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  • L'Invisible Madame Orwell | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Invisible Madame Orwell Anna Funder Héloïse d'Ormesson Le 5 septembre 2024 496 pages traduites par Carine Chichereau essai biographique Chronique 9 janvier 2025 Prix Femina du meilleur roman étranger 2024 Sélection Prix Médicis Essai. Et si, pour une fois, on s'attachait à tracer le portrait d'une invisible, de l'épouse de ? Et si on cherchait à déterminer l'importance de cette femme dans l'oeuvre de son illustre mari, le célébrissime Georges Orwell ? Et si toutes les biographies de cet homme n'avaient été que l'expression même d'un patriarcat tout puissant, d'auteurs incapables d'écorner un tant soit peu l'image de l'illustre écrivain, préférant sacrifier la vérité sur l'autel de la sacro-sainte supériorité masculine ? Effroyable enquête minutieuse de l'autrice de ces pages, par ailleurs grande admiratrice du romancier, quand certains détails de l'histoire communément admise clochent, sont imprécis. On découvre alors une véritable héroïne, qui bien que s'attachant elle-même à se rendre invisible, n'en est pas moins une vraie muse pour un époux qui, sans elle, n'aurait pas pu mener à bien son travail. Mieux, qui s'inspire d'un de ses poèmes pour intituler "1984". J'ai eu beaucoup de mal, à l'instar de Anna Funder, à comprendre pourquoi Eileen acceptait d'être si maltraitée, trompée par cet homme constamment malade, inadapté, égocentrique, menteur, même si capable de génie. Doit-on tout accepter, tout pardonner sous prétexte justement de ce génie ? Celui-ci ne s'exprime-t-il pas toujours parce que l'entourage de l'artiste, les conjoints se sacrifient ? On pense évidemment à Dali... Les témoignages de l'époque, les correspondances, les archives, racontent une toute autre histoire que celle jusque là transmise : on découvre une femme solaire, diablement douée, intelligente, fine analyste, courageuse, notamment pendant la guerre d'Espagne, intuitive, à l'humour indispensable à l'écriture d'une œuvre magistrale, en avance sur son temps. Sans Eileen aurait-il eu un Georges ? Pas certain. Alors pourquoi s'est-elle à ce point oubliée ? Pour le mari, par amour, ou par conscience accrue de la possibilité de l'émergence d'une œuvre hors du commun à laquelle elle voulait apporter sa contribution ? Un chemin de croix difficile à lire et à accepter pour les femmes que nous sommes aujourd'hui. Le génie excuse-t-il tout ? En ce qui me concerne, non. Et ce sang omniprésent celui qu'elle perd en quantité, celui qu'il crache avec ses poumons, celui des millions de victimes de la barbarie.... Reste l'image d'un couple qui, le soir, dans sa chambre, travaillait avec passion à corriger, à débattre sur les textes signés ensuite par monsieur. Savons-nous vraiment ce qu'il se passe dans l'intimité d'un mariage ? Qu'est-ce qu'il se cache derrière une peinture, une sculpture, un livre, une renommée ? Quoiqu'il en soit l'image et la réputation de Georges Orwell en sont indubitablement obscurcies. Le Prix Femina du meilleur livre étranger 2024 décerné à cet essai biographique est parfaitement mérité en une ère nouvelle où l'on ne peut plus se satisfaire d'une vérité historique tronquée de la moitié de la population mondiale, de l'apport des femmes à la civilisation et la culture. Quatrième de couverture Comment faire disparaître une femme de l'histoire ? Et pourquoi ? Écrasée par les responsabilités familiales, Anna Funder se réfugie dans les textes de George Orwell qu'elle admire, lit ses biographies, et tombe soudain des nues : il y a une femme dans l'ombre du géant, reléguée à quelques discrètes notes en bas de pages. Son nom ? Eileen O'Shaughnessy. Comment avait-elle pu passer à côté ? Grâce aux lettres d'Eileen et aux témoignages de ses proches, Anna Funder soulève le voile sur la vie privée des Orwell, les accompagne à Barcelone lors de la guerre civile espagnole puis à Londres sous les bombes. Elle s'interroge sur ce qui fait un grand écrivain. Le travail, bien sûr. Mais ce dernier nécessite du temps et un quotidien exempt de contraintes. Autant de conditions que l'" épouse modèle " se doit d'assurer à son propre détriment. L'Invisible Madame Orwell est le roman vrai d'une femme brillante et engagée, mais volontairement effacée au profit d'un mythe : celui du créateur. Refusant la version officielle et les omissions, Anna Funder redonne une voix à celle qui l'avait perdue et livre une réflexion sans concession sur la condition des femmes. Eileen O'Shaughnessy ne sera désormais plus réduite au rôle de subalterne derrière l'auteur légendaire de 1984. L'invisible n'est jamais condamnée à le rester. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les silences de Jeannette | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les silences de Jeannette Elise Fischer Calmann-Lévy 23 août 2023 320 pages Roman biograhique Chronique 13 janvier 2024 "Si une famille ne se compose pas de membres solidaires les uns des autres pour l'honneur contre les mauvaises chances, qu'est-ce qu'une famille ?" Alphonse Karr Un roman biographique comme un dernier message à tous ceux que Élise Fischer a laissé derrière elle à son décès annoncé en fin d'ouvrage et intervenu en décembre dernier. Basé sur l'histoire de sa famille sur plusieurs générations, se permettant quelques entorses à la vérité, quelques personnages fictifs, ce récit touche pourtant à une vérité absolue concernant les rapports parents enfants et particulièrement avec les mères. Élise Fischer, alors que la fin du chemin est proche, tente de comprendre encore les silences de sa mère Philomène-Jeanne dite Jeannette, une énigme tant son absence de tendresse, sa rugosité, sa cruauté parfois, ont laissé l'enfant puis la jeune fille qu'elle fut, démunie, sidérée, en fureur aussi. Alors remontons au tout début, l'enfance de son père, P'tit Roro le dernier d'une fratrie de sept enfants issue du ventre de Joséphine, dite Fine, Une mère âpre, alcoolique, pleine de rancœur mais aussi capable de pertinence trahissant une intelligence acérée. Se positionnant en victime, se déclarant Rouge contre les riches, n'ayant pas fait les bons choix au sortir de chez les sœurs et sans famille, elle a épousé un courant d'air fuyant sa colère et sa noirceur. Nulle douceur, nul instinct maternel, peut-être parce qu'elle est une handicapée du cœur, peut-être parce qu'elle n'a pas su ... Alors évidemment la rencontre entre Philomène-Jeanne, la promise de son P'tit Roro ou plutôt Jean, va faire des étincelles ! En cette première moitié du XXe siècle, les femmes n'ont pas beaucoup de choix de vie, de carrière, que l'on soit riche ou pauvre. Les plus modestes se trouvent enfermées dans un carcan imposé par une société paternaliste et souvent par les aïeules. Changer de condition, avoir de l'ambition, gravir l'échelle sociale sont inenvisageables. Jeannette a pourtant tout en main : l'intelligence, la finesse de jugement, l'éducation, l'élégance et la beauté... Alors qu'est-ce qui l'empêche de saisir les opportunités offertes par la vie ? Et pour Lison ou Élise, sa fille, quelle conséquences auront sur son destin les décisions prises par sa mère alors qu'elle n'est même pas née ? Élise Fischer fait revivre avec un immense talent tous les membres de cette famille pendant des décennies, entre Alsace et Lorraine. Sa démarche est bouleversante : l'urgence de transmettre le témoin aux siens, de donner des éléments de réponse à certains héritiers, transpire à chaque page. Je souhaite que ces dernières aient apporté la paix dans les cœurs de ceux auxquels elles étaient destinées. J'ai, pour ma part, obtenu quelques explications quant aux comportements des femmes de ma famille du côté maternel, figures très proches de Fine, Jeannette et Élise. Quatrième de couverture Entre Lorraine et Alsace, anatomie d’une trahison maternelle Âgé de douze ans à la mort de son père en 1933, Jean, dit P’tit Roro, dernier d’une fratrie de onze enfants, est élevé seul par sa mère, Joséphine, qui vivote en lavant du linge dans le canal de la Marne au Rhin à Champigneulles, près de Nancy. Malgré les efforts de sa soeur aînée, Agathe, Jean ne peut échapper à l’emprise de cette mère cassante, portée sur la boisson, qui ne décourage pas ses petits écarts, surtout quand ils permettent de gagner quelques sous. Philomène-Jeanne ignore tout cela lorsque Jean, qui travaille avec son père aux Chemins de fer, demande sa main dans l’euphorie de la Libération. Acculée à ce mariage, la jeune Alsacienne éprise de culture et d’idéal se résigne à emménager avec son mari chez sa belle-mère. Celle qu’on rebaptise Jeannette se plie aux moeurs de sa nouvelle famille. Mais la violence qu’elle est obligée de se faire est bien trop forte pour ne pas se retourner contre la fille qui naîtra de cette union… Dans son roman sans doute le plus personnel, Élise Fischer nous livre, sur trois générations, entre Lorraine ouvrière et Alsace rurale, une radiographie familiale saisissante, qui nous mène au coeur de la relation mère-fille, au plus près de ses failles et de ses blessures. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Un petit chantier facile | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Un petit chantier facile Élias Achkar Phare et Lampions éditions Le 10 juin 2024 68 pages Pièce de théâtre Chronique 10 octobre 2024 "Une comédie électrique romantico-lumineuse" Ma préférée ! Un petit bijou ! Attention parenthèse enchantée ! Magique, poétique, délicieuse comédie amoureuse qui m'a totalement séduite. Je l'ai lue avec un sourire béat et peut-être un peu niais de celle qui veut encore croire au grand amour, au coup de foudre et aux cupidons voletant arcs en main. Ici pas d'angelots mais plusieurs phénomènes étranges et mystérieux créés par une Fée "Électricité" nécessitant l'intervention rapide d'un spécialiste "es-prises de courant et autres ampoules" chez Claire, totalement dépassée par les évènements para-normaux frappant la pièce principale de son studio. Par un extraordinaire hasard, (hum, hum), Etienne le voisin est .... électricien. Ô, homme providentiel ! Très jolis ouvrage et scénario de la couverture illustrée par Simon Garot au dénouement... ravissant. Les dialogues sont inventifs, charmants, pleins d'esprit, les personnages particulièrement attachants, l'idée de départ singulière et parfaitement développée. Je ne sais pas ce que je pourrais ajouter sauf : lisez cette pièce évidemment. Merci Elias Achkar pour sa confiance renouvelée. Quatrième de couverture : Un soir, suite à une panne d’éclairage, Claire fait appel à un électricien, et l’incroyable se produit : lorsqu’il est présent, elle a de la lumière, dès qu’il quitte la pièce, la lumière s’éteint ! Stupeur, incrédulité, vérifications diverses, mais il faut bien se rendre à l’évidence : Étienne, notre électricien, agit Biographie de l'auteur : Quatrième de couverture comme un interrupteur humain. Quelle est la cause de ce phénomène ? Et est-il le seul à posséder cette faculté quasi magique ? Nos deux personnages vont avancer à « cloche-lumière » dans cette aventure inopinée et intrigante, où l'humour se teinte d'un peu de féerie… électricité oblige ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Une valse pour les grotesques | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Une valse pour les grotesques Guillaume Chamanadjian Les Forges de Vulcain Le 4 octobre 2024 448 pages Fantasy Chronique 4 mai 2025 Illustration de la couverture de Elena Vieillard. Imaginez que soudain le tableau que vous êtes en train d'admirer se mette à vibrer jusqu'à devenir décor de votre réalité... Dès les premières lignes, je fus littéralement happée par ce texte, non seulement en raison de la qualité remarquable du style littéraire de Guillaume Chamanadjian, mais également par l'atmosphère étrange et singulière qu'il avait immédiatement su créer. Je suis totalement fan de ce fantastique roman fantasy, hypnotique et magique, où le bien et le mal, ainsi que l'imaginaire débridé et la réalité pragmatique, s'opposent en une guerre impitoyable. Magnifique hommage à Mary Shelley et à tous les écrivains de l'étrange, du thriller paranormal, et autres contes bien perchés. La poésie de certaines images, le sens profond à donner aux événements survenus aux héros, évoquant nos propres expériences, la beauté unique de ce roman également livre d'aventures inspirés de Jules Verne, ne pourront que vous toucher, vous aussi. L'air tremble en permanence de cette proximité sensible entre la réalité prosaïque de l'Histoire telle que nous la connaissons et ce monde issu de l'esprit créatif d'un certain Mirabile, savant-astrologue : en des temps éloignés, celui-ci imagina la cité de Schattengau protégée par des centaines de statues de grotesques au bord d'un lac. Un accord fut signé avec le margrave de l'époque de la lignée des von Grunewald, et le royaume fut ainsi dirigé par ces deux alliés pendant des siècles. Tout n'est-il qu'illusion à l'instar des figures de cires que modèle Johann von Capriccio, peintre dans son enfance aujourd'hui étudiant en obstétrique et cyroplaste de talent ? Après une longue journée auprès du Dr Gatts son mentor, le voici abordé par une jolie jeune fille de bonne famille dans une taverne où se retrouvent tous les amis de notre jeune héros. Sous les traits gracieux de la donzelle, se cache en réalité une dangereuse criminelle, Sofia, attendue à l'extérieur par son complice de père. En effet, ils ont été engagés par Catherine von Grunewald pour le kidnapper sans lui faire de mal. L'épouse du margrave a une étrange requête à formuler. Johann pourra-t-il y répondre, sera-t-il capable d'aider cette mère désespérée à la vue de son enfant ? Mais quel mystère entoure ce petit garçon ? Le compte à rebours est enclenché, les drames et catastrophes se multiplient, les secousses de la terre présagent de la fin de ce monde, les êtres humains et les grotesques vont devoir collaborer s'il ne veulent pas que la magie disparaisse à jamais. Alors que l'Histoire officielle semble reprendre le terrain qu'avait gagné l'imaginaire, alors que Napoléon Bonaparte frappe aux portes du royaume, comment Sofia, Johann et bientôt Renata, la suivante de la Mirabile actuelle, vont pouvoir sauver ce qui doit l'être de cet univers fantasmagorique ? Vous croiserez le chemin de créatures extraordinaires, magnifiquement terrifiantes aux pouvoirs insoupçonnés, tels Lukas et Ombeline, mais aussi des âmes damnées tels le margrave et Rupert Hentzau, son bras droit. Un chemin initiatique pour nos trois compagnons à la recherche de la vérité sur leurs propres origines et sur ce monde en pleine métamorphose. Stupéfiante histoire, somptueuse description d'un univers imaginaire, scénario au cordeau, scènes d'actions réglées au millimètre, j'ai tout aimé dans ce roman. Je vais me procurer les précédents afin que mon âme d'enfant soit encore émerveillée. Première sélection du Grand Prix de l'Imaginaire 2025 : roman francophone. Première sélection, édition 2025, Prix SGDL / Yves & Ada Rémy des littératures de l'imaginaire. Quatrième de couverture Johann von Capriccio est un jeune étudiant en obstétrique et ciroplaste de talent à l'université de Schattengau, ville fondée par le savant-astrologue Mirabile. Étudiants et habitants la font vivre sous le patronage des grotesques, statues de pierre représentant des créatures des folklores européens. Les mannequins anatomiques de Johann attirent un jour l'attention de Catherine von Grunewald, femme du margrave. Celle-ci le fait convoquer afin de lui montrer l'enfant dont elle a accouché quelques mois auparavant dans le plus grand secret. Corne, queue, sabots de bouc : l'enfant est un faune. En compagnie d'une mercenaire et de l'héritière de Mirabile, Johann va tenter de comprendre les mystères de Schattengau, ville où l'art et la science prennent vie à l'insu des habitants. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Et puis au pire on s'aimera | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Et puis au pire on s'aimera Thierry Cohen Mon Poche 10 février 2022 456 pages Thriller Chronique 10 février 2022 Cela commence comme un roman feel-good ou new romance pour peu à peu prendre des apparences de thriller sombre où l'humour du début laisse la place à une ironie grinçante, faisant mouche, nous percutant intimement, tant ce qui est décrit est violent. L'auteur nous annonce dès le prologue qu'il va nous raconter une histoire vraie, celle d'Alice à qui il veut rendre justice. « Ce roman est le sien. Son surprenant roman d'amour. » Dès les premières pages on rit de bon cœur ou parfois jaune tant les descriptions, les formulations sont créatives, justes, troublantes. Alice nous ressemble, ainsi que tous les acteurs de ce récit où chacun pourra se retrouver. La plume est vive, réjouissante, imagée, un bijou de drôlerie, un one man show à l'écrit... Et puis, insidieusement, l'ambiance devient délétère, certains protagonistes malsains, les évènements inquiétants. Le roman devient noir, le scénario digne d'un thriller psychologique. Tout débouche sur une réflexion aussi coupante qu'un scalpel, une condamnation sans appel d'une forme de barbarie, de cruauté générée par notre société. Je n'en dirai pas plus pour vous laisser la surprise... On comprend alors comment l'auteur a minutieusement placé des indices tout au long d'un récit qui sous sa cocasserie cache une noirceur démentielle. La couverture et le titre prennent toute leur dimension dès la dernière page tournée. Un très bon roman que je vous conseille vivement. Quatrième de couverture Ça commence comme une belle histoire d'amour. Du genre... à l'eau de rose. D'ailleurs, le roman débute par une rose déposée sur le palier d'Alice, trentenaire rongée par la solitude. Il y a du mystère également, car la dite Alice ignore qui lui envoie des fleurs et lui offre de belles déclarations. Une situation romantique à souhait mais qui peut également paraitre... quelque peu inquiétante. Tout prend donc la forme d'une comédie romantique pleine d'humour et... de doutes. Entre les copines du travail, heureuses de voir Alice ainsi courtisée, et son directeur, pressé de la licencier, Alice passe par des émotions contrastées qui la rendent tour à tour heureuse, désespérée, charmée, affolée. Tant de bouleversements dans une vie monotone sont fantastiques et perturbants à la fois. Ne sont-elles pas nombreuses, les âmes seules qui rêveraient d'être emportées par un mystère aussi romantique ? Jusqu'au jour où... ça dérape. Où le rêve devient cauchemar. Où, comme dans les cauchemars, le pire ne se révèle jamais sous la forme attendue. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Dust | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Dust Sonja Delzongle Denoël Sueurs Froides 2015 509 pages. Thriller Chronique 30 mars 2018 New York, 9 juin 2012 : Personnage central de ce début de série, la profileuse Hanah Baxter, prend un appel longue distance à une heure indue, émergeant difficilement des brumes du sommeil dans son loft newyorkais. 254, indice du Kenya où elle a déjà pisté et arrêté un serial Killer voici quelques temps. Si Ti Collins l'appelle ainsi c'est que la situation est gravissime. Le géant noir aux yeux gris, le chef du CID, the Criminal Investigation Department à Nairobi lui apprend que depuis deux ans sévit un tueur qui laisse derrière lui des croix de sang à même le sol. Pas de trace des cadavres. Vite s'organiser, le chat Sphinx "Bismarck" en garde chez son ex Karen, valise, Glock, vaccins, rails de Coke pour tenir, la voilà partie pour trois semaines éprouvantes à la recherche d'un monstre, issu des croyances et supertitions africaines les plus hallucinantes. Kenya, terre absolue de pure beauté, de nature splendide, de légendes magiques, Karen Blixen en fond de décor dans sa ferme idéale attendant l'avion de son amant. Kenya terre de colonialisme inhumain, de fureur, de violence, de laideur, de pauvreté, de tours gigantesques, de zones de non-droit, de griots, de sorciers, de minerais, de richesses objets de toutes les convoitises et bassesses de blancs comme de noirs, une terre où certains enfants n'ont plus de regard, plus d'innocence, où des albinos risquent leurs vies tous les jours rien qu'en respirant. C'est un sujet incroyable et terrorisant que cette chasse donnée à ces humains, sous prétexte que leur chair, leur sang, auraient des vertus surnaturelles. Depuis 1990, c'est une réalité, sujet de romans actuels africains, entre autres, au Kenya. Deux récits terrifiants vont donc se superposer celui du sacrificateur aux croix de sang, et celui de la préservation des albinos du pays. Toute l'histoire passée du Kenya remonte, celle de la Communauté de l'Ivoire normalement démantelée, de ce peuple cherchant à créer un futur où les héritages issus de l'histoire ancestrale kényane et du colonialisme puissent cohabiter pour créer un nouvel état d'esprit. Hanah va devoir collaborer avec une équipe qu'elle connait en partie : Mullah Singaye, un noir albinos dont le visage rappelle les œuvres du regretté Ousmane Sow, aux yeux fragiles derrière des lunettes de soleil, Juan Mendoza mexicain insupportable tout droit sorti des bidonvilles de Mexico, où il était dans la police criminelle, et une nouvelle venue la mystérieuse et séduisante Kate Hidden, métis aux cheveux blonds et regard vert. Tout est en place pour ce thriller terrifiant et émotionnellement éprouvant, dont la valeur, outre la qualité de l'écriture, de la construction aboutie, de l'ambiance surnaturelle, rappelle certains faits anciens qu'on aimerait oublier, transposés dans ce Kenya en plein devenir, à la croisée des chemins. Un devoir de mémoire pour une vigilance à ne jamais relâcher. Découverte importante pour moi que l'univers de cette auteure. Et un aigle, animal totem du mentor de Hanah plane au dessus de nous ! Quatrième de couverture Quelque part en Afrique, la mort rôde... 2010. Dans un terrain vague de Nairobi, un gamin à vélo s'amuse à rouler dans une grande flaque sur le sable ocre. Du sang humain, répandu en forme de croix. Sans le savoir, le garçon vient de détruire une scène de crime, la première d'une longue série. 2012, à Nairobi. Une femme albinos est décapitée à la machette en pleine rue. Le tueur a emporté la tête, un bras aussi. Elle a été massacrée, comme beaucoup de ses semblables, parce que ses organes et son corps valent une vraie fortune sur le marché des talismans. Appelée en renfort par le chef de la police kényane, Hanah Baxter, profileuse de renom, va s'emparer des deux enquêtes. Hanah connaît bien le Kenya, ce pays où l'envers du décor est violent, brûlant, déchiré entre ultra modernité et superstitions. Mais elle ne s'attend pas à ce qu'elle va découvrir ici. Les croix de sang et les massacres d'albinos vont l'emmener très loin dans les profondeurs du mal. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Donnez-moi de mes nouvelles | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Donnez-moi de mes nouvelles Isabelle Artus Charleston 14 mars 2023 336 pages Roman Chronique 18 mars 2023 À ceux qui pourraient classer ce roman dans la catégorie feel-good, je dirais... Attendez. Récit faussement léger à l'humour comme marque d'élégance, la causticité cachant une grande pudeur, les formules inventives et drôlissimes ajoutant au tact et à la délicatesse apportés à un tel sujet. Nombre d'accidentés de la vie, si ce n'est de la route, se retrouveront dans l'histoire de Étienne Marcel qui au réveil d'un coma n'a plus de mémoire et ne réussit plus à marcher. Terrifiant moment qu'il traverse heureusement entouré de ses proches, amis, mère, collègues de bureau, tous singuliers, originaux, à forte personnalité. L'écriture est belle, remarquable, mêlant verve, fantaisie, profondeur et suspension du temps. La description du microcosme qu'est un magazine de luxe est plus vraie que nature et pointe les vérités sous les fausses apparences, les faiblesses sous les comportements outranciers. L'autrice connaît tous les codes de ce milieu et en fait un portrait parfois au vitriol, parfois tendre, toujours juste. Elle enlève couche après couche les vernis posés année après année qui ternissent la fraîcheur de l'image à l'instar de notre héros malgré lui qui, peu à peu, retire les voiles recouvrant son enfance et sa vie. Son inconscient dit STOP, son corps refuse d'avancer ; comme un caillou dans la chaussure, une part au plus profond de lui l'empêche de continuer à fonctionner comme si de rien n'était. Comme l'écrivait Michel Odoul : "Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi". Quant à moi, je le formulerai ainsi : dis-moi où tu as mal, je te dirai qui tu es. Plusieurs figures féminines tournoient autour de lui, l'aidant chacune à faire le tri, à recoller les morceaux. Les hommes, père et ami photographe sont lointains, présents en pensée. Et qui est ce grand noir sapé comme un roi, aux allures de garde du corps, qui l'appelle "mon frère"? Le portrait de ce jeune homme monté de sa province et tombé dans le monde du glamour par hasard, dessine les traits d'un être touché par la grâce, lunaire, imaginatif, sensible, inconscient de son talent et du coup d'une pertinence folle, avançant à l'instinct, à l'humain, dans un monde d'artifices et de faux-semblants. Mais on ne peut chasser sa vraie nature indéfiniment, forcément elle se manifeste, se regimbe lorsque le chemin emprunté nous éloigne de nous-mêmes... Quel est l'élément déclencheur, hors l'accident, à l'origine de l'amnésie et du handicap de Étienne ? La solution se trouve-t-elle dans une malle aux souvenirs, dans la psychogénéalogie ? Son amie d'enfance Alma-Marie pourra-t-elle le guider ? A-t-elle des informations ? Ce qui pourrait être un des pires moments de la vie du jeune homme pourrait, peut-être, se révéler comme une remise à zéro salutaire, un passage obligé pour ce trentenaire qui, jusque là, s'est laissé emporté par les évènements sans les provoquer. Quatrième de couverture Après le succès de « La Petite boutique japonaise », Isabelle Artus revient avec ce nouveau Roman plein de dérision et de fantaisie ! Un homme se réveille dans un lit d’hôpital, paralysé et amnésique. Peu à peu, des bribes de souvenirs lui reviennent : il s’appelle Étienne Marcel, oui, comme la station de métro, il est le journaliste vedette d’un grand magazine de mode et s’est fait renverser par un camion poubelle, en Vélib, à quatre heures du matin. Si au bout de quelques semaines Étienne a retrouvé l’essentiel de sa mobilité et de sa mémoire, il ne parvient toujours pas à marcher. Pour ses médecins la paralysie est psychosomatique. Aidé de ses trois amies Prudence Sainte-Rose, psychiatre superstar judéo-antillaise, Alma-Marie, son amie d’enfance, Ardéchoise de souche à la carrure de rugbyman, et Olympe Costa de Bazainville, sa collègue journaliste, Parisienne jusqu’à l’âme, Étienne va chercher dans son passé les raisons de son blocage, au risque de tomber sur de lourds secrets de famille… Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Jours de glace | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Jours de glace Maud Tabachnik City Editions 18 septembre 2019 322 pages Thriller & Historique Chronique 29 octobre 2019 « Les gens croient que le mal n'existe pas, que l'humain n'est pas mauvais, qu'il a des circonstances atténuantes. J'ai toujours pensé que le mal faisait partie de notre ADN. » L'action se situe en avril 2020, la température est aux alentours de - 15°C, le ciel d'un bleu pur... J'ai lu ce roman lors de la soirée d'Halloween et c'était parfaitement approprié compte tenu de l'ambiance surnaturelle et inquiétante qui baigne ce thriller et la petite ville de Woodfoll, dans l'extrême région Nord du Canada. Anciennement terre des Indiens, ceux-ci veillent jalousement à ce qu'on respecte leurs coutumes, leurs croyances, leurs morts. Les certitudes ancestrales, quant à l'existence d'un monde parallèle et du pouvoir des chamanes et de leur magie, sont encore profondément ancrées en eux malgré la colonisation que les blancs leur ont fait subir. C'est donc bien en territoire indien que vous pénétrez ici, plus que véritablement au Canada. Les relations diplomatiques entre le gouvernement ou les autorités et les chefs représentant le peuple amérindien sont marquées par une incompréhension profonde malgré les apparences. Les blancs restent des colonisateurs, des envahisseurs, rien ne serait changer cet état de fait. Tout est tractations, méfiance, mépris... Le passé est très présent... Ainsi, après nous avoir présenté un couple d'immigrés, Michaël et Maggie Laurie, en 1870, à l'origine de cette histoire, Maud Tabachnik donne la parole à son héroïne, Louise Grynspan dite Lou, ancienne profileuse de la police du Québec, qui, à la suite de deux malheurs personnels, a posé sa candidature comme shérif de la toute petite ville de Woodfoll. La narratrice nous trace un portrait très intéressant et réel du Canada d'aujourd'hui, loin des clichés habituels de la terre promise, nous raconte l'histoire de sa famille émigrée lors de la montée du nazisme en Autriche, et enfin, nous décrits on nouveau lieu d'habitation et de travail, la région du Manitoba, ainsi que l'équipe sous ses ordres. Une langue acérée, un caractère trempée, le sens de la formule, un apparent cynisme pour cacher une grande sensibilité, cette ancienne championne de ski nordique et sauts en hauteur, à la tête bien faite, à l'instinct de chasseresse, va devoir faire face à une situation terrifiante où tous ses repères seront mis à mal. Pénètre-t-elle dans un conte de mauvaises fées... ? Le décor de ces montagnes et forêts en noir et blanc, ce froid coupant, et soudain un dérèglement climatique exceptionnel, vont la transporter aux frontières du réel. Lorsqu'un centre pénitentiaire, le 3AP, ouvre non loin de Woodfoll, Lou est consciente du danger que cet événement revêt. En effet, bizarrement, son poste de police se voit offrir du matériel, armes, véhicules dernier cri... Le message est clair, on achète en quelque sorte leur soutien. Craint-on aussi une catastrophe en haut lieu, n'est-on pas tout à fait sûr des mesures de sécurité mises en place dans cette prison ultra moderne et futuriste ? Certainement.... Louise va devoir affronter une tempête violente et brusque, comme annonciatrice de la fin du monde. Et comme dans l'ancien Testament, ce n'est qu'une des plaies qui s'abatteront sur le Manitoba. En effet, quatre détenus, frères, des criminels des plus inhumains, profitent d'une panne d'électricité et de l'ouverture des portes pour se faire la belle. Au même moment, le corps d'une adolescente indienne est retrouvé horriblement mutilée.... Les forces de destruction en marche ont- elles été invoquées par les sorciers, le peuple canado-amérindien exigeant la destruction de la prison construite sur un ancien cimetière de braves ? Rien n'est moins sûr.... Doit-on donner aux frères le pouvoir des quatre cavaliers de l'Apocalypse ? Lou devra faire preuve d'un sacré self control pour protéger les siens, sa nouvelle compagne, ses concitoyens et bientôt ses hommes... L'auteur heureusement a le génie de la formule et possède une inventivité indaignable quant au style, l'humour, la causticité. C'est une chance, car ce thriller est ténébreux, fascinant de par sa noirceur et les lieux et circonstances. Je l'ai lu avec empressement, ne sachant pas bien où j'étais, courant haletante à la suite de Lou et de ses collègues.... Une vision originale de ce pays, de cette région méconnue... Les voix des anciens murmurent toujours dans le vent... Écoutez ! Quatrième de couverture Des trombes d'eau. Un vent infernal. En quelques minutes, la petite ville de Woodfoll dans le grand Nord canadien est balayée par une tempête d'une violence inouïe. Plus d'électricité, plus de téléphone, un paysage de fin du monde. Comme le reste de la région, la prison de haute sécurité n'a pas résisté à l'ouragan. La panne électrique a ouvert les portes, libérant quatre tueurs, parmi les pires de leur espèce, des violeurs, pédophiles et meurtriers récidivistes qui se retrouvent dans la nature. Quand des cadavres sont retrouvés, sauvagement mutilés, les soupçons se portent forcément sur les évadés. Mais sont- ils les vrais coupables de ces atrocités ? Lou Grynspan, ancienne profileuse de la police du Québec, mène une enquête aux frontières de la raison. Un voyage au bout de l'enfer qui va hanter ses jours et ses nuits. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La fureur de la rue | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La fureur de la rue Thomas H.Cook Seuil Novembre 2019 432 pages traduites par Philippe Loubat-Delranc Thriller Chronique 13 octobre 2020 Comme des retrouvailles avec un maître à penser aimé, admiré, cette nouvelle lecture du dernier opus de Thomas H. Cook est incontournable : cet auteur a provoqué chez moi par la découverte de " Sur les hauteurs du Mont Crève-Coeur" une de mes plus grandes émotions littéraires. Donc .... Le plus fou avec cet ouvrage est qu'il est paru aux USA en 1989, puis en 1992 chez Gallimard dans une autre traduction sous le titre " Les rues de feu". Trente ans après, je ne sais si l'auteur a ressenti la nécessité de le faire reparaître tant les évènements politiques aux USA et partout dans le monde sont cruellement identiques, mais il est certain que ces lignes sont incontournables et éclairent les drames et revendications actuels d'une lumière toute différente. Le plus étant que L'Histoire se télescope ici avec un fait divers ignoble : le meurtre d'une enfant de douze ans, noire, violée et enterrée sur un terrain de sport dans le quartier noir pauvre de Birmingham, Alabama. Nous sommes en 1963, Thomas H. Cook a alors seize ans et grandit dans cette ville sudiste, au première loge de ce que furent ces journées historiques, inoubliables pour l'évolution de la société américaine. Martin Luther King est attendu pour plusieurs conférences et discours sur place. Birmingham est une étape dans sa tournée. Des manifestations non-violentes sont organisées en ville, sévèrement réprimées par les autorités. Les forces de l'ordre sont sur les dents, toute la communauté de Birmingham est écartelée entre les deux pensées : raciste ou progressiste et égalitaire. Au sein même de la police, les avis opposés donnent lieu à des échauffourées. Un climat de méfiance s'installe. Certains continuent à utiliser des méthodes barbares que le Ku Klux Klan ne renierait pas, d'autres applaudissent discrètement ce tournant sociétal et politique tant attendu. La venue du grand homme rend fébrile également le FBI.... On pense que certains de leurs agents ou indics sont infiltrés dans les deux camps. Tout n'est que supposition. Dans cette ambiance crépitante comme un feu qui ne demande qu'à tout consummer, survient la découverte du corps d'une enfant noire. C'est Ben Wellman, déjà posté en surveillance pour noter le discours de Martin Luther King dans une église baptiste, qui est mandaté sur la scène, un ancien terrain de sport. Lui, le flic blanc, va donc devoir enquêter sur cette affaire dramatique, ignoble, dans une communauté noire révoltée et en pleine revendication. Tout le tact, le respect, l'intelligence et l'empathie dont il est capable ne vont pas être inutiles pour faire la lumière sur cette tragédie qui l'affecte plus qu'une autre. Nous le suivons pas à pas dans tous les quartiers, dans toutes les maisons, résidences, salles de billard, carrières, bars, postes de police. Plus il avance, plus il tique.... Il refuse de lâcher le morceau alors même que les morts s'amoncellent..... Comme toujours depuis ses débuts, Thomas H. Cook dans un style admirable, avec un talent inouï à nous restituer les ambiances, les sentiments, les dialogues, nous offre un texte ciselé (formidablement traduit par Philippe Loubat-Delranc) : courageux et engagé. Birmingham devient l'antre du Diable : quel est son nom ? Pourquoi s'en prendre à une gamine innocente ? Pourquoi des policiers sont assassinés ? Tout s'enchevêtre.... À vous de trouver le bout de la pelote afin de la dérouler. Un roman noir magnifique où souffle le vent de L'Histoire, d'une profonde humanité, d'une grande et tragique beauté. À lire absolument... Quatrième de couverture 1963, Birmingham, Alabama. Alors que le sergent Ben Wellman est chargé de surveiller Martin Luther King pendant l'un de ses discours dans une église baptiste, il reçoit un appel : une petite fille noire de douze ans a été découverte, violée et assassinée, sur un ancien terrain de sport. Sa hiérarchie le charge du dossier, mais ce n'est pas une priorité pour la police. Wellman se heurte aussi à la communauté noire qui se méfie de lui et n'apprécie guère, en pleines tensions raciales, de voir un Blanc s'immiscer dans ses affaires. Tandis que les manifestations de rue se succèdent, rythmées par les discours de Martin Luther King, Wellman mène une enquête qui l'entraînera au bout de l'enfer où ni les Noirs ni les Blancs n'ont intérêt à ce que le meurtre soit résolu.. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Rêve d'indiennes | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Rêve d'indiennes Colette Vlérick Calmann-Lévy Mai 2021 416 pages Historique Chronique 5 juillet 2021 « Le coton Connu depuis des siècles, il devient un enjeu dès le XVIIe siècle. L'étoffe, légère et fraîche en été, absorbait la transpiration, se lavait et séchait facilement, à l'inverse des étoffes de lin et de laine. Quant à la soie, travaillée à Lyon depuis François 1er, son prix la réservait aux riches.Bon marché, le coton connut un engouement immédiat, d'abord pour les tissages " en blanc" puis, dès qu'arrivèrent des Indes les premières toiles peintes, pour ces contonnades colorées qu'on appela "Indiennes". Les premiers comptes rendus de voyageurs occidentaux en Inde parlent d'un procédé qui justifie pleinement le nom de "toiles peintes" qu'elles reçurent également. À partir d'un pochoir, et armé de fins pinceaux de bambou, l'artisan peignait les motifs tracés sur la toile. Les traitements subis par l'étoffe fixaient si bien les couleurs qu'elles devenaient de plus en plus belles au fil des lavages. Les motifs de petites fleurs stylisés, importés, ainsi que la technique de fabrication, par des commerçants et artisans arméniens à Marseille au XVIIe siècle, ont donné naissance, par exemple, aux étoffes dites "provençales", toujours en usage. Une partie du coton, en fil ou déjà tissé, provenait de la côte orientale de la Méditerranée ou d'Afrique du Nord, via les ports et villes de l'Empire ottoman appelés Échelles du Levant, et ce dès le XVIe siècle.La présence du coton en Europe remonte ainsi à cinq siècles... C'est en grande partie pour sa culture aux Amériques et dans les iles des Caraïbes que se développa l'esclavage. C'est ainsi qu'une plante a transformé le monde. » Cette note en fin d'ouvrage me semblait importante afin de comprendre les enjeux réels qui motiveront les protagonistes de cette histoire. Pouvons-nous, lorsque nous enfilons le matin un simple t-shirt, imaginer le périple à travers les siècles que cette fibre a traversé, mesurons-nous combien de bataille, de ténacité, de courage, de talent il a fallu à tous les indienneurs, tisseurs, apprentis chimistes, coloristes, dessinateurs, voyageurs, explorateurs, navigateurs pour qu'aujourd'hui nous puissions simplement enfiler le vêtement le plus basique de nos placards ? Cinq siècles de présence en Europe : ceci doit immédiatement nous faire envisager la bravoure des indienneurs pour maintenir le cap malgré les bouleversements politiques, économiques, les révolutions, les guerres, les embargos, sans parler des interdictions pures et simples de porter des Indiennes obtenus par les soyeux de Lyon auprès du Roi. Ainsi porter un simple bout de ces cotonnades peut vous valoir d'être arrêté en ce règne de Louis XV si on n'a pas de chance ou si vous faites l'objet d'un complot d'une femme jalouse. C'est ainsi que le destin de Louise sombre dans un cauchemar incompréhensible qui pourrait être long sans la protection du chevalier Philippe de La Gambais son maître à Brest. Comprenant que son épouse est à l'origine des mésaventures de la toute jeune fille, il mandate auprès d'elle, s'obstinant à ne pas vouloir revenir à l'hôtel particulier, un garçon débrouillard, Nicolas. Les aventures d'une vie les attendent, bien des malheurs mais aussi des joies, et l'exaltation de participer à une aventure extraordinaire quant à la production d'Indiennes bientôt autorisées.De Brest à Lorient, Nantes, Genève, la Suisse et les Caraïbes, ce magnifique récit nous embarque immédiatement, réussissant à tisser des liens solides entre les personnages attachants et le lecteur. Remarquablement bien écrit et mené, nous quittons Nicolas et Louise forts de tous les enseignements et anecdotes qui font des destinées particulières, les ruisseaux puis les rivières qui alimentent le puissant fleuve de l'Histoire.J'ai infiniment aimé ce roman, je ne peux que vous le conseiller. Quatrième de couverture Louise n’a pas encore treize ans quand la police du roi la déshabille en pleine rue de Brest. Son crime ? Elle porte une étoffe prohibée, une indienne. Toute l’Europe s’est prise de passion pour ces cotons tissés en Inde et peints de couleurs éclatantes. Mais la France les interdit toujours, en plein XVIIIe siècle ! La honte pousse Louise à s’enfuir de la maison de son tuteur, le chevalier Philippe de La Gambais. Envoyé à sa recherche, Nicolas, un autre protégé du chevalier à peine plus âgé qu’elle, choisit de l’accompagner. C’est le début d’un long périple semé d’obstacles et de drames mais aussi de rencontres lumineuses. À Lorient, Louise trouve une place dans une bonne maison et Nicolas à la Compagnie des Indes. Il y découvre la beauté des indiennes, importées légalement pour être exportées dans les pays qui les autorisent. Dès lors, convaincu que la prohibition ne tiendra plus longtemps, il veut tout apprendre sur leur fabrication. Là sera son avenir ! Mais pas à Lorient : à Nantes ! Louise l’y retrouve et le succès leur semble promis quand, l’interdiction enfin levée, se créent les premières manufactures d’indiennes nantaises. Mais de lourds secrets pèsent sur eux... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les toiles de la discorde | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les toiles de la discorde Albert Ducloz De Borée Terres d'écriture 4 janvier 2024 272 pages Historique Chronique 4 janvier 2024 Roman situé dans la région du Puy-en-Velay dans les années cinquante. Lorsque l'on est fils d'artisan, que l'on a grandi au rythme des saisons, des bêtes, de la nature, et que l'on sait que l'on aime par dessus tout dessiner les beautés environnantes, comment bifurquer sur un chemin que les siens n'envisagent par pour nous ? Le hasard ou le destin va s'en mêler et notre héros, François, va être accepté dans un cours de dessin gratuit organisé par la mairie du Puy-en-Velay. La rencontre entre le garçon et son mentor Sébastien se déroule au mieux, les dons de l'élève étant évidents. La fille de la ferme voisine, Émeline, assiste de loin à une des leçons de groupe donnée dans le champ de ses parents. Elle a depuis quelques semaines repéré le beau jeune homme en plein travail. Enfin elle l'aborde ; les deux adolescents partagent vite une attirance mutuelle certaine mais aussi la passion de la représentation picturale de ce qui les entoure. Ainsi, grâce à François, elle devient la première fille à être acceptée dans ce cours, une digne représentante de la gente féminine au talent indéniable. Bientôt, dans leur recherche commune d'élargir leurs horizons et de repousser les limites de leur art, ils en viennent à vouloir passer au nu. Même si de tendres sentiments les poussent l'un vers l'autre, leur démarche est artistique, avant tout. Émeline accepte d'être le modèle de son ami. Après la séance de pose, la toile est découverte, et un scandale éclate. Vite les deux tourtereaux, face à la violence paternelle, vont trouver refuge chez leur professeur de dessin, Sébastien, et sa femme Clara. Une étrange relation se noue alors entre les deux couples ; tout n'est pas aussi lisse et tranquille que les apparences le laissent entendre. Un roman historique donc s'attachant au processus de création, aux relations intimes entre artistes : tout n'est que sensations complexes à décrypter particulièrement entre un peintre et son modèle. Malheureusement, la passion s'accompagne bientôt de son pendant négatif, la jalousie dévorante... Comment Émeline, François, Clara et Sébastien vont-ils pouvoir préserver leur amitié, leur amour ? Quatrième de couverture Jeune peintre talentueux, François se montre plus doué que son maître. Au point d’attiser la colère de son entourage et la jalousie de son professeur lorsqu’il se met à peindre des nus... 1954. Doué pour les arts graphiques, le jeune François Dufour s'inscrit à l’école des Arts du Puy-en Velay et sympathise avec sa jeune voisine, Émeline Landry. Bientôt, celle-ci pose nue pour François. Furieux, les parents du jeune artiste détruisent le tableau. Les deux adolescents, après avoir fugué, trouvent refuge chez leur professeur de peinture, Sébastien Favre, et sa femme, la belle Clara. Alors encouragé par son professeur, François reprend la peinture de nus et se met rapidement en tête de peindre Clara. Sébastien, bien que très réticent, accepte. Un choix qu'il ne tardera pas à regretter. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Je serai Le Feu | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Je serai Le Feu Diglee La Ville Brûle 8 octobre 2021 256 pages, version illustrée Beau Livre Chronique 20 décembre 2022 Les poèmes en anglais étant traduits par Clémentine Beauvais. Présentation en vidéo de cet ouvrage sur Eva Impressions littéraires et Eva Résonances littéraires : Le titre, en premier lieu, a été emprunté à un vers de Claude de Burine, poétesse méconnue dont ne reste que les œuvres et les mots, universels. [C'est d'ailleurs ce qui m'a encouragée à mener à bien ce livre : parce qu'une part de moi espère que les mots peuvent encore agir au-delà de leur sens primaire, de leur grammaire, au-delà de notre culture et des lois intellectuelles qui régissent notre approche de la langue. Agir de manière archaïque, simplement pour leur son, leur forme, leur empreinte sur la page. « De préférence j'écris des vers très courts, pour que le sang passe entre les mots, qu'il soit à l'aise, à son affaire, qu'il donne un coup de rein, une caresse, comme dans l'amour... » Écrivait Claude de Burine. C'est pour toutes ces raisons que j'ai choisi comme titre à ce livre des vers de Claude. Ils me semblaient contenir toute l'indiscipline violente, l'audace brutale et solaire dont ont dû faire preuve l'ensemble des femmes rassemblées entre ces pages : « Si l'on m'aborde, Je serai le feu. »] L'autrice illustratrice insiste bien sur le fait que ce recueil n'est pas une anthologie mais le rassemblement de poèmes choisis subjectivement composés par cinquante femmes. « À la recherche des poétesses perdues » pourrait être le soustitre tant nos sœurs d'hier et d'aujourd'hui ont toujours été reléguées à la seconde place par ces messieurs ; certaines pourtant ont eu une reconnaissance et une célébrité en leur temps. Que reste-t-il de ces artistes pluridisciplinaires pour la plupart ? Quelque soit le courant de pensée et de création de l'époque où elles naissent, bien que pionnières bien souvent, leur féminité leur est soudain renvoyée au visage comme une tare ; en effet, leur liberté, leur indépendance, leur désir sexuel assumé, leur intelligence, sont insupportables, doivent être écrasés. On retombe bien vite dans l'aberration « ni vierge, ni prostituée » préfigurant le « ni pute, ni soumise », les deux seuls choix laissés à la gent féminine. La question du non genre en particulier dans l'acte de création est au centre du travail de beaucoup. Elles sont des féministes au sens noble, elles ouvrent bien des chemins à leurs héritières. N'étant pas en confort avec l'angle choisi par DIGLEE, (serait-ce une question de génération ? Je ne crois pas), je ne suis pas une partisane des « iel », du non-genre en permanence, de certains nouveaux termes comme « racialisé », et pas fan enfin du féminisme d'amazone. Mais en tant que dessinatrice, styliste et chanteuse lyrique, œuvrant malheureusement toujours dans un monde paternaliste et misogyne, je tiens cependant à saluer ici le travail très abouti qu'elle nous offre : j'aime son style littéraire, sa remise en question permanente, ces biographies courtes mais essentielles, sa poésie graphique, son enthousiasme réjouissant. Je la remercie pour les informations et les vérités historiques qu'elle dévoile, pour toute ces heures de recherches passionnées et généreuses, pour son érudition accessible. C'est un très bel ouvrage en tant qu'objet et par son contenu. J'aime particulièrement Emily Dickinson dont j'ai interprété douze poèmes mis en musique par Aaron Copland, et oui je rejoins DIGLEE dans la formulation que ce fut pour moi une « rencontre » avec Emily en 1998 qui depuis lors m'accompagne. Anna Akhmatova, Maya Angelou, Patti Smith, Maria Krysinska m'ont interpellée, leurs poèmes touchée. Un très beau cadeau toute l'année. Quatrième de couverture Cette « anthologie » réunit 50 poétesses des 19e, 20e et 21e siècle. Certaines d’entre elles sont très connues, d’autres sont tombées dans l’oubli. Toutes ont en commun d’avoir marqué leur époque, et d’avoir écrit de sublimes poèmes. Pour chacune d’entre elles, Diglee a réalisé un portrait ou une illustration originale, rédigé une biographie, et sélectionné ses poèmes préférés. Maureen Wingrove (Diglee) est une illustratrice, autrice de bande dessinée et romancière française. Elle a récemment publié Libres, puis Baiser après #MeToo (avec Ovidie). Elle est également passionnée de poésie et de littérature. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'incivilité des fantômes | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'incivilité des fantômes Rivers Solomon Aux Forges de Vulcain 2019 395 pages traduites par Francis Guévremont SF Chronique 8 décembre 2019 Dédicace : A ma mère, et à sa mère, et ainsi de suite jusqu'à Ève. Premier roman original, unique, de SF mais pas seulement... Violent, puissant, ténébreux, organique.« Aster est une jeune femme que son caractère bien trempé expose à l'hostilité des autres. Son monde est dur et cruel. Pourtant elle se bat, existe, et aide autant qu'elle le peut, avec son intelligence peu commune, ceux et celles qu'elle peut aider. Mais un jour, elle comprend qu'elle ne peut plus raser les murs, et qu'il lui faut se tenir grande. Sa rébellion est d'autant plus spectaculaire qu'elle est noire, dans un vaisseau spatial qui emmène les derniers survivants de l'humanité vers un improbable Eden, un vaisseau où les riches blancs ont réduit en esclavage des personnes de couleur. » Lorsque vous saurez que Rivers Solomon est une personne transgenre afro-américaine aujourd'hui vivant en Grande- Bretagne, vous comprendrez nombre de thèmes abordés dans ce récit de science-fiction : sont traitées les questions du genre, de l'esclavage, de la ségrégation, de la dictature, de la violence faite aux femmes, de la fin d'un système, du no- future, du sentiment de non-appartenance à un groupe, à une société, à un pays qui vous rejettent en raison de votre différence, de votre unicité, de votre liberté de penser et de voir ... Un immense vaisseau comme un paquebot géant fendant l'espace. Plus vous êtes humble, plus vous descendez vers les ponts du bas. Pas de portes, des écoutilles, pas de maisons, des cabines à partager, un couvre-feu, des gardes, un dirigeant tout puissant, mourrant d'on ne sait quelle maladie, un lieutenant cruel et sadique attendant de prendre sa place, un chirurgien Théo, une amie Giselle borderline, une tanta Mélusine, mère de substitution de la vraie, Lune Grey, celle dont l'ombre s'étend encore sur sa fille, Aster... Un monde imaginaire anxiogène, concentré du pire d'une société à l'agonie.... Aster réussit à respirer dans son botanarium où elle recrée la nature... Le Matilda avance vers une destination inconnue.... Mais bientôt, le mystère de la maladie dont souffre le souverain rappelle celui entourant la mort de Lune... Aster doit comprendre ce qui est arrivé à sa mère et pourquoi le lieutenant la hait tellement.... Grâce à la perspicacité de Giselle, les carnets laissés par Lune prennent une toute autre signification.... Le message d'une mère à sa fille à travers le temps peut enfin être délivré.... Montez à bord du terrible et fantastique Matilda... Tout un monde vous attend avec ses codes, ses règles, ses paysages, ses coursives... Extra-ordinaire en effet ! Quatrième de couverture Aster est une jeune femme que son caractère bien trempé expose à l’hostilité des autres. Son monde est dur et cruel. Pourtant, elle se bat, existe, et aide autant qu’elle le peut, avec son intelligence peu commune, ceux et celles qu’elle peut aider. Mais un jour, un type la prend en grippe. Et Aster comprend qu’elle ne peut plus raser les murs, et qu’il lui faut se tenir grande. Sa rébellion est d’autant plus spectaculaire qu’elle est noire, dans un vaisseau spatial qui emmène les derniers survivants de l’humanité vers un éventuel Eden, un vaisseau où les riches blancs ont réduit en esclavage les personnes de couleur. Un premier roman qui prend pour prétexte la science-fiction pour inventer un microcosme de l’Amérique, et de tous les maux qui la hantent, tels des fantômes. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les Caves du Potala | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Caves du Potala Dai Sijie Gallimard Septembre 2020 192 pages Historique Chronique 5 mai 2022 Je lisais ce texte et résonnait en moi le deuxième mouvement de la symphonie numéro 3 de Henryk Górecki, joué par un orchestre à cordes, interprété par une soprano, dont le texte est une prière gravée sur le mur d'une prison où étaient enfermées des victimes du nazisme. Des tessitures les plus graves à la lumière resplendissante des aiguës. Une splendeur ! Une révélation ! La beauté et la foi plus fortes que la barbarie, armes douces pour vaincre l'inhumanité, l'indicible, le Mal. Le chemin fut long pour Bstan Pa, petit garçon aux dons de dessinateur hors du commun choisi pour suivre l'enseignement d'un maître, peintre du sacré honorant dans ses œuvres les déités et Bouddha. Un parcours ardu, initiatique, vers la sagesse, vers la maîtrise totale de son art qui consiste à peindre des représentations sacrées... Il est nommé peintre du Dalaï lama, a toute sa confiance, et est le témoin privilégié des évènements qui vont secouer le Tibet, le menant sur les routes, dans d'autres pays, auprès d'autres souverains, dans divers temples, jusqu'à ce jour fatidique de 1968 qui marquera le début de son calvaire dans les caves du Potala où peut s'exprimer toute la haine, la bêtise, le sadisme de son bourreau, un jeune des brigades communistes rebaptisé le Loup. Plus la fureur se déchaîne, plus Bstan Pa s'envole vers ses souvenirs, bien au-dessus de ces sous-sols. Un monde d'harmonie, de beauté, de recherche de perfection, obéissant à des rites ancestraux, baigné de magie et de spiritualité nous est alors offert par Dai Sijie, écrivain cinéaste, grâce à des descriptions d'un esthétisme et d'une finesse inégalés. La sensualité n'est pas absente de la vie ascétique de notre peintre, chaque mouvement de son pinceau est autant de caresses données à nos âmes, chaque regard est un frôlement, chaque couleur une vibration. Nous nous détachons peu à peu avec lui du charnel pour atteindre un autre niveau de compréhension de l'univers, bien au delà des contingences matérialistes, temporelles et anecdotiques qui animent tous les dictateurs, destructeurs de nos sociétés.L'horizon s'élargit brusquement pour devenir infini, espace de tous les possibles. Oui, un roman aussi puissant, bouleversant, essentiel que le deuxième mouvement de la Symphonie n°3 de Henryk Gorecki. Quatrième de couverture « 1968, palais du Potala au Tibet. L'ancienne demeure du dalaï-lama est occupée par une petite troupe de très jeunes gardes rouges fanatisés, étudiants à l'école des beaux-arts, menés par un garçon particulièrement cruel, "le Loup". Dans les anciennes écuries du palais, Bstan Pa, ancien peintre du dalaï-lama, est retenu prisonnier. Le Loup veut lui faire avouer sous la torture ses crimes contre-révolutionnaires. Alors que les jeunes gardes rouges profanent les plus hautes oeuvres d'art bouddhique, le vieux peintre se remémore une existence dédiée à la peinture sacrée. Il se souvient de son apprentissage auprès de son maître, des échelons gravis grâce à son talent exceptionnel jusqu'à approcher les plus hautes autorités religieuses et participer à la recherche du nouveau tulkou, l'enfant appelé à succéder au défunt dalaï- lama. Que peut la violence des hommes contre la beauté ? Dai Sijie nous fait pénétrer dans un univers d'harmonie et de méditation, nourri par l'évocation d'une tradition séculaire très raffinée que l'écrivain connaît à la perfection. Empreint d'une sensualité étonnante dans la description de l'art tibétain, ce nouveau roman de l'auteur de Balzac et la Petite Tailleuse chinoise procure un sentiment de dépaysement absolu dans l'espace et dans le temps. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Je suis l'abysse | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Je suis l'abysse Donato Carrisi Calmann-Lévy 20 octobre 2021 304 pages traduites par Anaïs de BouteilleBokobza Thriller Chronique 13 février 2022 "Un nouveau thriller d'une intensité rare où violence et angoisse cohabitent pour questionner notre attirance pour le Mal et les traces indélébiles que peuvent laisser les maltraitances du passé." "L'homme qui nettoyait avait cherché sa propre valeur pendant des années. Finalement, il l'avait trouvée là où personne n'avait le courage de regarder. Au fond de l'abysse, il avait découvert que même quelqu'un comme lui pouvait avoir une utilité. Au début, cela lui faisait peur. Il n'était pas préparé à la vérité. Mais ensuite il avait compris et accepté son rôle. IL NE PEUT Y AVOIR DE JUSTICE SANS INJUSTICE, se disait-il. NI DE JOIE SANS SOUFFRANCE. SANS MORT, IL NE PEUT Y AVOIR DE VIE..." Une ouverture suffoquante et déjà horrifiante, un enfant de cinq ans se noie dans une piscine abandonné par sa mère Vera qui s'en va et disparaît dans l'obscurité. Les ténèbres se sont refermées inexorablement et pour toujours sur ce garçonnet coupable de rien, seulement d'être. Pas de nom, pas d'identité, invisible. Que peut devenir cet innocent ? Un ange tutélaire ou un monstre ? "Why I should pity man more than he pities me ? Pourquoi devrais-je avoir de la pitié pour l'homme qui n'en a pas pour moi ? " Frankenstein ou le Prométhée moderne, Mary Shelley, 1818. "Il est à la maison !" Frankenstein, réalisé par James Whale, 1931. Il est dans nos maisons, dans nos familles, dans nos têtes, dans nos mémoires, et nous ne faisons plus la distinction entre lui et nous. Les frontières se troublent, la culpabilité s'accroche à nous tel un pitbull. Nous ne sommes pas à la hauteur, nous allons forcément échouer... Et si la sauvegarde résidait dans le lâcher prise, l'abandon, le suicide pour enfin se reposer après une vie de douleur. Une chasseuse de mouches, un homme qui nettoie, un certain Micky, une adolescente paumée, le fantôme de Vera la blonde, des appels anonymes qui se répètent à l'infini, des coups, des cicatrices, du sang, des bras sectionnés rejeté par le lac de Côme, mortifère et noir comme le néant. Chaque personnage est unique et recèle un secret qui le détruit, tous les protagonistes sont liés d'une étrange manière, tout s'imbrique comme le diable l'a voulu.... Un scénario tortueux, une ambiance pourrie et glauque dans cette région d'Italie qui n'a plus rien de romantique ni de glamour, des enfances et des femmes maltraitées, des justicières borderline, des assassins qui se découvrent protecteurs, et des voix qui résonnent inlassablement jusqu'à nous rendre fou. Un final à hurler. Un thriller psychologique maléfique concocté avec beaucoup de plaisir par un des maîtres de la discipline. Lu en une traite, totalement ensorcelée d'autant plus que j'ai habité près du lac de Côme. Quatrième de couverture L’homme qui nettoie rôde autour de nous. Parmi nos déchets, il cherche des indices sur nos vies. En particulier sur celles des femmes seules. Une femme lui a fait beaucoup de mal enfant : sa mère. La chasseuse de mouches, elle, tente de sauver les femmes en péril. Et elles sont nombreuses... Surtout quand l’homme qui nettoie rôde autour d’elles. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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