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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Tuer est un art

Philippe Grandcoing

De Borée Vents d'Histoire

12 mars 2020

288 pages

Polar Historique

Chronique

19 mars 2020

La troisième enquête de Hippolyte Salvignac.

« Quand Hippolyte Salvignac rencontre le père d'Arsène Lupin, dans la France de Clemenceau. »

« Un voyage dans la France des impressionnistes, de la côte normande à la vallée de la Creuse. »


Nous sommes en 1908 en France, Clemenceau est président du conseil, Dreyfus a été innocenté, Zola doit entrer au Panthéon, des bandes d'appaches et de sympathisants d'extrême droite terrorisent Paris, la notion de classe s'estompe au profit d'une vision plus moderne et juste de la société, les peintres de la nouvelle génération inventent et créent une autre manière de s'exprimer, en particulier au Bateau- Lavoir où vivent et travaillent nombre d'artistes à l'instar de Picasso, et à Giverny, le grand Claude Monet, le maître absolu, l'exemple respecté de tous, inlassablement reproduit les mêmes nymphéas tentant d'approcher l'inatteignable perfection... Sa prochaine cécité l'oblige à reprendre, dans l'urgence, inlassablement ses recherches picturales "impressionnistes" : accoler des traits les uns à côté des autres de toutes les couleurs afin de capter la lumière franche et directe. Pas de clair obscur pour lui, tout est honnêteté dans son Art. Il est le peintre des séries : Étretat, cathédrale, nymphéas...


La société française de ces dernières années de paix avant le grand carnage de 14-18 est déjà en pleine métamorphose. Tout va beaucoup plus vite : la science apporte des avancées spectaculaires en médecine, en expertise criminelle avec le célèbre Bertillon, les progrès de l'industrie en particulier automobile abattent les distances, rapprochent la province de Paris. Les côtes normandes sont colonisées par les parisiens qui investissent aussi dans des résidences secondaires à la campagne, des brigades mobiles voulues par le Tigre sont créées, une police avant-gardiste et audacieuse. Enfin un nouveau héros fait son apparition : Arsène Lupin si merveilleusement incarné par Georges Descrières... Vous entendez la chanson du générique et la voix de Dutronc... Moi, oui.


C'est dans ce contexte si passionnant que nous retrouvons notre Hippolyte Salvignac, antiquaire devenu écrivain, à la veille de voir son premier ouvrage paraître. Sa boutique d'objets religieux est entre les mains de son associé, il peut enfin prendre du repos à la campagne chez ses amis Madeleine et Jules Lerouet qui viennent de reprendre un établissement au bord de l'eau : L'Auberge de la Vierge. Immédiatement des images de Renoir me viennent à l'esprit, ou celles de guinguettes... C'est vraiment la Belle Époque... Mais pas pour longtemps : Jules, également inspecteur de la police parisienne ayant déjà formé un tandem d'enquêteurs avec Hippolyte sur d'anciennes affaires, a invité Georges Clemenceau à déjeuner. Cela sent les ennuis, notre héros est sur ses gardes et il a bien raison. : le Tigre souhaiterait que Jules et Hippolyte investiguent sur une histoire de cadavre retrouvé non loin de la maison de son ami Claude Monet. Ce n'est certainement pas grave, la mort d'un vagabond n'est pas une affaire d'état mais, le peintre étant dépressif en ce moment, ce serait bien de le rassurer. Rien d'insurmontable ni réellement palpitant pour les deux amis, cependant le sort s'en mêle : un télégramme gâche la fin du déjeuner ; un massacre dans une maison bourgeoise. Le mari et la mère d'une célèbre courtisane ont été assassinés. Direction la villa de Meg Steinheil, maîtresse entre les bras de laquelle fut retrouvé le Président Félix Faure, après un moment, nous l'espérons, de félicité... Peut-être était-ce autre chose : une mort survenue pour de sombres desseins politiques dont la belle aurait été le bras armé ? Rien n'est moins sûr.


L'affaire va se corser : à l'instar de la société de consommation qui se met en place, favorisée par une production de masse, les meurtres en série vont faire leur apparition. Il faudra donc l'intervention d'un troisième cerveau sur ce dossier complexe pour résoudre cette énigme épineuse, j'ai nommé Maurice Leblanc, père de notre Arsène Lupin chéri. Génial !


Et vous voilà happés par ces aventures tour à tour rocambolesques, sombres, terrifiantes, stupéfiantes, passionnantes. J'ai tout simplement adoré ce troisième tome des aventures de Hippolyte Salvignac, je suis subjuguée par la reconstitution des décors, du mode de vie de l'époque. Je vois tous ces personnages devant moi, je les entends, je les découvre, ravie, hypnotisée. Incapable de lâcher ce roman policier historique.


C'est à un très beau voyage que vous invite Philippe Grandcoing, faites vos bagages, au moins, grâce à cette lecture, plus de confinement, respirez !

Quatrième de couverture

Point de repos pour Hippolyte Salvignac ! Alors que l'antiquaire profite des premiers jours du printemps à l'Auberge de la Vierge, tenue par la compagne de son ami l'inspecteur Jules Lerouet, l'arrivée impromptue de Clemenceau va remettre en selle le duo d'enquêteurs. Un mystérieux cadavre vient d'être découvert à Giverny, à deux pas de la maison du peintre Claude Monet. Voilà les deux complices plongés au cœur d'une intrigue où l'on ne compte plus les crimes extraordinaires : assassinat du peintre Steinheil, époux de l'ancienne maîtresse du président de la République Félix Faure, meurtre du beau-frère de Claude Monet dans son hôtel particulier... Accompagné de Maurice Leblanc, dont les théories sur ces crimes semblent tout aussi farfelues que son désormais célèbre Arsène Lupin, Hyppolite tente de démêler l'écheveau de ces crimes.
De la Normandie au Limousin, il devra élucider bien des mystères, au péril de sa propre vie.

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