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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Sång

Johana Gustawsson

Bragelonne Thriller

2019

285 pages

Thriller

Chronique

28 décembre 2019

[Sång] : nom fém. En suédois, signifie « Chanson ».


En effet, sans faire de mauvais jeu de mots, Johana Gustawsson se souvient très bien des mélodies ayant bercé son enfance, et plus encore, de celles ayant accompagnées les destins de sa famille. Mémoire, respect, loyauté donc d'une fille, petite fille, qui passe inlassablement le témoin, qui toujours écrit pour ceux qui ne le peuvent plus, et ceux qui viendront. Pour trois enfants miracles également qui ainsi auront, au-delà de la fiction, la preuve indélébile de ce qui fut, et qu'il ne faut jamais passer sous silence. Un bel héritage.


J'ai été très émue, car LA chanson est aussi celle de Lluis Llach dont les paroles ferment ce roman, immense artiste catalan qui a lutté contre le franquisme, mettant les mots sur l'indicible, galvanisant les résistants. Son dernier livre « Le Théâtre des Merveilles » doit être lu absolument, empli d'espoir et d'humanisme.


Il en est de même avec cet ultime épisode, après le bouleversant Block 46 ( j'ai toujours en bande son la Symphonie numéro 3 de Gorecki qui se rappelle à moi, dès que je vois la couverture du livre) et MÖR, confirmant le talent unique de l'auteure, réussissant à faire passer la lumière dans l'obscurité, encore une fois, et à mener son scénario de main de maestra. Une construction toujours au cordeau, maîtrisé, entre aujourd'hui et hier, entre Falkenberg, Londres, Madrid, entre quotidienneté et destin exceptionnel.


Une enquête éprouvante pour notre duo, heureusement retrouvé, formé de Emily Roy, profileuse, et Alexis Castells écrivaine, rappelée comme conseillère par la police suédoise. Pourtant c'est un moment charnière pour cette dernière, celui de son mariage ; sa truculente mère est arrivée sur place pour les derniers préparatifs, un personnage formidable qui apporte l'humour et la légèreté ( mais pas que) à ce récit par ailleurs lourd et dramatique.


Également, les dialogues enlevés, drôles, entre tous les participants à l'enquête, nous offrent des moment pour souffler entre deux chapitres foudroyants, ténébreux. Johana Gustawsson dose parfaitement ses ingrédients, un mélange doux amer, nous permettant d'avaler plus facilement la description de la tragédie humaine vécue par certains espagnols sous Franco, en particulier par les enfants des opposants au régime, dont les voix ont été étouffées pendant trop longtemps. Un texte comme un cri, comme un chant...


Au début :

Falkenberg, la résidence luxueuse du couple Lindbergh. Nous sommes le 2 décembre 2016, 22 heures. Soudain tout bascule... Kerstin, Goran et leur fille Louise sont massacrés chacun à un endroit différent de la maison. Londres, le 3 décembre 2016 à 1 heure, intervention musclée des forces de l'ordre sous la direction de la profileuse Emily Roy, froide, efficace, analytique, assistée par une toute jeune fille d'une intelligence particulière, Aliénor Lindbergh, autiste Asperger.

La nouvelle de la tragédie familiale rattrape les deux femmes se retrouvant à Falkenberg. Le commissaire Bergstrom est chargé de l'enquête et rappelle, comme spécialiste des crimes en série, l'écrivaine Alexis Castells.


Nouveau chapitre, Espagne, El Palomar, le 21 décembre 1937, 23h30.... Le cauchemar de Teresa, femme d'opposant au franquisme commence. La milice est venue l'arrêter.... Tout est enclenché.... Jusqu'à un final totalement imprévisible.... À nouveau, bluffée et retournée comme une crêpe.

Quatrième de couverture

Par l’auteure de Block 46, traduit dans 20 pays.
[Sång] : nom fém. En suédois, signifie « chanson ». En Suède, une famille est massacrée dans sa luxueuse demeure. Ce terrible fait divers rappelle sur ses terres Aliénor Lindbergh, une jeune autiste Asperger récemment entrée comme analyste à Scotland Yard : ce sont ses parents qui ont été assassinés. Avec son amie Alexis Castells, une écrivaine spécialisée dans les crimes en série, la profileuse Emily Roy rejoint sa protégée à Falkenberg, où l’équipe du commissaire Bergström mène l’enquête. Ensemble, elles remontent la piste du tueur jusqu’à la guerre civile espagnole, à la fin des années 1930, lorsque le dictateur Franco réduisit toute résistance au silence, dans le sang.

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