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- Redemption Factory | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Redemption Factory Sam Millar Fayard Noir 27 octobre 2010 336 pages traduites par Patrick Raynal Thriller et Biographie Chronique 29 mai 2017 Gore, comme un long film d'horreur ou de Tim Borton, avec pour décor les abattoirs près de Belfast, "cathédrale impie de la mort "seul lieu de travail encore envisageable pour des chômeurs de longue durée comme notre Héros Paul Goodman le bien-nommé. Paul dont le père a soudainement disparu un soir quand il était enfant, et qui porte ce fardeau, l'empêchant de s'envoler. Pourtant un rêve le maintient debout, celui de devenir un champion de billard ou snooker. Il y a le monde normal, avec les copains comme Lucky, avec les potes de pubs et bars, les bières, il y a le soin apporté à sa mère, une belle rencontre avec Philipp Kennedy qui tient une boutique de seconde main et s'intéresse à Paul d'une curieuse façon, sa femme, une sorte de Cruella obèse, et puis il y a l'abattoir, l'usine de mort. Là entre le directeur, son homme de main et ses deux filles déjantées, Violet monstrueuse secrétaire et bras droit de son père Shank et Geordie la fille de fer handicapée depuis la naissance, on a là une belle brochette de caractères. Tous nous fichent une sacrée trouille tant ils sont hors limites. Une partie autobiographique quant à la connaissance de ce lieu d'abattage et le passé de l'Irlande, mais aussi le style toujours aussi incisif, drôlissime, inventif dans la formule, mais sans concession avec la violence, font de ce thriller un moment joyeusement horrifique, et crédible au finish. Donc pour cœurs et estomacs bien accrochés, n'hésitez pas ! Quatrième de couverture Au cœur du conflit nord-irlandais, un militant de l’IRA disparaît mystérieusement. Vingt ans plus tard, son fils Paul Goodman, un petit prodige du snooker désargenté, se présente aux abattoirs de la région et se fait embaucher. Il pénètre un univers baigné de sang, gouverné par des êtres difformes et violents. Une cathédrale impie de la mort, étrange miroir des fantômes dont il est lui-même prisonnier et que son arrivée va libérer... Lauréat du Brian Moore Short Award en 1998, l’Irlandais Sam Millar (Poussière tu seras, 2009) tire la radicalité de son œuvre de son expérience d’ancien prisonnier de droit commun. Il écrit comme on se venge, avec calcul et précision. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Dans les yeux de Méduse | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Dans les yeux de Méduse Natalie Haynes Michel Lafon Le 25 avril 2024 368 pages traduites par Manon Malais mythologie Chronique 8 décembre 2024 " Brillant, passionné, implacable. " Margaret Atwood, autrice de La Servante écarlate Depuis quelques années, nous voyons paraître ce type d'ouvrage s'attachant à une figure de la mythologie grecque ou de l'Histoire antique : ainsi j'ai lu et chroniqué "Perséphone" de Benjamin Carteret, exceptionnel, "Le silence des vaincues" et "Les exilées de Troie" de Pat Barker, fabuleux récits de la Guerre de Troie par les yeux de Briséis. Somptueux textes s'inscrivant dans une révolution mondiale consistant à reprendre notre copie et à narrer l'Histoire de l'humanité sans oublier la moitié de celle-ci, c'est à dire les femmes. Peut-être parce que je me plongeais dans ce texte après les autres donc sans l'émerveillement de la découverte d'un nouveau type de récit, j'ai été moins séduite par ce roman. Cependant, je réalise que ce dernier m'a appris énormément de choses et que finalement les pièces du puzzle se sont mises parfaitement en place, avec brio. Il m'a été difficile de suivre le fil tortueux de ce scénario, bien qu'heureusement l'autrice nous ait donné, au tout début, la liste des acteurs de cette tragédie légendaire. Ainsi, mettons-nous nos pas dans ceux de plusieurs personnages concernés par la célèbre gorgone : - Évidemment Méduse elle-même, son histoire, sa fin, son destin. - Persée, son exécuteur, son parcours depuis sa naissance jusqu'à son crime et les conséquences de celui-ci. - Andromède, princesse d'Éthiopie, future épouse de Persée. - Athéna, déesse de la guerre et fille de Zeus. Et puis un narrateur très particulier intervient également, régulièrement, du nom mystérieux de Gorgonéion. " Je vous vois. Je vois tous ceux et celles que les hommes traitent de monstres. Et je vois les hommes qui les appellent ainsi. Eux-mêmes se considèrent comme des héros, naturellement. Je ne les vois qu'un bref instant avant qu'ils disparaissent. Mais cela suffit. Cela me suffit pour comprendre que la générosité, le courage et la loyauté ne sont pas l'apanage des héros. Parfois - pas toujours, mais parfois, oui - le héros est monstrueux. Et le monstre ? Qui est-elle donc ? Quelqu'un qu'on n'a pas pu sauver. Ce monstre-là se fait agresser, violenter, diffamer. Et pourtant, dans l'histoire telle qu'on la raconte toujours, c'est elle qui faut craindre. C'est elle qui est monstrueuse. Nous verrons cela." Tout est dit dans cette introduction : Gorgonéion va déconstruire tout le récit que l'on nous a inculqué, un récit empreint d'une misogynie folle, et redonner à chacun le rôle et le titre qu'il mérite. Méduse était-elle si monstrueuse, et pourquoi présentait-elle cet aspect ? Que lui est-il réellement arrivé ? Ne serait-elle pas plutôt un jouet, comme tous les humain et les femmes en particulier, des dieux ? Persée est-il le héros décrit dans les textes mythologiques, ou un demi-dieu porteur des gènes de la violence, narcissique, finalement un vil tueur en série ? Et Athéna qui s'ennuie tant, si méprisante et méprisable, qui joue avec le destin des humains comme une sale gosse avec des poupées qu'elle martyrise, n'est elle pas également monstrueuse ? Aller au-delà des apparences, au-delà de la version traditionnelle qui nous est apprise depuis l'école, loin des clichés dépassés des superproductions hollywoodiennes, voici le propos de cet ouvrage dont la fin est très belle. L'humour est aussi un puissant moteur de cette narration. Mais enfin ? Qui est Gorgonéion ? Quatrième de couverture Certains monstres sont tout simplement de jeunes filles qui n'ont pas eu de chance. C'est le cas de Méduse. Violée par Poséidon, injustement punie par Athéna, c'est par la faute des dieux qu'elle fut changée en créature hideuse, aux cheveux de serpents et au regard pétrifiant. Mais que sait-on de son cœur, sinon le récit qu'en a rapporté Persée, le héros qui l'a décapitée pour assouvir sa soif de gloire ? Et si le monstre n'était finalement pas celui que l'Histoire retient. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Pachinko | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Pachinko Min Jin Lee Charleston Janvier 2021 622 pages traduites par Laura Bourgeois Historique Chronique 30 juin 2021 « - Go-saeng, dit Yangjin. Le destin d'une femme est de souffrir. - Oui, Go-saeng, répéta Kyunghee. Toute sa vie, Sunja avait entendu cet adage martelé par les femmes. Elles devaient forcément vivre dans la souffrance - en tant que fille, en tant qu'épouse, en tant que mère - et mourir dans la souffrance, tel était leur destin. Go-saeng... Ce mot lui filait la nausée. Y avait-il une autre voie que l'endurance ? » Le Pachinko est un appareil, mélange de flipper et de machine à sous, prisé des japonnais. Les établissements de jeu sont généralement tenus par des Coréens qui n'ont pas beaucoup de choix de carrière au Japon, victimes de racisme et de mesures de privations des libertés même nés sur le sol nippon. Ils restent pour toujours des ganjin, des étrangers au même titre que les Chinois, soupçonnés d'être des criminels, des yakuzas, considérés par les colonisateurs japonais comme des inférieurs. À l'occupation du sol, l'Empire du levant ajoute la déportation de milliers de Coréens mourant de faim chez eux puis au Japon. Des Coréens qui sont partis de leur terre maternelle avant la seconde Guerre mondiale, qui n'ont donc pas connu leur pays coupé en deux. Bloqués au Japon où ils n'ont pas d'avenir, ils ne peuvent revenir non plus sur la terre de leurs ancêtres : pour certains leurs biens sur place ont été confisqués par la dictature communiste, pour d'autres, tout a été soufflé par le vent de l'Histoire. Ces Coréens du Japon sont donc apatrides, piégés, en apnée, comment se construire personnellement dans ce contexte, comment envisager un avenir ? L'auteure, grâce à cette fresque historique magnifique, puissante, bouleversante, originale, surtout pour nous occidentaux, m'a bluffée : elle traite du racisme, de la colonisation, de la guerre, de la condition féminine, des rapports parents-enfants, d'héritage, de passation de témoin intergénérationnel, en nous contant le destin de femmes et d'hommes de la même famille en Corée puis au Japon. Son empathie et sa bienveillance envers ces ombres du passé sont entières. Nous suivons pas à pas Sunja, jeune villageoise timide et naïve de 1930 à 1989... Séduite par un Coréen riche venu du Japon, (on apprendra plus tard qu'il est marié à la fille d'un yakuza), elle tombe enceinte alors qu'elle même n'est qu'une enfant. Sa mère Yangjin, tient une pension de famille où arrive bientôt un voyageur en chemin vers le Japon. Le jeune pasteur presbytérien Baek Isak en effet projette de rejoindre son frère Baek Joseb à Osaka. Mais, de constitution fragile, Isak tombe très malade sitôt installé à la pension : récidive de tuberculose. Les deux femmes décident de l'isoler des autres résidents et de le soigner. Le destin vient de s'inviter dans l'existence paisible de ces Coréennes, déjà menacées sans qu'elles le sachent, par la foudre que la seconde Guerre Mondiale va faire s'abattre. Un ouragan se déchaînera sur le pays tout entier et leur petite bourgade en particulier. Min Jin Lee est une autrice surdouée, son texte est d'une grande délicatesse quant aux analyses de la psyché de chaque personnage et des conditions politiques, économiques, ayant mené à la colonisation puis la déportation et la maltraitance par le Japon de leur victimes Coréennes et Chinoises. Les protagonistes de ce récit somptueux, exceptionnel, sont tous assujettis à un destin implacable par on ne sait quel dieu vengeur, mais aussi par les traditions, croyances et codes de l'honneur de leur pays d'origine fantasmé et du Japon. Le mélange est explosif, détonant et provoque la ruine de plusieurs vies. Cette histoire particulière apporte sa pierre à la Tragédie humaine universelle et intemporelle. D'une beauté, d'une cruauté, d'une poésie infinies, ce roman est à part, c'est un chef-d'œuvre absolu, précieux, indispensable, incontournable. Je remercie la Médiathèque Pablo Neruda de Malakoff de l'avoir ajouté à son catalogue. Quatrième de couverture « Une histoire puissante sur la résilience et la compassion. » Barack Obama Début des années 1920, dans un petit village coréen, la jeune Sunja se laisse séduire par un riche étranger. Lorsqu'elle tombe enceinte et apprend que son amant est déjà marié au Japon, elle refuse la solution qu'il lui propose : devenir son épouse coréenne. Ce refus est le point de départ d'un exil qui s'étendra sur quatre générations. Pour éviter la ruine et le déshonneur à sa famille, Sunja épouse Isak, un pasteur chrétien qu'elle connaît à peine et qui lui propose une nouvelle vie au Japon. S'étendant sur huit décennies et quatre générations, découvrez le récit épique d'une famille rejetée par deux pays, aux prises avec l'histoire et secouée par des questions d'identité, d'amour, de mort et de survie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Né d'aucune femme | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Né d'aucune femme Franck Bouysse La Manufacture de Livres 10 janvier 2019 334 pages Thriller Chronique 16 mars 2019 Je l'ai commencé avec appréhension en raison de scènes annoncées difficiles, crues, par des lecteurs, mais la hâte de retrouver l'écriture de cet auteur authentique a tout supplanté, heureusement. Et je vous rassure, certes les choses sont dites, clairement, mais jamais gratuitement, pour rien. Les mots, la prise de parole, l'écriture, raconter l'indicible, crier, s'écrier, dans un effort puis une obligation de dire, d'avouer, de dénoncer... Surtout, ainsi, prendre la mesure des évènements, de leur organisation, de leur inéluctabilité, intellectualiser ce qui est de l'ordre des tripes, de la douleur du ventre, du cri intérieur, prendre la distance nécessaire... Rendre aux coupables ce qui leur appartient, leurs actes abjects, leurs crimes, leur inhumanité, ne plus être partie prenante de ce qui nous est arrivé, nous ne sommes pas coupables, pas acteurs, nous sommes là, nous avons été là. L'essentiel, sauver son âme, son essence, son individualité, son humanité, son exception. Il y a eu désir de détruire, de contrôler, d'utiliser, de rendre objet, mais c'est un échec : je fus, je suis et je serai... Semble crier Rose pendant tout ce long cauchemar, ce chemin de croix incompréhensible... Pas de question inutile type " pourquoi moi ?" juste une jeune fille à peine sortie de l'enfance, à peine pubère, puis une femme pragmatique, authentique, guerrière. Elle n'est pas le bon petit soldat qui obéit peureux aux ordres, elle est un individu élevé à la ferme, dans la nature, au fait des réalités de la vie, des relations entre mâles et femelles. Un bon sens terrien, une très bonne connaissance d'elle-même qui lui permet d'analyser justement ce qu'elle ressent ou subi, une faculté de dédoublement naturelle aux pires moments, une sidération débouchant vite sur des décisions salvatrices. Et puis, son amour des mots, de la chose écrite, sa soif de lire, d'apprendre, d'ouvrir son horizon, vont lui offrir la liberté, que ce soit au manoir des Forges ou plus tard dans une zone d'enfermement. Nous sommes au XIX ème siècle, dans la région de la Vézère. Les castes sociales structurent le monde d'alors, le pouvoir de l'argent, de la naissance sont une réalité, chacun à sa place : l'huile et l'eau ne peuvent se mélanger, l'huile sera toujours au dessus de l'eau. Point final, pas de discussion. Également, l'homme est supérieur à la femme, être fragile ayant besoin d'être guidé, protéger, dirigé par un tuteur tout puissant, du père au mari, frère.... L'église a son rôle à jouer auprès de la bonne société certes, mais aussi dans les campagnes, les fermes, lors des fêtes annuelles. Le curé est le lien entre tous, il est le réceptacle de toutes les confidences, confessions, de tous les crimes, toutes les turpitudes. Mais il doit se taire, supporter ce poids de la connaissance de faits innommables, inacceptables. Jusqu'à quand ? Il y a enfin les témoins des faits, lâches, faibles, taiseux, quand il faudrait dénoncer, s'opposer, mais surtout pas assister les démons ou les laisser faire sans réagir. Nous y sommes donc : Un homme, on ne sait qui, un enfant qui s'échappe à cinq ans, Gabriel le curé qui se souvient pour nous, qui relit deux cahiers formant le journal intime de Rose.... Les mots sont là pour l'éternité, la gardent en vie dans la mémoire du prêtre.... Quarante ans plus tôt, un couple de fermiers qui ne s'en sort plus. Quatre filles, pas un fils... Une malédiction. La peur est mauvaise conseillère, le père Onésime prend la pire décision de sa vie.... Rose, l'aînée sera vendue pour pas cher à un propriétaire de forge comme bonne à tout faire. Contrat avec le diable signé, fille disparue au détour du chemin assise auprès de l'ogre, déjà le père se repent. Que dira sa femme...et ses filles, quelles questions poseront-elles ? Un manoir au fond d'une forêt, une forge, une écurie, une sorcière évidemment, un palefrenier et jardinier au regard acéré, Rose terrifiée, du haut de ses quatorze ans... Le drame est déjà présent, tout semble gravé dans la pierre, Rose en sacrifice sur l'autel de l'arrogance et de la folie d'un couple mère-fils dégénéré. On sent l'horreur approcher, on frémit, on assiste, on affronte. Le journal de Rose, auquel nous avons accès grâce à Gabriel, est comme un long fil qui se déroule, sans distinction entre les dialogues, les paroles rapportées, sans césure avec la narration des faits.... Un long continuo jusqu'au bout du souffle. Edmond le palefrenier, s'accrochant à ces "Bon Dieu" intempestifs, comme en apnée, la pensée en phrases courtes. Détours par Onésime et sa femme, que font- ils, que décident-ils ? Nous oscillons ainsi entre chaque protagoniste, chaque époque... Tout est décortiqué, analysé, pas de circonvolutions, direct dans le vif du sujet sans édulcorer... Authenticité en tout, face à l'inacceptable.... Le soleil peut éblouir, frapper, créer des ombres dangereuses mais également, réchauffer et illuminer tout d'une lueur bienfaisante, réparatrice. De l'obscurité à la plus grande transparence, de l'enfermement à la liberté... Un très beau roman à la forme inventive, au propos essentiel. Gratitude ! Quatrième de couverture "- Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile. — Et alors, qu'y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je. — Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés. — De quoi parlez-vous ? — Les cahiers… Ceux de Rose." Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec 'Né d’aucune femme' la plus vibrante de ses œuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Miroir de nos peines T3 | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Miroir de nos peines T3 Pierre Lemaitre Albin Michel Janvier 2020 Thriller & historique Chronique 19 juillet 2020 Dernier ouvrage de la Trilogie « Les Enfants du désastre », il fait donc suite aux romans « Au revoir là-haut », prix Goncourt en 2013 et « Couleurs de l'incendie » en 2018. Tout débute le 6 avril 1940 : nous retrouvons un personnage rencontré petite fille dans le premier tome, aujourd'hui trentenaire, Louise Belmont, institutrice et serveuse occasionnelle dans le café-restaurant " La petite Bohème" dirigé par Monsieur Jules, bourru et touchant à la fois. La situation politique est instable, tout le monde retient son souffle. Depuis vingt ans, un homme, le docteur Thirion, vient s'asseoir à la même table. Il regarde Louise intensément et un jour il lui fait une proposition hallucinante, indécente, que la jeune femme va pourtant accepter. Le drame s'invite soudain sous la forme d'un fait divers... Un coup de Revolver retentit... Louise s'évanouit. Que s'est-il passé ? À partir de ce petit bout de fil, toute une pelote va être déroulée que nous allons poursuivre bien loin. Ce fil relie tous les protagonistes de ce roman historique formidable, enthousiasmant de par sa construction géniale, son humour toujours présent dans les situations dramatiques les plus indicibles, la beauté de la plume, le plaisir perceptible de l'auteur à nous concocter un très beau final à cette trilogie des enfants du désastre. Depuis le début du XX ème siècle, en effet, que de violences, carnages, horreurs, métamorphoses, révolutions... Et au milieu de tout ce brouhaha, cette cacophonie, les enfants sont là sur les champs de bataille réels ou symboliques. Les enfants de cette première moitié du siècle sont des rescapés, des héros.... Après Louise, un autre de ces enfants entre en scène, Gabriel, mobilisé et affecté à la Ligne Maginot. Il y rencontre Raoul Landrade, dont il est le supérieur hiérarchique. Ce dernier est un homme louche, énigmatique, désagréable, borderline et impossible à maîtriser. Trafics et marché noir sont ses activités favorites au grand dam de Gabriel qu'il maltraite et tourne en ridicule. Cependant, tous deux appelés en renfort dans les Ardennes, vont devoir faire cause commune et se dépasser pour contrer l'avancée des Allemands. Il y a également celui qui est dans la garde nationale à Paris, amoureux fou de sa femme si fragile du cœur même si elle l'a très grand, et qui bientôt se voit chargé d'une mission incroyable, véridique, qui nous est contée avec un luxe de détails... Je vous en laisse la découverte.... Enfin, l'inénarrable Désiré, un personnage extraordinaire, un mythomane de génie, drôle, farceur, parfaitement armé pour cette période exceptionnellement troublée et particulière. Que de possibilités s'offrent à lui... Grâce à ce guide, nous allons pénétrer dans des lieux très différents et stratégiques en ces temps de guerre. Une fresque peinte à grands traits nerveux, contrastés, où le talent de Pierre Lemaitre trouve sa pleine mesure. Le gouvernement et les généraux sont dépassés, c'est la débâcle, tout le monde fuit, l'armée est désemparée, et l'humanité est en grand danger. Mais courage, tenez bon, toutes les pièces vont s'emboîter devant vos yeux et ceux de tous ces enfants perdus qui cherchent leur chemin et des réponses aux énigmes du passé. Cette dernière partie de la trilogie s'arrête le 13 juin 1940. Après c'est une autre histoire. J'ai eu énormément de plaisir à lire ce livre. Quatrième de couverture Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Pour comprendre la scène tragique qu'elle vient de vivre, elle devra plonger dans la folie d'une période sans équivalent dans l'histoire où la France toute entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos, faisant émerger les héros et les salauds, les menteurs et les lâches... Et quelques hommes de bonne volonté. Il fallait toute la verve et la générosité d'un chroniqueur hors pair des passions françaises pour saisir la grandeur et la décadence d'un peuple broyé par les circonstances. Secret de famille, grands personnages, puissance du récit, rebondissements, burlesque et tragique... Le talent de Pierre Lemaitre, prix Goncourt pour Au revoir là-haut, est ici à son sommet. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'heure des fous | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'heure des fous Nicolas Lebel Marabout 2013 384 pages Thriller et Polar Chronique 8 février 2018 Tome 1 de la série consacrée au Capitaine Mehrlicht. Dédicace : « À Victor Hugo toujours. À Eugène Sue. Il comprendra pourquoi. À Michel Audiard pour ses morceaux choisis de langue verte. Au Centre international de sciences criminelles et pénales pour l'ensemble des documents accessibles en ligne. Aux auteurs du site armes françaises.free.fr .html pour la rigueur de leur travail.» À moi maintenant : Merci Monsieur Lebel pour la joie dès les premières pages de retrouver vos dialogues truculents, époustouflants d'inventivité, j'en imagine un rigolant de là où il est ; vous êtes son digne héritier, la tradition et un de nos patrimoines sont saufs, ouf ! : à quand le film ? Merci pour cette belle écriture soignée perfectionniste et précise, cela fait un bien fou. Merci de faire découvrir Paris sous un autre angle, un autre monde périphérique ou souterrain. Cette autre dimension de notre ville, sa face cachée, peut être un lieu de repli pour certains mais aussi le réceptacle de tous nos déchets, nos hontes, nos culpabilités. Un symptôme de nos dysfonctionnements maladifs. Cela existait il y a des siècles déjà, cela perdure, à croire que la leçon de l'histoire n'est pas apprise ni digérée. Y aurait-il toujours de tels no man's lands. Un univers à la marge donc de notre société, d'un système inacceptable pour beaucoup. Un policier qui forcément pose des questions essentielles sur la manipulation des masses, sur l'exclusion, sur la fin de l'état providence et l'émergence d'un état d'urgence. Paris au mois de septembre, il fait encore doux, une partie de l'équipe du capitaine Daniel Mehrlicht du commissariat du XIIe arrondissement est envoyée sur la voie ferrée de la gare de Lyon où git le corps d'un SDF poignardé. Des témoins auraient vu trois individus s'enfuir après le crime. Banal, cela doit être vite réglé par Mehrlicht, ce petit homme aux allures de batracien et aux connaissances encyclopédiques, fou de Audiard et de sudoku rebaptisé Google, assisté du lieutenant Dossantos une montagne de muscles récitant en boucle le code pénal, du lieutenant Sophie Latour, ayant un secret embarrassant et évitant les regards de cocker de Dossantos, et enfin du lieutenant stagiaire Ménard, nouvelle victime du bizutage du capitaine. Avec cette dream team impossible de s'ennuyer, d'autant plus que l'identité réelle du mort change totalement la donne et provoque les suées froides du gouvernement et du commissaire Matiblout. Tout s'accélère, une nouvelle venue est parachutée au milieu de nos enquêteurs, indiquant que la situation est délicate et va demander beaucoup de doigté. « L'heure des fous » est le premier roman de Nicolas Lebel, puis sont parus « Le jour des morts » et « De cauchemar et de feu » chroniqué sur ma page le 4 novembre dernier. Addict définitivement vous l'aurez compris, je n'en rajoute pas. Quatrième de couverture Paris: un SDF est poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon. "Vous me réglez ça. Rapide et propre, qu’on n’y passe pas Noël", ordonne le commissaire au capitaine Mehrlicht et à son équipe : le lieutenant Dossantos, exalté du code pénal et du bon droit, le lieutenant Sophie Latour qui panique dans les flash mobs, et le lieutenant stagiaire Ménard, souffre-douleur du capitaine à tête de grenouille, amateur de sudoku et de répliques d’Audiard... Mais ce qui s’annonçait comme un simple règlement de comptes entre SDF se complique quand le cadavre révèle son identité. L’affaire va entraîner le groupe d’enquêteurs dans les méandres de la Jungle, nouvelle Cour des miracles au cœur du bois de Vincennes, dans le dédale de l’illustre Sorbonne, jusqu’aux arrière-cours des troquets parisiens, pour s’achever en une course contre la montre dans les rues de la capitale. Il leur faut à tout prix empêcher que ne sonne l’heure des fous... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La note secrète | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La note secrète Marta Morazzoni Actes Sud 2012 301 pages traduites par Marguerite Pozzoli Historique Chronique 13 février 2020 Illustration de couverture : Ramon Casas, 1902. La Note secrète a été récompensé par plusieurs prix littéraires en Italie, entre autres le prix Alessandro Manzoni 2011 et le prix Alassio centolibri " Un autore per l'Europa" 2011." De nombreuses histoires incroyables doivent dormir dans les archives du Vatican... Mais certaines sont remontées à la surface, ayant été de véritables scandales voici des siècles. Les faits décrits de façon romancé dans " La note secrète" sont tellement exceptionnels, tellement inoubliables, qu'ils ont déjà été révélés dans un livre précédent en 1991 qui a inspiré Marta Morazzoni, comme elle l'explique en fin d'ouvrage. Paola Pietra méritait véritablement d'être remise dans la lumière, au centre de cette intrigue époustouflante digne des meilleurs films historiques, d'amour et de cape et d'épée. Un destin si particulier, si unique, que j'en suis restée abasourdie, admirative. Cette femme est un symbole intemporel et un exemple... Des nonnes enlevées au sein même d'un couvent, ce n'est pas original, mais que l'une d'entre elles s'échappe, d'elle-même, loin de cette prison dans laquelle sa famille l'a enfermée, c'est un cas d'une grande rareté. Certainement, elle reçut une aide effective au sein même du couvent : le but était de la faire disparaitre du jour au lendemain et de lui permettre ainsi d'avoir un avenir. Bien sûr, la découverte de la musique, du chant, fut le déclencheur pour Paola. Plus encore, le pouvoir d'évasion qu'offre sa voix ou son art est immense et son espoir en la liberté, en s'affirmant, devient dangereux pour l'ordre établi. Depuis peu, en ce XVIIIe siècle où les femmes sont des biens, l'Eglise les autorise pourtant à être laudatrices de la parole sacrée malgré le péché originel d'Ève. Ainsi dans ce couvent rattaché à l'église Sainte Radegonde à Milan, obéissant à la règle de Saint Bernard, la mère abbesse voit d'un mauvais œil l'engouement du public nombreux venu assister aux messes, attiré plus par la beauté des voix du chœur, que par dévotion religieuse. La beauté est considéré par certains comme une arme du malin. En particulier, les timbres de la sœur Rosalba, soprano, et de son élève la jeune sœur Paola, contralto, ravissent les âmes et les cœurs... Elles séduisent et c'est insupportable ! L'un de ces cœurs battra plus vite que les autres à l'écoute de la voix chaude et grave hors norme. Imaginez, écouter une voix, en tomber follement amoureux, et décider de lier sa vie à l'ombre à laquelle appartient cette merveille, cachée aux yeux des simples mortels, des laïcs. Imaginez aussi le scandale pour la famille aristocrate de l'évadée qui ne peut, à cette époque, rompre ses vœux... Elle ne s'appartient pas, tout le monde veut la retrouver pour lui demander des comptes. Être Femme alors, ce n'est pas être libre. C'est la fuite éperdue des amants, c'est cet amour fou entre un diplomate anglais et une nonne à la voix d'or, que Marta Morazzoni vous raconte dans cette fresque italienne puis française et anglaise, de Milan à Venise, Rhodes, Marseille, Londres et enfin Rome, où le destin de Paola se jouera lors d'un procès à peine croyable. J'ai adoré ce texte, ces personnages ; j'ai aimé que l'auteure nous fasse partager les affres de l'écriture d'un tel destin, par des apartés ponctuant la narration des aventures de ce couple, mais aussi de la soeur Rosalba, musicienne et interprète surdouée admirée en son temps. La chanteuse lyrique que je suis fut particulièrement touchée par ces lignes. Beau, très beau. Quatrième de couverture Enfermée contre son gré dans un couvent milanais, Paola Pietra, une très jeune aristocrate, y révèle un don extraordinaire, sous la houlette de sœur Rosalba, sa maîtresse de chant : en effet, sa voix de contralto attire rapidement les foules, qui se pressent dans l'église de Sainte-Radegonde pour l'écouter. cette « note secrète » , lancée à travers les grilles qui cachent la prisonnière, bouleverse un diplomate anglais, un certain John Breval. Lors d'une messe, Paola s'évanouit, et John lui porte secours : ce contact, à la fois bref, intense et sensuel, marque la naissance d'une passion qui va faire basculer le destin de la jeune femme et la jeter dans le « vrai » monde. Inspiré d'un fait réel, ce roman, situé au XVIIIe siècle, affirme le talent de Marta Morazzoni, tout en retenue et en jouissance, plein d'une grâce charnelle. Et la figure de Paola Pietra, tranquillement rebelle, nous émerveille autant qu'elle nous questionne encore longtemps après que les derniers accords du livre de sont tus... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Sott | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Sott Ragnar Jonasson La Martinière 2018 343 pages traduites par Ombeline Marchon Polar Chronique 23 février 2019 Quatrième tome très réussi de la série des enquêtes de Siglufjordur, village situé au plus au Nord de l'Islande, port pittoresque autrefois prospère grâce à la pêche aux harengs, avec ses maisons aux façades colorées et joyeuses, où pourtant, entouré de montagnes et relié au reste du monde que par un tunnel, il peut être angoissant de passer un hiver. L'auteur le sait parfaitement, sa famille en étant originaire ; d'ailleurs ce roman est dédié à ses grands parents Ragnar Jonasson (1913-2003) et Gudrun Reykdal (1922-2005). Ils ont inspiré leur petit fils quant à certains détails de la vie des personnages de cette fiction. Très touchant. Le héros, Ari Thor, inspecteur de police, est de plus en plus intéressant et dense. Son créateur lui adjoint l'aide de la journaliste Isrun de Reykjavik, déjà croisée dans un épisode précédent, présentatrice vedette des informations à la télévision, cachant elle aussi ses fragilités à ses collègues, sa famille, se noyant dans le travail pour éteindre la terreur qui l'habite. Cette dernière contacte les forces de l'ordre de Siglufjordur, donc Ari Thor, car le village se retrouve en quarantaine après la mort d'un homme par fièvre hémorragique (sott en islandais) à son retour d'Afrique. Nous sommes en hiver, plus un chat dans les rues. Cependant, juste avant cet entretien avec la journaliste, Ari a reçu la visite de Hedinn, un homme d'un certain âge, lui formulant une requête bien étrange, un cold case en quelque sorte, bien que, voici cinquante ans le suicide de sa tante n'ait pas été remis en question. Il apporte avec lui une photographie de groupe où figurent ses parents, son oncle et sa tante, et lui, bébé, dans les bras d'un jeune homme. De ce cliché émane une impression glaçante, aucune des femmes ne regardent l'objectif... Qui est l'inconnu ? Il n'y a pas grand chose à faire, la claustrophobie le guettant à nouveau comme lors de ses débuts à ce poste il y a trois ans, Ari se jette avec passion sur cette affaire. Il passe alors un accord avec Isrun puisqu'il ne peut quitter le village en quarantaine. Pourrait-elle rendre visite au frère de l'oncle de Hedinn, le mari de la suicidée, en résidence pour personnes âgées près de Reykjavik ? Il lui promet, en échange, de la tenir avertie des derniers rebondissements concernant la situation sanitaire de Siglufjordur. Marché conclu ! Ce serait trop simple, donc l'auteur ajoute un petit meurtre : celui du fils d'un des hommes politiques les plus importants d'Islande, maintenant retiré de la vie publique. À nouveau, comme dans les opus précédents, Ragnar Jonasson fait basculer ses lecteurs entre deux époques, retraçant ainsi la vie difficile et particulière des habitants de cette magnifique terre du Nord, et abordant des sujets d'actualité, l'Islande se transformant rapidement depuis le crash de 2008. Magistral quant à la construction et le suspense soutenu jusqu'au bout. La région des fjords, avec ses aurores boréales, ses températures extrêmes, ses hivers interminables, ses changements brusques de météo, a poussé bien des âmes fragiles à la folie. Que s'est-il passé voici cinquante ans dans la ferme au bord du lagon d'Hedinsfjordur entre les deux couples ? Que se trame-t-il vraiment à Reykjavik aujourd'hui ? Quatrième de couverture Mais que se passe-t-il encore à Siglufjördur ? L’inspecteur Ari Thór n’est pas venu à bout des secrets de ce village en apparence si tranquille. Lui qui avait fini par se faire à la rudesse du climat et aux hivers trop longs se sent de nouveau pris à la gorge par un terrible sentiment de claustrophobie. La ville est mise sous quarantaine car on suspecte une épidémie de fièvre hémorragique (sótt, en islandais). Les premières victimes succombent tandis qu’un crime vieux de cinquante ans remonte à la surface… Le huis clos se referme sur les habitants de Siglufjördur. C’est l’agent d’Henning Mankell qui a découvert Ragnar Jónasson et vendu les droits de ses livres dans vingt pays. Né à Reykjavik, Jónasson a traduit plusieurs des romans d’Agatha Christie en islandais, avant d’écrire ses propres enquêtes. La série des « enquêtes de Siglufjördur », village dont sa famille est originaire, connaît un succès retentissant en France et à l’étranger. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le sel de la vie ne se trouve pas à l'épicerie | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le sel de la vie ne se trouve pas à l'épicerie Charlotte Léman Maison POP Le 30 avril 2025 304 pages roman Chronique 6 mai 2025 "Ne jamais se laisser enfermer dans une case : il faut être soi avant tout." Annonce : " Ménagère en reconversion échange chaussettes sales contre sel de la vie " Une très jolie couverture pour un réjouissant guide de reconversion affective pour pré-cinquantenaires et plus... L'autrice nous apprend que cet ouvrage a été inspiré par un article dans un magazine : en France, 75% des demandes de divorce sont à l'initiative des femmes. Pourtant il n'est pas facile d'envisager de tout changer dans sa vie bien réglée, après souvent une vingtaine d'années en couple. Qu'est-ce qui peut bien pousser ces épouses à vouloir se séparer ? Que veulent-elles reconquérir ? Qu'ont-elles perdu, et que sont-elles prêtes à perdre encore ? Un roman au style léger, tendre et humoristique, pour traiter avec pertinence et drôlerie d'un sujet de société... alors que l'ambiance anxiogène de ces dernières années est suffisamment lourde. Alors sourions, parfois jaune, à l'évocation de certaines situations douloureuses, ou rions franchement à la lecture des solutions trouvées par l'héroïne, Diane, avec l'aide de ses nouveaux amis. Une très jolie galerie de personnages, plus attachants les uns que les autres, vous attend. Que l'on soit célibataire sans enfants ou, comme notre amie, mariée avec un ou des enfants majeurs, chacune peut se retrouver dans ce récit. Conseil : recopiez les onze règles rédigées par Charlotte Léman résumées en fin de livre et joyeusement illustrées dans les différents chapitres. On finit cette lecture avec de l'allégresse au cœur et une volonté plus raffermie face à l'avenir. Espérer en une reconquête de soi, se donner les capacités de se réouvrir aux autres et enfin croire en l'impossible et en l'amour, quel qu'il soit, sans s'oublier ou s'enfermer à nouveau dans un carcan, voilà un très beau programme de vie. Quatrième de couverture En apparence, Diane forme un couple parfait avec Hervé, son mari : une jolie maison, une fille qui a pris son envol, un groupe d’amis fidèles et elle possède sa propre boutique de décoration qui ne désemplit pas. Pourtant, une petite boule s’est logée dans sa gorge et ne cesse de croître. À bientôt quarante-huit ans, entre un quotidien sans saveur et la désagréable impression de devenir invisible, aux yeux de son époux et de l’univers en général, elle n’est plus heureuse. Mais, même au XXIe siècle, il n’est pas toujours évident de rebattre les cartes de son destin sans s’exposer au jugement de ses proches et de la société. Est-ce que Diane est égoïste de vouloir plus alors qu’elle a déjà tout… d’après les autres ? En reprenant les rênes de son existence, elle ne s’attendait pas à faire de nouvelles connaissances qui vont venir chambouler son équilibre et lui montrer qu’elle a encore beaucoup à apporter. Rue des Tisserands, où se niche sa boutique, Diane va construire son cocon idéal : un monde dans lequel on se laisserait guider par notre cœur plutôt que par des machines. Et si en voulant redonner du sens à sa vie, Diane en redonnait également à ceux qui l’entourent ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Te souviendras-tu de demain ? | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Te souviendras-tu de demain ? Zygmunt Miloszewski Fleuve Septembre 2019 552 pages traduites par Kamil Barbarski. Thriller Chronique 3 octobre 2020 « Aucun homme n'est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l'ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l'Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j'appartiens au genre humain ; aussi n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c'est pour toi qu'il sonne. » John Donne Zygmunt Miloszweski est un de mes auteurs préférés pour son originalité, son humour et son autodérision, son style littéraire parfaitement rendu par la traduction de son comparse Kamil Barbarski, son intelligence, ses prises de risques bluffantes, son regard acéré mais jamais désabusé ... Mais aussi parce qu'il est évident que même s'il décrit et critique la Pologne et Varsovie dans chacun de ses ouvrages, c'est par amour et désir de participer à son niveau à l'évolution de son pays, sa ville, vers un futur enfin plus radieux, débarrassé de tous les oripeaux du passé. On se pose tous la question à un moment : notre parcours aurait-il pu être différent si on avait pris d'autres décisions, emprunté d'autres chemins, bifurqué un peu plus tôt...? Avons- nous réussi notre existence, avons nous des regrets ou des remords ? Avons-nous véritablement notre libre arbitre ? Et en général, nous nous posons ce genre de questions lorsque nous regardons la vie des autres en miroir de la nôtre. C'est d'ailleurs une technique utilisée en séance d'analyse psychanalytique de groupe. Mettre des individus par paire, l'alpha et l'oméga d'un même cas particulier. Une fille face à la mère de quelqu'un d'autre par exemple... Généralement cela permet de mettre notre vision des choses en perspective... Zygmunt Miloszweski se met, tel son personnage Ludwik psy, au chevet de la Pologne et en focus de Varsovie. Nous connaissons l'histoire dramatique de ce pays et sa situation économique, sociale, politique actuelle. Alors, rembobinons le film jusque dans les années 60... Et si les évènements ne s'étaient pas déroulé exactement de la même façon que la version que nous connaissons.... ? Ce livre peut se résumer par « Et Si ? » Après une trilogie policière mettant en scène le procureur Szacki, personnage Ô combien détestable, après avoir écrit un grand roman d'aventures drôlissime sur un sujet grave tel le vol des œuvres d'art par les nazis, cette fois cet auteur intrépide si talentueux réussi à nous emporter dans un récit de science fiction incroyable et périlleux. Et là encore, en nous faisant rire, réfléchir, en nous divertissant tout en nous piégeant dans un scénario prodigieusement bien mené, Zygmunt Miloszweski fait mouche. J'ajoute que cet opus est aussi un immense roman d'amour à travers le temps d'un couple, Grazyna et Ludwik, et une touchante déclaration de passion de l'écrivain pour son pays. L'engagement artistique de l'auteur est complet se doublant forcément d'un engagement politique, d'une réflexion profonde sur l'avenir de la Pologne. Le constat social, économique, moral de ce pays peut paraître inquiétant. S'en désintéresser, s'en détourner serait une erreur car nul homme n'est une île, nul pays n'est indépendant. Nous sommes tous liés les uns aux autres. Se retourner sur l'Histoire de la Pologne et de ses voisins depuis la seconde guerre mondiale, sur la responsabilité des uns et des autres, par le biais d'un récit de science fiction le tout avec humour, légèreté, intelligence n'est pas donné à tout le monde... Ce roman est une réussite complète ! Gratitude à Zygmunt Miloszweski et Kamil Barbarski pour cet ouvrage très différent, dans la forme, des précédents, mais qui en complète le propos... La Pologne, son passé et son futur. PS : un détail qui n'en est pas un, lorsque nous suivons Grazyna le « je » est utilisé... Quatrième de couverture « On plonge dans ce roman pour en ressortir ému, émerveillé et choqué. Un sacré coup de maître ! » Maëliss Le Goallec, Le Hall du Livre, Nancy « Une dystopie pétillante d'intelligence sur le couple et les bégaiements de l'histoire. » Daniel Snevajs, Payot Neuchâtel Ludwik et Grazyna ont à nouveau trente ans. Après une rencontre dévorante, plus rien ne peut les séparer. Ou presque. Car les jeunes amoureux ont également l'expérience d'une vie commune longue d'un demi-siècle. Jusqu'à hier, ils vivaient en 2013 et approchaient les quatre-vingts ans. Or, pour des raisons obscures, le lendemain du 50e anniversaire de leur rencontre, le couple se réveille en 1963, jeune et beau, avec en prime les souvenirs de leur passé. Cependant la Pologne dans laquelle ils se trouvent n'est plus celle qu'ils ont connue. La Seconde Guerre mondiale est certes passée par là, mais leur patrie a désormais entamé une union de force... avec la France ! Bien décidés à ne pas tomber dans la routine et commettre les mêmes erreurs, Ludwik et Grazyna s'ouvrent à des aventures nouvelles. Mais leur amour résistera-t-il à cette seconde vie ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Vers la mer | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Vers la mer Marielle Anselmo Unicité 4 décembre 2022 108 pages Poésie Chronique 11 octobre 2023 Extrait de la préface : « Vers la mer se présente d'abord comme un récit de voyage, monologue entre de longs silences (car la parole émerge), littéralement fendus par une détresse intérieure ― « derrière le cavalier se tient la noire angoisse », a dit jadis Horace, Post equitem sedet atra cura (Odes, III, 1, 40) ; en le suivant on reconstitue même quelque itinéraire : la ligne Yamanote (qui tourne autour de Tokyo), Osaka, centre du bunraku, l'ile de Shikanoshima où fut découvert le sceau du roi, Ohorikohen pour son parc, puis Fukuoka à la pointe nord de l'île de Kyushu... (...) Marielle Anselmo, par ce surgissement du sens dans la solitude, égarée, mise en danger, fragile, sensuelle, érotique..., invente sa propre langue : ce sens complexe, nous pouvons le comprendre comme un idéogramme en langue française : présent est souvenir, le Port est la langue, le proche lointain, le feu la mer, amour perdu et voyage au loin, solitude et peuple, savoir et perte, disparition et désécriture... » Quatrième de couverture « je vais là où la langue étoiles se fait rare derrière moi les pays où sont mes morts où je ne suis plus » Vers la mer, vers ailleurs, à l'autre bout du monde... Une voix, un murmure, surgissent par bribes... Quelques mots qui semblent décousus et pourtant racontent pudiquement une détresse, le départ et le voyage d'une femme tentant de tourner le dos aux morts, au passé, du moins un temps... Nous l'accompagnons dans cet espace temps parallèle, ce sas de décompression indispensable à la guérison. Stylistiquement épuré, ce texte singulier fait vibrer certaines cordes de notre âme, s'adresse à l'essence de notre être. Ce ne sont pas des haïkus, pourquoi vouloir les étiqueter ? Ce sont des respirations, des soupirs, jusqu'à ce qu'enfin la poétesse puisse à nouveau reprendre son souffle et revenir dans une réalité plus commune... se tourner vers l'avenir. Merci à Marielle Anselmo pour sa confiance ainsi qu'aux Éditions Unicité pour le soin extrême apporté à la mise en page et la qualité de cet ouvrage. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Lynwood Miller - Pas de printemps pour Eli | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Lynwood Miller - Pas de printemps pour Eli Sandrine Roy Lajouanie 2017 242 pages Polar Chronique 15 mai 2018 Collection Roman policier mais pas que... Deuxième opus plus ténébreux et digne d'un thriller du genre, en ajoutant toujours la dimension surnaturelle et l'histoire d'amour très épicée entre Linwood Miller le bel ex- GI et Eli, celle qu'il a sauvée dans l'épisode précédent. Roman d'action aux multiples péripéties nous menant des Pyrénées au Texas à Molan, un trou où grandit Linwood dans un Ranch. On en apprend du coup un peu plus sur le passé de l'ancien membre des forces spéciales, son enfance catastrophique, les raisons qui l'ont poussé à s'engager, et un monstrueux secret de famille. Tout allait bien en cet été, les amants profitaient tranquillement de la montagne, mais surtout se découvraient sans réellement sortir de leur lit. Une lune de miel assombrie par un premier incident concernant la santé de Eli, puis l'annonce de la mort du père de Lynwood.Pour sa famille, celui-ci est décédé depuis des années, il doit donc incognito se rendre aux funérailles de cet homme même s'il l'a tant haï. Une première donc pour Eli qui n'a jamais pris l'avion, un long périple qui les mènera bien plus loin que prévu. Dans l'avion, abrutie par des somnifères, Eli répète inlassablement le nom de Mary. Lynwood craint ce retour après 24 ans d'absence, ses retrouvailles avec son frère James.Des surprises de taille attendent notre couple dans le cimetière : de loin ils voient un petit garçon qui semble particulier, son nom est Meri comme ils l'apprendront, et surtout deux mexicains aux mines patibulaires surveillant toute la cérémonie. Il est temps de revenir dans sa famille pour John ou Lynwood, et même de la sauver car un terrible danger plane sur Meri.... Très différent donc du premier tome, puisque Eli n'est plus l'objet de la quête, c'est un autre enfant autiste, comme elle le fut. Il y a beaucoup de concordances entre leurs histoires. Évidemment l'entente entre ces deux là est immédiate. D'autres thèmes sont plus développés aussi comme les pouvoirs insoupçonnés de la jeune femme, son rapport aux animaux, mais aussi plus généralement le trafic de drogue et d'armes dans la région et le problème monumental que représente l'exploitation du gaz de schiste au Texas et ailleurs. Livre plus court mais bien plus vaste donc dans son traitement. On a beaucoup plus de craintes pour Eli qui telle une Xwoman agit au mépris de sa vie et de sa santé. Sacré Tandem que ce couple hors limite qui peu paraître improbable et est en fait complémentaire. Bonne lecture vraiment, plus nerveuse, plus dramatique, plus dense. Je suis curieuse de voir où une suite nous mènerait. À lire donc après le premier tome. Quatrième de couverture Lynwood Miller, le retour ! Le beau mais ténébreux ex-GI coule le parfait amour avec la jeune, belle mais très curieuse Éli. Tous deux profitent béatement des douceurs de l'été pyrénéen lorsqu'un coup de téléphone vient rompre cette quiétude : le père de Lynwood est décédé. L'ancien membre des forces spéciales américaines va devoir retourner au Texas pour l'enterrement. Il va lui falloir aussi révéler à ce qui reste de sa famille qu'il n'est pas mort depuis vingt ans ! Sa fiancée est, bien sûr, du voyage. Tout juste arrivé dans le ranch familial pour les obsèques, le couple découvre que des truands font pression sur James, le frère de Lynwood, qui doit juger - et condamner - un redoutable trafiquant... Drogue, assassinat, enlèvement, poursuites, massacre, rien ne manque à cette nouvelle aventure de Lynwood Miller au pays des cow-boys et... du gaz de schiste. Il faudra toute la détermination et les compétences particulières de l'ancien soldat et les pouvoirs quelque peu stupéfiants d'Éli pour sauver leurs proches des agissements de la pègre. Suspense, amour, rebondissements et pouvoirs extraordinaires garantis. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Une confession | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Une confession John Wainwright A vue d'Œil, Lire en grands caractères 2021 448 pages traduites par Laurence Romance Thriller Chronique 9 janvier 2022 « John Wainwright tricote dans ce roman publié en 1984, jamais traduit, une intrigue inattendue dans sa conclusion. » Ouest-France Incroyable thriller policier d'une modernité folle, à l'ambiance très cinématographique en noir et blanc bien sûr, construit autour d'un journal intime écrit par un père pour son fils...Le poison est distillé lentement mais sûrement, le doute également. Chaque protagoniste de ce drame intervient dans des chapitres à leur nom intercalés aux passages de la confession paternelle. John Duxbury, son auteur, criant de sincérité explique minutieusement ce que fut sa vie auprès de son épouse.... Jusqu'à la chute du haut d'une falaise de cette femme, classée en accident peut-être un peu rapidement .... Un témoin du drame se manifeste soudain alors que l'affaire semble pliée, un policier de la vieille école sent le coup fourré et insiste auprès de sa hiérarchie pour mener discrètement une enquête plus poussée. Et nous voici pris au piège entre les deux versions, entre cet homme que nous avons appris à apprécié au travers de son journal, et ce flic désagréable animé d'un esprit de revanche sur tous les criminels qui s'en sont sortis, sur tous les juges et les coroners qui se croient omnipotents. Le suspense est à son comble jusqu'au dénouement. On pourrait donc se dire que le scénario et la facture sont des plus classiques mais il n'en est rien. Impossible de lâcher ce texte.Ce roman est également une analyse au vitriol d'un couple de la middle class où tout n'est qu'apparence, mettant en scène une épouse insupportable, injuste et un mari d'une grande patience ou faiblesse... Mais est-ce vraiment le cas ? Quatrième de couverture À cinquante ans, John Duxbury est secrètement déçu par son existence. Son travail est devenu une routine, son mariage sombre dans la grisaille, il ne sait plus comment être heureux. Bientôt, c’est un drame qui s’abat sur lui. Alors qu’il est en vacances avec sa femme, Maude, celle-ci fait une chute mortelle. Quelques temps plus tard, un homme se présente au commissariat. Il a été témoin des faits et prétend que c’est John qui a poussé sa femme dans le vide. L’inspecteur Harker, chargé de l’enquête, s’engage à corps perdu dans la recherche de la vérité, jusqu’à l’ultime face-à-face. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Havres de grâce | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Havres de grâce Rose Tremain JC.Lattès 30 septembre 2020 496 pages traduites par Françoise du Sorbier Historique Chronique 9 septembre 2021 « Many a green isle needs must be In the deep wide sea of Misery, Or the mariner, worn and wan Never thus could voyage on. Faut-il que les îles vertes soient légion, Semées sur l'océan du Malheur sans fond, Sans elles jamais le marin harassé Ne pourrait ainsi poursuivre son odyssée. » Vers écrits dans les Monts Euganéens, 1818, Percy Bysshe Shelley Roman étonnant sur les désirs inassouvis quels qu'ils soient, dans un monde où tout est fait pour empêcher les hommes et les femmes hors norme de s'accomplir en toute liberté. Deuxième moitié du XIX ème siècle : que l'on soit une irlandaise venue à Bath afin de sortir de sa misère dublinoise, ou jeune anglaise, infirmière dans cette ville thermale auprès de son père, rebaptisée par tous les malades "l'Ange des bains" pour ses dons extraordinaires de guérison, ou enfin un jeune homme ambitieux et en colère, détestant les blancs mais amant de son radjah, Sir Ralph, à Bornéo, tous, Clorinda, Jane, Léon, cherchent ainsi que leur entourage un havre de paix où enfin ils puissent être eux-mêmes. Pour Clorinda Morrissey, celui-ci consiste en un ravissant salon de thé qu'elle peut financer grâce à la vente d'un bijou de famille sans la permission de son frère.....Pour Jane, c'est de trouver sa place dans une société patriarcale et mysogine sans forcément passer par la case mariage avec un médecin assistant de son père, d'autant plus lorsque son coeur se met soudain à battre pour la belle Julietta. Et enfin pour Léon, garçon perpétuellement en rage, compagnon et employé d'un anglais richissime, celui-ci finançant par amour tous ses projets successifs ( une fabrique de conserves, puis un hôpital....). Tout en poursuivant leur quête éperdue de bonheur, d'autonomie, ils influent eux aussi sur le destin et la psychologie des autres personnages. C'est un roman historique très bien écrit, documenté, doublé d'un thriller en raison de la présence du fiancé de Jane, Ross, violent, pervers, sadique, persuadé de l'infériorité des femmes, souhaitant plus que tout mater cette Ange, cette femme sculpturale, symbole vivant de la puissance féminine. Ce récit est aussi trois romans d'amour, jouant sur toutes les cordes du genre, sentimentales, romantiques, érotiques, sensuelles, passionnées..... Que ce soit en raison de leurs genres, ou de leurs origines sociales, ou enfin de leurs couleurs de peau, ces trois héros, Clorinda Jane et Léon ( plus que Sir Ralph comme annoncé par l'éditeur ), vont devoir surmonter bien des épreuves afin d'atteindre enfin leur havres de grâce.Un très beau roman nous faisant voyager dans le temps mais aussi en Irlande, en Angleterre, en France et à Bornéo.... Un livre écrit avec passion qui apportera à votre quotidien un souffle d'aventure et bien des interrogations sur votre propre trajectoire de vie. Quatrième de couverture Bath, 1865. Jane, une jeune infirmière renommée pour ses talents extraordinaires, est convaincue qu’un autre destin se révèlera un jour à elle. Pourtant, lorsqu’elle se trouve écartelée entre une liaison sulfureuse avec une femme et la promesse d’un mariage conventionnel avec un médecin respectable, ses désirs l’orientent vers un avenir qu’elle n’avait jamais imaginé. Au même moment à Bornéo, un excentrique « radjah » britannique, Sir Ralph Sauvage, débordant de philanthropie mais empêtré dans ses passions, voit ses projets compromis par sa propre fragilité, l’avidité innée des hommes et l’irrésistible force de la jungle. La quête de Jane, en attente d’une vie différente, et les initiatives de Sir Ralph deviennent indissociables à mesure que le récit se déploie sur le globe. D’un salon de thé anglais aux forêts d’une île tropicale en passant par les taudis de Dublin et les magasins de costumiers libertins de Paris, un roman sulfureux, incandescent, inoubliable. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Hygiène de l'assassin | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Hygiène de l'assassin Amélie Nothomb Albin Michel En 1992 160 pages Thriller Chronique 13 décembre 2024 Prix René-Fallet, prix Alain-Fournier J'ai décidé de lire peu à peu l'œuvre de Amélie Nothomb, et donc reviens à l'origine de sa notoriété et de sa reconnaissance grâce à ce roman paru voici plus de trente deux ans. La maturité de style et d'esprit est soufflante, la maîtrise totale, le scénario implacable. Un long dialogue où l'un des protagonistes est toujours Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, entrecoupé par des scènes extérieures où de jeunes journalistes, victimes passées et futures de la cruauté et du sadisme du grand et gros homme, débriefent chaque interview. Les quatre premières ne sont ni plus ni moins que des séances de torture mentale menées avec maestria par Prétextat. Se sachant en fin de vie, accepter de recevoir certains jeunes tendrons inexpérimentés de la presse est un plaisir qu'il s'offre. Joie sadique de détruire, de corrompre, d'abîmer. Les mots dits ou écrits peuvent être autant d'armes de destruction massive. Le glouton obèse savoure ces âmes offertes et en suce la moelle avec délectation. Ainsi pouvons-nous réussir lentement à cerner ce personnage détestable et cependant toujours énigmatique. Notre dépeçage de la bête comme sur une table de dissection n'est pas terminé. Entre en scène un cinquième individu dont les intentions et l'approche sont à l'opposé de ses prédécesseurs... Qui est ce personnage et que cherche-t-il dans l'antre du monstre ? Texte d'une beauté venimeuse construit au cordeau, bluffant d'intelligence et de cynisme, de distance sidérante concernant l'acte d'écrire et la responsabilité morale, ou autre, portée par chaque écrivain. À 25 ans, proposer un tel roman ! Un thriller psychologique cinématographique ou théâtral. Y entrer revient à s'y perdre et à en réchapper avec difficulté. Quatrième de couverture Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres. Premier roman d'une extraordinaire intensité, où Amélie Nothomb, 25 ans, manie la cruauté, le cynisme et l'ambiguïté avec un talent accompli. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs















