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  • L'aile des vierges | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'aile des vierges Laurence Peyrin Calmann-Lévy 2018 466 pages Historique Chronique 26 juin 2019 Le livre idéal à emporter en vacances, romanesque à souhait, grande histoire d'amour, « un extraordinaire portrait de femme libre » du Kent à New York et plus loin encore, situé au début après la seconde guerre mondiale, qui pourtant aborde des sujets qui sont totalement d'actualité même si la lutte pour la cause féministe a remporté de belles victoires depuis. Les interrogations existentielles de l'héroïne sont aussi les miennes, les vôtres mesdames, car il est toujours difficile de conjuguer nos désirs d'indépendance, nos ambitions professionnelles, à notre genre et tout ce qui y est lié, comme les douleurs mensuelles, notre capacité à enfanter, l'image et le rôle dans lesquels cette société patriarcale nous enferme. Pour beaucoup de militante, à qui nous devons tant, tomber amoureuse équivaut à perdre son indépendance, et certainement cela a été vrai lorsque le compagnon choisi n'était pas le bon. En prologue, à New York le 5 avril 2010, Talia se rend à une exposition d'une grande importance où même Michelle Obama sera présente. Mais si c'est un évènement pour la bonne société, c'est surtout un moment particulièrement émouvant, un hommage organisé pour ses grands parents.Le récit peut maintenant se dérouler en une longue fresque historique, sociétale, emplie de passion, de tendresse, d'humour incisif... Une analyse fine et une description passionnante de la pensée et la vie de ces femmes qui nous ont précédé, qui ont pour certaines ouvert le chemin. Alors voilà Maggie Fuller en 1946, dans le comté du Kent, enfermée par elle- même dans une forme de prison psychologique, bâtie par sa grand mère et sa mère féministes extrêmes en des temps où cela signifiait être criminelle, pétrie de l'idée que l'amour est dangereux, qu'il faut garder le contrôle de ses sentiments. Elle est veuve d'un homme à qui elle a sacrifié de nombreuses années ; étant handicapé, elle fut son infirmière et son souffre douleur. Elle aurait voulu être médecin, elle fut garde malade et ouvrière pour faire subvenir le couple. La mort de Will la sauve, mais sans formation ni argent il faut vite trouver un travail. Elle est donc aidée par son médecin, figure paternelle bienveillante, et grâce à sa lettre de recommandation, entre au service de la famille Lyon-Thorpe comme domestique... La situation n'est pas si dramatique même si sa conscience politique, son désir d'égalité sociale sont mis à rude épreuve dans ce manoir dont le fonctionnement et l'organisation sont identiques depuis des siècles. Elle se rassure en pensant ne pas rester là longtemps, juste assez pour économiser le prix d'un billet aller simple pour les États Unis où elle pense avoir de la famille. L'auteur nous peint alors avec beaucoup de talent, un tableau de tout ce joli monde dans ce lieu hors du temps, de la cave, en passant par les étages des maîtres jusqu'à l'étage du personnel et l'aile des vierges ou domestiques femmes. Évidemment, même si elle souhaiterait passer inaperçue, Maggie est plus que visible par son comportement transgressif, son regard ironique sur ce qui l'entoure, sa beauté, son intelligence... particulièrement aux yeux d'un homme, le propriétaire de Shepherd House, John Lyon-Thorpe, beau, richissime, marié et père. Danger donc pour notre amie, celui-ci est magnifique et réveille en elle des désirs repoussés jusqu'alors. Le destin est en marche ... Pas de mièvrerie pour ce grand roman d'amour, j'ai beaucoup aimé. Quatrième de couverture Angleterre, avril 1946, la jeune femme qui remonte l'allée de Shepherd House, majestueux manoir du Kent, a le cœur lourd. Car aujourd'hui, Maggie Fuller, jeune veuve au fort caractère, petite fille d'une des premières suffragettes, fille d'une sage- femme féministe, entre au service des très riches Lyon-Thorpe. Elle qui rêvait de partir en Amérique et de devenir médecin va s'installer dans une chambre de bonne. Intégrer la petite armée de domestiques semblant vivre encore au siècle précédent n'est pas chose aisée pour cette jeune femme cultivée et émancipée. Mais Maggie va bientôt découvrir qu'elle n'est pas la seule à se sentir prise au piège à Shepherd House et que, contre toute attente, son douloureux échec sera le début d'un long chemin passionnel vers la liberté. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Journal Intime. Suites 1898-1902 | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Journal Intime. Suites 1898-1902 Alma Mahler Editions des Femmes Antoinette Fouque Bibliothèque des voix Décembre 2019 4 h 06, lu par Julie Depardieu Biographie Chronique 26 janvier 2020 Très belle interprétation de deux lieder de Alma Mahler par Pauline Rinvet, soprano, et Solène Péréda, pianiste : « Bei dir ist es Traut » sur un texte de Rainer Maria Rilke et « Ich wandle unter Blumen » sur un texte de Heinrich Heine. « J’ai encore lu « Zarathoustra » ce soir. – Maman et Carl repartent aujourd’hui. Nous, nous restons jusqu’à vendredi. C’était délicieux, ce soir. Nous étions tous assis autour de la cheminée, nous avons éteint la lumière et nous nous sommes raconté nos vies. Dans la pénombre, j’ai joué du piano. – L’atmosphère était divine, la fontaine jasait sous les fenêtres, et tout le monde était dans le noir, étendu sur les fauteuils ou le sofa. – Je peux dire que j’ai vraiment joliment joué. Justement, tout est une question d’atmosphère chez moi – et c’était le cas. […] C’était une soirée incroyablement poétique. » A.M. Nous assistons grâce à cet enregistrement tout en finesse et intelligence du journal intime de Alma Schindler par Julie Depardieu, à l'éclosion d'une femme. De la jeune fille issue d'un milieu artistique aisé où elle côtoie tout le beau monde et l'élite viennoise, fille d'un peintre célèbre, Emil Jakob Schindler et d'une cantatrice, Anna Bergen, que restera-t-il après ces quatre années pendant lesquelles tout va basculer dans sa vie intime, amoureuse, familiale, musicale et artistique, mais aussi sur le plan politique et international, de l'âme exaltée de cette surdouée, de cette beauté faisant tourner toutes les têtes, de cet être en recherche de destin, de mission ? Coquette, mutine, auto-centrée comme l'on peut l'être à cet âge, elle fait ses premiers pas dans le monde adulte.... Elle a peur et en même temps est exaltée.... Elle vibre et en même temps cache sous un masque social ou pour jouer de ses pouvoirs sur les autres, ses sentiments, ses emballements. Elle est littéralement bouleversée pendant cette période ; la composition, la musique, son adoration pour certaines œuvres, sont ses repères dans tout ce bouillonnement intérieur dont elle ne sait que faire. C'est une enfant encore au début de ce journal ou "suites", comme elle le nomme, une ingénue cependant capable d'une maturité exceptionnelle... Elle a de ces fulgurances, presciences qui nous laissent abasourdis. Elle fut beaucoup décriée plus tard pour sa vie amoureuse, trois maris, des amants... On cache sous silence toutes les pertes et les chagrins, aussi, dus aux décès successifs de ses enfants.... elle mène son existence tambour battant, de plus en plus convaincue de l'injustice de la place secondaire octroyée aux femmes de son temps. Elle en est consciente oui, mais après ses amours avec Gustav Klimt et Alexander von Zemlinsky, compositeur et son professeur de musique, la rencontre avec Gustav Mahler, de dix neuf ans son aîné, va tout balayer. Son ambition de composer, de créer un opéra.... Il n'en sera plus question. D'un journal intime où d'abord l'enfance perdure longtemps, nous découvrons ensuite des pages d'un érotisme et d'une passion charnelle qui ne laissent aucun doute sur la métamorphose de Alma Schindler en Alma Mahler. Sa vie sera d'un romanesque incroyable inspirant à Françoise Giroud son livre " Alma Mahler ou l'art d'être aimée" et à Bruce Beresford son film " Alma, la fiancée du vent". Elle composa 16 lieder, des pièces pour piano, fut peintre, et l'épouse de Walter Gropius, architecte, puis de Franz Werfel, romancier. Aurait-elle éprouvé une telle passion pour Gustav Mahler, son père de substitution selon la théorie de Freud consulté par le musicien malheureux, si son père n'était pas mort un peu plus tôt ? Si sa mère ne s'était pas remariée en fondant une nouvelle famille dont elle fut de facto " rejetée" ? Ces deux événements, ces "abandons "successifs, ou vécus comme tels, ne l'ont-elle pas poussée trop vite dans les bras du compositeur ? Toujours est-il que ce journal est un témoignage exceptionnel sur le monde artistique de l'époque, nous éclaire sur la personnalité de certaines célébrités, Klimt, Zemlinsky, Max Burckhardt directeur de théâtre... On y croise Schoenberg venu prendre un cours avec Zemlinsky.... Palpitant... Le style est parfois précieux, ampoulé, artificiel puis tout d'un coup d'une franchise, d'une crudité, d'une cruauté caustique. Sacré caractère tout de même pour cette femme qui sera une incontournable de la scène artistique internationale jusqu'à son décès à 85 ans à New York. J'ai été rechercher des photographies de sa vie postées sur Eva Impressions littéraires.... Quant à la lecture de Julie Depardieu, elle est parfaite tant par la justesse du ton, la prononciation impeccable, que par la qualité de sa voix tout à la fois mutine, enfantine puis grave et sensuelle... Les non-dits, les sous-textes sont rendus perceptibles, compris, grâce à l'interprétation ciselée de la comédienne ultra-sensible. Le fait en plus qu'elle soit mélomane ajoute à l'évidence de sa présence sur ce projet réalisé par Francesca Isidori. Très très belle prestation de Pauline Rinvet, soprano, et Solène Péréda, pianiste. Quatrième de couverture Alma Mahler a 19 ans quand elle commence à écrire son journal qu’elle tient pendant près de quatre ans – 22 carnets qu’elle appelle « Suites », comme une composition musicale. De son histoire d’amour avec Klimt jusqu’à sa rencontre avec Gustav Mahler dont elle gardera le nom, elle nous entraîne dans ses élans et ses désillusions. La brillante compositrice et interprète évoque également sa passion pour la musique et pour l’art, et révèle une personnalité audacieuse, exaltée et d’une troublante maturité. Julie Depardieu : Julie Depardieu débute sa carrière d'actrice aux côtés de son père, Gérard Depardieu, dans le Colonel Chabert, en 1994. Elle reçoit dix ans plus tard le Prix du Meilleur espoir et celui du Meilleur second rôle féminin, pour son rôle dans La Petite Lili de Claude Miller. Une nouvelle collaboration avec le réalisateur lui vaut de nouveau le César du second rôle dans Un secret. Elle fait désormais partie de ces figures familières du cinéma français dont on ne peut plus se passer. Grande mélomane, elle anime depuis 2017, une chronique hebdomadaire sur France musique. J'ajoute qu'elle a mis en scène "Les contes d'Hoffman" de Offenbach en 2008 pour les Opéras en plein air. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'horizon d'une nuit | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'horizon d'une nuit Camilla Grebe Calmann-Lévy Noir 9 février 2022 464 pages Thriller Chronique 6 juin 2022 « CONNAÎT-ON VRAIMENT LES GENS QU’ON AIME ? » Roman indépendant où sont simplement cités les noms de certains personnages récurrents de la série Peter Hanne Malin, histoire de tout relier, d'offrir aux lecteurs une œuvre cohérente. Thriller psychologique très bien mené qui ne m'a pas stupéfaite au moment du dénouement mais qui a le très grand mérite de traiter de certains sujets sociétaux dramatiques avec bien plus de délicatesse, d'élégance et de nuances que d'autres autrices s'étant attachées aux mêmes thèmes plus frontalement. Pas de concession chez Camilla Grebe pour les manquements, les injustices, les dérives de la société suédoise... En résumé, balayons devant nos portes avant de stigmatiser d'autres pays ou mœurs étrangères car ne nous sommes pas, en Europe, exemplaires, loin s'en faut. En nous racontant la même histoire vue par différents personnages, l'écrivaine multiplie les pistes et les prismes, réussissant à nous faire douter de ce que nous avions deviné. Également, en prolongeant ce récit quelques années après les faits dramatiques, la disparition de Yasmin et ce qu'il advient de son père, Camilla Grebe nous fait réfléchir sur les conséquences de ce que notre aveuglément d'un jour peut provoquer sur le destin de toute une famille et des proches. À nouveau, elle aborde la question de la cécité qui nous touche lorsque nous refusons consciemment ou inconsciemment de repérer les symptômes, les signes distinctifs d'une tragédie en cours. Jouer à l'autruche pour se donner l'illusion que tout va bien n'a jamais été une solution. Les vrais coupables ne sont pas forcément ceux que l'on croit, certains vont en prison, sont conspués alors que d'autres ne paieront jamais pour leurs fautes. L'ignorance peut être criminelle.... Un très bon thriller ! Quatrième de couverture Dans sa grande maison aux abords de Stockholm, Maria aime sa famille recomposée avec son nouveau mari Samir, son petit Vincent, si fragile et attachant, et sa splendide belle-fille Yasmin, qui couvre ce dernier d’amour. Par une terrible nuit d’hiver, Yasmin disparaît près de la falaise, mais aucun corps n’est jamais retrouvé. Bientôt, tout accuse Samir. Après tout, n’avait-il pas une relation conflictuelle avec sa fille ? Maria ne peut y croire, mais petit à petit, le doute l’envahit… Les inspecteurs Gunnar Wijk et Ann-Britt Svensson sont chargés de l’enquête. Jamais faux-semblants et mensonges n’auront autant régné. L’Horizon d’une nuit est un nouveau tour de force psychologique, aussi captivant que bouleversant, car chaque membre de la famille dévoile tour à tour sa version du drame, nous menant tout droit vers un rebondissement final qui laisse sans voix. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Five Points | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Five Points Eric Yung De Borée 11 mars 2021 293 pages Polar Historique Chronique 13 avril 2021 « Le crime m'a séduite et je lui ai cédé, aimait répéter la Princesse à ses amis. D'où je viens et si je ne l'avais pas rencontré, je ne serais rien aujourd'hui. Le crime et moi ? C'est un mariage de raison. C'est un peu comme si j'avais dit oui à un amant à qui j'apportais son besoin de prospérité tandis qu'il me dotait d'une belle fortune. Le crime a ses vertus. » « Mme Saint-Clair avait conscience de ce qu'elle était. Bien sûr, elle ne possédait pas un empire reconnu par l'officiel Syndicat du crime [...] Non ! Elle était la Princesse de Harlem. Elle était la seule femme, française de surcroît, qui s'était imposée dans le mitan longtemps dominé par les gangs irlandais, juifs et afro-américains. » À partir de très peu d'informations, une adresse à New York, un viol avéré, perpétré par des membres du Ku Klux Klan un jour de lynchage, des noms de certains personnages célèbres, intellectuels à l'origine du mouvement de la Renaissance de Harlem, du boxer Battling Siki et de membres et chefs de la pègre, Éric Yung imagine une biographie fictive doublée d'une fresque historique incroyable. J'ai été emportée dans cette histoire dès les premières pages repensant au personnage de Fish Monney dans la série Gotham, cette magnifique et terrifiante cheffe de gang. L'atmosphère de ce polar historique est tout aussi délétère, en clair obscur : Stéphanie Saint-Clair, jeune fille à la psychologie complexe, dès son arrivée à Harlem sait qu'elle devra faire preuve de bravoure, de patience, de duplicité, de sauvagerie également, dans ce monde où être femme et noire sont autant de handicaps sur le chemin de la réussite et de la fortune. Mélange de force inouïe, de fragilité extrême, de brusques états dépressifs, de féminité raffinée, d'érudition inattendue, d'un sens moral à dimension variable, de talent incontestable de leader et de meneuse de meute, elle règne sur ce quartier de New York grâce au contrôle des loteries clandestines. Par chance, les autres gangs en ces temps de prohibition, de crise économique mondiale, se partagent d'autres territoires et marchés. Elle fait du business entourée de ses hommes, de son amie Maria et de sa secrétaire Chloé, admirée pour sa détermination et son courage hors norme par l'intelligentsia afro-américaine, mais aussi par tous ces habitants de Harlem dont elle est la Princesse et plus sûrement la Reine. En la suivant pas à pas, nous découvrons un monde inconnu, celui des gangs noirs new-yorkais passés dans l'ombre, la lumière étant braquée sur la mafia, la Cosa Nostra et autres Al Capone, Lucky Luciano... Époque édifiante s'étirant des années 1920 à l'après seconde guerre mondiale : la société entière change et le microcosme de la pègre doit s'y adapter. Grâce à Stéphanie, nous sommes les témoins privilégiés de cette métamorphose du gangstérisme artisanal à celui en cols blancs, tout aussi dangereux et violent, n'obéissant plus aux mêmes codes d'honneur.Grâce à des descriptions détaillées des lieux, de certains quartiers de New York, des toilettes, voitures, mais aussi à des portraits hauts en couleurs des différents protagonistes de ce monde à la marge, nous sommes propulsés dans un passé sanglant, terrifiant et étonnamment glamour et séduisant, à l'instar de l'héroïne. Nous sommes fascinés par cette force de caractère, cette puissance de volonté, bien que ce soit une meurtrière et une criminelle sans pitié. En même temps, elle prend fait et cause pour les membres de sa communauté perpétuellement en butte au racisme, à l'injustice de la ségrégation. Elle s'engage au côté de membres éminents dans la lutte pour l'égalité des droits, pour les plus faibles tels W. E. B. Du Bois, Lanston Hughes.... Courtisée par les uns, haïe et menacée par d'autres, trahie par les siens, les raisons intimes des choix qu'a fait la jeune Stéphanie ne nous sont révélées que dans un final particulièrement touchant. Une Femme hurlant sa fureur, sa peine, qui prend ainsi la parole pour toutes celles qui furent contraintes au silence et à l'obéissance. Une Femme moderne, indomptable, imprévisible, droite face au destin et levant haut la flamme de Sa liberté. Un roman d'une grande beauté, un texte magnifique dont la musique nous envoûte tel un morceau de Duke Ellington, un solo de Louis Armstrong ou un titre de Billie Holiday. La nostalgie de ces années de Renaissance de Harlem, de bouillonnement intellectuel et artistique nous prend, Magic ! Quatrième de couverture Stéphanie Saint-Clair a 26 ans lorsqu'elle débarque à New York et s'installe dans le quartier le plus misérable de la ville : Harlem. Quelques années plus tard, elle devient « la princesse », « la big boss » des loteries clandestines et fait fortune dans le crime. A travers les aventures de son héroïne, Éric Yung nous entraine dans les bas-fonds de New-York à une époque où, à peine sortie de la prohibition, les familles italiennes, après avoir détrôné les clans et les gangs Irlandais, juifs et Hollandais, ont érigé le pouvoir mafieux, à travers le syndicat du crime, en une authentique institution, organisation violente et implacable régissant les règles et lois du « milieu ». C'est dans cette société que « La princesse », détentrice d'un secret personnel qui nourrit tout le roman, deviendra la première dame d'un quartier à la fois embrasé par les émeutes et régénéré par un formidable mouvement d'artistes et d'intellectuels qui contribuera à ce qui a été appelé « La renaissance de Harlem ». Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • MÖR | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires MÖR Johana Gustawsson Bragelonne Thriller 2017 312 pages Thriller Chronique 23 avril 2017 « Ils te bousillent, ton papa et ta maman. Ils ne le font peut-être pas exprès, mais ils le font quand même. Ils te remplissent de leurs défauts. Et en rajoutent quelques-uns en plus, rien que pour toi. » Philip Larkin. « L'important ce n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous. » JeanPaul Sartre. Toute oeuvre d'art ou de création comme un tableau, une sculpture, une interprétation inspirée d'un acteur, musicien ou chanteur, ou enfin un livre, a le pouvoir de transporter chacun de nous dans une autre dimension, un autre univers, et étonnamment ce voyage hors du quotidien ou de notre vie nous permet de nous retrouver, de nous "renoyauter". Le miracle a eu lieu ces dernières heures pour moi par la lecture de MÖR de Johana Gustawsson . L'enthousiasme qui a grandi au fur et à mesure que cette horrifique histoire se déroulait m'a fait un bien fou. Et c'est le rôle de la littérature. Ce que j'aime dans ce thriller, qui pourtant est monstrueux et sanglant, comme dans le premier livre de cette auteure, c'est l'humanité toujours présente, c'est la lumière toujours là dans l'obscurité. La question fondamentale de la transmission du mal de génération en génération est centrale encore une fois, encore plus pour Alexis Castells, l'écrivaine, et Emily Roy, la profileuse, qui vont à nouveau former un tandem inégalable. On retrouve les personnages du premier opus avec joie, ainsi que l'alternance entre Londres et la Suède , entre aujourd'hui et le passé, et surprise... l'évocation du célèbre mystère de Jack l'Éventreur. 16 juillet 2015, le corps dépecé d'une femme est découvert sur les rives d'un lac suédois. Des kilos de chair (seins, fesses, cuisses et hanches) ont disparu. Le lendemain à Londres l'actrice Julianne Bell est enlevée à l'aube. Ses chaussures sont retrouvés dans un sac de congélation près de chez elle. Le modus operandi rappelle celui de Richard Hemfield, le tueur de Tower Hamlets dix ans plus tôt, meurtrier du compagnon de Alexis. Elle va devoir supporter la confrontation avec le serialkiller enfermé en quartier de haute sécurité pour connaître la vérité et clore définitivement ce chapitre de sa vie. Emily ne lui laisse pas le choix et l'entraîne avec elle au bout de cette histoire sans fond, qui comme une poupée russe géante s'ouvre à l'infini . Diabolique, addictif, virtuose. Mör signifie « tendre » ;.. À glacer les sangs. ( Évidemment pensée pour Michel Moatti et son fabuleux « Retour à White Chapel » ). Quatrième de couverture Mör : adj. fém. En suédois, signifie « tendre ». S'emploie pour parler de la viande. Falkenberg, 16 juillet 2015. Sur les rives d’un lac, on retrouve le cadavre affreusement dépecé d’une femme. Ses seins, ses fesses, ses cuisses et ses hanches ont été amputés de plusieurs kilos de chair. Londres, le lendemain matin. La profileuse Emily Roy est appelée sur les lieux d’une disparition inquiétante : l’actrice Julianne Bell a été enlevée à l’aube, et ses chaussures ont été retrouvées à proximité de chez elle, emballées dans un sac de congélation. Ces deux crimes portent la signature de Richard Hemfield, le « tueur de Tower Hamlets », enfermé à perpétuité à l’hôpital psychiatrique de haute sécurité de Broadmoor. Dix ans plus tôt, il a été reconnu coupable du meurtre de six femmes et de celui de l’ancien compagnon de l’écrivaine Alexis Castells. Comment alors expliquer que ses crimes recommencent ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Terricide Sagesse ancestrale pour un monde alterNATIF | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Terricide Sagesse ancestrale pour un monde alterNATIF Moira Millán des femmes Antoinette Fouque Le 22 mai 2025 200 pages traduites par Lucía Dorin essai Chronique 22 mai 2025 Prologue d’Arturo Escobar et postface de Pablo Franco. " Mon peuple habite la région sud du continent américain depuis environ quatorze mille ans. Ici, nous sommes né.e.x.s et nous avons établi une relation sacrée avec l'espace historique, qui a donné une cohérence et un sens à notre organisation sociopolitique et culturelle. [...] Les différentes invasions subies dans le territoire Walljmapu ont entraîné une dispersion géographique et un rétrécissement du territoire. La première invasion expansionniste fut celle des Incas [...] Ensuite song arrivés les Espagnols, et beaucoup de Mapuches hommes et femmes, plein.e.s de courage et de sagesse, les ont combattus sur le champ de bataille [...] L'invasion espagnole a été suivie d'une autonomie relative de près de trois cents ans, interrompue par les États chilien et argentin lors des campagnes connues respectivement sous le nom de Pacification de l'Araucanie (1861-1883) et de Conquête du Désert (1878-1885). " C'est l'histoire d'un peuple, c'est l'histoire d'une femme, c'est notre histoire. C'est le récit d'une dépossession, c'est le récit d'une tentative d'effacement, c'est le récit d'un asservissement, c'est le récit d'une colonisation, c'est le récit d'un génocide hier et aujourd'hui, c'est le récit de notre monde. C'est la vie de Moira Millán, c'est aussi notre vie, ne vous y trompez pas. Manifeste humaniste, politique, sociétal, il pourrait sembler ne concerner que les Mapuches mais ce serait une erreur revenant à jouer à l'autruche. Nous ne pouvons plus nous permettre ce luxe. Nous sommes tous concernés, en danger, nous devons tous réagir. J'étais très nerveuse, et je le suis encore, à l'idée de rédiger un avis sur cet ouvrage. Je suis encore hébétée par sa lecture. Écrire une chronique si courte sur un texte si dense, méritant d'être intégralement recopié, n'a aucun sens et mènerait forcément à des oublis, des non sens. Je suis une française d'outre-mer, élevée dans trois cultures, citoyenne du monde mais forcément "pervertie" par ma vie à l'occidentale artificielle bien que mon cœur soit ivoirien, donc attachée à l'essentiel. Je ressens profondément, intimement, l'importance et l'urgence de ce qu'explique, raconte et analyse l'autrice. Ce ne sont pas que des petits changements dans notre consommation ou notre mode de vie qu'il faut apporter, mais bien prendre des mesures au niveau mondial. Utopique ! Non vital, incontournable. Je crois dans les cycles de vie, je crois en la force de la Nature, de la Terre, je crois en l'énergie tellurique, des âmes passées, actuelles et futures. Moira Millán n'oublie aucun aspect de la vie quotidienne, rejoint, concernant la nourriture par exemple, les déclarations du Dr Catherine Kousmine, il y a plus de trente ans. Notre existence moderne est à long terme suicidaire, le recours au tout numérique mortifère car mal utilisé, mal pensé ; l'uniformisation, la mondialisation, telles que voulues par le Nouvel Ordre Mondial, certains organismes internationaux, certains grands groupes et entreprises, certains néo-colonialistes et impérialistes, certains fascistes, sont contre nature. Ne pas le ressentir au plus profond de soi est impossible. Moira Millán revient également sur ce qu'ont subi et subissent encore les Indigènes en Argentine, au Chili. Toutes les méthodes utilisées sont celles choisies depuis toujours par des génocidaires. Effroyables, monstrueux, inimaginables, indicibles et pourtant l'autrice trouve les mots, décrit et dénonce. Du monde entier, du fond des âges, encore et encore des voix s'élèvent et crient, appellent à l'aide, avertissent du danger pour l'humanité entière. Nous sommes tellement bombardées d'informations en permanence qu'il est absolument impossible de dire aujourd'hui, comme après la Seconde Guerre mondiale, " je ne savais pas " . Non ! C'est inacceptable. Alors agissons vraiment, hommes et femmes ensemble : si une seule bataille doit être menée et gagnée c'est celle que mène avec sagesse et bravoure Moira Millán et les siens. De cette réussite découlera la résolution de tous les maux de la Terre. Gratitude et respect. Quatrième de couverture Moira Millán dénonce le Terricide : l’extermination de toute forme de vie et de transmission. Moira Millán, militante indigène mapuche d’Argentine, a vu ses terres pillées et son peuple violenté par les gouvernements chilien et argentin. Dans ce manifeste, elle écrit sur le Terricide, concept qu’elle a inventé et qui va au-delà de l’écocide puisqu’il inclut non seulement la destruction de la terre, mais également celle de tous les êtres vivants ainsi que toute possibilité de transmission des cultures autochtones. Leader du Mouvement des Femmes et des Diversités Indigènes pour le Bien Vivre, elle propose une pensée décoloniale d’avenir menant à la solidarité et à l’autonomie pour les peuples opprimés. S’appuyant sur sa propre expérience ainsi que sur des témoignages recueillis au long de ses voyages, l’autrice décrit la lutte et les revendications des communautés telluriques, mais aussi leurs traditions, en lien étroit avec la spiritualité et l’attachement à la terre. Dans cet essai poignant, Moira Millán nous invite à une révolution de la pensée ainsi que de nos modèles sociaux, économiques et politiques, promouvant une nouvelle ontologie de l’humain fondée sur d’autres manières d’habiter la terre. "Nous sommes les montagnes millénaires, les forêts enracinées dans les profondeurs, le courageux puma, le fier condor, nous sommes la Terre elle-même. Et ils ne pourront jamais éliminer l’esprit né du souffle de la Terre. Depuis plusieurs décennies, nous avons commencé à mettre en dialogue ce savoir, cet art d’habiter que notre peuple possède de façon ancestrale, afin de constituer une nouvelle manière de vivre, une alternative civilisatrice qui naît du consensus du Bien Vivre comme un droit, en comprenant qu’il implique le respect, la réciprocité et l’amour bienveillant avec toutes les vies et les forces vitales existantes.” M. M. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les jours de Vita Gallitelli | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les jours de Vita Gallitelli Helene Stapinski Globe 2018 311 pages traduites par Pierre Szczeciner Historique Chronique 10 avril 2019 Un livre très touchant puisqu'il raconte les recherches réelles de Helene Stapinski sur son arrière arrière grand-mère, arrivée aux États-Unis a la fin du XIX ème siècle, avec deux de ses enfants dont l'un disparaîtra lors de la traversée.Le nom de cette aïeule est Vita Gallitelli, les italiennes gardant leur nom de jeune fille même après le mariage pour s'éviter des tracasseries administratives, inévitables hier comme aujourd'hui. Elle s'installe à Jersey City, son premier fils ayant déjà, en éclaireur, trouvé un logement et un travail. Cependant dans la famille Vena-Gallitelli, Vita est un personnage célèbre, dont Ma raconte l'histoire à sa fille helene tous les matins avant de partir pour l'école puis le dimanche midi avant la messe. La tante Katy, le grand père aussi, ont des détails à apporter à cette saga incroyable d'une femme arrivée seule à quarante ans avec ses enfants sans son mari Francesco Vena, ce qui est proprement étonnant. On dit que le couple maudit aurait assassiné quelqu'un sans plus de précision. Cette émigration fut-elle alors une fuite devant les forces de police ? Aucun élément concret ne renforce cette théorie. Helene, journaliste pigiste décide à 39 ans, lorsque ses deux enfants sont assez autonomes, de partir sur les traces de Vita sur place, en Italie du Sud, entre les Pouilles et la Calabre, dans une région oubliée, la Basilicate. Se faisant, elle nous entraîne également à sa suite dans une machine à remonter le temps jusqu'à la moitié du XIX ème siècle, où les padroni ou propriétaires terriens se comportaient comme des seigneurs féodaux, ou la vie des paysans était un cauchemar, proies de la faim, de la cruauté du patron, de la maladie. Vita nait dans ce contexte, elle n'est pas vraiment belle mais a un certain charme, un sacré caractère, une langue bien pendue, et énormément de courage et de ténacité. Il va lui en falloir pour affronter les malheurs et injustices de ce monde. L'unification de l'Italie est lente à se faire, on plonge donc dans une région pierreuse, sèche, inhospitalière où chaque village parle son propre dialecte différent de celui du paese voisin. Un climat de suspicion, de méfiance contre l'étranger quel qu'il soit est palpable (encore aujourd'hui malheureusement), il n'y a pas de sentiment réelle d'être italien mais plutôt natif de Basilicate et d'un village. L'horizon est très donc limité, aussi en raison de l'illettrisme. Comment se défendre contre les puissants alors ou faire valoir ses droits. Difficile pour tout homme alors pour une femme, impossible. Vita va donc être obligée de prendre certaines décisions pour sa survie et celle des siens, jusqu'au départ définitif. Pour Helene, il est vital de trouver l'origine du mal comme la pomme pour Eve et Adam. Le péché originel pour sa famille de délinquants ou criminels, remonte-t-il au meurtre perpétré par Vita et Francesco ? Helene a peur que le mauvais gène ne se réveille chez ses enfants, une peur irrationnelle mais qui aura l'avantage de la ramener à ses racines et aux fondamentaux de l'existence. L'histoire qu'elle découvrira sera plus tragique et en même temps plus belle et pleine d'espoir que ce qu'elle aurait pu imaginer. Ses trouvailles vont lui permettre de remettre en perspective toute sa conception de la vie comme Vita. J'ai adoré ce livre pour sa quête familiale, ce retour sur les terres italiennes qui me sont inconnues au sud de Rome, pour la découverte des us et coutumes de ce peuple fier, taiseux et courageux au XIX ème siècle, pour la description des lieux, des repas qui me faisaient saliver, pour la langue, pour la référence à l'histoire lointaine de cette région qui fut d'abord grecque sous l'Antiquité, ce pays de légendes, de contes, de magie, de sorcellerie. Un très bel hommage à tous ces aïeux qui ont réussi à survivre sur place ou en s'exilant, à l'Italie en clair-obscur, à ces femmes pour lesquelles la vie était Infernale. Très beau livre dont je préfère nettement la couverture d'origine plus attrayante. J'ai lu le début du roman sur ma page en vidéo. « Il cueillit ( quoiqu'il ne fût ni le seul, ni le plus beau) De tous les fruits la Pomme défendue. [...] Et il la mangea, pour sa grande douleur et perpétuel dommage." Serafino Della Salandra » Adamo Caduto, 1647 Quatrième de couverture Helene le sait depuis l'enfance, il y a une criminelle dans la famille.Sa mère lui a raconté inlassablement la légende, en touillant la sauce tomate, en coiffant ses cheveux noirs, en la préparant pour la messe. Vita, son arrière-arrière-grand-mère italienne, a tué un homme à la suite d'une partie de cartes. Seule avec ses deux fils, elle a fui le Sud de l'Italie pour s'installer à Jersey City, en 1892.Jusqu'à présent, Vita était une figure intimidante mais floue, comme la femme invisible des films de Scorsese ou Coppola. Mais, aujourd'hui, Helene a 39 ans. L'âge auquel Vita est arrivée en Amérique. L'âge auquel mouraient les femmes de sa région, à l'époque. Prise de panique à l'idée que ses propres enfants soient affligés du gène du crime qui, du grand-père voleur de homards au cousin consigliere de la Mafia, coule dans leur sang, Helene décide de conjurer le sort.Elle entreprend des recherches fiévreuses, de cimetières en archives, dans cette Basilicate jadis arpentée par les grands hommes, Pythagore, Spartacus ou Horace, mais ravagée, au XIXe siècle, par la misère, la famine, la malaria et le droit de cuissage du padrone. Au bout de dix ans, au bout de ses voyages, au bout de son enquête, la vraie Vita l'attend. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'Enfant de Lumières | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Enfant de Lumières Daniel Dupuy De Borée 11 novembre 2021 320 pages Historique Chronique 11 novembre 2021 « Au royaume du fruit confit, les destins liés d'une famille de notables et d'une famille de gens simples sur trois décennies. » De très belles découvertes ! Découverte du monde de la production des fruits confits de leur cueillette à leur mise en magasin, découverte d'un auteur, merveilleux narrateur à la très belle plume sachant nous rendre attachants les personnages de ce récit qui commence le 6 mai 1967 à Notre-Dame-de-Lumières dans le Luberon, Vaucluse. Adam est revenu dans la maison familiale après avoir accompagné sa mère Lucie à sa dernière demeure. Il est maintenant orphelin puisque son père Maurice est décédé voici quelques mois. Le couple n'est pas resté séparé très longtemps. Une enveloppe arrive le lendemain des obsèques. Une lettre de ses parents qui l'avaient adopté lorsqu'il était tout petit. L'occasion pour l'auteur de nous conter l'histoire de ce couple d'amoureux et des habitants de ce coin du Luberon, des plus riches aux plus humbles, depuis la fin de l'année 1937 - début 1938. J'ai lu cette fiction avec un grand plaisir, c'est un beau scénario, les protagonistes sont intéressants, originaux, authentiques, la reconstitution de ces années, alors que le monde bascule dans le fascisme, est précise, détaillée, l'ambiance est parfaitement recréée si je me fie aux souvenirs des moments passés avec mes grands parents. Certaines scènes sont d'une grande cocasserie, d'autres dramatiques et enfin certaines très éclairantes sur le monde restreint de la production de fruits confits, microcosme obéissant à certaines règles, à une hiérarchie et qui, au sortir de la guerre, va se scinder en deux : les artisans indépendants et ceux se regroupant en grande société à l'américaine. Évidemment, le suspense entourant les origines de Adam soutend tout le récit. J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman réaliste, superbement rédigé. Un beau cadeau des Éditions de Borée en ce 11 novembre commémoratif. Merci donc pour ces quelques heures réconfortantes. Quatrième de couverture Fin des années 30, Maurice est arrivé en France pour fuir le fascisme montant en Italie. Il rencontre Lucie dans un tout petit village du Luberon, Notre Dame de Lumières, et décide de construire sa vie avec elle. En parallèle, Fernand Notin est l'héritier d'une tradition familiale de maître-confiseur. Sa jeune épouse, Clémence, va rapidement s'imposer comme la clé de la future réussite de la fabrique. Jusqu'à ce que la Seconde Guerre mondiale bouleverse l'ordre établit. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'Art Roman en France... De la terre vers le ciel | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Art Roman en France... De la terre vers le ciel Alain Cassaigne et Alain Tourreau De Borée Beaux Livres Novembre 2019 320 pages Beau Livre Chronique 17 novembre 2019 Il est incontournable que vous puissiez admirer les photographies de Alain Cassaigne illustrant le texte de Alain Tourreau sur plus de 320 pages, cadeau parfait pour tous les amoureux d'Art Roman comme moi ; un très bel ouvrage soigné, contenant plus de 800 clichés.... Heureuse de l'avoir dans ma bibliothèque en bonne place... " Avancez et franchissez la porte : la lumière se fera en marchant !" Attention aux yeux, ça éblouit tant c'est coloré et éclatant... Vous voici invités à voyager en France et en Corse dans le monde merveilleux et polychrome de l'art roman, bien loin des représentations habituelles des lieux de prière en pierres unies, blanches, bien loin de l'art gothique qui suivra. Nous avons, grâce à ce très bel ouvrage, la chance de toucher du regard et par le coeur ce qu'il y a de plus sensible et authentique dans la ferveur des artistes, artisans, architectes, entrepreneurs, bâtisseurs, croyants, de l'an Mil jusqu'au XII ème siècle dans le Nord et XIII ème siècle dans le sud de notre pays, laissant à la postérité des chefs d'œuvre romans. J'imagine toujours ces hommes appartenant à tous les corps de métier sur les chantiers, dans les ateliers, des visionnaires, des aventuriers de la pierre, des vitraux, du bois, de la joaillerie, de la peinture etc... Je les vois, je les entends, je perçois l'écho de leurs voix, chants, cris, rires... En ces temps où peu de croyants savaient lire, l'église, la cathédrale, tous les lieux de cultes, étaient les livres en images sculptées, très colorées, leurs permettant de comprendre, d'apprendre la parole sacrée, les préceptes chrétiens, les interdits, les dogmes... Bien sûr, je pourrais revenir sur les principes fondamentaux de l'art roman, ses mesures, ses règles, sa pensée philosophique, constitutifs de ce courant architectural... Je pourrais repositionner tout cela dans le contexte historique, politique et sociétal proche de l'an Mil, mais le service de presse des Éditions de Borée le fait mieux que moi. Non, je préfère les chemins de traverse, les exceptions de quelques lieux inconnus ou célèbres justement pour leur singularité... des cryptes, des sanctuaires aux plans étonnants, tarabiscotés, circulaires, troglodytes, émergeant de la roche, de la terre, en haut d'un pignon vertigineux, au-dessus d'anciens lieux de cultes choisis par les druides avant le cinquième siècle pour l'énergie tellurique qui y circule encore et toujours. Voilà le mot vital, central : Il est question pour moi d'ÉNERGIE transmise d'hier à maintenant, perdurant à travers les siècles, pour nous donner l'espoir et la conscience de l'éternité de la foi en l'humanité et/ou en Dieu.... à travers plus grand que nous. Ce livre, bien construit, magnifiquement écrit et illustré, est au-delà de ces points cruciaux, essentiel en ce qu'il traduit ce qu'il y a de plus beau, de plus pur hors toute religion. Maestro Harnoncourt disait que la musique pour lui est le cordon ombilical qui relie l'homme à Dieu ( ou à l'énergie suprême). Étendons cette idée à l'Art en général... Je le crois profondément, en tant qu'individu et artiste.... C'est ce qui transparaît dans chaque page de ce très, très beau livre sur L'Art Roman. J'ai ajouté une sélection de pages illustrant des éléments précis, des préceptes, transmis par l'Eglise à ses fidèles, dans les peintures, sculptures, pièces de joaillerie, bâtiments... ( Les sept péchés capitaux, la luxure en particulier, des passages et héros de l'ancien testament, des personnages de légendes ou croyances païennes, de la vie du Christ, de la place de la femme dans cette société, du diable, des animaux ou chimères symboliques, etc....) Édifiant, somptueux, et quelques fois touchant ou franchement drôle. Quatrième de couverture À travers ce travail commun, les auteurs ont souhaité non seulement montrer mais aussi faire comprendre les différentes facettes de l'art roman en France : architecture et décor monumental ( attaché au bâtiment : sculpture, peinture, vitrail, mosaïque), ainsi que statuaire et arts précieux. " Communiqué du service de presse : " L'art roman regroupe aussi bien l'architecture romane que la sculpture, la peinture ou la statuaire romane de la même époque. L'expression recouvre une diversité d'écoles régionales aux caractéristiques stylistiques différenciées, mais qui allient maîtrise technique et audace. Cet art s'est développé des environs de l'an Mil au milieu du XIIème siècle dans la France du Nord et jusqu'à la fin de ce siècle ( et même un peu après) dans celle du Midi. Ce n'est pas un art utilitaire : il est la traduction matérielle d'une pensée dont l'objet est le monde de la foi. Sa fonction essentielle est de permettre de comprendre la Révélation, de tenter de percer le mystère de Dieu. Et pour plaire à Dieu, les bâtisseurs emploient ( en particulier dans les arts précieux) les techniques les plus difficiles et les matières les plus rares. Le monde roman, c'est celui de la couleur éclatante : vitraux, peintures murales, sculptures...rivalisent de beauté. Si la pierre donne le corps, c'est la couleur qui insuffle l'âme." Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Inquisition | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Inquisition David Gibbins Pocket 2019 432 pages traduites par Béatrice Guisse-Lardit Thriller Historique Chronique 7 septembre 2018 « David Gibbins, docteur en archéologie, est professeur à Cambridge. Il est l'auteur de livres qui ont tous connu le succès : Atlantis, Le chandelier d'or, Le dernier Évangile, Le Masque de Troie, Les Dieux d'Atlantis, Pharaon, Pyramide et Testament. » Donc depuis 2007, nous pouvons suivre les aventures de Jack Howard, le double de l'auteur en réalité, dans ces thrillers historiques. Ce qui m'a vraiment stupéfaite c'est que l'auteur écrit ses romans en même temps qu'il poursuit ses fouilles archéologiques sous-marines. Ainsi ce n'est pas le passé qu'il relate mais bien ce qu'il vit à l'instant de la rédaction. Il réinvente ou apporte une part de fiction à sa réalité, il passe par un alias, mais c'est bien de lui, de son équipe, du passé de sa famille, de son existence de chercheur et aventurier qu'il traite. Il analyse donc les évènements immédiatement pour les coucher sur le papier. Évidemment il apporte des éléments extraordinaires et imaginés à la dramaturgie, de vrais méchants et psychopathes, des sociétés secrètes, des séismes... pour que tout devienne exceptionnel. Mais lorsque vous lisez les notes de fin, vous constatez que la part inventée du récit n'est pas majoritaire, loin de là. Pour le moment, je crois que c'est le seul écrivain de ma bibliothèque qui fasse cela, c'est une démarche unique. C'est un texte très dense, très foisonnant, avec des phrases longues ou les « et », « que », s'accumulent. Tellement de choses à dire.... D'où quelques fois un peu de longueurs. C'est le seul bémol avec la mise en page en bloc sans aération, ne serait-ce qu'un passage de ligne. J'ai eu besoin de temps pour m'habituer et ai dû le lire à voix haute, obligatoirement. « Mon arrière-grand-mère, Rebecca Rodrigues Brandao, appartenait à une famille juive portugaise qui a fui à Londres à l'époque de l'Inquisition. À l'origine, ses ancêtres avaient vécu en Espagne, mais ils s'étaient réfugiés au Portugal à la suite de l'expulsion des juifs d'Espagne par Ferdinand et Isabelle. Ils étaient ce qu'on appelle des juifs chrétiens et étaient les descendants de juifs qui avaient fui la Judée au moment de la conquête romaine, qui avaient gardé leur foi juive mais étaient favorables aux enseignements chrétiens. Au cours des premières années de leur installation dans leurs villages de montagne dans les Pyrénées, ils ont offert un refuge sûr à des chrétiens qui fuyaient la persécution des empereurs romains, et, plus tard, à d'autres chrétiens persécutés par l'Eglise romaine elle- même. On a dit qu'ils gardaient aussi la plus importante relique du Christ, et qu'ils l'ont confiée aux Chevaliers de Malte pour qu'ils la gardent en lieu sûr lorsque les juifs ont été forcés de fuir vers le Portugal. Cette relique était le Saint Calice, la coupe utilisée par le Christ lors de la Cène. » Un sacré périple donc des récifs de Cornouailles à Coimbra au Portugal où siégeait l'Inquisition, à Tanger au Maroc au moment de l'évacuation des anglais et commerçants de toutes nationalités et confessions avant la reprise de la colonie par les Maures, à Port Royal en Jamaïque, un port où tout les trafics même d'esclaves étaient possibles, jusqu'à Potosi en Colombie et une montagne damnée. Rome en 258 après JC. Dans les catacombes de Saint Calixte, Proselius fuit les troupes de l'empereur Valerien, échappant au grand massacre des chrétiens. Il est missionné pour cacher un objet de la plus grande importance pour toute la communauté. Le pape Sixte et Laurent le diacre sont morts en martyre, avant de lui passer le flambeau. Aujourd'hui en Cornouailles, l'archéologue Jack Howard et son ami grec Costas font une découverte extraordinaire lors de la fouille sous-marine d'une épave (fait réel de la vie de l'auteur) le Schiedam : une pièce de huit avec un poinçon particulier, une étoile de David. Cet artefact va les mener sur les traces d'un objet inestimable. Mais une société secrète " la Main Noire" créée par Valerien pour pourchasser Proselius, veille toujours et se lance à la poursuite de Jack et son équipe. Ce groupuscule extrémiste avait infiltré les rangs de l'Inquisition, en adoptant ses méthodes immondes, et après la dissolution de cette monstrueuse Inquisition en 1821 seulement, il a perduré dans le temps, attendant son heure. Il semble qu'elle soit arrivée. Jack décide de remonter la piste de l'argent qui le conduira jusqu'à la mine de Cerro Rico en Bolivie. En 1684, à Tanger. Samuel Pepys ( qui a laissé des mémoires passionnantes en 1660 décrivant entre autres le grand incendie de Londres, et 25 ans plus tard de sa mission à Tanger), est chargé par le roi d'Angleterre Charles de mener à bien l'évacuation de la colonie. Il traite donc des conditions de ce départ en paix avec un émissaire du Sultan. Mais il a aussi un autre rôle à jouer quant à une relique aux mains des Maures. La récupérer et la faire partir au loin pour l'éloigner de l'Inquisition et de la Main Noire. Donc si vous aimez l'Histoire, les grandes aventures, l'archéologie, les voyages, et apprendre tout en vous divertissant, ce " roman réel" est pour vous. Bonne lecture ! Quatrième de couverture Lors de la fouille d'une épave sur la côte de Cornouailles, l'archéologue Jack Howard fait une découverte qui pourrait le mener à un objet d'une valeur inestimable : le Saint Calice. Mais le spectre de l'Inquisition rôde toujours, et c'est une véritable plongée aux enfers qui attend Jack. La coupe utilisée par le Christ pendant la Cène est le bien plus précieux du monde chrétien, l'objet le plus convoité, d'autant qu'il a disparu depuis plus d'un millénaire. On ne l'approche pas aussi facilement... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Gibier : Une meute ne lâche jamais sa proie | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Gibier : Une meute ne lâche jamais sa proie Nicolas Lebel Le Masque 10 mars 2021 396 pages Thriller et polar Chronique 12 mai 2021 Excellentissime ! Joie de découvrir un tel roman ! « Furies : Quel est l'audacieux Qui dans ces sombres lieux Ose porter ses pas Et devant le trépas Ne frémit pas ? Quel est l'audacieux [...] Que la peur et la terreur S'emparent de son cœur À l'affreux hurlement Du Cerbère écumant Et rugissant ! » Orfeo de Gluck, Acte II scène 1 Qui pénètre au Royaume des morts pour y rechercher un amour perdu, le ressusciter, risque tel Orphée de s'y perdre. Les Dieux guettent l'homme qui osera désobéir et croire que son destin est entre ses mains alors même que les Furies l'ont alerté et le traquent. Nicolas Lebel vous invite à le suivre à un évènement exceptionnel : la Chasse du Grand Veneur dont les 20 phases sont clairement établies avant même le premier rassemblement. Vous en trouverez l'énoncé en page 192. Ainsi la tradition et la mythologie se rejoignent ici au service d'un scénario époustouflant d'intelligence et de maîtrise. On ressent le plaisir de l'écrivain à imaginer ces pages, à se permettre d'être tour à tour sadique, mutin, terrifiant, prophétique... Un thriller policier opératique où tout semble inéluctable : autant notre perte de repères dans ce labyrinthe "lebellesque" ? que l'omnipotence de certains grands de ce monde. Mais il y a toujours un David pour tuer un Goliath, un talon pour fragiliser un Achille, bref un caillou dans la chaussure.... Le grain de sable qui peut enrayer tout le beau plan des participants de cette Chasse. L'appât peut se révéler chasseur, le gibier peut prendre les armes, la curée ne pas avoir lieu. Et la vengeance est un plat qui peut être réchauffé... Mais tout d'abord, peut-être nous faut-il déterminer qui est l'appât, qui est le gibier, qui est le traqueur, qui est le chef de la meute, avant que ne résonnent les premiers accords de la Danse des Furies et que nos jours ne soient en danger. Du haut de leur Olympe, les Dieux nous regardent nous débattre dans les eaux tumultueuses du destin qu'ils ont imaginé pour nous. Pouvons-nous les vaincre, déjouer leur plan, changer l'avenir, écouter les avertissements multiples que nous lance la Nature, tirer les enseignements des leçons de l'Histoire, être vigilants, nous méfier de ceux qui se croient au dessus des règles de l'humanité ? Un roman édifiant, percutant, non dénué toujours d'humour, évidemment, avec cet auteur dont le sourire est élégance, fausse légèreté mise au service d'un récit terrifiant, presque prophétique tant réalité et fiction semblent emmêlées. Un opus qui ne fait que confirmer le talent manifeste de cet auteur caméléon, curieux de tout, fin analyste des évènements passés et présents, conscient des dangers futurs, sachant entendre avant tous l'écho du chant des Furies. Le crépuscule du monde peut être évité, pour savoir comment, devenez pour quelques pages le gibier de l'auteur... Quatrième de couverture Trente ans après la chute de l’apartheid, les Furies, déesses du châtiment, viennent à Paris initier leur danse macabre. Qui sont-elles venues venger ? La journée du commissaire Paul Starski commence assez mal : son épouse demande le divorce, son chien adoré est mourant et une prise d’otages l’attend dans un appartement parisien. L’âme morose, il se rend sur place avec sa coéquipière, la glaciale et pragmatique Yvonne Chen, et découvre les corps d’un flic à la dérive et d’un homme d’affaires sud-africain. Tous les indices accusent Chloé de Talense, une brillante biologiste. Starski n’ose y croire : Chloé était son grand amour de jeunesse. Afin de prouver son innocence, le commissaire prend l’enquête à bras le corps – et certainement trop à cœur –, tandis que les meurtres se multiplient. Car l’étau se resserre autour de la biologiste qui semble être le gibier d’une chasse à courre sanglante lancée à travers la capitale. Starski prend peu à peu conscience que rien n’arrêtera les tueurs. Pire, qu’à fureter au-delà des évidences, il vient peut-être lui-même d’entrer dans la Danse des Furies... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Surface | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Surface Olivier Norek Pocket 2020 400 pages Thriller & Polar Chronique 11 février 2020 Prix Maison de la presse ; Prix Relay ; Prix Babelio-Polar ; Prix de l'Embouchure ; Prix Sang d'Encre des lycéens. Olivier Norek est un très bon écrivain avec un regard juste, profond, humaniste et averti sur notre société et le monde ; il est multi-récompensé, reconnu par ses pairs et son lectorat... « Surface » aborde un phénomène qui touche particulièrement notre époque : celle de l'image toute puissante, de l'illusion, du fake... C'est ancré dans nos traditions depuis toujours, mais c'est une plaie aujourd'hui.Les apparences, ce qui est visible, ce qui est immédiatement compréhensible sans se poser trop de questions, ce qui est consommable tout de suite, voilà les règles qui nous sont imposées et qui nous pervertissent, si on n'y fait pas attention. Noémie, l'héroïne, va devoir, après une descente au petit matin chez un trafiquant de drogue tournant très mal, revoir toutes ses priorités, sa conception d'elle-même, son rapport aux autres, tous les aspects de sa vie personnelle et professionnelle. Un tsunami sous forme de balles dans le visage qui la laissent défigurée, à jamais marquée, l'emportant vers des rives inconnues. Etre et non plus paraître, « No » comme elle se rebaptise, va devoir faire face à qui elle est réellement, se concentrer sur ses capacités de réflexion, de résolution d'enquête. Cela lui semble la seule solution pour se rétablir. Elle est prise en charge psychologiquement par Melchior. Pourtant, malgré sa capacité hors norme de résilience, il y a un hic, plusieurs même : Son adjoint et petit copain, Adriel, la fuit, et les conséquences du choc post traumatique sont réelles chaque nuit, à chaque instant, à chaque fois qu'un regard se pose sur elle.Pour elle, comme pour son équipe du Bastion aux Batignolles, le choc est rude. Lorsqu'enfin elle échoue au test de tir, ses supérieurs hiérarchiques y voient l'occasion rêvée de l'écarter sans paraître ignobles... Exit le capitaine Noémie Chastain, on l'expédie à Avalone, petite cité de l'Aveyron, pour réaliser en sous-marin l'audit du commissariat. En bref, elle doit déterminer si le ministère doit maintenir l'équipe en place compte tenu du peu d'activité criminelle dans le patelin. Sympa la mission ! Elle est furieuse, mais se dit que c'est l'affaire d'un mois. Personne sur place n'est au courant de son rôle, tout le monde l'accueille au mieux... L'ennui la guette... Sauf que sous la Surface des paysages si harmonieux, sous le crâne de chaque habitant croisé, sous l'étendue sans ride du lac artificiel, bouillonnent encore des secrets, des mystères. Les cadavres, au propre comme au figuré, vont remonter à cette fameuse Surface... Est-ce Noémie qui attire les drames, est-elle un révélateur des ombres de l'âme, le fait qu'elle ne soit plus dans le paraître, la rend-elle plus apte à capter dans les silences, la vérité la plus indicible ? Ou son visage défiguré ne l'a-t-il pas juste obligée à développer ses capacités de prescience et son empathie ? Un virage à 360° donc pour la flic dans cette nature omniprésente, dans ce contexte rural plus brut et authentique que le milieu parisien, et un tournant également moins grand, mais néanmoins important, pour l'auteur vers un style littéraire plus proche du Polar classique. C'est l'enquête qui prime ici, le décor est parfaitement planté, les différences entre le travail des forces de l'ordre en ville ou en campagne sont bien démontrées, mais pas de sous-texte et analyse de la société, de la politique, comme dans la trilogie Coste ou dans " Entre deux mondes". Olivier Norek raconte simplement une histoire, enfin simplement pas tout à fait, car celle-ci est bien tortueuse, elle est cuisinée aux petits oignons.Donc savourez chaud, c'est mieux. Régalez-vous même. Quatrième de couverture Engagé dans l'humanitaire pendant la guerre en ex-Yougoslavie, puis capitaine de police à la section Enquête et Recherche de la police judiciaire du 93 pendant dix-huit ans, Olivier Norek est l'auteur de la trilogie du capitaine Coste et du bouleversant roman social « Entre deux mondes », largement salués par la critique, lauréats de nombreux prix littéraires et traduits dans près de dix pays. Avec « Surface », il nous entraîne dans une enquête aussi déroutante que dangereuse. Un retour aux sources du polar, brutal, terriblement humain, et un suspense à couper le souffle. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Toutes ces grandes questions sans réponse | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Toutes ces grandes questions sans réponse Douglas Kennedy Belfond 2016 362 pages traduites par Bernard Cohen Essai Chronique 7 juin 2018 « On dit des cicatrices qu'elles se referment, en les comparant plus ou moins aux comportements de la peau. Il ne se passe rien de tel dans la vie affective d'un humain. Les blessures sont toujours ouvertes. Elles peuvent diminuer, jusqu'à n'être plus qu'une pointe d'épingle. Elles demeurent toujours des blessures. Il faudrait plutôt comparer la trace des souffrances à la perte d'un doigt, ou à celle d'un oeil. Peut-être au cours d'une vie entière, ne vous manqueront-ils vraiment qu'une seule minute. Mais quand cette minute arrive, il n'y a plus aucun recours. » Extrait de « Tendre est la nuit » de Francis Scott Fitzgerald. Livre à part , témoignage d'un auteur à succès de soixante ans, plusieurs fois mariés, père, primé, récompensé, en questionnement existentiel constant en raison de son intranquillité. Les origines de cette mélancolie, de ce manque de bonheur jusqu'à un certain âge, sont peut-être à aller chercher dans l'enfance, le comportement d'un père fuyant, irascible, entêté, incapable de décider enfin de se séparer d'une femme exaspérante. Il sera beaucoup question de séparation, de divorce, de responsabilité vis à vis des enfants, des autres, et par dessus tout de l'amour des livres, des mots, de la littérature, de la France un peu, qui déteint sur lui tout doucement, à prendre les choses avec un peu plus d'ironie. Américain de la middle class, puis journaliste et écrivain à Londres, puis à Paris, son rapport avec les USA et sa pensée est particulier, pas évident. Concernant le divorce, un de ses amis après des années de tergiversations et d'hésitations lui dit :" n'empêche ça été la meilleure des décisions épouvantables que j'aie jamais prises dans ma vie. Et tout compte fait, c'est une libération après trop de souffrances accumulées." Et il est vrai que dans une vie nous avons souvent cette impression d'avoir pris la meilleure des décisions épouvantables.... Restons philosophes donc. Les questions : "1/ le bonheur n'est-il qu'un instant fugace ?" Triste de constater que jusqu'à tardivement, il ne comptait que quelques instants de pur bonheur dans sa vie vite balayés par de mauvaises nouvelles ou la routine. De la fameuse propension à voir le verre plein. "2/ sommes-nous les victimes ou les artisans de notre infortune ? " À méditer sérieusement avec énormément d'auto dérision et d'honnêteté. Le but étant de ne pas renouveler les mêmes faux pas. "3/ réécrivons-nous toujours l'histoire pour la rendre supportable ? " Et accessoirement ne donnons-nous pas le mauvais rôle aux autres un peu trop souvent ? "4/ la tragédie est-elle le prix à payer pour être de ce monde ? " Ma réponse est non en général dans un contexte de normalité quotidienne, sauf sur scène ou pour lui dans les livres. Mais celle-ci s'invite effroyablement parfois comme lors des attentats de 2015 par exemple. Des millions de gens sont englués dans le drame qui leur est imposé. Certains se relèvent, tête haute, " Vous n'aurez pas ma haine" , car la notion de victimisation varie entre les cultures, les religions, d'un individu à un autre. "5/ la spiritualité se trouve-t-elle entre les mains du Tout-Puissant.... Ou juste au coin de la rue ? " Ah! Ah! No comment "6/ pourquoi le pardon est-il (hélas) l'unique solution ?" Je rajoute pardon dans quel contexte ? Et celui ou celle à qui on devrait accorder le pardon, le réclament-ils ? Sont ils dans cette démarche ? Espèrent-t-ils la rédemption ? N'ont-ils pas eux aussi réécrit l'histoire ? "Pardon" est-il le bon mot ? Ne devrions-nous pas seulement déjà chercher à simplement évacuer la haine ou la colère Inutiles au long cours pour atteindre une saine indifférence ? "7/ s'initier au patin à glace à quarante ans passés : une métaphore acceptable de la hasardeuse poursuite d'un équilibre ? " Le fameux équilibre, ça me fait rire, tout n'est que déséquilibre et imperfection, en cela réside la beauté en général. Quand on le sait, tout va mieux.... Donc un texte touchant d'un homme drôle, érudit, curieux, dans son monde à lui, qui confronté soudain à une grande difficulté lorsque son fils est diagnostiqué autiste, s'oblige alors à se poser les bonnes questions, à revenir à l'essentiel. La tragédie malheureusement est toujours possible, il faut savoir y faire face en préservant un certain équilibre imparfait, supportable, afin de continuer à avancer. Une lecture qui vous re-noyaute mine de rien même si vous n'êtes ni un écrivain anglo-saxon, ni divorcé.... Quatrième de couverture Le bonheur n'est-il fait que de moments ? Le piège le plus hermétique n'est-il pas celui dans lequel nous nous enfermons nous-mêmes ? Réécrire notre histoire la rend-elle plus supportable ? La tragédie est-elle le prix à payer pour notre existence ? Pourquoi le pardon est-il malheureusement la seule et unique option ? Dans la vie comme dans le patinage, tout n'est-il pas toujours qu'une question d'équilibre ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Dans l'épaisseur de la chair | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Dans l'épaisseur de la chair Jean-Marie Blas de Roblès Zulma 2017 384 pages Roman Chronique 24 juillet 2018 « Les morts sont bien morts. Qu'ils reposent en paix dans les deux camps. Au crépuscule de la dernière bataille, la sinistre comptabilité de la guerre finira, quoi qu'il arrive, à l'équilibre. Une fois reconnu l'arbitraire injustifiable de la colonisation de l'Algérie et recensées les atrocités qu'elle a produites, à quoi peut bien servir de remâcher ? Ni la mémoire ni l'oubli ne sauraient combler les ravines du désespoir creusées de part et d'autre par ce torrent. Mais si tout un peuple a eu raison de se lever contre l'occupation française, le temps est peut-être venu d'accepter cette évidence que des hommes transplantés par la misère dans un pays qui n'était pas le leur l'ont fait fructifier et l'ont aimé avec la même rage que ceux qui s'y trouvaient déjà. » Histoire d'un exil, d'un déracinement entrepris à la fin du XIX ème siècle par les grands parents, afin de ne plus crever de faim, d'Espagne à l'Algérie, longue lutte pour s'y faire une place, moments de vies cocasses, tendres, tragiques, humains en un mot, fierté du père devenu chirurgien, enrôlement à vingt ans pour se battre avec les bataillons d'Afrique du Nord en Italie puis en France contre l'Allemagne, début de l'indicible guerre d'indépendance, des massacres, de l'horreur encore, de la trahison et du rejet de tous, de la traversée vers la France inhospitalière, de la lutte encore et toujours pour s'y acclimater, y refaire à nouveau sa place, y élever ses enfants qui sont eux français et se souviennent peu du pays perdu... Histoire d'un fils en quête de son père, un fils qui " cherche à faire sienne la blessure paternelle, pour coïncider avec elle dans l'épaisseur de la chair : parce qu'il s'agit d'abord d'entrailles et de terre rouge, d'ivresse de vivre, d'embrasement de l'âme sous la lumière d'un plein été." " Toi de toute façon, tu n'as jamais été un vrai pied-noir !" Réflexion maladroite à la fin d'un dîner de Manuel Cortés à son fils venu fêter Noël chez ses parents dans le sud avec ses trois jeunes fils. Un couperet, une gifle ! Qu'est-ce à dire ? En quoi ne serait-il pas un vrai pied-noir ? Bouleversé au petit matin, Thomas a besoin de se retrouver, de comprendre et s'en va seul pêcher en Méditerranée. Mauvaise manipulation, il se retrouve à l'eau et est incapable de remonter à bord du bateau de son père, symbole puissant de la relation d'amour tumultueux entre les deux hommes. Commence une longue attente.... dans l'eau de plus en plus froide, peu à peu son esprit divague et retourne évidemment vers cette figure paternelle et son histoire familiale du XIX ème siècle à nos jours. Un récit entrecoupé de moments d'inquiétude quant à situation actuelle périlleuse mais aussi par rapport à son positionnement vis à vis de cette Saga. Pas facile d'être fils de....encore moins quand le destin parental a été si dramatiquement lié à l'Histoire et aux décisions arbitraires de certains. Pour nous, un témoignage bouleversant et une remise en couleurs de vieux films en noir et blanc qui sont aussi notre patrimoine commun. Une histoire intime et universelle, un père et son fils, un homme et sa Terre de cœur, une compréhension de l'autre au-delà de la simple empathie, jusqu'à se fondre totalement dans sa psyché, dans sa chair. Ne faire plus qu'un, comprendre enfin son père, son passé, être son enfant mais aussi son ami. Passer à l'âge adulte pour l'aider à cicatriser un peu, au mieux... La puissance et la beauté d'une langue française admirable, précise, variée, musicale. Un chant d'amour magnifique ! Quatrième de couverture C’est l’histoire de ce qui se passe dans l’esprit d’un homme. Ou le roman vrai de Manuel Cortès, rêvé par son fils – avec le perroquet Heidegger en trublion narquois de sa conscience agitée. Manuel Cortès dont la vie pourrait se résumer ainsi : fils d’immigrés espagnols tenant bistrot dans la ville de garnison de Sidi-Bel-Abbès, en Algérie, devenu chirurgien, engagé volontaire aux côtés des Alliés en 1942, accessoirement sosie de l’acteur Tyrone Power – détail qui peut avoir son importance auprès des dames… Et puis il y a tous ces petits faits vrais de la mythologie familiale, les rituels du pêcheur solitaire, les heures terribles du départ dans l’urgence, et celles, non moins douloureuses, de l’arrivée sur l’autre rive de la Méditerranée. Dans l’épaisseur de la chair est un roman ambitieux, émouvant, admirable – et qui nous dévoile tout un pan de l’histoire de l’Algérie. Une histoire vue par le prisme de l’amour d’un fils pour son père. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les corps brisés | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les corps brisés Elsa Marpeau Gallimard Série Noire 2017 236 pages Thriller Chronique 9 septembre 2018 Un texte époustouflant de beauté et de lyrisme pour évoquer la barbarie, l'inhumanité, la résilience, la force de vie. Une écriture puissante, organique ou onirique, une voiture de course lancée à toute vitesse pour rejoindre l'autre dimension , celle où rien ne peut nous atteindre. Colorer son monde intérieur, le peupler de beauté pour ne pas voir la laideur, l'indicible, ne pas entendre les cris, les plaintes, les mots injurieux ou blasphématoires. Rester une et entière, sauver son âme, garder ses forces, croire seulement en soi et en l'impossible. Une histoire dédiée aux survivants, inspirée de faits réels, survenus dans l'Yonne durant les années 80. Les victimes sont surnommées les « Torturées d'Appoigny ». « Le monde brise les individus et, chez beaucoup de gens, l'endroit brisé devient plus fort ; mais ceux qui ne brisent pas, le monde les tue. » Ernest Hemingway, L'adieu aux armes Récit d'enfermement pour Sarah, dans son rêve obsessionnel de pilote de course, dans sa voiture accidentée en feu, dans son corps paraplégique, dans son fauteuil roulant, dans sa tête, sous terre. Récit de libération, de fuite, par l'imagination, guidée par une voisine de chambre peintre, un ange qui ouvre les limites, crée un horizon, un lendemain, qui sort Sarah du métal pour la ramener vers la chair, le cœur, le sentiment. Délivrance par la pensée, le rêve, puis par la force primitive, primaire, reptilienne, qui lui permet de planifier à nouveau... de voir plus loin, de viser l'infini. Des mots magnifiques pour un roman terrible et terrifiant. Toujours croire en son instinct, sa force, l'esprit est puissant et peut tout. À tous les survivants ! Quatrième de couverture Sarah est une coureuse de rallye dans un milieu hautement macho. Un jour, lors d'une « spéciale », elle sort de route. Son équipier meurt sur le coup et elle se retrouve plongée dans le coma, avant de se réveiller paralysée des deux jambes. Elle intègre un centre hospitalier perdu en haute montagne, où rayonne un médecin que tout le monde surnomme le « docteur Lune ». Brisée physiquement et psychologiquement, Sarah développe une dépression paranoïaque, qui atteint son paroxysme quand la patiente qui partage sa chambre disparaît. Pour le personnel, il ne s'agit que d'une fugue, mais Sarah est convaincue qu'il n'en est rien... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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