top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les leçons du mal

Thomas H.Cook

Seuil

10 mars 2011

368 pages traduites par Philippe Loubat-Delranc

Thriller

Chronique

21 août 2017

« Prends garde Jack, prends garde » dit mr Branch à son fils, mais il ne l'écouta pas pour son plus grand malheur et celui de plusieurs personnages de cette histoire tragique et poignante.

Il lui a aussi dit " ...la réponse à une question qui vient du fond de ton coeur, Jack, le brise toujours" et enfin il a ajouté bien des années plus tard " Le chagrin a son revers : Le fait qu'il puisse, le moment venu, nous rendre ce qu'il nous a pris si promptement, comme une ombre qui, à mesure que les années passent, commence, sans que l'on sache pourquoi, à répandre sa propre lumière."


Tout est là, mais notre narrateur ne savait pas écouter, trop plein de son sentiment de supériorité de jeune homme de bonne famille, issu de cette société du Mississipi des années 50/60 d'avant les mouvements des droits civiques, enrichie en son temps par le coton, servie par des esclaves. Le fait d'être persuadé que sa bonne éducation, son érudition non digérée, sa suffisance disons-le de pseudo intellectuel et la stupidité de ses 24 ans d'un gamin sûr de lui et qui joue à l'adulte, pourrait ne pas avoir trop de conséquences, sauf de le rendre suprêmement agaçant et un peu ridicule.


Mais Jack est professeur dans un petit lycée de Lakeland, et il a entre les mains des jeunes à peine moins âgés que lui issus des quartiers les plus modestes de la ville. Fragiles donc, comme l'est Eddy, qui suit le cours sur le MAL organisé par cet enseignant infatué. Le mal à travers les temps, illustré par différents tueurs ou personnages historiques. Sujet ou plutôt une belle grenade dégoupillée, d'autant plus que Eddy est le fils du " tueur de l'étudiante" comme il a été rebaptisé. Jack sous couvert de demander à ses élèves d'écrire une dissertation sur une personnalité criminelle, ne trouve rien de mieux, dans un élan de paternalisme insupportable, soit disant pour aider Eddy à accepter son passé, de lui conseiller de mener une enquête sur son père.

Les dés sont jetés, le destin en marche.....


On retrouve les thèmes abordés plusieurs fois par l'auteur : cette Amérique des années 50/60, les états du sud et la question des droits civiques, le retour sur un meurtre passé, la culpabilité, le mauvais sort ou de la prédestination, l'origine du mal, l'enseignement, la jeunesse, etc.... Toujours écrit somptueusement avec une mention spéciale quant à l'évocation troublante et bouleversante de Abraham Lincoln et de sa fragilité, et aussi d'un chapitre 35 vertigineux et virtuose dans sa construction. De quoi avoir le tournis et de se dire " Mais qu'est ce qui m'arrive ?". L'assurance d'avoir vécu un grand moment de littérature. D'ailleurs je n'ai pas arrêté de penser et repenser aux deux livres de Lee Harper magnifiques et terribles. C'est ce que je dirais de ce roman exactement. Troisième livre donc de ce maître en trois jours, je vais me remettre de toutes ces émotions avec un autre auteur.

Quatrième de couverture

Jack Branch est un fils de bonne famille, professeur dans le petit lycée de Lakeland, Mississippi. Très impliqué dans son métier, soucieux de justice dans un pays encore marqué par la guerre de Sécession, il se prend d’affection pour un élève taiseux et renfrogné du nom d’Eddie Miller. Eddie se tient à l’écart de la communauté, résigné, écrasé par le poids de son ascendance : il est le fils du « tueur de l’étudiante », mort en prison quinze ans plus tôt. Le mal se donne-t-il en héritage ?
Peut-on sauver les gens d’eux-mêmes ?
Pour libérer Eddie de son fardeau, Jack lui suggère de mener une enquête sur son père. Le maître et l’élève découvrent peu à peu un monde où le bien et le mal se confondent, chargé de violence et de mirages : un monde de ténèbres.

bottom of page