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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les Trois Filles du Capitán

Maria Dueñas

Robert Laffont

18 juin 2020

560 pages traduites par Eduardo Jiménez

Historique

Chronique

24 septembre 2021

Fabuleuse reconstitution historique dédiée à la communauté hispanique dans le New York de 1935-36. Somptueux portraits de femmes, également, par le biais de trois sœurs et de leur mère perdues dans cette ville immense, orphelines et veuve de Emilio Arenas brusquement disparu suite à un accident stupide, en longeant un chantier.

Elles n'étaient arrivées dans la cité que depuis peu, venues rejoindre un père et un mari qui jusqu'alors n'avait été capable de s'installer nulle part et encore moins de rester auprès d'elles, toujours sur les chemins ou sur les océans. Alors qu'il est depuis quelques temps dans la mégalopole américaine, il décide sur un coup de tête d'acheter une gargote en sous-sol sur la 14e rue entre Chelsea et Greenwich Village à un vieil Espagnol souhaitant retourner au pays. Il est temps de se stabiliser à la cinquantaine. Juste après cette acquisition inconsidérée, il reçoit une lettre désespérée de son épouse. Ni une ni deux, il emprunte de l'argent, encore, afin de payer quatre billets allers pour sa famille.


Les liens entre ce père et mari inconséquent et ces femmes sont ténus. Pas le temps pour elles quatre de s'acclimater à ce nouveau pays, à ce quartier, d'apprendre la langue, il faut vite se mettre au travail afin de survivre et rembourser les dettes... Et bam, l'accident mortel de Emilio survient un matin aux abords d'un chantier. Bien vite, la société de construction concernée prend contact avec nos quatre Espagnoles afin de les dédommager et leur permettre un prompt retour en Espagne. Presque aussitôt, c'est un avocat Italien qui se présente à son tour pour les en dissuader et les convaincre d'intenter une action contre cette entreprise.


Totalement perdues, ne connaissant personne, c'est auprès d'une de leur voisine qu'elles trouveront de l'aide et un début d'explication quant à l'empressement des uns et des autres.

Grâce à cette dernière, voilà nos héroïnes malgré elles, face à une bonne soeur providentielle, haute comme trois pommes, forte en gueule, grande fumeuse devant l'Éternel et avocate. Celle-ci va les assister alors qu'elles sont entre le marteau et l'enclume, aux prises avec la pègre Italienne et les grandes entreprises du bâtiment.


Ambiance très " Femmes au bord de la crise de nerfs", les portes claquent, les cris et les pleurs résonnent, on hurle, on sanglote, on menace, mais surtout on s'aime sans savoir se le dire. Victoria l'aînée n'en peut plus d'être raisonnable, Mona veut entreprendre et réussir la reconversion de la gargote en night club ibérique et latin, Luz rêve de paillettes, de sun lights, forte de son talent de chanteuse.

Cependant, les hommes rôdent autour d'elles pas tous bien intentionnés. Ne parlant pas un mot d'anglais, étrangères perdues dans cette immense cité sans le soutien paternel, avec une mère nostalgique de l'Espagne d'hier et inconsolable après la mort de leur petit frère, notre trio formé par las hijas del Capitán, va devoir affronter bien des épreuves, relever bien des challenges, trouver des alliés, grandir et faire un chemin initiatique jusqu'à comprendre enfin où est sa place : aux USA ou en Espagne où déjà résonnent le bruit des bottes franquistes...?


L'autrice nous réserve des moments drolissimes alors que tout semble s'écrouler, mélange adroitement rires et larmes, dresse un portrait haut en couleurs, cocasse ou critique de ce microcosme hispanique qui reste lové sur lui-même, où monarchistes et républicains s'affrontent, où loterie illégale et banditisme règnent dans une ambiance caliente.


Passion, humour, cruauté du destin et drame pour un roman historique épicé qui peu à peu bascule dans le thriller ultra violent, crépusculaire.

Nos trois filles du « Capitán » Emilio Arenas vont-elles réussir à survivre à la tragédie, en marche dès l'enterrement de leur père ?


Magnifique roman, très intéressant quant à la reconstitution historique de la vie dans ces quartiers latinos ou au sein de la bonne société hispanique vivant retranchée derrière ses murs comme si elle était encore en Espagne.

On ressent fortement les tremblements dûs aux métamorphoses du monde en cet entre deux guerres.

J'ai été littéralement emportée par le vent de ce récit, heureuse d'en apprendre autant sur ce sujet de l'immigration Espagnole à New York dans les années 1930.

Quatrième de couverture

Trois sœurs venues d'Espagne prêtes à conquérir New York.

New York, 1936. El Capitán, petit restaurant de quartier de la 14e Rue, une des enclaves de la colonie espagnole, peine à être rentable. Le décès accidentel sur les docks de son propriétaire, le casse-cou bourlingueur Emilio Arenas, oblige ses trois jeunes filles au tempérament fougueux à en prendre les rênes. Abattues mais poussées par la nécessité de subvenir à leurs besoins, Victoria, Mona et Luz devront surmonter bien des obstacles pour voir leur rêve se réaliser, celui de transformer la gargote en night-club latino.
Aventures, passions, désillusions, vengeances et victoires : avec Les Trois Filles du Capitán, María Dueñas nous offre un roman haletant et envoûtant. Le livre est aussi un hommage aux femmes qui font face à l'adversité et à tous ceux qui ont le courage de vivre l'aventure – souvent épique et toujours incertaine – de l'émigration.

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