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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Quand les voyageuses découvraient l'esclavage

Françoise Lapeyre

Payot

2009

257 pages

Essai

Chronique

25 juillet 2018

Je finis ce livre majeur, je souffre de ce que j'ai lu, âme sensible s'abstenir. Remarquable travail de recherche et de documentation pour cet essai historique :

Je me demande si à l'époque j'aurais été abolitionniste ou esclavagiste, comme je me suis demandée si je serais devenue collabo ou résistante pendant la seconde guerre mondiale. On ne sait pas, on juge à l'aune de nos connaissances d'aujourd'hui, mais qu'aurais-je été en d'autres temps.


Toujours est-il que la lecture de ce qu'ont enduré les esclaves dans le monde entier est à la limite du supportable tout autant que les propos de femmes racistes, stupides, inhumaines, sûres de leur supériorité de blanches et quelques fois, pourtant, en même temps engagées dans la lutte pour le vote des femmes et les réformes sociales.


Comment ont-elles pu pour certaines être tellement dans le déni, cruelles, pratiquant un double langage schizophrénique ? Et je parle de femmes quelques fois non assujetties à un mari ou un homme, non des femmes indépendantes, c'est cela le pire !

Heureusement de merveilleux exemples de femmes fabuleuses, modernes, empathiques, intelligentes sont aussi donnés. Des femmes qui ont œuvré partout au succès des abolitionnistes. Le tableau final de la chronologie des lois abolissant l'esclavage dans le monde entier est édifiant tout autant que celui listant les voyages féminins, leurs dates et destinations.


Envie de pleurer, hurler, crier sur certains de ces spécimens de femelles, ou de féliciter d'autres, rarement issues de l'aristocratie, qui ont fait avancer la cause, et donc toute la société, mais également ont œuvré à la libération de la Femme par la prise de parole ou le choix de métiers réservés jusque là aux hommes. Des pionnières donc à qui nous devons beaucoup.

Une très belle écriture, une description détaillée de l'esclavage sur plusieurs siècles dans le monde, des portraits de femmes haïssables ou admirables, intrépides et infatigables voyageuses. Un éclairage différent essentiel sur les femmes sans concession ou non dit. À découvrir avec le cœur bien accroché....

Quatrième de couverture

Aux XVIII et XIXe siècles, des voyageuses de diverses nationalités ont été confrontées aux réalités de l'esclavage en Orient, en Afrique, en Amérique et même en Russie. Leurs récits le nient ou s'en accommodent, l'approuvent ou le condamnent.

Aux yeux d'aristocrates telles que lady Montagu, l'esclavage oriental des harems semble une condition naturelle pour une partie de l'humanité. Sur les plantations des Caraïbes et du sud des États-Unis, d'autres observatrices se partagent entre l'angoisse, la révolte et la découverte fascinée des Tropiques, où un tel asservissement peut être perçu comme un supplément d'exotisme.

En Afrique, Maria Falconbridge est le témoin privilégié de la fondation dès 1790 d'une communauté d'esclaves libérés à Freetown. Sur ce même continent vers 1860, des épouses d'explorateurs assistent à la capture de Noirs et sont parfois impliquées dans des faits de guerre contre les négriers. S'ajoutent à cette fresque les voyageuses qui dans les Colonies et aux États-Unis vont commencer l'après-abolition dans toute son ambiguïté.

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