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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Nord Sentinelle

Jérôme Ferrari

Actes Sud

Le août 2024

144 pages

roman

Chronique

28 novembre 2024

Sous-titre : Contes de l'indigène et du voyageur

                   

On ne se méfie jamais assez de l'étranger : Celui-ci ne peut que vous apporter le malheur ! Qu'on se le dise !

Ni le sultan Ahmad ibn Abu Bakr en 1855 régnant sur la ville sainte de Harar, ni les Romani aujourd'hui en Corse, ne me contrediront. 


Renvoyez, tuez, faites disparaître tout inconnu qui met le pied sur vos rivages, autrement la tempête s'abattra sur vous ou vos héritiers. 

C'est ainsi que les envahisseurs débarquent sous la forme de colonisateurs ou pire de... touristes acharnés à détruire votre tranquillité, votre culture, vos paysages, vos vies. 


C'est à partir de cette constatation, Ô combien étayée, que l'auteur construit donc ce double récit aux allures de tragédie antique des plus comiques, quoique ... Quel malheur, que jamais les leçons du passé ne soient comprises et que, toujours, on reproduise les mêmes erreurs ! 

Ainsi le narrateur s'attache à nous conter les tribulations d'un spécimen particulièrement gratiné de fin de race, stupide rejeton d'une lignée de corses au sens de l'honneur chatouilleux et hypersensible. 


Alternant scènes drolatiques et épisodes dramatiques, Jérôme Ferrari trace avec brio et un bonheur évident, les portraits de certains membres d'une famille redoutée, les Romani.  Ceux-ci s'évertuent depuis des décennies à se passer le témoin de la crétinerie de génération en génération. Le but est donc de remonter le temps jusqu'au premier individu, l'aïeul,  coupable de la bêtise initiale transmise ensuite par les gènes jusqu'au fameux meurtrier pathétique, Alexandre. 


Oui, vraiment méfiez-vous de l'étranger ! Vérité intemporelle à ne jamais oublier... 

Bonheur gustatif de ce texte savoureux et relevé à souhait !

Quatrième de couverture

Pour une banale histoire de bouteille introduite illicitement dans son restaurant, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d’une foule de touristes massés sur un port corse. Alban, étudiant dont les parents possèdent une résidence secondaire sur l’île, connaît son agresseur depuis l’enfance.

Dès lors, le narrateur, intimement lié aux Romani, remonte – comme on remonterait un fleuve et ses affluents – la ligne de vie des protagonistes et dessine les contours d’une dynastie de la bêtise et de la médiocrité.

Sur un fil tragicomique, dans une langue vibrante aux accents corrosifs, Jérôme Ferrari sonde la violence, saisit la douloureuse déception de n’être que soi-même et inaugure, avec la thématique du tourisme intensif, une réflexion nourrie sur l’altérité. Sur ce qui, dès le premier pas posé sur le rivage, corrompt la terre et le cœur des hommes.

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