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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Nos secrets trop bien gardés

Lara Prescott

Robert Laffont

14 janvier 2021

544 pages traduites par Christel Gaillard-Paris

Roman

Chronique

13 mai 2021

« Je veux être avec ceux quiconnaissent des choses secrètes

Ou seul. » Rainer Maria Rilke, Le livre d'heures.


« Inventas vitam juvat excoluisse mer artes. »

« Il est beau que la vie s'embellisse par l'esprit de ceux qui oeuvrent. » Virgile

Citation gravée sur la médaille du Prix Nobel.


Stupeur, tremblements et larmes aux yeux en finissant ce très grand roman d'amour, d'espionnage, féministe, défenseur de la liberté, véritable hymne à l'Art et particulièrement à la Littérature, arme de guerre contre tous les régimes dictatoriaux...


Le récit bascule tout du long entre l'Occident, particulièrement les USA, et l'Est et évidemment la Mère Patrie sous Staline et ses héritiers.

Il bascule également entre le monde des hommes, forts de la position dominante que la société patriarcale de l'après guerre leur offre sur un plateau, et celui des femmes, tiraillées à chaque minute entre les exigences de ce système misogyne et leurs aspirations profondes.

Pendant le conflit mondial, ces citoyennes ont oeuvré pour la défense de la patrie et des valeurs de liberté, contre le nazisme. Elles ont utilisé leur intelligence dans les bureaux et ont risqué bravement leur vie sur le terrain en tant qu'agents secrets expérimentés. Diplômées, créatives, ambitieuses, dès la paix revenue, elles sont sensées retourner à leur place de mères, épouses, filles.... Exit ces demoiselles, sauf évidemment en tant que dactylos au siège même de la CIA.La guerre froide contre le bloc de l'Est et l'URSS a commencé bien avant les armistices annoncés. Peut-être est-ce une opportunité rêvée pour d'anciennes espionnes de reprendre du service et pour de nouvelles recrues de se former et se lancer sur l'échiquier politique mondial.


Manipuler l'opinion publique, démoraliser l'ennemi grâce à de fausses déclarations ont été des moyens efficaces mis en place par l'OSS et les services secrets anglais : une guerre psychologique, en parallèle des affrontements sur les champs de bataille, qui a largement contribué à la victoire finale.En ces temps de paix retrouvée, tout est bon pour ébranler Staline, afin que son régime totalitaire et sa statue monumentale se fissurent.Mais comment éveiller les consciences des soviétiques et de tous les états sous domination communiste ?


Lara Prescott nous raconte alors l'histoire fabuleuse d'un roman, " Le Docteur Jivago", dont nous gardons tous en mémoire les images de son adaptation cinématographique.D'autres ouvrages ont traités de ce sujet, cependant certaines archives ont depuis été mises à la disposition du public et ont permis à l'auteure de ce magnifique et incroyable premier roman, de nous faire revivre, par le biais de la fiction mêlée de vérités historiques, le grand amour qui liera l'écrivain Boris Pasternak à sa muse, Olga Vsevolodovna. Que ne vont-ils devoir sacrifier, subir, pour que ce roman puisse être lu, édité ?

Comment les américains, après les Italiens, vont-ils entrer dans la danse pour faire de ce roman d'amour une arme de destruction massive, une bombe ?


Comment vont s'y prendre les différents réseaux d'espionnage pour que ce livre soit diffusé partout, devienne un best- seller ? Pour prix de ce succès que devront affronter Boris et Olga ainsi que leurs proches ?


Et quelles répercussions aura cette mission pour les agents, femmes et hommes, de la CIA ou du MI6 qui oeuvreront à la distribution, même sous le manteau, de ce chef d'œuvre ?


Egalement, l'auteure dresse le portrait au vitriol de cette société américaine hypocrite et amnésique des devoirs qu'elle a envers ces femmes vétérans de guerre et ces jeunes filles à la tête très bien faites, universitaires, utilisées puis jetées lorsqu'elles ne sont pas reléguées à des tâches subalternes... ou spoliées de leurs inventions.Une société inégalitaire qui nie aussi le droit à la différence, surtout en amour, qui emploiera des méthodes dignes d'une dictature pour tous citoyens que nous pourrions mettre aujourd'hui sous la bannière des LGBTQ. Combien vont-être broyés par le rouleau compresseur du conformisme et du mensonge ?


De Moscou aux goulags, de Washington DC à Londres, Vienne, Bruxelles, Milan, Paris, un vrai roman d'espionnage où l'amour peut sortir vainqueur, dont les personnages réels ou fictifs resteront gravés dans votre mémoire.

Splendide !

Quatrième de couverture

Et si les mots et les femmes avaient le pouvoir de changer le monde...

A l'aube de la guerre froide, Olga, la muse de Boris Pasternak, est arrêtée à Moscou et envoyée au goulag –il s'agit de faire pression sur le plus célèbre écrivain soviétique vivant, dont le roman Le Docteur Jivago critiquerait la révolution d'Octobre. En 1956, à Washington, Irina, Américaine d'origine russe, est embauchée par la CIA, officiellement comme dactylo, mais en vérité pour travailler sur le terrain. La chic et sophistiquée Sally est chargée de la former à l'art de l'espionnage.
De Moscou aux horreurs du goulag, de Washington à Paris et Milan, Nos secrets trop bien gardés met en scène la passion et le courage de trois femmes inoubliables en saisissant un moment extraordinaire du XXe siècle avec une maîtrise et une vérité étonnantes et rend hommage à toutes les femmes éclipsées par les hommes et oubliées par l'Histoire.
Ce roman est inspiré de la véritable tentative de la CIA d'introduire clandestinement le chef-d'œuvre censuré de Pasternak au-delà du rideau de fer, une mission fondée sur la conviction qu'un livre a le pouvoir de changer le monde.

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