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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les instruments de la nuit

Thomas H.Cook

L'Archipel

26 mai 1999

281 pages traduites par Sophie Dalle

Thriller

Chronique

13 septembre 2017

Livre douloureux, nécessitant plusieurs fois au cours de la lecture de reprendre son souffle. "

Graves savait qu'il était impossible d'envisager l'horreur avant qu'elle ne vous tombe dessus et ne vous laisse, sinon mort, du moins insensible. Éteint à l'amour des espaces ouverts et des promenades solitaires. Éteint aux plaisirs du silence et à la tranquillité des pièces désertes. Aveugle aux autres, aux épargnés dans un monde divisé entre ceux dont l'expérience leur montre le Mal partout et ceux qui, ne l'ayant jamais connu, ne le voient nulle part. Indifférent surtout à l'idée réconfortante que les profondeurs de la terreur ne sont pas infinies et que la peur n'est pas enracinée en l'homme." " Il faut agir pour ne pas se laisser envahir par ses propres démons."

Deux phrases magnifiques en exemple de l'écriture lyrique et profonde de ce maître de la noirceur, capable de créer une atmosphère anxiogène et hors du temps. Le personnage principal auteur d'une série d'enquêtes sombres et horribles, tente par l'écriture de survivre comme il peut au passé, à l'indicible tristesse et à l'épouvante ressentie petit garçon, à la culpabilité aussi. Il vit la réalité tout en étant toujours en état second transformant à vue les événements, les personnes réelles, les plaçant sur une scène virtuelle au centre d'un scénario macabre. Cette faculté de se réfugier dans la création et l'inconscient le sauve, en fait un auteur à succès et en même temps ne lui permet pas d'affronter ses démons. L'héritière Allison Davies déjà âgée, convaincue par les dons de Paul Graves, l'invite en résidence artistique dans son domaine comme elle le fait depuis toujours. Cependant la raison véritable de son invitation est une requête bien particulière qu'elle va présenter à l'écrivain hanté par sa propre enfance. Proposer une version après enquête, au meurtre d'une jeune fille de ses amies, dans sa jeunesse, sur la propriété de l'Hudson Valley. Un homme a été arrêté alors mais cela n'est pas plausible. Paul va accepter de venir passer l'été sur place. Une autre auteure de pièces de théâtre est aussi conviée à cette résidence. Tous deux vont chercher, interroger, réveiller les souvenirs des témoins encore présents. Adroitement la nouvelle partenaire de Graves va peu à peu également le libérer de ses entraves. Mais toute vérité est-elle supportable ?

Est-ce la rédemption ou la mort qui l'attend au bout de cette quête ? Violent et superbe comme toujours, sombre et lumineux également, un livre étonnant quant aux virages pris soudainement, dont je sors grave et plus forte aussi. Des mots justes qui touchent l'âme et la quintessence de chaque être.Roman à part...

Quatrième de couverture

Il est des romanciers « hantés » par leurs personnages. Paul Graves est de ceux-là. Lorsqu'il accepte d'être, pour quelques jours, l'hôte du domaine de Riverwood, il ignore que cette propriété victorienne fut, cinquante ans plus tôt, le théâtre d'un crime jamais résolu. Personnages en proie à leurs démons, intrigue à double fond : avec ces Instruments de la nuit, Thomas H. Cook dissèque les zones d'ombre de la conscience humaine. « Les visions de Cook, comme tamisées par un filtre nocturne, hantent longtemps après qu'on a refermé son livre. » The New York Times Book Review.

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