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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Lettre ouverte aux animaux ( et à ceux qui les aiment)

Frédéric Lenoir

Audiolib

2017

2 h 50 lu par C. Chêne-Cailleteau

Essai

Chronique

8 mars 2019

Un essai complet sur la relation de l'homme à la faune, d'un animal pensant et se décrétant supérieur par rapport au règne animal. Philosophe, sociologue, l'auteur de ce texte instructif et engagé est le fondateur de l'association Ensemble pour les animaux et co-fondateur de la fondation SEVE ( Savoir Être et Vivre Ensemble).

Ce texte est parfaitement servi par la voix douce et convaincante à la diction parfaite de Christophe Chêne-Cailleteau, qui apporte une proximité et une intimité à cet essai évitant ainsi la sensation d'un possible didactisme dérangeant.


L'histoire de l'humanité est retracée depuis les origines, jusqu'à l'abandon de la chasse et la cueillette s'accompagnant de croyances animistes pour une sédentarité de cultivateurs et éleveurs croyant en des dogmes "intellectuels" ; le lien avec la Nature est alors brisé, le respect de l'homme pour la faune, la flore, oublié sauf pour quelques civilisations et peuples encore enracinés dans la Terre.


Nous vivons une période de remise en question indispensable de nos modes de vie, de notre rapport à la Vie, et en particulier de nos comportements face aux animaux. Êtres sensibles, ils sont toujours considérés comme des objets, des biens, sans intelligence, sans sensibilité, sans liens sociaux, sans moralité. Rien de plus faux.


De Rabelais à Marguerite Yourcenar, de la pensée grecque (à l'origine des droits de l'homme) à une éthique du bien-être de l'animal aujourd'hui, Frédéric Lenoir rappelle les différents courants de pensée au cours des siècles. La nécessité de considérer les droits des animaux, de tout être vivant est urgente. Il en va de leur survie et de la nôtre : notre intérêt est commun, le nier est suicidaire.


Bien entendu, en tant que omnivore, consommant de la viande, l'auteur ( moi aussi je dois le préciser) ressent une forme de culpabilité, sans vouloir pour autant sombrer dans un extrémisme à l'instar de certains mouvements vegan ultra violents, spécistes, abolitionnistes ( je vous laisse les découvrir) . Cependant, il est évident que la cruauté envers les animaux est un apprentissage de la cruauté envers l'homme. Que l'une et l'autre sont liées comme le souligne Marguerite Yourcenar.


L'auteur insiste sur la création d'un label éthique assurant le respect du bien-être de l'animal, sur la formation d'un Secrétariat d'État à la condition animale.

Plusieurs problématiques gravissimes sont abordées et doivent être résolues :

En désordre...

La maltraitance et l'enfermement des animaux pour notre distraction en zoos ou parcs animaliers où ils n'ont pas leur place,

L'abattage des bêtes sans étourdissements préalables.

De la création de fermes d'abattage spécifiques ou d'unités mobiles d'abattage dans les règles afin d'éviter toute souffrance intolérable, tant que le régime carnivore d'une partie de humanité est en vigueur, ( Frédéric Lenoir revient en détails sur la nécessité d'un passage à une alimentation vegan, une évidence bien difficile à mettre en pratique au quotidien, mais je pense incontournable pour le bien de la Terre et le nôtre).

D'interdire formellement les tests de laboratoire sur les animaux d'une rare cruauté et bêtise crasse.


Ce texte est dense, concis, il informe, il ne moralise pas, ne culpabilise pas. Il appelle à un réveil rapide et citoyen des consciences.

Quatrième de couverture

« Nous assistons probablement, et je le souhaite de tout cœur, au passage à un stade éthique supérieur où la pensée humaniste s'émancipe de son cadre anthropocentrique pour s'étendre à tous les êtres sensibles qui peuplent la Terre. Dès lors, faire preuve d' « humanité » ne signifie pas simplement respecter les autres êtres humains, mais tout être vivant, selon son degré de sensibilité et de conscience. La vie s'est exprimée sur Terre à travers une foisonnante diversité. Puisque l'être humain est aujourd'hui l'espèce la plus consciente et la plus puissante, puisse-t-il utiliser ses forces non plus pour exploiter et détruire ces formes de vie, mais pour les protéger et les servir. C'est pour moi notre plus belle vocation : protecteurs et
serviteurs du monde. » Frédéric Lenoir

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