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- Je sais pas
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Je sais pas Barbara Abel Pocket 9 novembre 2017 432 pages Divers Chronique 26 février 2017 Ce thriller est un des livres les plus effroyables que j'ai lus de cette auteure et également en général. Aussi un des livres les plus transgressif et courageux remettant sur la table l'idée d'innocence de l'enfance, et d'amour indiscutable entre parents et enfants. " La force se mue en menace, l'amour en crainte, la complicité en méfiance" pour reprendre une phrase page 375 qui peut s'appliquer à toutes les relations dans ce récit en particulier. Jusqu'à la fin, nous découvrons des nouvelles pièces de ce puzzle terrifiant, et jusqu'à la fin nous préférons aussi dire " je sais pas ". Un thriller psychologique surprenant sur la famille, glaçant, où la chute dans un trou sans fin semble inévitable. Cela pose au-delà de cette fiction des questions que notre société bien pensante et frileuse refuse d'aborder. Je ne vais pas dire que j'aime ce livre mais je remercie l'auteure d'avoir eu la bravoure de l'écrire. Un thriller psychologique surprenant sur la famille, glaçant, où la chute dans un gouffre sans fin semble inévitable. Quatrième de couverture C'est le grand jour de la sortie en forêt de l'école maternelle des Pinsons : un avant-goût de vacances. Tout se déroule pour le mieux jusqu'au moment du retour, quand une enfant manque à l'appel. Emma, cinq ans, a disparu. C'est l'affolement général. Que s'est-il passé dans la forêt. A cinq ans, on est innocent. Portant, ne dit-on pas qu'une figure d'ange peut cacher un démon ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- SNJÖR
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires SNJÖR Ragnar Jonasson La Martinière 12 mai 2016 360 pages traduites par Philippe Reilly Polar Chronique 19 avril 2017 Titre original Snjoblinda (Tempête de neige?). Premier livre de cet auteur pour moi, très réussi, un peu lent à se mettre en place, il faut préciser que la 4ème de couverture en dit trop. Donc évitez de la lire, c'est mieux pour apprécier le rythme volontairement ralenti, collé à celui de la ville de Siglufjördur, la plus au nord de l'Islande, port de pêche proche du cercle arctique. Avec le froid, la neige qui tombe en permanence et bientôt un blizzard les habitants doivent accomplir des efforts permanents pour vivre normalement. Le héros Ari Thor âgé de 25 ans tout juste sorti de l'école de police après des études avortées de théologie, reçoit sa première affectation dans cet endroit du bout du monde. Il vit à Reikjavik avec sa fiancée Kristin. Celle-ci prend très mal cette nouvelle et Ari part seul. Nous sommes au printemps 2008, la grande crise bancaire, un crash financier emporte tout sur son passage tel une tempête gigantesque qui va détruire bien des vies. Ce déménagement vers le nord n'est donc pas une catastrophe pour Ari car cette région semble préservée par ce qui se passe dans le sud de l'Islande. Le seul accès à la ville est un tunnel creusé dans la montagne, nulle autre issue. Ari se demande vraiment où il est tombé : cette nuit permanente, ce froid, ces intempéries provoquent chez lui de très grosses crises d'angoisse et de claustrophobie. Alors il se plonge dans le travail qui dans un premier temps est très routinier ; il est vite conscient que dans une si petite cité les ragots vont vite, qu'il est épié par tout le monde et est rebaptisé le Révérend. Ses relations à distance avec Kristin sont de plus en plus difficiles, et nous en sommes à peu près à une centaine de pages quand le corps d'un écrivain célèbre Hrolfur Kristjansson auteur du best seller Au nord des collines, Président de l'Association locale d'Art Dramatique est retrouvé au bas d'un escalier après la pause déjeuner de la troupe en pleine répétition de la nouvelle création qui doit bientôt se jouer au théâtre municipal. Accident ou meurtre ? La fausse quiétude de cette micro-société va voler en éclats, tous ont quelque chose à cacher, que ce soit le metteur en scène Ulfur, l'auteur de la pièce Palmi, le décorateur Leifur , les comédiens Karl, Anna, Ugla , ou l'ouvreuse du théâtre Nina. Ainsi l'histoire commence vraiment, Ari Thor sous le commandement de Tomas et avec son collègue Hlynur vont mener l'enquête. Bientôt l'épouse de Karl, Linda est retrouvée couchée dans la neige torse nu, ensanglantée dans leur jardin, en hypothermie. Et comble de malchance, ce qui va augmenter le sentiment d'oppression de Ari Thor, une avalanche va empêcher tout passage par le tunnel, le blizzard va se renforcer. Tous les habitants sont piégés dans un « Huis Clos » et certainement avec un tueur parmi eux. Pour augmenter l'ambiance anxiogène, le récit lui- même est entrecoupé de chapitres où la prise d'otage à main armée d'une femme dans sa maison est décrite dans les moindres détails sans que l'on sache quand et où cela se déroule. Très bon thriller, même excellent Cluedo, pas vraiment une publicité pour le nord de l'Islande et ces conditions de vie difficiles entre la météo et l'obscurité permanente. Sacré meilleur roman policier de 2015 par The independant, il est édité par La Martinière et compte 348 pages. Très belle police de caractère de bonne taille. D'où une lecture très fluide. Quatrième de couverture Siglufjördur, ville perdue au nord de l'Islande, où il neige sans discontinuer et où il ne se passe jamais rien. Ari Thór, qui vient de terminer l'école de police à Reykjavik, y est envoyé pour sa première affectation. Mais voilà qu'un vieil écrivain fait une chute mortelle dans un théâtre et que le corps d'une femme est retrouvé, à moitié nu, dans la neige. Pour résoudre l'enquête, Ari Thór devra démêler les mensonges et les secrets de cette petite communauté à l'apparence si tranquille... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La Rage
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Rage Zygmunt Miloszewski Pocket 2017 576 pages traduites par Kamil Barsbaki Thriller Chronique 5 mars 2018 Dernier tome de la trilogie consacrée à Teodore Szacki, procureur, nommé à Olsztyn, anciennement allemande, la ville célèbre pour ses onze lacs, depuis peu en couple et en charge enfin de l'éducation de sa fille Hela, adolescente. Nous sommes le 25 novembre 2013 au début de ce dernier volet. Enfin, la belle image de Teodore se fendille, enfin il ne se cache plus derrière son ironie, sa supériorité intellectuelle, son élégance et son charisme. Enfin son masque va tomber, enfin la rage, la fureur accumulées pendant des années vont surgir violemment. Fini son jeu de dupe avec lui-même et les autres. L'homme meurtri, le petit garçon mal-aimé se dévoilent. En cette dernière histoire, la plus sombre, la plus dramatique pour Teo et les siens, la plus personnelle, le piège va lentement se refermer pour ne lui laisser aucune échappatoire. Un espoir de rédemption est-il possible ? C'est un policier comme toujours très bien construit, mené, écrit et traduit, il faut le souligner, passionnant quant à la découverte de la société polonaise. On sent l'amour de l'auteur pour son pays, et en même temps, une immense frustration quant à certains de ses particularismes. J'ai avalé cette trilogie vite, car j'apprenais beaucoup, profondément bouleversée par ce que je pouvais lire. Et j'insiste sur la fluidité de l'écriture et la réussite de la traduction. Le questionnement ne s'arrêtait évidemment pas à des évènements historiques ou des faits de société, mais surtout, plus largement à des phénomènes gravissimes de racisme, homophobie, antisémitisme, catholicisme exacerbé, bêtise crade qui touchent le monde, notre monde fou. Dans ce thriller, l'horreur de la violence faite aux femmes au sein de la famille, les répercussions sur les enfants et le sexisme permanent, sont au centre de ce récit. Également, l'indifférence des autorités, le manque de réactivité des forces de l'ordre, la notion de silence et de non-assistance à personne en danger, sont adroitement traités dans cette fiction monstrueuse, qui nous le savons ne peut dépasser la réalité de ce qu'un humain peut faire à un autre. Prologue : Teo passe de l'autre côté de la barrière et semble commettre l'irréparable. Premier jour, le 25/11/13, précédé comme dans les deux premiers tomes d'une revue de presse polonaise et internationale, le squelette d'un homme est retrouvé ; les os appartiendraient à plusieurs personnes ! Une femme vient porter plainte directement dans le bureau de Teo, elle a peur de son mari. Le procureur est bien plus intéressé par le squelette que par ce fait divers possible, il en néglige l'importance. Tout va s'enchaîner à partir de là, le piédestal de notre anti-héros s'écroule. Les deux affaires sont-elles liées, comment ? C'est là que le grand talent de manipulateur de l'auteur entre en jeu, toujours remarquable, car même si on pense avoir compris les tenants et aboutissants, on se trompe jusqu'au bout, jusqu'au final. Ce personnage de procureur antipathique, et misogyne que nous suivons depuis des années, est le symbole d'une certaine opinion masculine et pas seulement, malheureusement et incroyablement. Certaines femmes protégent cet état de fait, cet objetisation de leurs pareilles, font perdurer une certaine image de la Femme dépassée et inacceptable ! Peur de l'inconnu ? Peur d'un autre mode de fonctionnement....? Je m'interroge. À force d'accepter aussi l'hyper-sexualisation de notre société, la dérive est normale, prévisible. Le machisme, fondement même de tout depuis des millénaires, protégé des pouvoirs politiques et autorités religieuses, est une vérité archaïque. Comment changer cela ? La remise en question de Teo doit être celle de tous, hommes ou femmes, espérons moins violemment et cruellement. Une trilogie polonaise et universelle incontournable pour moi, le courage d'un auteur à choisir un personnage principal haïssable, qui peut provoquer notre rejet. Mais le propos, au-delà de la fiction policière, est bien plus fondamental et essentiel sur des sujets variés et communs à toutes nos sociétés occidentales. Nous sommes au bout d'un système, qu'allons-nous faire ? Quatrième de couverture Cap au nord-est de la Pologne, à Olsztyn. C'est là que le procureur Teodore Szacki officie désormais. Ce nouveau fief est le théâtre d'une enquête tortueuse qui va sortir Szacki de l'ennui. Un cadavre brûlé par des armes chimiques et composé d'ossements provenant de plusieurs victimes est retrouvé sur un chantier. Absorbé par cette affaire, le procureur ne prend pas la pleine mesure d'une plainte déposée pour violences conjugales. Mis en cause par sa hiérarchie, Szacki, poussé à bout, va alors connaître la rage, celle des justiciers assoiffés de vengeance... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Redemption Factory
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Redemption Factory Sam Millar Fayard Noir 27 octobre 2010 336 pages traduites par Patrick Raynal Thriller et Biographie Chronique 29 mai 2017 Gore, comme un long film d'horreur ou de Tim Borton, avec pour décor les abattoirs près de Belfast, "cathédrale impie de la mort "seul lieu de travail encore envisageable pour des chômeurs de longue durée comme notre Héros Paul Goodman le bien-nommé. Paul dont le père a soudainement disparu un soir quand il était enfant, et qui porte ce fardeau, l'empêchant de s'envoler. Pourtant un rêve le maintient debout, celui de devenir un champion de billard ou snooker. Il y a le monde normal, avec les copains comme Lucky, avec les potes de pubs et bars, les bières, il y a le soin apporté à sa mère, une belle rencontre avec Philipp Kennedy qui tient une boutique de seconde main et s'intéresse à Paul d'une curieuse façon, sa femme, une sorte de Cruella obèse, et puis il y a l'abattoir, l'usine de mort. Là entre le directeur, son homme de main et ses deux filles déjantées, Violet monstrueuse secrétaire et bras droit de son père Shank et Geordie la fille de fer handicapée depuis la naissance, on a là une belle brochette de caractères. Tous nous fichent une sacrée trouille tant ils sont hors limites. Une partie autobiographique quant à la connaissance de ce lieu d'abattage et le passé de l'Irlande, mais aussi le style toujours aussi incisif, drôlissime, inventif dans la formule, mais sans concession avec la violence, font de ce thriller un moment joyeusement horrifique, et crédible au finish. Donc pour cœurs et estomacs bien accrochés, n'hésitez pas ! Quatrième de couverture Au cœur du conflit nord-irlandais, un militant de l’IRA disparaît mystérieusement. Vingt ans plus tard, son fils Paul Goodman, un petit prodige du snooker désargenté, se présente aux abattoirs de la région et se fait embaucher. Il pénètre un univers baigné de sang, gouverné par des êtres difformes et violents. Une cathédrale impie de la mort, étrange miroir des fantômes dont il est lui-même prisonnier et que son arrivée va libérer... Lauréat du Brian Moore Short Award en 1998, l’Irlandais Sam Millar (Poussière tu seras, 2009) tire la radicalité de son œuvre de son expérience d’ancien prisonnier de droit commun. Il écrit comme on se venge, avec calcul et précision. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Né d'aucune femme
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Né d'aucune femme Franck Bouysse La Manufacture de Livres 10 janvier 2019 334 pages Thriller Chronique 16 mars 2019 Je l'ai commencé avec appréhension en raison de scènes annoncées difficiles, crues, par des lecteurs, mais la hâte de retrouver l'écriture de cet auteur authentique a tout supplanté, heureusement. Et je vous rassure, certes les choses sont dites, clairement, mais jamais gratuitement, pour rien. Les mots, la prise de parole, l'écriture, raconter l'indicible, crier, s'écrier, dans un effort puis une obligation de dire, d'avouer, de dénoncer... Surtout, ainsi, prendre la mesure des évènements, de leur organisation, de leur inéluctabilité, intellectualiser ce qui est de l'ordre des tripes, de la douleur du ventre, du cri intérieur, prendre la distance nécessaire... Rendre aux coupables ce qui leur appartient, leurs actes abjects, leurs crimes, leur inhumanité, ne plus être partie prenante de ce qui nous est arrivé, nous ne sommes pas coupables, pas acteurs, nous sommes là, nous avons été là. L'essentiel, sauver son âme, son essence, son individualité, son humanité, son exception. Il y a eu désir de détruire, de contrôler, d'utiliser, de rendre objet, mais c'est un échec : je fus, je suis et je serai... Semble crier Rose pendant tout ce long cauchemar, ce chemin de croix incompréhensible... Pas de question inutile type " pourquoi moi ?" juste une jeune fille à peine sortie de l'enfance, à peine pubère, puis une femme pragmatique, authentique, guerrière. Elle n'est pas le bon petit soldat qui obéit peureux aux ordres, elle est un individu élevé à la ferme, dans la nature, au fait des réalités de la vie, des relations entre mâles et femelles. Un bon sens terrien, une très bonne connaissance d'elle-même qui lui permet d'analyser justement ce qu'elle ressent ou subi, une faculté de dédoublement naturelle aux pires moments, une sidération débouchant vite sur des décisions salvatrices. Et puis, son amour des mots, de la chose écrite, sa soif de lire, d'apprendre, d'ouvrir son horizon, vont lui offrir la liberté, que ce soit au manoir des Forges ou plus tard dans une zone d'enfermement. Nous sommes au XIX ème siècle, dans la région de la Vézère. Les castes sociales structurent le monde d'alors, le pouvoir de l'argent, de la naissance sont une réalité, chacun à sa place : l'huile et l'eau ne peuvent se mélanger, l'huile sera toujours au dessus de l'eau. Point final, pas de discussion. Également, l'homme est supérieur à la femme, être fragile ayant besoin d'être guidé, protéger, dirigé par un tuteur tout puissant, du père au mari, frère.... L'église a son rôle à jouer auprès de la bonne société certes, mais aussi dans les campagnes, les fermes, lors des fêtes annuelles. Le curé est le lien entre tous, il est le réceptacle de toutes les confidences, confessions, de tous les crimes, toutes les turpitudes. Mais il doit se taire, supporter ce poids de la connaissance de faits innommables, inacceptables. Jusqu'à quand ? Il y a enfin les témoins des faits, lâches, faibles, taiseux, quand il faudrait dénoncer, s'opposer, mais surtout pas assister les démons ou les laisser faire sans réagir. Nous y sommes donc : Un homme, on ne sait qui, un enfant qui s'échappe à cinq ans, Gabriel le curé qui se souvient pour nous, qui relit deux cahiers formant le journal intime de Rose.... Les mots sont là pour l'éternité, la gardent en vie dans la mémoire du prêtre.... Quarante ans plus tôt, un couple de fermiers qui ne s'en sort plus. Quatre filles, pas un fils... Une malédiction. La peur est mauvaise conseillère, le père Onésime prend la pire décision de sa vie.... Rose, l'aînée sera vendue pour pas cher à un propriétaire de forge comme bonne à tout faire. Contrat avec le diable signé, fille disparue au détour du chemin assise auprès de l'ogre, déjà le père se repent. Que dira sa femme...et ses filles, quelles questions poseront-elles ? Un manoir au fond d'une forêt, une forge, une écurie, une sorcière évidemment, un palefrenier et jardinier au regard acéré, Rose terrifiée, du haut de ses quatorze ans... Le drame est déjà présent, tout semble gravé dans la pierre, Rose en sacrifice sur l'autel de l'arrogance et de la folie d'un couple mère-fils dégénéré. On sent l'horreur approcher, on frémit, on assiste, on affronte. Le journal de Rose, auquel nous avons accès grâce à Gabriel, est comme un long fil qui se déroule, sans distinction entre les dialogues, les paroles rapportées, sans césure avec la narration des faits.... Un long continuo jusqu'au bout du souffle. Edmond le palefrenier, s'accrochant à ces "Bon Dieu" intempestifs, comme en apnée, la pensée en phrases courtes. Détours par Onésime et sa femme, que font- ils, que décident-ils ? Nous oscillons ainsi entre chaque protagoniste, chaque époque... Tout est décortiqué, analysé, pas de circonvolutions, direct dans le vif du sujet sans édulcorer... Authenticité en tout, face à l'inacceptable.... Le soleil peut éblouir, frapper, créer des ombres dangereuses mais également, réchauffer et illuminer tout d'une lueur bienfaisante, réparatrice. De l'obscurité à la plus grande transparence, de l'enfermement à la liberté... Un très beau roman à la forme inventive, au propos essentiel. Gratitude ! Quatrième de couverture "- Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile. — Et alors, qu'y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je. — Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés. — De quoi parlez-vous ? — Les cahiers… Ceux de Rose." Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec 'Né d’aucune femme' la plus vibrante de ses œuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Un trésor sous la colline
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Un trésor sous la colline Véronique Chauvy De Borée 9 mars 2023 374 pages Historique Chronique 15 mars 2023 Deux rencontres atypiques à 35 000 ans de distance dans un même lieu, dans les alentours de Montignac en Périgord ou plus exactement sous une colline... Surprenant ! Deux tandems homme femme qui ne devraient pas se former et pourtant... Mystérieux ! Nos destinées sont-elles des redites du passé de lointains aïeux ? Au delà des liens génétiques, nos ressemblances de caractère, de positionnement face à la vie, nous poussent-elles à adopter le comportement de ceux qui nous ont précédé ? Et les lieux empreints encore de leur souffle, de leur présence, portant même les traces de leur passage, ne nous influencent-ils pas ? Ainsi Julia et Nicolaas que tout sépare, si ce n'est leur passion pour la préhistoire, ne sont-ils pas, pour l'homme et la femme énigmatiques retrouvés dans une grotte sous la colline, l'ultime chance de s'unir pour l'éternité ? Véronique Chauvy nous offre à nouveau un fort beau roman inspiré et passionnant situé dans sa région de prédilection d'une richesse inépuisable pour l'écrivaine singulière et talentueuse qu'elle est. Elle nous fait le cadeau de très belles pages, telle cette introduction où nous mettons nos pas dans ceux d'un de nos ancêtres lointains à l'orée d'une nouvelle vie étonnante. Un homme de l'avenir rencontrant une femme déjà du passé... Un évènement "miraculeux" pour tous les paléontologues de l'époque jusqu'à aujourd'hui. J'ai particulièrement aimé ce livre et je remercie l'autrice pour sa délicate dédicace et l'éditeur pour sa confiance renouvelée. Quatrième de couverture Jeune Auvergnate, Julia Lerman est nommée à la rentrée scolaire de 1897 à Montignac, petite cité du Périgord. Libre et en avance sur son temps, elle intrigue ou rebute ceux qui la rencontrent. Orientée par le devoir de Lucie, une élève à laquelle elle s'attache, l'institutrice découvre dans les environs une caverne ornée de peintures pariétales. Elle se heurte dans un premier temps au refus du propriétaire du lieu de pénétrer chez lui. Celui-ci, un savant néerlandais qui vit en reclus, serait pourtant le plus à même de comprendre sa passion pour les recherches préhistoriques. En parallèle, 35 000 ans auparavant, un homme qui fuit sa tribu fait la découverte d'un étrange clan... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Nouveaux Contes du Berry
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Nouveaux Contes du Berry Sébastien Degorce Degorce Bibliothèque Berruyère Novembre 2020 110 pages Roman Chronique 11 décembre 2020 Très bel ouvrage à la mise en page soignée. En premier lieu, la représentation en couverture d'un fragment d'une peinture murale ancienne, visible au Café du Commerce à Lignières : aspect craquelé de ce paysage, d'un environnement en danger, où l'on devine une forêt dans l'ombre et où se détachent deux hérons, en avant scène... Évident pour une Maison d'édition dont le logo est un de ces volatiles qui "....se tient parmi quelques plantes, le cou recourbé vers le sol et une patte suspendue à mi-hauteur." Cela allait de soi. L'origine de ce héron est une planche à motifs de grotesques du XVI ème siècle réalisée par Léonard Thiry et René Boivin. Le héron ici, vous le verrez, est un sage, un sauveur bienveillant... En second lieu, dès les premières pages tournées, le soin, la grâce, la délicatesse de la mise en page, de la police et du papier choisis, nous sautent aux yeux. Dans le contexte de la Bibliothèque Berruyère à laquelle appartient cet ouvrage, l'occasion nous est offerte de nous plonger dans un texte contemporain en six contes qui s'inscrit cependant dans une tradition artistique, artisane et littéraire, tant sur le plan de la forme que sur le fond. Des contes fabuleux ou des fables ténébreuses, à vous de choisir, héritages des oeuvres d'Ésope, plus sûrement de Jean de la Fontaine et de tout esprit libertaire, contestataire, doué d'une faculté d'analyse extraordinaire de notre société, de notre monde si risible, ridicule, vain, désespérant. Un monde en guerre, celle de ces hommes scrutés, détestés, craints ou adorés par les animaux sauvages ou domestiqués. Les défauts et qualités des uns comme des autres se mêlent, on ne sait plus faire la distinction entre l'humain et l'animal... la critique est acerbe, ironique, presque prophétique. Nous sommes bien loin des histoires à la Walt Disney, les lapins se changent en tueurs, la magie est noire, l'inéluctabilité du destin indiscutable.... Une mise au point sous forme de mise en abîme, de mise en garde. Six récits n'en formant qu'un illustrant avec brio, talent inouï et sans concession notre époque, ses dérives, et tous ses dangers.... Comme Alfons, le petit canard des Douves du Plaix, prenons notre envol, osons rêver, espérer, repousser nos frontières, afin d'atteindre de nouveaux rivages, d'autres vérités. Nous sommes prisonniers pour le moment, comme dans un bourbier, une mare aux eaux empoisonnées où règnent de faux monarques... Mais il faut savoir percevoir et écouter certaines voix de la sagesse .... Les Nouveaux Contes du Berry, tour à tour lumineux ou crépusculaires, sont une porte menant à une vérité intemporelle et universelle régissant la Terre et à laquelle obéissent la nature, les animaux. Quand l'être humain cessera-t-il de s'aveugler, de se mentir, de se croire supérieur ? Quand fera-t-il preuve d'humilité ? Les titres des contes : 1/ Les Douves du Plaix 2/ Lucienne et Garval 3/ Le Vieux Tilleul 4/ Le Vieux Cheval et l'enfant muet 5/ Le Meilleur Ami de l'Homme 6/ Jeannot et le vin vert À lire et relire..... Quatrième de couverture Avec ce recueil de contes dédiés au Berry, Sébastien Degorce nous plonge dans un univers hors du temps et nous dévoile des aspects encore méconnus d’une terre à la fois belle et inquiétante. De la Champagne berrichonne au Pays-Fort, en passant par le Boischaut sud et les Gâtines de l’Indre, l’auteur nous emmène dans un curieux voyage à travers un Berry sombre et merveilleux. On y découvre toute une ménagerie, peinte avec esprit et mouvement : un jeune lapin amoureux qui veut devenir un loup, un puceron épris de justice, un canard prisonnier de douves surpeuplées, un vieux cheval au grand cœur, ou encore un chien de guerre prêt à tout pour survivre. Ces Nouveaux Contes du Berry, nés d’une volonté de renouveler l’imaginaire régional, offrent un regard neuf sur une campagne mal connue, pourtant pleine de secrets, riche d’étonnants vestiges. Les personnages et leurs tribulations amènent le lecteur à méditer sur l’honnêteté, la bienveillance des animaux, sur la dureté et la fragilité du monde, que le merveilleux révèle ici sous des couleurs si parlantes et particulières. Libre à nous de pénétrer les domaines étranges que l’auteur a peints pour nous. Son invitation est un hommage à notre passé, à notre besoin de liberté et à nos liens avec un univers caché, dormant, pourtant à portée de main. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Mon cœur restera de glace
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Mon cœur restera de glace Eric Cherrière Mon Poche 11 mars 2021 225 pages Thriller Chronique 6 avril 2021 Un thriller d'une beauté noire, douloureuse, nous emportant aux frontières des réalités alors que le monde sombre dans la pire inhumanité. Comment survivre à la boucherie de la première puis de la deuxième guerre mondiale ? La bestialité n'est pas là où l'on croit et les monstres de nos contes désenchantés se réincarnent soudain, mettant en déroute des soldats allemands chargés d'éradiquer les juifs de la Corrèze. Le Croquemitaine est de retour.... mais savons-nous vraiment qui se cache derrière cette identité macabre ? 1917... 1944.... Puis l'écho du passé se répercute jusqu'en 2020 à Hambourg où un vieillard n'en finit plus de vivre contre toute attente... Un homme dont le nom est maudit, un tueur, un meurtrier d'enfants d'hier qui pourrait apporter des réponses aux chercheurs et scientifiques ... car cet être de mort semble se régénérer, se guérir de tous ses maux. Pourrait-il permettre à des condamnés de la médecine d'avoir un futur ? Ce serait fou.. Mais il a un désir, cet ancien serviteur du III ème Reich : il ne souhaite parler qu'à une seule personne, Stéphane Faure, simple boulanger en Corrèze.... ! Quel roman ! Splendeur de l'écriture, des images, au service d'une histoire hallucinante et terrifiante. Texte charnel, organique, pour rendre tangible l'indicible. La violence de ce que les hommes s'imposent les uns aux autres dépasse les limites du supportable. L'auteur réussit l'exploit de raconter ce cauchemar, cette horreur, avec poésie, onirisme. Le suspense nous tient jusqu'au bout du voyage... Le crépuscule vient et nous restons en apnée... La beauté peut naître de la plus infâme laideur. Nous en restons sidérés.... Quatrième de couverture 1917, Centre de la France. Fuyant une mère qui a sombré dans la folie, un jeune garçon quitte son village pour trouver refuge au cœur des bois, emmenant avec lui son grand frère revenu des tranchées, une gueule cassée. Leur père, également envoyé au front, est porté disparu. 1944. Après une opération de représailles dans un village du centre de la France, des soldats allemands pénètrent dans les bois à la recherche d'une de leurs unités disparues, dont ils ne découvrent que les traces du massacre. Au cœur d'une forêt de sapins devenu un labyrinthe, se tapit un ennemi plus redoutable encore que la Wehrmacht. Parmi les recrues allemandes, un jeune caporal réquisitionné, professeur de français, recherche désespérément son frère. Ce qui va se produire au cœur de cette dense forêt le changera à jamais. 2020, Hambourg. Thomas Kreutschmann est l'homme le plus vieux du monde, le dernier représentant de l'espèce humaine né au XIXe siècle. Kreutschmann est un ancien tortionnaire du Troisième Reich surnommé Le Croquemitaine. Après avoir témoigné de ses actes pendant plusieurs années auprès d'historiens, il ne veut plus parler à personne. Hormis à un certain Stéphane Faure, boulanger en Corrèze comme l'était son arrière-grand-père Lucien Faure, maire d'un village de Corrèze durant 1939-1945, qui va accepter de se rendre en Allemagne pour rencontrer Kreutschmann. Qui est réellement le Croquemitaine et qu'a-t-il à révéler ? Que s'est-il passé dans cette forêt de Corrèze à l'hiver 1944 ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Fausses promesses
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Fausses promesses Linwood Barclay Belfond Début 2018 505 pages traduites par Renaud Morin Thriller Chronique 4 août 2018 Jamais déçue avec cet auteur qui sait mener ses intrigues avec beaucoup de métier et ses lecteurs par le bout du nez. Évidemment cet opus est dans le prolongement de précédents romans, on y retrouve des personnages déjà rencontrés, tel notre narrateur, David Harwood de " Ne la quitte pas des yeux" paru en 2011. On sent que Linwood Barclay s'amuse à concocter des scénarios bien compliqués, et cette fois va même jusqu'à commencer sur les chapeaux de roues : 23 écureuils retrouvés pendus dans le parc, trois tentatives de viol sur le campus de la fac par un inconnu portant un sweat à capuche portant le numéro 23, une grande roue du parc d'attraction fermé qui se met à tourner soudain en pleine nuit, trois mannequins dans la cabine 23 avec un message de menace.... Quelqu'un a manifestement perdu la tête... où est obsédé par le 23 ! Bizarre... La petite ville de Promise Falls, en pleine déconfiture économique, n'a vraiment pas besoin de ce type d'événements. Au moins, cela devrait faire les choux gras de la presse locale sauf que le Standard est en faillite et clôt ses portes une semaine après que David soit revenu dans la ville de son enfance avec son fils de neuf ans pour vivre avec ses parents vieillissants, et pris ses fonctions de journaliste. Franchement pour notre narrateur c'est la malchance qui s'abat encore sur lui. La honte, revenir habiter là à quarante ans, veuf, père célibataire et maintenant chômeur. Sa mère lui demande un matin de se rendre chez sa cousine Marla pour lui apporter des plats cuisinés. La pauvre a perdu son bébé, une fille, à la naissance et ne s'en remet pas. Elle a toujours été un peu particulière, mais quand David entre dans sa maison et la trouve dans la chambre en train de donner un biberon à un garçon de dix mois, là il pense qu'elle a péter les plombs. Aurait-elle à nouveau kidnapper un enfant ? Marla explique à son cousin qu'un ange lui a confié le bébé la veille. Dans la poussette restée à l'entrée, David trouve un prospectus envoyée à une femme dans les beaux quartiers de la ville. Il réussit à conduire Marla et le petit Matthew à cette adresse, personne ne répond, une voiture arrive en trombe, le propriétaire des lieux, il n'arrive pas à joindre sa femme, est inquiet, ouvre vite la porte et trouve Rose, son épouse, étranglée et éventrée dans la cuisine. L'inspecteur Barry Duckworth est chargé de l'enquête. Nous y sommes, les dés sont jetés magistralement par ce maître du thriller. Il place tranquillement ses pions sur l'échiquier, je dois dire qu'assez vite j'ai compris ce qui s'était passé, mais des surprises m'attendaient tout de même jusqu'à la toute dernière page. Ouf ! Malin, jouissif, on finit avec le sourire en raison de la forme, bien que pourtant nous soyons en plein drame sur le fond. Enthousiasmant et jubilatoire, la description des travers d'une petite ville de province américaine est au scalpel, les travers et vilains secrets de chacun esquissés avec beaucoup d'humour noir nous amusent, ainsi que les portraits contrastés tout en ombre et lumière de toute cette joyeuse galerie de personnages. Rien n'est jamais vraiment sûr, tout n'est qu'apparence.... De vieilles affaires ne sont pas réglées, des haines couvent toujours... Et puis ce 23 qui revient tout le temps ! Étrange.... En fait le vrai défaut de ce livre est qu'il va falloir attendre la suite ... Quatrième de couverture Des bébés qui disparaissent, des écureuils pendus, un fétichiste du chiffre vingt-trois : méfiez-vous de Promise Falls ; derrière son apparente tranquillité, cette petite bourgade américaine cache la plus longue liste de faits divers jamais recensés... Dans un univers digne des premiers épisodes de Twin Peaks, Barclay tisse une trilogie déroutante et pleine d'humour. Promise Falls, état de New York, aujourd'hui Après le décès de sa femme et la faillite du journal pour lequel il bossait, David Harwood se voit obligé de retrouver sa ville natale de Promise Falls, pour s'installer chez ses parents. Pour tuer le temps, David décide rend visite à sa jeune cousine Marla, fragilisée par la perte brutale de son bébé, quelques mois plus tôt. Mais à son arrivée, la jeune femme a un nourrisson dans les bras, un petit garçon qu'elle dit lui avoir été remis par un ange. Une adresse laissée sur la poussette du bébé conduit David à la résidence huppée des Gaynor... dont la femme, Rosemary, baigne dans une mare de sang, le ventre lardé de coups de couteau. L'effroi est total : Marla aurait-elle totalement perdu pied ? Comment une fille aussi douce pourrait-elle être la responsable d'un tel carnage ? Le cerveau du journaliste est en ébullition. Bien décidé à prouver l'innocence de sa cousine, David décide d'assister le débonnaire détective Barry Duckworth dans cette affaire exceptionnelle. Et ce dernier ne manque pas d'occupation. Car si ce crime est traité de manière prioritaire, il vient s'ajouter à une longue liste de faits étranges : pendaison d'écureuils, agressions sur le campus... Y a-t-il un lien entre tous ces crimes ? Qui a dit que Promise Falls était une ville tranquille ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La Bague au Loup et Le Cyclamor
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Bague au Loup et Le Cyclamor François Liensa alias Jean-François Nahmias Fixot Compagnie 12 1987 et 1988 495 et 346 pages Historique Chronique 11 février 2021 Pour certains ce sont les tomes 2 et 3 de la trilogie de « L'enfant de la Toussaint », mais pour moi ce sont les tomes 3 et 4 de la série « Gueules et Sable », traitant de la Guerre de cent ans racontée au travers de la vie d'un Chevalier, François de Vivraie et de sa descendance. Ainsi je finis la lecture de la série « Gueules et sable ». Faire l'impasse sur « La femme de sable » chroniqué précédemment serait vraiment dommage car certains passages remarquables présents dans cet opus sont absents de « La bague au Loup ». Les événements tels que narrés dans « La femme de sable » sont résumés en 239 pages seulement au début de « La bague au Loup ». Pour moi c'est incohérent sur le plan éditorial et littéraire. Cependant cette série, du coup très longue et même quelques fois répétitive au sein d'un même tome, tant l'auteur semble craindre que le lecteur ne le suive pas, reste exemplaire quant à l'illustration fabuleuse de cent ans de notre Histoire de France ; ceci grâce à la forme romancée, respectant les codes des grandes épopées guerrières et de chevalerie présentes dans notre patrimoine littéraire pour les deux premiers tomes, puis affirmant un virage vers les récits de légendes et de magie avec ces deux derniers épisodes de l'existence de notre héros, François de Vivraie, à partir de ses 60 ans jusqu'à sa mort, peu de temps après son centième anniversaire. Par le biais de son histoire mais aussi de celles de son frère Jean, de son fils Louis, agent secret au service du roi de France, de son petit-fils Charles, le chevalier aveugle, de son arrière-petit-fils Anne, mais aussi de son fils illégitime, Adam, porteur de la haine que voue sa mère, Mahaut, païenne psychopathe, à François et ses descendants, défenseurs de la chrétienté, l'auteur réussit à nous rendre limpide les tenants et aboutissants d'un conflit complexe aux raisons iniques et répercussions incommensurables jusqu'à nos jours. Charles VI, le roi fou est mort. Le pays est déchiré par une guerre civile opposant les partisans du duc d'Orléans à ceux du duc de Bourgogne sous les noms d'Armagnac et de Bourguignons. La lutte est sans merci et offre aux Anglais, faisant alliance avec ces derniers, les conditions parfaites à leur victoire écrasante à la bataille d'Azincourt. Ils conquièrent ainsi tout le nord de la France, la Normandie et Paris. L'année précédente, en 1422, avant le décès de Charles VI, les Anglo-Bourguignons avaient réussi à lui faire déshériter son propre fils au profit du roi d'Angleterre. Ainsi la France avait deux rois reconnus par chacun des deux camps : D'un côté Henri VI d'Angleterre, un enfant représenté par un régent, son oncle le duc de Bedford, et de l'autre Charles VII. Reims étant en territoire anglais,ce dernier n'a pu être sacré roi et est encore surnommé le Dauphin. La situation est donc complètement ubuesque, le pays est entre le marteau et l'enclume, le peuple subit des ravages multiples dûs aux passages des armées, bandits et grandes épidémies. Paris reste un enjeu considérable, après que Jeanne d'Arc ait réussi à mettre sur son trône légitime Charles VII, qui pourtant se montrera bien déloyal et amnésique plus tard, abandonnant la Pucelle d'Orléans à son destin. Loin de ces champs de bataille et d'intrigues diverses, informé des évènements politiques mais aussi de la vengeance que poursuit son fils illégitime Adam accompagné de sa femme Lilith, François de Vivraie en son château du même nom a remisé son armure à plus de soixante ans pour se tourner vers l'Alchimie, à l'instar de son ancêtre Eudes : celui-ci en effet en choisissant les couleurs rouge et noir du blason de la dynastie, souhaite allier l'image de perfection du chevalier à celle d'ermite, de l'action compagne de la réflexion, de la lumière et de l'ombre. Ainsi a-t-il donné un ordre : que ses descendants unissent et concilient les deux faces du blason au premier abord inconciliables. François va se consacrer à cette mission et cherchera en ses héritiers celui qui pourra relever le gant. Se faisant ne commettra-t-il pas une lourde erreur et ne condamnera-t-il pas ses jeunes hommes à l'enfer ? Un enfer dont Adam et Lilith semblent les maîtres incontestés. Une reconstitution hallucinante encore une fois, des personnages de notre Histoire ressuscités avec un talent incontestable et un souci du détail, un thriller psychologique, surfant à certains moments avec le surnaturel ou en tous cas, l'inexplicable... Une fin magnifique, poétique, digne des plus grandes légendes redonnant espoir en l'avenir... Quatrième de couverture Petit rappel François de Vivraie chevalier breton né le 1er novembre 1337 selon la croyance populaire doit vivre 100 ans. Nous sommes en 1380 Du Gesclin et Charles V sont morts. Mais Ariette sa femme anglaise vient elle aussi de mourir après lui avoir donner 2 enfants Isabelle et louis qui sont maintenant adultes. Louis enfant secret qu’il n’a jamais voulut comprendre car il n’a rien du chevalier qu’il souhaitait pour prendre sa suite. Au moment où il apprend la mort d’Ariette il reçoit un appel au secours de jean son frère , accusé d’athéisme celui ci a fait appel au jugement de Dieu et bien entendu c’est a son frère qu’il demande d’être son chevalier. François malgré sa douleur part pour Rome c’est à ce moment que la branche de ces ancêtres descendant des loups va se rappeler à lui. Après de multiples aventures( dont un séjour comme esclaves chez les sarrazins) ils rentrent victorieux à Avignon auprès du pape. C’est là que Jean lui fait la révélation qui change toute son existence , il vivra 100 ans et aussi il doit après avoir été le chevalier au lion être celui au loup alliance parfaite de la force et de l’intelligence. Jean ayant use sa vie à la recherche de la vérité meurt en saint de la peste. François après avoir perdus tout ceux qu’il aime va se réfugier à Paris .C’est là qu’il rencontre Mahaut d’Arceuil la louve. Pour se venger des chrétiens la prussienne a décider de faire payer le premier chevalier innocent qu’elle trouverait. Elle aura trois enfants de lui des jumelles et un fils Adam qu’elle refuse de lui laisser connaître. François a 50 ans il n’en est qu’à la moitié de sa vie que faire de ses 50 années de solitude ? la solution est à Cousson il devient alchimiste. Pendant ce temps au péril de sa vie et celui sa femme Louis de Vivraie est espion à la solde du roi de France. Il espère que son fils Charles sera le chevalier digne descendant des Vivraie, mais celui ci très jeune devient aveugle. Adam sans père le fils adultère de François a juré la perte des Vivraie et son machiavélisme et sa chance lui donneront la mort de Louis et de Charles et le désespoir de Renaud fils d’isabelle." Quatrième de couverture Tome 3 ou 4 Le Cyclamor : Le cyclamor troisième tome de l'enfant de la toussaint qui fait suite à la bague au lion puis la bague au loup. Nous sommes maintenant au début de l'année 1423, François de Vivraie est devenu un vieil homme sage. Son arrière petit fils Anne est son seul successeur possible. Il veut en faire un chevalier digne descendant d'une lignée au blason de gueules et de sable ( bravoure et culture ). Mais c'est sans compter sur Adam et sa femme Lilith démone reine de la nuit, qui ont jurés la perte de la famille et non plus sans compter sur le destin qui va s'acharner contre eux et obliger François à déshériter Anne pour lui sauver la vie. L'enfant innocent et surprotégé par son aïeul va devenir un homme au prix des larmes et du sang, perdre son innocence en épousant Théodora la louve réincarnée après deux siècles pour son malheur et son bonheur à la fois. A Jérusalem il reprends quand même goût à la vie et revient se battre pour son pays tout d'abord à Neuville avec le peuple puis auprès de jeanne d'Arc. Il est fait prisonnier et en échappant à la mort que Lilith lui prépare tombes amoureux de la sœur de son geôlier. Comme François il doit attendre un moment de calme pour réalise ce mariage qui lui aussi symbolise la paix : un chevalier breton se battant auprès du roi de France s'unit à une Bourguignonne voici la France enfin réunifiée. Leurs ennemis enfin vaincus il rentrera à Paris au côté du roi de France pour assister à la mort de François au milieu des siens dans une France enfin en paix quelques jours après ses 100 ans. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Playground
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Playground Lars Kepler Actes Sud 3 mai 2017 407 pages traduites par Lena Grumbach Thriller Chronique 12 août 2017 Playground est le premier thriller indépendant du couple ne faisant pas partie d'une série, de type fantastique et d'action. Très cinématographique dans ses plans de coupes et ses descriptions, on est entre un jeu vidéo et un film chinois de combats prodigieux. On cherche déjà qui pourraient incarner les différents personnages. Très rapide et fractionné, on essaie de suivre le rythme de la lieutenant Jasmine Pascal-Anderson sur les scènes de combats au Kosovo où elle vit sa première expérience de mort, puis de retour en Suède, reconvertie en secrétaire afin d'offrir à son fils de cinq ans Dante une vie normale, même si elle ne vit pas avec son père Mark. Mais en plein Syndrome Post Trauma elle voit toujours la cité portuaire chinoise de la mort où ceux qui sont en suspend entre la vie et la mort attendent leur sort. Elle perd pied lors d'un accident cardiaque d'un parent d'élève, auquel elle assiste à la maternelle de son fils , et est internée d'office en service fermé par la loi. Elle y reste plusieurs mois comprenant bien vite que son silence quant à son expérience de la ville chinoise est essentielle si elle veut revivre avec Dante. Enfin sortie, sa mère au volant sur une route prise par la première neige, Dante attaché à côté d'elle à l'arrière de la voiture, elles se rendent chez Mark pour parler de la garde de l'enfant. Mais l'accident est inévitable, le fils est gravement blessé, sa mère est décédée, , mais Jasmine n'a que quelques contusions. Une opération bénigne de la rate de Dante est réussie mais bientôt il faut l'opérer du cœur et donc l'arrêter, ce qui signifie pour Jasmine l'impensable, car il sera techniquement mort, et donc va se retrouver seul dans cette ville de la mort, dangereuse, gangrenée par les gangs et les triades, avec une administration des plus compliquée même pour une adulte. Jasmine demande donc à sa sœur Diane d'arrêter son cœur par une piqûre au moment ou le cœur de Dante sera arrêté .....ils se retrouvent de l'autre côté dans cette ville mystérieuse chinoise..... Mais tout ne va pas bien se dérouler. C'est un roman reprenant les thèmes de la mythologie avec le passage du Styx, de Orfeo venant chercher Eurydice au royaume des morts, mâtiné de légendes chinoises. Ce royaume des morts est une dictature aux règles archaïques et complexes où pour sauver Dante, Jasmine va devoir redevenir une guerrière sur le Playground, ou arène autour de laquelle le peuple hurle et trépigne comme des hyènes. C'est aussi un conte philosophique sur la vie et la valeur qu'on lui donne, sur la notion de sacrifice, de confiance en soi et dans les autres, des limites qu'on transgresse par amour. Livre très étonnant brumeux, entre une vie réelle chronométrée et une presque mort parallèle détachée du temps, sans sommeil, ni rêve. Des descriptions fabuleuses et flamboyantes, une atmosphère délétère où l'innocence de Dante et l'amour immense entre la mère et le fils apurent l'air et nous font espérer en une renaissance enfin. Évidemment de nombreux parallèles sont possible car c'est un roman à plusieurs niveaux. Magnifique construction fragmentée pour toute la fin jusqu'au combat du bien contre le mal. J'attends le film maintenant..... Quatrième de couverture Forte d’une expérience de mort imminente, une mère tente désespérément de sauver son fils de cinq ans, mortellement blessé lors d’un accident de voiture. Elle sait ce qui l’attend de l’autre côté, et qu’il ne s’en sortira jamais tout seul. Une seule solution : accompagner son fils dans la mort. Mais dans la salle d’attente entre la vie et la mort, leurs destins vont se déterminer sur le terrain de jeu – véritable théâtre des horreurs. Bienvenue dans le Far-West de l’au-delà. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Bonheur de Lucia
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Bonheur de Lucia René Barral De Borée Terre de Poche 10 février 2022 392 pages Historique Chronique 12 février 2022 « Le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu'on fait contre le destin qui nous est imposé. » Albert Camus, Lettre à un ami allemand. « Ne te laisse pas faire, petite. Tu ne vaux pas moins que les autres, bien au contraire. » Une des religieuses de l'orphelinat répétait inlassablement cette phrase à la petite Lucia dont la vie depuis sa naissance avait déjà été bien difficile. Des parents républicains se battant contre le franquisme, un père veuf arrêté en 1939 alors, qu'avec sa fille, il survit dans les camps ignobles de Argelès-sur-Mer, la petite envoyée chez les sœurs lui offrant quelques années de douceur pour ensuite être placée comme esclave à tout faire dans un domaine viticole. Lorsque le propriétaire meurt, son fils prend sa suite engageant un régisseur sadique et violent. Au fil des années, la beauté sombre de Lucia s'épanouit, malgré les mauvais traitements et la vie si rude, faisant de la jeune femme de dix huit ans, donc mineure en cette année 1950, une proie facile. Une tentative de viol est le déclencheur à la course effrénée de Lucia vers sa liberté et son bonheur... Le destin semble s'acharner et pourtant toujours une main se tend au bon moment lui permettant de rebondir, de se réinventer. Ce monde est fait de prédateurs mais aussi d'hommes et de femmes de bien qui concourent tous à aider cette héroïne invisible. Car en nous contant l'histoire de Lucia dans le cadre des Cévennes qu'il aime tant, René Barral trace le portrait de milliers de nos aïeules ouvrières, paysannes, et aussi de ces agriculteurs, viticulteurs, industriels dans le domaine de la bonneterie, ou encore mineurs. Nous découvrons par les yeux de la jeune femme les grands bouleversements de la société cévenole, les manifestations des viticulteurs durement réprimées par les CRS de l'époque, l'existence âpre mais aussi riche de camaraderie et de solidarité des ouvrières dans les usines de bas et des mineurs. Nous entrons également dans les salons de la bourgeoisie, de l'élite provinciale où se mélangent les grands propriétaires de domaines viticoles, de manufactures, les banquiers, les politiciens, et fréquentons enfin, pour notre plus grand plaisir, les bals musettes du dimanche après midi où des couples se formaient sur un air de java. La reconstitution de ces années est étonnante, très réaliste. L'on voit les protagonistes s'animer comme dans les films de l'époque. Une lecture passionnante, émouvante, sans temps mort, dans les pas d'une jeune femme en quête de son bonheur, de l'Amour, d'une place dans ce monde. J'ai beaucoup aimé ce récit authentique et détaillé, long parcours d'obstacles et initiatique pour notre Lucia. Quatrième de couverture Recueillie par des religieuses après avoir fui l'Espagne de Franco, Lucia, orpheline, est placée chez des viticulteurs. Entre tâches ménagères et travaux de la ferme, aucune corvée ne lui est épargnée. Elle rêve de s'émanciper, de quitter cette vie de misère. Aussi, le jour où le régisseur du domaine tente d'abuser d'elle, elle décide de partir. Seule au monde, sans famille ni amis sur qui compter, elle va retrouver Claudio, exilé lui aussi. Ce dernier semble avoir eu plus de chance que sa compatriote ; les Favières, industriels à Ganges, dont l'usine de bas Nylon tourne à plein, l'emploient comme chauffeur et jardinier. Et ils vont accepter d'engager Lucia à leur service...jusqu'au jour où Claudio se laisse entraîner par des comparses dans la revente de bas dérobés à l'usine. Immigrée espagnole, orpheline, Lucia a bien mal débuté dans la vie. À 18 ans, elle prend la fuite du domaine où elle travaille comme une petite esclave. Elle débarque alors à Ganges où elle est embauchée dans une usine qui produit des bas en nylon et retrouve un autre exilé, Claudio, qui lui travaille à la mine. Va-t-elle enfin vivre paisiblement ? Le mauvais sort s'acharne pour déjouer ses plans... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Victime 2117
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Victime 2117 Jussi Adler Olsen Albin Michel 2 janvier 2020 575 pages, traduites du danois par Caroline Berg Thriller et Policier Chronique 3 janvier 2020 En ce qui me concerne, Jussi Adler Olsen est le champion de marathon au long cours dans la catégorie série policière, thriller politique voire historique. On sent sa nécessité de dénoncer des injustices, son engagement de citoyen, ses profondes convictions humanistes, sa volonté de rétablir des vérités historiques, le tout assaisonné de scènes violentes, noires, crues mais aussi de tendresse, d'amour, d'amitié, de camaraderie, d'authenticité et de beaucoup, beaucoup d'humour. Je suis une fan inconditionnelle, et en plus c'est mon premier Jussi Adler Olsen acheté, les autres ayant été trouvés dans les médiathèques de Paris et de Malakoff que je remercie infiniment. Cela fait du bien de retrouver une famille de personnages plus vrais que nature, dont nous suivons les enquêtes, mais également les vies trépidantes jalonnées d'événements exceptionnels, gravissimes, de grandes souffrances mais aussi de joies extrêmes et de sacrées surprises. Et cet opus vous en promet de gratinées.... Carl Morck dirige ce département V, épaulé par Assad, très mystérieux quant à son passé, Rose dont c'est enfin le grand retour après deux ans d'absence, et Gordon toujours aussi timide et en amour pour sa collègue. Sans oublier Mona la compagne de Carl et les autres acteurs secondaires récurrents qui apportent une légèreté au récit tout en permettant à l'auteur de continuer à raconter la vie des héros en parallèle des enquêtes ponctuelles. Ainsi, le fil conducteur entre tous les tomes est toujours tendu. Jussi Adler Olsen réussit à nouveau à courir plusieurs lièvres à la fois avec maestria, sans aucun temps mort. Les régimes dictatoriaux de Syrie, Irak, et les répercussions sur les opposants aux régimes totalitaires, les mensonges des Etats Unis quant à la présence d'armement de destruction massive chez Saddam Hussein, la tragédie vécue par les migrants traversant cette Méditerranée devenue un immense cimetière, l'addiction de millions de jeunes de par le monde à des jeux vidéos ultra violents, totalement déconnectés de la vie réelle et potentiellement des criminels en puissance, le terrorisme enfin, en Europe principalement, faisant de nous tous des cibles. Mais surtout la personnalité d'Assad nous est enfin dévoilée... on a espéré ce moment pendant très longtemps. Tout commence donc à Barcelone, avec un journaliste raté, Joan, ruiné, seul, désespéré, assis à la terrasse d'un café en bord de mer essayant de trouver le courage de se suicider par noyade... Ce ne sera pas pour tout de suite, un attroupement sur la plage attire soudain son regard... Une équipe de télé filme un reportage sur une tragédie. Des corps viennent s'échouer sur un rivage chypriote, des migrants dont ce fut le dernier voyage.... Serait-ce le signe que Joan attendait.... Le scoop, sa chance.... Vite, trouver le moyen de se rendre sur place, la plage d'Ayia Napa.... l'y attend le corps de la victime n° 2117.... Il est piégé, il lui doit de dévoiler la vérité sur sa mort. Votre voyage commence qui passera par Copenhague pour finir à Berlin. Formidable épisode, cela valait la peine d'attendre.... Tout les ingrédients nécessaires à la rédaction d'un étonnant thriller politique y sont.... Une réflexion sur notre monde, qui encore une fois, nous pousse dans nos derniers retranchements. Respect ! Quatrième de couverture Le journal en parle comme de la "victime 2117" : une réfugiée qui, comme les deux mille cent seize autres qui l'ont précédée cette année, a péri en Méditerranée dans sa tentative désespérée de rejoindre l'Europe. Mais pour Assad, qui oeuvre dans l'ombre du Département V de Copenhague depuis dix ans, cette mort est loin d'être anonyme. Elle le relie à son passé et fait resurgi de douloureux souvenirs. Il est temps pour lui d'en finir avec les secrets et de révéler à Carl Morck et à son équipe d'où il vient et qui il est. Au risque d'entraîner le Département V dans l'œil du cyclone. Qui est Assad ? Victime 2117 est la réponse. Cette enquête est son histoire. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Bagne des enfants - La colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Bagne des enfants - La colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer Christophe Belser De Borée Histoire & Documents 19 mai 2022 300 pages Historique Chronique 12 juillet 2022 Version illustrée. « Les enfants sont vus [...] comme des "petits vauriens », « indomptables », « absolument rebelles », « voués fatalement à la prison ou au bagne », « de vraies brutes », avec une « tare héréditaire visible sur leurs visages. » Marcel Mallat de Bassilan « Il y a dans l'enfance, explique Léon Vidal, inspecteur général des prisons, comme dans l'homme arrivé à maturité, des caractères tellement méchants, si foncièrement vicieux qu'ils sont incorrigibles par les moyens communs, indomptables par les formes ordinaires de l'éducation. Il y a des enfants si enclins au mal qu'ils semblent destinés au crime si on ne les arrête dans cette voie par des moyens exceptionnels. » « L'enfance coupable » donc mérite son châtiment. Dès la naissance, si celle-ci est survenue dans un cadre modeste, pauvre, ou pire, de parents délinquants ou vagabonds, encore plus si orpheline, cette enfance se voit impitoyablement condamnée par une société croyant à la prédestination, l'inéluctabilité du passage aux crimes pour des gamins et filles malchanceux de n'être pas riches et entourés d'affection. Et pour ceux qui seraient issus d'une bonne famille, à la première incartade, au premier signe d'indépendance, d'indiscipline, la justice abat le couperet... direction les bagnes pour enfants sous couvert de rééducation et d'apprentissage d'un métier. La sidération horrifiée que l'on ressent à la lecture de ce document exceptionnel est renforcée par le ton factuel évitant tout pathos. Un soin extrême est apporté par l'auteur à la vérité historique, à l'analyse au scalpel et au jugement sans appel de cette société corsetée dans ses certitudes inhumaines, coupable d'avoir détruit des milliers d'enfants, d'avoir fait se cotoyer des criminels notoires et des gamins innocents, d'avoir encourager la violence, la torture, la maltraitance, le viol des "colons" par le personnel ou certains caïds enfermés avec des agneaux sacrifiés. Affamés, utilisés comme de la main d'oeuvre à bas prix, certains sont tombés dans un désespoir sans fond, d'autres se sont enfuis pour être repris, suppliant le juge lors de leurs procès d'être envoyés dans une prison pour adultes loin de cet enfer. La vérité sur l'horreur de ces colonies pénitentiaires a peu à peu éclaté grâce aux mutineries multiples, aux morts suspectes de certains enfants ou jeunes, grâce à la ténacité de certains journalistes, écrivains, hommes de bien. Une personnalité particulièrement haïssable symbolise à elle seule la monstruosité qui pouvait régner dans ces lieux de tourmente : L'inamovible Maxime Peyron, directeur à Belle-Île-en-Mer pendant 24 terribles années, un tortionnaire et un sadique qui grâce à ses appuis politiques ne prendra sa retraite qu'à 74 ans sans avoir jamais dû rendre compte de ses crimes. Christophe Belser rend leurs voix et leurs noms aux victimes : Georges Goazempis, Eugène Gicquel, Mathurin Reto, Roger Abel, Maurice Pilorge.... J'ai lu ce document par petits bouts tant l'horreur décrite est insoutenable. Il faut attendre 1977 pour qu'enfin ce bagne soit fermé, mais combien d'enfants et de jeunes gens sacrifiés ! Combien de meurtriers au sein du personnel non condamnés ! Gratitude envers l'auteur pour ce travail colossal magistralement rédigé et exposé. Quatrième de couverture Fondée en mai 1880 dans une ancienne prison politique, la colonie agricole et maritime de Belle-Île-en-Mer accueille des adolescents âgés entre 13 et 21 ans... Des jeunes ayant été acquittés par la justice en raison de leur absence de discernement et des jeunes justiciables condamnés à des peines de 6 mois à 2 ans d'incarcération. Se mêlent des petits vagabonds à peine sortis de l'enfance, des mendiants, des voleurs à la tire mais également de jeunes criminels multirécidivistes, coupables, pour certains, de meurtre. Leurs conditions de détention déplorables, les mauvais traitements infligés par les gardiens et la violence entre colons poussent nombre de ces jeunes prisonniers à tenter de fuir cet enfer carcéral, seuls, en groupes ou lors de révoltes et de mutineries spectaculaires. Ce récit poignant illustré et documenté, revient sur ces épisodes dramatiques et en analyse les fondements, entre déshumanisation du système judiciaire et de ses représentants, et le profond désespoir de ces « enfants du bagne ». En 1934, Prévert écrira La Chasse à l'enfant suite à une terrible mutinerie en réaction aux souffrances endurées dans ce bagne. Ce lieu d'enfermement qui semble sorti d'une autre époque a fermé ses portes en 1977, c'était hier... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Madame Curie
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Madame Curie Eve Curie Folio 24 septembre 1981 544 pages Biographie Chronique 8 mai 2022 Un grand "roman" d'Amour, ou plutôt d'Amours. Déclaration à travers le temps d'amour et de d'admiration d'une fille pour sa mère, récit d'une romance devenue passion partagée d'un couple inséparable devant l'éternité, manifeste d'amour de la vérité pure, de la Science, de la recherche, de la compréhension des mystères de l'univers, d'amour de son prochain, d'amour des siens, de la famille proche et de ceux que l'on coopte, d'amour indéfectible pour deux patries, la France et la Pologne..... La liste est infinie .... Un texte de 1938 dont la contemporanéité est stupéfiante, où l'on retrouve le souci du vrai, de l'excellence, de l'exactitude, d'une femme digne de ses parents. Texte élégant, magnifique, bouleversant aux larmes, empreint d'humilité, de pudeur, d'une immense tendresse, d'une nécessité à raconter les faits illustrés de lettres familiales ou personnelles, quelques fois officielles, d'extraits de carnets d'études... Marie, une femme extraordinaire doté d'une force de caractère exceptionnel, d'un altruisme incroyable, d'une résistance chevillée au cœur dès l'enfance en cette Pologne sous domination russe. Elle apprend très tôt à dissimuler ses sentiments, à faire preuve d'un stoïcisme indispensable pour survivre. Une petite Mania devenue Marya puis Marie. Sa force comme son intelligence géniale et sa mémoire hors norme sont des cadeaux de naissance qui la porteront vers un avenir si incroyable, si prodigieux, qu'il en parait presque fictif, imaginé par un écrivain fantaisiste. Sa loyauté, sa fidélité, sa conviction de faire partie d'une famille, d'un tout, d'une communauté d'êtres humains égaux, la poussent à des actes d'une admirable générosité. Pierre Curie est son double en tout, plus qu'une âme sœur. À eux deux, au mépris de leur santé, de leur enrichissement personnel, accumulant les difficultés matérielles, financières, menant une lutte harassante quotidienne, ils ont offert à l'humanité, humblement, librement, un moyen de vaincre le cancer. Ce souci des autres, ce sens des responsabilités poussé à l'extrême, cette conscience aiguisée du Bien et du Mal, ce refus des honneurs, bien loin d'une posture intellectuelle artificielle, cette timidité naturelle, font d'eux des génies d'une profonde humanité, inoubliables et inséparables devant la postérité. Et comme toujours avec les élites artistiques, scientifiques, etc... la France fait la fine bouche au moment même où les plus grandes distinctions Internationales couronnent le couple puis Marie seule. Là où l'on bâtit des ponts d'or à cette héroïne de par le monde, on ne peut comprendre les ergotages insultants français ne serait-ce que pour l'obtention d'un simple laboratoire. Notre pays, corseté, misogyne et paternaliste, ne sort pas grandi à nouveau de tout cela allant même jusqu'à oublier de décerner une médaille militaire à celle qui n'a pas hésité à conduire des ambulances équipées d'un appareil à rayon X sous le feu de la mitraille et des bombes. Les honneurs et des conditions de vie confortables ont enfin accompagné les dernières années de Marie Curie se donnant la tâche de passer le flambeau aux générations suivantes, sa fille Irène et son compagnon, Frédéric Joliot futurs prix Nobel également, mais aussi à Ève dont j'ai copié la biographie exceptionnelle. J'ai été profondément touchée par cet ouvrage singulier, rééditée heureusement chez Folio poche en 2019. L'autrice, avec un immense talent, dresse un portrait d'un grand réalisme tout en nous offrant une fresque historique étourdissante de la Pologne à la France, et à tout les lieux où furent fêtés et accueillis avec admiration le couple Curie puis la veuve inconsolable mais droite et digne. Magnifique biographie d'une femme d'exception que je vais m'empresser d'acheter. Un exemple à suivre, un visage galvanisant dont il faut se souvenir aux moments les plus sombres.... ou lumineux de nos existences. Quatrième de couverture « Elle est femme, elle appartient à une nation opprimée, elle est pauvre, elle est belle. Une vocation puissante lui fait quitter sa patrie, la Pologne, pour venir étudier à Paris où elle vit des années de solitude, de difficulté. Elle rencontre un homme qui a du génie comme elle. Elle l'épouse. Leur bonheur est d'une qualité unique. Par l'effort le plus acharné et le plus aride, Marie et Pierre Curie découvrent un corps magique, le radium. Leur découverte ne donne pas seulement naissance à une nouvelle science et à une nouvelle philosophie : elle apporte aux hommes le moyen de soigner une maladie affreuse. Au moment même où la gloire arrive, son merveilleux compagnon lui est ravi par la mort. Malgré la détresse du cœur et des maux physiques, elle continue seule la tâche entreprise, et développe avec éclat la science créée par le couple. » EC Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs















