top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les Parisiennes : Leur vie, leurs amours, leurs combats - 1939-1949

Anne Sebba

Taillandier Poche

Mars 2022

512 pages traduites par Grégory Martin

Document

Chronique

16 janvier 2021

Titre original : « Les Parisiennes - How the Women of Paris Lived, Loved and Died in the 1940s ».


Étonnamment je vais tout de suite vous conseiller deux autres livres de références, sérieux :

- Nouvelles histoires de la Résistance de Dominique Lormier en particulier pour la question communiste lors du conflit.

- Les femmes du Général de Gérard Bardy en particulier pour le chapitre concernant Geneviève de Gaulle-Anthonioz.


Pourquoi citer immédiatement ces titres ? Parce que leurs auteurs font autorité sur les sujets évoqués, font preuve d'un sérieux quant aux faits relatés et ne se permettent pas d'interpréter les évènements à l'aune de leur propre vécu.


Je suis très décontenancée après cette lecture et j'ai été parfois très en colère à la découverte de certains passages à charge contre certaines personnalités, sans aucun argumentaire valable et, à d'autres moments extraordinairement incomplets et œuvrant par omission.


Je suis d'autant plus dérangée que Anne Sebba connaît très bien son métier de journaliste, qu'elle sait récolter les informations, fouiller les archives, obtenir la confiance des témoins de l'époque, construire et écrire un texte passionnant, émouvant même, qui par ailleurs malheureusement, utilise aussi tous les trucs et stratagèmes formels de certains professionnels de la presse écrite pour déformer ou induire une version partielle ou erronée concernant certains événements, pour faire le buzz peut-être.


C'est un livre remarquable dans son ensemble, extrêmement intéressant, apportant des informations, des détails, et une analyse sur l'après-guerre exceptionnelle.... surtout à propos de la différence de traitement insupportable faite à la libération et lors de la reconstruction du pays entre d'une part, les déportées en camps de concentration pour actes de résistance et, d'autre part, les millions d'autres victimes juives ou non du nazisme.


C'est pourquoi, je suis d'autant plus perplexe face au procès à charge mené mystérieusement par l'auteure contre...

Charles de Gaulle. Petites phrases après petites phrases plus sibyllines et insidieuses les unes que les autres dans ce qu'elles disent ou laissent à imaginer, elle dresse un portrait finalement détestable de cet homme. Je ne suis pas forcément une fan du Général de Gaulle, surtout concernant la période de la décolonisation, mais en revanche son engagement ne peut être remis en question en tant que patriote, homme de principe fidèle à ses convictions tant dans sa vie privée, familiale, amicale et de résistant pendant l'occupation allemande et aussi dès la fin du conflit, en démissionnant, par exemple, de sa fonction de chef du gouvernement car dégouté par le retour à une politique partisane obscène, (tous

partis et courants politiques confondus et pas seulement contre les communistes).


Je ne sais pas si Geneviève de Gaulle-Anthonioz, qui a reçu en confiance cette journaliste, a pris connaissance de ce qu'elle a écrit ensuite sur son oncle, des interprétations négatives voire méprisantes sur cet être qu'elle a tant aimé, admiré. Pour nous il est une figure incontournable de notre Histoire, pour elle il fut un ami, un parent, un compagnon d'armes, un exemple, une présence permanente affectueuse et protectrice. Je ne vais pas reprendre toutes les phrases qui m'ont fait sursauter, mais elles sont trop nombreuses et dénotent un problème peut-être plus personnel à l'auteur à rechercher certainement dans son histoire privée.


Sur la quatrième de couverture il est écrit que l'auteure est historienne... Faux, elle a suivi trois ans de cours d'histoire, ce n'est pas la même chose tout de même. D'autres auteurs tel Gérard Bardy précité ne sont pas non plus historiens mais sont des biographes reconnus en plus de leurs métiers de journaliste et autres activités....

Et c'est là justement que je sursaute carrément en constatant un immense oubli dans ce livre de la part de Anne Sebba, que je ne peux pas du tout comprendre. En effet, elle est l'auteure d'une biographie célèbre sur Wallis Simpson pour laquelle Edouard VIII a abdiqué. Alors comment faire l'impasse sur la sympathie affichée du Duc de Windsor pour les idées de Hitler, le couple répondant même a une invitation du Führer, ce qui fit scandale, vous imaginez bien. Stupeur ! Le silence de Anne Sebba est soudain abyssal....


Si on écrit un livre où l'on cite les noms de femmes, françaises ou étrangères mais parisiennes un temps, ayant collaboré à différents niveaux avec l'occupant, avec les nazis, pour diverses raisons, on se doit également de parler des idéaux fascistes de certains personnages célèbres anglais, encore plus lorsqu'on a commis une biographie sur la célèbre Wallis...


Je vais m'arrêter là bien que je pourrais citer d'autres exemples mais je pense que vous m'avez comprise.

Le titre est alléchant comme la une d'un journal, encore plus en anglais ; l'auteure sait écrire une histoire, c'est certain. Elle alterne des passages fabuleux à d'autres où règne une subjectivité contestable. Nous ne sommes pas dans le contexte d'une biographie romancée permettant des libertés d'interprétation, ce n'est pas non plus le livre d'une historienne comme précisé au dos du livre par l'éditeur, raison pour laquelle je suis allée rechercher la biographie complète de cette auteure...


Je ne sais vraiment pas quoi penser. J'ai profondément aimé certains passages et d'autres m'ont révoltée, encore plus les mensonges par omission.... Donc.... À vous de voir.

Quatrième de couverture

1940, les Allemands occupent Paris, une ville vidée de ses hommes. Coco Chanel ferme boutique et s'installe au Ritz.
Irène Némirovsky comprend qu'il est trop tard pour échapper à son destin et entame son chef-d'œuvre, Suite française.
Germaine Tillion participe aux débuts de la Résistance et Simone de Beauvoir fait comme si de rien n'était tandis que la vie mondaine bat son plein autour de Josée de Chambrun et Corinne Luchaire. A 19 ans, Simone Signoret n'a d'autre choix que de travailler pour gagner de quoi faire vivre sa famille et Rose Valland refuse d'assister impuissante au pillage des musées. Des scènes des cabarets au camp de Drancy en passant par les loges de concierge et les queues devant les magasins, sans oublier les maisons closes, la vie de 20 millions de Françaises a été bouleversée par l'histoire. Tout semble avoir été dit sur la période de l'Occupation et les années qui l'ont suivie mais nul ne les avait jamais évoquées du point de vue des femmes. Anne Sebba leur rend la parole dans cette vaste fresque humaine.

bottom of page