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  • Travail soigné | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Travail soigné Pierre Lemaître Le Livre de Poche 9 juin 2010 416 pages Thriller & Historique Chronique 24 juillet 2023 J'ai frissonné dès la description de la première scène de crime particulièrement trash me questionnant sur ma capacité à continuer de lire ce polar. Pierre Lemaitre étant un des auteurs dont j'admire le « travail soigné » et sachant que rien n'est jamais gratuit avec lui, j'ai continué. Heureusement car ce roman est prodigieux de par sa construction, son intelligence, son style littéraire et effectivement le « très sanglant » a une utilité. La quatrième de couverture restant sage afin de ne rien dévoiler, je dirais simplement que la frontière entre fiction et réalité est ténue, que nous sommes piégés à l'instar de Camille Verhoeven par Pierre Lemaitre, que le final est extraordinaire et sidérant, que ce thriller policier est un grand livre, premier tome de la série consacrée à cet enquêteur hors norme dont j'ai donné les titres en fin de biographie de l'auteur. Je vais certainement lire les trois prochains, curieuse de savoir comment ce personnage va évoluer. Quatrième de couverture Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhoeven ». Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le placer totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art… Prix Cognac, 2006. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La mort d'Euripide | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La mort d'Euripide Aleksandar Gatalica Plan B Le 8 janvier 2024 96 pages traduites par Zivko Vlahović roman Chronique 4 août 2025 En premier lieu est le plaisir gustatif de la sonorité des mots, de la langue d'Aleksandar Gatalica, puis vient l'interrogation : pourquoi s'adresse-t-il à Euripide ? Quelle légitimité peut bien revêtir cet figure célébrissime pour lui ? Est-ce sa vie, ses expériences, ou le fait qu'il soit un des trois grands tragédiens de l'Athènes classique, avec Eschyle et Sophocle, une référence indiscutable ? Euripide (en grec ancien Εὐριπίδης / Euripídês), né vers 480 avant J.-C. en Salamine et mort en 406 avant J.-C. en Macédoine, est peut être en effet un maître es tragédie et autres drames, ayant analysé, imaginé, retranscrit, concocté des scénarios effarants. En se confiant ainsi à cette figure antique, le narrateur qui fut aussi son traducteur, connaissant donc intimement l'œuvre du grand homme et sa biographie, cherche à se libérer d'une histoire lourde, portant en elle la noirceur de toute tragédie. Le temps est donc suspendu entre l'époque d'Euripide et celle de notre guide. Nous entrons dans l'atemporalité. Le décor se dresse principalement à Venise semblant être un personnage à part entière de ce récit, cité portant sur ses murs les cicatrices des malheurs passés. Trois séjours en la Sérénissime sont évoqués ; en 1911, il croise un homme en costume blanc, intrigant, inquiétant, plus une ombre qu'un être de chair, comme un revenant. Il n'est pas le seul à hanter notre héros involontaire de cette destinée bouleversée, comme soufflée, par les grands cataclysmes de l'Histoire du XXe siècle. Que de souffrances indicibles, que de guerres, que de conflits intimes, que d'incompréhension et de sidération face à la barbarie, à l'horreur, à l'absence d'humanité en certaines périodes de notre parcours commun. Le narrateur cherche à comprendre ce qui lui est arrivé, ce qui est advenu de tous ces enfants, femmes et hommes emportés par la tempête. Il s'interroge également sur les choix de sa mère, de ses compagnons en particulier, tous deux fascistes au service du Mal absolu. Il pleure encore son petit frère Nebo disparu trop tôt, une mort inacceptable, violente de par sa soudaineté. Il ne cherche pas seulement des éclaircissements auprès d'Euripide mais aussi dans l'Art sous toutes ses formes : l'architecture, la musique, l'opéra, le cinéma, la littérature. Certains personnages fictifs semblent ainsi se mêler aux protagonistes réels de sa vie, tel cet homme de Venise. Les frontières entre réalité et fiction s'atténuent ; cela apporte un certain soulagement, une forme de consolation. Un ouvrage à part, singulier, foisonnant, crépusculaire, parfois traversé par une lumière aveuglante et bienfaitrice. Quatrième de couverture L'histoire d'une mère magnifique. De Nébo, le petit frère. De deux beaux-pères fascistes, l'un italien, l'autre hongrois. Un cours sur l'éthique alors que le narrateur rencontre Euripide dans la cité des Doges, sous l'oeil d'un mystérieux personnage en costume de lin blanc - qui n'est pas sans rappeler le Gustav von Aschenbach de La mort à Venise. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le cousin | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le cousin Michèle Aubrière Editions des Femmes Antoinette Fouque 11 janvier 2024 157 Roman autobiographique Chronique 12 janvier 2024 Une histoire hors norme d'une grande banalité ! On croit que les monstres sont des entités extraordinaires et puis non, ils n'ont rien de rare, d'original. Les monstres sont lâches, obéissent toujours au même rituel, ont toujours le même mode opératoire, les mêmes justifications, les mêmes mensonges, les mêmes limites car oui, ce sont tous des faibles qui ne s'attaquent qu'aux plus fragiles. Un crime donc banal qui grossira, prendra toute la place dans la vie, dans l'esprit de Camille. Qui orientera beaucoup de décisions prises par la femme ensuite, construisant avec courage son existence, se battant quotidiennement contre les effets en écho du passé, contre l'instinct de la vigie d'hier toujours sur le qui vive, toujours en apnée au moindre soupçon de danger. Ce livre fut porté longtemps dans le cœur, le corps de l'autrice. L'enfant violée est toujours à côté de l'adulte, l'adulte est toujours l'enfant, comme si Camille s'était scindée en deux, l'une continuant son parcours vaille que vaille tandis que l'autre est figée. Et puis, assourdissant, insupportable, le silence..... Celui du père, des témoins, l'aveuglement de la mère... La solitude totale face à l'indicible, l'inconcevable... La sidération face à la violence, à l'impunité du criminel, sa façon de refaire l'histoire et de croire à sa version délirante. Un texte court, dense, complet, recréant avec énormément de talent par le vocabulaire, le style, les dialogues, une certaine atmosphère vintage de ces années cinquante - soixante. On se croirait dans un film en noir et blanc, c'est bluffant. Parfaitement mené de bout en bout sans tomber dans un pathos dérangeant, ce roman extrêmement personnel, intime, est également furieusement contemporain car les violences faites aux filles, aux femmes, participent d'une tragédie intemporelle qu'aujourd'hui nous refusons et dénonçons, heureusement. La guerrière Camille symbolise toutes les petites victimes ; une fois adulte, en regardant une photographie d'elle à 12 ans, elle ne comprend pas comment un homme, ce cousin, a pu s'attaquer à elle. Ce faisant, elle prend la distance nécessaire pour nommer le crime. Très vite, il lui faut connaître les tenants et aboutissants de ce drame, recontextualiser les faits pour trouver une sorte de paix, de libération. Camille est nous toutes dans sa singularité et sa ressemblance. Merci. Quatrième de couverture Un premier roman sensible et sans détour sur l’inceste Après le décès de son grand frère, Camille se sent abandonnée. L’arrivée d’un cousin éloigné redonne de la joie à sa vie solitaire. Remplaçant le mécanicien de l’entreprise de son père, il est logé sur place et joue le dimanche avec la fillette. Mais ces jeux innocents n’ont qu’un temps. Elle vient d’avoir onze ans quand le jeune homme de vingt-trois ans la viole. Ces abus se répètent pendant trois années sans que la petite fille n’ose en parler. Les Trente Glorieuses apparaissent bien silencieuses concernant les viols d’enfants. Dans une langue sensible mais n’atténuant pas la cruauté des actes décrits, Michèle Aubrière livre le récit poignant d’une enfance brisée par trois fois : la mort, le viol et le silence. Un ouvrage fort pour lutter contre ces crimes et l’indifférence qui les entoure. Car, malgré la loi, il n’y a jamais de prescription pour les victimes. Ce qu’elle vient de vivre lui semble irréel, une séquence dénuée de sens : son cousin subitement transformé en un type bizarre et dégoûtant comme certains, croisés dans le métro, qui ont les mains baladeuses. Et l’obligeant, elle Camille, à jouer un rôle, à être sa “partenaire”. Tous deux dédoublés, radicalement “autres”, dans cette pantomime absurde. Elle s’aperçoit qu’elle ne respire pas normalement, se sent oppressée. Elle ne sait pas encore que sa vie vient de basculer. M. A. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le corps de frontière | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le corps de frontière Sarah Jalabert Éditions Unicité 10 septembre 2023 272 pages roman Chronique 8 juin 2024 Couverture : photographie de Sarah Jalabert. Ouvrir un ouvrage de Sarah Jalabert revient à franchir une frontière invisible mais bien réelle, à pénétrer dans un univers des plus singuliers où l'usage des mots devient magique, unique, incantatoire, où tout n'est plus qu'élévation de l'âme, lecture du monde qui nous entoure avec d'autres yeux, ceux du cœur, de l'instinct, de l'oubli et, en même temps, de la pleine conscience de soi. Ce n'est pas un hasard si l'autrice évoque Isidore Lucien Ducasse, dit Lautréamont, poète franco-urugayen ayant inspiré les surréalistes. Corps de frontière : voici un titre bien énigmatique ! Et des limites nous en transgresserons beaucoup au fil de ces pages sensibles, poétiques, dévoilant l'intime, la fragilité et la force de Laure, l'héroïne. Que de frontières en effet : par exemple celles séparant arbitrairement deux pays, comme au début de ce récit... Ou encore, des frontières qui s'effacent entre le corps et la Nature, grâce à la transe induite par la marche dans les Pyrénées puis dans le Massif central, le corps devenant un élément du tout environnant, dont les pulsations s'accordent au pouls du monde. Mais encore, la frontière disparaissant entre les deux corps, les deux âmes des amants que sont Laure et l'homme mystérieux évoqué à maintes reprises, central dans ce roman impressionniste. Que dire des frontières temporelles qui ne sont plus, dès qu'un élément du décor, un détail, nous rappellent un souvenir, une émotion d'hier aussi puissante que jadis, nous ramenant à qui nous étions avant ? Une rencontre avec un enfant miraculeux de sagesse millénaire, tel le petit Fayssal, apparu un jour à Paris, peut également abolir les frontières de l'impossible et nous régénérer, nous remettre dans un état de pureté, d'évidence, perdu avec les années. Laure part marcher à chaque fois qu'elle sait instinctivement qu'elle se perd, qu'elle ne réussit plus à se sentir noyautée à elle-même, en raison des évènements survenus dans sa vie, des personnes croisées, de la violence et du vacarme de notre société. Et ce faisant, tout en accueillant avec soulagement la transe du corps en mouvement amenant à s'oublier, à effacer les limites entre elle et le monde, elle recrée ce corps de frontière indispensable à son cheminement vers une paix intérieure. Il faut beaucoup de courage pour écrire un texte si révélateur de ses plus profonds sentiments, doutes, incertitudes. Une mise en abîme comme lorsqu'on emprunte un chemin de randonnée trop ardu. Gageons que toujours quelqu'un sera là soudainement pour nous tendre un morceau de pain, nous offrir de l'eau, attendre à nos cotés que les pulsations de notre cœur reviennent à la normale. Merci Sarah Jalabert de m'avoir offert cette halte bienvenue en ces temps de peur et de ténèbres. J'aperçois à nouveau la luminosité resplendissante des sommets. Quatrième de couverture Le corps de frontière s’ouvre sur une femme qui marche. Dans le silence de ce corps-à-corps avec la terre, une langue va naître. De cette langue va progressivement prendre forme l’expression d’une adresse à l’homme. Une seconde partie, plus longue, voit cet homme et cette femme, tous deux propulsés, ensemble et séparément, dans un amour devenu voyage. Quand lui s’absente et disparaît, elle repart dans ses marches. Chacun sur les traces d’une blessure. Grâce à un style à la fois tactile et puissamment sensoriel, mettant en relief les détails tant des paysages que des personnages, et jusqu’aux rouages les plus cachés des mondes subtils, leur histoire petit à petit se laisse deviner. Aussi le corps de chair, le corps de la blessure, serait-il réintégré par la magie des sentiers empruntés, et, étape après étape, chapitre après chapitre, par l’histoire ; l’histoire qui s’écrit et qui est aussi un corps, le corps de frontière. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La maison des Turner | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La maison des Turner Angela Flournoy Les Escales 2017 433 pages traduites par Anne-Laure Tissut Historique Chronique 20 décembre 2017 Premier roman d'une grande maturité, de délicatesse et d'intelligence de cette auteure talentueuse nous rappelant la grande époque des romans de Philip Roth, sauf que cette pastorale est cette fois afro-américaine. Detroit, 2008, Charles Turner, dit Cha Cha, aîné d'une fratrie de treize enfants, doit battre le rappel. En effet, la crise des subprimes a ruiné nombre d'américains, les propriétés ne valent plus rien. Ainsi sa mère Viola doit encore 40000$ à la banque alors que la maison familiale ne serait vendue que 3000$ au mieux. " Cha Cha savait que sa famille n'était pas différente des autres. La maison de Yarrow Street, c'était leur mascotte sédentaire et ses façades délabrées, les armoiries des Turner.... Mais elle se désintégrait d'heure en heure". Donc une réunion avec six des treize enfants est organisée chez Cha Cha et son épouse Tina. Le fils aîné est devenu le patriarche à la mort de son père Francis, et surtout depuis l'aggravation de l'état de santé de Viola. Cependant, Charles est perturbé par des voix du passé et plus précisément d'un fantôme qui semble le poursuivre depuis son enfance. Il perd pied, l'équilibre des forces est remis en question par des frères plus jeunes. Subtilement, Angela Flournoy va nous faire basculer entre 1944, où Francis est parti à Detroit en laissant derrière lui sa femme et son premier né, et 2008 où une décision cruciale doit être prise ensemble pour l'avenir de la famille. Bien entendu, l'auteure dresse un portrait sans concession des afro-américains des années quarante à aujourd'hui, mais heureusement pas uniquement. Elle analyse aussi les rapports au sein d'une fratrie quelle qu'elle soit, entre les fils, et les sœurs séparément. Elle complète son propos en nous donnant peu à peu les raisons pour lesquelles le couple Viola/Francis s'est comporté d'une certaine façon dans leur éducation et leur rapports émotionnels à leur descendance. La séparation du tout jeune couple en 1944/45 a eu des conséquences imprévisibles sur tous, ce qui est magistralement et toujours avec beaucoup d'humanité et d'humour démontré au fil des pages. Également le triple portrait de Viola, sa fille Lelah la plus jeune de la fratrie, et sa petite fille déjà mère, tout en filigrane et pertinence, est tout simplement remarquable. Une dernière chose est notable dans ce récit : la persistance des addictions ou obsessions de tous, qui à la religion, qui à l'alcool, qui à la drogue, qui au jeu, qui aux esprits, qui à l'autorité, qui à l'amour malsain.... Tous sont en manque de qui, de quoi ? Là est la question centrale. Ainsi cette étape de vie délicate où les plus âgés nous quittent, oblige chacun à enfin se déterminer individuellement dans le respect des autres. La scène finale est superbe et fabuleuse. Mais que deviendra la Maison Turner ? Qui est le fantôme ? Quatrième de couverture Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d'un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d'une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père. Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n'a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là. Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l'avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de ChaCha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s'il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l'avenir des Turner et de leur maison ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le service des manuscrits | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le service des manuscrits Antoine Laurain A Vue d'Œil 2020 352 pages Divers Chronique 5 août 2021 Un polar dans le monde de l'édition à quelques jours du Prix Goncourt. Frémissement de tout ce petit microcosme, recherche éperdue au sein du Service des manuscrits de la perle, l'oiseau rare, le sésame vers la reconnaissance et/ou la célébrité pour l'auteur/e. L'assurance économique également pour la maison d'édition. Trois tapuscrits sont choisis par an sur les milliers reçus. Un système de codage est mis en place. Les premières pages sont cruciales, elle doivent chopper immédiatement le lecteur en l'occurrence une lectrice engagée par notre héroïne Violaine Lepage, une des plus grandes éditrices de Paris. Marie dessine vite un beau soleil sur la couverture de " Fleur de Sucre" et prévient sa patronne. Celle-ci après un crash en avion, sortie du coma, pressent aussi le succès de librairie, mais la personne qui l'a écrit reste introuvable. Tout se passe par mail ; peu à peu, Violaine fragilisée physiquement et psychologiquement, souffrant d'amnésie partielle, reçoit des message du ou de la mystérieuse Camille inquiétants. En parallèle, des exécutions, des meurtres ont lieu, qui font penser au scénario de ce roman. Deux hommes ont été exécutés selon un modus operandi décrit dans le livre. La police fait son entrée, les pistes se brouillent à l'instar des petites cellules grises de notre éditrice. Certains flashbacks vont être indispensables à votre compréhension de cette histoire des plus particulières. Roman policier très agréable et rapide à lire, bien écrit, qui m'a fait oublier les évènements présents, que j'ai lu, les gros caractères m'y aidant, d'une traite la nuit. Une fin inimaginable tout à fait étonnante. Du bel ouvrage ! Je ne peux que vous le conseiller, d'autant plus si vous gravitez un peu dans le monde de l'édition, là cela devient savoureux. Quatrième de couverture Violaine Lepage, 44 ans, l’une des plus célèbres éditrices de Paris, sort à peine du coma après un accident d’avion. La publication d’un roman arrivé au service des manuscrits, Les Fleurs de sucre, dont l’auteur demeure introuvable, donne un autre tour à son destin. Particulièrement lorsqu’il termine en sélection finale du prix Goncourt et que des meurtres similaires à ceux du livre se produisent dans la réalité. Qui a écrit ce roman et pourquoi ? La solution se trouve dans le passé. Dans un secret que même la police ne parvient pas à identifier. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'Horizon pour envol | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Horizon pour envol Alain Pyre d, 256 pages. Lecture du début de ce roman enregistrée en vidéo sur Eva Résonances littéraires : De Borée le 15 août 2024 256 pages Historique Chronique 15 août 2024 Dans la collection Terres d'écriture "Sidérée et amnésique, Catherine se réveille dans le lit de Charles Le Bihan, prêtre sur l'île de Sein." Fabuleuses premières pages déroutantes et déstabilisantes, entre rêve et cauchemar, nous plongeant immédiatement avec brio dans une tempête de sentiments, comme pris dans une énorme vague, nous renversant, nous frappant, nous laissant proches de l'asphyxie, de sombrer dans la folie. Un début tumultueux pour un roman historique en pays breton commencé comme un huis clos étouffant, terrifiant, au cœur d'une tempête, alors que les éléments se déchaînent sur l'île de Sein à l'instar des sentiments de notre héroïne, Catherine. Bravo à l'auteur ! Comment la jeune femme est-elle arrivée là dans le lit d'un inconnu ? Que lui est-il arrivé alors que l'avenir lui souriait, fille d'un bourgeois de Quimper fiancée à un magnifique parti ? Qui est l'homme qui s'adresse à elle avec autant de sollicitude ? Vous voici aux portes d'un récit digne des meilleurs polars où tout semble être plongé dans un monde en noir et blanc, où tout n'est que tromperie, apparences, enfermement dans des règles sociétales injustes. Catherine et Charles sont tous deux prisonniers des conventions, d'un carcan insupportable. Cette épreuve qu'ils vont traverser ensemble prend des allures de chemin de croix initiatique. Une lourde menace pèse sur la quimpéroise et le jeune homme s'engage, malgré ses obligations liées à sa charge, à comprendre les évènements qui ont mené Catherine jusqu'à lui. Roman noir mais aussi d'amour qui ne pourra que vous faire chavirer suivant l'exemple des deux protagonistes principaux. La reconstitution de l'atmosphère plombée en cette région bretonne en 1902 est parfaitement rendue, les personnages idéalement campés. Je reste remuée par les premières pages "fantastiques" de ce dernier opus d'Alain Pyre passé maître dans l'exploration des sentiments d'hommes et de femmes pris dans la tourmente à la croisée des chemins. Quatrième de couverture Début XXe. Catherine Jaouen, jeune bourgeoise quimpéroise, se réveille, confond, bien loin de chez elle, dans le lit d'un inconnu, Charles Le Bihan, un prêtre à la foi vacillante. Afin de faire taire les médisances et éclaircir les raisons de sa présence sur cette île, tous deux mènent l'enquête auprès de l'entourage de la jeune femme. Ils ne tardent pas à comprendre qu'elle a été victime d'un enlèvement, mais ignorant par qui et pourquoi. Commence alors à naître entre eux des sentiments interdits. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le testament des abeilles | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le testament des abeilles Natacha Calestrémé Albin Michel 2011 343 pages Polar & fantastique Chronique 17 septembre 2017 Voici le premier tome de la Trilogie consacrée aux enquêtes du major Yoann Clivel dit le basque. Un polar engagé sur les questions de préservation de la biodiversité et de la planète, naturaliste et sur-naturel également. Je ré-insiste par rapport à mon retour précédent concernant le troisième tome, ce n'est pas un polar fantastique, comme mentionné par la médiathèque de la Canopée aux Halles. Fantastique implique un monde à part, inconnu créé de toute pièces où les règles et la vie répondent à d'autres critères. Je pense au thriller fantastique par exemple "Playground" de Lars Kepler. Là ce n'est pas du tout le cas, Natacha Calestrémé passe même énormément de temps avec son talent de conteuse à nous restituer des connaissances ancestrales liées au magnétisme, à l'ultra-sensorialité utilisés par les chamanes, les magnétiseur, médiums ; mais aussi l'ultra-sensibilité aux énergies, aux courants, à la Nature. Ce n'est pas du fantastique c'est une réalité, certes oubliée par les sociétés industrialisées mais non par le reste du monde. "L'année 1 du millénaire, l'enfant éclairé de réponses croisera l'ombre, en une folie meurtrière" ; le Testament ou la Prophétie du Moine aux abeilles est le centre de l'enquête de Yoann et son équipe de la troisième DPJ, avenue du Maine, sur une vague de tueries très particulières où des parents tuent leurs enfants, où tous les habitants d'un même immeuble succombent on ne sait à quoi, où des femmes se suicident en pleine nuit sans raison. Seules pistes : une fleur de Lotus et des propos hallucinés se référant aux abeilles. Nous sommes tous conscients que la disparition de ces dernières sonnerait le glas de l'humanité et du monde. L'auteure prend cet argument pour construire tout un récit terrifiant dûment documenté, alarmant et passionnant. Une très belle réussite. La part de surnaturel est toujours là pour teinter l'atmosphère mais ce n'est pas le centre de la narration, mais bien un rappel des facultés réelles que nous n'utilisons plus, mais que d'autres peuples ont encore. Un livre organique et dénonciateur ! Quatrième de couverture Brusquement pris de démence, un homme sans histoire massacre sa famille avant de se suicider ; les habitants d’un petit immeuble du XIIIe sont décimés par un mal inexplicable… En quelques jours, une véritable hécatombe s’est abattue sur Paris et 26 adultes et 15 enfants ont trouvé la mort. Aucun lien apparent entre ces drames, sauf peut-être le dessin d’une fleur de lotus (symbole de pureté), retrouvé chaque fois à proximité des lieux. Secte, terrorisme, sadique, rien ne semble coller… jusqu’à ce que le major Yoann Clivel découvre un texte prophétique, écrit quatre ans plus tôt par un certain « Moine aux abeilles » et annonçant l’arrivée d’un élu : « L’année 1 du deuxième millénaire, l’enfant éclairé de réponses croisera l’ombre, en une folie meurtrière… ». Ce « testament » énigmatique servirait-il de fil conducteur à un hypothétique assassin ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La maison aux espions | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La maison aux espions Daniel Silva Harper Collins Noir 2018 469 pages traduites par Julie Albizzi Thriller Chronique 11 août 2018 17 ème tome de la série consacrée à Gabriel Allon, sachant que le 18 ème, « the other woman », est déjà sorti outre- Manche. « Craignez la colère de l'homme patient » John Dryden, Absalon et Achitophel Les évènements récents en Israël et particulièrement à Jérusalem sont évoqués, concernant le déménagement de l'ambassade américaine, mais bien sûr les dernières déclarations du chef de ce gouvernement intervenues début juillet ne peuvent y figurer. Suite à « La veuve noire » dernier et 16 ème opus, après de nombreuses aventures du même héros charismatique et hors norme, nous retrouvons donc dans une suite directe en deuxième partie en quelque sorte, Gabriel Allon à la poursuite de son plus grand ennemi : Saladin, un des leaders de Daesh, coupable de plusieurs attentats dont ceux de Washington. On pense évidemment aux personnages de Ian Fleming, on comprend que la fiction s'inspire fortement de faits et intervenants réels sur la scène internationale. Une explication limpide, grâce à ce divertissement, de la situation géopolitique actuelle et de l'état de la lutte contre Daesh.On constate rapidement que ces criminels terroristes s'adaptent très vite, se dirigent lentement mais sûrement vers une cyber-guerre et emploient de plus en plus de criminels, d'abord de droit commun, déjà fichés pour trafics divers, violences et assassinats. On est loin de la religion... La drogue et les terroristes en particulier en provenance du Maroc, participent au financement de Daesh, en recherche constante d'argent. Toujours, la pauvreté et le manque d'éducation sont à l'origine de l'embrigadement de désespérés issus souvent des bidonvilles, en mal d'un but grandiose, de gloire, de sacrifice, que ce soit des hommes ou des femmes, aujourd'hui appelées les veuves noires. Vous attendent : une course poursuite donc de Tel Aviv, à Londres, à Washington, à Paris, à Marseille, au Maroc( Casablanca, Fès.....), des espions israéliens, anglais, français, puis s'imposant, des américains, luttant ensemble pour éliminer Saladin... On se doute que cette coalition restera secrète au yeux du public. Premier chapitre : on retrouve, en ce début de thriller d'action, Gabriel Allon, espion et restaurateur d'oeuvres d'art mais également tout nouveau chef des services secrets israéliens, habitant à Tel Aviv avec sa femme Chiara, une ancienne du Bureau, aujourd'hui mère de ses jumeaux. Après les carnages à Washington dans le dernier tome, et une vague d'attentats à Londres, Paris.... , la piste du financement de Daesh par le trafic de drogue doit être remontée en commençant par Marseille : un couple en particulier attire l'attention, Jean-Luc Martel, chef d'entreprise jet-setteur et narco trafiquant dans l'ombre, et sa compagne Olivia Watson, ancienne mannequin reconvertie dans la mode et les œuvres d'art contemporain grâce à ses magasins ou galerie entre autres à Saint Tropez. Martel semble jouer un rôle dans le financement des opérations de Saladin.... Sait- il vraiment qui est son client ? Olivia est-elle innocente ? Certains acteurs déjà rencontrés précédemment dans les autres romans vont monter, sous nos yeux, tout un stratagème pour utiliser le couple et piéger Saladin. Passionnant ! Humour, intelligence, camaraderie, romances, péripéties sont au rendez-vous. J'attends avec impatience la traduction française de la suite, curieuse également de voir comment Daniel Silva traitera des derniers événements en Israël dans sa fiction. Déjà avec beaucoup de finesse, tant le sujet est délicat, donne-t-il en filigrane son opinion et laisse-t-il entrevoir ses espoirs pour ces peuples qui ont déjà tant souffert.Un roman d'espionnage comme je les aime... Quatrième de couverture L'espion Gabriel Allon est désormais à la tête des services secrets israéliens. Une vague d'attentats terroristes les mène, lui et son équipe, dans le sud de la France, au sein d'un cercle privilégié d'un couple de la haute société, Jean-Luc Martel et Olivia Watson. Gabriel tente d'utiliser ce couple pour parvenir jusqu'au commanditaire des attentats. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Nos années sauvages | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Nos années sauvages Karen Joy Fowler Presses de la Cité 21 avril 2016 368 pages traduites par Karine Lalechère Roman Chronique 16 avril 2020 Karen Joy Fowler obtient le prix PEN/Faulkner Award 2014 pour ce roman (« We Are All Completely Beside Ourselves »). Trois raisons pour lire ce livre : - Un retour à l’enfance lumineux et bouleversant qui nous rend ce récit très personnel. Il touche à un intime universel. - Une écriture sensible, magnifique, drôle et bouleversante. - Une sensibilisation à la cause animale et un appel à la responsabilité citoyenne. Il était une fois deux soeurs, un frère et leurs parents qui vivaient heureux tous ensemble. Mais...... la grande soeur de Rosemary, Fern, disparaît quand elle a cinq ans, et dix ans plus tard son frère Lowell s'en va sans explication, et elle reste seule avec les parents. Que s'est-il passé? Rosemary nous fait partager son parcours qui fera d'elle un être humain ou plus justement comme l'a dit Fern surtout un ÊTRE ; elle va avec brillance, humour, ironie, pudeur nous illuminer par ses souvenirs encore si présents de ces moments avec son frère et sa soeur, à cinq ans, quinze ans, 22 ans. Quelque fois nous avons le privilège, la chance inouïe de découvrir un livre qui certes, raconte l'histoire d'un personnage, mais qui surtout nous raconte notre propre histoire et nous permet de suivre un chemin initiatique nous menant à la connaissance, ou la reconnaissance plutôt, de nous-mêmes. Nous en sortons bouleversés, émus aux larmes, renoyautés. Trois rendez-vous avec le destin à 3 âges d'une femme, Rosemary, en acceptation d'elle-même. Je pleure rarement en lisant, mais là je fus chamboulée pour mon plus grand bien, car c'est un texte si bien écrit, si juste, le ressenti de la petite fille, dont tous les sens sont en éveil, m'étant si personnel. Tout le monde peut être concerné par ce retour à l'enfance. Sa parfaite honnêteté se traduit par le fait qu’elle s’embrouille et nous perd un peu au début dans l’ordre des chapitres courts, car tout lui revient en vrac. De plus, elle crée le suspense en ne dévoilant pas qui est réellement sa sœur. Elle joue aussi avec brillance sur la confusion entre animalité et humanité. C'est aussi la description de faits, de réalités que l'humanité dénaturée préfère ignorer, pour pouvoir, avec toute son absence de modestie, continuer à se regarder dans un miroir l'avantageant. Grâce à Fern, Lowell, le père scientifique, la mère et évidemment Rosemary, nous ouvrons les yeux sur une histoire intime universelle, et un secret tragique et inacceptable qui, heureusement, est montré du doigt avec force et courage aujourd'hui. Ce texte est également une dénonciation de l’ingérence criminelle des humains dans la nature, des animaux cobayes en laboratoires dans l’indifférence et l’ignorance coupable des consommateurs. Ce livre restera dans ma bibliothèque comme essentiel, à côté du chef d'oeuvre de Lee Harper « Ne tuez pas l'oiseau moqueur ». Ils se ressemblent. Ils traitent magnifiquement de l’enfance, de la fratrie, et défendent une cause. Un des plus beaux livres concernant ce que signifie ÊTRE humain Quatrième de couverture « Je n'avais que cinq ans lorsqu'elle disparut de ma vie, mais je me souviens d'elle. Je me souviens d'elle avec précision : son odeur, son contact, des images morcelées de son visage, ses oreilles, son menton, ses yeux. Ses bras, ses pieds, ses doigts. » Il était une fois deux sœurs, un frère et leurs parents qui vivaient heureux tous ensemble. Rosemary était une petite fille très bavarde, si bavarde que ses parents lui disaient de commencer au milieu lorsqu'elle racontait une histoire. Puis sa sœur disparut. Et son frère partit. Alors, elle cessa de parler... jusqu'à aujourd'hui. C'est l'histoire de cette famille hors normes que Rosemary va vous conter, et en particulier celle de Fern, sa sœur pas tout à fait comme nous... " Il y a eu beaucoup de livres écrits sur l'amour et la rivalité fraternels, mais peu, j'en suis sûre, capables de vous déchirer le cœur et de vous bouleverser comme celui-ci... Préparez-vous à être enchanté et traumatisé. " The Times " Un portrait touchant d'une famille américaine qui soulève en vous des questions et des sentiments inattendus : sur l'humanité, la psychologie et l'amour sous toutes ses formes. " Psychologies " Cela fait des années que je ne me suis pas sentie autant passionnée par un livre. Quand je l'ai terminé à 3 heures du matin, je pleurais, puis quand je me suis réveillée, j'ai relu la fin et je me suis remise à pleurer. " Ruth Ozeki, auteur d' En même temps, toute la terre et tout le ciel. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les impliqués | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les impliqués Zygmunt Miloszewski Pocket 2015 480 pages traduites du polonais par Kamil Barbarski Thriller Chronique 2 mars 2018 Premier tome de la trilogie consacrée au procureur Teodore Szacki, 36 ans, marié avec une fillette, à Varsovie. Les faits se déroulent du 5 juin au 18 juillet 2005, douze jours d'enquête et un épilogue. Je suis très heureuse d'avoir découvert cet auteur, cet univers, ce personnage qui, à part son métier et sa situation familiale, m'a beaucoup fait penser à un Hercule Poirot polonais du XXIe siècle, dans un contexte politique particulier, moins de vingt ans après la chute du mur et Solidarnosc. J'ai aimé cette ironie, cette auto dérision permanente comme pour ce protéger du monde qui l'entoure, de ces brusquerie et cruauté de la société polonaise qui se réveille tout de même d'un sacré cauchemar. Beaucoup d'humour et de fausse légèreté qui facilitent la lecture de ce policier particulièrement réussi, écrit et traduit. Ce Procureur est un homme à la croisée des chemins, perdu en quête d'autre chose, d'idéal, qui se cogne aux murs de sa vie rangée, un peu ennuyeuse, et pourtant il connaît le prix du bonheur. Mais il joue avec le feu et le sait parfaitement. C'est un anti-héros. Il a du mal à croire au triomphe du bien, son sens de la justice au centre de sa vie, l'empêche pourtant de renoncer et de partir dans le privé. Un sens donc du devoir qui est mis à rude épreuve à chaque affaire qu'il instruit, symptôme de la misère qui touche la capitale polonaise du crime, (on apprend ainsi beaucoup de détails sur les rouages du système judiciaire de ce pays et en premier lieu que ce sont les procureurs qui enquêtent secondés par la police), et précisément quant à la mort très mystérieuse d'un homme lors d'une thérapie de groupe familiale, retrouvé avec une pique de tournebroche dans le cerveau. Un thérapeute charismatique, trois patients, une épouse, un fils....une enfant disparue trop tôt. Teodore Szacki voulait du changement dans son existence, il va être servi au delà de ses espérances. Livre formidable ; miette après miette, l'auteur nous mène par le bout du nez, s'amusant avec l'idée du Cluedo, d'un jeu cependant très dangereux pour tous. Une autre actrice essentielle de ce récit est la ville de Varsovie dans toute sa beauté et sa complexité. Je continue donc l'aventure avec le deuxième tome, « Un fond de vérité » . Enfin l'intérêt pour moi fut aussi de découvrir la Pologne d'aujourd'hui ou du moins de 2005, avec la lecture d'un résumé des nouvelles ou faits divers avant chaque chapitre. Histoire peut-être pour l'écrivain de nous inviter à mieux connaître son pays et sa ville. Quatrième de couverture Varsovie, 2005. Sous la houlette du docteur Rudzki, quatre patients ont investi l'ancien monastère de la Vierge Marie de Czestochowa. Entre huis clos et jeux de rôles, cette nouvelle méthode de thérapie de groupe, dite « Constellation familiale », ne manque pas d'intensité. Au point qu'un matin, l'un d'entre eux est retrouvé mort au réfectoire, une broche à rôtir plantée dans l'œil... Pour le procureur Teodore Szacki, l'expérience est allée trop loin. À moins qu'elle n'ait réveillé un passé enfoui, que la Pologne se tue à essayer d'étouffer... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Livre de la Rose | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Livre de la Rose Alain Baraton Mon Poche le 6 juin 2024 200 pages Essai Chronique 5 août 2024 "Les secrets de la belle aux cents pétales sont révélés dans cet ouvrage remarquable, mêlant botanique, histoire et anecdotes autour de la plus charmeuse et piquantes des fleurs." Fine Fleur Magazine "J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les nœuds trop serrés n'ont pu les contenir. Les nœuds ont éclaté. Les roses, envolées, Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées. Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir. La vague en a paru rouge et comme enflammée : Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée. Respires-en sur moi l'odorant souvenir." Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) Pour commencer joyeusement, une recette venue directement d'Istanbul : "250 g de sucre semoule 225 g de pétales de roses non traitées 2 citrons 20 cl d'eau Indications de préparation : Rincer rapidement les pétales à l'eau froide. Presser le jus d'1 citron. Dans une bassine ou un grand saladier, poser les pétales, recouvrir d'eau puis ajouter le jus de citron pressé. Laisser macérer jusqu'à ce que l'eau commence à se colorer - plus ou moins 12 heures. Retirer de l'eau puis égoutter les pétales de roses. Dans une casserole, diluer les 250 g de sucre dans un petit verre d'eau - environ 15 cl Porter à ébullition. Laisser frémir pendant 10 minutes. Ajouter alors les pétales préalablement égouttés dans le sirop en ébullition. Rétablir l'ébullition, et laisser encore "...... Avez-vous vraiment cru que j'allais vous recopier toute cette merveille ? Ce serait trop facile et dommage ! Vous passeriez à côté d'une incroyable somme d'informations, anecdotes et histoires plus savoureuses, passionnantes, étonnantes et édifiantes les unes que les autres, rassemblées dans cet incroyable ouvrage, encyclopédie rédigée par un amoureux de la rose, et quel amoureux ! Vous aussi aimez la belle ou êtes simplement curieux de connaître ses origines, son parcours, son importance au fil des millénaires jusqu'à aujourd'hui. Alors ce livre fabuleux est pour vous, à garder précieusement, à compulser régulièrement. Vous n'irez plus chez le fleuriste ou dans un jardin avec la même innocence. Véritable enjeu d'un marché colossal, symbole adopté par de nombreux créateurs, artistes, groupes politiques, financiers, sujets mis au centre d'œuvres inoubliables et inégalées, de concours et prix internationaux, Graal poursuivi par des milliers d'inventeurs de nouvelles variétés, elle n'est pas une simple fleur. Elle accompagne nos vies, nos destinées, nos amours, nos rêves, elle inspire, rend fou ou console, elle est de toutes les cérémonies, de tous les anniversaires, de tous les évènements de nos existences. Un langage secret l'entoure, sa couleur détermine les sentiments éprouvés pour la personne à laquelle on l'offre, elle a permis la fortune ou la ruine d'hommes et de femmes passionnés par son élaboration, par son parfum, sa conception. Elle est omniprésente autour de nous sans que nous nous en rendions vraiment compte. J'ai particulièrement apprécié à partir de la page 156 le passage consacré aux poétesse et écrivaines qui, à l'instar d'un Ronsard, ont mis la belle à l'honneur dans leurs œuvres oubliés injustement comme quelques fois leurs noms. Nommons Marie de France, Christine de Pizan, Marceline Desbordes-Valmore, Renée Vivien, les Dames des Roches et plus particulièrement la fille Catherine, contemporaine de Ronsard, Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, et enfin la célèbre Colette. " La rose a permis à beaucoup de faire éclore leur génie littéraire et à tous ceux qui la contemplent leur sagesse en les invitant à cueillir la vie, car " une fois la rose tombée, seules restent les épines " (Ovide, L'Art d'aimer, II, 116)." Ouvrage précieux, complet, précis, poétique, inspiré et inspirant, je suis heureuse de le compter dans ma bibliothèque. Courez à votre librairie. Quatrième de couverture Surnommée « la reine des fleurs » depuis l'Antiquité, la rose règne sans partage : elle est la plus offerte au monde. En l'associant à l'amour dès son apparition, en Perse, nous lui avons prêté une passion que nous la chargeons de transmettre, ce qu'elle accomplit avec charme et fugacité, douceur et piquant. Qu'est-ce qui la caractérise ? Comment et quand s'est-elle répandue sur toute la terre ? Quelles sont ses propriétés, quelle est sa symbolique ? La rose rose est-elle la rose originelle ? Qui sont ceux qui lui ont donné son nom (et ceux qui en rêvent) ? De quels grands peintres a-t-elle été la fleur favorite, quels sont les plus beaux poèmes en son honneur, quels musiciens ont composé en s'inspirant d'elle ? La fleur la plus célèbre du monde est pleine de surprises ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Artisanes de la Paix - La lutte mondiale pour les droits des femmes | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Artisanes de la Paix - La lutte mondiale pour les droits des femmes Mona L. Siegel Editions des Femmes Antoinette Fouque 31 mars 320 pages traduites par Camille Chaplain Document Chronique 31 mars 2022 Lauréat du Prix Elise M. Boulding - Prize in Peace History, « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » Simone de Beauvoir Une phrase qui résonne particulièrement en cette période d'élection présidentielle et qui prend tout son sens à la lecture de cet essai fabuleux s'attachant à remettre dans la lumière toutes ces héroïnes du début du XXe siècle et particulièrement de 1919, qui lors des pourparlers entourant la rédaction du traité de Versailles se sont battues pour le bien universel et celui des femmes particulièrement, grâce auxquelles nos voix se font mieux entendre, grâce auxquelles nos droits et par extension ceux de l'humanité, sont plus respectés. Originaires du monde entier, de milieux sociaux, de couleurs de peau, de confessions multiples, toutes ont oeuvré pour la Paix, la fin des conflits mondiaux, sociaux, économiques, politiques, entre les sexes, pour une égalité de chance, de droits, pour l'accès au vote, pour l'indépendance des pays sous domination coloniale, pour la fin des trafics de femmes et d'enfants, pour des conditions de travail acceptables... Notre reconnaissance envers elles doit être éternelle et infinie. Tous ces noms de guerrières qui ont été adroitement glissés sous le tapis du patriarcat ressortent enfin, entrent au panthéon de nos héroïnes des nations. Faire la paix en ignorant plus de la moitié de la population mondiale était le plan prévu par tous ces messieurs. Mais des visionnaires féministes, des mères, des sœurs, des épouses, des travailleuses, des victimes de la misogynie, de la ségrégation raciale, du racisme, de la misère, se sont levées et ont crié : Non, nous sommes là. Assez ! Des femmes dont la vision des évènements et la capacité exceptionnelle à se projeter dans l'avenir bien plus loin que les hommes, si elles avaient été entendues, auraient permis la signature d'un traité de Versailles qui ne soit pas une bombe à retardement. Quelle patience, quelle ténacité, quel entêtement, quel courage de dingue, quelle intelligence ont-elles déployés pour arriver à leur fin, en partie ! J'aurais pu citer tout ce livre, chaque ligne. Un ouvrage d'une nécessité absolue, d'une pertinence folle, dont on tourne les pages avec avidité, stupéfaction, admiration. Les photographies m'émeuvent à point que je ne peux décrire, les rendant si proches, si vivantes. Ma gratitude va à l'autrice, à toutes les personnes qui ont collaboré ou apporter leur aide, leurs documents, afin de nous offrir aujourd'hui une telle « bible » .Je n'ose imaginer la somme de recherche, la fièvre, l'inquiétude, la passion dévorante, la puissance de travail qu'il a fallu pour obtenir un tel résultat. Phénoménal, tout simplement phénoménal. Une réécriture de l'Histoire enfin au féminin, des noms à inscrire à nos panthéons, un texte qui se lit avec fièvre, jubilation, fureur, nous offrant une vue d'ensemble et analytique de cette période d'après première Guerre Mondiale, un rendez-vous avec l'Histoire que ces Femmes ne voulaient pas rater. Ce recueil présente également une série de portraits incroyables, de mini-biographies exceptionnelles, passionnantes. Mais quelles vies ! Quels destins ! Je suis scotchée, bluffée, ahurie et je prends encore plus conscience de la responsabilité que nous avons, nous leurs héritières, à poursuivre leur oeuvre, à porter encore leurs couleurs, à ne surtout pas les trahir ou les oublier... Le chemin est encore bien long en cette époque anxiogène et terrifiante. Inspirons- nous de ces figures historiques et continuons à nous battre pour le bien de l'humanité. Mes remerciements infinis à l'autrice et aux Éditions des femmes Antoinette Fouque pour leur passion, leur travail, et leur confiance renouvelée envers moi. Quatrième de couverture A l’automne 1918, après la Première Guerre mondiale, les généraux cèdent la place aux hommes d’État qui doivent définir les termes de l’armistice et ouvrir les négociations de paix. Des femmes politiquement engagées, notamment dans le mouvement pour le suffrage des femmes, n’entendent pas laisser les hommes décider seuls. Elles demandent qu’une délégation soit reçue et admise à la table des négociations alors que doit se tenir la Conférence de la paix, à Paris. Le refus du président des États-Unis, Woodrow Wilson, et du Premier ministre britannique, David Lloyd George, n’entame en rien leur détermination à agir. Les femmes s’organisent entre elles et se préparent à exiger l’égalité des sexes et la justice sociale ainsi que des mesures pour instaurer une paix durable dans le monde d’après-guerre. La Conférence de la paix de Paris suscite une vague de militantisme féminin sans précédent, attirant sur la scène internationale des femmes venues du monde entier pour défendre la paix, la démocratie et les droits des femmes. Tel est le point de départ de cet ouvrage, dont le fil rouge pourrait être que «Nul ne peut se croire autorisé à parler au nom des peuples tant que les femmes seront exclues de la vie politique des nations», selon la formule de la féministe et suffragiste française Marguerite de Witt Schlumberger. « Aujourd’hui, plus de cent ans après, la lutte pour les droits des femmes dans le monde se poursuit sans relâche. Suivant les traces des pionnières courageuses et audacieuses de 1919, une nouvelle génération pourrait encore trouver le chemin d’un ordre mondial plus juste et plus équitable. » M.L.S. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Mon ancêtre Poisson | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Mon ancêtre Poisson Christine Montalbetti P.O.L. 2019 233 pages Biographie Chronique 5 novembre 2019 Comme c'est drôle : le passage que je souhaitais vous recopier est au dos de cette « biographie » impressionniste.... L'auteure m'a séduite, fait sourire lors de son passage à La Grande Librairie... Je me doutais bien que sous l'humour, la fantaisie, les larmes, l'émotivité, la tristesse affleuraient aussi. On apprend à la fin, la seconde raison qui pousse l'auteure, cette éternelle petite fille, cette spectatrice admirative des beautés de ce monde, à écrire ce texte, à tendre la main vers cet homme à travers le temps, à nouer avec lui un dialogue à sens unique. Et l'on a le cœur serré et les pleurs au bord des cils. Un style particulier, très personnel, entre narration, adresses à Jules, et apartés vers nous, son public, ceci sans coupure, en toute fluidité puisqu'aucun guillemet ne vient gâcher l'ordonnancement du jardin intérieur de Christine Montalbetti. Elle raconte Jules, ou plutôt sa course après lui au travers des documents, parutions, archives, souvenirs familiaux ; elle dresse aussi le portrait du fils disparu Eugène, le voyageur... elle brosse le tableau de Paris de 1833 à 1919, et en fait elle se dévoile elle-même doucement et sûrement, cette rêveuse, cette épicurienne, cette artisane de l'écriture, cette contemplative devant l'éternel... Extrêmement touchant, étonnant, singulier, qui ne peut que résonner en écho à votre propre existence.... Un magnifique hommage à cet homme .... Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce livre mais aussi de regarder le replay de l'émission de LGL. Quatrième de couverture Ce roman doit autant à l’imagination qu’à une reconstitution familiale et historique. Christine Montalbetti part sur les traces de son arrière-arrière-grand-père, botaniste au Jardin des Plantes de Paris dès l’âge de neuf ans. Elle s’adresse directement à lui dans une complicité littéraire étonnante. Son nom ? Poisson. « Un nom idéal pour un ancêtre, puisqu’il paraît que c’est du poisson que nous venons ». Jules Poisson est né en 1833. Il verra le monde se transformer jusqu’à sa mort en 1919. Nous faisons avec lui cette traversée du XIXe et des débuts du XXe siècle. Jules a vécu le terrible siège de Paris en 1870, et toute la guerre de 1914. Passant de la bougie à la lampe, il a connu l’invention du cinéma, des appareils qui enregistrent la voix. La narratrice mène l’enquête : archives familiales, état civil, correspondances et articles scientifiques… Elle sonde les légendes familiales, des histoires bien étranges. Il y a la vie de Jules, herborisant, menant ses expériences au laboratoire, proche des plantes et de la nature, une figure de savant distrait, plutôt lumineuse. Et sa vie meurtrie (on apprendra pourquoi), sa part fantasque, sombre, presque un côté Jekyll. Dont une anecdote mille fois racontée et pourtant au bord de l’indicible et de l’horreur. Ainsi, à mesure que l’histoire du monde se tend, celle de Jules se trouble, confronté à l’histoire tragique de son fils Eugène parti vivre en Afrique. « Tu es mon arrière-arrière-grand-père. Tu as connu le siège de Paris en 1870, la guerre de 14. L'invention du cinéma, et de sacrées tempêtes. Tu as moins de dix ans quand tu deviens jardinier. Plus tard tu seras botaniste. Dans la famille, toutes sortes de petits romans ont circulé à ton sujet. J'ai voulu combler certaines lacunes de ton histoire et ce fossé qui nous sépare. Une mission déraisonnable : réparer l'irréparable, dans le deuil où je suis, non seulement de toi, jules, mais aussi de notre rencontre impossible. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Chanson pour bercer de grands garçons | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Chanson pour bercer de grands garçons Conceição Evaristo des femmes Antoinette Fouque Le 6 juin 2024 136 pages traduites par Izabella Borges roman Chronique 6 juin 2024 Quel parcours que celui de Fio Jasmin, le tombeur de ces dames toujours prêt à les honorer, le champion poussé dans l'arène tel un toréador par le père, les collègues, les hommes biberonés au principe de la supériorité masculine et de ce que doit être un mec, un vrai ! Pas beaucoup de place à la fragilité, aux épanchements, à la douceur. Les multiples points de vue féminins forment ce kaléidoscope permettant de nous forger peu à peu une image plus réaliste et complète de ce Fio Jasmin, mais aussi des femmes qui ont jalonné sa trajectoire. Voici leurs noms et leurs descriptions : - Neide, fille de la Vallée des Orangers - Angelina, infirmière de 33 ans, s'occupant de sa petite sœur, rêvant de se marier, prenant Fio Jasmin pour le fiancé idéal - Aurora, la baigneuse nue, amoureuse, simplette, prise de saudade aux départs répétitifs de Fio Jasmin - Antonieta, dont le corps est un fantasme sexuel pour les hommes de la ville, souffrant de solitude, mère d'un enfant de Fio - Dolorès, riche bijoutière, pleine d'amertume et de méfiance envers les hommes, dont les jumelles nées de ses amours avec notre séducteur seront sa sauvegarde - Dalva, pharmacienne aisée ayant réussi à financer ses études en se prostituant, trois enfants dans le dos de Fio - Tina, 17 ans vierge et inexpérimentée, sans figure paternelle, vouant un amour fou et fidèle à notre Dom Juan pendant près de 35 ans. Celui-ci ne la défleurera jamais. Elle est le pendant parfait à... - Perola, l'épouse et Mater, neuf enfants, le point fixe de la vie de Fio Jasmin. - Eleonora enfin, lesbienne, seule amie de Fio Jasmin et de Juventina. Le destin de cette dernière est incroyable. Devenue compositrice, capable de quitter Fio après des années d'amour platonique, la voici sur les routes récoltant les histoires d'amours des autres femmes qui toutes figureront dans la Chanson, objet de cet ouvrage. Ainsi, au travers du regard de ces dames, le portrait de Fio Jasmin, dont la fontanelle ne s'est jamais fermée, raison peut-être de son comportement irréfléchi, s'affine, se complète ; indirectement, de ce fait, les visages de ces amantes se précisent également. Elles ne sont pas toutes des victimes de Fio, ni faibles, toutes ne se suicident pas, ou ne tombent dans le piège de la haine et du désir de vengeance ; certaines l'ont utilisé comme géniteur, comme moyen d'atteindre l'orgasme, comme excuse à ne pas chercher ailleurs le bonheur ou un compagnon stable. Quant à Fio, grâce à sa rencontre avec Eleonora, son unique confidente, faire enfin un bas-les-masques, quitter son habit de champion des queutards applaudi par les collègues et autres représentants du machisme ambiant, pour redevenir un gamin noir qui ne s'est jamais remis d'un incident advenu dans sa jeunesse, est enfin possible. Conceição Evaristo nous offre une analyse fine et juste des rapports hommes-femmes, rendant à tous leurs parts d'innocence, de responsabilité, les décrivant dans toutes leurs imperfections, leurs bassesses, mais aussi leur beauté et leur courage. Chanson interprétée par les femmes pour bercer des grands garçons restés enfants. Un roman profond, poétique, authentique plein de tendresse et d'amour. Quatrième de couverture Une fiction sur les complexités de la masculinité et le racisme au Brésil. À cause de la couleur de sa peau, Fio Jasmin n’a pas pu jouer le rôle du prince dans la pièce théâtrale de son école. Des années plus tard, toujours marqué par ce souvenir, il met en œuvre un parcours de grand séducteur. Marié, père de nombreux enfants dont certains qu’il n’a jamais connus ni reconnus, il s’affranchit des limites sociales imposées aux hommes noirs et entreprend de conquérir un royaume tout à lui. C’est par la voix des femmes qui ont croisé son chemin qu’est racontée l’histoire de Fio Jasmin, en une mosaïque affectueuse et polyphonique, aimante et douloureuse. À travers le personnage de Fio Jasmin, Conceição Evaristo convoque magistralement les contradictions et les complexités qui entourent la masculinité dans notre contemporanéité, ainsi que leurs rapports à l’amour et à l’infidélité. "Je capte comme témoin oculaire ou comme auditrice la dynamique de vies qui se confondent avec la mienne pour une raison ou pour une autre. J’ai été l’une des femmes de Fio Jasmin, à l’occasion, peut-être. Fio Jasmin peut aussi incarner la figure d’un père qui m’a échappé comme affection. Non, le jeune homme ne m’est pas étranger, les femmes qui ont croisé son chemin non plus. Voilà pourquoi je m’efforce de toutes les écouter. Elles sont nombreuses, plurielles et diverses, les voix qui me poussent à l’écrivence." C. E. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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