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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les mille talents d'Euridice Gusmao

Martha Batalha

Denoël

2016

248 pages traduites du portugais ( Brésil ) par Diniz Galhos

Roman

Chronique

1 août 2018

Années 60, Rio de Janeiro, dans un quartier résidentiel de la petite bourgeoisie, Euridice s'est marié à Antenor qui travaille dans une banque. Euridice a beaucoup de mal à comprendre ce que l'on veut d'elle, ce que la société, son mari, l'opinion attend d'elle. Elle est un être d'exception qui depuis la fugue de chez leurs parents de sa sœur aînée, voici quelques années, s'évertue à s'empêcher de sortir du rôle de la bonne épouse invisible, mère au foyer. Mais la nature revient toujours au galop quoique l'on fasse malgré le mépris affiché par l'entourage, les voisins. Elle tente plusieurs aventures, montent plusieurs projets avec succès, mais est toujours rabrouée et vite remise à sa place principalement par son mari. Deux enfants en deux ans de mariage, deux projets abandonnés, Euridice décide alors de se désinvestire de tout, de sa propre vie, d'elle-même. Que ce soit son poids, ses obligations conjugales, sa recherche d'un but à son existence. Un jour quelqu'un sonne à la porte.... Une très belle galerie de portraits tant féminins que des pères, maris, amants.... une description également de la société brésilienne depuis la fin du XIX ème siècle jusqu'aux 60's. J'ai un peu regretté que ce ne soit plus détaillé quant aux contexte politique ou économique de l'époque. Cependant, une réelle finesse d'analyse de la psychologie des intervenants, du pourquoi et comment chacun est devenu ce qu'il est au moment de ce récit. Très agréable à lire, un ton doucement ironique, comme si rien n'était vraiment grave. Un joli moment de lecture, plus profond qu'il pourrait y paraître au départ.

Quatrième de couverture

L'histoire d'Euridice Gusmão, ça pourrait être la vôtre, ou la mienne. Celle de toutes les femmes à qui on explique qu'elles ne doivent pas trop penser. Et qui choisissent de faire autrement.
« Responsable de l'augmentation de 100 % du noyau familial en moins de deux ans, Euridice décida de se désinvestir de l'aspect physique de ses devoirs matrimoniaux. Comme il était impossible de faire entendre raison à Antenor, elle se fit comprendre par les kilos qu'elle accumula. C'est vrai, les kilos parlent, les kilos crient, et exigent - Ne me touche plus jamais. Euridice faisait durer le café du matin jusqu'au petit déjeuner de dix heures, le déjeuner jusqu'au goûter de quatre heures, et le dîner jusqu'au souper de neuf heures. Euridice gagna trois mentons. Constatant qu'elle avait atteint la ligne, cette ligne à partir de laquelle son mari ne s'approcherait plus d'elle, elle adopta à nouveau un rythme alimentaire sain ».

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