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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Du sang sur le sable

Robert Karjel

Denoël Sueurs Froides

2017

499 pages traduites par Lucas Messmer

Thriller

Chronique

2 septembre 2018

Coup de cœur de la médiathèque Marguerite Yourcenar Paris 15, un polar très dépaysant et punchy de la Suède à la Somalie et au Kenya.

Je ne sais pas si écrire une fiction très inspirée de son métier et de ses missions est un moyen pour Robert Karjel de se libérer de ce qu'il a vu ou fait, mais pour nous c'est un gage d'authenticité, de cohérence, d'information sûre sur les situations décrites.

J'ai avalé ce roman, passionnée par le propos, par la découverte des vies des soldats sur les bases suédoise, américaine, française à Djibouti, dans le creux de la corne de l'Afrique, une zone de paix relative plus qu'une ville, entourée par les guerres, où expatriés, africains et touristes se croisent sans jamais fraterniser, où la drogue embue les consciences de certains dès 14h, où chacun essaye de s'en sortir dans ce grand chaos.


La frégate HMS Sveaborg parcourt les mers pour protéger les bateaux de commerce ou de tourisme des pirates somaliens, par la sortie armée s'il le faut, de son hélicoptère. Également le navire et la MovCon, unité de logistique, opérant d'habitude de la terre, de Djibouti, se charge de l'élimination des ordures des troupes et de la livraison de pièces de rechange, nourriture, eau, matériels militaires aux contingents suédois.


Tout commence par une belle journée à bord d'un bateau de luxe suédois, le Martha II, appartenant à une famille richissime, les parents et deux enfants, naviguant dans le golfe d'Aden, réputé dangereux. Le drame survient, des pirates attaquent à deux bateaux, l'un des attaquants est tué par la père Carl-Adam grièvement blessé à la main. Sa femme, Jenny, va alors tout faire pour protéger sa fille adolescente Alexandra et leur fils atteint d'épilepsie, Sebastian.


À peu près au même moment, un soldat suédois travaillant pour la MovCon est tué lors d'une curieuse séance d'exercices de tir organisée pour entraîner les Djiboutiens travaillant pour l'armée. Le terrain appartient aux USA.

Les services secrets suédois décident donc d'envoyer un de leurs meilleurs agents Ernst Grip, pour enquêter sur cette mort suspecte. Dès son arrivée, il comprend bien qu'il n'est pas le bienvenu ni à Djibouti ni sur le HMS Sveaborg. Une version de l'histoire lui est servie, pas très convaincante.

Bien sûr, Grip tête brûlée ayant déjà mené à bien des missions plus complexes dans le monde entier, va user de méthodes très peu protocolaires. Bientôt, son chef lui adjoint un nouveau venu, un peu plus au fait des us et coutumes de la marine et de l'armée dont il a fait partie. Une belle pianiste va également faire son entrée...


Donc une mort suspecte, une famille kidnappée par des pirates, avec en fond de décor Daesh, des islamistes, des trafics divers.... Les deux enquêtes vont obliger Grip à user de moyens hors limite pour tenter de sauver des innocents et rendre hommage à un juste.


Thriller d'action donc, mais aussi d'espionnage, dans une région du monde peu connue du grand public, très bien mené, écrit, véhiculant finalement des valeurs humanistes incontournables, d'autant plus dans ces zones de non droit. Une vraie belle découverte !

Quatrième de couverture

Djibouti, au creux de la corne de l’Afrique : un soldat suédois est tué sur un champ de tir. Les services secrets envoient l’agent Ernst Grip sur place pour faire la lumière sur cette mort suspecte, mais il y est traité en intrus par un personnel qui a déjà décidé quelle serait la version officielle des faits.
Pendant ce temps, une famille de quatre Suédois navigant non loin de là, dans le golfe d’Aden, est capturée par des pirates somaliens. Leur vie est en danger, la pression monte pour le gouvernement, et c’est ainsi qu’Ernst Grip se retrouve bombardé négociateur et doit traiter avec les pirates.
Pour résoudre ces deux affaires, Ernst Grip comprend qu’il va devoir recourir à des méthodes peu orthodoxes. Mais peut-on se permettre de rester dans les limites de la loi et de la moralité quand des vies humaines sont en jeu ? Pour son deuxième roman, l'auteur s'est inspiré de sa propre expérience, quand il traquait les pirates dans le golfe d'Aden à l'époque où il commandait une unité d'hélicoptères de l'armée de l'air suédoise. Après Mon nom est N., on retrouve l'agent Ernst Grip, froid et méthodique, chargé d'enquêter. Un personnage sombre, flirtant avec la légalité, loin des clichés habituels des agents des services secrets. Du sang sur le sable pointe du doigt l'influence des Américains dans les événements internationaux de façon pénétrante et des questions d'une actualité brûlante sont soulevées au sujet du terrorisme, des
loyautés gouvernementales et même du capitalisme.

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