Trouverez-vous votre bonheur ?
Résultats trouvés pour la recherche vide
- L'intrus | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'intrus Tracy Sierra City Editions Le 29 octobre 2025 448 pages traduites par Sophie Taam thriller Chronique 28 novembre 2025 Machiavélique, angoissant et glaçant : un thriller phénomène, best-seller dans 15 pays. " - Maman, tu nous avais dit que les monstres n'existaient pas. - Je suis désolée, j'ai menti... " Débutant comme un huis clos terrifiant dans une maison aux allures de manoir hanté, peu à peu, la panique s'intensifiant, l'enfermement devient psychologique, intime, à la limite de la folie. Celle peut-être de cette mère qui soudain perçoit la présence menaçante d'un intrus dans sa demeure, en pleine nuit, alors qu'elle est seule dans ce lieu isolé, en pleine tempête, avec ses deux jeunes enfants. Tous les ingrédients sont là pour nous faire trembler comme dans un des meilleurs opus de Stephen King, cependant c'est bien le style littéraire singulier choisi par Tracy Sierra qui accentue notre panique et l'envoûtement de ces lignes. Claustrophobie assurée, flirt pervers avec la déraison, nous suivons, tels des funambules, l'héroïne sur le fil du rasoir ne sachant plus si nous devons la croire ou si nous sommes enfermés dans un cauchemar psychiatrique. Qui est celui qui ose violer l'intimité familiale ? Le connaît-elle ? D'où vient-il et pourquoi s'attaque-t-il à eux? Mais d'abord est-il réel ou sorti de l'imagination fertile de cette femme paumée ? La police, le beau-père, les voisins, tous doutent de son honnêteté Grâce à des flashbacks, nous remontons le cours des évènements ayant mené à cette soirée cauchemardesque, croyons comprendre pour ensuite sombrer dans des abîmes de doute, telle la mère prise dans un maelstrom de sentiments et de visions. Un thriller étonnant et percutant où les limites entre vérité et délire, entre innocence et perversion, sont des plus ténues. Une réussite totale pour ce roman ténébreux, étouffant, psychotique, où semble régner le mal absolu sans nul espoir de rédemption... Seule est réelle la puissance de l'amour maternel ! Alors... Quatrième de couverture Une mère est seule à la maison avec ses deux enfants alors que, dehors, une tempête de neige fait rage. Pendant qu’elle couche son fils, elle entend un bruit qui lui fait froid dans le dos : des pas lourds montent l’escalier. Dans l’obscurité, elle aperçoit la silhouette d’un homme. Terrifiée, elle emmène ses enfants vers la partie la plus ancienne de la maison, là où se trouve une pièce secrète dissimulée derrière un mur. Ils s'y cachent pendant que l'homme les cherche, essayant d'attirer les enfants. La mère lutte pour rester calme et réfléchir. Doit-elle chercher une arme ou tenter de s'échapper ? Mais elle aperçoit à nouveau l'homme. Ce visage. Cette voix. Elle réalise immédiatement que la situation est bien pire que ce qu’elle pensait. Car désormais, elle sait exactement qui est l’intrus et ce qu'il veut… Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le lièvre de Vatanen | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le lièvre de Vatanen Arto Paasilinna Folio 17 avril 2014 224 pages traduites par Anne Colin du Terrail Roman Chronique 3 août 2023 Titre original : « Jäniksen vuosi ». Je lis cet été tous les livres de ma bibliothèque non ouverts jusqu'à maintenant. Donc voici ce célèbre lièvre de Vatanen, qui nous emporte en une longue fable écologiste sous forme de roadtrip à travers la Finlande de Heinola, Nilsiä, Ranua, Posio, Rovaniemi, jusqu'à la frontière soviétique. Un roman paru à l'origine en 1975 et édité chez Denoël en 1988 qui, sous la forme d'un conte contemporain, aborde déjà des sujets qui aujourd'hui sont au centre de nos préoccupations. Le rapport de l'homme à la nature et à la faune en particulier, du carcan que représentent les règles sociales débilitantes modernes. Un simple accident de la route au retour d'un reportage avec un collègue photographe va faire basculer l'existence non satisfaisante du journaliste Kaarlo Vatanen en route pour Helsinki. Un lièvre est la victime du télescopage avec leur voiture. Notre héros se précipite vers l'animal blessé à la grande incompréhension du photographe. Celui-ci à bout, ne le voyant pas revenir, le largue en pleine nature avec son nouvel ami. Car oui, immédiatement le lien se tisse entre Vatanen et le lièvre, une évidence, une responsabilité aussi que prend étonnamment le journaliste soudain en rupture de ban. Adieu mariage désolant et Virago insupportable, adieu travail et monde sclérosé et malhonnête de la presse... Peu à peu, au cours du voyage et au gré des rencontres, Vatanen se dévoile, se découvre lui-même et nous permet de découvrir son pays et sa population d'une manière plus intime et singulière. Les amarres sont coupées, mais le monde acceptera-t-il la liberté exceptionnelle de cet homme ? Les scènes cocasses et tendres s'enchaînent non dénuées d'un regard acéré sur nos sociétés occidentales. Prémonitoire? À lire évidemment. Quatrième de couverture Vatanen est journaliste à Helsinki. Alors qu'il revient de la campagne, un dimanche soir de juin, avec un ami, ce dernier heurte un lièvre sur la route. Vatanen descend de voiture et s'enfonce dans les fourrés. Il récupère le lièvre blessé, lui fabrique une grossière attelle et s'enfonce délibérément dans la nature. Ce roman-culte dans les pays nordiques conte les multiples et extravagantes aventures de Vatanen remontant au fil des saisons vers le cercle polaire avec son lièvre fétiche en guise de sésame. Il invente un genre : le roman d'humour écologique. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le silence et la fureur | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le silence et la fureur Natalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves XO Editions 2018 361 pages Thriller Chronique 10 février 2019 Un livre à quatre mains comme jouant une partition terrible, pathétique, qui pourtant débute pianissimo jusqu'au tonnerre et la fureur finale. Une mère, scénariste dont c'est le 3 ème roman et son fils, auteur déjà de neufs fictions. "Un thriller psychologique redoutable" où il est question de blocage après un traumatisme survenu voici dix ans, dix longues années de silence forcé pour Max King, un des plus grands solistes de son temps réduit par des acouphènes terribles et la sensation d'une perceuse lui vrillant le crâne, à ne plus lire, écouter, interpréter le moindre morceau de musique. Un enfer, une torture de tous les jours. " À quoi la musique fait appel en nous, il est difficile de le savoir ; ce qui est certain, c'est qu'elle touche une zone si profonde que la folie elle-même n'y saurait pénétrer." Une zone que Susan, la femme qui assiste Max au quotidien en respectant son emploi du temps immuable et ses tocs, aimerait ne plus approcher, car le grand homme perd de ses forces à chaque tentative pour rejouer, redevenir lui-même. Cela ne serait qu'un drame isolé si nous n'étions pas sur une île escarpée au milieu du lac de l'Ontario, où fut construit sur la falaise abrupte un théâtre, lieu d'un festival à la gloire de Max King tous les étés, attirant l'élite internationale. Le village non loin a été reconstruit, des nouveaux habitants s'y sont installés avec tous les corps de métiers représentés, dépendants tous du théâtre, du festival, de Max King. Un évènement monstrueux dont on ne sait pas vraiment l'origine, a eu lieu voici une décennie et tout a été détruit. Le pianiste a tout perdu, son don, la musique, sa femme Fiona et son fils prodige de huit ans, Luke, " le petit prince". Le silence s'est abattu sur tous, prisonniers de ces lieux maudits. La gouvernante Susan, n'en peut plus de voir son employeur qu'elle admire tant, souffrir de plus en plus, se déliter. Thanksgiving approche, elle prend alors une initiative très risquée, un coup de poker qui, s'il réussit, sauvera tout le monde. Fiona et Luke reviennent, les dès sont jetés. Anxiogène à mort, presque surnaturel, un thriller terrifiant en raison de tous les non-dits de chacun, d' une "promesse" faite dont on ignore la teneur et les conséquences, d'une sensation d'enfermement et de pièges. Le destin, inéluctable, est en marche et Susan va perdre le contrôle des évènements. Nous douterons de tous, nous frissonnerons dans le théâtre en ruine, dans la forêt, dans le village maudit, dans la demeure du pianiste, Rockledge Lodge, dans sa salle de répétition étouffante. Nous sommes en apnée, glacés, perdus dans cette histoire labyrinthique. Un cataclysme se prépare, " et du silence jaillira bientôt la fureur". Prodigieux ! Quatrième de couverture Un lac perdu de l’Ontario, et au milieu, une petite île escarpée où souffle le vent mauvais du soupçon. Max King, pianiste adulé dans le monde entier, y vit reclus dans sa maison, prisonnier de ses obsessions et de ses cauchemars. Il y a dix ans, un drame l’a condamné au silence : la moindre note sur le clavier provoque en lui d’effrayantes douleurs. Pour cet immense artiste, la musique est devenue un bourreau. Mis à part sa gouvernante, Max King ne voit personne. Ni sa femme Fiona, ni son fils Luke, qui a quitté l’île et que tout le monde surnommait le « petit prince ». Un futur pianiste de génie, comme son père. Le retour de Luke résonnera comme un cataclysme sur cette terre maudite. Et du silence jaillira bientôt la fureur. Le romancier Nicolas d’Estienne d’Orves signe avec sa mère, Natalie Carter, scénariste, un thriller psychologique redoutable. « … où il est question de musique, d’îles, de lacs lointains, de nature dévorante, de piano mortel, de crimes irrésolus et de passions impunies. » Natalie Carter et Nicolas d’Estienne d’Orves Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Cinq nuits avant l'arrivée des Américains | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Cinq nuits avant l'arrivée des Américains Roger Judenne De Borée Terres d'écriture 21 septembre 2023 347 pages Historique Chronique 17 octobre 2023 « Une fiction historique solidement documentée qui retrace les actions des Résistants de Voves durant les jours qui ont précédé le débarquement en Normandie. » J'ai beaucoup pensé à l'excellente série télévisée " Un village français " en lisant ce roman très détaillé et réaliste, reconstituant à merveille l'ambiance anxiogène et fébrile en ces quelques jours avant le débarquement. La grande Histoire se mêle ici aux péripéties jalonnant la vie des personnages montrés dans toute leur imperfection, leur limite, ou leur bravoure. Lutte de pouvoir, bassesse, jalousie, animent Armand l'huissier et résistant de la première heure, sa femme Simone, son clerc de notaire Bertil, Michel et Pierre luttant également contre les nazis. Au moment où les forces des différentes cellules de résistants doivent absolument se mettre sous une seule bannière et un seul commandement, alors qu'un convoi allemand est attendu à Voves point stratégique ferroviaire où une attaque concertée est indispensable, les querelles intestines vont-elles mettre en péril toute l'opération ? En effet, Armand, a de graves problèmes domestiques : il est le cocu de service trompé par sa femme, pendant sa détention en camps, avec un allemand... entre autres. Il se doute qu'elle a un nouvel amant, mais qui ? Déjà bien exaspéré par les regards de pitié ou goguenards que portent sur lui les voisins, il voue une haine féroce à Michel un résistant ambitieux et efficace sur le terrain. De plus chef du groupe des communistes du Front national, il s'oppose aux socialistes de Libération-Nord commandé par Pierre. Celui-ci obéit scrupuleusement aux ordres du général de Gaulle pour le bien de la France, Armand ne pense qu'à sa gloire personnelle, son prestige. Il est en mal de reconnaissance et de respect tant chez lui qu'en tant que Résistant. L'Histoire est forgée par de grands hommes mais aussi par des invisibles. Chaque combattant est important et peut faire basculer le destin d'un pays, il suffit d'un détail, d'un caillou sur le chemin. Que se cache-t-il derrière les noms de héros gravés sur les monuments commémoratifs ? Que savons-nous vraiment de ce qui s'est réellement déroulé lors de ces quelques jours avant la libération de notre patrie ? Un très bon roman de guerre, mais également une comédie sociale intimiste d'une férocité et d'une cocasserie savoureuses. Quatrième de couverture À l’approche du Débarquement allié en Normandie, Armand, à la tête du groupe communiste Front National, et Pierre, chef de Libération-Nord, se mobilisent. Les deux groupes de Résistance sont mis à contribution pour saboter le nœud ferroviaire de Voves car un train allemand y est stationné, en attente de rejoindre les côtes normandes. Le fougueux Armand meurt dans d’étranges circonstances quelques semaines plus tard. Accident ? Vengeance ? Tout porte à croire qu’il est victime des représailles de l’ennemi. C’est en tout cas la version qui sera officialisée par le Ministère. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le Café du Centre | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Café du Centre Eric Bohème De Borée Terres d'écriture 19 janvier 2023 281 pages Thriller historique Chronique 28 janvier 2023 « Personne ne m'a demandé D'où je viens et où je vais Vous qui le savez Effacez mon passage. » La Complainte du partisan, Emmanuel d'Astier de la Vigeri Vous vous souvenez des joyeuses années 1970, des pantalons patte d'eph, des coupes au bol ou des coiffures en choucroute, des mélanges de couleurs improbables, de Pompidou puis de Giscard d'Estaing... Nous reviennent en mémoire les images noir et blanc des films géniaux aux dialogues ciselés d'un Audiard and Co mettant en scène avec bonheur et jubilation Blier, Gabin, Delon, Bebel, Signoret, Mireille d'Arc, Marlène Jobert, Alice Sapritch... Des jolies filles délurées, des gamins boutonneux qui les reluquent sous la lumière éblouissante des tubes fluos éclairant les premiers "diners" à l'américaine tandis que leurs parents et les anciens se retrouvent autour d'un Picon bière, d'un p'tit noir ou d'un viandox, au café du centre. Les premiers se projettent dans l'avenir six ans après mai 68 tandis que les seconds aimeraient en faire autant et laisser enfin derrière eux les évènements tragiques survenus pendant l'occupation allemande. Les premiers vivent dans l'ignorance, les seconds dans une forme de déni conscient ou non. Mais l'élection présidentielle de mai 1974 se profile à l'horizon, la quatrième sous la Ve République et la troisième au suffrage universel direct. S'affronteront au premier tour l'ancien Premier ministre gaulliste Jacques Chaban-Delmas, le ministre des Finances, Valéry Giscard d'Estaing, et le premier secrétaire du Parti socialiste et candidat de l'union de la gauche, François Mitterrand. Ce sont aussi les années sulfureuses pendant lesquelles les barbouzes du Service d’action civique (SAC), organisation aux méthodes expéditives née pendant la guerre d’Algérie, vont mener bien des opérations douteuses voire criminelles. Une époque explosive où les esprits s'échauffent, où l'envie de changement et de révolution est à l'ordre du jour, alors que réapparaissent les ombres du passé, que les voix des victimes crient enfin vengeance. Trente ans ont passé mais la douleur est intacte. Il suffit d'une étincelle pour que tout s'enflamme à nouveau. Le déclencheur dans ce polar historique et de terroir est celui que tous appellent "l'Inconnu" débarquant soudain de nulle part avec des questions dérangeantes. Qui est-il ? Que sait-il ? Veut-il se venger ? Quelles sont ses raisons et ses intentions ? Est-il une menace ? La fausse quiétude de la petite ville de Mehun-sur-Yèvre va exploser façon puzzle, tous vont révéler leur véritable nature. Le traumatisme de la guerre n'a jamais été oublié, les collabos et les résistants reprennent peu à peu leur place, se regardent en chien de faïence. La description de cette communauté de province est au vitriol, drolatique, cocasse, stupéfiante et d'un réalisme saisissant. On s'y croirait tant le film noir et blanc prend des couleurs. Tout y est, c'est savoureux comme une bonne blanquette du dimanche partagée en famille ... Du français, de l'authentique, de la littérature goûteuse, riche, que l'on ingère et digère avec bonheur et gratitude. Le danger est cependant toujours palpable, le suspense maintenu adroitement, la comédie de mœurs et sociétale versant dans le roman noir le plus dramatique. On rit, on frissonne, on admire la construction du scénario. Les soubresauts de l'Histoire sont à l'unisson du tremblement de terre ébranlant cette charmante bourgade où tout n'est qu'apparence, hypocrisie et jeu de rôle. Un livre qui interroge profondément le lecteur sur sa propre capacité à résister ou à obéir, à rester droit sans trahir ses convictions ou à jouer les opportunistes auprès de ceux qui semblent aujourd'hui les plus forts. Le passé revient toujours comme un boomerang, rien ne sert de le fuir. J'ai eu un grand plaisir à découvrir ce texte. Merci à l'auteur et aux Éditions De Borée. Quatrième de couverture Dans la ville de Mehun-sur-Yèvre à côté de Bourges, Henri, le patron et barman du Café-restaurant du Centre aime être le premier au courant des événements et discussions qui animent la ville. Un jour, un homme que personne ne connaît entre dans son café. Rapidement surnommé L'Inconnu, il s'installe et établit rapidement un rituel quotidien : il dort à l'hôtel, prend son petit-déjeuner dans un autre café, se balade puis vient dans celui d'Henri, s'assoit toujours à la même place et lit la presse pendant des heures... Il reste très mystérieux sur le motif de son séjour. Henri, qui n'est pas habitué à tant de mystère, est de plus en plus perturbé de ne pas être dans la maîtrise des choses. Et quand L'Inconnu se met à poser des questions sur les agissements des uns et des autres lors de l'Occupation, Henri se met rapidement sur la défensive. Une bourgade qui s'anime sous la plume authentique de son auteur, hésitant entre soif de modernité et attachement au passé. Un récit qui se passe à un moment charnière de l'histoire de cette ville (et donc de la France) avec l'ouverture de son premier supermarché, d'un diner américain en face du café traditionnel. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Du sang sur le sable | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Du sang sur le sable Robert Karjel Denoël Sueurs Froides 2017 499 pages traduites par Lucas Messmer Thriller Chronique 2 septembre 2018 Coup de cœur de la médiathèque Marguerite Yourcenar Paris 15, un polar très dépaysant et punchy de la Suède à la Somalie et au Kenya. Je ne sais pas si écrire une fiction très inspirée de son métier et de ses missions est un moyen pour Robert Karjel de se libérer de ce qu'il a vu ou fait, mais pour nous c'est un gage d'authenticité, de cohérence, d'information sûre sur les situations décrites. J'ai avalé ce roman, passionnée par le propos, par la découverte des vies des soldats sur les bases suédoise, américaine, française à Djibouti, dans le creux de la corne de l'Afrique, une zone de paix relative plus qu'une ville, entourée par les guerres, où expatriés, africains et touristes se croisent sans jamais fraterniser, où la drogue embue les consciences de certains dès 14h, où chacun essaye de s'en sortir dans ce grand chaos. La frégate HMS Sveaborg parcourt les mers pour protéger les bateaux de commerce ou de tourisme des pirates somaliens, par la sortie armée s'il le faut, de son hélicoptère. Également le navire et la MovCon, unité de logistique, opérant d'habitude de la terre, de Djibouti, se charge de l'élimination des ordures des troupes et de la livraison de pièces de rechange, nourriture, eau, matériels militaires aux contingents suédois. Tout commence par une belle journée à bord d'un bateau de luxe suédois, le Martha II, appartenant à une famille richissime, les parents et deux enfants, naviguant dans le golfe d'Aden, réputé dangereux. Le drame survient, des pirates attaquent à deux bateaux, l'un des attaquants est tué par la père Carl-Adam grièvement blessé à la main. Sa femme, Jenny, va alors tout faire pour protéger sa fille adolescente Alexandra et leur fils atteint d'épilepsie, Sebastian. À peu près au même moment, un soldat suédois travaillant pour la MovCon est tué lors d'une curieuse séance d'exercices de tir organisée pour entraîner les Djiboutiens travaillant pour l'armée. Le terrain appartient aux USA. Les services secrets suédois décident donc d'envoyer un de leurs meilleurs agents Ernst Grip, pour enquêter sur cette mort suspecte. Dès son arrivée, il comprend bien qu'il n'est pas le bienvenu ni à Djibouti ni sur le HMS Sveaborg. Une version de l'histoire lui est servie, pas très convaincante. Bien sûr, Grip tête brûlée ayant déjà mené à bien des missions plus complexes dans le monde entier, va user de méthodes très peu protocolaires. Bientôt, son chef lui adjoint un nouveau venu, un peu plus au fait des us et coutumes de la marine et de l'armée dont il a fait partie. Une belle pianiste va également faire son entrée... Donc une mort suspecte, une famille kidnappée par des pirates, avec en fond de décor Daesh, des islamistes, des trafics divers.... Les deux enquêtes vont obliger Grip à user de moyens hors limite pour tenter de sauver des innocents et rendre hommage à un juste. Thriller d'action donc, mais aussi d'espionnage, dans une région du monde peu connue du grand public, très bien mené, écrit, véhiculant finalement des valeurs humanistes incontournables, d'autant plus dans ces zones de non droit. Une vraie belle découverte ! Quatrième de couverture Djibouti, au creux de la corne de l’Afrique : un soldat suédois est tué sur un champ de tir. Les services secrets envoient l’agent Ernst Grip sur place pour faire la lumière sur cette mort suspecte, mais il y est traité en intrus par un personnel qui a déjà décidé quelle serait la version officielle des faits. Pendant ce temps, une famille de quatre Suédois navigant non loin de là, dans le golfe d’Aden, est capturée par des pirates somaliens. Leur vie est en danger, la pression monte pour le gouvernement, et c’est ainsi qu’Ernst Grip se retrouve bombardé négociateur et doit traiter avec les pirates. Pour résoudre ces deux affaires, Ernst Grip comprend qu’il va devoir recourir à des méthodes peu orthodoxes. Mais peut-on se permettre de rester dans les limites de la loi et de la moralité quand des vies humaines sont en jeu ? Pour son deuxième roman, l'auteur s'est inspiré de sa propre expérience, quand il traquait les pirates dans le golfe d'Aden à l'époque où il commandait une unité d'hélicoptères de l'armée de l'air suédoise. Après Mon nom est N., on retrouve l'agent Ernst Grip, froid et méthodique, chargé d'enquêter. Un personnage sombre, flirtant avec la légalité, loin des clichés habituels des agents des services secrets. Du sang sur le sable pointe du doigt l'influence des Américains dans les événements internationaux de façon pénétrante et des questions d'une actualité brûlante sont soulevées au sujet du terrorisme, des loyautés gouvernementales et même du capitalisme. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Dieu ne tue personne en Haïti | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Dieu ne tue personne en Haïti Mischa Berlinsky Albin Michel 2016 494 pages traduites par Renaud Morin Roman Chronique 5 juin 2018 Voici une incroyable fable où l'auteur tel Esope ou Lafontaine, nous conterait une histoire de destinée humaine, d'inéluctabilité, sur un ton drolatique, acéré, cruel, tendre, un peu distancié par auto-protection. C'est un roman très intelligent et puissant, usant d'une fausse légèreté, pour dresser le portrait de toute une bonne société à Jérémie, " la cité des poètes", petite ville au bord de la mer des Caraïbes, à Grand'Anse à l'ouest de Port-au-Prince, la capitale Haïtienne. « Dégagé par péché » ou « Tout faire pour s'en sortir n'est pas un péché. » Proverbe créole. Tout est dit avant même de commencer. Le début est un interrogatoire pendant lequel un ancien shérif de floride, Terry White, qui avec sa femme Kay a été ruiné aux USA, se retrouve à travailler pour la police des Nations unies ; il va mettre tout son talent à faire craquer son vis à vis.... Il a besoin de connaître, quel que soit le crime, les raisons du passage à l'acte. Et il dit toujours ensuite, mission accomplie : « Je comprends. » Mais Terry cette fois-ci va-t-il vraiment pouvoir comprendre ? La personne en face de lui est très particulière, symbolisant à elle-seule Haïti et sa philosophie de vie. Est-ce que tous les évènements anecdotiques ou tragiques qui se sont déroulés avant cet interrogatoire, lui ont suffisamment élargi sa conception du monde, pour réussir à relativiser. Car si il y a une chose qu'il faut savoir faire en Haïti, c'est relativiser. La réalité est celle-ci : La mort, la pauvreté, les enfants au ventres gonflés et aux racines de cheveux roux à force de carences alimentaires, cette misère non cachée, devant les yeux de tous ces blancs venus pour sauver, s'enrichir, défendre des notions occidentales de justice, tous ces exilés dans l'enfer, qui le temps de la journée au nom des nations unies ou d'une ONG sont confrontés à une vérité insupportable, pour le soir se retrouver entre eux et avec des membres de la diaspora locale dans des restaurants où des demeures luxueux et indécents. De là à virer schizophrène.... Comment gérer ces deux faces de la même pièce. La finesse et l'intransigeance du regard de l'écrivain sous couvert d'humour vont nous chercher aux tréfonds de notre conscience, ces lignes " servies par une prose électrique et hallucinatoire, sont tout simplement époustouflantes" comme l'écrit le Chicago Tribune. On ne peut rester insensible aux destins de tous ces oubliés du Bon-dieu, on ne peut pas ne pas se révolter devant le comportement de certains charognards politicards qui s'enrichissent sur ces moribonds. Une solution miraculeuse serait une route de Jérémie à Port-au-Prince et toute la population serait sauvée, les plus fragiles auraient un avenir, les enfants ne mouraient plus et seraient soignés. Enfin on pourrait espérer. Mais cela ne fait pas l'affaire du sénateur actuel, Maxime Bayard, ni du maire, corruption chérie des pays du tiers monde oblige. Un jeune juge métis donc « blan » pour les Haïtiens, Johel Célestin, va pourtant avec l'aide de Terry et de sa femme Kay, briguer le poste de sénateur pour la construire cette fichue route, et pourquoi pas une autoroute. À ses côtés, Nadia, celle qu'il aime plus que tout, qui l'envoûte, son épouse sublime, taiseuse, énigmatique, ensorcelante à l'histoire dramatique et exceptionnelle, comme cette Haïti qui, tout de même, fut une des seules colonies à se libérer et à botter les fesses de Napoléon. Un pays et un peuple incroyables qui, encore, vont devoir se relever. Nous sommes à quelques semaines du 12 janvier 2010, où à 16h53 la terre trembla.... remettons tout en perspective... « Il existe un proverbe créole qui dit : « pas gen mort Bon-dieu nan Haïti." Qui signifie littéralement : " Dieu ne tue personne en Haïti" et, métaphoriquement, que personne n'y meurt de mort naturelle. Quand la souffrance semble dénuée de cause évidente, ils en inventent une, et la chose qui permet de passer de la cause à l'effet est le surnaturel. Quand on raisonne de cette manière, chaque mort est un meurtre, chaque infortune un crime ; et le monde s'éclaire alors d'une sorte d'affreuse logique meurtrière. C'est précisément le genre d'histoire que je vais vous raconter ici. » Le narrateur un peu à l'instar de l'auteur est écrivain et a suivi sa femme nommée par les Nations unies à Haïti. Petit monde donc cosmopolite avec un trinidadien comme chef d'administration, organisant des barbecues où se retrouvent des asiatiques, africains et occidentaux, une douzaine environ. La description de l'organisation des troupes des nations unies, de leur recrutement, de leurs rôles et prérogatives exacts, de leur financement est un grand moment de sidération pour toute personne un tant soit peu sensée, p 154/156. Ce temblement de terre aussi terrible soit-il, pourrait-il remettre un peu les compteurs à zéro ? Genre on efface et on recommence .... Notre guide va donc tout nous dire sur ce qui advint de tous ces personnages avant le jour fatal et ensuite.... Avec le cœur et l'estomac bien accrochés, vous devriez vous en sortir. Bon voyage ! Quatrième de couverture Jérémie, « la Cité des poètes », est une petite ville d'Haïti qui semble coupée du monde faute de routes praticables. C'est là, face à une mer de carte postale, qu'atterrit l'Américain Terry White, ancien shérif de Floride, après avoir accepté un poste aux Nations unies. Rapidement happé par la vie locale et ses intrigues politiques, il se lie d'amitié avec Johel Célestin, un jeune juge respecté de tous, qu'il convainc de se présenter aux élections afin de renverser le redoutable sénateur Maxime Bayard, un homme aussi charismatique que corrompu. Mais le charme mystérieux de Nadia, la femme du juge, va en décider autrement, alors que le terrible séisme de 2010 s'apprête à dévaster l'île... Portrait féroce du pouvoir et magnifique histoire d'amour, ce roman inspiré de l'expérience de l'auteur rend un vibrant hommage à l'énergie éclatante du peuple des Haïtiens et de leur culture. Avec le regard d'un journaliste et la verve d'un collectionneur d'histoires, mêlant la tragédie à un humour ravageur, Mischa Berlinski s'impose comme un incroyable conteur. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Nous, Filles de Sparte | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Nous, Filles de Sparte Claire Heywood City Editions 9 novembre 2022 432 pages traduites par Stéphanie Alglave, version illustrée Historique Chronique 7 décembre 2022 « Rien n'est plus cruel, ni plus impie qu'une femme qui a pu méditer de tels crimes... ... cette femme, pleine d'affreuses pensées, couvrira de sa honte toutes les autres femmes futures, et même celles qui auront la sagesse en partage.» Homère, Odyssée ( trad. de Leconte de Lisle, 1818-1894 ) « ...et cette Érynnie de sa propre patrie aussi bien que de Troie.... » Virgile, Énéide ( trad d'André Bellesort ) En 2020 paraissait "Le silence des vaincues" de Pat Barker, d'une beauté crépusculaire s'attachant à nous raconter les dernières semaines de la Guerre de Troie, et au personnage d'Achille par les yeux de Briséis, noble troyenne, prise comme trophée par ce héros grec, volée par Agamemnon jaloux. En raison de cette haine entre les deux hommes, l'issue du conflit est compromise, Achille refusant de se battre si Briséis ne lui est pas rendue. L'autrice nous décrit les conditions de survie de ces femmes devenues esclaves et souffre-douleurs des Grecs et nous porte à revoir toutes les guerres à travers le regard des mères, des filles, des victimes violées, battues, torturées. Claire Heywood nous propose ici une double biographie des deux sœurs Klytemnestre et Hélène depuis leur enfance jusqu'à l'après Guerre de Troie, filles du roi de Sparte Tyndare et de sa femme Léda. Deux sœurs mariées à deux frères, respectivement Agamemnon, roi de Mycènes, et Ménélas, roi de Sparte successeur choisi par Tyndare. On connaît les différentes versions des destins de ces deux figures mythiques selon les auteurs, Claire Heywood en choisit une. Ce n'est donc pas seulement la Guerre de Troie qui nous est narrée en mettant nos pas dans ceux des deux héroïnes, mais toutes les années qui ont précédé ce conflit pendant lesquelles des évènements marquants se sont déroulés et ont été autant de jalons essentiels menant à la fuite d'Hélène et au régicide de Klytemnestre. Pourquoi ont-elles emprunté ses voies ? Pourquoi ont-elles prises de telles décisions ? Ont-elles vraiment été libres de leurs actes ? N'ont-elles pas subi de telles horreurs, maltraitances dans leur jeunesse et pendant leur mariage justifiant ou au moins expliquant ce qui est ensuite advenu ? Deux voix qui s'élèvent à travers les âges criant leur désespoir, leur douleur, leur fureur, deux héroïnes de l'antiquité symbolisant toutes les femmes souffrant, mourant sous le joug d'un patriarcat criminel, tout puissant, implacable. L'inexorabilité de leur destin est-elle une fatalité ? Leur famille, la société, leurs conjoints, les traditions, jusqu'aux Dieux, ne leur laissent aucune latitude ; comment se sauver du piège dans lequel leur genre les enferme ? Comment se libérer de ses chaînes, comment obtenir justice ? Comment se venger ? Les personnages sont tous des archétypes, presque caricaturaux, ils s'inscrivent dans une histoire universelle, intemporelle. Claire Heywood réussit à les rendre profondément humains, à leur rendre leur densité, leur complexité, leur singularité, surtout à Hélène, la mal aimée absolue de l'Histoire. Un roman nécessaire aujourd'hui où les violences faites aux femmes sont légion, où le viol utilisé comme arme de guerre est toujours d'actualité, où le masculinisme est plus que jamais revenu en force. Quatrième de couverture DEUX SŒURS SÉPARÉES. UNE PASSION INTERDITE. LA GUERRE DE TROIE SOUS LE REGARD DES FEMMES D'une beauté inégalée et de naissance divine, Hélène et Klytemnestre suscitent l'admiration de toute la Grèce. Les deux jeunes princesses de Sparte profitent d'une existence dorée de luxe et d'abondance. Mais un tel privilège a un prix : jamais elles ne pourront être maîtresses de leurs destins. Elles ne sont encore que des enfants lorsqu'elles sont séparées et mariées aux légendaires rois Agamemnon et Ménélas. Les deux sœurs ne se reverront jamais. Leur devoir est maintenant de donner naissance à des héritiers et d'assumer leur rôle de reines douces et soumises. Mais lorsque le poids de la cruauté et de l'ambition de leurs maris devient trop lourd à porter, elles doivent aller au-delà de leur condition et se rebeller. Leurs décisions font basculer le cours de l'histoire et, trois mille ans plus tard, l'écho de leurs voix résonne encore, au nom de toutes les femmes. Puissantes et libres. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les sept jours du Talion | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les sept jours du Talion Patrick Sénécal Pocket 8 juillet 2021 384 pages Thriller Chronique 11 janvier 2020 Un roman qui a fait l'objet d'une adaptation cinématographique... Je le découvre en lisant la quatrième de couverture et cela ne m'étonne pas. J'ai découvert cet auteur avec « Le vide » que j'avais trouvé incroyable, original.... Patrick Sénécal est un écrivain célèbre au Canada, il enchaîne les best-sellers et les récompenses méritées. Le thème de la vengeance est ici développé jusqu'au bout, je dirais, très classiquement... Je pense que c'est plus l'analyse des affects qui passionne le romancier, que de proposer une histoire hallucinante avec un retournement de dernière minute. Ce n'est pas le propos. L'autopsie des sentiments est particulièrement juste... Tout le monde peut basculer.... C'est un texte qui une fois encore fait la démonstration du savoir faire de son créateur. Je l'ai lu vite, très vite, car le rythme en est effréné, très nerveux dès les premières lignes. On ne perd pas de temps, on reste dans la fulgurance, illustrant ainsi la violence soudaine du drame indicible qui peut détruire d'une seconde à l'autre une famille.... Une réflexion évidemment sur la haine et sa conséquence, le désir de vengeance. Certaines scènes sont insupportables, je préfère prévenir. Je ne sais pas si j'ai aimé ce livre.... Il ne m'a pas apporté d'éclairage différent sur ce thème... qui fut central dans ma vie.... sur lequel j'ai énormément réfléchi pour ne pas sombrer. Je vous laisse en juger.... Quatrième de couverture Bruno Hamel et sa compagne Sylvie forment un couple bourgeois à l'existence tranquille, avec leur fille unique de sept ans. Tout bascule un jour d'automne où Jasmine ne rentre pas de l'école. Après quelques heures de recherche, elle est retrouvée morte -elle a été violée et étranglée-, dans les fourrés près de l'école. Dès lors, l'univers de Bruno vacille. Il se fait de plus en plus distant, gagné par une haine sourde. Aussi, lorsque la police arrête le meurtrier, un terrible projet germe dans son esprit : il va s'emparer du coupable et lui faire payer ce qu'il a fait à sa petite fille. Le jour de sa comparution, il le kidnappe. Tandis que la police fait tout pour le retrouver avant qu'il ne soit allé trop loin, Bruno s'enferme avec le meurtrier dans un chalet isolé, au fond de la forêt québécoise. Sept jours au cours desquels le chirurgien si humain et fou d'amour pour sa fillette s'enfonce dans une folie de vengeance glaciale, jusqu'à ne plus savoir : le monstre, est-ce lui ou l'autre ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Code 93 et Territoires | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Code 93 et Territoires Olivier Norek Pocket 2014 et 2015 360 et 384 pages Thriller & Polar Chronique 11 février 2017 J'ai terminé hier soir la trilogie de Olivier Norek. J'avais commencé involontairement et tributaire des catalogues de bibliothèques par Surtensions. Thriller parfaitement maitrisée à la construction cinématographique chorale où les personnages membres de l'équipe de Coste sont poussés à bout jusqu'à l'insoutenable. Noir, un modèle du genre. ..... Donc forte de cette première bonne impression j'ai cherché les deux premiers opus. Code 93 étonnant de maîtrise pour un premier bouquin pose les décors, le 93 et Saint Denis, zones quasi de non droit , et nous présente les personnages qui seront récurrents. On entre dans la SDPJ93 pour faire leur connaissance. Le thriller en lui-même est bien imaginé, nous lecteur savons beaucoup de choses avant Coste donc le dénouement n'est pas une surprise. Je crois que ce premier livre offre l'occasion à Olivier Norek lieutenant de police à la section enquêtes et recherches de cette SDPJ de puis longtemps sur ce département sensible , de pouvoir enfin montrer son travail, ses collègues, et d'aborder des sujets politiques et sociaux majeurs qui font le terreaux de la violence et de la guerre qui se déroule sous nos yeux, sans rien pouvoir y faire ou y comprendre. On sent le flic en colère, certainement aussi désespéré quelquefois qui a besoin de vider son sac. Dans Territoires, cette guerre est déclarée, les enfants bourreaux sont sacrifiés, les habitants kidnappés par les trafiquants et piégés dans un monde de violence et de terreur, les caïds et les politicards se partagent le gâteau indifférents aux morts, aux dommages collatéraux. Une société schizophrénique qui donne une vitrine à admirer alors que celle-ci se fend sur toute sa longueur. Un jeu d'apparences. Là encore Olivier Norek, reporter de guerre urbaine, emmène le lecteur dans les zones à risques, le fait être le témoin de scènes dignes du parrain ou de Mad Max, le transformant ainsi en coéquipier puisqu'il a des informations que Coste et son équipe n'ont pas. La fin est digne de tout ce qu'on espérait déjà désabusés que nous sommes. Comment garder le feu sacré pour ce travail dans les brigades de police en sachant tout cela ? Grand mystère pour moi. Ce que j'aime aussi c'est l'humanité, l'amitié, la camaraderie, l'amour et la tendresse, la fine psychologie présents dans ces trois livres, nous offrant autant de bulles d'oxygène. Quatrième de couverture Code 93 : Un cadavre, émasculé, qui rouvre les yeux sur la table d'autopsie. Un portable qui se met à sonner dans le corps d'un jeune toxico, mort de brûlures inexplicables. Malgré quinze ans de terrain en Seine-Saint-Denis, Victor Coste, capitaine de police, se prépare au pire. Et que penser de ces lettres anonymes qui dessinent une première piste : celle d'un mystérieux dossier, le « Code 93 » ? Une piste qui, des cercles huppés parisiens aux quartiers déshérités, fera franchir à Coste les limites du périphérique, et de la raison... Territoires : Les exécutions sommaires de trois jeunes caïds de Malceny, "plaque tournante de la came pour l'Île-de- France", mettent la SDPJ sur les dents. Mais le capitaine Coste n'a pas peur de mettre le feu aux poudres... A Malceny, dans le 93, on est habitués aux règlements de comptes. Mais un nouveau prédateur est arrivé en ville et, en quelques jours, les trois plus gros caïds du territoire sont exécutés. Le capitaine Coste et son équipe vont devoir agir vite, car leur nouvel ennemi s'implante comme un virus dans cette ville laissée à l'abandon, qui n'attend qu'un gramme de poudre pour exploser. Une ville où chacun a dû s'adapter pour survivre : des milices occultes surentraînées, des petits retraités dont on devrait se méfier, d'inquiétants criminels de 12 ans, des politiciens aveugles mais consentants, des braqueurs audacieux, des émeutiers que l'Etat contrôle à distance de drone. Et pendant ce temps, doucement, brûle la ville. La dernière affaire du capitaine Coste ? Elle se passe en enfer... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Après toi | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Après toi Jojo Moyes Bragelonne-Milady 2016 445 pages traduites par Alix Paupy Roman Feelgood Chronique 7 février 2019 « C'est bon pour le moral, et servi avec un humour à tout épreuve. »Kirkus « Drôle, émouvant, et toujours imprévisible. Quand on achève la lecture de ce livre, on n'a qu'une envie : le relire ! « New-York Times Peut-être être pas jusque là, en revanche, je me suis empressée de lire vite la suite « Après Tout ». Je n'avais pas lu le premier tome, et cela n'a pas été gênant car les éléments essentiels de celui-ci sont donnés dans ce récit. Donc tout est très clair. C'est typiquement le genre de littérature Feel Good de bonne facture, avec retournements de situation au bon moment, héroïne très attachante dans laquelle on se reconnaît par certains aspects, roman optimiste, où tout est possible avec beaucoup de courage et de ténacité. Les relations familiales sont bien décrites avec quelques moments savoureux, une société anglaise croquée avec ironie, clairvoyance et beaucoup de sel. On s'y croit, on se coule dans cette histoire avec plaisir et l'envie de connaître la suite. J'ai largement préféré « Les yeux de Sophie » avec la dimension historique. Cependant, cette écrivaine sait particulièrement créer les ambiances, soutenir le suspense, et nous livrer une analyse psychologique très juste en finesse. Donc je l'ai apprécié, ai passé un très bon moment, sachant ce que je recherchais dans cette lecture en ce samedi tranquille. Quatrième de couverture « Lou a promis à l'homme qu'elle aime de vivre chaque jour comme si c'était le dernier. Mais elle peine à se remettre de la mort de Will et des violentes critiques dont elle est la cible dans sa ville natale. Sa vie londonienne n'a rien du nouveau départ qu'elle espérait : accoutrée d'un uniforme ridicule, elle travaille dans le bar d'un aéroport, sous les ordres d'un petit tyran. Lors d'une soirée passée à méditer sur le toit de son immeuble, Lou est surprise par l'apparition d'une jeune fille et tombe.... trois étages plus bas. Elle croit avoir touché le fond, mais c'est là que commence sa nouvelle vie : sa rencontre avec Lily est le meilleur moyen d'honorer sa promesse. » Une tragicomédie romantique, sociétale, qui peut sembler légère et qui pourtant touche à l'essentiel. Moi, j'aime. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le filet | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le filet Lilja Sigurdardottir Métailié Noir 2018 313 pages traduites par Jean Christophe Salaun Thriller Chronique 26 novembre 2018 Deuxième tome de la trilogie Reykjavik noir comprenant « Piégée » paru en 2017 et « La cage » en 2019. Je n'ai pas lu l'épisode précédent et n'en ai pas été gênée, j'ai été tout de suite prise dans l'intrigue tricotée avec beaucoup de talent par l'auteure. « Un thriller au cordeau avec une intrigue originale et des personnages remarquables. » Times Tout à fait mon avis, élégant, au scalpel, très rapide, agréable à lire et à suivre, une construction chorale cinématographique, beaucoup d'imagination au service d'un scénario intelligent mêlant histoires de passion et d'amour, de violence, de haine, nous plongeant en même temps dans les eaux nauséabondes des spéculations bancaires de haut vol ou de trafics de drogue internationaux via l'Islande post crise de 2008 ; nous voilà piégés dans une nasse dont les mailles sont bien resserrées. Sonja fait en permanence référence à une nasse dont elle n'arrive pas à se libérer, son mariage catastrophique, sa délinquance obligée, alors qu'elle ne rêve que de vie de famille tranquille avec l'amour de son existence, son fils Tomas. Alors voilà, il y a deux mois, début 2011, elle a fui Adam son époux dont elle a enfin réussi à divorcer jusqu'aux USA. Bougeant en permanence pour assurer leur sécurité, elle souffle depuis trois semaines en Californie ; mais elle sent qu'ils doivent à nouveau déménager. Un pressentiment qui s'avère rapidement : Tomas a disparu.... De la quatrième de couverture, juste un extrait car je viens de la lire et je trouve qu'elle en dit trop, j'ai parfaitement compris ce récit sans l'avoir lu avant, donc je préfère vous mettre seulement l'eau à la bouche :« Une histoire pleine de surprises : une intrigue internationale menée tambour battant, du chantage à l'amour maternel, un double jeu inquiétant, une héroïne élégante hors du commun, le tout sur un rythme sans faille. » Quatrième de couverture Sonja, contrainte de transporter des valises de drogue pour continuer à voir son petit garçon, a un vrai talent de passeuse et un complice inattendu à la douane de Keflavík. Elle rêve de fuir les chantages affectifs de son ex-mari, mais aussi celui de sa compagne, l’ex-banquière à l’amour encombrant, qui a détourné les fonds d’un puissant homme politique et passe devant une commission d’enquête financière. Quand elle découvre que la perversité des femmes est encore plus redoutable que la cruauté des hommes, elle prend les événements à bras-le-corps et s’attaque aux plus puissants des malfrats. Une intrigue pleine de surprise, du chantage à l’amour maternel, un double jeu inquiétant, une héroïne élégante hors du commun, le tout sur un rythme sans faille. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La jeune fille et la nuit | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La jeune fille et la nuit Guillaume Musso Calmann-Lévy Depuis peu 424 pages Divers Chronique 26 mai 2018 « Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser ? » Henri Michaux En premier lieu, l'objet lui-même, à la couverture très graphique et la texture grainée, puis la mise en page et la police qui rendent la lecture des plus agréables. Ce n'est pas rien donc il faut le dire. Puis les lieder de Schubert prennent possession de mon esprit, cette Jeune Fille qui frôle et danse dangereusement avec la Mort : La Jeune Fille : « Va-t'en, ah, va-t'en ! Disparais, odieux squelette ! Je suis encore jeune, disparais ! Et ne me touche pas ! » La Mort : « Donne-moi la main, douce et belle créature ! Je suis ton amie, tu n'as rien à craindre. Laisse-toi faire ! N'aie pas peur Viens sagement dormir dans mes bras. » Matthias Claudius, la Jeune Fille et la Mort Du poème au lied, puis l'Opéra avec l'intitulé du premier chapitre « Le sentier des contrebandiers » : l'amour est un oiseau rebel qui n'a jamais, jamais connu de loi..... Carmen toujours revient hanter les lieux.. on sait que le drame est en marche. Et finalement, le récit se teinte de couleurs hitckokiennes, mais la femme fatale est rousse, vénéneuse et trompeuse. Le décor de ce film presque hollywoodien est le collège saint Exupéry de Sophia Antipolis près d'Antibes, se targant de copier les américains : ses mécènes richissimes , son campus de luxe, son soleil et les sourires ultrabright de circonstance. Et bientôt un tout nouveau complexe et une roseraie en mémoire d'une belle disparue, Vinca Rockwell....même le nom est celui d'une star. Elle attirait tous les regards, provoquait tous les désirs, envies, haines, passions. Elle jouait un jeu dangereux, peut-être fatal. On dit qu'elle s'est enfuie avec son professeur de philosophie un soir de décembre 1992, qu'ils auraient été vus dans le train pour Paris, qu'une réservation dans un hôtel aurait été honorée par le couple, que l'on y retrouva sa trousse de toilette et sa brosse.... Et puis...plus rien.... 13 mai 2017, Manon Agostini, policière municipale, en tenue de soirée pour se rendre aux retrouvailles de sa promotion organisées par St Exupéry, se voit contrainte d'effectuer un détour par le fameux sentier. Un gardien de villa aurait entendu un coup de fusil vers 21 h. Le vent a beau hurler, la tempête se déchaîner, les oliviers se tordre comme dans un cauchemar, les rochers cisailler la plante de ses pieds nus, Manon n'en a cure le regard fixé sur un cadavre de femme en contrebas horriblement défigurée. Le matin de ce même samedi, débarque de l'avion arrivant de New York Thomas Degalais, célèbre romancier à succès. Un retour aux sources pour lui sur les lieux de sa jeunesse, pour la fête de sa promotion du collège où ses parents étaient proviseurs. Mais la raison réelle de sa présence est tout autre : son ami et frère de cœur Maxime Biancardini, lui a envoyé un article mentionnant le début, lundi, des travaux de destruction du vieux gymnase. Or, derrière l'un des murs du bâtiment, repose un secret très compromettant pour les deux hommes littéralement paniqués. Toutes leurs vies de notables, écrivain, homme politique dans le sillage de Macron, risquent d'être balayées du jour au lendemain, surtout avec, dans les parages, Stéphane Pianelli, journaleux revanchard à Nice-Matin attendant de rouvrir le dossier Vinca Rockwell. Même l'ex petite amie d'enfance de Thomas, Fanny Brahimi, chef de la cardio à l'hôpital de la Fontonne, est nerveuse.... Qu'est-ce que ce trio a à cacher ? Quel crime ont-ils commis ? Sont-ils certains de connaître la vérité ? Celle-ci serait-elle très différente ? Ainsi tout au long de ce thriller réussi et très bien mené jusqu'au dénouement et aux épilogues étonnants, nous basculerons entre l'hiver 1992 et le printemps 2017. Je ne suis pas une fan forcément des romans de Guillaume Musso, cependant depuis "Central Park" qui m'a bluffée, je suis revenue à son univers plus dense, recherché, mâture dans ses thrillers. Je trouve du coup que la gravité et l'ombre propres à ce style littéraire apportent à l'écriture de cet auteur plus de poids, de consistance. À nouveau, j'ai aimé "Un appartement à Paris" tout en noir et blanc arty, le graphisme des couvertures préfigurant un style très esthétique tout en étant efficace. Pas de lourdeur donc, et le talent renouvelé pour entremêler la banalité de la vie quotidienne (ou d'événements que nous connaissons tous, comme des retrouvailles de promos toujours amusantes et pathétiques), avec l'horreur, la terreur, l'indicible.... Des fractures soudaines obligeant ici nos trois amis à emprunter un sentier en à pic bien tortueux et dangereux. Mais ils n'ont plus le choix, le chemin sera évidemment initiatique, la fin bouleversante. Thomas n'est pas Guillaume, même si ce dernier a choisi pour cadre celui de sa jeunesse. Cependant tous deux partagent une passion pour la littérature, les mots, la lecture, et l'écriture qui font d'eux ce qu'ils sont aujourd'hui, mais sans oublier l'essentiel : l'amour de la Vie. Belle lecture. Quatrième de couverture Un campus prestigieux figé sous la neige Trois amis liés par un secret tragique Une jeune fille emportée par la nuit Côte d’Azur - Hiver 1992 Une nuit glaciale, alors que le campus de son lycée est paralysé par une tempête de neige, Vinca Rockwell, 19 ans, l’une des plus brillantes élèves de classes prépas, s’enfuit avec son professeur de philo avec qui elle entretenait une relation secrète. Pour la jeune fille, « l’amour est tout ou il n’est rien ». Personne ne la reverra jamais. Côte d’Azur - Printemps 2017 Autrefois inséparables, Fanny, Thomas et Maxime – les meilleurs amis de Vinca – ne se sont plus parlé depuis la fin de leurs études. Ils se retrouvent lors d’une réunion d’anciens élèves. Vingt-cinq ans plus tôt, dans des circonstances terribles, ils ont tous les trois commis un meurtre et emmuré le cadavre dans le gymnase du lycée. Celui que l’on doit entièrement détruire aujourd’hui pour construire un autre bâtiment. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'Ombre du vent T1 | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Ombre du vent T1 Carlos Ruiz Zafón Robert Laffont 2012 516 pages traduites par François Maspero avec l'aide du CNL Roman Chronique 28 juin 2020 Titre original : « La sombra del viento », premier roman pour adultes de Carlos Ruiz Zafón « Cela s'appelle la zafonmania. Une maladie cérébrale très contagieuse, qui s'attrape sous les moulins de Don Quichotte et qui a déjà fait plus de 300 000 victimes en Espagne. Tout ça à cause d'un gambergeur nommé Carlos Ruiz Zafón... Ce marchand de fables est en train de faire le tour du monde des traductions avec L'Ombre du vent, un roman hautement acrobatique, complexe, mais jamais compliqué, et coulé dans le moule des meilleurs polars... Mêlant roman initiatique et thriller politique, réalisme magique et embardées fantastiques, Zafón sème le vent avec un sacré punch. Et récolte le frisson. » André Clavel, l'Express Quoi écrire après un tel avis rudement bien tourné et complet ?Que dire après la lecture des 516 pages magiques, tour à tour ténébreuses et lumineuses, de « L'Ombre du vent » ? Oui, c'est en effet un roman historique mêlant le suspense, le romantisme le plus débridé, l'Amour sous toutes ses formes et mettant la Littérature au centre de tout, finalement. Des destins comme en échos des vies passées se déroulent sous nos yeux apeurés ou émerveillés. Les aventures de Daniel Sempere, petit garçon qui en ce début de roman avec son père se rend dans un lieux mystérieux, secret, extraordinaire, le Cimetière des Livres Oubliés, est un des personnages principaux, mais pas plus important que les autres, car il me serait vraiment impossible de hiérarchiser les différents protagonistes, d'en mettre un plus en exergue ; tous sont essentiels au mécanisme de précision de cette pièce basculant entre la bouffonnerie, la comédie, et le drame, l'horreur, le thriller glaçant, fantastique. La vie de ce garçon va changer du tout au tout à la suite de la découverte d'un livre dans le cimetière labyrinthique, un ouvrage qui semble lui être destiné, intitulé " L'Ombre du vent" ... c'est aussi une rencontre, par cet écrit interposé, avec son auteur, Julián Carax. Après avoir lu ses pages en une nuit, incapable de les laisser de côté, l'énigme de la biographie de l'écrivain et de l'importance de son oeuvre s'imposent à Daniel. Son père, libraire passionné, bien incapable de l'éclairer, va lui conseiller d'en parler au maître des libraires : Gustave Barcelo. L'engrenage vient de s'enclencher.... Vous voilà piégés dans cette Barcelone cauchemardesque et sublimée, dans ses rues tortueuses, ses villas mortifères et abandonnées, dans ce brouillard de poussière d'or et de charbon de la fin du XIX ème siècle aux années soixante, dans une Espagne et une Catalogne mises à feu et à sang par l'homme devenu fou, ivre de pouvoir, de sang. Changement de régime politique, guerre civile, dictature avec son cortège d'horreurs, conflit mondial, la tourmente de l'Histoire emporte dans ses flots en furie chaque acteur de ce drame. De très beaux moments emplis de lyrisme et de poésie, un vrai grand roman des amours multiples, interdites ou extraordinaires, un thriller haletant, époustouflant de par sa prodigieuse construction, une saga familiale et historique dense, foisonnante, riche d'émotions, de bouleversements, de retournements. En effet, on ne sort pas tranquillement de ce texte, il nous hante encore plusieurs jours après l'avoir terminé. On y sent la passion immense de l'auteur lui inspirant cet ouvrage magnifique, hors du commun et en même temps universel, intemporel.Ce fut un complet hasard si j'avais décidé de lire enfin ce roman qui m'attendait sagement dans ma bibliothèque, le confinement m'invitant à lire tous les livres y étant présents.Le décès de Carlos Ruiz Zafón à seulement 55 ans, semble laisser ses fans comme orphelins ; cela s'explique plus facilement maintenant que j'ai fini ce premier tome de la série de quatre consacrée au Cimetière des Livres Oubliés. Oui, nous sommes touchés au cœur par ce grand roman. Je pourrais vous citer les écrivains qui semblent être à la source de l'inspiration de l'auteur mais je préfère les taire pour ne rien analyser et laisser la magie opérer.Traduit en trente-six langues différentes, ce livre est devenu un best-seller mondial, avec plus de douze millions d'exemplaires vendus. Quatrième de couverture Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transforme de génération en génération :il "doit" y adopter un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets « enterrés dans l'âme de la ville » : l'Ombre du vent. Prix reçus : - Prix des lecteurs de La Vanguardia en 2002 - Finaliste du Prix Llibreter 2002 - Finaliste du Prix du roman Fernando Lara 2001 - Prix du meilleur livre étranger en 2004 Québec Modifier - Prix des libraires du Québec, catégorie roman hors Québec, 2005 Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les grandes oubliées Pourquoi l'Histoire a effacé les femmes | EvanancesLittéraires
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les grandes oubliées Pourquoi l'Histoire a effacé les femmes Titiou Lecoq L'Iconoclaste Le 16 septembre 2021 325 pages illustrées essai Chronique 27 mai 2025 Préface de Michelle Perrot. " Nota Bene : Si le mot "féminisme " était utilisé en médecine ( dans un emploi qui ressemblait en réalité à celui de "féminité "), on s'accorde en général pour dire que son inventeur officiel est Alexandre Dumas fils, en 1872, dans un essai intitulé L'Homme-femme. Il ne s'agissait pas pour lui d'évoquer les femmes défendant leurs droits. Il ne s'en servait qu'au masculin pour se moquer des hommes qui défendaient les droits des femmes." C'était donc plutôt mal parti et cela bien avant ce XIXe siècle sclérosant, patriarcal jusqu'à la nausée, hypocrite, injuste et inégalitaire, alors que les révolutions industrielle et sociales semblaient dessiner une France moderne et éclairée. Oui, mais exit ces dames, comme pour la Révolution française dont elles furent les grandes oubliées, sacrifiées sur l'autel d'un masculinisme vomitoire. En remontant le temps, malheureusement, entre le Code Napoléon, les joyeusetés écrites par ces messieurs du Siècle des Lumières, les bûchers de la Renaissance élevées pour anéantir les vilaines sorcières et femmes pensant par elles-mêmes, et ben, nous fûmes bien mal loties, mes sœurs ! Depuis ces dernières années, une révolution sociétale, philosophique et littéraire se déroule sous nos yeux émerveillés et sidérés : la réécriture de l'Histoire par le regard des femmes, celles-ci ne formant pas une minorité, mais représentant la moitié de la population mondiale sommée de la fermer, un point c'est tout ! Au même titre que l'on rend enfin aux peuples nomades leurs droits quant à leur rôle actif à l'établissement, pendant des millénaires, de la civilisation, il était temps également de redonner leur place à toutes celles qui, par leur courage, leur ténacité, leur intelligence, leur dévouement, leur sens du devoir, ont été les moteurs de l'évolution de l'humanité au cours de ces mêmes millénaires. Mais au fait, depuis quand sommes-nous écartées de la notoriété à laquelle nous avons droit ? Pourquoi ? Et comment ce phénomène, aussi dévastateur pour nous que pour les hommes, s'est-il mis en place ? N'y a-t-il pas eu des périodes fastes où nous étions reconnues au sein de la société, à égalité avec ces messieurs ? Tous les siècles sont-ils teintés de misogynie, salis par la maltraitance subie par les femmes ? Que nenni ! Remontant aux origines, forte des avancées scientifiques et archéologiques, Titiou Lecoq nous peint une majestueuse fresque historique de la Préhistoire à aujourd'hui. Vous n'êtes pas au bout de vos surprises. J'adore le ton choisi par l'autrice, drôle, savoureux, faisant sourire voir rire aux éclats sur un sujet qui, pourtant, peut porter à la nausée, à la fureur, à la révolte. Elle fait toujours le lien avec son enfance, sa vision de petite fille à laquelle on a asséné certaines fausses vérités dès l'école qui, insidieusement, ont eu des conséquences sur sa vie, ses décisions d'adulte. C'est donc véritablement pour les enfants qu'il faut, non pas déconstruire tout le discours officiel, mais le compléter. Il faut surtout laver les cerveaux de tout ce qui entrave notre vision réelle de la chronologie des évènements, de leur articulation, de l'importance des actes posés par nos aïeules. Nous avons tous en mémoire de vieux clichés de nos prédécesseures. Moi oui, et je me souviens de mon arrière-grand-mère maternelle sur une photo de 1936, devant les usines Citroën où elle était ouvrière spécialisée, syndicaliste et sufragette. C'est par respect pour ces héroïnes d'hier et par amour pour les enfants de demain, que nous nous devons de reprendre notre copie et de rechercher la vérité quant aux parcours de toutes ces invisibles qui ne cessent de murmurer à nos oreilles que le sauvetage du monde passe par le féminin et un rééquilibre des forces. Cet ouvrage, à la mise en page soignée, aux phrases choc mises en exergue, d'une importance capitale et d'une générosité folle, doit être lu par tous et présent dans toutes les bibliothèques privées, scolaires, universitaires, car il est le résultat d'un travail phénoménal de grande envergure et purement vital. Merci infiniment à Titiou Lecoq ! Quatrième de couverture De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d'histoire. " C'est maintenant, à l'âge adulte, que je réalise la tromperie dont j'ai été victime sur les bancs de l'école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l'on nous a apprise. " Pourquoi ce grand oubli ? De l'âge des cavernes jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq s'appuie sur les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l'Histoire. Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s'éclaire. Les femmes ne se sont jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix. " Femme libre et engagée, esprit avide et curieux, écrivaine confirmée, Titiou Lecoq livre un grand récit, passionnant et vrai. " Michelle Perrot Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs















