
Éva a lu pour vous ..
Chroniques littéraires
Sommeil blanc
Emelie Schepp
Harper Collins Noir
Janvier 2018
409 pages traduites par Rémi Cassaigne
Thriller
Chronique
17 février 2018

Deuxième tome de la trilogie, « Sommeil blanc » suit « Marquée à vie » que j'ai chroniqué précédemment. Nous retrouvons donc ce personnage de procureure suédoise Jana Berzelius, femme double au passé trouble d'enfant-soldat, qui un temps est une guerrière cruelle et sans état d'âme, et à d'autres moments une bourgeoise au service de la loi en tenue de luxe et aux allures de gravure de mode.Et cependant, à bien s'y attarder, son regard trahit ses terreurs d'être découverte, sa solitude, ses blessures d'enfant non cicatrisées, sa souffrance quant aux secrets de sa naissance et de son adoption par Karl Berzelius, procureur général depuis trente ans, dans des conditions suspectes.
Un ennemi du passé, Danilo, ressurgit, un garçon élevé avec elle devenu tueur. Elle n'a pas le choix, elle doit l'éliminer en premier. Son nom apparaît dans une enquête dont elle a la charge concernant la mort d'une jeune thaïlandaise à Norrkoping, dans un train entre Copenhague et Stockholm. Elle a fait une overdose, une des capsules qu'elle avait avalée s'étant ouverte dans son estomac.
Puis c'est le corps d'un jeune punk qui est retrouvé dans son appartement, égorgé, lui aussi lié au trafic de drogue.Un nouveau chef semble en avoir repris les rênes. L'équipe de Jana va devoir mettre les bouchées doubles, mais il semblerait qu'elle ait toujours un métro de retard. L'atmosphère s'alourdit, l'étau se resserre autour de la procureure, les policiers commencent à douter d'elle...
Thriller essoufflant, d'action, à la construction fragmentée, paniquant et judicieusement mené jusqu'à son point final ou plutôt de suspension.... Troisième tome se profilant déjà.J'ai eu du mal à me retrouver dans tous les personnages au départ, alors que j'avais lu le précédent en mai dernier. Me restait tout de même des scènes clés. Cette héroïne tout à fait originale est une sacrée trouvaille, ses méthodes sont particulières, violentes, on ne sait si on doit l'aimer ou non. En ressort, la souffrance de devoir en permanence jouer un rôle, de ne pouvoir se confier à personne, même si le très attentionné Per, lui aussi procureur, sape peu à peu ses défenses. Attendons donc la suite de ce récit, en souhaitant une rédemption et une vraie libération pour Jana.... Une très bonne lecture.