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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Plus loin mais où

Béatrix Beck

Grasset

mai 1997

154 pages

Roman

Chronique

14 novembre 2020

L'éditeur écrit à la fin de sa présentation que ce court roman est émouvant et tragique. Oui, cependant je l'ai trouvé surtout drôle, caustique, engagé, tendre, rare, en plus d'être un sacré tour de force quant à la restitution du langage de Marceline. Bourrue, sans éducation scolaire mais avec une réelle connaissance du monde après un apprentissage de la vie à la dure, fine mouche, intuitive, elle est une rescapée de la misère matérielle, psychologique, sentimentale. Elle a réussi à s'en sortir en s'inventant ses propres règles ; ainsi elle est restée libre et a trouvé un certain bonheur, quoique...., malgré le dénuement extrême, malgré l'isolement. Tout le début lui est consacré, truculent et dramatique à la fois. Et voilà qu'un très beau jeune homme, roux, éduqué, français juif, comme il le précise après l'énoncé de son nom, se présente sur son chemin.... Choc de deux mondes, lui pense avec une certaine condescendance qu'il vient de trouver le sujet idéal pour sa thèse sur la marginalité rurale...elle se méfie de ce bourgeois aux trop belles manières.... Il ne sait pas où il a mis les pieds, cette femme n'est pas une sorcière mais bien une magicienne... Une relation étrange, amicale, tendre s'établit entre ses deux personnages à l'opposé l'un de l'autre, faite de piques acérées et de témoignages discrets d'affection. Yann Rosengold devra continuer son parcours universitaire et amoureux.... Mais le destin va lui jouer un joli tour, histoire de ne pas oublier Marceline, à moins que ce soit elle, du haut du ciel, qui lui fasse un joli pied de nez. Un beau texte original, intelligent, tout en finesse, un réel moment de plaisir de lecture. Un roman qui fait du bien en cette période d'obscurité.

Quatrième de couverture

« J'ai pus de corps, c'est les os qui me tiennent debout, et mon grand os, ma trique. Je veux pus qu'on m'appelle Marceline, ni autrement. Je veux pus qu'on m'appelle." Ce roman intense de Béatrix Beck s'ouvre par l'évocation d'une vieille dame indigne. Elle vit seule à la campagne, avec ses os qui grincent et la compagnie du bois mort, marchant vers l'avenir tout tracé à raison d'un litre de rouge par jour, jusqu'au moment où elle rencontre dans la forêt un certain Yann Rosengold...
L'étudiant s'occupe d'elle, malgré ses plaisanteries acides et son esprit revêche. Puis, c'est naturel, elle meurt. Nous suivons alors la vie amoureuse de Yann, une élève séduite, un mariage, une progéniture turbulente, des jeux d'enfants et la mort de sa femme... Béatrix Beck nous donne ici un roman émouvant et tragique. »

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