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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les Suprêmes chantent le blues

Edward Kelsey Moore

Actes Sud

2018

400 pages traduites par Emmanuelle et Philippe Aronson

Roman

Chronique

19 octobre 2018

Titre original : « The Supremes Sing the Happy Heartache Blues ».

Oui, effectivement, notre cœur est mis à rude épreuve dans ce deuxième opus du maestro, une partition parfaitement exécutée sur le plan technique mais oh! mon Dieu! qui vous arrache autant de larmes de rire que de tristesse. J'ai recopié à la suite de ce texte ma " chronique" concernant le volet précédent. Surtout ne faites pas l'impasse sur celui-ci avant de découvrir les nouvelles aventures de Odette la narratrice, toute en rondeur et Ghosts wisperer à ses heures, son mari James policier à l'âme chevaleresque, Barbara Jean la pin-up de la ville et son amour de toujours le plus beau petit "cul" blanc du coin Ray, Clarice la pianiste virtuose et son époux Richmond cherchant encore à s'accorder. Un sacré groupe plutôt en mode blues que musique de chambre, avec en première ligne les " Suprêmes", les trois femmes amies depuis leur jeunesse aujourd'hui proches de leur soixante ans. L'action se déroule cinq ans après les ultimes péripéties découvertes précédemment.


Je dois avouer que j'ai été émue aux larmes par certains passages évidemment liés à la musique, aux concerts classiques de Clarice ou des sets dans des cafés d'un certain El, bien mystérieux, dont nous faisons la connaissance dès la première page, venu chanter un standard du blues au mariage improbable et hilarant d'un ami patron d'une boîte de striptease et de sa coléreuse bigote de compagne, tous deux nonagénaires, ennemis jurés d'abord, fous amoureux en ce chapitre d'entrée.

Déjà la situation est posée.


El joue merveilleusement, puis a un grave malaise en fin de cérémonie... Alors tout va très vite se dégrader et le destin va joyeusement se déchaîner pour bousculer sacrément la vie de ce sextuor. Ajoutons une drag Queen pianiste pour épicer le tout, et des fantômes errants ou perturbants.


Drôle et enlevé certes mais surtout chamboulant.


Histoire de pères présents et aimants, ou maltraitants, ou absents, ou fantasmés par des enfants à l'aube de leur vieillesse ou de l'âge adulte. Histoire de pardon, de résilience, d'abandon de tout sentiment de haine énergivore et inutile. Un roman universel où la question raciale n'est plus vraiment un sujet, le fait que tous, à part Ray, soient afro-américains n'entre pas en ligne de compte ici.

Livre magnifique, parfait prolongement du premier, encore plus profond et brillant à mon avis. Quelle belle façon de terminer un dimanche soir pour revenir à la réalité demain, avec un peu plus de magie dans le cœur !

Quatrième de couverture

Quarante ans après avoir quitté la petite ville de Plainview dans l'Indiana en faisant le serment de ne plus jamais y remettre les pieds, un chanteur de blues dans la débine revient sur les lieux à contrecœur afin de s'y produire à l'occasion de l'improbable mariage d'un vieil ami. Tandis qu'elles assistent à sa prestation incroyablement émouvante, Odette, Clarice et Barbara Jean, dites ?Les Suprêmes?, n'ont pas la moindre idée de la profonde mutation que l'arrivée d'un tel personnage, venu d'un lointain passé, va provoquer en elles et autour d'elles. Après le triomphe de son premier roman, Les Suprêmes (best-seller dans la liste du New York Times qui a enthousiasmé les lecteurs du monde entier), Edward K. Moore revient avec une histoire de pères et de fils, de péchés de jadis et d'acceptations à venir, qu'incarnent de nouveau, sous le signe d'une irrésistible drôlerie, des personnages aussi puissants qu'attachants.

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