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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les victorieuses

Laetitia Colombani

Grasset

15 mai 2019

224 pages

Roman

Chronique

10 octobre 2021

« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont

Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front

Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime.

Ceux qui marchent pensifs épris d'un but sublime. »


« Donnez ! Il vient un jour où la terre nous laisse.

Vos aumônes là-haut vous font une richesse.

Donnez ! Afin qu'on dise il a pitié de nous !

Afin que l'indigent que glacent les tempêtes,

Que le pauvre qui souffre à côté de vos fêtes,

Au seuil de vos palais fixe un œil moins jaloux. »

Victor Hugo


Je mentionne tout de suite Raoul Gout qui écrivit « Une victorieuse, Blanche Peyron » paru à Paris aux Éditions Altis en1942, 493 pages.


Laetitia Colombani met au pluriel ce titre afin d'entremêler les fils du destin de cette femme fabuleuse, incroyable de force et de ténacité, animée par l'amour des autres et celui de son époux Albin et de leurs six enfants, à celui de Solène avocate quarantenaire en plein burn out en recherche de but, de sens à sa vie.


Un lieu les relie, le Palais de la Femme créé, imaginé par Blanche, réalisé par le couple suivant les préceptes de William Booth, père de l'Armée du salut.


« Il faut avoir foi en notre travail et en nos méthodes, croire que quelque chose va arriver et cela arrive. » écrit-t-il et cela résonne particulièrement en la période troublée que nous traversons.


Oui, un être peut seul changer la destinée d'une multitude, génération après génération, peut laisser passer la lumière et apporter l'espoir. Blanche s'attache à changer le futur des femmes, premières victimes d'une société patriarcale et injuste. Aujourd'hui, les citoyennes sont encore les premières touchées par la crise, les mesures gouvernementales iniques, la misogynie toujours et encore de mise. Et cela est insupportable, inacceptable.


« Tant que des femmes pleureront, je me battrai

Tant que des enfants auront faim et froid

je me battrai (...)

Tant qu'il y aura dans la rue une fille

qui se vend, je me battrai ( ... )

Je me battrai, je me battrai, je me battrai. »

William Booth


Le Palais de la Femme ouvert en 1926 par le couple Peyron, donc presque centenaire, accueille toujours les exclues de la France sensée être Terre des Droits de l'Homme, de la Femme, des chances pour tous les êtres humains d'ici ou d'ailleurs : femmes pauvres, réfugiées, exilées, différentes, sans domicile, sans famille, sans plus d'espoir se retrouvent et cohabitent dans ces lieux incroyables.

Solène va rencontrer des combattantes qui luttent quotidiennement pour leur survie et celles de leurs enfants ou qui, soudain, baissent les armes, vaincues mais jamais oubliées.


Laetitia Colombani a, en plus d'une magnifique plume, le don exceptionnel de nous faire comprendre des réalités, des modes de pensée autres, à mille lieux de nos mentalités. Grâce à son extrême empathie et sa conscience de devoir éveiller nos âmes, elle devient une de ces victorieuses et nous permet de rejoindre cette armée de volontaires.


Laetitia Colombani donne vie à ces victorieuses anonymes, à Blanche l'oubliée, à toutes celles qui refusent de se résigner.

Un roman biographique et historique oscillant entre hier et aujourd'hui, renouant les liens entre nos aïeux combattants et nous, passant le témoin de la solidarité. Incontournable !

Quatrième de couverture

Brillante avocate, Solène tente de se reconstruire après un burn out. Acceptant une mission bénévole d'écrivain public, elle est envoyée au Palais de la Femme, un foyer au cœur de Paris. Les résidentes s'appellent Binta, Sumeya, Cvetana, Salma ou la Renée et viennent du monde entier. Lorsqu'elles voient arriver Solène, elles se montrent méfiantes. Mais Solène est bien décidée à trouver sa place auprès de ces femmes aux destins tourmentés...
Un siècle plus tôt, Blanche Peyron œuvre en faveur des démunis. Elle a voué sa vie à l'Armée du Salut et rêve d'offrir un refuge à toutes les exclues de la société. Le chemin est ardu, mais elle ne renonce jamais.

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