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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les Suprêmes

Edward Kelsey Moore

Actes Sud/ Babel

2014

414 pages traduites par Cloé Tralci avec la collaboration d'Emmanuelle et de Philippe Aronson

Roman

Chronique

23 août 2018

Un roman historique rythmé bouleversant, drôle, incisif, percutant, entre les années 60 et 2005, qui reste en tête comme une chanson des Suprêmes, ou le fameux « Respect » de la grande Aretha Franklin ; une écriture musicale sur le fil des sentiments : les larmes au bord des cils de rire ou de douleur, un premier livre en clair obscur sur une amitié de Femmes et le destin de leur entourage vivant ou encore hantant gentiment les lieux.


Edward Kelsey Moore est violoncelliste professionnel à Chicago, cela explique cette mélodie toujours présente, celle de la Vie toute puissante traversant les années malgré les joies extrêmes et les drames indicibles.


La suite de ce best-seller s'intitule « Les Suprêmes chantent le blues » en 2018. Je le lirai bientôt....

De vraies scènes d'anthologie presque cinématographiques irrésistibles, des personnages qu'on adore, auxquels on s'attache vraiment, des thèmes forts, le racisme, la ségrégation, la violence familiale, la maladie, la mort, le souvenir des disparus, la résilience, la bravoure quotidienne pour simplement réussir à respirer, l'amitié et l'amour indéfectibles, le deuil du conjoint ou de l'enfant, la vengeance, le meurtre.... Des moments inoubliables qui nous rappellent de profiter de chaque instant, chaque minute.... Être conscient du bonheur actuel n'est pas si facile.

Quatrième de couverture

Elles se sont rencontrées à la fin des années 1960 et ne se sont plus quittées depuis : tout le monde les appelle “les Suprêmes”, en référence au célèbre groupe de chanteuses des seventies. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont, depuis leur adolescence, fait de l’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de nourritures diététiquement incorrectes tout en élaborant leurs stratégies de survie.
Née dans un sycomore, l’intrépide Odette, qui mène son monde à la baguette, converse secrètement avec les fantômes et soigne son cancer à la marijuana sur les conseils avisés de sa défunte mère, tandis que la sage Clarice endure les frasques de son très volage époux pour gagner sa part de ciel. Toutes deux ont pris sous leur aile Barbara Jean, éternelle bombe sexuelle que l’existence n’a cessé de meurtrir.
D’épreuves en épreuves, l’indissoluble trio a subsisté contre vents et marées dans une Amérique successivement modelée par les ravages de la ségrégation raciale, l’insouciance des années hippies, la difficile mise en route de “l’ascenseur social”, l’embourgeoisement, sous la houlette des promoteurs immobiliers, des quartiers naguère réservés aux Noirs et les nouveaux catéchismes de la modernité mondialisée.
Invitation à une lecture aussi décalée que féconde de la problématique raciale aux États-Unis, ce formidable et attachant roman de l’amitié et de la résilience emmené par d’époustouflants personnages et porté par l’écriture imagée et subversive d’Edward Kelsey Moore, s’affirme avant tout comme une exemplaire défense et illustration de l’humanisme conçu comme la plus réjouissante des insurrections.

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