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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les Répétitions et autres nouvelles inédites

Silvina Ocampo

Editions des Femmes Antoinette Fouque

13 avril 2023

288 pages traduites par Anne Picard

Biographie Nouvelles

Chronique

13 avril 2023

Extrait de la biographie de l'autrice sur wikipédia :

« Ses parents, Manuel Ocampo et Ramona Aguirre, issus tous les deux de familles aisées de l’élite aristocratique argentine, lui offrent à l’adolescence la possibilité de poursuivre ses études à Paris. Elle accepte l’offre avec joie et entreprend de suivre des cours de dessin et de peinture sous la tutelle de Giorgio De Chirico et de Fernand Léger, artistes déjà réputés. C'est par la découverte de ce nouveau monde artistique qu'elle compose ses premiers essais littéraires. »


Et effectivement, j'ai vraiment eu la sensation de voir chaque texte peu à peu s'animer devant moi comme un tableau surréaliste en mouvement, un Salvador Dali par exemple. La poésie et la folie sont inséparables dans ces textes anxiogènes et singuliers, où la mort et la folie guettent les protagonistes. Le Mal plane, le destin semble inéluctable...


Vingt-quatre nouvelles fantastiques et deux romans qui inévitablement font référence à Edgar Allan Poe, un des écrivains préférés de Silvina Ocampo, traductrice de son œuvre.


La culture argentine est fortement imprégnée, comme dans toute l'Amérique du Sud occupée par l'Amazonie, de chamanisme. Le lien à la nature, à la forêt, à la faune et à la flore revêt une importance capitale dans le quotidien. L'humain est une partie du tout. Le monde du surnaturel frôle en permanence la réalité. Ainsi le mélange de pragmatisme et de fantastique marque évidemment ces nouvelles et romans de Silvina Ocampo.


Les textes sont très stylisés, commençant normalement pour soudain vriller et prendre une déviation vers l'étrange, le surnaturel, un monde où irrationnel et magie noire règnent en maître. L'atmosphère est lourde, chaude, délétère et charnelle. Silvina Ocampo semble n'être jamais sortie de l'enfance, et cultiver une forme de mélancolie, de regret de ce qui fut et n'est plus ; elle se raconte des histoires abracadabrantes loin d'être des contes de fées. Il n'y a pas de règle, tout peut arriver même le plus extraordinaire. Et même si les évènements peuvent virer au drame, l'humour est toujours de rigueur.


Pour exprimer au mieux mes sensations je dirais que j'ai eu constamment l'impression de passer des frontières entre plusieurs réalités parallèles, de passer à travers des miroirs, des brouillards créés par des drogues douces...


Les personnages sont hors norme, quelque soit leur âge. Je suis sortie bousculée de cet ouvrage, secouée dans mes certitudes, me posant la question des limites de mon imaginaire.... Surréaliste !

Quatrième de couverture

Un recueil exceptionnel de nouvelles inédites, publiées à titre posthume.
Vingt-quatre nouvelles et deux brefs romans composent ce recueil, dont beaucoup de textes sont restés inédits jusqu’alors. Les nouvelles, écrites entre la fin des années 1930 et 1980 offrent un vaste échantillon des différentes tonalités narratives et thématiques de Silvina Ocampo. On y retrouve ses obsessions fécondes, toujours insondables, inquiétantes : le mystère des maisons et des jardins, les cruautés et les artifices de l’enfance, la prédestination d’un nom, les amours fantasmées... Défiant les frontières entre le quotidien et l’exceptionnel, éprise de la magie imperceptible de chaque jour, Silvina Ocampo instille dans le récit une dose de vraisemblance mais elle ne renonce jamais aux situations qui frôlent le fantastique, tout aussi cohérentes et plausibles que le monde dit réel.
C’est avec une grande liberté narrative que Silvina Ocampo tisse une matrice poétique aux dialogues singuliers.

« A la tombée du jour, nous attendions la nuit avec passion, car la nuit était une chambre, un lit, un commun accord des dieux. Elle était moi. Nos baisers n’en finissaient pas jusqu’à l’aube, quand ils se transformaient en étreintes et en chants d’oiseaux qui ne se réveillaient pas. Ils étaient moi. Nous sortions alors de notre cloître de feuilles et retournions à la vie réelle. Ne devions-nous pas échapper à l’opprobre de la réalité. » S.O.

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