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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Peindre, pêcher & laisser mourir

Peter Heller

Actes Sud

2015

380 pages traduites par Céline Leroy

Thriller et SF

Chronique

21 mai 2019

Titre original « The painter ».

Beau, très beau ! Une traduction formidable qui nous permet de nous plonger dans le rythme, la musique des mots de cet auteur fabuleux, qui fit une apparition incroyable avec son premier titre " La constellation du chien" en 2013, salué par tous.


La passion est au centre de tout, illustrée, exprimée par un style lyrique incomparable, un regard émerveillé sur le monde, la nature, un humanisme admirable....

Je suis fan d'autant plus que les longues descriptions ne sont normalement pas vraiment mon fort, mais avec Peter Heller, les mots sont si inspirés, que j'en redemande. J'ai l'impression d'avoir pris un grand bol d'air, de m'être ressourcée en ayant fini ce roman qui réunit l'action, l'humour, la poésie, le drame, l'art, l'amour....


Un parfait équilibre pour raconter l'histoire d'un homme en dérive, en deuil, qui commet l'irréparable et sera traqué, pisté dans un road trip essouflant, vertigineux dans les paysages extraordinaires du Colorado. Sauvé depuis la disparition de sa fille par la pêche à la mouche et la peinture, entouré de femmes bienveillantes, il réussit à rester en équilibre précaire. Chaque début de chapitre a pour titre celui d'un de ses tableaux.


Une réflexion sur la perte, le manque de l'être aimé, la culpabilité, la spiritualité, sur le principe de création d'une oeuvre, sur l'inspiration, sur la mise en abîme, sur une certaine philosophie de vie simple, pure, sur la lutte contre la violence, l'injustice, sur le microcosme des galeries d'art et de leurs clients.


Un thriller psychologique d'une grande finesse d'analyse, une fiction d'action, artistique m'ayant remis en mémoire des images de certains films de Robert Redford à couper le souffle.

Un héros, mi Hemingway, mi Clint Eastwood, attachant, hypersensible qui ici va exploser subitement, faire un transfert d'amour inattendu de sa fille décédée à une petite jument en souffrance : ce ne sera pas sans conséquences, police et truands vont le prendre en ligne de mire....

Quatrième de couverture

Peintre en vogue, pêcheur ardent, philosophe artisanal, Jim Stegner tombe dans un engrenage fatal le jour où, témoin accidentel, il prend la défense d'une petite jument maltraitée. C'est qu'il est un poil sanguin, ce père orphelin, en quête d'une sérénité à jamais perdue avec sa fille violemment arrachée à la vie, son mariage pulvérisé, son rapport au monde passablement conflictuel. Pour ne rien arranger, l'homme est profondément allergique à l'injustice, et dangereusement réactif à la violence.
Pourtant, au large de la petite ville de Paonia, Colorado, concentré sur une discipline et une sobriété appliquées, c'est dans l'exercice de son art que le peintre tente de tout canaliser : la douleur, la colère, la peur même. Et voilà, que du jour au lendemain, son quotidien vire à la course poursuite permanente : Jim devient la proie mouvante - et la terreur numéro un - d'une bande de solides ordures qui ne plaisantent pas avec la vengeance.
Mélange explosif de virilité tendue et de lyrisme écolo, d'humour noir et de métaphysique maison, d'action haletante et de poésie contemplative, « Peindre, pêcher et laisser mourir » raconte avec maestria les dérapages incontrôlables de la vie, le pied sur l'accélérateur et l'œil sur la beauté des paysages.

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