de l'année 2020 - Lire-Magazine Littéraire; Palmarès Les 30 livres de l'année 2020 - Le Point; Palmarès 2020 - Les Inrocks; Palmarès Les 30 meilleurs livres de 2020 - Le Monde Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à coeur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l'université pour y faire de brillantes études, il voit s'évanouir ses rêves d'avenir lorsque, à la suite d'une erreur judiciaire, on l'envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s'engage à faire des délinquants des « hommes honnêtes et honorables ». Sauf qu'il s'agit en réalité d'un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d'amitié. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront des conséquences déchirantes. Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underdground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead s'inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l'instar de William Faulkner et John Updike. S'inspirant de faits réels, il continue d'explorer l'inguérissable blessure raciale de l'Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d'innocents, victimes de l'injustice du fait de leur couleur de peau. « Le roman de Colson Whitehead est une lecture nécessaire. Il détaille la façon dont les lois raciales ont anéanti des existences et montre que leurs effets se font sentir encore aujourd'hui. » Barack Obama Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Maï, une femme effacée | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Maï, une femme effacée Geetanjali Shree des femmes Antoinette Fouque Le 16 mai 2024, 256 pages traduites par Annie Montaut roman Chronique 15 mai 2024 "Les grands messieurs des histoires de Maman étaient toujours des imbéciles. Et dans les histoires plus longues qu’elle nous racontait, le pauvre faible innocent qu’on prenait pour un imbécile triomphait finalement. Qu’il y ait dans la faiblesse de l’innocent le potentiel de la victoire, nous l’admettions volontiers, mais sans y penser plus que cela." G.S. Il est toujours plus difficile et délicat d'écrire une chronique lorsque l'on a rencontré, même brièvement, un(e) écrivain(e), échangé avec cette personne de vrais regards, de vraies pensées ou confidences, malgré la timidité ou l'insécurité qui nous habite. J'ai eu la chance et l'honneur d'être invitée à la présentation de ce roman vendredi dernier à la librairie " L'écume des pages" près de Saint-Germain des Prés, comme je le fus précédemment pour le roman stupéfiant et magnifique "Ret Samadhi", couronné en 2022 de l'International Booker Prize. À nouveau, ce fut un moment magique, hors norme et hors du temps à l'instar de ce dernier roman, en ce que Geetanjali Shree est d'une authenticité et d'une sincérité confondantes, étonnantes. S'attachant à décrire l'infiniment petit, à raconter un quotidien à la limite de la trivialité, à donner chair à des êtres modestes presqu'invisibles, elle réussit à ouvrir pour nous l'horizon et à évoquer ainsi des valeurs universelles. Cette histoire est inscrite dans un espace et une période donnés et, pourtant, elle est atemporelle et concerne l'humanité entière. Comme l'héroïne inoubliable de Ret Samadhi, Maï, silhouette courbée physiquement et moralement, n'est pas celle que l'on croit. Elle est une énigme que ses propres enfants ont de la peine à dénouer. En effet, un mystère entoure cette personnalité d'une grande complexité ; qui se cache vraiment sous ce voile ? Ses choix de vie et son acceptation de sa place et de son rôle dans sa famille, semblant imposés par son mari et plus largement la société patriarcale indienne, sont incompréhensibles pour sa progéniture. L'analyse des différents états d'âmes par lesquels passent Sounaina, l'aînée, et Soubodh, son frère, est d'une justesse et d'un hyperréalisme incroyables. D'abord la cataloguant rapidement dans la case des victimes, ses enfants de par leur inexpérience et leur âge, forts de leur bilinguisme et de la supériorité induite par leur rapport facilité au monde extérieur, veulent à tout prix la sauver d'elle-même, de sa faiblesse, de son apathie inacceptables à leurs yeux. Du coup, bientôt, ils sont en proie à la souffrance de l'impuissance face à une mère qui résiste, souhaite rester dans l'ombre.... Ils veulent la sortir de sa zone de fausse sécurité, ils se font insistants, inversant les rôles, la marquant d'un jugement sévère qui l'infantilise, l'abaisse. Alors évidemment, peu à peu, ils commencent à la haïr, à vouloir la fuir, tant ils se sentent dans l'incapacité de la changer, de la métamorphoser en une mère fantasmée. Ce qui se joue, particulièrement pour Sounaina, est très grave, car née fille, la liberté de disposer de son corps, de décider de sa vie, lui sont interdits par la vieille garde alors que son petit frère, l'homme en puissance, peut partir à l'étranger pour étudier et en rapporter des idées révolutionnaires et modernes... La jeune fille aime sa mère et en même temps ne la supporte plus. Ce n'est pas une simple crise d'adolescence, c'est bien plus profond. Toute métamorphose d'une société quels que soient le pays et l'année où elle intervient, provoque des fissures au sein des familles, des clans. La maison familiale, emplie des senteurs divines s'échappant de la cuisine maternelle, régie par des règles édictées d'abord par les grands parents puis par les parents, n'est plus un refuge pour Sounaina, mais un piège, une geôle, qu'elle veut fuir pour ne pas finir comme Maï. Mais doucement, insensiblement, fugacement, les fragments du miroir brisé symbolisant cette famille, se replacent, et le reflet recréé n'est pas celui imaginé par le frère et la sœur. Maï est-elle vraiment effacée ? Est-elle si soumise, victime des violences supposées de la part du père ? N'y-a-t'il pas une autre vérité, une autre interprétation à donner aux signes qu'ils pensent avoir vus ? Savent-ils réellement ce qui se déroule dans l'intimité du couple formé par leurs parents ? Les connaissent-ils vraiment ? Ne les ont-ils pas trop vite jugés étiquetés ? Comment pourrions-nous améliorer la communication entre les générations ? Pourrions-nous faire preuve de tolérance et de sagesse les uns vis à vis des autres ? Maï est une héroïne universelle et sans âge, ce roman un récit profondément humaniste aux multiples facettes s'interrogeant sur la difficulté à comprendre et accepter l'autre simplement dans sa différence, sans condamner. Ce qui est valable au niveau d'une famille, donc d'un microcosme, est évidemment valable pour le monde entier. Vendredi dernier, nous étions plusieurs à témoigner de notre gratitude envers l'autrice en ce qu'elle nous avait raconté une histoire qui touchait également à notre intimité, à notre vécu. Pour certains même, ce roman avait pansé des blessures et effacer, ou au moins atténuer, la douleur encore présente, générée par la haine et le sentiment d'impuissance voici des décennies face à une mère, un père, très semblables à Maï et son époux. Merci infiniment également à Annie Montaut pour sa traduction incroyable, si sensible et attachée à mettre en lumière magnifiquement l'autrice et son œuvre, tout en s'oubliant et s'effaçant. Du grand art. Quatrième de couverture Une mère traditionnelle vue par sa fille en quête d’émancipation et de modernité. La discrète Maï est dévouée à son mari volage, à ses beaux-parents au caractère difficile et autoritaire, ainsi qu’à ses enfants. Mais qui se cache donc derrière ce voile qui révolte tant sa fille Sounaina ? À travers ses yeux perspicaces, on découvre le quotidien de cette famille indienne et la toile d’images et d’événements centrée autour de Maï. Malgré les encouragements de Sounaina à s’opposer aux injonctions absurdes de l’ancienne génération, Maï, comme tant d’autres femmes effacées par l’autorité patriarcale, choisit de se sacrifier pour le bonheur familial et le respect des traditions. C’est dans le silence de Maï que se dévoile l’éloquence du faible, et dans son incommensurable vulnérabilité, sa force infinie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Je veux peindre et aimer | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Je veux peindre et aimer Evelyne Dress Glyphe Février 2023 214 pages Historique Chronique 19 septembre 2023 Image de couverture : Un jour, Ewa Csernal-Suliga/Lanrecz « Peindre c'est aimer à nouveau. » Henry Miller « Est-il possible d'aimer et de créer à la fois, d'aimer et de vivre, d'aimer et d'être libre ? Je veux le croire. » Evelyne Dress Question qui taraude bien des femmes artistes quelle que soit leur discipline encore aujourd'hui, malheureusement. L'action se déroule entre 1914 et 1927, nous plongeant dans l'intimité amoureuse et créatrive d'une jeune femme, Rebecca, en quête d'équilibre, de bonheur, de place en ce monde. Elle est peintre et désirerait ardemment se réaliser en tant que telle. Elle est aussi une passionnée des sentiments et se donne entièrement à celui qu'elle choisit. Mais peut-on mener une vie d'artiste et une vie de femme ? L'une n'empêche-t-elle pas l'autre ? L'ombre d'un homme se projette dans l'encadrement de la porte de l'atelier de la jeune femme réfugiée dans sa solitude. Serait-ce le signe d'un grand virage, d'une destinée à accomplir enfin ?Rebecca saura-t-elle se métamorphoser, lire en elle-même, se protéger, reconnaître l'amour véritable ?Au gré de rencontres d'inconnus ou de figures illustres, de voyages fabuleux, l'autrice raconte peu à peu le parcours initiatique de son héroïne semblant bien proche d'elle-même. Elle sonde et dévoile les pensées les plus profondes et labyrinthiques d'une artiste en devenir qui ne peut oublier qu'elle est aussi femme. Elle décortique ainsi, avec talent, le geste artistique, ce qu'il sous-tend, ce qu'il implique... Passionnant ! Le propos est toujours d'actualité : être femme et artiste en ce monde où le patriarcat règne encore en maître n'est pas évident. Mais être artiste et homme, est-ce plus facile ? Tant que le genre commandera au jugement que l'on porte sur un individu, nous serons tous enfermés dans le même carcan. Rien de pire lorsque l'on est créatif. Roman sensible, fresque historique chatoyante, un beau texte charnel et sensuel traitant du désir de créer, d'offrir la beauté et d'aimer. Quatrième de couverture Portée par son besoin de peindre et d’aimer, Rebecca aborde la vie et le siècle avec enthousiasme et sensualité. De la Grande Guerre aux Années folles ; de la Provence à New York et jusqu’à la Turquie, elle nous entraîne dans une quête palpitante d’elle-même. Elle fait des rencontres surprenantes : Pierre Matisse, George Gershwin, Khalil Gibran... Et sa peinture la porte avec audace et détermination vers l’amour. Dans l’ombre, un Pygmalion veille. Avec lui, elle trace son destin à la pointe de ses pinceaux... Mais est-il possible de créer, d’aimer et de rester libre Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Un amour infaillible | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Un amour infaillible Anne B. Radge Fleuve 2018 358 pages traduites par Hélène Hervieu Roman Chronique 22 avril 2019 Cinquième tome de la saga des Neshov, titres précédents : La Terre des mensonges 2011 - La ferme des Neshov 2011 - L'héritage impossible 2012 - L'Espoir des Neshov 2017 Pas d'inquiétude, dès les premières pages, un résumé des épisodes antérieurs est tracé. Donc vous ne serez pas perdus. Une saga familiale touchante, humaniste, des thèmes sociétaux traités avec tact et délicatesse, des personnages pour lesquels j'ai ressenti de l'empathie voir plus. En particulier pour le patriarche Tormod Neshov, enfin en paix dans sa maison de retraite après une vie de souffrance et de secrets. Il pleure toujours un grand amour du passé pour un jeune soldat allemand, relation impossible qui lui vaudra une condamnation familiale à peine croyable. Beaucoup d'émotion donc mais aussi d'humour. Un hymne à l'amour, à l'espoir parfait entre deux thrillers bien sombres. Anne B. Radge est une des plus grandes écrivaines scandinaves, récompensée par l'équivalent du prix Goncourt dit le prix Riksmal. Cette saga lui a valu le prix des Libraires et le Prix des Lecteurs. Pour nous français, la description de la vie quotidienne norvégienne est attreyante, les us et coutumes sont dépaysants. Le rapport à la vieillesse, à la maladie, au passé, à la mort est au centre de ce récit sans être plombant. Au contraire, carpe diem... Quatrième de couverture Après une vie mouvementée, Tormod Neshov, le patriarche de la famille, coule enfin des jours paisibles dans sa maison de retraite. Plus rien ne l'empêche désormais de baigner dans les souvenirs de son premier amour, une histoire qu'il a dû nier toute sa vie et que pourtant il n'a jamais oubliée. Pour rien au monde il ne souhaite donc retourner à la ferme où règne dorénavant sa petite-fille Torunn. Bien décidée à honorer désormais son héritage et à remettre l'exploitation en état, elle s'investit aussi dans l'entreprise de son oncle Margido, lequel, après des années de solitude, commence enfin à s'ouvrir au monde. Erlend, de son côté, a pris un congé à son travail pour garder un œil sur la rénovation de la villa de Klampenborg. Tout pourrait être parfait...Si son compagnon Krumme n'était pas d'une humeur de chien à cause de son nouveau régime. Comme souvent, c'est lorsqu'on pense que la vie est un long fleuve tranquille que de nouveaux événements viennent tout faire basculer. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Une femme dans la guerre 1970-2016 | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Une femme dans la guerre 1970-2016 Christine Spengler Editions des Femmes Antoinette Fouque 31 août 2023 1 h 32 Autobiographie Chronique 20 septembre 2023 Enregistrement sous les directions éditoriale de Carmen Fernández et artistique de Francesca Isidori : Le coffret comprend un livre audio + un livret de 32 pages en couleur. « Le témoignage d'une des plus grandes photoreporters de guerre.» Mon conseil : écouter ces textes en regardant attentivement chaque photographie du livret.Cette voix, ce timbre et ce débit particuliers, nous donnent l'impression réelle que Christine Spengler est assise à côté de nous et raconte l'impensable, l'extraordinaire, le profondément humain, l'intime émergeant de l'Histoire. J'ai été particulièrement touchée, concernée par ces fragments de vie offerts ainsi par le biais de cet enregistrement précieux et singulier. Un destin hors du commun pour une spectatrice et actrice du monde, pour une combattante dont l'arme est son appareil photo brandi avec courage, panache, acuité, contre toutes les barbaries, les atrocités, les injustices ...De moments tragiques à pleurer surgit pourtant une poésie ineffable, un sourire triste mais aussi un sentiment de victoire sur le Mal, de revanche. Une mission accomplie pleinement : celle de donner un visage aux invisibles, aux êtres emportés dans la tourmente. L'omniprésence tutélaire également du frère aimé, disparu trop vite, nous brise le cœur. Le premier cliché donne le ton : deux combattants toubous, de dos, se donnant la main dans la palmeraie de Bardaï en partance vers une mort certaine ; geste de tendresse entre hommes immortalisé par la toute jeune femme qu'est alors Christine Spengler, au Tchad. Cette image aura valeur de révélation. Une vocation naît à cet instant éphémère et cependant éternel. Tchad en 1970, Irlande en 1972 et 1987, Viêtnam en 1973, le Sahara occidental de 1976 à 1981, l'Iran en 1979, le San Salvador et le Nicaragua en 1981, Beyrouth en 1982 et 1994, l'Irak en 2003....Enfin la jungle de Calais en 2016 où des peuples se retrouvent naufragés en enfer, où des colombes blanches tentent de s'envoler sur la toile d'une tente, œuvre d'un jeune migrant afghan : « Malgré sa détresse il a encore le courage de survivre. » La bravoure et les rires de tous ces hommes, femmes et enfants transparaissent dans chaque cliché de Christine Spengler. Et puis... un autoportrait comme un .... pied de nez. Rions, profitons et restons en vie : là est la victoire face à l'oppresseur, le dictateur, le criminel. Et aussi un habillage musical de toute beauté.Sublime. Gratitude. Quatrième de couverture Grand reporter de guerre, ayant eu à cœur de témoigner de ce qu’elle estimait être des « causes justes », Christine Spengler a pendant vingt-cinq ans parcouru un monde déchiré par des conflits. La photographe se sent en communion avec le deuil et la douleur du monde, surtout après le suicide de son frère Éric, auquel elle était profondément liée depuis l’enfance, et porte un regard sensible et particulier, celui d’une femme qui, au plus profond du drame, voit la vie continuer malgré tout. Dans cette réédition augmentée de l’ouvrage paru chez Ramsay, Christine Spengler raconte comment une rencontre va transformer son regard sur le monde. C’est alors le temps du retour dans des pays en paix où la guerre a laissé des traces, mais la vie recommence... en même temps que continuent les voyages dans de nouveaux lieux déchirés par les conflits. Une femme dans la guerre de Christine Spengler est devenu un film : Moonface, una mujer en la guerra de Xavi Herrero et Lucia Ortin Boetti. Sa première diffusion est prévue en janvier 2019 au festival Ibiza cinefest à Ibiza. Voir la bande annonce. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La princesse des glaces | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La princesse des glaces Camilla Läckberg Actes Sud Actes Noirs 2008 382 pages traduites par Lens Grumbach et Marc de Gouvernain Thriller Chronique 1 septembre 2017 Voilà donc le premier tome de la série consacrée à Erica Falck, 35 ans, auteure déjà de plusieurs biographies, installée dans une petite ville portuaire Fjällbacka, charmante de l'extérieur, mais qui garde pour elle beaucoup de vilains secrets. On s'ennuie ferme mais bientôt l'ambiance générale va devenir électrique et les passions vont pouvoir se déchaîner. Erica découvre le corps de son ancienne meilleure amie d'école, Alexandra, dans la baignoire de la maison familiale, les veines tailladées. C'est un choc énorme, le passé remonte dans sa mémoire concernant le changement de comportement de sa copine, 25 ans auparavant, devenue soudain froide, et disparue en pleine année scolaire. Les parents de la jeune femme ne croient pas à la version du suicide, car Alex avait une peur bleue du sang. Plus tard Erica accompagne au poste de police la mère Greta et son gendre : Le meurtre est confirmé. D'autre part, la jeune femme était enceinte. La nouvelle fait l'effet d'une bombe, et pour Erica revoir dans ces circonstances son camarade d'école, Patrick, est une surprise agréablement bouleversante. L'intrigue est en place, les parents d'Alex lui demandent d'écrire un article sur leur fille, galériste, et se faisant ne savent pas qu'ils offrent une occasion rêvée à cette miss Marple jeune mâtinée de Bridget Jones, de mettre son nez charmant, partout, au mépris de certaines conventions ou lois. J'ai beaucoup aimé cette première aventure de cette héroïne drôle, attachante, maline et gonflée, sur les dix que comptera cette saga dès début novembre, avec la parution de La sorcière. Totalement en empathie avec cette girl next door, la suivant avec intérêt dans cette enquête inquiétante. Revenir sur ses pas n'est pas toujours une bonne idée et certains vont le comprendre. Il est vrai que l'on imagine vite plus ou moins ce qui a dû se passer un quart de siècle plus tôt, mais Camilla Lâckberg ménage tout de même de belles surprises au terme de cette histoire au goût d'amertume. Quatrième de couverture Erica Falck, trente-cinq ans, auteure de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée. Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'œuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres -, l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. À la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide. Au-delà d'une maîtrise évidente des règles de l'enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et - tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol - disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu'on ne le pense. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Bayard et le crime d'Amboise | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Bayard et le crime d'Amboise Eric Fouassier Le Masque Poche 2017 384 pages Polar Historique Chronique 8 mars 2018 Tome 1 de la « Saga Heloïse, l'apothicaire ». Voici LA rencontre entre nos deux héros sans peur et sans reproche, Pierre Terrail, 22 ans, Seigneur de Bayard, jeune nobliau de province qui se distingue lors de tournoi en ce début de roman historique, et Héloïse Sanglar, fille d'un apothicaire tenant boutique à Amboise à " La vipère couronnée". Jeune femme de 20 ans, étonnante de par sa beauté, ses connaissances en pharmacie et en culture générale, son sens de la déduction et son caractère opiniâtre, elle attire le regard du beau Chevalier qui gagnant avec audace contre un émissaire italien une épreuve de tournoi, lui offre ses couleurs. Coup de foudre, reconnaissance immédiate de l'autre, en effet, ils sont à jamais liés. Cependant en ce mois d'avril, du haut d'une fenêtre donnant sur un long couloir, le couple royal Charles VIII et Anne de Bretagne assistent aux jeux, en compagnie de leur chambellan. Puis ils se séparent, et soudain le cri et un bruit de chute parviennent aux oreilles de la reine et de son conseiller. Ils reviennent vite sur leurs pas, Charles VIII est décédé semble-t-il de s'être cogné la tête contre le linteau de la porte. Tous pensent que c'est un funeste accident, la mort est cachée au peuple le temps d'une enquête menée par Bayard. Il n'a que quelques jours pour prouver sa thèse de l'assassinat d'état. Sous le contrôle de Philippe de Commynes, le premier chambellan, et avec le soutien inespéré de Héloïse, fine dans ses analyses, et perspicace dans ses conclusions ; Bayard se lance dans une course contre la montre, au cours de laquelle des êtres méprisables tant au plus haut niveau de l'état et de la noblesse, que dans l'art de tuer, vont échafauder des plans diaboliques pour éliminer Bayard et Héloïse. Trahisons, pièges, tortures, accusations de sorcellerie, meurtres, tout sera bon pour enfin les effacer de la surface de la terre. La fin, qui s'appuie effectivement sur des faits historiques et un gros doute quant à la mort de ce roi, est incroyable et laisse un goût de fiel en bouche. La période de bascule du Moyen-Âge à la Renaissance choisie avec bonheur par l'auteur est fascinante et passionnante. De Charles VIII à Louis XII puis François 1er en dix sept petites années tout change, tout renaît différemment, seule la soif de guerre et de pouvoir ne change pas. Quatrième de couverture 1498, le roi Charles VIII meurt à Amboise. Sa tête aurait violemment heurté un linteau de pierre et il aurait succombé à ses blessures. Tous pensent qu'il s'agit d'un accident. Tous, sauf un quasi-inconnu qui vient de se distinguer à la bataille de Fornoue, lors de la première campagne d'Italie. Le seigneur de Bayard malgré sa jeunesse, ne manque pas d'audace. Bien que nul ne semble avoir pu approcher le roi, il est convaincu que celui-ci a été assassiné. Épris de justice, il demande l'accord du premier chambellan, Philippe de Commynes, ainsi que la bénédiction de la veuve du monarque, Anne de Bretagne pour élucider ce crime. Mais il doit faire vite, avant que ne se dispute la succession au trône, et il s engage, avec le soutien de la belle apothicaire Héloïse Sanglar, dans une véritable lutte contre le temps. Avec Bayard et le crime d'Amboise, où conspiration machiavéliques et histoires d'amour se nouent brillamment sur fond de tensions franco-italiennes, Éric Fouassier nous fait revivre cette époque charnière à l'aube de la Renaissance à travers le regard du futur chevalier sans peur et sans reproches. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Petits meurtres chez Agatha | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Petits meurtres chez Agatha Colleen Cambridge City Editions 25 octobre 2023 320 pages traduites par Martine Desoille Polar Chronique 1 novembre 2023 « Tant qu'à avoir un vrai meurtre perpétré chez soi, autant savoir l'apprécier, si vous voyez ce que je veux dire. » Agatha Christie, Un cadavre dans la bibliothèque ...« Irrésistible et délicieusement british : la première enquête de la gouvernante d'Agatha Christie. »« Une nouvelle série qui fait une entrée fracassante dans le cosy mystery ! » J'ai eu beaucoup de plaisir pendant la lecture de ce roman policier historique situé dans le manoir de la célèbre Agatha Christie, remariée à Max Mallowan.Les Hercule Poirot et Jane Marple n'ont qu'à bien se tenir car voici une nouvelle héroïne semblant sortir tout droit d'un épisode « Masters and Servants », Phyllida Bright la bien nommée. Physique avantageux, tête bien faite, un passé mystérieux, des capacités de self défense étonnantes, une langue bien pendue et un regard acéré, la gouvernante d'Agatha Christie mènera l'enquête à la place des forces de police dépassées. Il en va de la tranquillité de sa chère amie et employeuse. Du premier mort poignardé dans la carotide avec un stylo à plume jusqu'au dévoilement de la vérité dans une scène finale digne du fameux détective Belge aux petites cellules grises survoltées, Colleen Cambridge multiplie les pistes, les suspects, les dangers, les révélations so choking...Alors que les journalistes campent littéralement devant la porte obligeant la célèbre écrivaine à se terrer chez elle, Phyllida reste imperturbable, méthodique, rapide tout en dirigeant de main de maîtresse femme le personnel du manoir. C'est pour Agatha , déjà traumatisée dans le passé par des hordes de paparazzis, que la belle gouvernante se démène. Il faut absolument que la maison retrouve son calme. Une seule solution, dénicher le coupable. La reconstitution de l'intimité d'une grande maison bourgeoise anglaise est parfaite, on s'y croirait ! L'autrice met déjà en scène les personnages récurrents de sa série, excite notre curiosité quant aux secrets de Phyllida, sa véritable identité n'étant pas claire ni ses relations avec la romancière, la met face à un nouveau venu, le chauffeur Bradford agaçant et énigmatique.... Évidemment, j'ai très envie de retrouver cette héroïne diablement efficace et intelligente, et cette ambiance si British, si pince sans rire.De plus l'intrigue policière est très recherchée compliquée à souhait et ménage de très belles surprises. À découvrir et consommer sans modération. Quatrième de couverture Trois jours de festivités sont au programme à Mallowan Hall. Pour cette réception dans leur manoir campagnard, Agatha Christie et son mari ont prévu les choses en grand, réunissant leurs plus proches amis. Mais, dès le premier jour, un homme, inconnu au bataillon, est retrouvé assassiné dans la bibliothèque. Dans un huis clos grouillant d’invités et de personnel, ce ne sont pas les suspects qui manquent. À moins qu’un étranger se soit introduit dans la propriété ? Avec une police locale aussi tatillonne qu’incompétente et une armée de paparazzis tapie dans le parc, il faut rapidement ramener le calme. Heureusement, Agatha peut compter sur les petites cellules grises de sa fidèle gouvernante, Phyllida Bright. Avec des nerfs d’acier et une passion certaine pour les intrigues, Phyllida va devoir suivre à la lettre les enseignements d’Hercule Poirot et de Miss Marple pour pouvoir démasquer le coupable... Irrésistible et délicieusement british : la première enquête de la gouvernante d’Agatha Christie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Madame S | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Madame S Sylvie Lausberg Mon Poche 3 mars 2022 409 pages Biographie Chronique 6 mars 2022 Paru initialement aux Éditions Slatkine &Cie en 2019. Polar biographique ! Résolution d'une énigme policière historique ! Le mystère qui entoure Marguerite Japy-Steinheil future Lady Abinger n'a toujours pas été résolu tant cette femme a su, tel un caméléon surdoué né des circonstances, jouer tous les rôles que lui ont imposés la société, sa naissance, son époque, son père, les hommes, la presse, certaines autres femmes fort peu compatissantes. Pourtant tout avait bien commencé, mais que voulez-vous, lorsque certaines ont un charisme naturel, qu'elles attirent les regards, la concupiscence, l'amour malsain et obsessionnel, force est de constater que les bonnes âmes ne manquent pas pour les conspuer, les haïr, les montrer du doigt, les condamner aux feux de l'enfer avec un petit passage par la guillotine, pourquoi pas !?! Dans ce début du XXe siècle où une femme ne peut être qu'une prostituée, une sainte, ou une épouse, où ses droits sont bafoués en permanence par une autorité patriarcale toute puissante, où le statut de mineure est sans fin, où aucune pitié n'est à attendre des hommes mais aussi de certaines représentantes féminines jalouses se posant en juge partial et menant l'enquête à charge, que peut-on espérer, comment s'en sortir, comment sauver sa peau ? Texte magnifiquement écrit, drôle, cruel, réjouissant, passionnant, émouvant, respectant un plan rigoureux qui nous permet de découvrir les multiples aspects de ce destin rocambolesque et hors du commun, de cerner avec plus de justesse cette figure qui fit couler beaucoup d'encre, qui fit tourner beaucoup de têtes et pas des moindres, sur laquelle tout et son contraire fut soutenu et déclaré. Les circonstances qui ont amené l'auteure à se pencher sur cette vie extraordinaire sont un heureux hasard : la location par notre écrivaine de l'ancienne maison de la fameuse Séverine, journaliste libertaire. La trouvaille de documents au fond d'une boîte, titillant les cellules grises de l'historienne, psychanalyste et journaliste, j'ai nommé notre guide. Le désir d'aller au delà des apparences, de traverser le miroir du temps pour retrouver la petite fille Meg puis la femme, Marguerite, prend possession de Sylvie Lausberg. Nous mettons autant nos pas dans ceux de Madame S que dans ceux de l'enquêtrice à la recherche de la vérité sur les multiples scandales qui ont jalonné ce parcours si incroyable qu'il en paraîtrait exagéré dans une fiction. Cette biographie fabuleuse est aussi une fresque historique et une analyse pertinente et édifiante de la société française au tournant du XXe siècle, secouée par plusieurs événements et scandales, telles la Guerre de 1870, la défaite française, la Commune, l'affaire Dreyfus...... Éloignons-nous de l'image caricaturale donnée à la célèbre maîtresse du président Felix Faure pour faire la rencontre de l'individu. Essayons de percer le secret de l'énigme policière jamais résolue du double meurtre de son époux et de sa mère. La solution offerte par l'autrice est des plus savoureuses et me fait encore sourire alors que j'écris cette chronique. J'ai adoré cette biographie, cette femme qui semble avoir tout fait pour survivre dans un monde d'hommes où certaines, telle Séverine, pouvaient aussi être des ennemies acharnées ; c'est une plongée dans le monde politique et le microcosme des grands propriétaires industriels, dans les intrigues d'alcôve, nous faisant pénétrer dans les salons mondains, découvrir la bonne société corsetée et hypocrite, les bureaux de la police secrète, les salles de rédaction..... Une biographie haute en couleurs, dense, impressionnante, un tourbillon de sensations fortes, un hommage enfin rendu à une femme intrigante et mystérieuse qui a joué au mieux avec les cartes qui lui ont été distribuées. Respect ! J'aimerais tant que ce texte devienne film ! Quatrième de couverture « L'anecdote est célèbre : alors que le président Félix Faure agonise, sa « connaissance » s'est sauvée par l'escalier de service. Cette mort en épectase va changer le cours de l'affaire Dreyfus et bouleverser le destin de celle que l'on surnomme depuis la « pompe funèbre »... Intriguée par cette « putain de la République », une journaliste recluse décide d'enquêter sur cette si mystérieuse Madame S. et sur les secrets d'un État français toujours aux prises avec les mêmes démons : antisémitisme, antiféminisme, petits arrangements entre amis et journaux avides de scandales. Sylvie Lausberg livre un passionnant thriller historique sur les traces volontairement effacées de Marguerite Japy-Steinheil, personnalité troublante qui sauvera sa tête grâce à un art virtuose du mensonge, un charme dévastateur et une profonde intelligence politique, restés ensevelis sous des torrents d'injures misogynes qui en disent long sur notre rapport au sexe, au pouvoir et aux femmes qui en jouent. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Apocryphe | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Apocryphe René Manzor Editions de l'Epée 3 octobre 2018 400 pages Thriller Chronique 4 octobre 2018 Prix Polar des Petits Mots des Libraires 2018. « Apocryphe se dit d'un texte qui n'est pas authentique comme un testament par exemple mais aussi, de tout écrit qui se présente comme un livre inspiré de Dieu qui ne fait pas partie du Canon biblique juif ou chrétien. » Définitions du Larousse « Tant que nous ne sommes pas touchés par le malheur, il est facile de choisir le bien. » « Ce ne sont pas les défunts qui nous quittent, c'est nous qui les quittons en cessant de croire à leur existence. » C'est l'histoire d'un garçon de 7 ans qui assiste impuissant à l'exécution de son père. C'est la vie d'un enfant en rage, avec un gouffre à la place du coeur, suite à cette perte qu'il vit comme un abandon. C'est le destin d'un jeune homme de quatorze ans qui après le drame veut retrouver la tombe paternelle, éliminer toutes les zones d'ombre, regagner le monde, la ville sainte et maudite, lieu du crime, se battre avec les zélotes, des patriotes résistant aux envahisseurs, afin de repousser et chasser les romains.... Cela vous rappelle quelque chose ? J'ai oublié de dire nous sommes en 30 après JC au tout début de cette grande épopée sombre, violente, inspirée, et notre héros se nomme David de Nazareth.... Jeshua et Maramne sont ses parents, Shimon le zélote est son oncle paternel et son parrain. Il le protège et lui apprend le maniement des armes. Tous trois vivent dans une ferme isolée pendant sept ans après la crucifixion. Les Nazoréens regroupent en 37 des milliers de fidèles à Jeshua. Ce n'est pas apprécié par le grand prêtre Caiphe, ni par le Sanhédrin, qui sont à l'origine de sa condamnation. Cela agace aussi profondément Pilate aux ordres de Rome d'abord sous Tibère puis le sinistre Caligula. Est mandaté pour trouver le chef des Nazoréens, Saül le Tarse, un meurtrier en puissance, un psychopathe, chef de la sécurité du Temple. La révolte gronde, les différentes tribus juives se déchirent, certaines collaborent avec les autorités, d'autres fomentent des complots et rêvent de liberté. Un jour, un Centurion, Longinus, aux yeux lilas se présente à la ferme. Mariamne a un haut le cœur en le voyant, Shimon ne comprend pas ce qui se déroule sous ses yeux : se connaissent-ils ? En quelles circonstances ? David ne voit que l'arrachement du romain et la haine prend possession de lui..... Mais les évènements dramatiques qui vont suivre vont changer la donne. Un thriller sur une trame historique, biblique, comme une grande fresque antique mêlant moments intimistes, plans larges sur des paysages immenses, des vues d'ensemble ou des scènes de bataille hallucinantes. J'ai beaucoup pensé à la série « Rome » esthétiquement superbe, osée et transgressive sur le fond. Excepté que l'auteur ici ne recherche aucunement à choquer, ou déranger. Au delà de la distorsion que permet l'écriture d'une fiction, sont abordés des thèmes essentiels et incontournables de l'histoire de l'humanité : la foi, la naissance d'une religion, l'interprétation des évènements passés réécris parfois par des personnes qui n'y ont pas assisté, la décadence d'un monde en déclin, l'insupportable persistance des guerres et des massacres dans une course effrénée au pouvoir, la résistance, la ténacité, le courage.... Et évidemment ici la quête éperdue d'un enfant à la poursuite du père. Émouvant, haletant et pour ma part prolongeant encore ma réflexion sur ma propre spiritualité. Chacun y trouvera ce qu'il voudra en fait, de la grande aventure épique au récit plus personnel. Je l'ai beaucoup aimé, je l'ai lu d'une traite. Quatrième de couverture Jérusalem. An 30. Un petit garçon regarde avec rage son père agoniser sur une croix. Son nom est David de Nazareth, et ceci est son histoire. Un adolescent en quête de justice et de vérité, Une fresque épique, violente et émouvante, un thriller biblique à couper le souffle, relecture stupéfiante de l'histoire officielle. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Tout ce qu'ils méritent | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Tout ce qu'ils méritent Patricia Rappeneau De Borée Marge Noire 2017 285 pages Thriller Chronique 21 novembre 2019 La couverture effrayante et anxiogène de ce roman policier historique m'avait happée lors de sa sortie, et je suis heureuse de savoir aujourd'hui ce qui se cachait sous celle-ci.... Je me doutais que ce ne serait pas sucré, édulcoré, mais je n'imaginais pas jusqu'où Patricia Rappeneau était capable de nous emporter.... Pas de chichi, pas de figure de style, c'est cru, précis, effrayant, organique, violent... De la viande, du sang, une certaine forme de barbarie mais aussi de jouissance et plus surprenant d'humour.... j'ai beaucoup souri... C'est grave docteur ? Les meurtres comme les scènes d'amour sont décrits d'une façon très pragmatique, sans aucun symbolisme, ou recours à des formules poétiques. Pas le style de la maison, encore moins de la tueuse en série Rose, victime devenue mante religieuse, sans limite, qui se sert de ses attributs féminins contre tous les mâles en chaleur. Ce n'est pas non plus le genre de André, gendarme, qui en ce début du XX ème siècle, cache son sexe sous l'uniforme afin de battre tous ces messieurs paternalistes et misogynes sur leur terrain. D'ailleurs, tous ne sont pas naïfs et ont bien compris qu'une femme se cachait sous le képi...une femme de tête, moderne, informée de toutes les nouvelles techniques policières d'investigation des brigades du Tigre et de Bertillon. Ce n'est pas pour leur déplaire.... le beau Léon ne me contredira pas... Troublante dissemblance entre ces deux ennemies toutes deux victimes de cette société corsetée, privant de liberté la moitié de la population, les sacrifiant sur l'autel du mâle tout puissant... L'une choisit de détruire les hommes, et devient une criminelle sanguinaire, l'autre utilise l'exercice de la loi sous déguisement masculin pour se jouer de ces mêmes hommes. Deux trajectoires dangereuses, destructrices, qui mènent à une impasse, voire pire... La conclusion pour l'une et l'autre est étonnante et m'a mise en joie... Car en fait j'ai trouvé ce roman horrifique tout à fait réjouissant.... Nous avons toutes un peu de ces deux profils en nous, pour peu d'être consciente de tout le chemin que nous avons à parcourir pour accéder définitivement à une totale égalité de chance, de droit et de traitement dans la sphère intime et professionnelle. Ce n'est pas gagné mais c'est une priorité pour le bien de tous ! Ce qui est tragique en revanche, c'est que nous devions toujours, encore et encore, nous élever contre les féminicides et les violences faites aux femmes .... un roman malheureusement, tragiquement d'actualité. Quatrième de couverture Fin 1908 : Rose Caleu, jeune femme à la beauté sculpturale, bonne du curé le jour, devient aux heures sombres une prédatrice redoutable et une tueuse psychopathe implacable et insoupçonnée. Violentée dès son plus jeune âge, victime d'inceste et d'abus sexuels, la jeune gourgandine use et abuse de ses charmes pour torturer à plaisir et tuer à foison les amateurs de chair fraîche et de lubricité. Nouvelle recrue de la maréchaussée, le gendarme André Colinot est chargé de l'enquête. Inflexible, intègre, fin limier, observateur hors pair, mais surtout femme travestie en homme, le gendarme se trouve confronté à ses pulsions en la personne de Léon Dubreuil, cafetier robuste et fort en gueule, dont l'intelligence rivalise avec ses attributs masculins... Ensemble, ils vont déjouer de nombreux pièges et recueillir les indices nécessaires pour mener l'enquête à son terme et démasquer la coupable. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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