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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Passage des ombres

Arnaldur Indridason

Métailié

2018

302 pages traduites par Éric Boury

Thriller et polar

Chronique

9 septembre 2018

Dernier tome de la Trilogie des Ombres réussi, on retrouve le plaisir éprouvé lors de la découverte de cette série, des deux enquêteurs, et on est heureux de savoir ce qu'ils sont devenus après le conflit.

Il y a toujours un fond de nostalgie et de tristesse comme lorsqu'on regarde de vieilles photos ; touché par deux destins hors du commun, liés évidemment à la second guerre mondiale ; on mesure les conséquences de cette dernière sur les habitants de Reykjavik, ses jeunes femmes en particulier " en situation" c'est à dire en couple avec des américains cantonnés en Islande.

Dernière enquête de notre duo de choc : Stefan Thorson, canadien de parents islandais, de la police militaire, détaché auprès de la police locale toute récente, représentée dignement par Flovent.


1944, nous sommes à la veille de la naissance de la toute jeune République islandaise, de l'élection du président d'un pays enfin indépendant du Danemark. La guerre gronde, le débarquement en Normandie se précise pour les contingents américains.


Derrière le Théâtre National dans le Passage des Ombres ou Hverfisgata, une jeune morte est retrouvée sous un carton par un couple d'amoureux, Franck Carroll de l'Illinois et la jolie et naïve Ingiborg. Le yankee insiste, après avoir vérifié le décès, pour s'en aller aussitôt de la scène macabre. Mais une vieille femme reconnaît au loin la fuyarde, une de ses anciennes élèves. Thorson et Volfen vont être chargés de ce dossier évidemment.


60 ans plus tard, Marta se rend à l'adresse d'un vieil homme. Sa voisine Birgitta s'inquiète pour lui, sans plus de nouvelle de son ami. Elle a contacté directement le commissariat principal. On le trouve dans sa chambre, semblant tranquillement dormir. En réalité, il a été étouffé sous un oreiller.

Marta demande à son ancien coéquipier Konrad, la petite soixantaine, de lui donner un coup de main.

En fouillant l'appartement du disparu, il trouve des coupures de journaux d'une vieille affaire : celle de Rosamunda dont le corps était caché derrière le Théâtre National.

Konrad se souvient vaguement de cette histoire et surtout de l'implication de son propre père, un escroc profitant alors de la douleur des familles, assistant un médium. Mais celui-ci, qui n'est pas totalement un faussaire, a vu lors de la séance une autre jeune fille au côté de Rosamunda ! Seraient-elles plusieurs victimes ?


Pourquoi ses articles sont ils chez ce vieil homme ? Qu'a conclu l'enquête de 1944 ? Commence pour Konrad une double affaire : celle d'aujourd'hui dans cet appartement de vieux célibataire, et celle de la mort de la jeune couturière pendant la guerre !


Nous voici donc embarqués sur un double dossier à deux époques différentes, cherchant à comprendre ce qui relie le vieil homme et la morte du Passage des Ombres.

Soudain, des elfes démoniaques apparaissent dans le récit, des légendes et esprits anciens, le roman se teinte de surnaturel.


Les féeries islandaises nous réservent bien des surprises terrifiantes, les vilains secrets et héritages du passé ressurgissent pour pourrir le présent, une autre disparition mystérieuse complique l'enquête pour le duo de 1944 d'un côté, et l'enquêteur solitaire, 60 ans plus tard.


J'étais émue en finissant cette Trilogie dont le deuxième opus m'avait moins plu, mais dont la conclusion ici est parfaite. L'ensemble est équilibré en fait, il fallait une vision complète pour en juger.

Donc aficionados de Thorson et Flovent, très bonne lecture.

Quatrième de couverture

Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d’une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l’occupation américaine.
Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ? La police a-t-elle arrêté un innocent ?
Soixante ans plus tard, l’ex-inspecteur Konrad décide de mener une double enquête. Jumeau littéraire d’Erlendur, il a grandi en ville, dans ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, vraie brute et faux spirite. Il découvre que l’Islande de la « situation » n’est pas tendre avec les jeunes filles, trompées, abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l’affaire consommée, « tu diras que c’était les elfes ».
Un polar prenant qui mêle avec brio deux époques et deux enquêtes dans un vertigineux jeu de miroirs. Où l’on découvre que les elfes n’ont peut-être pas tous les torts et que les fééries islandaises ont bon dos…

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