
Éva a lu pour vous ..
Chroniques littéraires
Une chance au lavage
Élias Achkar
Phare et Lampions éditions
Le 10 juin 2014
84 pages
Pièce de théâtre
Chronique
10 octobre 2024

" Une comédie rurale vaudevillo-policière "
Personnages :
- Hervé, jeune tombeur de ces dames,
- Simone, quarantenaire volcanique au fort accent italien,
- Le maire-boucher, son époux, très "terroir" profond, chasseur à ses heures,
- Le gendarme, en plein drame domestique, à cheval sur les principes,
- Et des faisans....morts, qui ont leur importance.
Les laveries sont semble-t-il des lieux fascinants pour bien des auteurs de romans qu'ils soient japonnais, coréens, français. Et oui, en un mois, j'ai eu le plaisir d'en lire et chroniquer deux ! Voici le troisième sous la forme théâtrale.
Pensez donc : toutes les mauvaises ondes accrochées à nos vêtements
au gré des incidents de la semaine y sont détruites, nos nippes comme neuves, notre compteur remis à zéro et c'est exactement le vœu émis par Hervé, le fils Chanuseau, responsable du Lavomatic du village bien d'chez nous, Briouche-le-haut.
Amoureux de la fille du gendarme, il veut absolument rompre avec sa maîtresse Simone, femme du boucher, le bien-nommé Lebrusque, maire du patelin pour couronner le tout. Ça sent les embrouilles.
Les portes claquent, les nerfs craquent, les hublots cachent des volatiles et reflètent des scènes plus drôles et croustillantes les unes que les autres, sans oublier une voix enjôleuse un peu flippante crachant des mots d'amour enflammés via une Cibi.
Ça sent la vraie comédie de mœurs à la sauce cambrousse. Ajoutez le mystère des vols dans les fermes avoisinantes, un possible trafic de drogue, et là vous comprenez que la campagne n'est plus c'qu'elle était.
Rythme nerveux, enchaînements des incidents drolatiques ultra rapides, le pouls des protagonistes et le vôtre atteindront bien vite des sommets. Quiproquos, embrouilles, faux-semblants, tout pour vous faire perdre la tête et vous donner le tournis. L'auteur excelle à cet exercice de haute voltige requérant du souffle et beaucoup de savoir-faire.
Très belle mécanique, bien huilée qui vous réservera également des surprises de dernière minute.
J'ai aimé, vous l'avez compris. Et comme pour "Bienvenue chez les anges" chroniqué précédemment, j'attire votre attention sur la qualité de mise en page et d'impression de ce bel ouvrage des Éditions Phare et Lampions. L'illustration en couverture est encore signée Simon Garot.