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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Shell Shock - Meurtres au Central Gutenberg

Michaëla Watteaux

Hachette Fictions

Le 8 janvier 2025

352 pages

thriller historique

Chronique

8 janvier 2025

Grand Prix des lectrices de Elle catégorie Policier, 2024. 

Ce livre mériterait également le Prix Polar + . 


Bravo chère Michaëla Watteaux pour ce nouveau thriller policier historique de haute volée ! 


Sur fond de révolte sociale en cette année 1925 où rien ne va plus, en cette période folle où l'on préfère s'oublier dans l'alcool et la cocaïne plutôt que de souffrir des traumatismes de la Première Guerre mondiale,  où certains vétérans se cachent, vivent en parias, gueules cassées pour certains tandis que d'autres souffrent invisiblement, véritables bombes à retardement, alors que les femmes, ayant admirablement remplacé les hommes partis au front, sont à nouveau reléguées dans l'ombre, méprisées, infantilisées, payées une misère pour un travail équivalent à celui de leur collègue masculin, une jeune journaliste Jeanne, casse-cou et jusqu'au-boutiste, se fait engager à la centrale téléphonique Gutenberg afin d'enquêter sur les conditions de travail des employées et communiquer leur revendications. Elle sympathise avec certaines d'entre elles dont Tatiana, une femme courageuse qui, pour survivre, accepte des extras avec certains messieurs. Lié à ce trafic, le gardien du Central Gutenberg, Mangrin, une "gueule cassée" terrifiante . 


Depuis des mois, sévit dans la capitale un serial killer baptisé le "Tueur des Halles". Les échos des violences de la guerre ne cessent de se répercuter malgré la musique et le rythme jazzy qui s'échappent des hauts lieux de la fête parisienne chers à Ernest Hemingway. Et tandis que Joséphine Baker et Mistinguett ensorcellent la capitale, que l'alcool coule à flot, un nouveau cadavre est découvert, celui de la belle Tatiana sur le visage de laquelle un masque pour "gueule cassée"  est déposé. Évidemment, l'inspecteur Varenne du 36, traumatisé par la disparition de sa bien-aimée, se perdant dans la coco, fait vite le rapprochement avec le Tueur des Halles, mais quelque chose cloche dans cette histoire. Mangrin semble être le coupable désigné... trop facile. 


Jeanne, la journaliste en infiltration, a pour compagne Mathilde, une psychothérapeute  recevant dans son cabinet nombre de victimes de la guerre dont une mystérieuse Antoinette.... 

Quand un second meurtre ignoble survient, l'existence de Mathilde bascule. Celle-ci et Paul Varenne sont destinés à se rencontrer, à collaborer peut-être malgré des débuts difficiles. 


L'ambiance de ces années folles où l'étourdissement et la recherche de l'oubli étaient de rigueur avec pour mot d'ordre "plus jamais ça" est parfaitement rendue, les descriptions du quotidien des parisiens en 1925 sont particulièrement réalistes, cinématographiques, ainsi que l'exposition du fonctionnement du Central Gutenberg, régulant toutes les communications des administrations, des ministères, des services publics et de certains riches notables, et du 36 quai des Orfèvres, vrai panier de crabes. 


En alternance, une certaine voix s'adresse à nous pour nous raconter son histoire, terrible et sidérante.... Un scandale que l'armée, la Grande Muette, cherche par tous les moyens à taire. Que s'est-il réellement passé en 1917, dans certains établissements hospitaliers en charge de soldats blessés ? Que sont devenus certains rescapés de cette boucherie de 1914-18, certains militaires souffrant de syndromes post trauma graves, d'obusite ou Shell Shock ? 


L'autrice s'est inspirée en partie d'un scénario abandonné concernant la première grève des femmes aux PTT en 1925. Elle y a ajouté le décor de ces années de folies et de paillettes avec en coulisses, cachées dans l'ombre, les présences d'êtres détruits, portant de lourdes séquelles, devenus pour certains les monstres de leur cauchemar. Ambiance joyeuse ou délétère, brillante ou crépusculaire, un sacré roman en clair obscur, une enquête magistralement construite, tout à fait envoûtant. 


Merci infiniment à l'autrice, à Édouard Ballureau et aux Éditions Black Lab département de chez Hachette. 


Quatrième de couverture :


Biographie de l'autrice :

Michaëla Watteaux, née à Stockholm, est admise u concours de l'IDHEC (actuelle FEMIS) puis écrit et réalise des documentaires et des films de fiction, notamment sur la condition des femmes et le plafond de verre auquel elles sont confrontées. Elle enseigne également les techniques de scénario et de réalisation. Shell Shock est son premier roman historique.


Quatrième de couverture

Jeanne Duluc, jeune journaliste socialiste et féministe, s’est fait embaucher en ce début d’automne 1925 au Central téléphonique Gutenberg afin d’enquêter sur les difficiles conditions de travail des demoiselles du téléphone. L‘une d’entre-elles, Tatiana, est alors sauvagement assassinée. Ce meurtre, qui porte pour signature un masque déposé sur le visage défiguré de la victime, n’est pas sans rappeler celle du « Tueur des Halles », qui terrorise les femmes de la capitale depuis plusieurs mois. L’enquête est confiée à Paul Varenne, inspecteur dépendant à la cocaïne et à l’opium à la suite de ses blessures de guerre. Varenne ne croit pas à l’hypothèse du Tueur des Halles, ni même à la culpabilité de Mangrin, le gardien du Central téléphonique, rescapé des tranchées, sur lequel se portent les soupçons. C’est alors que survient un deuxième meurtre.

Dans le Paris des Années folles où se croisent artistes, écrivains, anciens combattants gueules cassées, dans un siècle où les femmes revendiquent l’égalité sociale, Varenne se lance dans une course éperdue pour identifier le tueur en série, alors que d’aucun autour de lui ne semblent finalement pas pressés de voir l’affaire élucidée.

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